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COURS D’HYGIENE ET DE

PREMIERS SECOURS

DESTINES AUX ELEVES OFFICIERS DE LP SN2A ET LP MN2A DE L’ARSTM

AGBEGNINOU Joseph Kouadio


Contacts : 03 11 28 33 / 57 14 35 21
agbegninoujko@yahoo.fr

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Edition révisée de 2018
COURS D’HYGIENE & DE PREMIERS SECOURS
DESTINES AUX ELEVES OFFICIERS DE LP SN2A ET LP MN2A DE L’ARSTM

AGBEGNINOU Joseph Kouadio

Novembre 2014
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SOMMAIRE
CHAPITRE 1 : HYGIENE – PREVENTION DE LA MALADIE 5
Hygiène et salubrité à bord des navires 6
Hygiène individuelle 11
Hygiène alimentaire 14
CHAPITRE 2: MALADIES INFECTIEUSES ET PARASITAIRES 19
Généralités sur les maladies contagieuses 20
Maladies quarantenaires et le règlement sanitaire international 22
Maladies tropicales 24
Maladies vénériennes 27
Vaccins et sérums 30
CHAPITRE 3 : SERVICE MEDICAL A BORD 32
Rôle médical des officiers de la marine marchande 33
Fonctionnement de l’infirmerie de bord 35
Réglementation concernant l’embarquement et la surveillance du matériel médical et pharmaceut. 37
Pharmacologie générale 38
Consultation médicale par radio 42
CHAPITRE 4 : AFFECTIONS COURANTES RENCONTREES A BORD 44
Affections des oreilles, du nez, de la gorge et des yeux 45
Affections digestives 48
Affections urinaires 51
Affections cutanées 53
Carie dentaire 55
CHAPITRE 5 : DETRESSES VITALES 56
L’inconscience 57
Choc traumatique et perte de connaissance 60
Les asphyxies 62
Les hémorragies 68
Les urgences cardiaques 75
CHAPITRE 6 : ATTEINTES TRAUMATIQUES DES OS DES ARTICULATIONS ET DE LA PEAU 78
Fractures entorses & luxations 79
Plaies 88
Brûlures et gelures 90
CHAPITRE 7 : ACCIDENTS DIVERS 94
Electrotraumatisme 95
Coup de chaleur 97
Intoxications professionnelles 98
Alcoolisme 102
Morsures et piqûres venimeuses 104
Troubles mentaux 106
Soins aux naufragés 108
CHAPITRE 8 : DECES A BORD 111
CHAPITRE 9 : LES PETITS SOINS 115
Utilisation du matériel de soins d’urgence 115
3
Notions d’asepsie et stérilisation 118
Injections 119
Pansements et bandages 123
CHAPITRE 10 : GROSSESSE ET PROBLEMES GYNECOLOGIQUES 126
Menstruations 127
Grossesse 127
Perte de sang en cours de grossesse certaine ou présumée 128
Grossesse extra-utérine 128
Annexes 129
SOURCE BIBLIOGRAPHIQUE 139

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CHAPITRE 1

HYGIENE – PREVENTION DE LA MALADIE

1. HYGIENE ET SALUBRITE A BORD DES NAVIRES


2. HYGIENE INDIVIDUELLE
3. HYGIENE ALIMENTAIRE

5
HYGIENE ET SALUBRITE A BORD DES NAVIRES
INTRODUCTION
Du grec «hugieinon » qui signifie santé, l’hygiène désigne l’ensemble des règles et des pratiques
nécessaires pour conserver et améliorer la santé. Ainsi, la maladie survient toujours là où l’hygiène est
absente.
Observer les règles d’hygiène pour soi-même et la propreté sur le navire est une nécessité pour les
membres de l’équipage ; car l’austérité du milieu marin, l’isolement en mer du navire, la vie en collectivité
pendant plusieurs jours ou semaines voire des mois sur l’eau, sont autant de facteurs qui prédisposent à
l’apparition et à l’aggravation de certaines maladies à bord.

D’après une étude publiée par l’OMS, (Organisation Mondiale de la santé), les flambées épidémiques à
bord des navires demeurent malgré les progrès techniques des phénomènes toujours préoccupants. Elle
révèle que les affections gastro-intestinales et la maladie des légionnaires (forme particulièrement
mortelle de pneumonie) sont dans le transport maritime les épidémies les plus fréquentes, mais dont le
respect des règles d’hygiène et la lutte contre l’insalubrité permettent de prévenir efficacement.

Ainsi, la question de l’hygiène et de la salubrité à bord des navires va s’articuler autour de cinq points :

- L’approvisionnement en eau potable


- Le rejet des déchets
- L’hygiène des denrées alimentaires
- Les logements de bord
- La lutte contre les animaux nuisibles.

1. L’approvisionnement en eau potable


Une eau potable est une eau de boisson qui ne contient :
• ni agent pathogène (bactérie – virus – parasite)
• ni élément chimique indésirable ou toxique susceptible de causer chez les consommateurs
des troubles à plus ou moins long terme.
Elle doit avoir de plus les qualités requises pour être agréable à l’œil et au goût, c'est-à-dire qu’elle
doit être limpide, incolore, inodore, fraîche (5 à 15°) et aérée.

Pour éviter toute contamination ou pollution de l'eau de boisson utilisée à bord des navires, que ce
soit au moment de l'approvisionnement ou lorsque le navire est en service, on prendra les précautions
d'hygiène nécessaires à la source elle-même, puis vis-à-vis du réseau terrestre d'approvisionnement et de
ses connexions avec le navire, sans oublier les conduites et les vannes de distribution de celui-ci. Chaque
fois que possible, on alimentera les postes d'eau potable, les cuisines, les lavabos des toilettes et de
l'infirmerie, et les buanderies au moyen d'un seul réseau de distribution.
1.1 source d’eau potable
L'eau potable destinée à l'alimentation des navires, y compris les bateaux-citernes, doit satisfaire aux
critères chimiques, physiques et bactériologiques minimaux énoncés dans les Normes internationales pour
l’eau de boisson. Elle doit provenir de points d'eau dûment autorisés par l'administration ou
l'autorité sanitaires.
Le capitaine du navire ou le préposé au ravitaillement en eau doit prendre des renseignements afin
de s'assurer que l'eau est effectivement potable. Lorsqu'un traitement ou une purification doivent
être effectués à bord, il convient d'adopter la méthode optimale pour l'eau à traiter, conformément
6
aux recommandations de l'autorité portuaire compétente, et la plus facile mise en application
régulière par les officiers et l'équipage du navire.
1.2 Réservoirs d’eau potable
L'eau potable doit être conservée dans un ou plusieurs réservoirs construits, situés et protégés contre
toute contamination extérieure.
1.3 Désinfection du réseau de distribution
Le procédé de désinfection généralement pratiqué pour désinfecter le réseau de distribution d’eau à
bord des navires est la chloration. Il consiste en l’utilisation de solutions chlorées à concentration d’au
moins égale à 50 ppm (parties par million) soit 50mg/l. une période de contact d’au moins 24h est
nécessaire.
Avant d’être mis en service, le réseau sera purgé d’eau surchlorée et abondamment rincé à l’eau
potable.

1.4 Purification de l’eau


Les installations de traitement doivent être prévues en fonction de l'eau à traiter ; elles doivent être
capables de produire une eau de qualité répondant aux Normes internationales pour l'eau de boisson. L'eau
puisée à l'extérieur du navire et destinée à être traitée doit être prélevée dans des zones relativement
exemptes de pollution, notamment atmosphérique.
L'eau des cours d'eau et des canaux ne sera utilisée comme eau potable qu'après distillation.

L'eau provenant des sources terrestres et de lacs où la contamination est relativement faible pourra être
considérée comme potable, à condition qu'elle ait été convenablement désinfectée.

L'eau de mer prélevée dans les zones non polluées est utilisable sans inconvénient dans les appareils de
distillation.

Pour la purification de l’eau à bord, l’on a très souvent recours aux procédés suivants : la chloration, la
filtration et la distillation.

1.4.1 La Chloration
Le chlore sera appliqué de préférence sous la forme d’une solution d’hypochlorite à l’aide d’un doseur
de modèle spécialement conçu. Lorsqu’on utilise une dose de chlore normale, la période de contact
doit être d’au moins 20 min et la concentration résiduelle de 0,2 ppm (0,2 mg/l).
1.4.2 La filtration
On n'aura recours à la filtration que dans le cadre d'un processus de traitement comprenant une
stérilisation. La filtration sur charbon, charbon activé ou tout autre type de filtre, n'est pas
considérée nécessaire, sauf s'il y a lieu de pratiquer une déchloration.
Lorsque l'eau chargée à bord des navires provient de sources agréées, qu'elle est transportée dans des
tuyaux spéciaux, maintenus en état de propreté, et qu'elle est stockée dans des réservoirs bien construits
et bien entretenus, il n'est pas nécessaire de la filtrer. Si une filtration se révèle malgré tout nécessaire,
elle doit se faire au moyen de filtres sous pression dont le modèle est agréé.

1.4.3 Distillation
Ce procédé est utilisé pour le traitement de l’eau de mer. Des appareils de distillations sont prévus à cet
effet et doivent être utilisés suivant les instructions du fabricant.
1.5 Contrôle bactériologique
Le contrôle bactériologique de l’eau est effectué afin de quantifier le nombre de bactéries présentes
dans celle-ci et partant apprécier sa potabilité. Ainsi, après analyse, une eau contenant 0 à 10 bactéries /l
sera jugée excessivement pure. Si elle en contient 100 bactéries par litre, elle est dite pure. De 100 à
1000/l, elle sera dite médiocre. A plus de 1000 bactéries /l, elle est déclarée impure.

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2. Rejet des déchets
2.1 Déchets liquides
Les navires ne doivent pas déverser d'eaux usées, d'eau de ballast, d'eau de cale ni aucun autre
liquide contenant des déchets contaminés ou toxiques dans les zones servant à l'approvisionnement
en eau ni dans les secteurs où le rejet des matières résiduaires est réglementé par une autorité nationale
ou locale.

Le rejet de déchets dans les ports, les bassins et les eaux côtières est soumis au Règlement édicté par les
autorités responsables.

2.2 Déchets solides


Les déchets et rebuts alimentaires attirent les rats et la vermine, surtout les mouches et les blattes. Des
dispositions seront prises pour que la rétention, le stockage et le rejet de ces déchets, que ce soit à bord, à
terre ou par-dessus bord — en des points qui n'affectent pas les zones côtières — ne constituent en
aucun cas une nuisance publique et ne créent aucun risque pour la santé.

2.3 Déchets secs


Les déchets secs doivent être stockés dans des poubelles hermétiques ou dans des compartiments
fermés protégés contre les intempéries, les paquets de mer, les rongeurs et la vermine.

3. Hygiène des denrées alimentaires


3.1 Qualité et protection des denrées alimentaires

Il est indispensable que toutes les denrées alimentaires proviennent de sources agréées ou
considérées comme satisfaisantes par l'administration sanitaire ; ces denrées doivent être propres et
saines ; elles ne doivent être ni avariées ni adultérées ; sous tous les rapports elles doivent convenir à
la consommation humaine.

Nombreux sont les agents de maladies qui sont véhiculés par les denrées alimentaires ; on peut
commodément les classer en cinq groupes :

• les toxines bactériennes,


• les bactéries,
• les protozoaires et les helminthes,
• les produits chimiques toxiques
• et les poisons naturels.

Pour éviter la contamination, il est essentiel de veiller à la propreté des surfaces de contact avec les
denrées alimentaires et des récipients servant à les manipuler.

Toute denrée alimentaire périssable ou potentiellement dangereuse doit être conservée à une température
suffisamment basse pour éviter qu'elle ne s'altère (7°C au maximum). Les aliments cuits, destinés à être servis
chauds, seront maintenus à une température d'au moins 60°C. Les fruits et les légumes crus doivent
être lavés à fond avant d'être utilisés ; ils doivent être désinfectés avant d'être servis s'ils doivent être
consommés crus, ou s'ils sont d'origine douteuse.

3.2 Personnel chargé de manipuler les denrées alimentaires

Aucune personne suspecte ou reconnue atteinte d'une infection transmissible ne doit être autorisée à
manipuler, à préparer ou à servir des aliments, de l'eau ou autre boisson, ni à travailler dans un local à
denrées alimentaires. Cette interdiction touche les porteurs de germes comme les sujets présentant des
symptômes évidents d'infection : furoncles, plaies ou blessures, écoulements nasaux ou buccaux anormaux.

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Tout sujet qui manipule, prépare, sert des aliments ou utilise du matériel culinaire doit porter des vêtements de
dessus propres et observer une propreté corporelle scrupuleuse ; il doit notamment veiller à la netteté de ses
mains, de ses cheveux et de ses ongles. Immédiatement avant chaque tâche, après toute interruption de
service et après s'être rendu aux W.-C., il doit se laver les mains soigneusement à l'eau chaude et au savon
dans un lavabo adéquat, et les sécher à l'aide d'une serviette propre (de préférence à jeter après usage) ou
de tout autre moyen convenable.

4. Logements de bord
Selon les prescriptions de la convention 92 au sujet du logement des équipages, il est interdit de placer
les postes d’équipage en dessous de la ligne de flottaison du navire en plein charge. Chaque membre de
l’équipage doit disposer d’une surface de repos d’au moins 1,67 à 2,78 m2 selon les dimensions du navire,
avec un dégagement en hauteur d’au moins 1,90 m. à l’exception de certains navires transportant des
passagers, il est interdit de loger plus de 4 personnes par chambre. Les chambres et les mess doivent être
convenablement ventilés, il doit y avoir au moins un w.-c. et une douche ou baignoire pour chaque
groupe de huit hommes et un lavabo pour chaque groupe de six.

5. Lutte contre les animaux nuisibles : les rougeurs et la vermine.

La lutte contre tous les animaux nuisibles, notamment les rongeurs et les insectes, s'impose pour assurer
en tout temps à bord des navires de bonnes conditions d'hygiène. Punaises, blattes, mouches, poux,
moustiques, puces du rat, rats et souris sont tous capables de transmettre des maladies. Etant donné que les
rongeurs, la vermine et les insectes ailés peuvent accéder à bord des navires lorsque ceux-ci sont dans un
port, des mesures de lutte incessante s'imposent contre l'infestation. Ces mesures doivent être prises sous la
direction d'un officier de bord spécialement préposé. Une surveillance continue est indispensable.

5.1 Lutte contre les insectes


On peut recourir à l'une ou à plusieurs des mesures de lutte suivantes :
• inspecter régulièrement les locaux du navire, ceux surtout où l'infestation a le plus de chance
de se produire, c'est-à-dire les points de stockage ou de manipulation des denrées
alimentaires, et de rejet des déchets ;
• supprimer les compartiments fermés où des détritus, des déchets et des particules de
nourriture ou de poussière auraient tendance à s'accumuler ;
• nettoyer fréquemment les salles de séjour et les locaux réservés au rangement, à la
manipulation ou au service de denrées alimentaires ou au lavage et au rangement de la
vaisselle et des ustensiles de cuisine ;
• stocker et évacuer hygiéniquement les déchets alimentaires et autres matières de rebut ;
• garnir d'écrans toutes les ouvertures structurales donnant sur l'extérieur, pendant les
saisons d'infestation par les insectes ;
• appliquer des insecticides convenables.
5.2 Lutte contre les rongeurs
En inspectant régulièrement le navire, surtout les endroits où des denrées alimentaires sont stockées et
préparées et où sont rassemblées et rejetées les ordures, sans oublier les cales de fret, on constate
immédiatement si des rongeurs sont parvenus à s'introduire à bord. Des mesures rigoureuses d'entretien
intérieur, l'emploi de rodenticides et de pièges suffisent à enrayer une infestation accidentelle. Des mesures
anti-rat appropriées permettront de tenir presque parfaitement en échec cette engeance à bord des
navires.

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Conclusion

La question de l’hygiène à bord des navires est une question multidimensionnelle. Depuis la conception et
la construction des navires jusqu’à leur mise en exploitation, elle doit être prise en compte. Elle doit donc
intéresser les constructeurs, les autorités sanitaires de même que le personnel navigant.

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HYGIENE INDIVIDUELLE
1. HYGIENE CORPORELLE
1.1 Rôle de la peau
La peau qui nous enveloppe comme d’un manteau, n’a pas uniquement pour but de protéger les
parties internes du corps. Elle nous défend aussi contre la pénétration des microbes, elle élimine par la
transpiration les substances nocives, elle collabore à la respiration et elle régularise la température de
l’organisme en diminuant l’excès de chaleur.

Cependant, la peau est constamment exposée à l’air et aux poussières. Elle accumule les saletés aux
endroits les plus vulnérables. Or l’air, les poussières et les saletés contiennent un nombre
impressionnant de microbes.

C’est pourquoi, la peau a besoin d’être régulièrement nettoyée

1.2 Conséquences de la malpropreté corporelle


En l’absence d’hygiène, on assiste à :

- Un développement des maladies bactériennes, parasitaires et virales. Ex. : gale, fièvre typhoïde,
vers intestinaux, dysenterie etc.
- Une fragilisation de l’état de santé

1.3 Propreté corporelle

- Il faut prendre l’habitude de se laver régulièrement au moins deux fois par jour en insistant plus
particulièrement sur les parties les plus exposées à retenir poussière et saleté : mains, pieds,
aines, parties génitales et anales, cheveux.
- Se laver convenablement c’est-à-dire à grande eau, en faisant un copieux usage de savon dont
la valeur ne dépend nullement du parfum, ni de la présentation mais du volume de mousse qu’il
dégage.
- Les cheveux doivent être coupés toutes les trois semaines, la barbe et la moustache,
régulièrement rasées chez les hommes. Chez les femmes, faire un shampoing au moins une fois
par semaine.
- Il se forme souvent sous les ongles de vilains dépôts de saletés infestés de microbes, les ongles
seront donc gardés courts et nettoyés régulièrement.
- Les mains doivent être lavées au savon après un travail salissant ou chaque fois que l’on revient
des toilettes, ou avant et après chaque repas ou encore après avoir touché un objet souillé.

2. HYGIENE BUCCO-DENTAIRE
2.1 Définition de la carie dentaire
La carie dentaire ou maladie de la dent est l’altération de l’émail et de l’ivoire de la dent. Cette
altération évolue vers l’intérieur de la dent par formation de cavités qui aboutissent à la destruction de
celle-ci.

Lorsqu’elle est négligée, la carie dentaire peut conduire à des graves complications telles que les
cellulites, l’ostéomyélite débouchant parfois sur une méningite.

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2.2 Facteurs favorisant de la carie dentaire
La survenue d’une carie dentaire est généralement le résultat de trois facteurs réunis à savoir : le
terrain, la plaque dentaire et l’alimentation.
2.2.1 Le terrain
C’est notre corps qui peut être résistant ou moins résistant à la carie. Certains d’entre-nous sont plus
fragiles alors que d’autres bénéficient d’un état de santé général qui les défendra mieux. Par ex. : les
dents mal alignées ou dont l’émail est mince résisteront moins bien aux attaques des acides de la
plaque dentaire.
2.2.2 La plaque dentaire
Elle ressemble beaucoup à une colle qui recouvre les dents et où les microbes se multiplient à l’infini.
Les bactéries qu’elle contient transforment les débris alimentaires en acides qui attaquent nos
gencives. Avec le temps, la plaque dentaire se transforme en tartre qui agresse la gencive.
2.2.3 Notre alimentation
Elle joue un rôle très important. Alors, il faut absolument éviter l’excès d’aliments sucrés et les
grignotages incessants, car ils favorisent le développement de la plaque dentaire et donc les caries.
Au contraire, une alimentation équilibrée qui respecte l’heure des repas donnera moins souvent
l’occasion à la plaque d’agresser nos dents.

2.3 Règles d’hygiène


Pour éviter les caries et les maladies gingivales, l’observation des règles de l’hygiène bucco-dentaire
s’impose. Elle consiste :

- A se brosser quotidiennement et de façon efficace le matin au réveil et le soir au coucher et


après chaque repas
- A utiliser des dentifrices fluorés
- A choisir des brosses à dents à petite tête, avec des brins souples en fibres synthétiques et à
bout arrondi, ces brosses doivent être remplacées chaque 2 à 3 mois sans attendre qu’elles
soient usées.
- Eviter les contacts prolongés du sucre avec l’émail
- Avoir une alimentation équilibrée
- Consulter un dentiste périodiquement, de préférence une fois chaque six mois. Il pourra agir
avant l’installation de la carie et trouver des solutions à chaque cas. Exemple : détartrage des
dents.
3. HYGIENE VESTIMENTAIRE
3.1 Définition
L’hygiène vestimentaire se présente simplement comme l’entretien et le lavage régulier des
vêtements. Cela est d’autant plus important que les habits absorbent la sueur, retiennent poussière et
saletés qui peuvent induire certaines maladies comme les dermites, la furonculose, la gale, les eczémas
etc.
Dans le métier de la marine, le port d’une tenue sale correspond à une faute commise.

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3.2 Propreté des vêtements
3.2.1 Tenues civiles
Les tenues civiles doivent être régulièrement lavées et changées surtout les serviettes et les sous –
vêtements. Par ailleurs, elles doivent se porter en tenant compte du temps qu’il fait.
Par ex. : en cas de chaleur, il faut porter des habits amples et clairs qui facilitent l’évaporation de la
sueur, par contre en temps de froid, il faut prévoir des habitants réchauffant.

3.2.2 Tenues de travail.


Les conditions de travail insalubres ou dangereuses, exigent le port obligatoire de vêtement de travail
ou d’équipement de protection. Cependant, le port de ces équipements de protection n’est pas à lui
tout seule une condition suffisante pour protéger le corps, car sales, ils peuvent constituer un risque
chimique ou biologique pour le travailleur plutôt qu’une sécurité. C’est pourquoi, tous ces équipements
de travail doivent régulièrement nettoyés et désinfectés après usage.

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HYGIENE ALIMENTAIRE
1. L’EQUILIBRE ALIMENTAIRE
1.1 Définition
Une alimentation est équilibrée et variée lorsque les repas sont organisés et les aliments bien choisis.
Elle doit répondre aux différents besoins nutritionnels nécessaires à la survie d’un être humain.
1.2 Besoins nutritionnels
Les besoins nutritionnels sont assurés par la ration alimentaire. On appelle ration alimentaire la
quantité journalière d’aliments nécessaires à l’organisme.

Cette ration doit être :

- Quantitative, c'est-à-dire apporter à l’organisme la quantité d’aliments fournissant les calories


nécessaires ;
- Qualitative, c'est-à-dire, comporter la totalité des substances diverses indispensables.
1.2.1 Besoins quantitatifs
Ils correspondent à la quantité d’aliments que doit consommer chaque jour un individu pour conserver son
poids et sa santé. Ils s’expriment en kilocalories ou en calories et varient en fonction d’un certain nombre
de facteurs (âge, sexe, climat, activité physique, état physiologique).
Exemple 1 : un homme de 65 kg au repos a besoin de 1,8 kcal ; un effort important nécessite 500 à 1000
kcal.

Exemple 2 : 100g de pain apporte 255 calories ; 1g de glucide 4 Kcal,

1g de protide 4 Kcal ; 1g de lipide 9 Kcal.

1.2.2 Besoins qualitatifs


Les besoins nutritionnels qualitatifs se présentent en trois catégories :
- Les besoins énergétiques
- Les besoins plastiques
- Les besoins fonctionnels
Les besoins énergétiques ou besoins en glucides et en lipides sont assurés par les matières grasses, les
féculents et farines, le lait, les produits laitiers.

Quant aux besoins plastiques, ils sont assurés par les œufs, les poissons et viandes, haricot …

Enfin, les besoins fonctionnels ou besoins en sels minéraux, en eau et en vitamines, sont apportés par l’eau
de boisson, les légumes, les fruits etc.

1.3 Le comportement alimentaire et ses conséquences sur la santé


Les principaux déséquilibres de l’alimentation actuelle peuvent se présenter comme suit :
- Excès énergétique global
- Consommation excessive de glucides simples
- Consommation excessive de sels
- Consommation excessive de lipides saturés
- Excès d’alcool
- Insuffisance d’eau et de sels minéraux
- Insuffisance en vitamine et fibres.

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Les conséquences résultant de tels déséquilibres sont généralement :
𝑚
- L’obésité : IMC > 30. ((IMC = 𝑡 2 ) ; m (masse corporelle en kg ; t en mètres) ; 20 < IMC < 25 : poids
idéal).
- Le diabète
- Les maladies cardio-vasculaires (athérosclérose, angine de poitrine, infarctus du myocarde)

1.4 Conseils généraux


Pour avoir une alimentation équilibrée :
- Fractionner son alimentation en trois repas : petit déjeuner, dîner ; dans certains cas, ajouter
une ou deux collations.
- Considérer le petit déjeuner comme un vrai repas :
▪ Prendre une boisson (thé citron, jus de raisin, chocolat au lait)
▪ Du pain ou des céréales
▪ Un laitage
▪ Un fruit frais entier ou pressé de préférence au début de repas
- Les trois repas sont indispensables, ne pas sauter l’un d’eux.
- Essayez de manger à heures régulières et dans le calme
- Eviter de grignoter sucré ou salé et de boire de boissons sucrées ou alcoolisées à n’importe
quelle heure de la journée.
- Il est souhaitable de consommer chaque jour des aliments appartenant aux différents groupes.
- Boire chaque jour 1litre à 1,5 litres d’eau
- Limiter l’usage des graisses saturées (celles qui se figent en refroidissant), utiliser des
margarines végétales riches en graisses polyinsaturées.
- Pratiquer régulièrement une activité physique.

2. LES INTOXICATIONS ALIMENTAIRES


2.1 Définition
On appelle intoxications alimentaires l’ensemble des troubles organiques (diarrhée, vomissements,
douleurs abdominales, fièvre) graves et parfois mortels, qui résulte de l’ingestion accidentelle d’aliments
ou boissons contaminés.
Elles sont assez courantes sur les navires et ont pour origine un grand nombre de microbes tels que :
- le vibrio parahaemolyticus
- les salmonelles
- le clostridium botulium
- le staphylocoque
Ex. en 1998, sur un bateau de croisière, plus de 80% des 841 passagers ont été touchés.

2.2 Facteurs favorisants


- contamination de l’eau stockée dans les ports
- désinfection insuffisante de l’eau potable
- eau contaminée par les eaux usées sur le navire
- une mauvaise conception ou construction des réservoirs d’eau potable
- fautes dans la manipulation, la préparation ou la cuisson des aliments
- utilisation de l’eau de mer en cuisine
- négligence des règles élémentaires d’hygiène ; ex. manger sans se laver les mains.

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2.3 Principales toxi-infections alimentaires
Les principales toxi-infections alimentaires les plus fréquemment rencontrées sont :

- la staphylococcie
- la toxi-infection au clostridium perfringens
- les salmonelloses
- le botulisme

2.4 Mesures préventives


- analyse biologique régulière de l’eau potable stockée
- désinfection suffisante de l’eau
- éviter l’utilisation de l’eau de mer en cuisine
- construction des réservoirs de l’eau potable suivant les normes recommandées
- respect scrupuleux des règles élémentaires d’hygiène :
✓ se laver les mains à l’eau et au savon après avoir été en contact avec les selles, une plaie
et avant de toucher à la nourriture
✓ utiliser correctement les latrines
✓ utiliser toujours de l’eau potable
✓ faire cuire suffisamment les aliments, surtout les viandes
✓ conserver correctement les aliments
✓ se méfier des aliments recongelés
✓ se méfier des boîtes de conserves à aspect douteux
- les aliments crus doivent être correctement lavés avant consommation.

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QUATRE PRINCIPALES INTOXICATIONS ALIMENTAIRES

1- STAPHYLOCOCCIE

PLAIE Mains

Viande
ALIMENTS Desserts
STAPHYLOCOQUE Crèmes
Plats cuisinés à
Nez l’avance

Bouche
RHINOPHARYNX

1à6h
TROUBLES
Nausées HOMME
Nausées
Vomissements en fusée
Diarrhée
Crampes

2- INTOXICATION ALIMENTAIRE AU CLOSTRIDIUM PERFRINGENS

SOL
CLOSTRIDIUM Viandes bouillies
ALIMENTS
Bouillon cuit la veille
PERFRINGENS

POUSSIERES

MATIERES FECALES

TROUBLES 1à 24 h
HOMME

- Douleurs
abdominales
- Diarrhée

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3- SALMONELLOSE

- Intestins INDIRECT - Mouches


- Selles des - Matériel
Salmonelles animaux souillé
- Selles des - Chaussures
humains DIRECT

Mains

6 à 48 h
Troubles Homme Aliments

- Douleurs - Œufs
abdominales - Produits
- Diarrhée carnés
- Fièvre - Végétaux
- Mollusques

4- BOTULISME

Sol
Air
Clostridium Eau
botulinum Aliments - Conserves mal
stérilisées
- Salaisons

Intestins des
animaux

12 à 36 h
Troubles Homme

- Troubles digestifs
- Troubles visuels
- Difficultés à déglutir
- Paralysie des muscles respiratoires
- Mort

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CHAPITRE 2

MALADIES INFECTIEUSES ET PARASITAIRES


1. GENERALITES SUR LES MALADIES CONTAGIEUSES
2. MALADIES QUARANTENAIRES ET LE REGLEMENT SANITAIRE INTERNATIONAL
3. MALADIES TROPICALES
4. MALADIES VENERIENNES
5. VACCINS ET SERUMS

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GENERALITES SUR LES MALADIES CONTAGIEUSES
1- Définition
On entend par maladies contagieuses, l’ensemble des affections qui peuvent se transmettre d’un
individu malade à des individus sains.
Ces maladies sont transmissibles parce qu’elles sont dues à l’action d’êtres vivants qui se développent
et se disséminent très facilement : les microbes.
2- Classification des maladies contagieuses
En raison de l’agent microbien en cause, les maladies contagieuses peuvent être classées en quatre
grands groupes :
2.1 Les maladies d’origine bactérienne
Elles causées par des bactéries qui sont des êtres unicellulaires à formes diverses. Selon leur forme, on
distingue : les microcoques, les diplocoques, les streptocoques, les staphylocoques, les bacilles, les
spirilles et les spirochètes.
Les bactéries sont responsables des maladies telles que : la méningite, la fièvre typhoïde, le tétanos, la
tuberculose, la diphtérie, la syphilis.
2.2 Les maladies d’origine virale
Les virus sont des êtres infiniment petits et sont seulement visibles à l’aide de microscope électronique.
Ils vivent obligatoirement aux dépens d’une cellule vivante et sont responsables des maladies virales
comme la grippe, la variole, la rougeole, la poliomyélite, les hépatites.
Les antibiotiques n’ont aucune action sur les virus.
2.3 Les maladies parasitaires
De taille plus volumineuse que les bactéries et les virus, les parasites se répartissent entre les
protozoaires (constitués d’une seule cellule) et les métazoaires (constitués de plusieurs cellules).
Ils sont responsables des parasitoses suivantes : paludisme, trypanosomiase ou maladie du sommeil,
dysenterie amibienne, toxoplasmose etc.
2.4 Les mycoses
Les mycoses sont des maladies provoquées par des champignons microscopiques. Exemples : les
candidoses (le muguet), les dermatomycoses de la peau, du cuir chevelu.
3- TRANSMISSION DES MALADIES A L’HOMME
3.1 Les réservoirs de germes
Les microorganismes sont partout ! Cependant, les principaux réservoirs des germes sont :
➢ L’homme : l’homme malade ou le porteur sain qui abrite les microbes sans faire la maladie.
➢ Les animaux sauvages ou domestiques
➢ Le sol qui contient naturellement des microorganismes ou peut être contaminé par les animaux et
l’homme
➢ L’eau (à l’exception de l’eau potable) peut contenir des parasites ou des bactéries.
3.2 Les différentes voies de pénétration
Les microbes peuvent pénétrer dans l’organisme par
➢ La voie digestive
➢ La voie respiratoire
➢ Les muqueuses génitales au cours des rapports sexuels
➢ Par la peau à l’occasion de plaies ou de piqûre.
➢ Par la voie sanguine (à l’occasion d’une transfusion de sang ou de ses dérivés).
20
3.3 Les modes de transmission
La transmission des germes se fait selon deux modes :
✓ Direct : d’un individu contagieux à un individu sain, par la toux, la parole, les mains ou le contact
sexuel.
✓ Indirect : d’un individu contagieux à un individu sain par l’intermédiaire de l’eau, des aliments, des
objets souillés ou des animaux.
4. Moyens de prévention
Ces moyens se situent à trois niveaux.

4.1 Mesures de prévention collectives


Les mesures collectives agissent sur les réservoirs des germes et visent à l’éradication des maladies. Elles
consistent :
➢ A l’abattage des animaux atteints
➢ A la décontamination et à l’incinération des déchets
➢ Au traitement des éléments liquides et gazeux : exemple : aseptisation de l’air par le formol ou
l’ozone.
➢ A l’isolement des malades contagieux
➢ A l’utilisation en collectivité d’un matériel spécifique tel qu’un lavabo à commande non manuelle, la
distribution automatique de produits pour le nettoyage et l’antisepsie des mains et les essuie-mains
à usage unique.
➢ Le nettoyage, la désinfection et la stérilisation des objets inertes.
➢ La désinsectisation et la dératisation.
4.2 Les mesures de prévention individuelles
Elles reposent sur le respect de règles d’hygiène simples :
➢ Le lavage des mains à l’eau et au savon
➢ L’utilisation de protection individuelle (masques, sur blouses, gants jetables lors de la
manipulation d’objets contaminés)
➢ En cas de lésions cutanées ou de plaies, après nettoyage de la plaie, utiliser un antiseptique.
4.3 Le renforcement du système immunitaire
Il se fait par la vaccination qui permet d’acquérir une immunité durable, active et prolongée avant toute
contamination.

21
LES MALADIES QUARANTENAIRES ET LE REGLEMENT SANITAIRE INTERNATIONAL
1. LES MALADIES QUARANTENAIRES
1.1 Définition
Les maladies dites quarantenaires sont des maladies à déclaration obligatoire aux autorités sanitaires.
Leurs foyers doivent être systématiquement signalés à l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) et leur
extension contrôlée par la surveillance sanitaire avec éventuellement l’isolement des voyageurs malades.
Du fait de leur virulence, de leur contagiosité ou de leur mode d’expression (endémicité, épidémicité,
pandémie, …), six maladies ont été retenues par l’OMS comme étant les principales maladies
quarantenaires à surveiller. Ce sont : le choléra, la peste, la fièvre jaune, la variole, les fièvres récurrentes
et le typhus.

2. LE REGLEMENT SANITAIRE INTERNATIONAL


2.1 Définition
Le règlement sanitaire international est un texte conventionnel adopté sur le plan international. Ce texte
vise à renforcer la sécurité sanitaire publique en évitant la propagation internationale des maladies
infectieuses au moyen de mesures permanentes de santé publique appliquées aux voyageurs, aux
cargaisons et aux ports d’entrée (ports, aéroports, frontières).
2.2 Son origine
Son origine remonte au milieu du 19èS après que des épidémies de choléra se soient déclarées en Europe
entre 1830 et 1847. Ces épidémies ont donné lieu à d’intenses activités diplomatiques. La première
conférence sanitaire internationale, réunie à Paris en 1851, a marqué le début d’une coopération
multilatérale dans le domaine de la santé publique. Mais c’est en 1951, avec l’OMS que le RSI va
réellement prendre forme. Il sera révisé en 1969 pour être à nouveau modifié en 1973 et en 1981.
L’objectif initial du RSI était d’aider à surveiller et combattre 6 maladies infectieuses graves que sont : le
choléra, la peste, la fièvre jaune, la variole, la fièvre récurrente et le typhus.

2.3 Son but


Le règlement sanitaire international a pour but d’assurer le maximum de sécurité contre la propagation
des maladies d’un pays à l’autre moyennant le minimum d’entrave au trafic international.

2.4 Ses dispositions


Les dispositions actuelles du RSI couvrent :
• L’approvisionnement en eau potable aux ports
• Les inspections de santé publique sur les navires
• L’élimination correcte des déchets des navires
• Les installations adéquates pour examiner et isoler les voyageurs
• Le maintien de zone sans vecteurs et la surveillance vectorielle
• L’application des mesures de dératisation, de désinfection et de désinsectisation des moyens de
transport internationaux (navires, aéronefs) aux points d’arrivée et de départ (ports, aéronefs,
postes frontières).

Ces mesures sanitaires recommandées sont les mesures maximales qu’un Etat peut appliquer pour
protéger son territoire contre les maladies infectieuses les plus graves ciblées par le RSI.

22
Aujourd’hui, du fait du progrès de la médecine, le présent Règlement Sanitaire International prévoit la
surveillance de trois maladies quarantenaires sur les six maladies initialement prévues. Ce sont : le choléra,
la peste et la fièvre jaune.

2.5 Révision du Règlement Sanitaire International


Le Règlement sanitaire international (RSI), adopté en 1951, amendé en 1969, 1973 et 1981 a été
entièrement révisé en 2005.
Il insiste particulièrement sur :
1) la bonne application de mesures préventives systématiques (par exemple dans les ports et aéroports)
et l’utilisation universelle de documents agréés au niveau international (par exemple les certificats de
vaccination) ;
2) la notification à l’OMS de tous les événements pouvant constituer une urgence de santé publique de
portée internationale ; et
3) la mise en œuvre de toute recommandation temporaire quand le Directeur général de l’OMS établit
qu’il existe une urgence de cette nature.

Outre qu’il impose de nouvelles obligations en matière de notification et de communication


d’informations, le RSI (2005) insiste également sur l’importance d’apporter un soutien aux États affectés et
d’éviter la stigmatisation et les conséquences néfastes superflues sur les voyages et les échanges
commerciaux internationaux.

Le RSI (2005) est entré en vigueur le 15 juin 2007.

23
MALADIES TROPICALES
1. Définition
Les maladies tropicales sont les maladies qui sont spécifiques aux régions tropicales et subtropicales. Mais
elles se définissent plus comme étant les maladies les plus répandues ou les plus difficiles à maîtriser dans
ces régions à cause des conditions d’hygiène et sanitaires précaires qui y prévalent, de la pauvreté qui y
règne, d’un climat humide et d’un milieu végétal (forêt notamment) favorables au développement des
agents infectieux.
L’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) les a définies comme des « troubles de santé majeurs des pays
en voie de développement ». Elle en dénombre sept qui ravagent les régions tropicales épisodiquement et
d’une manière endémique.

2. Principales maladies tropicales


2.1 Paludisme
2.1.1 Description
Le paludisme est une maladie infectieuse due à un parasite appelé plasmodium, transmis par la piqûre
d’un moustique (anophèle). Il est caractérisé par des accès de fièvre récurrents. Ces accès évoluent
généralement en trois stades successifs : des frissons, suivis de sensation de chaleur puis de transpiration
abondante.
2.1.2 Traitement
Les traitements contre le paludisme portent le nom générique d’antipaludéens. Les principales molécules
antipaludéennes sont la quinine, la chloroquine (qui est un sel de quinine), la méfloquine, l’halofantrine,
l’atovaquone et le proguanil. Elles agissent en bloquant certaines réactions métaboliques du parasite au
stade schizonte. Les médicaments antipaludéens contiennent une molécule ou deux, en association :
exemples : Malarone (Atavoquone + Proguanil) ; Riamet (Athémether + Luméfantrine).
2.1.3 Prévention
La protection totale contre le paludisme est impossible ; la réduction du risque passe par l’évitement, dans
la mesure du possible, des piqûres de moustiques : usage de moustiquaires et de répulsifs anti-
moustiques, port de pantalons et vêtements couvrants et de chaussures fermées pendant les périodes
d’activité des moustiques.
La prévention médicamenteuse consiste en la prise d’un traitement antipaludéen pendant les séjours en
zones endémiques. Elle vise à éviter le développement de la maladie en cas d’infection, mais n’est pas
capable d’empêcher l’infection en cas de piqûre par un moustique contaminé. Par ailleurs, le traitement
préventif n’offre pas une protection totale : il ne dispense donc pas de la protection contre les piqûres de
moustiques.

2.2 La bilharziose
2.2.1 Description
La bilharziose est due à un ver transmis par l'intermédiaire d'un mollusque qui vit dans l'eau.
Elle est caractérisée par l'apparition du sang dans les urines. La présence de la bilharziose ne peut être
décelée que par un sérieux examen microscopique : il importe donc de soumettre le malade présumé au
contrôle médical. On évitera le contact avec les eaux polluées : marigots, eaux stagnantes...
Un remède chimique vient d'être mis au point et est dans le commerce depuis février 1966.
2.2.2 Traitement
Non traitée, la bilharziose entraîne souvent le décès du malade. La prévention nécessite des installations
sanitaires convenables et l'extermination des mollusques. Jusqu'en 1982, aucun des médicaments utilisés
n'était totalement efficace et tous présentaient des effets secondaires importants. Depuis, un nouveau
24
médicament, le praziquantel, a démontré son efficacité. Il est administré par voie orale en prise unique ou
en plusieurs prises le même jour. Il est très actif et sans effets secondaires graves.

2.3 Les filarioses


2.3.1 Description
Les filaires sont de petits vers parasites vivant dans les séreuses et dans les tissus conjonctifs des
vertébrés. Les plus répandus sont :
- la filaire de Bancroft qui se loge dans les vaisseaux sanguins et lymphatiques ; elle provoque
l'éléphantiasis ;
- la filaire Onchocerque qui se loge sous la peau dans des kystes et provoque des troubles visuels
graves ;
- la filaire Loa qui se loge dans les vaisseaux et donne des œdèmes.
- le ver de Guinée qui est le plus commun de tous et qui provoque la dracunculose.
Les filarioses sont dues aux piqûres de moustiques : anophèle, culex (filaire de Bancroft) ou de
mouches (filaire Loa et Onchocerque).
2.3.2 Traitement
Deux médicaments sont préconisés dans la lutte contre les filarioses : la diéthylcarbamazine (DEC), qui est
cependant inefficace contre les parasites adultes, et la suramide, efficace mais difficile à utiliser à grande
échelle car son mode d’administration intraveineux exige une surveillance médicale. L’ivermectine,
nouveau médicament prometteur, faiblement toxique, et efficace contre les vers adultes, est en cours
d’évaluation à grande échelle.

2.4 La trypanosomiase africaine


2.4.1 Description
La trypanosomiase africaine, ou maladie du sommeil, est une affection grave, souvent mortelle, transmise
par un parasite, le trypanosome, dont le vecteur est la mouche tsé-tsé. La maladie se manifeste par des
malaises, une torpeur, de la fièvre, des ganglions, de la somnolence et des troubles nerveux.
La mouche tsé-tsé ou glossine se distingue facilement des autres mouches : au repos, elle a les ailes
croisées sur le dos ; la trompe de l’insecte est parallèle à l’axe du corps et non perpendiculaire à cet axe
comme chez les autres mouches.
2.4.2 Traitement
Le trypanocide est un médicament dont l’objectif est de neutraliser le trypanosome ; le mélarsoprol ne
traverse pas la barrière méningée, son efficacité est discutable en absence de lésions méningées. Le
trimelarsan est en cours d’évaluation pour un traitement de la maladie chez l’Homme. La mise au point
d’un vaccin est confrontée aux capacités du parasite à produire des antigènes de surface différents d’une
génération à l’autre.
2.5 La trypanosomiase américaine
La trypanosomiase américaine, ou maladie de Chagas (du nom du médecin brésilien qui l’a décrite en
1909), est équivalente à la forme africaine. Mais, l’affection prend un caractère chronique avec des
atteintes cardiaques et un grossissement de l’œsophage et du côlon. La transmission de l’infection se fait
par voie sanguine.

2.6 La lèpre
2.6.1 Description

25
L’agent causal de la lèpre est le bacille de Hensen, de la famille des mycobactéries. La transmission
s’effectue principalement par contact cutané. Elle se manifeste par des macules cutanées insensibles à la
douleur, accompagnées d’une destruction des tissus et d’une atteinte des nerfs périphériques. Plusieurs
années se passent entre le contact infectieux et la maladie, dont l’évolution peut s’échelonner sur dix voire
vingt ans. Cette maladie occasionne des déformations et des mutilations sévères.
2.6.2 Traitement
Globalement, on enregistre un recul de la maladie dû aux efforts thérapeutiques déployés. La mise au
point de nouvelles molécules actives, d’un vaccin et de tests de dépistage devraient permettre d’enrayer la
maladie.
2.6.3 Prophylaxie
Les principaux moyens de lutter contre la lèpre sont d'ordre prophylactique.
Prophylaxie individuelle : hygiène de la propreté du corps et des vêtements, lavés souvent à l'eau et au
savon ; habitation saine et salubre ; bonne alimentation.
Prophylaxie sociale : isoler rigoureusement les malades atteints de lèpre lépramateuse (léproseries) ;
les autres pourront demeurer chez eux s'ils se font traiter régulièrement et si l'on prend les
précautions familiales requises pour éviter la contagion : vaisselle réservée, lits séparés, linge lavé à
part... ; car la plupart des lépreux traités régulièrement cessent d'être contagieux et ne doivent pas
être traités en « parias ».
2.7 La leishmaniose
2.7.1 Description
La leishmaniose est une parasitose due à un protozoaire flagellé. On distingue trois localisations possibles
selon l’espèce incriminée.
La leishmaniose cutanée est la plus fréquente en Afrique de l’Est, au Pakistan, en Amérique latine. La
maladie commence par un ulcère cutané, qui guérit spontanément en laissant une cicatrice très visible.
L’atteinte viscérale se manifeste par une forte fièvre, une perte de poids, une toux et une diarrhée, enfin
par une hyperpigmentation de la peau. Elle évolue vers la mort en absence de traitement. Elle est présente
d’une manière sporadique en Chine, en Asie du Sud-Ouest, mais également en Afrique orientale et en
Amérique latine.

2.7.2 Traitement
Les médicaments utilisés sont le stibogluconate de sodium et la pentamidine. Ils sont toxiques à forte dose.
Le vaccin (basé sur des leishmanies tuées) est en cours d’étude, et des essais cliniques sont en cours
d’évaluation.

26
LES MALADIES VENERIENNES
1. Généralités
L’un des fléaux majeurs de la société contemporaine est la prolifération des maladies vénériennes.
Extrêmement contagieuses, elles exercent leurs ravages non seulement sur l’individu en particulier,
mais aussi sur la famille, la race voire la société toute entière dont la postérité est gravement
compromise.
Les maladies vénériennes sont des maladies graves et contagieuses transmises par le rapprochement
des sexes. Les plus anciennement répandues étaient la blennorragie ou gonococcie et la syphilis
auxquelles il faut ajouter aujourd’hui :
- le SIDA
- l’Hépatite B
- la trichomonase
- les infections à chlamydiae
- l’herpès génital
- les végétations vénériennes
2. Les différentes maladies vénériennes
2.1 La blennorragie ou gonococcie ou chaude pisse
Causée par un microbe (le gonocoque), cette maladie très contagieuse se manifeste de 3 à 8 jours
après le rapport sexuel par des douleurs (sensations de brûlures) au moment de l’émission des urines,
qui sont troubles (présence de pus).
Chez l’homme, les brûlures et l’écoulement purulent au niveau de la verge sont plus marqués tandis
que qu’ils sont légers voire quasi absents chez la femme.
Non soignée, la blennorragie se complique de rhumatismes, de prostatite et entraine fréquemment la
stérilité.
Traitement : une stricte discipline morale, une saine hygiène et l’abstention complète de rapports
sexuels avec les sujets malades sont les seuls remèdes vraiment efficaces pour attaquer le mal à sa
source.
Tout malade atteint de blennorragie doit se fait traité le plus rapidement possible avec sa partenaire,
par un médecin au moyen d’antibiotiques appropriés.
2.2 LA SYPHILIS
L'agent de contagion est un microbe : le tréponème pâle.
Evolution
Période primaire
Le microbe pénètre dans le sang. Après une période d'incubation de 15 à 30 jours apparaît le chancre. C'est
une rougeur indolore de un à deux centimètres de diamètre presque toujours au niveau des parties génitales.
Sous la pression du doigt, le chancre paraît reposer sur une base dure. On constate dans la région atteinte
une Inflammation des ganglions.
Puis le chancre se cicatrise. Ce signe d'alarme, pour beaucoup, peut passer inaperçu.
Période secondaire
Trente à quarante jours après la disparition du chancre, le corps se couvre peu à peu de taches roses plus ou
moins nombreuses, de la taille d'une lentille. C'est la roséole. Pendant cette période, le malade est très
contagieux.

27
D'autres signes complètent parfois ce tableau : plaques blanchâtres dans la bouche, chute de cheveux, violents
maux de tête nocturnes, douleurs articulaires ou musculaires, urines riches en albumine.

Bientôt ces symptômes alarmants disparaissent et le malade peut se croire guéri.

Période tertiaire
Dix, vingt, parfois vingt-cinq ans plus tard, les accidents tertiaires très graves surviennent. Le tréponème qui
s'est fixé dans certaines parties du corps a accompli pendant de longues années un travail sournois de
destruction :
— anévrisme de l'aorte (mort subite) ; attaque du cerveau et de la moelle épinière entraînant une paralysie
localisée ou générale et parfois la démence ; atrophie du nerf optique ou auditif (perte de la vue, surdité,
etc.).
Traitement
En cas de doute, on recherchera la présence du tréponème dans le sang. Les traitements aux antibiotiques
donnent d'excellents résultats.
Si la réaction est positive, il prescrira un traitement par antibiotiques qui donne d'excellents résultats (ne
pas oublier qu'une syphilis guérie exige cependant pendant plusieurs années une surveillance médicale).

2.3 Le SIDA
C'est la plus grave des maladies sexuellement transmissibles. L'agent de transmission est un rétrovirus
qui attaque le système immunitaire assuré par les globules blancs (lymphocytes). Dès lors l'individu est à
la merci de très nombreuses affections habituellement banales mais qui deviennent alors très graves.
Le virus se transmet essentiellement par le sang, le sperme et les sécrétions vaginales.
80% des personnes infectées par le virus, donc séropositives, ne présentent aucun symptôme, mais toutes
peuvent transmettre le virus, d'autant qu'elles ignorent en être porteuses.
Les formes graves du SIDA peuvent se manifester de nombreuses années après la primo-infection par des
atteintes :
- de l'appareil pulmonaire : pneumonie, fièvre prolongée... ;
- du tube digestif : diarrhée chronique ;
- du système nerveux : paralysie, troubles de la vue, manifestations psychiatriques ...
Deux types de cancer sont fréquents chez les sidéens : les lymphomes (ganglions) et la maladie de Kaposi (peau).
L'usage de préservatifs au cours des rapports sexuels est la seule protection efficace contre la maladie.
Les traitements actuellement connus sont d'une efficacité relative et peuvent au mieux prolonger l'existence
des personnes dont le sida est évolutif.

28
2.4 Les autres maladies vénériennes
Maladies Agent pathogène Manifestations
*Chez l'homme, aucun
symptôme
un parasite microscopique, le *Chez la femme, des
La trichomonase
trichomonas vaginalis inflammations et démangeaisons
vaginales ainsi que des pertes
jaunâtres malodorantes.
• Chez l'homme, une urétrite et
une inflammation du gland et
du prépuce.
une minuscule bactérie, la • Chez la femme, des pertes
Les infections à chlamydiae
chlamydiae trachomatis banales en apparence, une
inflammation vulvo-vaginale,
puis une salpingite ou infection
des trompes.
• Des démangeaisons et des
brûlures au niveau des organes
génitaux, suivies de l'apparition
de vésicules qui suintent.
L'herpès génital un virus • Malgré les traitements, de
nouvelles poussées herpétiques
à l'occasion d'un choc
psychologique ou d'une grande
fatigue.
• Des excroissances indolores au
niveau de la vulve chez la
femme ou du gland chez
Les végétations vénériennes
un virus, le papillomavirus l'homme.
(ou condylomes)
• Chez la femme, un risque
d'apparition d'un cancer de
l'utérus.
• Les signes d'une grippe banale
Hépatite B Virus VHB suivie d'une jaunisse.
• Mauvais état général.

29
VACCINS ET SERUMS
1. Vaccins
1.1 Définition
C’est une substance qui, introduite dans l’organisme provoque une immunité active, durable et
prolongée. Le vaccin est utilisé pour renforcer à titre préventif, les défenses immunitaires de
l’organisme.
1.2 Les différents types de vaccins
Selon la nature du germe à l'origine de la maladie, on distingue plusieurs types de vaccins :
- vaccins à virus vivants atténués
- vaccins à virus inactivés ou tués
- vaccins à bactéries atténuées
- vaccins à bactéries tuées
- vaccins à toxines bactériennes
inactivées (anatoxines)
- vaccins à substances extraites de
bactéries ou de virus
❖ Liste de quelques vaccins
Depuis le premier vaccin humain contre la rage, les découvertes se sont multipliées et de nouveaux
vaccins apparaissent régulièrement, allongeant la liste des maladies évitables : vaccins contre
la poliomyélite, la diphtérie, le tétanos, la coqueluche, l’Haemophilus influenzae de type b, l’hépatite A,
l’hépatite B, la rougeole, la rubéole, les oreillons, le méningocoque C, la grippe, le pneumocoque,
le rotavirus, le papillomavirus humain (responsable du cancer du col de l'utérus), la varicelle, la fièvre
jaune, la méningite à méningocoques, l’encéphalite japonaise, l’encéphalite à tiques d’Europe
centrale ou la fièvre typhoïde.
1.3 Les techniques de vaccination
Les techniques de vaccination sont adaptées à chaque vaccin :
- par voie buccale ; exemple : le vaccin antipoliomyélitique.
- par voie sous-cutanée et intradermique par piqûres ; exemples : le vaccin antidiphtérique, le BCG.

- par scarification : incisions superficielles sur la peau avec un vaccinostyle


ou une bague ; exemples : le vaccin
antivariolique, le BCG.

- par injection sous pression : sans


aiguille. Cette technique est utilisée
pour les vaccinations de masse.

2. Sérums
Les sérums sont des préparations obtenues à base de plasma sans fibrinogène prélevé sur un
organisme humain ou animal. Ces préparations contiennent des anticorps de certaines maladies que
l’on prévient ou guérit par injection de celles-ci dans l’organisme.
Exemple : sérum antitétanique, sérum anti-venimeux.
30
3. Vaccination et sérothérapie

Vaccins Sérums
Injection de germes, tués ou atténués. Injection d'anticorps fabriqués par d'autres
Principe Ils provoquent une maladie bénigne et organismes.
la fabrication d'anticorps.
Caractères
L’immunité est : -active - L’immunité est : - passive -
de
durable - prolongée immédiate - passagère
l'immunité

La vaccination est préventive alors que la sérothérapie est curative. Dans quelques cas d'urgence, on
associe la vaccination et la sérothérapie (par exemple, risque de tétanos en cas de plaie grave chez une
personne non vaccinée).

31
CHAPITRE 3
SERVICE MEDICAL A BORD

1. RÔLE MEDICAL DES OFFICIERS DE LA MARINE MARCHANDE


2. FONCTIONNEMENT DE L’INFIRMERIE DE BORD
3. REGLEMENTATION CONCERNANT L’EMBARQUEMENT ET LA SURVEILLANCE DU
MATERIEL MEDICAL ET PHARMACEUTIQUE
4. PHARMACOLOGIE GENERALE
5. CONSULTATION MEDICALE PAR RADIO

32
RÔLE MEDICAL DES OFFICIERS DE LA MARINE MARCHANDE
1. Bases réglementaires et juridiques
Si selon la tradition maritime, le capitaine du navire a toujours été considéré comme le « seul maître à
bord », ses obligations en particulier en matière de soins sont clairement précisées dans la convention
164 de l’OIT (1987).
Selon cette convention, le capitaine a l’obligation d’assurer aux gens de mer sous sa responsabilité, une
protection de la santé et des soins médicaux aussi comparables que possibles à ceux dont bénéficient
généralement les travailleurs à terre (article 4).
La convention 164 :
➢ pose le principe d’une prise en charge médicale à distance pour les marins en mer par
télémédecine et le principe d’un ou plusieurs responsables des soins nommément désignés
lorsqu’il n’y a pas de médecin à bord et ayant validé une formation à caractère médical
➢ fait obligation au navire de posséder une pharmacie de bord et précise les conditions de sa
maintenance.
➢ Enfin, elle rend obligatoire l’utilisation d’un rapport médical pour faciliter la téléconsultation et
rappelle le caractère strictement confidentiel de ce document.

2. L’action médicale à bord


Le capitaine du navire ou les responsables de soins désignés doivent agir en connaissance de cause.
2.1 Eviter l’automédication
Parfois un médicament a des effets néfastes. Pour limiter sa responsabilité dans la prescription, le capitaine doit
demander à joindre un médecin avec l'équipement du bord et mettre la pharmacie à disposition. Il peut proposer
un produit (si aucun médecin n'est joignable), mais la décision finale revient au patient (s'il est conscient)

2.2 Ne pas sous-estimer une pathologie


➢ Parfois le patient tente de cacher ses troubles pour ne pas «déranger». Mais il faudra alors insister.
➢ Un comportement anormal peut traduire un trouble à ne pas négliger.
➢ Un climat de confiance est nécessaire pour questionner discrètement et évaluer précisément la gravité
du problème.
➢ L'euphorie ambiante, la convivialité comme l'anxiété peuvent altérer le discernement. C'est au chef de
bord de garder son sang-froid et sa lucidité pour apprécier objectivement un trouble. Éviter de traiter le
sujet à la légère même si le trouble paraît insignifiant, ce qui est particulièrement vrai avec le mal de mer.
➢ Le «mal-être» est une souffrance aussi sérieuse qu'une vraie douleur.
2.3 Assumer pleinement son rôle de chef
➢ Un problème médical en mer est toujours angoissant. Il faut rassurer, assumer
la situation dans sa globalité pour l'intérêt du patient et la sécurité de l'équipage.
➢ Dans ce sens, et selon ses compétences, on assure les soins et on transmet la
gestion de l'équipage à l'équipier le plus aguerri, ou bien on délègue la prise en
charge de la victime à la personne la mieux informée et formée sur le plan médical.
➢ Ne pas oublier que le chef de bord assume l'autorité légale à bord.

33
2.4 Prise en charge du patient
➢ Si l'on est convaincu des soins à appliquer, il faut couper court aux avis et aux discussions. Un conflit
risque d'être très déstabilisant pour le patient et pour l'intervenant, avec des retards ou des erreurs parfois
très préjudiciables.
➢ S'isoler si possible. Un interrogatoire, l'application des soins n'est pas un spectacle. Il faut limiter les
intervenants à ceux qui peuvent aider aux soins.
➢ Préserver la pudeur. Certains troubles exigent d'exhiber des parties intimes.
Prévoir un drap ou une serviette pour limiter au maximum l'exposition et montrer
son souhait de respecter au mieux l'intimité du malade ou du blessé.
➢ Parler avec confiance, éviter de montrer son désarroi ou ses hésitations.

3. L’intérêt d’une formation en 1ers soins médicaux


Afin d’agir efficacement et dans la légalité à distance des secours, les officiers de la marine marchande sont invités
à suivre une formation en 1ers soins médicaux sanctionnée par un certificat. En effet l’exercice illégal de la
médecine sous quelque forme que ce soit, constitue une faute qui expose son auteur.

34
FONCTIONNEMENT D’UNE INFIRMERIE A BORD
L’infirmerie à bord d’un navire marchand est généralement une cabine aménagée pour la cause. Cette
cabine fait à la fois office de salle d’examen, de salle d’observation et de pharmacie. Elle est entièrement
sous la responsabilité du commandant qui peut se faire aider par un ou plusieurs de ses officiers.

Lorsqu’un marin rencontre un problème de santé, il s’en ouvre à l’officier chargé des soins à bord. Un
cahier ou registre de consultation est ouvert. Doivent y être figurées les informations suivantes :

➢ La date de la consultation
➢ L’identité du malade ou du blessé
➢ Les symptômes présentés
➢ Les prescriptions et soins effectués.

On ne doit pas indiquer de diagnostic sur ce document à la confidentialité aléatoire. Le commandant a la


responsabilité des soins quand le diagnostic revient au médecin.

1. Dotation en médicaments et matériel médical


Cette dotation relève de la responsabilité de l’armateur. La tenue à jour et l’utilisation des
médicaments et matériel reviennent au commandant.
2. Les soins à bord
Ils sont naturellement du ressort du commandant. Les cas bénins sont traités par l’officier chargé des
soins. La plupart du temps, le malade se remet ou bien s’il est nécessaire de le débarquer, on attend
une escale proche ou propice.
Cependant pour les cas jugés sérieux, la consultation médicale maritime est indiquée au Commandant.
On sollicite donc un avis médical auprès d’un centre de consultation médicale. Dans la plupart des cas,
la consultation médicale se solde par une des mesures suivantes :

➢ Soins à bord sans déroutement


➢ Soins à bord avec déroutement
➢ Urgence avec évacuation sans intervention médicale
➢ Urgence avec évacuation et intervention médicale
➢ Mise à bord d’une équipe médicale avec évacuation ou non

Le déroutement est de la seule responsabilité du commandant.

2.1 l’examen du malade


Un examen systématique et complet du patient est indispensable pour pouvoir évaluer la gravité de
la maladie. Il se subdivise en deux parties principales :
➢ les antécédents, c'est-à-dire la chronologie de la maladie depuis l'apparition des premiers
symptômes jusqu'au stade actuel ;
➢ l'examen physique servant à déterminer la matérialité de la maladie. Les résultats doivent en
être consignés dans leur intégralité avec exactitude et concision.

Dans la plupart des cas, les membres d'équipage qui se présentent à l'infirmerie ne sont atteints que
d'une maladie ou lésion bénigne — écharde ou ampoule, par exemple — dont un rapide examen
permet de faire justice, alors qu'il faudra examiner à fond ceux qui paraissent vraiment malades. (cf
guide de consultation).

35
2.2 l’administration des médicaments
Une fois le diagnostic posé, il convient de rechercher dans la partie correspondante du guide médical de
bord le nom et la concentration des médicaments prescrits, ainsi que leur mode d'administration. A moins
d'indication contraire, ces médicaments sont à prendre par voie buccale. Notez la quantité à donner,
l'intervalle entre les doses et le nombre de jours pendant lesquels le médicament doit être administré.
Ensuite, prélevez sur la pharmacie de bord le médicament ayant ce nom et cette concentration.

3. La clôture du dossier
Le malade soigné ou débarqué doit se voir remettre son dossier médical. La constitution d'une
archive à bord est considérée comme une atteinte au secret médical par les médecins. La
constitution d'un dossier de déroutement impose parfois un dossier médical. Il semble
impossibles de fonctionner autrement ; de toute façon les services à terre récupéreront les
informations et constitueront des fichiers.

36
REGLEMENTATION CONCERNANT L’EMBARQUEMENT ET LA SURVEILLANCE DU MATERIEL
MEDICAL ET PHARMACEUTIQUE
➢ Le matériel médical et pharmaceutique à embarquer sur les navires est constitué :

- par des boîtes de premiers secours ;


- par des boîtes complémentaires ;
- par des unités médicales.

➢ La composition et la répartition de ce matériel médical et pharmaceutique sont fixées en en


rapport avec les dispositions sanitaires arrêtées par la Direction des Affaires maritimes .
➢ Lorsqu'il existe à bord une infirmerie ou un hôpital, le matériel médical et
pharmaceutique y est conservé dans une ou plusieurs armoires ou coffres fixes installés à cet
effet.
➢ En l'absence d'un tel local, le matériel médical et pharmaceutique est rangé dans des boîtes ou
coffres fixes conçus pour cet usage. Ils sont placés dans un endroit d'accès facile.
➢ Les boîtes, coffres et armoires sont munis de serrures fermées clef.
➢ Sur les navires n'embarquant pas de Médecin, une clef est détenue par le Capitaine ; une
deuxième clef est placée dans une boîte vitrée qui ne sera brisée qu'en cas de nécessité.
➢ Les substances toxiques, les stupéfiants sont enfermés dans une boîte spéciale fermée à clef qui
sera détenue par le Capitaine si le navire n'embarque pas de Médecin.
➢ Les flacons et autres récipients contenant des médicaments, doivent porter, de façon très
lisible, le nom des produits qu'ils renferment.
➢ Les flacons contenant des produits destinés à l'usage externe doivent porter de façon très
apparente la mention "Pour usage externe seulement".
➢ Les flacons à solution pour usage externe doivent être colorés et ceux pour l'usage interne
doivent être en verre blanc.
➢ Les produits contenus dans les boîtes, coffres ou armoires sont rangés avec ordre de manière à
être aisément accessibles.
➢ Toutes dispositions sont prises pour éviter le déplacement des divers matériels sous l'action des
mouvements du navire ainsi que le bris de ceux qui sont fragiles.
➢ Les vaccins, sérums et autres produits qui doivent être conservés à basse température, sont placés
dans une chambre froide ou dans un réfrigérateur.

Source : Arrêté n° 0256 /MDIE-ET/DAMP du 2 octobre 1997 relatif à la nomenclature du matériel médical et
pharmaceutique à embraquer sur les navires de commerce, de pêche et de plaisance.

37
PHARMACOLOGIE GENERALE
La pharmacologie générale représente l'étude du médicament depuis sa prise jusqu'à son effet
thérapeutique.
Elle se divise en trois phases :
- La Galénique
- La Pharmacocinétique
- La Pharmacodynamique.

I- PHASE GALENIQUE

1. DEFINITION
La phase Galénique correspond à l'introduction dans l'organisme de formes pharmaceutiques comprenant
un principe médicamenteux et à la libération dans l'organisme de ce principe.

2. VOIES D'ADMINISTRATION DES MEDICAMENTS


Il existe trois types de voies possibles :
- Les voies entérales
- Les voies parentérales
- Les voies locales
2.1. VOIES ENTERALES
Les voies entérales correspondent aux voies digestives. Il s’agit notamment de la voie orale ; la voie
perlinguale (concerne la muqueuse linguale et la face interne des joues) et de la voie rectale.

2.2. LES VOIES PARENTERALES


Les voies parentérales consistent en l'administration du médicament par effraction du médicament à
travers la peau. Ce type d'administration nécessite une injection par utilisation, le plus souvent d'une
aiguille et d'une seringue munie d'un piston.
En fonction du site d'injection on parle de :
- voie intradermique (id)
- la voie sous-cutanée (sc)
- la voie intramusculaire (im)
- la voie intraveineuse (iv)

2.3. LES VOIES LOCALES


Il s’agit de :
- la voie cutanée (vc) : les principes actifs sont maintenus à la surface de la peau par un excipient.
- la voie nasale
- la voie trachéobronchite
- la voie oculaire (limitée aux actions locales telles que les collyres ou les pommades ophtalmiques).
- la voie génito-urinaire
- la voie auriculaire
3. LES FORMES GALENIQUE DES MEDICAMENTS
Schématiquement, les médicaments se composent de principes actifs et d'excipients, l'ensemble étant
contenu dans un récipient. De manière générale, on peut distinguer plusieurs formes de médicaments
galéniques : exemples la forme liquide, solide, granuleuse, crémeuse, pommade, etc.
38
A chaque voie d'administration, on utilisera des formes galéniques adaptées :

- voie orale : cachets, gélules, comprimés, perles, pilules, tablettes, poudres, granulés, gouttes
buvables, sirops, suspensions, solutés
- Voies parentérales : solutions, émulsions, suspensions, implants
- Voie rectale : suppositoires, pommades
- Voie vaginale : ovules Voie cutanée : pommades, crèmes, lotions, laits

II.PHASE PHARMACOCINETIQUE

1. DEFINITION
La phase pharmacocinétique est la science de l'étude descriptive et quantitative d'un médicament dans
l'organisme depuis sa pénétration dans celui-ci jusque dans son site d'action, c'est-à-dire sa résorption, sa
diffusion ou distribution, sa biotransformation ou métabolisation et son élimination.

2. LA RESORPTION
La résorption est le passage d'un médicament dans la circulation générale à partir de son lieu
d'administration.
Le terme d'absorption doit être réservé à la résorption après administration par voie orale.
L'étape de la résorption n'existe pas lorsque le médicament est introduit directement par la voie IV.

3. DISTRIBUTION-DIFFUSION
La distribution est le processus de répartition du médicament dans l'ensemble des tissus ou organes. Elle
se fait en deux temps : le transport plasmatique et la diffusion tissulaire.

4. BIOTRANSFORMATION OU METABOLISATION
La presque totalité des médicaments subit une transformation chimique dans la traversée de l'organisme.
Les réactions de biotransformation s'effectuent :
dans le tube digestif, la circulation sanguine, les tissus et dans le foie, principal lieu de métabolisme.
5. L’ELIMINATION
Que ce soit un médicament non transformé ou ses métabolites, il y a élimination. Celle-ci a une durée, plus
ou moins rapide en fonction de la nature du médicament, des conditions de son absorption, de sa fixation
et des transformations biochimiques et de sa voie d'élimination.
Les voies d'élimination sont nombreuses. On distingue : la voie rénale, la voie intestinale, la voie
pulmonaire, la voie par la peau, les phanères et les dents, la voie par le lait, la voie lacrymale.

III.PHASE PHARMACODYNAMIQUE
La phase pharmacodynamique est la phase pharmacologique qui a pour objet l'étude de l'action du
médicament sur l'organisme.

IV.LES FACTEURS MODIFIANT L'ACTIVITE DES MEDICAMENTS


1. les facteurs concernant le malade
1.1. L’Age
1.1.1. L’enfant et le nourrisson
Pour l'enfant, certains organes sont très sensibles.
Le rapport cerveau/poids corporel est plus important que chez l'adulte.

39
L’enfant et le nourrisson sont particulièrement sensibles aux médicaments agissant sur le système nerveux
centrale, notamment les opiacées.
1.1.2. Les personnes âgées (3e âge)
Elles sont plus sensibles que l'adulte aux médicaments : il faudra donc tenir compte de son état général et
également de ses voies d'élimination.
1.2. Le sexe
La femme a une sensibilité particulière à certains médicaments. Elle a aussi des périodes (les règles, la
grossesse ou encore l'allaitement).

1.3. Le poids et la surface corporelle


Les posologies moyennes conseillées sont calculées pour un adulte idéal dont la masse corporelle est de
70kg et la surface corporelle de 1,73m2.

1.4. L’état pathologique


Il peut diminuer ou augmenter les effets d'un ou plusieurs médicaments (ex : une lésion de la peau
favorisera la pénétration des médicaments appliqués sur la peau, une insuffisance rénale favorisera
l'accumulation dangereuse de médicaments, un foie lésé pourra être très sensible à l'action de certaines
substances).

V.LA TOXICITE DES MEDICAMENTS

1. DEFINITION
La toxicité est l'ensemble des manifestations toxiques ou indésirables consécutives à l'administration d'un
médicament.

2. LES DIFFERENTS TYPES DE TOXICITE

2.1. La toxicité aigue


La toxicité aigüe se manifeste après une prise unique ou à court terme après une prise rapprochée (ex :
surdosage).

2.2. La toxicité chronique


La toxicité chronique se manifeste à retardement après administration répétée ou prolongée d'un
médicament, par exemple une irritation ou ulcération digestive après administration répétée d'anti-
inflammatoires (Anti-Inflammatoires Non Stéroïdien, Anti-Inflammatoires Stéroïdien ou salicylés).

2.3. Le risque tératogène


Il s'agit d'un risque de malformation chez le fœtus après administration de certains médicaments chez la
femme enceinte pendant la période la plus critique correspondant aux trois premiers mois de la grossesse
(= phase embryonnaire).

2.4. Le risque cancérigène


Certaines molécules présentes dans certains médicaments peuvent induire à la formation de tumeurs
malignes.

2.5. La dépendance aux médicaments


Il existe deux types de dépendance aux médicaments :

40
2.5.1. La dépendance psychique
C'est une dépendance dont le seul motif est la recherche du « plaisir » ou le désir de chasser les sensations
de malaise.
2.5.2. La dépendance physique
Lorsque l'organisme exige pour conserver son équilibre un apport régulier et croissant du toxique, on parle
de dépendance physique.
Cette dépendance physique peut ou non s'accompagner d'une tolérance.

2.6. EFFETS INDESIRABLES


Il peut s'agir d'effets secondaires connus et prévisibles (ex : la somnolence avec les antihistaminiques) ou
alors d'effets toxiques non prévisibles et inattendus (ex : les allergies).

41
CONSULTATION MEDICALE PAR RADIO
1. Généralités
Partout dans le monde, les navires en mer peuvent consulter par radiotélégraphie ou directement par
radiotéléphonie des médecins qui se trouvent dans les ports. Parfois, ils peuvent aussi obtenir l'avis d'un
médecin embarqué sur un autre navire. Dans un cas comme dans l'autre, il vaut mieux communiquer en
clair et dans une langue connue des deux interlocuteurs, car les messages codés sont source de nombreux
malentendus.
Il importe au plus haut point que toutes les informations possibles soient fournies au médecin et que tous
ses conseils et instructions soient bien compris et enregistrés in extenso. Avant de le contacter, il faut
rassembler toutes les notes, présentées comme indiqué aux pages suivantes. Il faut aussi préparer la liste
des médicaments et fournitures figurant dans la pharmacie de bord, de manière à pouvoir renseigner sur-
le-champ le médecin.

2. Demande d'avis médical par radio: renseignements à fournir


Avant de demander de l'aide, l’on doit prendre note des renseignements dont le médecin aura besoin.
Afin d’éviter tout malentendu, il est recommandé de répéter tout ce que vous dira le médecin et
consignez-le par écrit.

2.1 Renseignements sur le navire


- Nom du navire
- Indicatif d’appel.
- Date et heure (TU).
- Cap, vitesse, position.
- Port de destination : ... ; nombre d'heures/jours de navigation pour le rallier: ...
- Port le plus proche: ... ; nombre d'heures/jours de navigation: ...
- Autre escale possible: ...; nombre d'heures/jours de navigation: ...
- Conditions météorologiques (le cas échéant).

2.2 Renseignements sur le patient


- Nom de famille.
- Prénoms.
- Grade.
- Fonction à bord.
- Age et sexe.

2.3 Renseignements sur les lésions


- Expliquez exactement comment les lésions ont été infligées.
- Quand l'ont-elles été?
- De quoi le patient souffre-t-il (énumérez par ordre d'importance ou de gravité) ?
- Indiquez les maladies, lésions ou interventions chirurgicales de quelque importance subies auparavant.
- Enumérez tous les médicaments que le patient prenait avant d'être blessé ; précisez les doses et la
fréquence.
- Le patient a-t-il bu de l'alcool ou est-il sous médicament ?
- Le patient se souvient-il de tout ce qui lui est arrivé ou a-t-il perdu conscience pendant un très bref moment
?
- S'il a perdu conscience, précisez quand, combien de temps et à quel niveau.

2.4 Résultats de l'examen


- Température, pouls et respiration.
- Etat général du patient.
42
- Indiquez quelles sont par ordre d’importance ou de gravité, à votre avis, les lésions subies par le
patient.
- Le patient a-t-il perdu du sang ? Dans l'affirmative, combien ?
- A quelles épreuves avez-vous procédé et quels en étaient les résultats (urine, autres) ?

2.5 Traitement
- Indiquez les premiers soins et le traitement dispensés par vous au blessé.
- Mentionnez tous les médicaments pris par le patient, la ou les doses et la périodicité.
- Comment le patient a-t-il réagi au traitement ?

3 Exploitation de supports
Pour être efficace et minimiser les risques d’erreur lors des consultations médicales par radio, le commandant ou le
lieutenant chargé des soins peut utiliser un certain nombre de supports. Il s’agit d’un guide de consultation qui se
présente sous la forme d’un questionnaire à remplir, d’une fiche d’observation pour apprécier l’évolution de l’état de
santé de la victime ou du malade et d’une fiche d’évacuation pour les urgences médicales ou chirurgicales nécessitant
une évacuation. (cf. Annexes)

43
CHAPITRE 4

AFFECTIONS COURANTES RENCONTREES A BORD

1. AFFECTIONS DES OREILLES, DU NEZ, DE LA GORGE, ET DES YEUX


2. AFFECTIONS DIGESTIVES
3. AFFECTIONS URINAIRES
4. AFFECTIONS CUTANEES
5. CARIE DENTAIRE

44
AFFECTIONS DES OREILLES, DU NEZ, DE LA GORGE, ET DES YEUX
A. AFFECTIONS DES OREILLES
1. Infection de l'oreille externe (otite externe)
1.1 Description
L’otite externe est contractée par temps chaud ou après un bain. Elle touche fréquemment les deux
oreilles. Elle n'est pas particulièrement douloureuse, mais l'oreille peut gêner, démanger et couler. Le
plus souvent, la peau du conduit auditif est rouge, brillante et écorchée, et saigne légèrement.

1.2 Traitement
- Dégagez soigneusement les conduits avec des tampons de coton hydrophile jusqu'à ce qu'ils soient
bien secs.
- Coucher ensuite le patient sur un côté et mettre quelques gouttes auriculaires d'acétate
d'aluminium dans le conduit,
- Le patient ne doit pas bouger pendant 5 minutes,
- Sécher l'oreille et traitez l'autre de la même façon.
- Recommencez à 2 heures d'intervalle jusqu'à ce que l'écoulement cesse.
- Si aucune amélioration n'intervient dans les deux jours, instiller trois fois par jour 3 ou 4 gouttes
de tétracycline dans les conduits en attendant que le patient puisse voir un médecin.
NB : Le patient devra se priver de baignade et éviter en se lavant de laisser de l'eau pénétrer dans ses
oreilles tant qu'il n'aura pas vu un médecin ou que ces dernières ne seront pas redevenues normales
depuis 2 semaines. En aucun cas il ne devra les boucher avec du coton hydrophile ou de toute autre
manière.

❖ Cas d’un Furoncle dans le conduit auditif


La présence d'un furoncle dans le conduit occasionne une douleur lancinante qui empire à mesure que
les jours passent. Quand le furoncle est "mûr", le patient ressent une vive douleur qui s'apaise dès
qu'une petite quantité de pus sanglant se met à s'écouler.
▪ Traitement
- Administrez toutes les deux heures, jusqu'à ce que la douleur passe, des gouttes d'acétate
d'aluminium.
- Dès que le furoncle est percé, nettoyez le conduit, qui doit rester propre et sec

2. Infection de l'oreille moyenne (antrite)


2.1 Description
- une douleur agaçante et lancinante au fond de l'oreille, semblable à celle que provoque une rage
de dent, accompagnée d'une certaine surdité et, parfois, de bruit dans l'oreille.
- Le patient se sent malade et a de la fièvre.
- A mesure que la pression augmente, il a de plus en plus mal jusqu'au moment où la perforation du
tympan et l'écoulement qui s'ensuit viennent le soulager et faire tomber la fièvre.
- Il est possible que l'os mastoïde soit sensible à une forte pression.

2.2 Traitement
- Faire coucher le patient et notez toutes les 4 heures la température, le pouls et le rythme
respiratoire.
- Administrez-lui toutes les 4 heures deux comprimés d'acide acétylsalicylique ou du paracétamol
jusqu'à ce que la douleur disparaisse.

45
- Pour le soulager, instiller des gouttes d'huile d'olive bien tiède ou un antalgique auriculaire puis
demandez un AVIS MÉDICAL PAR RADIO.

B. INFECTION DU NEZ Rhume (rhinite)


1. Description
Les symptômes ou signes du rhume sont les suivants : température, écoulement nasal, yeux rougis et larmoyants,
malaise, muscles douloureux, sensation de froid et, souvent, mal à la gorge et toux. Le rhume affaiblit la résistance
à d'autres maladies et fraie la voie à des infections secondaires. Ses symptômes peuvent être précurseurs de
nombreuses maladies transmissibles, aussi faut-il surveiller de près le patient pour déceler d'autres symptômes
de ces dernières.
2. Traitement
A moins que n'apparaissent les symptômes d'une maladie plus grave, le traitement du rhume est
symptomatique :
- Le patient doit garder le lit jusqu'à ce que la température redevienne normale et qu'il se sente en
état de se lever.
- Pour atténuer les symptômes, donnez-lui toutes les 3 ou 4 heures 600 mg d'acide acétylsalicylique à
avaler ou, s'il ne le tolère pas, 500 mg de paracétamol à la même fréquence.
- Ne lui administrez PAS d'antibiotique.
- Faites-lui boire beaucoup de liquides, de l'eau, du thé et des jus de fruits, et dites-lui de se moucher
doucement pour ne pas refouler de matière infectieuse dans les sinus et l'oreille moyenne.
- Le patient pourra se lever 24 heures après la disparition des symptômes, mais avant de reprendre
ses occupations normales, il devra ne pas trop s'activer, ce qui évitera aussi aux autres membres de
l'équipage d'attraper le rhume.

C. AFFECTION DE LA GORGE : LE MAL DE GORGE


1. Description
Inflammation courante, le mal de gorge peut être local ou n'être qu'un élément d'une maladie grave.
L'amygdalite (inflammation des amygdales) ou un abcès des tissus de la région amygdalienne sont des
exemples d'inflammation localisée de la gorge. Quant à la laryngite, c'est une inflammation du larynx.
L'angine diphtérique et l'angine streptococcique ont des effets systémiques accentués ; la seconde est
proche de la scarlatine, mais s'en écarte du point de vue clinique par l'absence d'éruption cutanée.
La plupart du temps, le mal de gorge est associé à ces affections hivernales que sont la toux et le rhume.
Parfois, il est dû à l'inhalation d'une substance irritante ou au tabagisme. Relativement bénin dans la
plupart des cas, il peut cependant être associé à une inflammation des amygdales ou du larynx.

2. Traitement général des maux de gorge


- Prenez la température du patient et palpez son cou pour déterminer si les ganglions sont tuméfiés.
- S'il a mal à la gorge, interdisez-lui de fumer.
- S'il s'agit d'un simple mal de gorge ou d'une amygdalite, il lui suffira sans doute de se gargariser
toutes les 3 heures avec de l'eau salée chaude (une cuillerée à café de sel dans un demi-litre d'eau).
- S'il n'est atteint que d'une angine bénigne, donnez-lui pour soulager la douleur, en l'absence de
fièvre et des symptômes généraux d'une autre maladie, de l'acide acétylsalicylique ou du
paracétamol. En pareil cas, ne lui administrez PAS d'antibiotique.

NB : Un patient souffrant d'une amygdalite ou d'une angine accompagnée de fièvre, qui se sent mal en
général et dont les ganglions sont tuméfiés, devra garder le lit, prendre du paracétamol et se gargariser
comme indiqué plus haut. Puis demander un avis médical.
46
D. AFFECTIONS DES YEUX
1. Glaucome
1.1 Description
Le glaucome se caractérise par une augmentation de la pression dans le globe oculaire.
C’est une affection extrêmement grave et justiciable d'un traitement d'urgence dispensé par un
ophtalmologue. Elle consiste en une élévation brusque de la pression intraoculaire. La douleur est
extrêmement violente, les yeux deviennent rouges, la cornée est légèrement trouble et la pupille ne réagit
pas à la lumière. A cela peuvent s'ajouter des nausées et des vomissements, un affaiblissement de la vision
et la perception de halos colorés autour d'une lumière brillante.
Dans certains cas, le glaucome est imputable à un traumatisme ou une inflammation de l'œil.

1.2 Traitement.
Une intervention chirurgicale d'urgence est parfois nécessaire pour diminuer la pression intraoculaire et
prévenir une perte irréversible de l'acuité visuelle. Dans tous les cas de glaucome aigu congestif, certains ou
présumés, il faut demander un AVIS MÉDICAL PAR RADIO.

2. Blépharite
2.1 Description
Dans cette inflammation de leur bord, les paupières sont rouges et gonflées. Elles se couvrent de
croûtelles ressemblant à des pellicules. Le patient éprouve des démangeaisons et une sensation de
brûlure, il perd les cils, les yeux sont larmoyants et sensibles à la lumière. Des ulcères superficiels peuvent
apparaître sur le bord de la paupière.

2.2 Traitement.
Utilisez le jour un collyre anti-infectieux. La nuit et au lever, passez avec un applicateur stérile ou avec le
bout des doigts bien lavé une pommade ophtalmique à 1 % de tétracycline sur les cils.
Demandez un AVIS MÉDICAL PAR RADIO. Si la blépharite persiste, le patient devra consulter un
ophtalmologiste dès qu'il pourra se rendre à terre.

3. Conjonctivite
3.1 Description
Cette infection de la conjonctive est d'origine bactérienne ou virale.
Rouge et larmoyant, l'œil sécrète une quantité variable de pus et peut être légèrement douloureux ou
sensible à la lumière. Les paupières sont parfois collées l'une à l'autre le matin, au réveil, au point qu'il faut
les baigner avant de pouvoir les ouvrir.
La conjonctivite virale se transmet par des doigts infectés, des objets souillés (literie, vêtements, poignées de
porte, livres, etc.) ou des instruments ophtalmiques mal stérilisés.
Elle peut se propager rapidement parmi l'équipage. Son début est brutal. Les signes caractéristiques en
sont les suivants : photophobie (aversion pour la lumière) ; œdème des paupières ; larmoiement ; hémorragie
subconjonctivale se manifestant par des taches rouge violacé. Après le premier œil, le second est lui aussi
infecté. La durée de la maladie est de 10 à 30 jours.
3.2 Traitement.
Il consiste en l'application d'un collyre anti-infectieux ou d'une pommade à la tétracycline. Ce traitement
peut ne pas être efficace quand la conjonctivite est d'origine virale.

3.3 Prévention.
Pour empêcher la conjonctivite de se propager, isolez le patient pendant toute la durée de la maladie et
demandez aux autres membres de l'équipage de respecter scrupuleusement les règles de l'hygiène
corporelle, de ne se servir chacun que de ses propres serviettes de toilette (ou de serviettes jetables) et de
se laver fréquemment les mains.
47
AFFECTIONS DIGESTIVES
1. LES DOULEURS DU VENTRE
1.1 Douleur au-dessus du nombril au milieu, sous les côtes

D’une façon générale, la douleur se ressent dans le haut du ventre,


au centre sous le sternum et les côtes.

❖ Signes
- La douleur ressemble à des crampes, à des brûlures
- Elle diminue en mangeant et après le repas
❖ Soins

Une telle douleur est généralement liée à un ulcère d’estomac.

- Si après avis médical, le diagnostic est accepté, proposer au patient un antiacide ou un


antiulcéreux.
- Lui faire éviter les aliments acides (citron, orange …), épices, alcool, tabac, anti-inflammatoires,
aspirine.

1.2 Douleur au-dessus du nombril à droite, sous les côtes

Classiquement, la douleur se situe en haut du ventre sous les


côtes à droite.

Elle se propage vers le dos et l’épaule droite.

❖ Les signes
- La douleur est brutale et se propage vers le dos et l’épaule droite.
- Elle bloque la respiration, évolue par spasmes plus violents
- Elle augmente si on appuie sur le ventre, du côté droit, en dessous des côtes
- Signes associés : nausées, vomissements, agitation, transpiration, fièvre élevée avec un
pouls accéléré, urines foncées, avec parfois jaunisse au niveau des yeux et de la peau.
❖ Les soins
Les signes ci-dessus évoquent un calcul bloqué dans la vésicule biliaire avec risque d’infection
secondaire. Un avis médical rapide est nécessaire.
48
- Procéder à une consultation médicale par radio
- Refroidir la zone douloureuse (eau fraîche ou glaçon dans une serviette)
- Mettre le malade au repos strict
- Ne rien donner à manger au patient, il peut cependant boire par petites gorgées
- Contre la douleur, proposer un antispasmodique et un antidouleur
- Si fièvre élevée, proposer un antibiotique après avis médical.

1.3 Douleur au-dessus du pli de l’aine droite

Classiquement, douleur située à droite au-dessus du pli de


l’aine.

❖ Signes
- La douleur est permanente à droite, au du pli de l’aine
- Elle augmente si le sujet tente d’allonger complètement la jambe droite
- Elle est très vive à un endroit précis et se déclenche lorsqu’on appuie dessus.
- Signes associés : pouls accéléré, sujet allongé sans bouger dans une position antalgique,
constipation

Tous ces signes évoquent une appendicite. L’infection localisée peut très vite s’étendre à tout le ventre.

❖ Soins (idem 1.2)

1.4 Douleur irradiant dans tout le ventre

❖ Signes
- Les douleurs sont très violentes dans tout le ventre. Elles sont continues ou évoluent par crises.
- Le sujet vomit de plus en plus souvent. Au début, des aliments puis après des résidus de couleur
marron jaunâtre.
- Le ventre est ballonné avec des gargouillements.
- Le sujet ne parvient plus à émettre des selles ni à faire des gaz
- Le pouls est très faible, rapide et imprenable.

Tous ces signes ci-dessus cités peuvent évoquer une occlusion intestinale à traiter en urgence.

❖ Soins
- Entreprendre une consultation médicale par radio.
- Installer le sujet sur le dos, les jambes surélevées.
- Pas d’aliments
- Proposer un antispasmodique pour soulager la douleur après avis médical
- Si le diagnostic est confirmé, il faut procéder dans les plus brefs délais à une évacuation du malade.

49
2. LES VOMISSEMENTS
2.1 Causes

Les vomissements peuvent être isolés, liés à une forte chaleur (en cas d’insolation), au mal de mer, à
une intoxication alimentaire ou à une maladie.

2.2 Signes
a) Signes habituels
- Les vomissements apparaissent après avoir mangé un aliment suspect
b) Signes alarmants
- Les vomissements apparaissent après une exposition prolongée au soleil
- Ils sont accompagnés de violents maux de tête et de fièvre
- Le sujet est agité et ou présente des troubles de conscience.
2.3 Soins
a) Soins avec les signes habituels
- Donner à boire (eau de réhydratation orale) au malade entre les vomissements pour
compenser les pertes liquidiennes.
b) Soins avec les signes alarmants
- Demander un avis médical
- Si les troubles semblent liés à la chaleur, allonger le sujet dans un endroit frais et aéré et
donner à boire (eau de réhydratation orale)
- Surveiller l’évolution de l’état de conscience
3. LES DIARRHEES
3.1 Causes
- Infections digestives
3.2 signes
- selles liquides et fréquentes
- douleurs abdominales avec parfois des spasmes
- vomissements et fatigue générale
- parfois fièvre
3.3 Soins
- Proposer au malade un anti diarrhéique
- Proposer sur avis médical, un antispasmodique si les douleurs sont intenses
- Donner à boire (eau de réhydratation orale)pour compenser les pertes liquidiennes
- Surveiller la fièvre

50
AFFECTIONS URINAIRES

1. La colique néphrétique (Calculs du rein)


Des calculs composés de cristaux de divers sels et d'autres particules solides peuvent se former dans les reins.
Un calcul peut parfois rester dans le rein sans provoquer de troubles, mais il est souvent à l'origine d'une
douleur sourde dans l'aine, accompagnée à l'occasion par la présence de sang dans l'urine. Une crise
douloureuse paroxystique (colique néphrétique) ne survient qu'au moment où le calcul pénètre dans le
canal (l'uretère) allant du rein à la vessie.
Cette douleur atroce débute brutalement dans la région lombaire, sous les côtes, et gagne rapidement
l'aine et les testicules. Chaque crise peut durer 10 minutes et être séparée de la suivante par le même
intervalle. Le patient ne peut rester immobile, il se tourne de côté et d'autre et ne peut s'empêcher de
crier à chaque paroxysme. Souvent, il vomit et transpire. Son pouls est rapide et faible, mais sa température
reste normale. Une crise peut durer plusieurs heures avant de s'achever, souvent brusquement, quand le
calcul descend dans la vessie.

❖ Traitement général
Le patient doit se mettre au lit.
Avant tout, il faut calmer la douleur. Des changements de position peuvent contribuer à la descente du
calcul. Recherchez autant que possible dans un échantillon d'urine le sang ou des caillots, ainsi que la
protéine (à l’aide d’une bande de réactif).
Demandez un AVIS MÉDICAL PAR RADIO sur la suite du traitement.
Encouragez le patient à boire toutes les heures ou demi-heures un verre d'eau pour accroître le flux urinaire.
Servez-vous de gaze pour filtrer l'urine et vérifiez si le ou les calculs ont été évacués.
Quand le calcul est expulsé, dites au patient de continuer à boire beaucoup et de ne manger que des
aliments peu consistants pendant un jour ou deux, ou plus longtemps s'il se sent toujours malade.

2. Rétention d’urine (Difficultés pour uriner)

2.1 Définition
C'est l'impossibilité d'uriner alors que la vessie est pleine. A mesure qu'elle se distend, la douleur augmente.
Elle forme au-dessus des os du bassin une tuméfaction arrondie et sensible qui peut s'étendre dans des cas
graves jusqu'au nombril.
2.2 Causes
- obstruction du canal (urètre) joignant la vessie à son débouché sur l'extérieur. Provoquée par une
lésion localisée, une cicatrice dans ce canal (constriction), un calcul bloqué dans le même canal ou
une miction trop retardée (surtout pendant ou après la consommation d'une grande quantité de
boissons)
- un grossissement de la prostate (chez les personnes âgées) La rétention aiguë est rare chez la
femme.
3. Traitement
- Le patient doit se plonger dans un bain chaud pour essayer de se détendre et d'uriner.
- S'il a très mal, administrer-lui un antidouleur avant qu'il s'allonge dans le bain.
- Ne lui donnez pas à boire.
- Veillez à ce que l'eau reste chaude.
- S'il n'urine pas au bout d'une demi-heure, et si la douleur est vraiment atroce avec un ventre très
dur, tenter de vider la vessie.
- Sur avis médical, piquer perpendiculairement une aiguille dans la vessie pour que l’urine s’écoule
par l’aiguille
- Mais avant, raser les poils pubiens, se laver les mains, enfiler des gants et nettoyer la zone
pubienne avec un antiseptique
51
- Aspirer doucement l’urine à la seringue tout en évitant qu’elle s’écoule trop vite.
- Maintenir l’aiguille en place entre chaque prélèvement, la bouger(à sa base) avec le doigt et vider
régulièrement la seringue
- Si l’urine ne vient plus, retirer l’aiguille, désinfecter et protéger la zone perforée avec une
compresse stérile.

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AFFECTIONS CUTANEES
1. Crevasses
Elles entament profondément le dos des mains, les pieds, les lèvres, les oreilles et autres régions exposées
au froid ou à l'eau salée, ou mal séchées après avoir été lavées. L'irritation et la douleur sont souvent
intenses. Les parties touchées seront généreusement enduites de vaseline et protégées du froid, par des
gants dans le cas des mains.
2. Dermites
La plupart des dermites rencontrées à bord sont dues à une irritation de la peau par des substances
manutentionnées, manipulées ou utilisées d'une manière erronée, et les autres, bien moins nombreuses,
à une allergie. Les responsables en sont le plus souvent des détergents, des poudres à récurer, des solvants,
des huiles ou du pétrole.
Il existe divers types de dermites, mais dans la plupart des cas, elle se manifeste au début par une rougeur
diffuse de la peau à laquelle succèdent rapidement de petites ampoules qui finissent par se percer en
laissant couler un liquide fluide et jaunâtre. En général, la peau est très irritée.
Après avoir déterminé le produit irritant responsable de la dermite, dites au patient d'éviter tout contact
avec lui. N'oubliez pas qu'après avoir été manipulé pendant un certain temps par le patient sans produire
de réaction adverse, une substance, par exemple un détergent, peut soudain devenir irritante.
▪ Traitement
Appliquez trois fois par jour une mince couche de pommade à 1% d'hydrocortisone.

3. Tinea pedis (Pieds d’athlète ou épidermophytie plantaire)


L'affection se manifeste d'abord entre le quatrième et le cinquième orteil, d'où elle peut gagner les
autres espaces interdigitaux, ainsi que le dessus et la plante des pieds. La peau s'épaissit et se crevasse pour
ensuite blanchir, devenir moite et paraître morte. Dans les cas graves, elle rougit, s'enflamme et se couvre
de petites cloques qui peuvent suinter ou s'infecter. La démangeaison est en général très gênante.
L'affection peut être contractée en portant les bottes d'un autre marin ou en se servant de la même salle
de bains. Pour y parer, une stricte hygiène corporelle s'impose.

▪ Traitement
Le patient se lavera matin et soir les pieds à l'eau et au savon et enlèvera doucement avec un mouchoir de
papier les lambeaux de peau blanche et moite avant d'étaler une mince couche de pommade à l'acide
benzoïque et à l'acide salicylique. Dans les cas graves, il se baignera auparavant les pieds dans une
solution de permanganate de potassium (une cuillerée à café dans 500 ml d'eau). Si cette pommade lui
provoque une irritation et une douleur cuisante, il pourra utiliser à la place une pommade de nitrate de
miconazole. Il devra porter des chaussettes de coton pouvant être bouillies.

4. Tinea cruris (épidermophytie inguinale)


Cette infection se transmet en général par les vêtements, chaussettes, trousses de jeu ou serviettes souillés,
et aussi par les tapis de bain humides des hôtels et des piscines. La face interne des cuisses se couvre en
haut de taches rouges qui démangent fortement et s'étendent fréquemment à l'entrecuisse et au scrotum.
Elles ont un bord bien dessiné et légèrement squameux. Les aisselles peuvent également en être atteintes.
L'infection peut avoir pour origine une épidermophytie plantaire (pied d'athlète) qu'il faudra traiter en
même temps pour prévenir une réinfection.
▪ Traitement
Le patient portera de préférence des caleçons courts en coton qu'il changera tous les jours et fera bouillir
après usage.
Dans les cas graves, si les lésions suintent beaucoup, appliquez trois fois par jour, 15 minutes à chaque
fois, des compresses froides trempées dans une solution d'acétate d'aluminium (4 g de poudre dans un
demi-litre d'eau). Dès que l'inflammation s'atténue, passez trois fois par jour une pommade à l'acide

53
benzoïque et à l'acide salicylique. Continuez ce traitement pendant deux semaines après la fin de l'infection.
N'appliquez pas cette pommade sur le scrotum, remplacez-la par une pommade de miconazole.

54
CARIE DENTAIRE
2.2 Rage de dent sans enflure
Elle est généralement due à une irritation ou une infection de la pulpe dentaire provoquée par une carie ou
un plombage perdu ou qui fait mal.
▪ Traitement
Si la gencive ou le visage n'est pas enflé malgré la rage de dents, dites au patient de se servir de l'autre
côté pour mastiquer les aliments, qui ne doivent être ni trop chauds ni trop froids. Pour le soulager,
faites-lui avaler 600 mg d'acide acétylsalicylique ou, s'il ne le tolère pas, un comprimé de 500 mg de
paracétamol. Recommandez-lui d'avaler tout de suite les comprimés d'acide acétylsalicylique et de ne pas les
garder dans la bouche pour ne pas se brûler les tissus tendres. Si le trou est profond et étendu, placez-y un
pansement de coton sédatif comme indiqué sous Plombages perdus (ci-dessus).

2.3 Rage de dent avec enflure


Si la gencive ou les tissus faciaux sont enflés, la rage de dent sera souvent due à une infection provoquée par
une carie qui atteint la pulpe dentaire et gagne les tissus des mâchoires par le canal de la racine. Souvent,
elle peut aussi être consécutive à une infection associée à une maladie des gencives, du ligament parodontal
ou de l'os alvéolaire. La douleur et la tuméfaction s'accompagnent toujours de la formation d'un abcès
purulent
▪ Traitement
Examinez de très près tout patient dont la bouche et le visage sont enflés et notez : 1) le siège exact de la
tuméfaction au début de la maladie et pendant celle-ci ; 2) la nature de la tuméfaction : molle, dure ou
fluctuante (tissu qui bouge et contient une cavité emplie de pus) ; 3) la plus ou moins grande difficulté à
ouvrir et à fermer la bouche ; 4) la température prise matin et soir dans la bouche. Ces données vous
seront très utiles pour suivre l'évolution du patient et évaluer l'efficacité du traitement.

Pour calmer la douleur, servez-vous d'acide acétylsalicylique comme indiqué plus haut sous Rage de dent
sans enflure.

En cas d'infection, demander un avis médical.


Conseillez-lui de se rincer la bouche pendant la journée, toutes les heures pendant 5 minutes, avec une
solution saline chaude (un quart de cuillerée à café de sel de table dans 200 ml d'eau chaude) pour la
nettoyer et permettre de déterminer le siège de l'infection. Cette solution saline peut aussi provoquer un
drainage précoce et calmer la douleur. Une fois que la douleur et la tuméfaction auront disparu, le patient
devra continuer de se rincer la bouche jusqu'à ce qu'il puisse consulter un dentiste.

2.4 Infection dentaire


Elle survient en général quand la carie gagne la pulpe. Les bactéries buccales pénètrent alors dans les tissus
des mâchoires par le canal qui traverse la racine de la dent. L'infection peut soit rester bénigne, soit
provoquer une élévation de la température, un affaiblissement et une perte d'appétit, puis une
tuméfaction de la bouche ou de la face.
Traitement
Pour apaiser la douleur, faites avaler au patient 600 mg d'acide acétylsalicylique ou, s'il ne le tolère pas, un
comprimé de 500 mg de paracétamol. Demandez au un AVIS MÉDICAL PAR RADIO.

55
CHAPITRE 5

DETRESSES VITALES

1- L’INCONSCIENCE
2- CHOC TRAUMATIQUE ET PERTE DE CONNNAISSANCE
3- LES ASPHYXIES
4- LES HEMORRAGIES
5- LES URGENCES CARDIAQUES

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L’INCONSCIENCE
1. LE RÔLE ET L'IMPORTANCE DU SYSTEME NERVEUX

Le système nerveux (fig. 7.1) dirige le fonctionnement du corps humain. Il est constitué :
• Du cerveau ;
• De la moelle épinière ;
• Des nerfs qui cheminent à travers le corps humain.
1.1 Le cerveau
Le cerveau est une véritable « unité centrale » d'un ordinateur et contrôle plusieurs fonctions :
• La conscience (aptitude à communiquer et à réagir avec d'autres personnes et l'extérieur) ;
• Le tonus des muscles (contraction permanente des muscles, notamment de la langue) ;
Les mouvements volontaires (actions réalisées consciemment) comme la déglutition (action d'avaler) ;
• Les mouvements involontaires (actions automatiques) comme les mouvements respiratoires,
les battements du cœur et la digestion.
57
Une altération du cerveau peut entraîner une perte de toute capacité relationnelle, des troubles du
comportement et une perte de la conscience, une disparition du tonus musculaire (obstruction des voies
aériennes) et une perte du pouvoir de déglutition (encombrement des voies aériennes).

1.2 La moelle épinière

La moelle épinière est un véritable conducteur vertical constitué d'un réseau complexe de nerfs qui permet
un transit bidirectionnel d'informations entre le cerveau et le reste de l'organisme.

1.3 Les nerfs


Les nerfs sortent de la moelle épinière et se dirigent vers toutes les parties de l'organisme. Certains nerfs
transmettent au cerveau des informations sur ce que le corps ressent ou reçoit : par exemple, si le corps a
chaud, a froid, a mal ou ressent du plaisir. D'autres nerfs envoient des signaux aux muscles notamment
ceux qui permettent au corps humain de se mouvoir en réponse à un signal sensoriel.

Sans système nerveux nous ne pourrions pas percevoir les sensations et nous ne pourrions pas contrôler
les contractions de nos muscles. Une atteinte de la moelle épinière et des nerfs entraîne une perturbation
voire une disparition des sensations et de la contraction des muscles (paralysie).

2. Les signes d’une inconscience


La victime ne répond pas aux questions, ne réagit pas à un ordre simple (« Serrez-moi la main ! »
ou « Ouvrez les yeux ! »). Elle est immobile.

3. Les causes d’une inconscience

Les causes des troubles de la conscience sont multiples :

- Traumatiques ;
- Médicales ;
- Toxiques.
4. Les conséquences de l’inconscience sur la respiration
Une personne inconsciente a perdu toute capacité relationnelle. Lorsqu'elle est laissée sur le dos, la
victime est toujours exposée à des difficultés respiratoires du fait :
• D'une forte diminution de son tonus musculaire qui peut entraîner une obstruction des voies
aériennes par la chute de la langue en arrière ;
• D'une diminution des réflexes, en particulier de déglutition qui entraîne un
encombrement des voies aériennes par l'écoulement des liquides présents dans la gorge (salive, sang,
liquide gastrique), dans les voies respiratoires et les poumons. Cet encombrement crée de graves
dommages aux poumons.
En l'absence d'intervention, cette situation peut évoluer vers l'arrêt respiratoire et circulatoire.
5. Conduite à tenir face à une victime inconsciente qui respire
Avant d'apprécier l'état de conscience, le ou les secouristes doivent :
• Réaliser la protection : C'est un préalable obligatoire à toute action de secours.
• Rechercher toute détresse évidente qui peut menacer la vie de la victime à court terme. S'assurer
qu'il n'y a pas d'hémorragie externe visible et importante.

58
❖ Apprécier l'état de conscience :
La conscience est appréciée au cours de l'examen initial de la victime. Elle permet de renseigner le
secouriste sur la présence d'une détresse vitale. La recherche de la conscience d'une victime est
réalisée quelle que soit sa position.
• Poser une question simple, par exemple : « Comment ça va ? » ou « Vous
m'entendez ? »...
Prendre sa main et lui demander : « Serrez-
moi la main » ou « Ouvrez les yeux »...
La victime ne répond pas ou ne réagit pas à la stimulation verbale : elle est inconsciente.

❖ Appeler « à l'aide » : Afin d'obtenir une aide de la part d'un témoin qui pourra aller alerter
les secours.
❖ Assurer la liberté des voies aériennes :
Si la victime est allongée sur le ventre, la retourner sur le dos pour assurer la liberté des voies
aériennes.
La liberté des voies aériennes est un geste indispensable pour permettre le libre passage de l'air chez
une victime inconsciente, surtout si elle est allongée sur le dos.
La bascule de la tête en arrière et l'élévation du menton entraînent la langue qui se décolle du fond de
la gorge ce qui permet ainsi le passage de l'air.

❖ Apprécier la respiration :
• Se pencher sur la victime, l'oreille et la joue du secouriste au-dessus de sa bouche et
de son nez.
• tout en gardant le menton élevé, rechercher :
- Avec la joue : le flux d'air expiré par le nez et la bouche ;
- Avec l'oreille : les bruits normaux (souffle) ou anormaux de la respiration (sifflement, ronflement
et/ou gargouillement) ;
- Avec les yeux : le soulèvement du ventre et/ou de la poitrine.
Cette recherche dure 10 secondes au plus.
La poitrine se soulève, d'éventuels bruits et le souffle de la victime sont perçus, la victime respire.

❖ Placer la victime en position latérale de sécurité :


La PLS contribue à maintenir la liberté des voies aériennes de la victime car elle empêche la chute de la
langue en arrière et limite l'encombrement, en permettant aux liquides de s'écouler à l'extérieur de la
bouche maintenue ouverte.

❖ Alerter ou faire alerter les secours médicalisé.


❖ Surveiller la respiration de la victime en attendant les secours :
- Surveiller la respiration toutes les minutes
- Regarder le ventre et la poitrine se soulever, écouter d'éventuels sons provoqués par la respiration
ou essayer, avec le plat de votre main, de sentir le soulèvement du thorax. Si l'état de la victime
s'aggrave et que la respiration s'arrête, replacer rapidement la victime sur le dos et pratiquer les
gestes qui s'imposent.
- Protéger la victime contre le froid, la chaleur ou les intempéries.
59
CHOC TRAUMATIQUE ET PERTE DE CONNNAISSANCE
Introduction
Le crâne contient le cerveau, qui commande l’ensemble des fonctions de notre corps. Un coup sur le crâne
ou une chute sur la tête peuvent :
- non seulement casser un os (fracture du crâne)
- mais aussi surtout blesser ou écraser le cerveau qui est à l’intérieur, même en l’absence de
fracture.
1. Signes évidents
Parfois les signes sont évidents après un choc ou une chute sur la tête :
➢ le blessé a perdu connaissance immédiatement
➢ ou il saigne du nez, d’une oreille ou de la bouche
➢ ou il a une plaie à la tête ; on peut apercevoir des fragments osseux et le cerveau
➢ ou il existe un enfoncement du crâne ou une déformation du cuir chevelu.

❖ Conduite à tenir :
➢ Immobiliser le cou par un collier cervical et Installer le blessé horizontalement en position latérale
de sécurité s’il a perdu connaissance
➢ Emballer la plaie
➢ Couvrir le blessé
➢ Le surveiller
➢ L’évacuer sans retard vers un centre hospitalier sous surveillance.

2. Signes moins évidents ou trompeurs


Les signes de fracture ou de lésions du cerveau peuvent être trompeurs.
Parfois,

➢ le blessé vomit
➢ il a les troubles de l’équilibre ou des troubles du comportement
➢ il risque de mourir rapidement par compression du cerveau

❖ La conduite à tenir est la même que dans le cas précédent.


Parfois,
➢ le sujet ne ressent aucun trouble sur le moment ou seulement une brève perte de connaissance
➢ mais quelques minutes, c'est-à-dire après un intervalle libre, il présente des troubles du
comportement, de l’équilibre, de la somnolence.
➢ Une poche de sang se développe dans le crâne et comprime le cerveau : cet état, d’une
particulière gravité, aboutit plus ou moins rapidement au coma et à la mort faute d’intervention
chirurgicale.
Cette notion d’intervalle libre est primordiale pour le secouriste, car elle impose l’hospitalisation
d’urgence.
Ceci souligne une fois de plus la nécessité d’une surveillance étroite des accidentés : le secouriste en
présence d’un blessé note son état de conscience, interroge les témoins et observe l’évolution. Il note
l’heure de l’accident, l’heure de la reprise de conscience. Ces renseignements sont précieux pour les
médecins.

60
Conclusion
L’avenir d’un traumatisé du crâne est imprévisible, l’apparition de troubles après intervalle libre est
toujours possible. Aussi : toute personne qui a reçu un coup sur la tête doit être considérée comme
suspecte de fracture du crâne ou de lésions du cerveau et mise sous surveillance médicale, immédiate et
prolongée.

61
LES ASPHYXIES
1. Généralités
L’asphyxie est une détresse respiratoire conduisant à l'inconscience ou à la mort par un manque
d'oxygénation du sang dans les poumons. Cette difficulté ou cette incapacité est due à l'absence d'air dans
les poumons. Les origines d’une asphyxie sont multiples, mais leur traitement, au niveau de l’action du
secouriste, peut être très simple et surtout efficace.

2. L’APPAREIL RESPIRATOIRE
2.1 Description
L’appareil respiratoire permet au sang de recevoir du dioxygène et de se débarrasser du dioxyde de
carbone. Il est formé de deux grandes parties : les voies respiratoires et les poumons.
2.1.1 Les voies respiratoires
• Les fosses nasales : elles sont recouvertes d’une muqueuse richement vascularisée qui réchauffe
l’air. Les poils qui tapissent leur paroi filtrent l’air inspiré. L’air est ainsi débarrassé des poussières
et des microbes puis humidifié.
• Le pharynx : c’est un carrefour où se croisent les voies digestives et les voies respiratoires
• Le larynx : il forme extérieurement la « pomme d’Adam » et contient les cordes vocales qui vibrent
au passage de l’air et permettent la phonation.
• La trachée artère : c’est un gros tube rigide de 12cm de long. Elle reste ouverte grâce aux anneaux
cartilagineux superposés et est tapissée d’une muqueuse riche en cils vibratiles et cellules à mucus
qui arrêtent les impuretés et les microbes. A sa base, la trachée artère se divise en deux grosses
bronches.
• Les bronches : chaque bronche pénètre dans un poumon où elle se ramifie en bronchioles qui
aboutissent aux vésicules pulmonaires formées d’alvéoles.
2.1.2 Les poumons
Les poumons sont des masses spongieuses rosées, élastiques, situées dans la cage thoracique. Ils
contiennent environ 5 litres d’air chez l’adulte. Le poumon droit pèse 700 gr environ et comporte 3
lobes. Le poumon gauche pèse 600 gr et comporte deux lobes ainsi qu’une cavité pour loger le cœur.

La plèvre est une enveloppe à double épaisseur qui recouvre chaque poumon.

L’appareil respiratoire

62
2.2 Les échanges respiratoires
2.2.1 La ventilation pulmonaire
L’air contenu dans les poumons est renouvelé grâce à la ventilation qui se produit automatiquement en
deux phases alternées : l’inspiration et l’expiration.
• A l’inspiration : les côtes se soulèvent, le diaphragme s’abaisse et les poumons se remplissent d’air

• A l’expiration : les côtes s’abaissent, le diaphragme remonte et les poumons rejettent l’air.
Le rythme respiratoire normal chez l’adulte est de 15 à 16 mouvements comprenant une inspiration suivi
d’une expiration.
La ventilation a deux buts principaux :

- Apporter à toutes les cellules de l’organisme l’oxygène de l’air ambiant sans lequel aucune
cellule ne peut vivre
- Eliminer le gaz carbonique qui résulte de la combustion de l’oxygène au niveau des cellules.

La consommation d’oxygène et l’élimination du gaz carbonique au niveau de chacune des cellules de


l’organisme s’appelle « la respiration cellulaire ».

2.2.2 Les échanges gazeux de la respiration


Ils s’effectuent à deux niveaux : au niveau des poumons puis au niveau des cellules.
- Dans les poumons, l’oxygène de l’air inspiré passe des alvéoles pulmonaires dans les capillaires
sanguins, se fixe sur les globules rouges et est transporté jusqu’aux cellules qui le reçoivent.

- Dans la cellule, l’oxygène est utilisé pour la respiration cellulaire :

CO2

Nutriment énergétique + O2 Energie

H2O

- quant au CO2, il est rejeté de la cellule, se fixe sur les globules rouges, passe des capillaires sanguins
dans les alvéoles pulmonaires et est expulsé dans l’air expiré.

63
Les échanges gazeux au niveau des poumons et de la cellule

3. Causes des asphyxies


3.1 Modification de la composition de l’air ambiant
- l’air qui entre dans les poumons ne contient pas d’oxygène ou n’en contient qu’une quantité
insuffisante. Les troubles commencent à se manifester à partir d’une concentration d’oxygène dans
l’air égale ou inférieure à 16% ou lieu de 21%. Ce phénomène se manifeste dans certaines
circonstances : les atmosphères confinées, et les atmosphères délétères où l’air est en partie ou
totalement remplacé par une autre substance gazeuse (solvants industriels volatils, gaz émanant de
substances organiques).
3.2 Obstruction des voies aériennes
Un obstacle au niveau des voies aériennes supérieures ne permet pas à l’air d’atteindre les poumons. Ceci
s’observe dans un grand nombre de circonstances :
- corps étrangers obstruant les voies aériennes supérieures (aliments, terre ou sable, sang et
vomissement, chute de la langue en arrière etc.)
3.3 Atteinte de la cage thoracique
- fracture des côtes
- plaies soufflantes du thorax
- électrisation
3.4 Atteinte de l’appareil circulatoire
- Perturbation de la circulation sanguine
3.5 Atteinte de commande centrale
- Lésion des centres respiratoires par traumatisme, par toxicité des substances gazeuses respirées ou
par accident vasculaire cérébral.

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4. Signes
Quelles que soient les causes et bien qu’elles soient variées, les détresses respiratoires ou ventilatoires se
manifestent par un certain nombre de signes qui sont la plupart du temps communs à toutes les détresses.
Il s’agit :
- de troubles au niveau des mouvements et rythmes respiratoires (15 à 17 mouvements ventilatoires
/ mn chez l’adulte)
- manifestations bruyantes de la détresse respiratoire (sifflement et encombrement)
- troubles au niveau de la peau :
• cyanose ou coloration bleue ou brune grisâtre au niveau des lèvres ; ongles violacés foncés
• sudation abondante
- troubles de la conscience : si elle se prolonge, la détresse respiratoire provoque toujours des
troubles plus ou moins prononcés de la conscience. Ces troubles vont de la simple agitation au
coma en passant par tous les stades des troubles de la conscience.

5. Traitement
- Supprimer dans la mesure du possible la cause de l’asphyxie ou de la détresse ventilatoire en
dégageant rapidement la victime de l’ambiance asphyxique dans laquelle elle se trouve.
Le secouriste devra garder à l’esprit le souci permanent de sa propre sécurité dans cette ambiance
asphyxique.
- Rétablir la liberté des voies aériennes supérieures :
• Desserrer le col et la ceinture de la victime
• Extraire rapidement tout ce qui peut encombrer la cavité buccale de la victime (mucosité,
sang, aliments, prothèse dentaire, dents cassées etc.), pour cela, le secouriste doit regarder
dans la bouche de la victime et avec le doigt, débarrasser la cavité buccale de tout ce qui
l’encombre.
• Maintenir la liberté des voies aériennes supérieures par exemple en basculant prudemment
la tête de la victime inconsciente en arrière afin d’éviter une chute de la langue dans
l’arrière gorge. (figure 4)
• Assurer par différentes techniques, la ventilation pulmonaire :
a) Ventilation artificielle sans appareils
❖ Le bouche à bouche (figure 5 & 6)
- S’agenouiller d’un côté au niveau de la tête de la victime et de son épaule
- Avec une main posée sur son front, repousser la tête en bas et en arrière, tout en pinçant le nez
entre le pouce et l’index.
- De l’autre main, agripper la mâchoire par le menton
- Relever la mâchoire et ouvrir la bouche
- Inspirer largement et coller ses lèvres autour de la bouche ouverte de la victime après avoir au
préalable vérifier qu’elle n’est obstruée
- Souffler avec force dans sa bouche durant deux secondes, la poitrine se soulève, éviter d’insuffler
trop vite
- Décoller les lèvres et observer la poitrine qui s’affaisse d’elle-même.
❖ Le bouche à nez (figure 7)
- Elle est identique à la technique du bouche à bouche, sauf qu’ici, on referme la bouche de la
victime avant d’insuffler dans les narines.
65
❖ La manœuvre d’Heimlich
Cette manœuvre se pratique lorsqu’un corps étranger vient brusquement et complètement obstruer les
voies respiratoires. Il s’agit le plus souvent d’une bouchée de nourriture (viande, pain, etc.) qui vient se
bloquer au niveau de la glotte et parfois même dans la trachée. Les doigts de la victime elle-même ou ceux
du sauveteur ne parviennent pas à dégager l’objet et parfois d’ailleurs, ces tentatives infructueuses
enfoncent davantage le corps étranger dans la trachée en aggravant l’asphyxie aigüe.
Pour pratiquer cette manœuvre, le sauveteur se place alors derrière la victime, lui entoure la taille de ses
bras, place le poing droit, fermé recouvert de l’autre main au-dessous du sternum et l’enfonce dans
l’abdomen par un brusque mouvement d’avant en arrière, dirigé vers le haut.
L’air contenu dans les poumons, brutalement comprimé, chasse le corps étranger comme le gaz contenu
dans une bouteille de champagne chasse le bouchon.
a) Ventilation artificielle avec appareil
Cette technique est en général pratiquée par des équipes de spécialistes et utilise deux types d’appareils
de ventilation artificielle : les insufflateurs et les inhalateurs.

66
67
LES HEMORRAGIES
1. RÔLES ET COMPOSITION DE L’APPAREIL CIRCULATOIRE
1.1 RÔLES
L’appareil circulatoire est un circuit fermé qui comprend :
- Une double pompes : le cœur gauche et le cœur droit
- Des tuyaux : les vaisseaux sanguins et les vaisseaux lymphatiques
- Un liquide : le sang
Au niveau de l’organisme, cet appareil a un triple rôles :
• Au niveau de la vie cellulaire : il apporte aux cellules de l’organisme, l’oxygène et les divers
éléments indispensables à leur survie et permet d’autre part l’élimination des résidus que sont
les déchets cellulaires et le gaz carbonique.
• Au niveau de la défense de l’organisme : il assure une garde vigilant en véhiculant dans tout
l’organisme globules blancs et anticorps nécessaires à la lutte contre les microbes et certaines
toxines.
• Au niveau de la thermorégulation : l’appareil circulatoire, par le jeu de la vasoconstriction et de
la vasodilatation des capillaires, permet de diminuer ou d’augmenter nos échanges thermiques
avec l’extérieur et ainsi de maintenir notre corps à une température constante.
1.2 Composition
a) Le cœur
C'est le moteur central de la circulation, le point de départ de la vie, l'organe essentiel dont le
travail incessant entretient le mouvement du liquide nourricier en l'envoyant régulièrement dans
tout l'organisme à raison de 70 à 80 pulsations par minute.
Il a la forme générale d'une mangue, pèse environ 300 grammes, et se situe au centre de la cage
thoracique au-dessus du diaphragme, entre les poumons et le sternum. Il est légèrement incliné vers
la gauche.
Le cœur est divisé en deux moitiés qui ne communiquent pas entre elles : le cœur droit et le cœur
gauche.
Le cœur droit reçoit du sang noirâtre tandis que le cœur gauche propulse dans les artères un sang
rouge vif.
Chaque partie du cœur comprend une oreillette en haut et un ventricule en bas. Pour empêcher le
sang de retourner en arrière, oreillette et ventricule sont séparés par une soupape appelée valvule.
Dans l'oreillette gauche débouchent quatre veines pulmonaires, tandis que deux veines caves donnent
accès à l'oreillette droite.
Du ventricule gauche sort l'artère aorte et du ventricule droit, l'artère pulmonaire.

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b) Les vaisseaux
Parmi les vaisseaux de l’appareil circulatoire, on distingue les vaisseaux sanguins et les vaisseaux
lymphatiques.
❖ Les vaisseaux sanguins
Ils sont de trois types :
• Les artères : elles conduisent le sang du cœur aux organes ; leur paroi est dure comme un tuyau
de caoutchouc. Sectionnées, elles restent béantes. Pour arrêter une hémorragie artérielle, il
faut exercer une forte pression sur l’artère.
• Les veines : elles conduisent le sang des organes au cœur. Leur paroi est souple. Sectionnées,
leur paroi s’affaisse.
• Les capillaires : situés dans les organes, intercalés entre les artères et les veines, au niveau
desquelles se font les échanges. Une hémorragie capillaire est négligeable.
❖ Les vaisseaux lymphatiques
Les vaisseaux lymphatiques commencent par des capillaires. De même qu’il existe des capillaires
sanguins cellulaires, de même il existe des capillaires lymphatiques cellulaires qui drainent la lymphe
interstitielle des tissus et déversent leur contenu dans les vaisseaux lymphatiques dont le réseau
draine aussi l’organisme entier.
c) Le sang
Le sang est composé d’un liquide, le plasma et de cellules, les globules. Les globules sont de trois sortes :
• Les globules rouges : ils assurent le transport des gaz du sang (O2 et CO2) à partir de
l’hémoglobine qu’ils contiennent.
• Les globules blancs : ils assurent la défense de l’organisme contre les microbes

• Les plaquettes : elles interviennent dans la coagulation du sang en cas d’hémorragie.


La quantité moyenne de sang chez l’adulte est de cinq litres. La mort survient après deux litres de perte
de sang.

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d) Les circulations sanguines
Comme il y a en réalité deux cœurs (cœur gauche et cœur droit), il y a aussi deux circulations
sanguines :
i. La petite circulation
Elle s’établit entre le cœur droit et les poumons. En effet, le cœur droit reçoit le sang partiellement
dépourvu d’oxygène venant des zones éloignées du corps, par les veines caves et l’envoie pour les
échanges gazeux, dans les poumons par l’artère pulmonaire.
ii. La grande circulation
Elle s’établit entre le cœur gauche et le reste de l’organisme. En effet, le cœur gauche reçoit le sang
oxygéné des poumons, par les veines pulmonaires et l’expédie dans l’organisme entier par l’aorte
jusqu’aux cellules pour les échanges nutritifs et l’élimination des déchets.

2. DEFINITION DE L’HEMORRAGIE
On appelle hémorragie l'écoulement de sang hors d'un vaisseau. On les classe ordinairement
en trois types :
▪ hémorragies extériorisées : le sang s'écoule par un orifice naturel ;
▪ hémorragies externes : le sang s'écoule par une plaie à l'extérieur du corps ;
▪ hémorragies internes : le sang s'écoule en restant à l'intérieur du corps, dans l'abdomen
par exemple.
On distingue également parmi les hémorragies :
▪ celles dues à l'atteinte d'une artère importante : le sang jaillit rouge, en gros jets saccadés.
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La vie est en danger immédiat ;
▪ celles dues à l'atteinte d'une veine ou de petits vaisseaux (sang coulant en nappe) ou d'une
petite artère (petits jets saccadés).
3. LES CONSEQUENCES SUR L’ORGANISME D’UNE HEMORRAGIE ABONDANTE

La perte abondante ou prolongée de sang conduit à une détresse circulatoire qui menace
immédiatement ou à très court terme la vie d'une victime, car ses organes vitaux (cerveau, cœur,
poumon) sont privés d'oxygène.

Sous l'effet de l'hémorragie, la quantité de sang de l'organisme diminue.

Dans un premier temps, le cœur augmente la fréquence de ses contractions pour compenser cette
perte et maintenir un débit et une pression suffisante dans les vaisseaux pour assurer la distribution
de sang à l'organisme.
Dans un deuxième temps, si le saignement n'est pas arrêté, la pression s'effondre, le débit diminue,
la pompe se désamorce et le cœur s'arrête.

4. SÉCURITÉ INDIVIDUELLE ET COLLECTIVE ADAPTÉE

Lors d'une hémorragie, le secouriste doit s'assurer d'une protection contre les accidents d'exposition
au sang. Des maladies (SIDA, Hépatite B et C, Ebola) peuvent être transmises par le sang en cas de plaie
même minime des mains du secouriste.

Dans ce cas, il convient de :

• Se protéger par le port de gants à usage unique ou, en leur absence, en interposant un
morceau de plastique, au mieux en glissant sa main dans un sac imperméable ;

• Utiliser une technique d'arrêt du saignement qui n'expose pas au sang directement ;

• Toujours se laver les mains et les désinfecter (eau de javel, dakin...) et retirer les
vêtements souillés de sang le plus tôt possible après que l'action de secours soit
terminée ;

• Eviter de porter les mains à la bouche, au nez ou aux yeux, ou de manger avant de
s'être lavé et désinfecté les mains.

5. CONDUITE À TENIR FACE A UNE HÉMORRAGIE EXTERNE


❖ Constater l'hémorragie :
• Une hémorragie est le plus souvent évidente ;
• Une hémorragie doit aussi être recherchée sur un blessé car elle peut être temporairement
masquée par la position de la victime ou un vêtement particulier.
❖ Arrêter l'hémorragie immédiatement :
• Se protéger les mains par des gants à usage unique ;
• En interposant si possible un pansement individuel, comprimer directement l'endroit qui saigne,
avec les doigts ou la paume de la main, après avoir écarté les vêtements si nécessaire, quel que soit
le lieu de la plaie, et jusqu'à l'arrivée des secours ;

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• Pour libérer le secouriste et si la compression manuelle est efficace, un pansement
compressif sera mis en place;
• Si le pansement compressif n'arrête pas totalement l'hémorragie, il sera complété par la
pose d'un deuxième pansement compressif au-dessus du premier pour augmenter la
compression
• En cas d'échec , Il faut pratiquer la compression de l'artère à distance de la plaie, en
l'écrasant avec le poing ou le pouce, au point de compression artérielle situé au-dessus de la
plaie, entre la plaie et le cœur ;
• Poser un garrot en dernière limite si les compressions sont inefficaces ou impossibles (situation
à multiples Victimes...)
❖ Allonger la victime :
La position horizontale facilite la circulation notamment au niveau du cerveau, la réalisation des gestes
de secours et retarde les conséquences de l'hémorragie sur les fonctions vitales.
❖ Donner l'alerte ou faire donner l'alerte.
❖ Compléter l'examen de la victime et réaliser si nécessaire des gestes de secours
complémentaires.
❖ Administrer de l'oxygène : Sur avis médical ou si la victime présente des signes de détresses
circulatoires, réaliser une inhalation d'oxygène.
❖ Vérifier la persistance de l'arrêt de l'hémorragie et parler régulièrement à la victime en
attendant les secours.
• Protéger la victime contre le froid et/ou les intempéries.
• Ne pas donner à boire.
• Pendant toute la réalisation de cette conduite à tenir, le secouriste expliquera à la victime ce qui se
passe pour la réconforter et rechercher sa coopération.
❖ Devant une plaie qui saigne avec corps étranger
• Laisser le corps étranger dans la plaie, car il diminue le saignement et son retrait pourrait aggraver
la lésion.
• Si le saignement d'une plaie avec corps étranger est important, réaliser la pose d'un garrot.

Pression exercée sur la plaie

Application d’un bandage ou pansement


compressif

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6. Cas particuliers
6.1 Hémorragie artérielle grave, évidente d'emblée.
On voit au premier coup d'œil, un gros jet de sang saccadé sortir d'une plaie du cou, de la cuisse ou
du bras, ou encore d'un membre ou partie de membre arrachée ;
✓ ne pas perdre de temps à essayer le pansement compressif,
✓ pratiquer d'emblée la compression de l'artère entre la plaie et le cœur aux points de
compression artérielle.
✓ Mettre en route ensuite le traitement du choc par perfusion veineuse de
macromolécules et de sérum glucosé (soins infirmiers).
✓ Demander une consultation radio et prévoir une évacuation d'urgence.

6.2 Plaie sèche.


Il peut arriver qu'une artère soit blessée, sectionnée mais qu'elle se soit collabée ou écrasée et qu'il
n'y ait donc pas d'hémorragie. Le risque est grand de voir (ou de ne pas voir) la blessure art érielle
s'ouvrir plus tard avec l'hémorragie retard, parfois foudroyante.
Si un membre est broyé sans être totalement sectionné et s'il ne saigne pas, mettre le garrot en place
sans le serrer : surveiller attentivement et ne serrer que si l'hémorragie se produit. Enfin, lorsqu'un
membre est resté écrasé longtemps sous une charge, il est conseillé de poser un garrot avant le
dégagement ; bien entendu, ceci s'applique à un membre écrasé et non simplement coincé.
6.3 Hémorragie interne.
L'hémorragie interne peut être provoquée par un écrasement, un choc sur l'abdomen ou le thorax,
une fracture des côtes ou du bassin, un coup de poignard, une plaie par balle... Elle peut également
apparaître au cours d'une maladie et, dans ce cas, aucun signe externe n'en indique la cause.
L'état de choc en est toujours le signe principal. Si l'hémorragie se poursuit, l'état général
s'aggrave : blessé agité, respirant difficilement, pouls accéléré et affaibli, inconscience progressive,
pupilles dilatées. Une douleur thoracique ou abdominale est possible.

- Conduite à tenir :
✓ mettre le malade à plat, tête basse, bien couvert, dans le calme.
✓ Soulager la douleur.
✓ Toute boisson est à proscrire mais, si la soif est très vive, faire sucer de petits morceaux de
glace et humecter les lèvres.
✓ Évacuer le plus vite possible.
✓ En attendant, traiter le choc par perfusion veineuse de solutés macromoléculaires et sérum
glucose. (formation aux soins infirmiers)

Enfin, il est bon de savoir qu'une hémorragie interne peut ne pas donner sur le moment, de
symptôme, et peut se produire à retardement. Aussi, tout sujet qui a reçu un choc au thorax, à
l'abdomen ou dans le dos ou bien qui a une plaie même minime dans ces régions, doit-il être
considéré comme suspect d'hémorragie interne. Il doit alors être mis au repos complet et sous
surveillance.

6.4 Saignement de nez.


— Ce qu'il ne faut pas faire.
Faire allonger le malade ou, s'il est assis, lui faire fléchir la tête en arrière.
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De cette façon le sang coule dans la gorge, il en avalera une partie et il sera difficile de savoir si le
saignement s'arrête ou persiste.
— Ce qu'il faut faire.
▪ se procurer du coton hydrophile avec de l'eau oxygénée à 10 volumes, et une pince à
pansements ;
▪ faire moucher le sujet, pour expulser les caillots ;
▪ introduire dans la fosse nasale qui saigne, un tampon de coton imbib é d'eau oxygénée à 10
volumes et essoré, prêt à l'emploi. Ce tampon doit être suffisamment volumineux pour
pénétrer légèrement en force dans le nez ;
▪ demander ensuite au sujet de s'asseoir, buste droit, tête légèrement penchée en avant, le
coude reposant sur une table et le pouce appuyant assez fortement sur l'aile du nez o ù se
trouve le tampon. Dans la grande majorité des cas, au bout de 20 à 30 minutes, le
saignement sera stoppé ;
▪ arrêter la compression et laisser le tampon en place encore quelques heures (par exemple si
le saignement se produit dans la soirée, laisser le tampon toute la nuit) ;
Le tampon sera extrait lentement et avec douceur. En cas de reprise immédiate du saignement, on
peut remettre un autre tampon, selon les mêmes modalités.

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LES URGENCES CARDIAQUES
1. GENERALITES
Les urgences cardiaques portent sur les affections qui touchent directement le cœur et qui exposent le
sujet à un arrêt cardiaque imminent. Elles concernent les hommes autant que les femmes. Elles
surviennent le plus souvent après 40 ans. Il en existe de nombreux types. Nous ne mentionnerons ici
que l'angine de poitrine et l'infarctus du myocarde.
2. L’ANGINE DE POITRINE
L'angine de poitrine se manifeste par une crise douloureuse au niveau du thorax survenant à l'effort et
cessant avec celui-ci. Elle est due à un apport insuffisant de sang au niveau du muscle cardiaque. Lors de
l'effort, le cœur a en effet besoin d'un apport accru d'oxygène. Des anomalies au niveau des artères
coronaires sont responsables de cette insuffisance d’apport sanguin.
3. L’INFARCTUS DU MYOCARDE
L'obstruction des artères coronaires est telle que le sang ne peut plus vasculariser tout ou une partie du
muscle cardiaque, qui va donc manquer d'oxygène et d'éléments indispensables à son
fonctionnement. Il s'en suivra une nécrose de ce muscle. La mort d'une partie de ce muscle cardiaque
se traduit le plus souvent par des douleurs thoraciques gauches très vives, irradiant vers le bras gauche,
la mâchoire, le cou et quelques fois l'abdomen. Cette douleur est souvent accompagnée de sueurs et de
troubles digestifs tels que vomissements ou nausées. Malheureusement, assez fréquemment, à
l'infarctus du myocarde fait suite un certain nombre de complications gravissimes qui peuvent se produire
soit immédiatement soit quelques heures ou quelques jours après les douleurs. Ainsi il peut se produire à
l'issue d'un infarctus du myocarde, un arrêt cardiaque, ou encore un extrême ralentissement du cœur ou
au contraire une très importante accélération.
4. CONDUITE A TENIR FACE A UN ARRET CARDIAQUE

4.1 Qu’est ce que l’arrêt cardiaque ?


Lorsque tout fonctionne bien, le muscle cardiaque se contracte régulièrement pour envoyer le sang dans
tout le corps. Ces mouvements coordonnés et automatiques sont impulsés par un circuit électrique, qui
régit l'activité cardiaque. Parfois, l'activité de ce circuit se dérègle et le cœur se met à fonctionner
anormalement : il n'est plus en rythme et fonctionne de façon complètement anarchique, c'est la
fibrillation ventriculaire. Ces contractions anarchiques empêchent le cœur d'assurer sa fonction de pompe
et d'irriguer le reste de l'organisme : c’est l'arrêt cardiaque (aussi appelé mort subite).

4.2 Quelles sont les conséquences de l’arrêt cardiaque ?


La vie d’une victime en arrêt cardiaque est menacée à très brève échéance si aucun geste de secours n’est
réalisé. Le sang qui transporte l’oxygène ne circule plus, en particulier au niveau du cerveau et du cœur.
Au cours d’un arrêt cardiaque, les lésions du cerveau surviennent rapidement et deviennent irréversibles
en quelques minutes.
Si on agit vite, en pratiquant les gestes qui sauvent (massage, défibrillation), le cœur peut repartir évitant
ainsi de lourdes séquelles, voire la mort. C’est la réanimation cardio-pulmonaire (RCP).

4.3 Comment reconnaitre un arrêt cardiaque ?


Une personne s’effondre ou vient de s’effondrer brutalement devant un témoin. Elle est inerte, le plus
souvent allongée sur le sol.
• S’assurer qu’il n’existe aucun danger environnant : si tel est le cas s’en protéger.
• Contrôler immédiatement les signes de vie : la conscience et la respiration.

- Apprécier la conscience
▪ Poser une question simple en parlant haut et fort, par exemple : - « Comment ça va ? » ;
« Vous m’entendez ? ».
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▪ Prendre sa main et lui demander : - « Serrez-moi la main » ; - « Ouvrez les yeux ».
La victime est inconsciente (Fig. 1) : elle ne répond pas à une question simple, n’émet aucun son et ne
réagit pas quand on lui demande de serrer la main.
NB : Si la victime répond, elle est consciente. Une victime consciente n’a pas besoin de gestes de
réanimation.
- Crier « à l’aide », si vous êtes seul, pour avoir l’aide d’une autre personne.
Si nécessaire, mettre la victime sur le dos
- Apprécier la respiration d’une victime inconsciente
▪ Desserrer ou dégrafer rapidement tout ce qui peut gêner la respiration (boucle de ceinture,
bouton du pantalon, cravate et col).
▪ Basculer la tête de la victime en arrière et élever son menton en plaçant une main sur son
front et deux doigts sous son menton. La bascule de la tête ouvre les voies respiratoires. On
ne peut pas respirer si les voies aériennes sont fermées.
▪ Se pencher sur la victime, l’oreille et la joue du sauveteur au-dessus de sa bouche et de son
nez. Rechercher :
- avec la joue : le flux d’air expiré par le nez et la bouche ;
- avec l’oreille : les bruits normaux ou anormaux de la respiration (sifflement, ronflement,
gargouillement) ;
- avec les yeux : le soulèvement du ventre et/ou de la poitrine.
Cette recherche dure 10 secondes au plus.

La victime ne respire pas, (Fig. 2) aucun souffle n’est perçu, aucun bruit n’est entendu. Ni le ventre, ni la
poitrine de la victime ne se soulèvent pendant les 10 secondes que dure cette recherche.

Une victime inconsciente qui ne respire pas est en arrêt cardiaque. Elle a besoin immédiatement d’une
RCP
Une victime inconsciente qui présente des mouvements respiratoire irréguliers ou anormaux a aussi besoin
d’une RCP.

4. 4 que faire devant une victime en arrêt cardiaque ? (La RCP : Réanimation cardio-pulmonaire)
APPELER (avis médical par radio)
Une victime en arrêt cardiaque et qui a besoin d’une RCP doit être prise en charge très rapidement par les
secours spécialisés. L’appel de ces secours doit être réalisé, le plus tôt possible, juste après avoir reconnu
l’arrêt de la respiration.
En présence de plusieurs témoins le sauveteur doit demander à l’un d’eux d’appeler les secours et
d’apporter un défibrillateur pendant qu’il commence immédiatement le massage cardiaque.

❖ Technique du massage cardiaque externe


Débuter immédiatement le massage cardiaque en attendant la mise en place d’un défibrillateur.
Le massage cardiaque consiste à appuyer régulièrement et fermement sur le thorax d’une victime. Ces
compressions thoraciques vont faire circuler le sang dans le corps lorsque le cœur ne peut plus le faire lui
même.
• S’assurer que la victime est allongée sur le dos, sur un plan dur.
• Se placer à genoux auprès de la victime.
• Dans la mesure du possible, dénuder la poitrine de la victime.
• Placer le talon d'une main (Fig. 3) au centre de la poitrine, entre les deux mamelons. L’appui doit
se faire sur le milieu du thorax, strictement sur la ligne médiane, jamais sur les côtes.
• Placer l’autre main au-dessus de la première (Fig. 3), en entrecroisant les doigts des deux mains.
On peut aussi placer la seconde main à plat sur la première, mais en veillant à bien relever les doigts
sans les laisser au contact du thorax.

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• Comprimer le thorax de 4 à 5 cm vers le bas, avec les bras tendus, coudes non fléchis. La
compression doit être bien verticale (Fig. 3).
• Relâcher immédiatement la pression pour que la paroi remonte (décompression). Le thorax doit
reprendre sa dimension initiale après chaque compression.
• Enchaîner les compressions - décompression les unes après les autres, la fréquence des
compressions thoraciques doit être rapide environ de 100 par minute, régulière et sans à coup.
Poursuivre le massage cardiaque jusqu’à
- la mise en œuvre d’un défibrillateur,
- la relève par les services de secours ou par un sauveteur plus compétent,
- une réaction de la victime.
NB : Si le sauveteur n’est pas seul, il peut se faire relayer en cas de fatigue pour réaliser le massage
cardiaque.

Utilisation d’un défibrillateur automatisé externe (DAE)


Lorsqu’une personne est victime d’un arrêt cardiaque brutal, le cœur peut souvent être relancé par
un choc électrique. Ce choc peut être donné à la victime grâce à un défibrillateur.

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CHAPITRE 6

ATTEINTES TRAUMATIQUES DES OS –DES ARTICULATIONS ET DE LA PEAU

1. FRACTURES- ENTORSES ET LUXATIONS


2. PLAIES
3. BRÛLURES ET GELURES

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FRACTURES – ENTORSES - LUXATIONS
I. GENERALITES
II y a trois types de blessures aux os et aux articulations : les fractures, les luxations et les entorses
(distension des ligaments). On confond souvent les élongations, où les fibres musculaires sont étirées et parfois
partiellement déchirées à la suite d'un effort trop violent, avec les entorses. Les élongations n'affectent pas les
os ou les articulations et, dans la plupart des cas, le seul signe qui permet de les reconnaître est une douleur
intense.

1. Causes et types de fractures


1.1 Causes
Lorsque la blessure est le résultat d'un coup direct, l'os se fracture au point d'impact. Dans les cas de fracture
par coup indirect, la blessure se produit plus loin que le point d'impact. Par exemple, on peut se casser un bras ou
une jambe lorsqu'on tombe sur une main ou sur un pied. De la même façon, un coup aux genoux peut entraîner
une fracture de la hanche. Les torsions peuvent aussi causer des fractures. Par exemple, quelqu'un qui se
tordrait le pied avec suffisamment de force pourrait se fracturer les os de la jambe. Il peut même arriver que sous
l'effet de contractions musculaires violentes, un morceau d'os soit arraché. En outre, la maladie et le
vieillissement affaiblissent les os, qui peuvent alors se briser beaucoup plus facilement.
1.2 Types de fractures
Il existe deux catégories de fractures selon qu'elles s'accompagnent ou non de lésions des tissus mous.
- Une fracture ouverte est celle qui s'accompagne d'une plaie ouverte entre le point de fracture et la
surface de la peau (figure 1.). La lésion des tissus peut être causée par le déplacement de l'os cassé, ou
par l'objet ou la force qui a causé la fracture.
- Une fracture fermée ou fracture simple est celle qui ne s'accompagne pas de lésion des tissus mous ; elle
doit être repérée en observant certains signes et symptômes.

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Fracture ouverte avec Fracture fermée sans
lésion des tissus mous lésion des tissus mous

Fig. 1 : Les deux principaux types de fractures

2. Signes et symptômes de fractures


Comme les fractures ne sont pas toujours apparentes. Le secouriste doit être en mesure d'en reconnaître les
signes avant de décider du traitement à donner.
Cependant, lorsque le mécanisme de l'accident est tel qu'il peut laisser supposer la présence d'une fracture, le
secouriste doit présumer qu'elle existe.
- Le signe le plus évident de fracture est la présence de fragments osseux qui font saillie.
- La déformation est toujours un bon signe de fracture ou de luxation. Lorsque le secouriste soupçonne
l'existence d'une fracture ou d'une luxation, il doit comparer la partie qu'il croit être blessé à l'autre
partie semblable de façon à détecter les différences de taille ou de forme. Exemple : une dépression
sur le crâne de la victime devrait amener le secouriste à soupçonner une fracture du crâne ; un
enfoncement de la cage thoracique s'accompagne habituellement de côtes cassées.
- Les renseignements fournis par la victime sont habituellement exacts. Parfois, la victime d'une
fracture a entendu ou senti l'os se casser.
- la douleur et la sensibilité sont habituellement des signes fiables de fracture. On peut localiser
l'emplacement d'une fracture fermée en appuyant délicatement le long de l’os ; cette façon de
procéder est utile lorsqu'il n'y a pas d'autres signes plus évidents de fracture.
- L'incapacité d'utiliser un membre est un bon signe de fracture. La victime d'une fracture du bras ou de
la jambe ne pourra pas marcher ni utiliser son bras, mais on ne doit pas lui demander d'essayer de le
faire uniquement pour vérifier s'il y a vraiment fracture. La victime d'une fracture est portée à protéger
la partie blessée. Par exemple, si elle a subi une fracture du bras, elle essaiera de le tenir dans la position
la plus confortable possible.

3. Luxations
La luxation est le déplacement d'une extrémité osseuse faisant partie d'une articulation. Elle s'accompagne
de lésions des ligaments ou des tissus mous périphériques. Les articulations le plus fréquemment luxées
sont celles des épaules, des coudes, des doigts, des hanches et des chevilles. Les signes de luxation sont
habituellement les mêmes que ceux d'une fracture. Les principaux sont :
- Douleur dans l'articulation
- Déformation de l'articulation
- Perte de mouvement et douleur au moment de toute tentative de bouger l'articulation

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4. Entorses
Les entorses sont des lésions des ligaments qui se produisent lorsqu'une articulation est tordue ou étirée au-
delà de sa course normale. L'entorse à la cheville, par exemple, résulte d'une torsion subite du pied sous le
poids du corps. Les entorses se produisent habituellement à la cheville et au genou.
Les signes et symptômes d'entorses graves sont souvent semblables à ceux des fractures et des luxations ; c'est
pourquoi on les confond parfois. Les luxations s'accompagnent presque toujours d'une déformation de
l'articulation, ce qui n'est pas le cas des entorses. Les autres signes d'entorses sont les suivants :
- Douleur pendant le mouvement
- Enflure
- Décoloration
Remarque : Étant donné que les luxations et les entorses présentent les mêmes signes que les fractures et que
le secouriste ne possède pas la formation ou le matériel nécessaires pour poser un diagnostic précis, il doit
traiter toutes les lésions aux os et aux articulations comme s'il s'agissait de fractures.

Articulation Entorse Entorse + Fracture Luxation


normale

II. CONDUITE A TENIR


Si, à la suite d'une chute ou de tout autre traumatisme, le blessé se plaint d'un membre, de la colonne
vertébrale ou du bassin, il faudra penser avant tout à la possibilité d'une fracture, d'une luxation ou d'une
entorse.
Trois problèmes se posent alors :
1° Les premiers soins ;
2° Le transport du traumatisé du lieu de l'accident à l’infirmerie du navire ;
3° Le traitement à l'infirmerie.
A. PREMIERS SOINS SUR LES LIEUX DE L'ACCIDENT.
Le premier geste à faire en arrivant auprès d'un traumatisé peut être d'arrêter une hémorragie, de faire une
réanimation respiratoire par bouche-à-bouche ou un massage cardiaque externe. Ces problèmes d'extrême
urgence étant réglés, deux cas se présentent :
1. Le blessé est conscient.
Se renseigner sur le siège des douleurs. Parfois la fracture est évidente (cuisse ou jambe
déformée). Ne jamais chercher la mobilité anormale au niveau d'un os.
Il faut toujours considérer que la zone douloureuse est fracturée, le diagnostic d'entorse ou de luxation
ne pouvant être fait avec certitude sans radiographie.
Avant de placer le blessé dans une gouttière qui va permettre son transport à l'infirmerie, il faut
immobiliser les membres douloureux dans des attelles.
IMMOBILISATION DES MEMBRES INFÉRIEURS.
a. Genou, jambe, cheville.
Choisir l'attelle gonflable prévue pour l'immobilisation de l'ensemble du membre et comportant à sa
partie basse un orifice pour la chaussure qui peut être ainsi laissée en place (voir fig. 1).
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Glisser l'attelle dégonflée sous le membre. Pour cela, demander à un aide de tirer sur le pied vers le bas,
dans l'axe du membre, en le soulevant très légèrement.
Fermer la fermeture éclair, dévisser l'embout du gonfleur, gonfler l'attelle avec la bouche.
Attention danger : II ne faut pas créer un garrot par une pression excessive de gonflage : le blessé ne
doit pas avoir de fourmillement ni d'engourdissement du pied, sinon il faut d égonfler
progressivement l'attelle jusqu'à la disparition de ces troubles.
A défaut d'attelle gonflable, utiliser la gouttière en treillis métallique, bien matelassée, qui servira à
immobiliser le blessé ou des attelles de fortune.

Fig.1 Attelle gonflable

82
Attelles de fortune

b. S’il s'agit d'une fracture de cuisse.


On peut se contenter d'une solidarisation du membre fracturé à l'autre membre inférieur par des
courroies ou des bandes. Le membre sain servira ainsi d'attelle.
Mais cette immobilisation de fortune est insuffisante.
L'utilisation d'une attelle gonflable type Thomas modifiée est bien préférable. Prenant appui sur le
bassin, elle permet en même temps une traction sur le pied qui est indispensable pour soulager le blessé.
IMMOBILISATION DES MEMBRES SUPERIEURS
On peut utiliser des moyens de fortune, comme une planche matelassée de coton.
Le moyen le plus simple consiste à attacher le membre supérieur contre le thorax qui servira d'attelle. Pour
cela, plier le coude à angle droit, l'avant-bras reposant transversalement sur la région de l'estomac.
Attacher ensuite le membre par des bandes, des serviettes, des courroies, etc. A ce niveau, les attelles
gonflables ne sont pas indispensables et peuvent être dangereuses. Il est conseillé de les éviter. Il est
préférable de laisser dépasser les doigts afin de contrôler leur coloration et leur sensibilité.

Attention danger. L'attelle ne doit pas faire garrot. Il faut donc vérifier que les ongles continuent à se
décolorer à la pression (pouls capillaire). Si ce n'était pas le cas, ou si le blessé se plaignait de
fourmillements dans les doigts, desserrer les bandes.

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84
IMMOBILISATION DU RACHIS CERVICAL (Colonne vertébrale au niveau du cou)
Cette immobilisation est fondamentale en présence d'une douleur du cou. Il y a, en effet, un risque
immédiat de mort subite ou de paralysie définitive si le cou est mobilisé, en particulier s'il est fléchi.
Un aide tire doucement sur la tête vers le haut dans l'axe du corps : glisser autour du cou une minerve
en plastique réglable, fermer la minerve par l'adhésif type Velcro . À défaut d’une minerve homologuée,
se servir d’une minerve improvisée.

RECHERCHE D'UNE FRACTURE DE LA COLONNE VERTÉBRALE (dorsale ou lombaire).


Par l'interrogatoire qui révèle des douleurs : au moindre doute, considérer qu'il existe une fracture et,
surtout, ne pas retourner le malade pour l'examiner. Le laisser à plat sur le dos ou le placer
prudemment dans cette position et l'installer sur la gouttière Bellisle avec 3 aides.
Ce n'est qu'après immobilisation des membres et du rachis cervical, s'il existe le moindre signe à leur
niveau, que le blessé pourra être installé dans une gouttière qui va permettre son transport à
l'infirmerie.

2. Le blessé est inconscient (mais son cœur bat et il respire).


En attendant la gouttière,
- il faut l’installer à plat ventre, légèrement sur le côté, pour éviter l'asphyxie par chute de la
langue ou vomissements. C'est la position dite de sécurité.
- Immobiliser les fractures présumées, comme dans le cas d'un malade conscient.
- Immobilisation du cou par minerve plastique car le blessé peut avoir une lésion du rachis cervical.
Il est prudent d'installer cette minerve avant de placer le blessé en décubitus ventro-latéral (en PLS), à
condition que cela ne fasse pas perdre plus de quelques secondes. Si on ne dispose pas immédiatement
de la minerve, le blessé sera installé en position ventro-latérale pendant qu'un aide maintiendra une
traction douce sur la tête dans l'axe du corps, évitant tout mouvement de flexion-extension. La
rotation latérale de la tête sera douce, lente, progressive et limitée.
Tourné, sur le côté, les bras fléchis au niveau du coude, une jambe fléchie au niveau du genou pour éviter
que le malade ne roule sur la face. Les vêtements ont été desserrés au cou et à la taille et le dentier a été
retiré.

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B. LE TRANSPORT DU LIEU DE L'ACCIDENT A L'INFIRMERIE A BORD.
Le transport d'un blessé du lieu de l'accident jusqu'à l'infirmerie ou jusqu'au local qui en tiendra
lieu est un acte important dont peut dépendre la vie du sujet, notamment s'il est atteint d'un
traumatisme vertébral, d'une fracture grave ou de toute autre affection susceptible d'entraîner un
état de choc.
Il faut procéder avec la plus extrême douceur. Si le navire est au port, il est souvent sage d'attendre
l'arrivée d'une ambulance et du personnel spécialisé.
Les transports à l'intérieur d'un bâtiment se font dans la gouttière Bellisle, gouttière parfaitement
adaptée au transport dans les coursives et les échelles.
1. Installation d'un blessé conscient.
Elle ne pose pas de problème si le blessé ne présente qu'une fracture de jambe immobilisée par une
attelle gonflable. Elle demande beaucoup de précautions si le blessé est suspect de fracture de la
colonne vertébrale. Dans ces conditions, il faut 4 hommes pour installer le blessé dans la gouttière.
(Stage).
2. Installation d'un blessé inconscient.
Il sera installé rapidement dans la gouttière Bellisle, en position normale, la gouttière étant
retournée dès que possible afin que le blessé ait la face tournée vers le sol.
Dans les échelles, il devra être engagé la tête toujours du côté du bas de l'échelle.
C. LE TRAITEMENT A L'INFIRMERIE.
Dès l'arrivée à l'infirmerie :
- s'il s'agit d'une fracture de cuisse ou du bassin ; ou
- s'il s'agit d'un sujet présentant plusieurs fractures probables, il faut mettre en route un
traitement préventif ou curatif du choc (sur avis médical).
Tout membre traumatisé et douloureux doit être considéré
comme fracturé. Il faut :

1. Calmer la douleur.
Si la douleur est très vive, ou s'il existe une vaste plaie associée :
- faire une injection intramusculaire d’un antalgique (Dolosal).
Ne pas dépasser 2 injections par 24 heures.
Si la douleur est modérée :
- donner 2 comprimés antalgiques, puis 1 comprimé à la demande, jusqu'à 5 ou 6 par jour.
2. Traiter les plaies.
S'il y a une plaie du membre traumatisé : il s'agit peut-être d'une fracture ouverte. Le danger
d'infection est grand.

3. Maintenir une immobilisation rigoureuse (Stage)


D. ÉVACUATION
Elle sera assurée en principe par du personnel spécialisé. Si elle se fait par hélicoptère, utilisation de la
gouttière hélitreuillable dans laquelle le blessé sera fixé après immobilisation des fractures par des
attelles gonflables ou autres procédés qui ont déjà servi pour le transport à l'infirmerie.

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Fig. 3 : immobilisation sur un panneau de bois d’une victime d’une fracture de la colonne vertébrale

Immobilisation d’une victime à l’aide d’une Gouttière Bellisle

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LES PLAIES
1. Définition - Signes
La plaie est une lésion de la peau, revêtement protecteur du corps, avec une atteinte possible des tissus
situés dessous. Elle est qualifiée de :
• plaie simple, lorsqu’il s’agit d’une petite coupure superficielle, d’une éraflure saignant peu ;
• plaie grave du fait :
- d’une hémorragie associée ;
- d’un mécanisme pénétrant : objet tranchant ou perforant, morsures, projectiles…
- de sa localisation : thoracique, abdominale, oculaire ou proche d’un orifice naturel ;
- de son aspect : déchiqueté, écrasé…
2. Causes
La plaie est généralement secondaire à un traumatisme, elle est provoquée par une coupure, une éraflure,
une morsure ou une piqûre.
3. Risques
Les risques d’une plaie, suivant son importance et sa localisation, peuvent être à l’origine d’une
aggravation immédiate de l’état de la victime par hémorragie ou par défaillance de la respiration.
Elle peut être aussi à l’origine d’une infection secondaire dont la plus grave est le tétanos.
Le tétanos est une maladie très grave, parfois mortelle. Seule la vaccination antitétanique, effectuée tous
les 10 ans chez l’adulte ou 5 ans chez l’enfant, protège de cette maladie.

4. Principes d’action
Le sauveteur doit identifier la gravité de la plaie afin d’adopter une conduite à tenir adaptée.

5. Conduite à tenir
• Evaluer la gravité de la plaie, puis…
… face à une plaie grave :
- ne jamais retirer le corps étranger (couteau, morceau de verre…) ;
- installer en position d’attente et sans délai la victime :
▪ assise en présence d’une plaie au thorax ;
▪ allongée, jambes fléchies en présence d’une plaie de l’abdomen ;
▪ allongée, yeux fermés en demandant de ne pas bouger la tête en présence d’une plaie à l’œil ;
• allongée dans tous les autres cas ;
• protéger de la chaleur, du froid ou des intempéries ;
• appeler les secours et appliquer les consignes ;
• réconforter la victime en lui parlant régulièrement et en lui expliquant ce qui se passe ;
• surveiller la victime.

… face à une plaie simple :


• se laver les mains à l’eau et au savon ;
• nettoyer la plaie en rinçant abondamment à l’eau courante, avec ou sans savon, en s’aidant d’une
compresse si besoin pour enlever les souillures ;
• désinfecter à l’aide d’un antiseptique, éventuellement ;
• protéger par un pansement adhésif ;
• vérifier l'existence d’une vaccination antitétanique en cours de validité ;
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• conseiller de consulter un médecin :
- en l’absence de vaccination antitétanique valide ;
- en cas d’apparition dans les jours qui suivent de fièvre, d’une zone chaude ; rouge, gonflée ou
douloureuse.

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LES BRÛLURES ET LES GELURES
A. LES BRÛLURES
1. Brûlures du revêtement cutané
La gravité d'une brûlure dépend :
• De sa profondeur :
➢ la brûlure du premier degré est une atteinte superficielle marquée par une sensation de
cuisson et une rougeur. Elle guérit simplement.
➢ La brûlure du deuxième degré se présente sous la forme de phlyctènes (bulles plus
ou moins étendues contenant du liquide, couramment appelées « cloques ») ou
d'exulcérations avec des décollements cutanés.
➢ La brûlure du troisième degré est une carbonisation avec formation d'une escarre dure.

Notons que le froid, appliqué immédiatement, peut être une aide contre la douleur et diminuer la
profondeur de la brûlure : devant une brûlure étendue, on peut arroser abondamment avec de l'eau
propre et froide (inférieure à 20 °C) ; sur une brûlure localisée on peut appliquer des glaçons.
• De sa surface :
➢ à partir du deuxième degré, si la surface brûlée atteint ou dépasse 15% de la surface
corporelle, la brûlure nécessite des soins minutieux et une hospitalisation le plus
rapidement possible. C'est une urgence absolue.
L'estimation de la surface brûlée se fait de façon pratique par la règle des 9 :
tête et cou, 9 %;
membres supérieurs, 9 % chacun ;
membres inférieurs, 18 % chacun ;
Tronc, face antérieure 18%
tronc, face postérieure, 18 %
périnée et organes génitaux, 1 %.

Traitement : la brûlure du premier degré ne nécessite aucun traitement, sinon la prise d'aspirine
ou de paracétamol et de boissons.
A partir du deuxième degré, toute brûlure nécessite des soins précis :
si la brûlure est de faible étendue (moins de 15 %), il faut la protéger de la surinfection
par un pansement : biogaze ou pommade Flammazine recouverte de compresses stériles et d'une
bande velpeau. Le pansement est à renouveler tous les jours. S'il s'agit des doigts, il faut veiller à ce
qu'ils soient séparés dans le pansement ;
si la brûlure est étendue, l'hospitalisation est indispensable :

si l'évacuation peut être immédiate, ne rien faire sinon calmer la douleur par une injection
intramusculaire de Dolosal et envelopper le brûlé dans un drap propre,
si l'évacuation est retardée mais peut se faire en 1 à 2 heures au plus : calmer la douleur par du
Dolosal, envelopper le brûlé dans un drap propre, et, s'il ne vomit pas, le faire boire abondamment :
eau sucrée, bouillon salé, eau bicarbonatée (bicarbonate de soude : 4 grammes par litre d'eau).
Ne déshabiller le brûlé que si ses vêtements sont imbibés de liquide bouillant ou de produits corrosifs
90
ou continuant à se consumer,
Si l'évacuation ne peut se faire avant plusieurs heures, un traitement visant à éviter le choc et
les conséquences de la déshydratation doit être mis en œuvre :
a) Déshabiller le brûlé avec précaution,
b) Rincer ses brûlures avec du sérum salé isotonique,
c) Mettre en place une perfusion veineuse.

APRÈS AVOIR DEMANDÉ UNE CONSULTATION RADIO ET APPRÉCIÉ L'ÉTENDUE DE LA BRÛLURE PAR LA
RÈGLE DES 9, LE TRAITEMENT, EN ATTENDANT L'ÉVACUATION, PEUT SE SCHÉMATISER AINSI :
1° Traitement des 24 premières heures :

On applique la règle d'Evans pour déterminer la quantité à perfuser (quantité/millilitre) :

Quantité/millilitre par 24 heures = (2 x % de surface brûlée x poids du sujet en


kilogramme) + 2 000 millilitres.

Par exemple pour un sujet de 70 kilogrammes brûlé à 50 %, la quantité à perfuser en 24 heures


sera de : (2 x 50 x 70) + 2 000 = 9 000 millilitres, soit 9 litres.
En ce qui concerne la nature des produits à perfuser, on fera la répartition suivante :

• soluté macromoléculaire (Plasmagel). 1/3, soit 3 litres dans l'exemple précédent ;


• soluté alcalin (bicarbonate de sodium à 14 pour mille), 1/3, soit 3 litres dans l'exemple
précédent ;
• solutés électrolytiques, 1/3, soit 3 litres dans l'exemple précédent ; ainsi répartis :
— soluté glucose à 5 % = 2 litres,
— soluté isotonique de chlorure de sodium = 1 litre.

Ces différents flacons de perfusion seront passés en les alternant et en appliquant en gros la règle
suivante :

• la moitié dans les 8 premières heures,


• l’autre moitié dans les 16 heures restantes.
Cette réanimation médicale sera surveillée en contrôlant le volume urinaire qui ne doit pas être
inférieur à 50 millilitres par heure. Des chiffres inférieurs à cette valeur devraient faire augmenter la
vitesse de la perfusion, ce qui peut entraîner un volume de perfusion supérieur à celui initialement
calculé.

2° Le 2 e jour :

La quantité à perfuser est d'environ les 2/3 de celle effectivement perfusée le premier jour.
On ajoutera la prise par la bouche de potassium (par exemple Kaleorid : 4 comprim és par jour) si le
volume d'urine est satisfaisant.

3° A partir du 3e jour
On essaiera de relayer la voie veineuse par la voie orale.

91
d) Renouveler 2 à 3 fois par jour l'injection intramusculaire de Dolosal si le sujet
continue à souffrir.
• De plus, quelle que soit l'étendue de la brûlure, une injection de rappel d'anatoxine
antitétanique doit être pratiquée (voie sous-cutanée).
• Enfin un traitement antibiotique sera institué pour éviter la surinfection.

2. Particularités de certaines brûlures


2.1 Brûlures électriques
Elles sont particulièrement graves car les lésions sont souvent très profondes. Le traitement général
est le même que précédemment, mais il faut connaître la possibilité :
• d’arrêt cardiocirculatoire nécessitant une réanimation d’urgence : bouche-à-bouche et
massage cardiaque.
• de lésions secondaires vasculaires à type de thromboses), cardiaques à type de trouble
du rythme ou d'infarctus, ou rénales ; ces lésions pouvant apparaître plusieurs jours après la
brûlure.
2.2 Brûlures chimiques
Elles sont également souvent profondes car elles évoluent tant que le produit responsable n’est
pas éliminé ou neutralisé.
Le geste essentiel consiste en un grand lavage doux et prolongé (30 minutes au moins) avec de grandes
quantités d'eau après avoir déshabillé la victime surtout si les vêtements contiennent des produits
corrosifs. Le traitement général de réanimation (perfusion) ne diffère pas de celui appliqué aux
brûlures thermiques.
Cas particulier du phosphore : il a à la fois une action thermique, chimique et toxique. Il faut arrêter
sa combustion en appliquant des pansements humides.
3. Brûlures de la face
Elles sont laissées à l'air, enduites si possible d'une bonne couche de pommade Flammazine et
recouvertes simplement d'une gaze stérile. En cas de brûlure par des produits caustiques, faire un
lavage à l'eau.
4. Brûlures du globe oculaire
▪ Les brûlures par flammes : les brûlures par flammes des paupières accompagnent les brûlures
de la face, le traitement en est le même.
▪ Les brûlures par produits chimiques peuvent être gravissimes.
Les brûlures par les produits alcalins (soude, potasse, chaux) sont plus dangereuses et plus
insidieuses que celles produites par les produits acides.

• Conduite à tenir :
Dans les secondes qui suivent la projection d'un produit chimique, quel qu'il soit, procéder
à un lavage abondant et prolongé (5 minutes) du globe oculaire à l'eau douce, et cela, si
possible, directement sous un robinet ;
Puis faire allonger le malade ;
administrer une injection intramusculaire de Dolosal;
faire une anesthésie locale du globe en instillant entre les paupières à plusieurs reprises, à
quelques minutes d'intervalle, 1 à 2 gouttes de collyre Novésine
écarter les paupières ;
92
renouveler le lavage du globe pendant 5 à 10 minutes avec de l'eau douce, ou mieux avec du
sérum physiologique stérile, en demandant au malade de remuer son œil dans toutes les
directions pour éliminer au maximum le produit toxique. Si le produit toxique est solide,
poursuivre le lavage jusqu'à élimination de toutes les particules de produit, s'aider au besoin
d'un petit rouleau de coton ou d'une pince stérile ;
instiller dans l'œil un collyre au sulfate neutre d'atropine à 1 %, puis un collyre antibiotique :
Rifamycine;
pansement oculaire ;
mettre en œuvre la procédure d'évacuation d'extrême urgence.
B. LES GELURES
Les lésions locales causées par le froid se divisent en deux catégories : les engelures et les gelures.
1. Les engelures
Les parties le plus souvent touchées par les engelures sont les oreilles, le nez, les mains et les pieds. L'engelure se
manifeste progressivement : d'abord, la peau rougit, puis, à mesure que l'exposition au froid se prolonge, la
peau prend une coloration grise ou tachetée de rouge, en particulier aux lobes des oreilles, aux joues et sur le
bout du nez. Les parties touchées s'engourdissent à cause d'une circulation du sang réduite. Lorsque le
refroidissement se poursuit, la victime perd toute sensation et la peau devient cireuse.
❖ Le traitement
Il consiste à réchauffer graduellement la partie touchée en l'immergeant dans de l'eau tiède (39,4 à 41,7 °C,
ou 103 à 107 °F). En outre, on doit protéger la zone gelée contre tous dommages additionnels. On doit
également enlever délicatement tout ce qui est de nature à serrer comme les chaussures, les bas ou les gants.
Il va sans dire que si les pieds sont touchés, la victime ne doit pas marcher. Assécher soigneusement et
entièrement la partie touchée pour prévenir tout nouveau refroidissement par évaporation.
Les boissons chaudes comme le thé et le café peuvent améliorer l'état général et le confort de la victime, le
café est particulièrement indiqué puisqu'il stimule l’organisme et aide à la dilatation des vaisseaux sanguins.
Souvent, lorsque la partie touchée commence à dégeler, la victime ressent une douleur assez intense qui justifie
l'administration de médicaments. Lorsque la partie affectée est complètement dégelée, il faut la bouger pour
stimuler la circulation. Il faut éviter toute pression sur la partie affectée et la couvrir d'un pansement stérile
sec.

La victime doit s'abstenir de fumer car le tabac cause la constriction des vaisseaux sanguins et, par conséquent,
nuit à la circulation.

2. Les gelures
Les gelures sont beaucoup plus graves que les engelures. À l'instar du refroidissement général du corps,
elles constituent une véritable urgence. Les tissus gelés se reconnaissent par leur couleur blanche ou cireuse ;
l'épiderme est dur au toucher. Les tissus sous-cutanés sont habituellement touchés et peuvent même être
complètement détruits. Il faut hospitaliser la victime sans délai. Entre-temps, la garder au sec, la réchauffer.
Procéder si troubles cardio ventilatoires à une ranimation ventilatoire et / ou cardiaque.

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CHAPITRE 7

ACCIDENTS DIVERS

1- ELECTROTRAUMATISME
2- COUP DE CHALEUR
3- INTOXICATIONS PROFESSIONNELLES,
4- ALCOOLISME
5- MORSURES ET PIQÛRES VENIMEUSES
6- TROUBLES MENTAUX
7- SOINS AUX NAUFRAGES

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L’ELECTROTRAUMATISME
1. Généralités sur l’électricité
- L’électricité est une forme d’énergie mobile circulant le long de conducteurs métalliques ou stockée
dans des accumulateurs ou des condensateurs.
- Les accidents d’origine électrique portent le nom d’électrotraumatisme.
- L’accident électrique qui entraine la mort porte le nom d’électrocution
- Les autres manifestations portent le nom d’électrisation.
- Dans un électrotraumatisme, la victime joue accidentellement le rôle d’un conducteur. La gravité
sera proportionnelle à l’intensité, à la tension du courant, à la durée du phénomène, à l’âge et à
l’état de santé du sujet, mais inversement proportionnelle à la résistance du corps de la victime.
Celle-ci peut d’ailleurs varier de 1000 à 100 000 ohms en fonction des individus, du fait de
l’épaisseur de leur peau ou de son humidité naturelle.

La mort intervient presque toujours par fibrillation cardiaque lorsque l’intensité du courant qui traverse le
corps atteint 100 milliampères.

2. Les causes
Les accidents électriques sont provoqués par :
➢ Des appareils électriques défectueux (lampes, baladeuses, fer à repasser …)
➢ Des installations électriques défectueuses (généralement du fait d’installateurs incompétents)
➢ Des imprudences de manipulations
➢ La foudre.

3. Les signes de l’électrotraumatisme


L’électrotraumatisme se traduit par deux types d’accidents :
- Le choc électrique
On distingue deux cas selon l’intensité du courant :
➢ Une simple secousse sans gravité
➢ Des contractions musculaires avec projection du corps de la victime (cas favorable) et
possibilités d’atteintes secondaires de l’appareil locomoteur (plaies, fractures) ; ou placage
du corps de la victime sur le conducteur électrique. Il peut alors se produire le phénomène
de tétanisation musculaire qui atteint l’ensemble des muscles de l’individu y compris ceux
de la respiration et du cœur. Au niveau du cœur, cela provoque une fibrillation cardiaque.

A l’examen, la victime peut être consciente, pâle, angoissée, respirant vite avec un pouls
accéléré. Elle peut aussi être engourdie, courbatue, polytraumatisée ; ou être inconsciente et
faire un arrêt cardio respiratoire.

- Les brûlures électriques : elles sont toujours graves, plus ou moins profondes, de formes variables,
en carte géographique, à bords nets, ne saignant jamais (électrocoagulation). Leur surface est dure
et grisâtre.
4. Conduite à tenir
- Dégagement de la victime : le sauveteur devra toujours s’isoler pour ne pas s’électrocuter lui-
même. L’isolement devra être d’autant plus important que la tension en cause est élevée.
- Il faut couper le plus tôt possible le courant au niveau de l’interrupteur

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- Si ce dernier est inaccessible, le sauveteur s’isolera du sol au moyen d’une planche ou de chiffon
secs ou de tas de journaux et il écartera la victime du conducteur au moyen d’un bâton sec ou
d’une planche. Il ne doit jamais utiliser d’objets métalliques tels qu’une tige de fer par exemple.
❖ Les soins
Ils ne doivent être prodigués qu’à une victime dégagée du conducteur.
- Victime consciente
Demander un avis médical et surveiller le blessé
- Victime inconsciente mais respirant
• Libérer les voies aériennes supérieures
• Mettre en position latérale de sécurité
• Demander un avis médical et surveiller la victime attentivement
• Donner de l’oxygène en inhalation si possible
- Victime en arrêt cardio respiratoire
• Dégager les voies aériennes supérieures
• Mettre en œuvre les manœuvres habituelles de réanimation, ventilation ou bouche à
bouche
• Poursuivre ces manœuvres jusqu’à l’arrivée des secours spécialisés
• Les brûlures électriques sont toujours graves et doivent être traitées en milieu
médical spécialisé, en attendant, le sauveteur emballera les brûlures après les avoir
refroidir à l’eau

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LE COUP DE CHALEUR
1- DEFINITION
Le coup de chaleur est une hyperthermie qui survient dans des circonstances variées (travailler au soleil
ou dans une salle surchauffée, non aérée), à l’effort musculaire intense ou chez une personne au repos.
C’est un accident grave qui peut être mortel, s’il n’est pas pris en charge précocement.
Lorsque le coup de chaleur est provoqué par une exposition prolongée au soleil, on parle d’insolation.

2- SIGNES OU MANIFESTATIONS
Au cours d’un effort musculaire, la fatigue, les vertiges, les maux de tête, les nausées, les crampes au
niveau des jambes, la diarrhée ou des troubles de comportements qui surviennent brutalement,
constituent les signes annonciateurs d’un coup de chaleur.

Devant ces signes, l’on doit arrêter l’activité.


Lorsque le coup de chaleur est déclaré :
- le sujet peut être pâle avec une peau froide et humide ou avec une peau rouge et sèche
- la température est supérieure à 39°C ou à 40°C
- le sujet peut être inconscient
- agitation et convulsions
- perturbation de la fonction cardio – ventilatoire.

3- CONDUITE A TENIR
- Transporter la victime dans un endroit frais et ventilé ou climatisé si possible
- Mettre la victime au repos dans la position où elle se sent le mieux
- Asperger d’eau fraîche ou à défaut avec une serviette mouillée sur la tête, la nuque, la racine des
membres, le thorax.
- On peut aussi envelopper la victime dans un drap froid et mouillé
- Si la victime est consciente, et ne vomit pas, lui faire boire de l’eau froide par petite gorgées
- Réaliser un bilan de la victime, lui prendre la température et effectuer les gestes de secours qui
s’imposent
- Demander un avis médical et respecter les conseils donnés
- Surveiller attentivement la victime (détresse circulatoire) et réconforter la victime jusqu’au au
relais.
4- PREVENTION
Elle est facile, possible et indispensable pour éviter les complications du coup de chaleur :
- au niveau de la tenue vestimentaire, se couvrir légèrement (vêtement de toile de couleur clair,
lâche et ample, en coton) ; protéger la tête du soleil
- éviter une exposition prolongée à la chaleur et au soleil surtout aux heures très chaudes
- boire de l’eau fréquemment au cours de l’activité
- faire des pauses fréquentes
- ne pas oublier que l’interaction alcool – chaleur excessive (coup de Bambou), est néfaste.

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INTOXICATIONS PROFESSIONNELLES ET EMPOISONNEMENTS
1. DEFINITION
Une intoxication ou un empoisonnement est le résultat de l’action d’une substance toxique qui pénètre
dans l’organisme. Elle ou il provoque des atteintes viscérales uniques ou multiples, entrainant des
perturbations au niveau des grandes fonctions physiologiques. Ces atteintes peuvent ainsi mettre en jeu le
pronostic vital ou laisser des séquelles de gravité variable.
2. CLASSIFICATION
On peut classer les diverses intoxications en fonction du mode de pénétration du toxique dans l’organisme.
Ainsi, on a :
- Les intoxications par ingestion : le poison est avalé et absorbé par le tube digestif (aliments
contaminés, médicaments, produits à usage industriel …)
- Les intoxications par inhalation : le poison pénètre par les voies respiratoires et est absorbé dans
l’organisme par les poumons (gaz toxiques : (oxyde de carbone, anhydride carbonique, solvants,
mazout), aérosols, fumées).
- Les intoxications par contact cutané ou par absorption : le poison pénètre dans l’organisme à
travers la peau saine (produits industriels)
- Les intoxications par voies parentérales ou par injection : il s’agit d’intoxication suite à une injection
directe intraveineuse, intramusculaire ou sous-cutanée de médicaments ou de substances toxiques.
3. DIAGNOSTIC DE L’INTOXICATION
En principe, l’intoxication comporte trois stades : latent, actif et tardif.
❖ Stade latent
Il s’agit de l’intervalle qui s’écoule entre le moment où le toxique pénètre dans l’organisme et celui où
se manifestent les premiers signes ou symptômes (sensations). En général, ils surviennent peu de
temps après l’exposition, mais plusieurs heures peuvent aussi se passer, dans certains cas avant qu’ils
apparaissent.
❖ Stade actif
Les signes d’intoxication sont alors manifestes. Comme ils sont les mêmes pour de nombreux produits
chimiques, il faut appliquer un traitement général. Les symptômes généraux de l’intoxication sont les
suivants :
- Mal de tête
- Nausée et vomissements
- Somnolence
- Modification du comportement mental
- Inconscience
- Convulsions
- Douleurs

Les signes d’une intoxication grave sont les suivants :


- Pouls faible et rapide
- Coloration grise ou bleue de la peau
- Respiration très difficile
- Période d’inconscience prolongée.

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❖ Stade tardif
Dans la plupart des cas, les signes et symptômes disparaissent au bout de quelques heures, surtout
quand l'exposition n'a été que de courte durée, mais ils peuvent persister pendant plusieurs heures ou
même plusieurs jours lorsqu'elle s'est prolongée, que le produit chimique est très toxique ou que la
quantité absorbée est importante. L'état du patient peut alors s'aggraver par suite de complications dont
les plus courantes sont l'asphyxie, la bronchite, la pneumonie, l'œdème pulmonaire, l'insuffisance
cardiaque, le collapsus cardiovasculaire, l'insuffisance hépatique ou l'insuffisance rénale.

4. TRAITEMENT DES INTOXICATIONS ET EMPOISONNEMENTS


4.1 Toxiques inhalés
Bon nombre de produits chimiques dégagent des vapeurs susceptibles d’irriter les poumons et
d’occasionner des difficultés respiratoires et aussi des symptômes tels qu'une toux et une sensation de
brûlure dans la poitrine.
Les gaz tels que l'anhydride carbonique et l'oxyde de carbone qui sont inodores, peuvent également être
toxiques, surtout dans un espace clos, parce qu'ils se substituent à l'oxygène contenu dans l'air et dans le
sang.

Traitement
• Evacuez immédiatement l’intoxiqué à l'air libre.
• Desserrez ses vêtements et dégagez les voies respiratoires,
• S'il a cessé de respirer, pratiquez le bouche-à-bouche.
• Si le cœur a cessé de battre, pratiquez un massage cardiaque. Si l'intoxication est due à l'oxyde de carbone
ou à un autre gaz, administrez-lui de l'oxygène dès que la respiration spontanée est rétablie.
• Faites-le s'aliter, pendant 24 heures au minimum, jusqu'à ce qu'il soit entièrement rétabli.
• Ce genre d'intoxication peut donner lieu à des complications : grande difficulté à respirer, crachats
spumeux (œdème pulmonaire), pneumonie et bronchite.
Ne donnez pas de morphine à un gazé.

4.2 toxiques ingérés


Pour la plupart, ils exercent leurs effets nocifs sur l'estomac et les intestins et provoquent des haut-le-cœur,
des vomissements (parfois sanglants), une douleur abdominale, des coliques et, par la suite, une diarrhée.
L'arsenic, le plomb, les champignons vénéneux, certaines baies, les aliments souillés ou en décomposition
font partie de ces toxiques. Les symptômes sont particulièrement graves dans les cas d'intoxication dus à des
produits corrosifs (acides, alcalis ou désinfectants) qui provoquent des brûlures très douloureuses aux lèvres
et à la bouche.
Certains produits toxiques ingérés n'irritent pas l'estomac et l'intestin, mais leurs effets généraux se font
sentir graduellement après leur absorption par le sang. Leur action sur le système nerveux peut entraîner la
perte de conscience et la mort. On peut citer à cet égard les divers types de comprimés de sédatifs ou les
analgésiques pris en trop grande quantité, de même que l'abus de l'alcool, celui-ci devenant alors un toxique
aigu.

Traitement
Déterminez autant que possible la nature du toxique. Interrogez la victime si elle est consciente, car elle
pourra généralement répondre malgré la douleur qu'elle ressent. Si elle est inconsciente, une bouteille ou
un emballage trouvé à proximité pourra vous fournir la réponse. Ne perdez pas de temps à identifier le
toxique. Il est bien plus important de commencer tout de suite le traitement.
Ne faites pas vomir la victime.
99
Si elle est consciente, faites-lui prendre un sachet de charbon activé dans un demi-litre (500 ml) d'eau.
Si elle est inconsciente, mettez-la dans la position latérale de sécurité et :
• pratiquez la respiration artificielle si elle a cessé de respirer
• massez le cœur s'il a cessé de battre ;
• NE LUI FAITES RIEN AVALER ;
• si elle ne reprend pas connaissance, demandez un AVIS MÉDICAL PAR RADIO.
En cas d'intoxication par l'acide cyanhydrique (acide prussique), si la victime respire et que son pouls bat,
versez une ampoule de nitrite d’amyle sur un mouchoir ou un morceau de tissu propre et faites-lui inhaler
la vapeur en le plaçant sous son nez.

Tant que la victime n'est pas remise, il faut la garder au chaud au lit.

4.3 Toxique par contact cutané


Les substances toxiques peuvent agir de deux façons sur la peau :
• par contact direct provoquant une rougeur et une irritation et, dans les cas graves, des brûlures cutanées
• par absorption à travers la peau intacte entraînant l'apparition de symptômes généraux tels que
somnolence, faiblesse et, rarement, perte de conscience.
Traitement
• Enlevez immédiatement les vêtements et les chaussures souillés.
• Lavez pendant dix minutes au moins à grandes eaux tièdes les parties de la peau touchées par le produit
chimique ; continuez pendant dix minutes encore s'il en reste des traces.
• En cas de brûlure, traitez comme indiqué dans le cours sur les brûlures
• Si les brûlures sont graves et étendues, demandez un AVIS MÉDICAL PAR RADIO.
❖ Contact oculaire
Les projections de nombreuses substances, notamment les produits chimiques liquides et les vapeurs de
certaines d'entre elles, font rougir les yeux et les irritent. Le traitement doit être immédiat.
Maintenez les paupières ouvertes et rincez copieusement, aussi rapidement que possible, l'œil avec de l'eau
douce, cela pendant 10 minutes.
Si vous n'êtes pas sûr que le produit chimique ait été complètement éliminé, poursuivez le lavage pendant
10 minutes encore. Si la victime souffre beaucoup, il vous faudra peut-être lui immobiliser de force la tête.
Toutes les quatre heures, faites avaler à la victime deux comprimés de paracétamol, jusqu'à ce que la
douleur se calme.
Demandez un AVIS MÉDICAL PAR RADIO.

4.4 intoxication parentérale


- Faire le bilan rapide de la victime de façon à mettre rapidement en œuvre les moyens de
réanimation en de dépression cardio respiratoire. Si ceux-ci ne sont pas nécessaire, mettre la
victime en PLS (Position Latérale de Sécurité) après s’être assuré de la liberté des voies
aériennes supérieures.
- Recueillir le maximum d’informations
- Demander un avis médical par Consultation par radio

100
5. PREVENTION DE L’INTOXICATION
Connaitre les mesures de sécurité essentielles et les appliquer strictement, savoir reconnaitre aussi les
marques conventionnelles apposées sur les produits dangereux, voilà qui est d'une grande importance pour
la prévention de l'intoxication de ceux qui sont appelés à manipuler ces produits.
Pour manipuler certains d'entre eux, il peut être nécessaire de porter des vêtements de protection (par
exemple un tablier, des bottes, des gants en caoutchouc ou en plastique) et des appareils de protection
respiratoire (à air comprimé ou à adduction d'air) qui devront se trouver à bord, sur les lieux de travail, et
être régulièrement contrôlés, nettoyés ou changés. A proximité des mêmes lieux, doivent être prévues des
installations idoines pour les ablutions.

Les cales et les espaces clos où des vapeurs et gaz toxiques peuvent s'accumuler doivent être bien aérés.
Avant d'y pénétrer et pendant la manutention de la cargaison, ils seront contrôlés au moyen d'un
détecteur de gaz (à l'exclusion d'un explosimètre). Les espaces servant à entreposer des marchandises
dangereuses seront décontaminés, si nécessaire, avant ou après usage.

Les marchandises dangereuses ne doivent pas être arrimée ou entreposées à proximité d'autres produits (en
particulier les denrées alimentaires) qui, par contact, pourraient eux-mêmes provoquer des maladies ou des
accidents (intoxication).

101
L’ALCOOLISME
1. Définition
L’alcoolisme ou « syndrome de dépendance à l’alcool » se caractérise par la perte de liberté pour un
sujet de s’abstenir d’alcool et, à plus ou moins long terme, par la survenue de nombreuses
complications somatiques et psychiques (alcoolopathies), voire même sociales.
Le degré alcoolique (quantité d’éthanol absolu pour 100 ml) des boissons consommées, les
circonstances de consommation (à jeun, au cours d’un repas …) et les caractéristiques du
consommateur (sexe, âge, corpulence …) font varier les effets de l’alcoolisation mais les risques sont
toujours importants et les conséquences graves.

2. Actions de l’éthanol sur l’organisme

2.1 Circuit de l’alcool dans l’organisme


- Absorption très rapide de l’alcool au niveau de l’estomac et du début de l’intestin grêle :
passage dans le sang en 15 à 30 mn si le sujet est à jeun et 30 à 60 mn en présence d’aliments
- Après passage dans le sang (éthylémie), l’alcool diffuse dans tous les organes (foie, cœur,
cerveau, reins …)
- Ensuite, élimination lente de l’alcool au niveau du foie (oxydation de 90 à 95% de la quantité
absorbée en 8 à 10h) ainsi que par l’air expiré, la sueur et l’urine pour les 5 à 10% restants.
2.2 Effets de l’éthanol sur l’organisme
a) En cas d’intoxication alcoolique aigüe (résultat de l’absorption d’une dose relativement
importante de boisson alcoolique dans un temps court)
- Dès 0,30 g/L : troubles visuels, légère excitation et ralentissement des réflexes (d’où le risque
d’accidents)
- De 0,5 g/L à 1,5g/L : euphorie avec apparition progressive de l’ivresse (perte du contrôle des
réactions, mauvaises estimation des vitesses et des distances)
- De 1,5 g/L à 3 g/L : incoordination, confusion mentale, dysarthrie, troubles de l’équilibre,
diplopie et agressivité.
- De 3g/L à 5g/L : risque de coma éthylique
- Au delà de 5g/L : risque de mort.
b) En cas d’intoxication alcoolique chronique
• Sur l’appareil digestif
- L’alcool attaque les muqueuses de l’œsophage et de l’estomac provoquant des inflammations qui
se transforment en ulcérations
- Stomatite (inflammation de la langue)
- Cirrhose (durcissement du foie)
- Pancréatite
- Risques de cancers des voies aérodigestives
• Sur l’appareil circulatoire
- L’alcool attaque les globules blancs du sang, chargés de lutter contre les microbes
- L’action de l’alcool est néfaste sur le cœur qui s’enrobe de graisse et sur les artères qui deviennent
dures et cassantes : c’est l’athérosclérose qui peut provoquer la mort subite
- Altération de l’hématopoïèse (baisse de la production des globules rouges)

102
• Sur le système nerveux
- L’alcoolique confirmé tremble, les troubles de la vue sont fréquents.
- Troubles du comportement (colère, brutalité, baisse de la raison, folie)
• Au niveau des glandes endocrines
- Hypothyroïdie
- Déficit de sécrétion des glandes sexuelles
2.3 Facteurs favorisant l’apparition de l’alcoolisme
- Les facteurs socioculturels jouent un rôle important : habitudes familiales ou d’un groupe (milieu
professionnel, loisirs) ; fausses croyances sur les propriétés supposées de l’alcool
- Les facteurs psychologiques concourent à l’abus d’alcool : anxiété, stress professionnel, état
dépressif)
- Les facteurs économiques interviennent : drogue peu chère
- Une prédisposition génétique a été mise en évidence dans certains cas
2.4 Traitement
Le traitement a deux objectifs :
- Traiter les complications somatiques et psychiques de l’alcoolisme : mesures diététiques,
pansements gastriques, apports vitaminiques, antalgiques, sédatifs et parfois traitement
chirurgicaux.
- Permettre au malade d’arrêter la consommation d’alcool (cure de désintoxication)

103
LES MORSURES ET PIQÛRES
1. Généralités : Morsures d'un animal
Ces morsures peuvent provoquer des éraflures, des dilacérations et des plaies par perforation, et partant des
infections bactériennes, dont le tétanos, ainsi que la rage.

Il faut bien les laver (sans les brosser) à l'eau et au savon puis éliminer toute trace de savon avant de les
tamponner avec une solution à 1 % de cétrimide (antiseptique). Ensuite, recouvrez la plaie d'un pansement et
assurez-vous auprès du patient qu'il est protégé contre le tétanos. Si au bout d'une heure ou plus, le patient
ressent des élancements dans la plaie, appliquez-lui le traitement antibiotique type.

2. Morsures de serpent
De nombreux serpents sont inoffensifs, mais il en existe trois groupes de serpents venimeux, à savoir :

• le cobra, le mamba, le cobra cracheur d'Afrique, etc. ;


• les vipères ;
• les serpents de mer très venimeux du Pacifique et de l'Océan indien.
Les serpents peuvent se trouver à terre ou cachés dans la cargaison, mais il est rare qu'ils mordent un homme
sans avoir été provoqués ou dérangés. Même en ce cas, les crochets ne peuvent en général traverser les
chaussures qui assurent ainsi une bonne protection.

Sauf celle d'un serpent de mer, qui ne provoque pas de réaction locale, mais des douleurs musculaires
généralisées, la morsure occasionne une enflure et une douleur localisées.

Si la quantité de venin injectée est importante, il en résultera un choc, des palpitations, une gêne respiratoire,
un collapsus et parfois des convulsions. La coagulation peut être retardée. Ces symptômes apparaissent 15 à 60
minutes après la morsure.

Traitement général.
Peur et crainte d'une mort soudaine, telle est la réaction normale de quiconque est mordu par un serpent. Or,
ainsi qu'il ressort des recherches faites, l'empoisonnement est rarement grave, et la mort tout à fait
exceptionnelle. Il faut donc, avant tout, rassurer la personne mordue. Pour atténuer la douleur, donnez-lui des
comprimés d'acide acétylsalicylique (aspirine).
Si elle vomit, empêchez-la d'inhaler ses vomissures, en la plaçant au besoin dans la position du patient
inconscient. (PLS)

Si le serpent est tué, servez-vous d'un bâton pour le jeter dans un récipient afin qu'il puisse être identifié par
la suite. N'essayez jamais de trouver ou de tuer un serpent, car il pourrait mordre encore. Ne touchez pas un
serpent mort, car sa tête peut encore se détendre une heure après.

Traitement spécifique.
Si le patient est mordu à terre ou dans un port, transportez-le immédiatement à l'hôpital. Dans les autres
cas, demandez un AVIS MEDICAL PAR RADIO, décrivez si possible le serpent et expliquez la nature de la morsure.
Si c'est la main, le bras, le pied ou la jambe qui est mordu, le mieux sera de nettoyer immédiatement la plaie
avec de l'eau et du savon, de la recouvrir d'un pansement stérile et d'entourer celui-ci, en amont de la
morsure, d'une bande de crêpe large et bien serrée, mais pas trop. Vous pouvez aussi panser et bander tout le
membre ; celui-ci sera bougé le moins possible pour ne pas diffuser le venin.

104
Extraire le venin de la plaie par succion est à déconseiller, car on risque d'aggraver l'hémorragie et d'infecter la
plaie tout en s'empoisonnant soi-même. Une succion vigoureuse et fréquemment répétée peut cependant
être utile dans les cas de morsure au visage et au corps où l'immobilisation n'est pas possible. La personne qui
suce le venin doit immédiatement le recracher.

Si l'œil est atteint par le venin d'un cobra cracheur, lavez-le abondamment à l'eau.

3. Piqûre de méduse
Nager dans des eaux infestées de méduses n'est guère raisonnable. En cas de contact avec les organes urticants
d'une méduse, il faut racler de la peau les tentacules et l'humeur visqueuse, puis la passer à l'alcool pour
tuer les vésicules non déchargées. Ne la frottez pas avec les mains ou un chiffon humide, car cela aggraverait la
piqûre.

Dans les cas graves, lorsqu'il y a un collapsus rapide, pratiquez la respiration artificielle et le massage
cardiaque.

4. Morsure de poisson venimeux


Ces poissons, qui se trouvent dans la plupart des eaux tropicales, surtout aux alentours des îles du Pacifique et
de l'Océan indien, portent de longs piquants recouverts de tissus sécrétant du venin, dont la piqûre cause
une douleur locale intense et parfois atroce.

Si possible, plongez la partie touchée dans de l'eau aussi chaude que le patient peut le supporter. La douleur
s'atténue en l'espace de quelques secondes. Pour prévenir la formation de cloques, retirez rapidement le
membre de l'eau, puis replongez-le dedans quand la douleur revient (c'est-à-dire, en général, au bout d'une
trentaine de minutes). Si la partie touchée (visage ou tronc) ne peut être ainsi traitée dans l'eau chaude,
infiltrez de la lidocaïne dans la plaie.

5. Piqûre d'abeille, de guêpe, de frelon ou de fourmi


Elle est souvent douloureuse et donne parfois lieu à un gonflement considérable. Dans la gorge, elle peut
entraîner une obstruction respiratoire ; si le gonflement vous paraît grave, envoyez le patient à l'hôpital lorsque
vous vous trouvez dans un port.

Si le dard est encore dans la plaie, essayez de le retirer. Si une partie en dépasse à la surface de la peau,
pressez l'endroit, en partant de la base, entre les ongles des pouces pour faire sortir le poison. Lavez l'endroit
avec l'eau d'une tasse dans laquelle vous aurez fait dissoudre une cuillerée à café de bicarbonate de soude. Si
le patient a été piqué dans la bouche ou dans la gorge, donnez-lui cette solution à boire et faites-lui sucer un
cube de glace.

Certaines personnes sont très sensibles à ces piqûres. Dans leur cas, des symptômes allergiques, y compris un
collapsus rapide, peuvent se manifester très vite.

6. Morsure humaine
Comme la bouche grouille de bactéries pouvant être nuisibles, une morsure humaine est parfois à l'origine
d'une grave infection. Se mordre soi-même la langue ou la lèvre est cependant bien toléré.

Traitez une telle morsure comme les autres plaies et surveillez-la attentivement au cas où elle s'infecterait.
Aucun traitement antitétanique n'est nécessaire, l'agent causal de cette maladie n'existant pas dans la
bouche de l'homme.

105
LES TROUBLES MENTAUX AIGUS
1. Définition
Selon l'Organisation Mondiale de la Santé, les troubles mentaux sont un ensemble vaste et varié de
« problèmes de santé mentale » — qui surviennent lorsqu'un individu ne peut « se réaliser, surmonter les
tensions normales de la vie, accomplir un travail productif et contribuer à la vie de sa communauté »— et
qui sont généralement caractérisés par une certaine combinaison de pensées, d'émotions, de
comportements et de relations avec les autres considérés comme anormaux selon les croyances et les
normes de la culture d'appartenance.
2. Causes
Les troubles mentaux peuvent être causés par de multiples facteurs et sources, avec une prévalence des
déficits de l'enfance. Au demeurant les facteurs peuvent être génétiques, physiques, psychologiques ou
environnementaux; des vulnérabilités génétiques peuvent être liées à des évènements environnementaux
stressants.
3. Classification
Parmi les principales maladies mentales, on distingue:
➢ Les psychoses : elles provoquent une rupture de la communication avec le monde réel. Le
malade cesse de construire sa vie en relation avec l’extérieur et il s’enferme dans un monde
propre à lui, impénétrable, inaccessible à l’entendement.
➢ Les névroses : elles sont définies comme des troubles mentaux ressentis par le sujet comme des
phénomènes indésirables ou inacceptables, lui étant étrangers et ne faisant pas partie
intégrante de sa personnalité.
➢ Les maladies neuro psychiatriques
➢ Les arriérations mentales (retard mental)
➢ Les troubles du caractère et de la personnalité
4. Signes d’alerte
Une méfiance et une irritabilité inhabituelles sont les symptômes ordinaires de la maladie mentale. Il est parfois
très difficile de savoir si la personne en question n'est qu'un ronchonneur ou un solitaire, ou si elle est
mentalement malade.
Il n'y aura guère de doute, certes, si elle croit entendre des voix alors qu'elle est seule ou voir des personnes
décédées depuis longtemps, mais il sera plus difficile d'en décider lorsque ses propos pourraient correspondre à
la réalité, si elle déclare par exemple que ses heures supplémentaires ne lui sont pas payées parce que son
chef ne l'aime pas ou qu'il la traite de manière discriminatoire du fait de son appartenance à une minorité
religieuse.
Parfois, sans aucune raison apparente, cette personne est silencieuse et comme absente, se déplace très
lentement ou maladroitement, paraît ahurie ou préoccupée et incapable d'exécuter des ordres ou de
répondre à des questions. Quand elle parle, ses propos paraissent étrangers à ce qui se passe autour d'elle. Elle
peut même, encore qu'elle ne soit pas réellement dans un état de stupeur ou de coma, rester assise ou
couchée sans bouger pendant de longs moments et ne pas s'intéresser à la nourriture.
5. Diagnostic
Diagnostiquer une maladie mentale est une tâche qui exige de grandes connaissances et beaucoup de
compétences. Tout ce qu'il est possible de faire en mer, c'est de se rendre compte de l'état du malade, de
prendre la situation en main et, à la première occasion, de confier le patient à quelqu’un de compétent, ce
qui ne va pas tout seul quand il est irrationnel, suicidaire ou même violent. Il faudra peut-être beaucoup de
temps et d'efforts pour y parvenir.
106
6. Comment se comporter avec un malade mental ?
Abordez-le avec calme et gentillesse, prenez-le tel qu’il est, car la situation à laquelle il doit faire face est des
plus réelles pour lui. Témoignez-lui votre intérêt amical en lui parlant de ses sentiments et de ses problèmes.
Donnez-lui l'impression que vous faites de votre mieux pour le comprendre. Ne le contredites pas, ne discutez
pas avec lui, aussi Irrationnels que puissent être ses propos, car cela pourrait l'inciter à se replier encore plus sur
lui-même, voire à laisser cours à son agressivité. Si vous le jugez nécessaire, réconfortez-le et offrez-lui votre aide.
Essayez de vous renseigner sur d'éventuels épisodes antérieurs de même nature. Surtout, soyez calme, amical
et compatissant.

7. Maladies mentales fréquemment rencontrées en mer


En mer, les trois types de maladies mentales auxquels on peut avoir affaire sont l'anxiété, la dépression et la
folie manifeste.

7.1 L’Anxiété
Le tourmenté, l'anxieux est en général conscient de son état d'esprit, mais il est incapable de faire face à la
situation dont procède son anxiété. Vous l'aiderez beaucoup en l'encourageant à vous faire part de ses
problèmes. Ecoutez-le avec compréhension. Il est possible que votre opinion et votre bon sens l'amènent à
considérer les choses sous un autre jour. Peut-être ne peut-il plus dormir ou ne mange-t-il plus.
N'oubliez pas que l'anxieux est sujet à dépression et qu'il faut en tenir compte.
7.2 La Dépression
Deux cas sont normalement à envisager. Dans le premier, la dépression est due à une cause évidente, par
exemple le décès d'un proche ou d'un ami intime ; dans le second, il n'y a pas de cause apparente.
Dans les deux cas, les symptômes sont plus ou moins les mêmes et vont de l'affliction à la tentation suicidaire,
avec tous les stades intermédiaires. L'état émotif du patient peut varier du jour au lendemain. Il se peut qu'il
dorme mal, qu'il se réveille au petit matin et ne puisse se rendormir. Morose, voire renfrogné, il se replie sur
lui-même et ne parle que quand on lui adresse la parole. Lui faire dire ce qu'il ressent est difficile, car il est
plongé dans son malheur et veut qu'on le laisse tranquille. Quand il est seul, il lui arrive de fondre en larmes.
Essayez de l'interroger avec tact afin de mieux pouvoir comprendre à quel degré de dépression il en est.
Si la dépression s’accentue, demandez immédiatement un AVIS MÉDICAL PAR RADIO.

❖ Comment faire face à l'éventualité d'un suicide


Ne laissez jamais seul, bien que ce soit difficile à réaliser, quelqu'un de profondément déprimé ou qui parle
ou menace de se suicider. Enfermez-le dans une cabine et gardez-le sous surveillance. Ne le laissez pas monter
sur le pont pour qu'il ne puisse se jeter par-dessus bord. Accompagnez-le partout, même aux toilettes où la
porte doit rester entrebâillée. Eloignez tout médicament, de même que les ficelles, les cordages et les objets
pointus ou tranchants (rasoirs, couteaux, miroirs, bouteilles, etc.). Ne lui laissez qu'une cuillère pour manger.

7.3 La Folie manifeste (psychose aiguë)


II faut beaucoup s'occuper d'une personne manifestement folle et partir du principe que son comportement est
imprévisible au point qu'elle peut à tout moment, souvent à l’improviste et sans provocation, devenir violente
ou suicidaire. Si vous observez des signes de maladie mentale grave, donnez immédiatement un sédatif au
patient et gardez-le sous surveillance étroite. Au début, il ne faut l'approcher qu'à deux. Ces précautions
sont indispensables si l'on ne veut pas risquer de se faire blesser.

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SOINS AUX NAUFRAGES
1. Nécessité d’un entrainement du personnel
En cas de sinistre en mer, si la priorité première est d’abandonner le navire ; survivre après l’abandon
et se faire repérer dans les plus brefs délais par des éventuels sauveteurs, reste pour les sinistrés, une
équation à multiple inconnues dont la résolution est très aléatoire.
En effet comment survivre quand on est perdu au milieu d’un océan pendant plusieurs jours ?
Comment survivre dans des conditions difficiles et surtout, quand on est sans grands moyens ? Ce sont
là des questions majeures qui préoccuperont tous les naufragés.

C’est pourquoi survivre en pleine mer ne doit pas s’improviser pour les professionnels de la mer, cela
s’apprend. Les professionnels de la mer sont donc invités à se former et à s’entrainer régulièrement
aux techniques de survie en mer et ce pendant toute leur carrière de marins. Cela leur permettra d’être
toujours prêts à faire face à toute situation de sinistre.

2. Survie dans une embarcation de sauvetage


Survivre dans une embarcation est l’une des plus dures épreuves auxquelles, l’on puisse être confronté,
car cela signifie se débattre contre toutes les forces élémentaires à l’œuvre en mer, aller jusqu’à la
limite de ses possibilités physiques et surtout surmonter la peur, l’hystérie et le désespoir. Dès que les
opérations d’évacuation sont achevées ou même avant, il faut imposer dans l’embarcation la hiérarchie
qui régnait à bord du navire.
L’embarcation doit être placée sous le commandement d’un homme (patron) responsable du sort
(moral, sécurité, état physique et soins médicaux) de l’équipage et des autres occupants.

C’est donc au patron de l’embarcation qu’il incombe de rationner l’eau, les aliments et les fournitures
médicales et même de décider quand lancer les signaux de détresse.

3. Problèmes médicaux se posant dans l’immédiat à bord d’une embarcation


3.1. Traumatismes
Il s’agit notamment de blessures parfois graves avec une forte hémorragie et des fractures. En cas
d’hémorragie, le premier réflexe reste l’arrêt immédiat de celle-ci par compression.
Quant aux fractures, elles devront être traitées avec délicatesse selon les techniques de secourisme
avant une prise en charge médicale.

3.2. Personnes sauvées de la noyade


Si elles n’ont pas passé trop de temps dans l’eau, leur température n’ayant ainsi pas trop
anormalement baissé, les personnes se rétabliront en général spontanément.
Mais en cas de difficultés respiratoires, le bouche à bouche et au besoin, un massage cardiaque seront
pratiqués immédiatement sur les victimes.

Il vaut mieux ne pas essayer de leur faire dégorger l’eau avalée, ce qui est en général peu indiqué ou
inutile, sauf si leur estomac en est dilaté et que cette dilatation gène la ventilation et la circulation
sanguine.

3.3. Hypothermie généralisée


L’hypothermie généralisée ou abaissement de la température du corps en dessous de la normale (37°C)
est l’une des principales causes de décès des survivants d’un naufrage.
La victime d’une pâleur cireuse, tremble, est plus ou moins consciente et en état de choc. Elle est
fréquemment atteinte d’une rigidité musculaire généralisée.

108
Très souvent, on ne meurt pas d’hypothermie seule, mais par noyade à cause de l’état de faiblesse
qu’elle provoque.

Face à une victime en hypothermie, il faut d’abord appliquer les techniques de réanimation si elle est
inconsciente et ne respire pas, puis procéder à son réchauffement : la déshabiller en la bougeant le
moins possible et la recouvrir d’une couverture de survie.

Ne jamais frictionner ou masser la peau. Cependant, on peut proposer des boissons chaudes seulement
si la victime est vraiment consciente.

3.4. Facteurs émotifs


Ce sont la peur, l’angoisse, l’hystérie, l’anxiété, le désespoir qui peuvent gravement affecter le moral
des naufragés au point d’entrainer leur mort plus tôt que les circonstances ne le permettent. Un moral
au beau fixe des naufragés est donc nécessaire pour leur survie.
Le facteur le plus important après un sinistre, est en occurrence la volonté de vivre.

Des survivants ayant commis toutes les erreurs inimaginables, mais déterminés à sauver à tout prix leur
vie ont échappé à la mort dans bien des cas.

3.5. Le mal de mer


C’est un mal, aussi appelé mal des transports. Il se caractérise par un manque d’appétit, des nausées,
des vertiges et des vomissements. Pour le prévenir, il faut éviter d’être trop passif, éviter de manger
des aliments lourds à digérer ou de prendre des excitants comme le café ou l’alcool.
Il faut au contraire rester allonger s’il n’y a rien à faire, grignoter régulièrement pour ne pas rester le
ventre vide, boire beaucoup d’eau.

Par ailleurs, il existe également des médicaments pour à la fois prévenir et traiter le mal de mer.

3.6. L’insolation
L’insolation est l’ensemble des troubles (maux de tête, vomissement, somnolence) lié à une exposition
prolongée au soleil.
Sous quelque latitude que ce soit, l’insolation est l’un des principaux risques auxquels les survivants
sont exposés en pleine mer. Selon l’exposition et les moyens dont la victime dispose pour se protéger,
elle peut être atteinte de brûlures du 1er, 2è, ou 3è degré. Au début, l’insolation se caractérise en
général par l’apparition d’une rougeur, d’un œdème et d’une sensibilisation de la peau. Elle peut
s’accompagner d’une douleur locale, de fièvre, de nausée, de vomissement, de diarrhée, de débilité ou
même de prostration.

Pour s’en prémunir, il faut rester habillé et rester à l’abri, éviter de regarder directement le soleil ou ses
rayons réfléchis dans l’eau, porter des lunettes de soleil toute la journée durant.

Outre ces précautions évidentes, une bonne couche d’agent filtrant solaire protégera toutes les parties
du corps exposées à un soleil de plomb.

3.7. Hydratation et nutrition


Si les secours tardent à venir, il sera de plus en plus difficile de maintenir l'hydratation et la nutrition à un
niveau convenable à bord de l'embarcation de sauvetage. La nourriture est moins indispensable que l'eau,
mais les vivres se ramènent souvent, en tout et pour tout, à des bonbons qui ne fournissent qu'une petite
quantité d'énergie et qui sont surtout utiles pour raffermir le moral des survivants affamés.

109
A la faible ration d'eau potable qu'emporte une embarcation de sauvetage peut venir s'ajouter celle que
procure l'alambic solaire ou l'appareil de dessalement dont elle est parfois équipée.

Les survivants ayant passé quelque temps dans l'eau ou ayant avalé de l'eau de mer ont très soif, aussi faut-il
leur donner un peu à boire. A partir du second jour, à peu près un demi-litre d'eau est nécessaire par jour
et par personne. Sous les tropiques, pour autant que la réserve d'eau soit suffisante, il faut augmenter
cette ration pour compenser les pertes dues à la transpiration.

110
CHAPITRE 8

DECES A BORD

1. ASSISTANCE A L'AGONISANT
2. CAUSE DU DECES
3. MOMENT DU DECES
4. CONSERVATION OU ENSEVELISSEMENT

111
DECES A BORD
1. Assistance à l’agonisant
A quelque stade qu'il en soit, il est toujours possible de prêter assistance à un mourant. Quand la mort est
inéluctable, veillez à lui épargner des souffrances, entourez-le de soins, préservez et respectez sa dignité d'être
humain, et à l'approche de la fin, réconfortez-le par votre présence et votre compassion afin qu'il puisse mourir
l'esprit et le corps en paix, sans souffrir moralement ou physiquement. S'il souffre un peu, donnez-lui toutes les
3 à 4 heures 2 comprimés d'acide acétylsalicylique ou de paracétamol. En cas de comportement insolite, de
confusion mentale ou d'angoisse cf. cours sur les maladies mentales.
2. Signes de la mort
Ne tenez pas le trépas pour acquis tant que des tiers et vous-même n'aurez pas relevé les signes qui en
témoignent.

2.1 Cessation des battements du cœur :


Vous ne sentez et n'entendez pas de pulsations. Appliquez l'oreille sur le côté gauche de la poitrine, près du
mamelon, et écoutez attentivement. Si vous n'êtes pas sûr de votre fait, commencez par une personne vivante
afin de pouvoir comparer. Pour vous assurer de l'arrêt de la circulation, entourez d'un lien serré l'un des
doigts : si le sujet est mort, il restera blanc ; s'il est en vie, il bleuira. Une pression exercée sur un ongle ou
une lèvre les fait blanchir ; ils reprennent leur couleur normale quand la pression cesse.
Aucune modification n'apparaît chez le sujet mort.
2.2 Arrêt de la respiration
Approchez votre oreille droite du nez et de la bouche. Vous ne sentirez aucun souffle et ne verrez aucun
mouvement de la poitrine ou de l'abdomen. De même, si vous approchez un miroir du nez et de la bouche,
rien ne se passera, alors qu'il s'embuerait dans le cas d'un sujet vivant.
2.3 aspect cadavérique
La peau pâlit, les yeux deviennent vitreux, les pupilles se dilatent, elles ne se contractent pas sous l'effet
d'une vive lumière.
Tels sont les signes immédiats de la mort ; les signes ultérieurs sont les suivants :
2.4 Rigidité cadavérique
Due à la rigidité des muscles, elle commence en général 3 ou 4 heures après la mort (ce laps de temps varie
dans une certaine mesure en fonction de la température ambiante) et peut durer 2 ou 3 jours. Elle est
particulièrement perceptible à la mâchoire, au coude, au genou, etc.
2.5 Lividité cadavérique
Le sang est soumis à l'action de la pesanteur. Si le mort est couché sur le dos, il s'amassera dans les parties
basses et des taches rosées ou violacées ressemblant à des contusions apparaîtront sur le dos et la face
postérieure des membres. Cette "lividité cadavérique" permet de deviner dans quelle position le corps se
trouvait après la mort.
2.5 Opacification de la cornée
La partie transparente de l'œil (cornée) devient opaque une quinzaine d'heures après la mort.
2.6 Décomposition
2 à 3 jours après la mort s'installe la décomposition, dont le signe précoce, celui qui atteste à coup sûr la réalité
de la mort, est une coloration verdâtre de l'abdomen (facilement visible chez les personnes de peau
blanche ou claire).

Bien qu'aucun de ces signes ne soit probant par lui-même, ils ne laissent, pris ensemble, subsister aucun
doute. Attention à la mort apparente.

112
3. Cause du décès
II est indispensable d'essayer de déterminer cette cause, qui peut être :
• naturelle, par exemple une maladie ;
• accidentelle ou non, dans le cas d'une blessure.
Si le sujet est tombé malade à bord, les notes concernant la nature et l'évolution de la maladie, ainsi que le
traitement appliqué, seront soigneusement conservées afin de pouvoir répondre par la suite à d'éventuelles
demandes de renseignements. De même, en cas de lésions, il faut en élucider les circonstances et les noter. Les
résultats, de même que les dossiers médicaux, seront soigneusement mis à l'abri, au cas où il faudrait les
fournir ultérieurement, car il est toujours possible, même en l'absence de circonstances suspectes ou
permettant apparemment de conclure à un meurtre, qu'une expertise médico-légale soit demandée. Au cas
où ces circonstances seraient insolites ou inconnues, ou si l'éventualité d'un acte criminel n'était pas à écarter,
une autopsie devrait être pratiquée par un médecin légiste.

4. Moment du décès
La date et l'heure de votre examen, ainsi que les indications ci-dessous, seront utiles pour fixer
approximativement le moment du décès.
Touchez le corps, de préférence avec le dos de la main et des doigts. Les parties recouvertes de vêtements sont-
elles plus chaudes que les autres ? Si possible, prenez la température avec un thermomètre ordinaire enfoncé
de 5 cm dans le rectum. Vérifiez si la rigidité cadavérique s'est installée.

5. Conservation ou ensevelissement du corps


5.1 Conservation du corps en attendant l’enterrement ou l’autopsie
En attendant l'autopsie ou l'enterrement, il faut autant que possible conserver le corps dans le meilleur état
possible, par égard aussi pour les proches du défunt, après l'avoir soigneusement lavé et séché. Coiffez-le,
nettoyez les ongles, allongez les bras et les jambes, croisez les mains sur les cuisses, liez les chevilles pour
joindre les pieds. A l'aide d'une pince, insérez un gros tampon de coton dans l'anus. Introduisez une
sonde dans la vessie pour qu'elle puisse se vider ; à défaut, liez la base de la verge. Introduisez dans chaque
narine un tampon de coton hydrophile. Si vous approchez d'un port, placez le corps dans une baignoire
emplie de glace et d'eau ; sinon, mettez-le dans un sac et gardez-le dans un réfrigérateur ou une
chambre froide.

5.2 Ensevelissement en mer


Si rien ne vous incite à penser qu'il y a eu malveillance, si, pour une raison ou une autre, il n'est pas
possible de garder le corps, ou si la famille le demande, le mort pourra être enseveli en mer. Dans ce cas,
il suffira de le poser sur une surface plane, d'allonger les bras et les jambes, de croiser les mains sur les
cuisses, de brosser les cheveux et de dégager le front, de laver le visage et d'entourer la tête d'un
bandeau noué sur le haut pour maintenir les mâchoires fermées.

113
CHAPITRE 9

LES PETITS SOINS

1- UTILISATION DU MATERIEL DE SOINS D’URGENCE


2- NOTIONS D’ASEPSIE ET STERILISATION
3- INJECTIONS
4- PANSEMENTS ET BANDAGES

114
UTILISATION DU MATERIEL DE SOINS D’URGENCE

A. UTILISATION D’UNE BOUTEILLE D’OXYGENE


1. Indications
L'oxygène s'administre systématiquement chez une victime qui présente une détresse vitale et dans les
autres cas sur indication médicale.
2. Matériel
2.1 La bouteille d'oxygène

Capot

Détendeur débitmètre

Poignée

Corps de la bouteille

Fig. 1 : La bouteille d’oxygène

2.2 L'autonomie
L'autonomie de la bouteille dépend :
• De la quantité d'oxygène disponible, déterminée par la pression qui règne à l'intérieur
de la bouteille et par le volume en eau de la bouteille ;
• De la consommation en oxygène, c'est à dire du débit administré à la victime.

Quantité d'oxygène (litre) = Pression (bar) x Volume en eau de la bouteille (litre)

Autonomie (min) = Quantité d'oxygène (litre) / débit (litre / min)

Ne pas attendre que la bouteille soit complètement vide pour la changer (c'est à dire, lorsque l'aiguille
est dans la partie inférieure de la zone rouge).

3. Réalisation
1. Ouvrir la bouteille en tournant lentement le robinet d'ouverture.
2. Brancher soit :
- Le tuyau d'oxygène du masque à inhalation ou de la réserve à oxygène de
l'insufflateur, sur l'olive de sortie.
- Le respirateur automatique, sur la prise normalisée à 3 crans.
3. Ouvrir progressivement le robinet (en passant par les débits intermédiaires) sans
jamais forcer. Lors de l'utilisation avec un tuyau d'oxygène branché sur l'olive, régler le
débit d'oxygène à administrer à la victime. (Ce débit doit rester à zéro si l'oxygène est
115
utilisé avec un dispositif alimenté par la prise normalisée à 3 crans).
4. Lors de l'utilisation de la prise normalisée 3 crans, aucun réglage de débit n'est
nécessaire.
5. Après chaque utilisation :

- Débrancher le tuyau, le respirateur ou le réseau ;


- Ramener le débitmètre à zéro (débit de zéro l/min).
- Fermer la bouteille ;

B. UTILISATION D’UN INSUFFLATEUR MANUEL


1. Indications
Le secouriste réalisera de préférence une ventilation artificielle à l'aide d'un insufflateur manuel si la
victime ne respire plus ou si la fréquence respiratoire est inférieure ou égale à 6 mouvements par
minute. Les méthodes orales de ventilation artificielle ne sont utilisées que si le secouriste est seul et sans
matériel ou si le matériel à disposition est défaillant.
2. Matériel
L'insufflateur manuel (fig. 5) permet de réaliser une ventilation artificielle. Il est actionné par la main du
secouriste. Seuls les insufflateurs manuels avec ballon auto-remplisseur sont utilisés par les secouristes.

Fig.5 : Insufflateurs manuels

3. Pratique de l'insufflation
• Choisir un masque de taille adaptée au visage de la victime.
• Connecter le masque au ballon auto-remplisseur ;
• Placer et maintenir à l'aide d'une main le masque sur le visage de la victime ;
• Avec l'autre main, empaumer le ballon dans sa partie centrale et le comprimer
progressivement en rapprochant les doigts.
• Regarder la poitrine. Dès qu'elle commence à se soulever, le volume insufflé est
suffisant.
• Lâcher le ballon tout en maintenant le masque. La poitrine de la victime s'abaisse alors
que l'air sort de ses poumons.
• Appuyer sur le ballon une nouvelle fois et ainsi de suite pour obtenir une ventilation
artificielle efficace

116
C. UTILISATION D’UN DEFIBRILLATEUR AUTOMATIQUE EXTERNE (DAE)
1. Indications
Le DAE est utilisé au cours de la RCP chez toute victime adulte ou enfant.
Trois conditions doivent être présentes pour débuter la RCP et utiliser le défibrillateur
automatisé externe :
1. La victime est inconsciente.
2. La victime ne respire pas.
3. La victime ne présente pas de signe de circulation (absence de pouls carotidien).
2. Matériel
Le DAE est un appareil capable :
• D'analyser l'activité électrique du cœur de la victime ;
• De reconnaître une anomalie grave du fonctionnement du cœur à l'origine de l'arrêt
cardiaque ;
• De se charger automatiquement ;
• De délivrer (défibrillateur entièrement automatique - DEA) ou d'inviter le secouriste à
délivrer (défibrillateur semi-automatique - DSA) au travers du thorax une quantité
d'énergie d'origine électrique afin de resynchroniser l'activité électrique cardiaque
(choc électrique).

3. Réalisation
La mise en fonction s'effectue en 5 étapes :
- Mettre en marche l'appareil
- Préparer la victime et connecter les électrodes

- Délivrer ou laisser délivrer le choc électrique


- Eteindre l'appareil et retirer les électrodes de défibrillation uniquement en présence
et à la demande du médecin des services de secours médicalisés.

117
NOTIONS D’ASEPTIE ET STERILISATION
A. ASEPSIE
L’asepsie se définit comme un ensemble de méthodes à utiliser pour empêcher les microbes de
pénétrer dans l’organisme.
1- LE LAVAGE DES MAINS
- bien se laver les mains
- bien se brosser les ongles
- se les frictionner à l'alcool
- attention aux essuie-mains pouvant être sales
- Ne jamais toucher les extrémités des instruments
- (ils doivent être posés comme les compresses stériles dans le couvercle d'une boîte flambée)

2- LES INSTRUMENTS
❖ Soit pratiquer le flambage :
a) avec de l'alcool à brûler.
- Mettre les instruments dans un plateau
métallique ( l e couvercle de la boîte) avec une faible quantité
d'alcool à 90°.
- L'enflammer avec une allumette,
- laisser refroidir, (l'alcool doit brûler au moins 3 à 4mn)
b) avec une lampe à alcool (accessoire présent dans le coffre)
❖ . Soit pratiquer le trempage dans l'alcool à 90° : Laisser tremper en permanence l'extrémité des pinces dans l'alcool (seulement
pour les pinces à coton et à compresses)

B. STERILISATION
La stérilisation est une mesure qui consiste à détruire totalement toute vie
microbienne. Elle s’effectue par des procédés suivants : vapeur d’eau et gaz (oxyde
d’éthylène)
Pour stériliser de façon efficace des instruments, il faut :
1- Soit utiliser un autoclave pendant 30 à 45 mn.
2- Soit faire bouillir le matériel dans une casserole pendant au moins trente minutes
Cette méthode est tout de même imparfaite et irrégulière. C'est plus un moyen d'urgence et de fortune.
3- Linge
Pour obtenir du linge stérilisé ou pour un pansement d'urgence, il est possible d'utiliser un fer à repasser.

118
INJECTIONS
1. Définition
Les piqûres ou injections consistent en l'introduction de liquides ou de gaz dans l'organisme par la
voie sous-cutanée, intramusculaire, intraveineuse.

2. Injections sous-cutanées
Introduction dans le tissu cellulaire sous-cutané de solutions médicamenteuses ou de gaz destinés à
agir localement ou à être diffusés dans tout l'organisme.

2.1 Matériel.

- Seringues de Luer : 1 ml à 20 ml.


- Aiguilles : (bien aiguisées), de deux à quatre cm de longueur
- Un antiseptique : éther à 90°, teinture d'iode, mercurochrome ou alcool quelconque en cas
d'urgence : eau de Cologne, eau de mélisse, alcool de menthe ; et du coton.

2.2 Technique.
- Les préparatifs. — Asepsie : 1 ) de l'opérateur ; 2) de la région de la piqûre : face externe du bras,
région sus-épineuse, sous-claviculaire, face antéro-latérale de l'abdomen, face externe de la
cuisse.
- Monter l'aiguille sur la seringue (ne toucher que le pavillon), asepsie de l'une des extrémités de
l'ampoule, ensuite limer, ouvrier l'ampoule, aspirer la solution, rejeter l'air.
- L'injection proprement dite. — Saisir la peau entre le pouce et l'index de la main gauche,
enfoncer l'aiguille d'un coup sec perpendiculairement à la base du pli cutané d'au moins 1 cm
1/2.
- Injecter lentement, retirer l'aiguille, aseptiser l'orifice et disjoindre les plans du pertuis ainsi
formé.
- Détruire l'aiguille (mandrin) et la seringue.

2.3 Fautes à éviter.


Les fautes d'asepsie qui peuvent se traduire par l'évolution d'un abcès et qui nécessitent par
conséquent une bonne stérilisation du matériel (à l'autoclave si possible).

2.4 Divers incidents et accidents peuvent se produire.


- Etat syncopal qu'on préviendra en faisant l'injection sur le malade assis ou couché,
- Injection dans une veine (il suffira de se rendre compte de la présence du sang, en aspirant).
- Injection trop superficielle qui entraînerait des escarres.
- Rupture de l'aiguille qu'on évitera facilement avec un bon matériel.

3. Injections intramusculaires
Introduction dans l'organisme de substances qui, en injections sous-cutanées, seraient trop
douloureuses ou escarotiques, ou dont la résolution est très lente : substance huileuse.
3.1 Matériel.
Le même que pour injections sous-cutanées mais avec des aiguilles plus longues : 5 à 6 cm de
longueur et d'un calibré approprié à la viscosité de la solution à employer.

3.2 Technique
Aspirer la solution avec une aiguille différente de celle qui servira à injecter ou directement sans aiguille,
ou avec un embout spécial. On prend les mêmes précautions que pour les injections sous-cutanées,
mais en laissant une bulle d’air dans la seringue.

119
3.3 Lieu d'élection de l'injection.

— Région fessière en évitant l'émergence du sciatique, en faisant l'injection au point d'élection de


Barthélémy situé au tiers externe d'une ligne horizontale allant de l'épine iliaque antéro-supérieure à
l'extrémité supérieure du sillon inter-fessier. En pratique, on piquera au-dessus de cette ligne dans le
quadrant supéro-externe de la fesse.

3.4 L'injection proprement dite.


Après avoir tendu la peau entre le pouce et l'index de la main gauche, on enfoncera l'aiguille seule d'un
coup sec dans la profondeur du muscle. Alors, on ajustera la seringue et on aspirera pour voir si l'on
n'a pas ponctionné un vaisseau. On injectera très lentement le liquide en refoulant l'air. On retirera
l'aiguille et l'on disjoindra les plans du pertuis.

3.5 Fautes à éviter.


Les fautes d'asepsie : L'injection douloureuse en tendant la peau, en utilisant une aiguille bien
aiguisée et non rouillée, en injectant très lentement, en poussant un peu d'air à la fin de l'injection.
L'injection dans une veine ou une artère est une faute grave, à cause du danger d'embolie mortelle
ou d'escarres. On la préviendra en vérifiant toujours s'il ne vient pas de sang.
La piqûre du nerf sciatique : qu'on évitera, en suivant exactement la technique décrite.

4. Injections intraveineuses
Introduction dans la circulation générale de substances médicamenteuses, de solutions physiologiques
(sérum salé), de sérums thérapeutiques, de sang (transfusions). Elles agissent plus rapidement que
par les autres voies.

4.1 Matériel
II comprend : des seringues de dimensions variables, à frottement doux, des embouts, des
aiguilles en acier, en platine ou en nickel, ayant 2 cm de longueur, 6 à 10/ 10de mm de diamètre,
à biseau court ou moyen. Le produit à injecter, contenu dans des ampoules stérili sées. Un
antiseptique et du coton.

Le garrot : on utilisera un lien élastique : tube, ruban de caoutchouc et une pince. A défaut, le
brassard d'un appareil à mesure de tension artérielle ou une bande de toile, de gaze. On peut, en
cas d'urgence, se contenter de comprimer la veine avec la main gauche.

4.1 Technique.
A) Préparation. — Malade assis, ou mieux allongé. Il faut chois i r la veine : Chez l'adulte, veine
du pli du coude : la médiane céphalique ou, pratiquement, la veine la mieux accessible à l'aiguille
(palper la veine plutôt que la voir) ; veines du dos de la main ou du pied.
120
B) Pose du garrot. — On fixera le garrot par le nœud de rosette, ou par une pince si le lien est
élastique. On vérifiera que la circulation artérielle n'est pas interrompue en recherchant le
pouls radial. On peut augmenter la saillie des veines en faisant serrer le poing à plusieurs
reprises.

Pose de garrot

C ) L ’injection proprement dite.


- Remplir la seringue, chasser l'air,
- désinfecter la peau.
- fixer la veine, soit avec la main gauche placée sous le bras, tenant la peau entre le pouce
et les autres doigts, soit avec deux doigts en V de chaque côté de la veine, soit avec le
seul index gauche ;
- La piqûre doit être faite en deux temps ; le biseau de l'aiguille
regardant en haut. On perforera la peau au-dessus de la veine ou à
côté. On piquera la paroi veineuse qui donne une sensation de résistance particulière : le sang
arrive alors dans la seringue, on cathétérise la veine, on immobilise la seringue ;
- On enlèvera le garrot prudemment, pour empêcher l'aiguille de sortir de la veine ;
- On vérifiera qu'on est toujours dans la veine ;
- On poussera le liquide très lentement, en contrôlant de temps en temps si l'injection reste
strictement intraveineuse.
- Asepsie du point de ponction et compression légère.
- Après l'injection. Faire garder un instant la position horizontale
5. Perfusions veineuses
La perfusion est l'instillation lente, dans une veine, d'une quantité donnée de liquide. Elle peut être
continue, à demeure pendant un ou plusieurs jours, ou discontinue à un rythme variable, suivant les cas.

5.1 Matériel.
- Un jeu d'aiguilles ou de trocarts (de 12 à 24/10 de millimètre de diamètre).
- Un tuyau de caoutchouc ou de plastique de 1,50 m environ (stérilisé) muni d'un embout. Ce tuyau
est séparé en deux parties par un stilligoutte : récipient de verre qui permet de vérifier le
passage du liquide de compter le nombre de gouttes à la minute
- Ce tuyau est inséré au-dessus du stilligoutte dans une pince qui permet d'en régler l'ouverture,
donc le débit. Enfin, un récipient en verre ou en plastique contenant la solution à injecter.

- Liquide à injecter.
Il peut être constitué par une solution isotonique salée ou glucosée, ou toute autre solution
compatible avec la voie veineuse.
121
5.2 Technique.
- Ponction veineuse simple : elle est identique à celle d'une injection intraveineuse
- Le tube à perfusion aura été purgé de l'air qu'il peut contenir en laissant s'écouler un jet
continu de liquide.
- Il suffit d'adapter alors l'embout à l'aiguille et d'ouvrir plus ou moins la pince pour obtenir une
injection à la cadence désirée.

1) Tubulures ou tuyaux de caoutchouc ou de plastique :


2) Plume pour transpercer le bouchon en caoutchouc ;
3) Filtre plus stilligoutte ;
4l Pince presse tube qui permet de régler le débit ;
5) Embout plastique qui s'adapte à l'aiguille ;
6) Prise d'air avec plume pour piquer le bouchon de caoutchouc.

122
PANSEMENTS & BANDAGES

123
124
125
CHAPITRE 10

GROSSESSE ET PROBLEMES GYNECOLOGIQUES

1. MENSTRUATIONS
2. GROSSESSE
3. PERTE DE SANG EN COURS DE GROSSESSE CERTAINE OU PRESUMEE
4. GROSSESSE EXTRA-UTERINE

126
MENSTRUATION
1. Généralités
Chez la plupart des femmes en bonne santé, les menstrues communément appelées règles, durent de 3
à 6 jours et le rythme menstruel est de 28 jours, mais leur abondance et leur périodicité peuvent varier
légèrement chez une même femme. Elles s'accompagnent normalement d'un sentiment de lourdeur et
d'un léger malaise qui ne sont pas incapacitants.
Certaines femmes jeunes souffrent davantage le premier jour, se sentent faibles et ont des spasmes
coliqueux, parfois aussi des nausées et des vomissements.
Une douleur sourde et fatigante au bas-ventre et dans le dos peut aussi se faire fréquemment sentir 3 à 4
jours avant le début des règles ; à ce moment-là, elle peut ou non se calmer.
Il n'est pas rare, au demeurant, que la femme se sente tendue, qu'elle soit plus émotive et ait de la peine à
se concentrer, et ce qui peut se répercuter sur son travail. Il faut s'en rappeler quand on a affaire à une
femme souffrant de douleurs abdominales.

2. Règles douloureuses
En cas de règles douloureuses, administrer des comprimés d'acide acétylsalicylique ou de paracétamol pour
soulager la douleur. Quand celle-ci ou d'autres symptômes sont incapacitants, un bain chaud suivi de repos
au lit peut être indiqué.
3. Retard ou absence de règles
Chez une femme en bonne santé, au cycle menstruel régulier, un tel retard est le plus souvent imputable à
une grossesse. S'il atteint deux semaines et si elle a eu des rapports sexuels, elle devra à la première
occasion consulter un médecin afin de faire confirmer la grossesse par des examens.

Le retard peut aussi avoir pour cause un cycle irrégulier, une maladie, un stress mental ou physique. Dans
tous les cas, il faut noter les antécédents menstruels.

GROSSESSE
Une femme enceinte ne doit JAMAIS prendre la mer.
L'éventualité d'une grossesse est à envisager lorsque la patiente :
• n'a pas eu ses règles depuis un certain temps ;
• a des malaises le matin (nausées ou vomissements) ;
• trouve ses seins plus gros et plus lourds ;
• constate que les mamelons et les aréoles sont plus sombres ;
• urine plus fréquemment.

L'augmentation de volume de l'abdomen est rarement perceptible avant la seizième semaine de la


grossesse.

127
PERTE DE SANG EN COURS DE GROSSESSE CERTAINE OU PRESUMEE
1. Au cours des six premiers mois
Au cours des six premiers mois, une perte de sang est l'indice d'une fausse couche possible ou inéluctable.
La patiente doit se mettre au lit et y rester jusqu'à ce que la perte de sang s'arrête, comme ce peut être le
cas lorsqu'une fausse couche s'annonce. Celle-ci est inévitable quand le saignement ne cesse pas et
s'accompagne de douleurs. Demandez une consultation par radio.

2. Du septième au neuvième mois


Du septième au neuvième mois, la perte de sang est probablement le signe annonciateur du début des
couches à moins qu'elle soit due à une position anormale du placenta dans l'utérus. Dans l'un et l'autre
cas, la femme doit s'aliter et être évacuée d'urgence à terre.
Demandez un AVIS MÉDICAL PAR RADIO.
Hormis le paracétamol, aucun médicament ne doit être donné à une femme enceinte, sauf sur
instructions d'un médecin au courant de son état ou quand sa vie est en danger et qu'il faut lui en
donner avant de pouvoir obtenir un avis médical.

GROSSESSE EXTRA-UTERINE
Si l'œuf fécondé se développe en dehors de l'utérus, le plus souvent dans l'une des trompes de Fallope
qui joignent les ovaires à l'utérus, la grossesse extra-utérine (ou grossesse ectopique) sera réalisée.
En grossissant, l'œuf peut occasionner une fissuration de la trompe dans les trois semaines qui suivent les
règles ou, à tout autre moment, jusqu'à la huitième semaine de la grossesse.

Chaque fois qu'une femme âgée de 15 à 35 ans (c'est-à-dire en âge de procréer) se plaint de douleur
abdominale et d'un retard de règles, l'hypothèse d'une grossesse extra-utérine est à envisager.
La douleur est intense et s’accompagne d'un léger saignement vaginal. La dilacération de la trompe peut
entraîner la lésion d'un vaisseau sanguin, et partant une grave hémorragie interne, une douleur
abdominale très intense et un collapsus. Demandez un avis médical car c’est une urgence qui impose une
intervention chirurgicale immédiate.

128
ANNEXES

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134
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136
137
138
SOURCE BIBLIOGRAPHIQUE
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329 pages
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