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Concepts Fondamentaux en Psychologie 09/09

Psychologie : L’étude du comportement et de l’activité mentale qui peut être à l’origine de ces comportements.

―> Comportements finalisés et adaptés

Il faut donc une activation de l’organisme dépendant des conditions internes de l’organisme en interaction avec les
stimulations de l’environnement.

Chapitre I : Vigilance, conscience, motivation et émotions

A. Vigilance et attention

2 niveaux d’activation :

- Activation physiologique de l’organisme


► Vigilance, éveil (« arousal »)

- Activation psychologique
► Processus attentionnels nécessaires au traitement de l’information

Vigilance : Etat de réactivité à l’environnement


Fonction physiologique qui assure la fonction d’éveil du cortex cérébral, de la conscience et des capacités de réaction
et de relation

―> Continuum de vigilance

a. Fluctuations biologiques du niveau de vigilance

Rythme circadien de la vigilance (circa = environ, dies = jour)


► Fluctuation de la vigilance sur une période de 24 heures suivant une courbe quasi-universelle indépendamment des
conditions externes

Notre organisme est donc rythmique et on peut le définir sur une courbe. C’est sur 24h, donc circadien.

Le creux post-prandial est une chute de la vigilance vers 13h/14h.

► Courbe de la vigilance est corrélée à l’heure du soleil et directement précédée par celle de la température
corporelle (chronobiologie) :

T° élevée = phase active, éveillée, efficace

T° basse = vigilance abaissée, repli, fatigue


Lorsque la température est élevée on remarque qu’on était plus performant, en revanche lorsque la température est
basse il y a une baisse de la vigilance.

► Rythme d’activité et de performance corrélé au rythme circadien de la vigilance (chronopsychologie)

Rythme endogène (horloge biologique) :


► Expérience « hors du temps » : isolement sans aucun repère temporel, sans « donneurs de temps » (ex : Siffre,
1962, 1977, 2000)

Ce dernier s’est enfermé pendant 2 mois dans une grotte. Il était relié à des personnes mais n’avait aucun repère.

→ Rythme naturel, en libre cours de 24,2 à 25,5 heures selon les études

→ Synchronisation de l’horloge biologique aux « donneurs de temps » (alternance jour / nuit, rythmes sociaux, repas,
exercice physique...)

Rythme fondamental « moyen » mais variations selon les sujets (d’origine génétique) : chronotypes différents

► Chronotype matinal : se lève et se couche tôt, en forme au réveil, plus performant en début de journée et difficulté
à veiller tard (« lève-tôt »)

► Chronotype vespéral : lever tardif, fatigue au réveil, en pleine forme le soir (« couche-tard »)
―> adolescence (le pic d’activation est décalé, ils ont donc ce chronotype)

► Chronotype intermédiaire ou neutre (majoritaire)

Augmentation du risque d’accident est lié à une erreur humaine en phase de vigilance affaiblie (T° basse)

46 % des accidents mortels sur l’autoroute ont lieu la nuit (quand 10 % du trafic routier)

b. De la vigilance à l’attention
→ Le niveau de vigilance détermine le niveau de performance et l’adaptation à l’environnement

→ Il faut un niveau d’éveil suffisant pour mettre en place un traitement efficace des informations

Mais : si activation trop forte, baisse du niveau de performance


Loi de Yerkes-Dodson

► Activation des organismes dépend des stimulations de l’environnement et de leur significativité en termes
d’adaptation

Nombreuses informations sensorielles = surcharge informationnelle


→ Sélection des informations utiles pour l’adaptation à l’environnement
Processus nommé ―> Attention (sélective / sélection inconsciente)

Certains stimuli augmentent le niveau de vigilance :


→ Éveil de l’attention selon intensité, nouveauté, significativité de stimulus
→ Réaction d’orientation = orientation de l’attention vers le stimulus pour faciliter son traitement (et favoriser une
réponse adaptée)

→ Fluctuations des seuils sensoriels


Seuil sensoriel : quantité minimale d’information permettant la sensation
→ Seuils plus bas lorsque le sujet est attentif (plus il est bas plus il est attentif)
Ex : Les animaux lors du tsunami
B. Le sommeil

Le sommeil représente :

► Niveau le plus bas de vigilance


► Rythme circadien : en moyenne, alternance de 16h de veille et de 8h de sommeil

► 1/3 de la vie passé à dormir…

Etude des tracés électroencéphalographiques (EEG) :

Enregistrement de l’activité électrique du cortex cérébral ―> Mise en évidence de différents stades de sommeil
→ Ondes électroencéphalographiques d’un sujet en état de veille calme, conscience apaisée, yeux fermés

a. Stades de sommeil
► Ralentissement de l’activité cérébrale
● Stade 1 : Endormissement
→ Stade hypnagogique : entre veille et sommeil, de 1 à 9 minutes

● Stade 2 : Sommeil léger


→ Entre 30 et 45 minutes, ralentissement de l’activité cardiaque et respiratoire

► Stades 1 + 2 = 50 % du sommeil total (4h)

● Stade 3 : Période de transition de quelques minutes

● Stade 4 : Sommeil profond, ≈ 30min, relâchement musculaire, activités cérébrales, cardiaques et


respiratoires lentes

► Stades 3+ 4 = Sommeil lent profond, 25 % du sommeil total (2h)

Stades 1+2+3+4 = sommeil à ondes lentes

● Stade 5 : sommeil paradoxal

Paradoxal (20%) (Michel Jouvet 1958) :


► activité cérébrale intense / absence de tonus musculaire (seule activité musculaire : mouvements oculaires rapides
– MOR ou REM)

► activité cérébrale intense / vigilance la plus faible


► activités cardiaques et respiratoires rapides et irrégulières

Sommeil Paradoxal :

► Sommeil des rêves :


- Réveil en sommeil paradoxal : 80 % à 90 % →récits de rêves
- Rêves « agis » chez les chats (Jouvets, 1960)

Synthèse des caractéristiques de trois grands états de vigilance : éveil, sommeil lent et sommeil paradoxal
b. Organisation du sommeil 16/09

→ 4 ou 5 cycles par nuit (de 1h30 à 2h chacun)

Modification des cycles de sommeil au cours de la nuit :

→ de moins en moins de sommeil lent profond et de plus en plus de sommeil paradoxal (hypnogramme )
Hypnogramme

→ Modification des cycles au cours de la vie :


> Diminution de la durée totale de sommeil

A la naissance à1a à 3-4 ans à 10 ans adolescence adulte personne âgée


16 à 19 heures 14 heures 11 heures 10 heures 8 à 9 heures 7 à 8 heures 6 heures ≈

> Diminution de la durée totale et diminution de la proportion du Sommeil Paradoxal et du Sommeil Lent

c. Les fonctions du sommeil


Sommeil = besoin vital (3ème après respirer et boire, avant manger)

Privation de sommeil
→ somnolence, hypothermie, malaise, baisse de la résistance immunitaire, troubles attentionnels, erreurs perceptives,
baisse de la créativité, augmentation de la suggestibilité, troubles de l’humeur, … (17min)
> Diminution des performances

Record : 264h (Randy Gardner : trouble de l’humeur, troubles cognitifs, paranoïa et hallucinations)

Agrypnie : absence totale de sommeil liée à une maladie neurologique (peu de cas observés)
→ Repos, restauration des tissus du corps et du cerveau, « économies d’énergie »
Sommeil lent → récupération physique et musculaire
Baisse du métabolisme cérébral, baisse de la consommation en O^2, baisse du débit sanguin cérébral, baisse de la
température centrale, stockage des réserves énergétiques (glycogène), synthèse de protéines et d’hormones…

→Stade 4 : sécrétion de l’hormone de croissance


Nanisme psycho-social

Sommeil paradoxal → récupération neurocognitive


Privation sélective de sommeil paradoxal : peu d’effet (sauf chez le nouveau-né)
Mais phénomène de « rebond » → besoin
◼ Freud : De l’interprétation des rêves ; 1900 :
> Expression des désirs inconscients refoulés

◼ Apprentissage et mémorisation :
Privation de sommeil paradoxal perturbe l’apprentissage
Apprentissage « réussi » augmente le sommeil paradoxal
Importance du 1er sommeil paradoxal après apprentissage

◼ Mise en ordre par le cerveau des informations reçus :


→ Oublier les informations parasites (Crick & Mitchison, 1983) : hypothèse du désapprentissage actif

◼ Fonction physiologique :
Sommeil paradoxal = Stimulations périodiques du cerveau
→ Développement du Système Nerveux Central

d. Les troubles du sommeil

Troubles du sommeil

▪ Parasomnies :
Phénomènes moteurs ou psychologiques, simples ou élaborés, qui viennent perturber le sommeil (Sommeil Lent ou
Sommeil Paradoxal)

▪ Dyssomnies :
Troubles du sommeil caractérisés par une altération de la quantité, de la qualité ou de la durée du sommeil.

Les parasomnies

√ Cauchemars : rêves angoissants


→ Sommeil Paradoxal, fin de nuit
++ vers 7-8 ans

√ Terreurs nocturnes : éveil brutal avec comportement de terreur


→ Sommeil Lent Profond, début de nuit
Garçons de 18 mois à 5 ans

√ Somnambulisme
→ Sommeil Lent Profond, début de nuit
Enfant entre 5 et 12 ans (garçons)
> Eveil dissocié : système moteur actif / système relationnel en état de sommeil

√ Somniloquie

√ Bruxisme…
Les dyssomnies

√ Insomnie
10 à 15% des adultes
Diminution de la qualité ou de la quantité de sommeil :
- Sommeil jugé et peu réparateur
- Problème d’endormissement
- Problème de maintien du sommeil
> Trouble de l’éveil (maintien de l’éveil = réponse adaptative → sécurité)
Insomnie véritable → chronique
- Anxiété, stress
- Désynchronisation des rythmes biologiques : retard de phase mais heure du lever imposée → manque de
sommeil
> Privation partielle de sommeil pour resynchroniser l’horloge biologique
> Luminothérapie
- Hypnagnosie (Jouvet) : perception erronée du sommeil
- Pathologies douloureuses, neurologiques, toxiques…
23/09
√ Narcolepsie
Maladie de Gélineau → hypersomnie
> 4 signes cliniques
1- Hypersomnolence diurne : journée ponctuée par des épisodes de sommeil de 1 à 30 min.
2- Cataplexie : chute du tonus musculaire sans alternation de la conscience, souvent à la suite d’une émotion.
3- Hallucinations
4- Paralysies du sommeil : comme cataplexie mais avant ou après phase de sommeil

→ Latences d’endormissement plus rapides


→ Directement en sommeil paradoxal
→ Causes méconnues mais les études montrent l’existence de facteurs héréditaires
→ Traitements des symptômes : Psychostimulants contre l’hypersomnolence, siestes organisées

√ Hypersomnies idiopathiques
- Grande quantité de sommeil, de bonne qualité mais fatigue incessante (longues siestes non récupératrices)
- Réveil et lever TRES difficiles

√ Hypersomnie secondaire à la dépression


- Sommeil plus léger, fragmenté, clinophilie (rester au lit sans dormir)

√ Syndrome d’Apnées du Sommeil (SAS)


→ 2% des femmes, 4% des hommes
Apnées au cours du sommeil liées à l’obstruction du pharynx

→ Conséquences : somnolence, irritabilité, augmentation des risques d’accidents vasculaires, insuffisance respiratoire
chronique, augmentation des risques d’accident cardiaque…
→ Facteurs de risques : âge, surpoids, consommation d’alcool et de tabac …
→ Traitement non médicamenteux : Ventilation par Pression Positive Continue (PPC), traitement chirurgical + hygiène
de vie

C. La conscience

→ Concept central à la psychologie


→ Difficulté de définition
> « Psychologie philosophique » : étude des états de conscience par introspection
→ Thème délaissé sous l’influence du behaviorisme

→ depuis les années 60 :


Psychologie cognitive, neurosciences, développement de la neuro-imagerie, …
Définition sujette à débats …
Conscience spécifiquement humaine ?
Ordinateur « conscient » ?

→ Perception et connaissance de soi et de l’environnement


→ Différentes formes de conscience :

√ Conscience primaire : ensemble des activités cognitives qui permettent d’attribuer une signification et de
répondre de façon appropriée aux stimulations.
→ Processus qui permettent l’expérience subjective
→ Etat du SNC permettant le traitement des informations et la mise en œuvre de comportements organisés et finalisés
→ Vigilance, attention
—> Présent chez les animaux

√ Conscience réflexive : conscience d’être conscient, construction de représentations portant sur d’autres
représentations…

→ A la base de la conscience de soi : capacité à se reconnaitre soi-même en tant que sujet pensant et agissant.
Sentiment de soi, de son unité, de son identité (self).

Test du miroir : expérience de la tache


> ébauche de conscience réflexive chez certains animaux : comportements auto-dirigés, d’auto-examen chez les grands
singes, les éléphants, les dauphins, …

Neurosciences cognitives :
→ Bases neurobiologiques de la conscience ?

→ Propriété émergente du cerveau : les phénomènes conscients n’émergent pas d’un endroit unique du cerveau mais
sont le fruit d’un système impliquant de multiples régions cérébrales

→ La conscience implique l’activation d’aires dites « supérieures » comme le cortex frontal, en lien avec les circuits
neuronaux de l’émotion et de la prise de décision : réseau de la conscience

→ Distinction éveil / conscience


Ex : somnambulisme
Laureys, S. (2015). Un si brillant cerveau : les états limites de conscience. Odile Jacob.

→ Mais la plupart des processus cognitifs opère de manière inconsciente

Inconscient cognitif : ensemble des processus de traitement de l’information et des représentations mentales dont
le sujet n’a pas conscience mais qui influencent néanmoins son comportement

Ex : Influence des informations subliminales sur les performances


→ Expérience de masquage : la reconnaissance d’un mot est facilitée (+ rapide) après présentation subliminale d’un
mot de même catégorie sémantique (amorçage)

Données de la neuropsychologie
Ex : Prosopagnosie = perte de la capacité à reconnaitre les visages familiers suite à une lésion cérébrale
→ Si on montre une série de photos de visages, le patient est incapable de distinguer les visages inconnus et connus.
Mais si l’on mesure la réponse électrodermale lorsque les photos sont présentées, les photos de visages familiers
suscitent une réponse électrodermale spécifique (émotion) : reconnaissance inconsciente.

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