Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
2018
MP
4 heures Calculatrices autorisées
Géophysique de la planète Terre
Ce sujet propose de traiter de diverses applications de la physique à l’étude de la planète Terre. On s’intéresse
dans un premier temps aux méthodes de mesure du champ de pesanteur terrestre (gravimétrie) puis à leurs
applications dans le génie civil. Dans un deuxième temps, on étudie les méthodes de prospection électrique des
sols utilisées pour sonder des terrains.
Un ensemble de valeurs numériques est disponible en fin d’énoncé.
Certaines questions peu ou pas guidées, demandent de l’initiative de la part du candidat. Leur énoncé est repéré
par une barre en marge. Il est alors demandé d’expliciter clairement la démarche, les choix et de les illustrer,
le cas échéant, par un schéma. Le barème valorise la prise d’initiative et tient compte du temps nécessaire à la
résolution de ces questions.
Pour quelle(s) raison(s) les valeurs de 𝑔 sont-elles différentes à Cayenne et à Paris ? L’altitude de Paris varie
entre 28 et 131 m et l’altitude de Cayenne entre 0 et 105 m.
Q 12. On admet que l’incertitude de mesure provient essentiellement de la mesure de la période 𝑇. Quelle
devrait être l’incertitude sur la mesure de la période du pendule utilisé par Richter pour que l’incertitude sur
la mesure de 𝑔 soit égale à 1 µgal (ordre de grandeur de la précision des gravimètres actuels).
II.B – Le pendule vertical
La mesure de l’élongation d’un ressort vertical au bout duquel est suspendue une masse
permet de mesurer les variations du champ de pesanteur. L’ingénieur Lucien LaCoste a
inventé un ingénieux ressort à spirale de longueur au repos nulle (figure 3).
Q 13. Si le champ de pesanteur terrestre varie de 10 µgal, que vaut la variation de l’élon-
gation d’un ressort usuel d’un laboratoire de lycée ?
Q 14. Quel est l’intérêt d’utiliser un ressort de longueur au repos nulle ?
Figure 3
𝑔⃗
𝑦
𝑠
𝑧⃗
𝑂
𝜃
pivot
𝑏
𝑎 𝑚
Figure 4
𝑘𝑦𝑏𝑠0
Γ = (𝑚𝑔𝑎 − 𝑘𝑦𝑏 + ) cos 𝜃
√𝑦2 + 𝑏2 + 2𝑦𝑏 sin 𝜃
Q 19. Ce ressort a été fabriqué de telle manière que sa longueur au repos 𝑠0 soit nulle (figure 3). Montrer
que l’on peut déterminer la valeur de l’intensité de la pesanteur 𝑔 en annulant ce couple. Aurait-on pu utiliser
un ressort « classique » ?
Pour toute la suite, le ressort a une longueur au repos nulle.
Dans la pratique, on incline le point de support du ressort d’un petit angle 𝜙 (figure 5).
𝜙
𝑔⃗
𝑦
𝑠
𝜃
𝑏
𝑎 𝑚
Figure 5
𝜙=0 𝜙≠0
400 200
350 150
300
𝐸𝑝 (µJ)
𝐸′𝑝 (µJ)
100
250
50
200
0
150
0 0,5 1 1,5 2 0 0,5 1 1,5 2
𝜃 (rad) 𝜃 (rad)
Figure 6
Q 23. Dans la pratique, l’angle 𝜃 reste petit. Écrire l’équation différentielle vérifiée par 𝜃. On notera 𝐽 le
moment d’inertie de la tige et de la masse par rapport à l’axe 𝑂𝑧.
IV Applications de la gravimétrie
La gravimétrie est l’étude des variations du champ de pesanteur dans l’espace et dans le temps. Elle permet de
déterminer la répartition des masses au sein de la Terre et d’avoir ainsi accès à sa structure. Par exemple, la
gravimétrie est utilisée pour déterminer la forme de la Terre (géodésie), pour détecter des cavités (génie civil
ou archéologie), pour suivre les stockages d’eau (hydrologie continentale).
Dans cette partie, nous allons déterminer, par une analyse gravimétrique, les dimensions d’un corps sphérique
enterré dans un sol de masse volumique moyenne 𝜇𝑚 (figure 7).
𝑒𝑟⃗
Surface 𝑂 𝑥
Sol 𝜇𝑚 𝑀
ℎ
𝜃 𝑟
𝑅
𝜇′
𝑧
Figure 7
4𝜋𝐺Δ𝜇𝑅3 ℎ
Δ𝑔 =
3(𝑥2 + ℎ2 )3/2
Q 32. Tracer l’allure de la courbe Δ𝑔 en fonction de 𝑥 pour des sphères identiques enterrées à deux profon-
deurs différentes ℎ1 et ℎ2 > ℎ1 .
Q 33. Quel est le lien entre la profondeur ℎ et la largeur à mi-hauteur de la courbe ? Que vaut l’anomalie
gravimétrique maximale ?
Q 34. Déterminer, à l’aide la courbe de la figure 8, la profondeur ℎ et le rayon 𝑅 de la sphère enterrée.
Q 35. Comment rendre indétectable par analyse gravimétrique de l’or stocké dans une grotte sphérique ?
Q 36. La grotte de 1 m de rayon est à 4 m de profondeur. Quelle masse d’or est-il possible de cacher par
cette méthode ? Pour information, la masse volumique de l’or est 𝜌or = 19 300 kg⋅m–3 .
Q 37. Une étude archéologique préalable prévoit la disposition de deux grottes sphériques de même dimension
(figure 9). Tracer l’allure de la courbe de l’anomalie gravimétrique attendue Δ𝑔 = 𝑓(𝑥) en vous aidant de la
figure 10.
0,20
Δ𝑔 (mgal)
0,15
0,10
0,05
0,00
𝑂 𝑥
Calcaire 𝜇 = 2000 kg⋅m–3
Figure 9
𝑂 𝑥 Δ𝑔
ℎ 𝜇1
𝜇2 (> 𝜇1 )
𝜇1
0 𝑥
Figure 10 Anomalie gravimétrique pour une plaque horizontale semi-infinie
𝜌 𝐼
𝐴
𝐿
Figure 11
𝐼 V 𝐼
𝐴 𝑀 𝑁 𝐵
Sol, résistivité 𝜌
Figure 12
𝐴
𝑟
𝑃
Figure 13
Q 40. Considérons seulement l’électrode placée en 𝐴 (figure 13). On note 𝚥(𝑟) ⃗ le vecteur densité volumique
de courant au point 𝑃. La terre est considérée comme homogène. Quelle est la forme des lignes de courant dans
la terre ? Donner l’expression de 𝚥(𝑟)
⃗ en fonction notamment de l’intensité du courant 𝐼 et de 𝑟.
Q 41. ⃗⃗⃗⃗⃗ et le potentiel électrique 𝑉𝐴 (𝑟) au point 𝑃 en fonction de 𝐼, 𝑟 et 𝜌.
Exprimer le champ électrique 𝐸(𝑟)
On suppose que la valeur du potentiel est nulle à grande distance.
Q 42. Dans le cas des deux électrodes (figure 14), exprimer le potentiel électrique 𝑉 au point 𝑃 en fonction
de 𝜌, 𝑟𝐴 , 𝑟𝐵 et 𝐼. On suppose que la valeur du potentiel est nulle à grande distance. Quelle relation définit les
équipotentielles ?
𝐼 𝐼
𝐴 𝐵
𝑟𝐴 𝑟𝐵
𝑃
Figure 14
Q 43. Exprimer la différence de potentiel Δ𝑉 = 𝑉𝑀 − 𝑉𝑁 lue sur le voltmètre (figure 12). Montrer que la
2𝜋Δ𝑉
résistivité s’écrit 𝜌 = où 𝑓 est le facteur géométrique à exprimer en fonction des distances 𝑀 𝐴, 𝑀 𝐵, 𝑁 𝐴
𝐼𝑓
et 𝑁 𝐵.
Q 44. Dans le cas de la configuration dite de Wenner (figure 15), les points 𝐴, 𝑀, 𝑁 et 𝐵 sont équidistants
espacés de la longueur ℓ. Exprimer le facteur géométrique 𝑓.
ℓ ℓ ℓ
𝐴 𝑀 𝑁 𝐵
Figure 15
−1,25 V
−1,5 V
−0,8 V
−0,6 V
−0,4 V
1,25 V
0,4 V
0,6 V
0,8 V
1,5 V
−4 V
−3 V
−2 V
−1 V
1V
2V
3V
4V
0
−2
−4
𝑦 (m)
−6
−8
0,2 V 0V −0,2 V
−10
−15 −10 −5 0 5 10 15
𝑥 (m)
−1,25 V
−0,2 V
−0,4 V
−0,6 V
−0,8 V
−1,5 V
1,25 V
1,5 V
0,8 V
0,6 V
0,4 V
0,2 V
−1 V
−2 V
−3 V
−4 V
4V
3V
2V
1V
0V
−2
−4
𝑦 (m)
−6
−8
−10
−5 −4 −3 −2 −1 0 1 2 3 4 5
𝑥 (m)
Figure 16
Q 47. Vers quelle valeur tend à priori la résistivité apparente lorsque 𝐴𝐵 est faible ? lorsque 𝐴𝐵 est très
grande ?
Q 48. La courbe de la figure 18 représente la résistivité apparente 𝜌𝑎 mesurée expérimentalement en fonction
de la distance 𝐴𝐵/2. Déterminer la résistivité 𝜌1 et 𝜌2 des terrains ainsi qu’une estimation de la valeur ℎ1 ,
épaisseur de la couche supérieure. On s’aidera de l’abaque CH1 donné figure 19 qui représente 𝜌𝑎 /𝜌1 en fonction
de 𝐴𝐵/2ℎ1 en échelle bi-logarithmique. Chaque courbe de cet abaque correspond ainsi à la courbe d’un sondage
électrique exécuté sur un sous-sol composé de deux terrains où la première couche a une épaisseur ℎ1 et une
résistivité 𝜌1 .
400
Résistivité apparente (Ω⋅m)
350
300
250
200
150
100
50
Données numériques
8
100
ρ𝑎 / ρ1 ρ
h1 a 50
1 10 30
A·B𝐴𝐵
2 2ℎ1 20
15
12
9
7
5
4
3
2.5
1.5
1.25
0.8
0.7
0.6
0.5
0.4
0.3
0.25
0.2
0.15
0.1
0.07
0.05
0.03
0 0.02
• • • FIN • • •