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Séquence 6 : L’art peut-il être un outil de connaissance ?

Analyse des termes :


1. Art
En grec l’art (τέχνη),”Tekné” : production. Le terme d’art est polysémique il signifie à la fois
un savoir-faire c’est à dire, un ensemble de moyen que l’on emploie dans le but de produire
un objet qui est définie par sa finalité, par son utilité.
Art comme créativité. L’art est une activité créatrice qui a pour fin la réalisation d’une œuvre
qui d’une part ne peut pas être reproduite, qui est porteuse de qualité esthétique. Une
œuvre d’art est définie par son intention de signifier quelque chose.
L’instrument d’une telle signification est le beau qui ne doit pas être entendue comme simple
équilibre ou harmonie mais comme un qualitée intrinsèque qui suscite chez le spectateur un
jugement.
Qu’en est il alors de l’artiste. L’artiste est généralement associée aux génies puisqu' il
consiste à transgresser les règles techniques.
La connaissance se distingue en connaissance pratique et théorique Une connaissance
pratique est une connaissance qui a sa finalité en dehors d'elle-même.
Une connaissance théorique est une connaissance qui ne sert qu'à elle-même.
La connaissance théorique est une dimension de l'existence humaine à travers laquelle
l’homme accomplit un rapport conceptuel au monde.
Supposer que l’art peut être un outil de connaissance consiste à suggérer qu’il peut dégager
une certaine vision théorique du monde en donnant une représentation selon les critères de
la vraisemblance et de la fidélité.

Peut-on dire pour autant que la mesure de l'œuvre serait une telle conformité à la chose
représentée ? l’exigence de la conformité transformerait alors l’art dans un moyen de
connaissance qui le soumet à une instance extérieure par rapport à cette œuvre elle-même.

Problématiques : Considérer l’art comme outil de connaissance ne l'instrumentalisme


pas en sorte qu’il perde de son autonomie ?

I Mimésis et phusys

Thèse : L’art représente le réel

Argumentation :
- L’art est une représentation du monde dans sa dimension sensible. Il ne s’agirait pas
ici uniquement d’une représentation extérieur de ce que l’artiste verrait mais surtout
de ce que le monde lui même manifeste dans sa dimension sensible

- Cette démarche peut à l’instar des grec recevoir le nom de la mimésis c'est-à-dire
l'imitation. L’imitation n’est pas à prendre ici comme une simple copie; l'artiste qui
imiterait la nature non seulement représenterait les choses telles qu’elle existe
réellement mais montrerait également notre rapport à ces choses ainsi que ce
qu'elles doivent être conformément à un certain idéal.

Référence : Platon République, X (IV av Jc)


Problématiques : Pourquoi Platon condamne til l’art si celui-ci représente le principe
du devenir sensible ?
1ère partie (l’1-4)La formulation de la position ontologique : la différence entre l’idée et la
production.
Platon distingue dans l’ordre de l’être deux catégories des choses : d’une part la réalité
sensible et d’autre part la réalité intelligible. La réalité sensible est perçue par nos sens
tandis que la réalité intelligible est perçue comme intellectuelle.
“réalité en soi ou réalité naturelle “
La réalité intelligible exprime l'être comme tel de la chose tandis que la réalité sensible n’est
qu’un dérivé de cette réalité véritable.
La réalité intelligible va donc apparaître comme une réalité vraie puisqu' elle reste identique
à elle-même, elle est soustraite au changement.Cependant la réalité sensible est
changeante elle est soumise à un devenir. On en conclut alors que la réalité sensible est
une dérivé de la réalité intelligible. Lorsque Platon caractérise la réalité sensible “d'ouvrages
produit”, il apporte la réalité sensible tout entière au paradigme de la production : tout ce à
quoi nous nous rapportons par nos sens, que ce soient les choses naturelles ou les oeuvres
des artisans , est “produit”, c’est à dire procédé de la réalité idéal.

2ème partie (l’4-9 ) Différence entre réalité et apparence


Les choses qui s’offrent à la sensibilité sont “ secondaires”, dans l’ordre de la réalité ,à l'idée
: produites, elles ne le sont que pour autant où leur idée est présente dans l’esprit de celui
qui accomplit les accomplis.

3ème partie (l’9-24 ) L’art comme imitation et sa critique


C’est justement, en tant qu’une telle apparence que le monde est imité par l’artiste : ainsi,
d’après Platon, il imiterait” l’apparent tel qui apparaît”, imitation donc comme une apparence
d’une apparence et non d’une “vérité”.
L’emploie ici de l’adjectif substantivé, du moins dans la traduction, suggère que ce que l’art
aspire à imiter n’est pas telle ou telle chose sensible- telle ou telle autre apparence - mais
bien l’apparence elle-même, la sphère même du sensible, accéder à son apparition.
Autrement dit, l’art chercherait à représenter ce qui fait, justement, de la réalité sensible une
simple apparence, le principe même qui la rend telle - à savoir, sa mutabilité même, sa
soumission au devenir. Or c’est justement au sens donc où l’art “imite”, c’est à dire
représente, le principe même de la sensibilité qu’il est condamné par Platon dans le dernier
quart du texte et, à ce titre ne produit qu’un “simulacre” du vrai. Le propre d’un simulacre est,
en effet, d’être non seulement illusoire mais également trompeur; ainsi l’art tromperait
puisqu’il reprendrait à son compte non pas ce qu’est la réalité même mais sa simple
apparence qu’il fait prendre pour la réalité.

Transition :
La subjectivité de l’art ne la placerait-elle pas en dehors de toute dimension de
connaissance

II L’art désintéressé
Thèse: l'art n’est pas une connaissance du monde mais l’occasion de pure
contemplation.
Argument : L’artiste n’est pas un moraliste ni un philosophe mais le producteur de la
beauté. Il voit sa fonction non dans la création d’un médium pédagogique susceptible
renseigner un précepte moral à son spectateur, mais produire sur lui un effet esthétique.
Il ne serait donc pas une occasion de connaître le monde mais une occasion de produire un
effet esthétique. Ainsi, c’est moins à l’artiste qu’au spectateur de conférer à l’art sa
détermination. Autrement dit, si une œuvre est définie par ses qualités esthétiques, celles-ci
ne sauraient s’y retrouver que pour autant où un regard les lui conférerait.

Problématique: Si le jugement esthétique contient une part de généralité peut-il être


considéré comme un jugement de connaissance ?

1er partie (l’1-10) le jugement de goût.


Ce n’est donc pas tant la seule subjectivité qui conditionne le goût pour telle ou telle autre
chose mais bien le fait que celle-ci se résume à l’appétence de la personne envers tel ou tel
autre objet, fondée exclusivement sur ses traits empiriques. Ainsi le jugement de goût n’est
pas un jugement de connaissance puisque l’objet y est appréhendé non pas conformément
à sa dimension universelle ou a priori, mais en tant que limitant le jugement du goût à la
seule personne.

2ème partie ( l’11-18) Le jugement esthétique et le jugement de goût.


Juger d’un objet qu’il est beau suppose que les autres puissent partager le même jugement.
La beauté implique un certain degré d’université, rendant donc le jugement esthétique plus
proche du savoir que d’une appétence : en effet, juger du beau ne consiste pas à juger
“pour (soi) seulement, mais pour tout le monde”, comme si “la beauté (…) était une propriété
des choses” (lignes 17-18)

3ème partie (l’18-24) connaissance théorique et jugement esthétique.


Lorsque je juge un objet beau, mon jugement se désintéresse du savoir qu’un tableau, un
poème ou autre occasion de l’énoncé contient une détermination à priori ou empirique d’un
objet. mon jugement par, en effet, d’une simple contemplation de cet objet qui, en en
déduisant le caractère beau, découvre la valeur de la pure représentation, du pure spectacle
d’apparence que l’objet peut dégager. Autrement dit , un bel objet se suffit à lui-même. Ainsi,
juger d’un palais qu’il est beau n’implique pas que l’on juge agréable d'y habiter pas plus
que n’implique d'intérêt érotiques une pure contemplation du nu ou de croyance religieuse
l’appréciation de l'Annonciation d’El Greco en ce sens, la beauté est par delà tout intérêt
contingent (désir, besoin, poursuite de satisfaction ou autre); elle n’en est pas moin une
connaissance puisque un jugement esthétiques ne contient aucune détermination à priori de
l’objet.

Transition : L’art peut-il avoir du sens en dehors de l’appréciation de ses qualités ?

III La présence de L’art


Thèse : L’art n’est pas un outil de connaissance mais “une fin en soi”, ce qui existe
sans mesure autre qu'elle-même.

1ère partie (l’1-10) Le jugement de goût.


Le regard que jette sur elle à travers un jugement esthétique serait alors motivé par un
critère extérieur, celui de sa conformité à une norme historiquement et institutionnellement
admise : si c’est à moi qui échoit la tâche de définir la valeur d’une œuvre d’art, le jugement
qui le permet resté motivé par une contingence normative historique et institutionnel.
Or, l'œuvre d’art est porteuse d’un sens par-delà tout critère extérieur .L’oeuvre d’art n’est
pas une référence à quelque chose qu’elle n’est pas mais un être que l’on rencontre à la
manière d’autrui.

Problématique : Comment l'œuvre d’art peut être considérée d’après Maldiney comme
un existant ?

1ère partie l’1-13 L’oeuvre d’art entre mesure et norme

Si l’on ne pouvait appréhender l’art qu'à travers un jugement esthétique, celui-ci le jugera en
fonction d’une telle correspondance du faux à l'idéal. Or une œuvre d’art n’existe qu’en
œuvre, en œuvre d'elle-même. Elle se réalise sans cesse et accomplit, tout simplement, et
se donne à elle même la mesure de son existence
Ainsi

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