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Mme Touati Lilia

TD cardiologie
2ème année A+B

Rôle infirmier chez un patient ayant une insuffisance


cardiaque
Définition

Insuffisance ventriculaire gauche ou insuffisance cardiaque gauche : inaptitude de la


pompe cardiaque à assurer un débit cardiaque suffisant par rapport aux besoins d’oxygène en
périphérique

Insuffisance ventriculaire droite ou insuffisance cardiaque droite : inaptitude de la pompe


cardiaque à éjecter le sang veineux dans la circulation pulmonaire

Classification NYHA (New York Hearts Association)

La sévérité est souvent appréciée par le stade fonctionnel de la Classification de la New York
Heart Association (NYHA) :

 Stade I: pas de limitation d’activité physique, absence de dyspnée et de fatigue, dans les
actes de la vie courante
 Stade II: limitation modérée des activités physiques, gêne lors d’activités physiques
importantes, mais absence de gêne au repos
 Stade III: limitation franche des activités physiques, gêne lors des activités mêmes
modérées de la vie courante mais sans gêne au repos
 Stade IV: incapacité d’effectuer la plupart des actes de la vie courante avec une gêne au
repos

Prise en charge
 Prise en charge de l’étiologie : poussée HTA, infarctus du myocarde…
 Symptomatique (des symptômes accompagnants l’IC)
 But : allongement espérance et qualité de vie
 Bases de traitement : il se base principalement sur les médicaments puis sur les règles
hygiéno-diététiques
Médicaments utilisés : Diurétiques,Digitaliques, Inhibiteur de l’enzyme de
conversion (IEC),Trinitrine (vasodilatateur)

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 Facteurs déclenchant une décompensation de la maladie :


∗Arrêt ou non observance du traitement (éducation)
∗Ecart de régime (règle hygiéno-diététique)
∗Infections, grippe (intérêt de la vaccination)
Rôle infirmier
1. Surveillance clinique :
- Générale du patient
- Surveillance PA, FC, poids, présence d’œdèmes (signe de godet)
- Dépistage de signes de décompensation (PA basse, extrémités froides, marbrures,
confusion)
- Surveillance l’efficacité et des effets secondaires des thérapeutiques
2. Surveillance biologique :
- NFS plaquettes : anémie, hyperleucocytoses,
- Coagulation : traitement à venir ou en cours
- Ionogramme sanguin
- Urée et créatinine : évaluation fonction rénale
- Bilan hépatique, transaminases : répercussion hépatique, alcool ?
- Gazométrie artérielle : hypoxie plus ou moins acidose
- Groupage sanguin : transfusion
- Bilan rénal
3. Éducation du patient et de l'entourage
- À partir du moment où l’on s’approprie sa maladie, la vie continue, mais on
l’organise différemment avec son entourage.
- Ce qui est compliqué, c’est de tenir tous les jours : surveiller son alimentation,
contrôler son poids, prendre régulièrement ses médicaments. Elle doit être adaptée au
niveau de connaissances et aux représentations du patient, au degré de sévérité et à
l’évolution de la maladie
Dans l’éducation du patient et sa famille
Les 4 piliers de l’éducation du patient insuffisant cardiaque chronique sont :
1. La connaissance et la surveillance des signes annonciateurs d’une décompensation
cardiaque :
PRISE DE POIDS RAPIDE+ ŒDÈME + ESSOUFFLEMENT
→ Consultation médicale en urgence
→ Intérêt de la mesure quotidienne de poids
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2. La connaissance et la bonne gestion du traitement :


- Expliquer les bases de traitement
- Apprendre à gérer son traitement
- Favoriser la prise d’autonomie et implication du patient.
3. L’observance du régime pauvre en sel
- L’alimentation normale apporte 7 à 12g/jour
- L’insuffisant Cardiaque doit suivre un régime pauvre en sel:
Deux types de régime :
1. Régime sans sel modéré : 3à 6g de NaCl par jour. Il faut éviter les aliments très
salés (charcuteries ,conserves, fromage..)
2. Règime très strict : ≤ 2g de NaCl par jour (éliminant pratiquement tout les
apports sodés), il est de moins en moins prescrit, car difficile à suivre voir
dangereux. Il expose au risque de désydratation sous traitement diurétique

 Les apports en sel :


EVITER le sel de cuisine, aliments (crustacés), préparation industrielle (saucisson, plats
cuisinés, pain), eau minérale gazeuse, les comprimés effervescents.
Les principes d’une alimentation pauvre en sel : Retirer la salière de la table, éviter le sel de
cuisson, contrôler la consommation d’aliments riches en sel, connaître les équivalences,
utiliser les herbes aromatiques.
Intérêts : Réduire la volémie, réduire le travail rénal d’excrétion sodée, faciliter l’action des
diurétiques

4. La pratique d’une activité physique régulière après réadaptation


En effet les séances de réadaptation cardiaque permettent :
 . Augmentation du VO2 (volume maximal d’oxygène

 Augmentation de la durée d’exercice


 Amélioration de la dyspnée, des paramètres norohormonaux
Une amélioration de la qualité de vie en général

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LES DIGITALIQUES
I. GENERALITES.
Les tonicardiaques les plus utilisés sont les digitaliques. Ce sont des médicaments très
toxiques
Exemple : Digoxine® dont la base végétale est la plante appelée digitale
Ils sont les seuls médicaments inotropes positifs utilisables par voie orale leurs effet sont :
Inotrope positif : renforcent la contractilité myocardique
Chronotrope négatif : ralentissent la fréquence cardiaque

II. LES VOIES D’ADMINISTRATION


- La voie la plus utilisée est la voie orale (comprimés ou gouttes).
- La voie iv n’a qu’une seule exception : le traitement de l'OAP.

III. CONDUITE HABITUELLE DU TRAITEMENT.


Le traitement se divise en deux phases.
1. La phase d'attaque
C'est à dose élevée. Elle dure environ 2 à 4 jours. Elle permet d'obtenir une concentration
myocardique thérapeutique.
2. La phase d'entretien.
- Les doses sont moins importantes pour obtenir les effets désirés.
- La dose est trouvée par tâtonnement, le médecin se sert de son expérience.
- Souvent le traitement est donné en discontinu.

IV. PROPRIETES ET MODE D'ACTION.


1. Propriétés majeures.
- Augmentation de la tonicité cardiaque et le débit cardiaque. On dit qu'ils augmentent la
"performance cardiaque".
- Ils sont dits médicaments INOTROPES POSITIFS. Ils sont très utilisés dans le traitement de
l'insuffisance cardiaque et dans le traitement des troubles de rythme supraventriculaires.
- Ralentissement de la fréquence cardiaque.
- Régularisation du rythme cardiaque.
- Effet diurétique indirect

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Règle des 3 R.
- Renforce la qualité d'éjection systolique.
- Ralentit la fréquence.
- Régularise le rythme.
2. Mode d'action
- Les digitaliques agissent en s'accumulant sur le myocarde c'est à dire que tant que le
myocarde n'est pas complètement imprégné, il n'y a pas d'effet. Ceci explique que l'effet
thérapeutique ne peut pas être immédiat (début entre 2 et 5 jours)
- La dose thérapeutique est très proche de la dose toxique ce qui explique que la surveillance
de ces patients et le danger de surdosage sont à prendre en considération en permanence.
- On parle d'intoxication digitalique : le risque est que cela bloque la conduction
auriculoventriculaire (arrêt cardiaque).
- A l'arrêt du traitement les effets thérapeutiques sont encore présents entre 2 et 6 jours.
V. LES EFFETS DU TRAITEMENT.
Sous traitement digitalique les signes de l’IC doivent régresserou même disparaitre : La
dyspnée, la cyanose, la tachycardie (la fréquence se normalise en 4 à 5 jours),les troubles du
rythme cardiaque, les œdèmes des membres inférieurs (surtout en association avec les
diurétiques.
VI. LA SURVEILLANCE INFIRMIERE.
1. Les signes de surdosage.
Signes digestifs :
- Nausées, vomissements et perte d’appétit.
- Diarrhées accompagnées de céphalées et de vertiges.
- Dans tous les cas il faut prévenir le médecin.
Bradycardie
- Si le pouls est inférieur à 60 battements par minute, ne pas donner la dose de
digitalique et prévenir le médecin.
Troubles du rythme
- Pouls bigéminé c'est à dire que l'on perçoit 2 battements au lieu d'un.
- Les extrasystoles,ce qui nécessite l'arrêt du traitement et parfois un passage en
réanimation.
→Un ECG de contrôle est fait 2 fois par semaine.
2. Bilan sanguin.

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En début de traitement après 7 jours on doit faire une digoxinémie pour dépister le
surdosage.
3. Prise du pouls.
- On le prend tous les matins. Il faut que le pouls soit au moins égal à 60 pulsations par
minutes, régulier et bien frappé.
4. Précautions particulières.
- Le potassium : Une kaliémie doit être faite avant la mise sous traitement et très
régulièrement après le début car une hypokaliémie augmente la toxicité digitalique.
- Le calcium : Ne jamais administrer au patient de thérapeutique calcique, surtout en
iv, car il y a un risque important de troubles du rythme pouvant être mortel car il y a
arrêt de la conduction auriculoventriculaire.
- Le choc électrique : Il est préférable d'arrêter la digitaline avant de pratiquer un choc
électrique.
- Les médicaments associés : Ne pas donner de médicaments sans prescription.
Certains vont potentialiser l'action de la digitaline.
VII. CONSEILS AUX PATIENTS ET AUX FAMILLES.
- Nécessité de voir un cardiologue tous les mois.
- Toujours utiliser la même forme médicamenteuse.
- Prendre de préférence le traitement après le repas pour éviter l'irritation gastrique.
- Surtout ne jamais doubler les doses en cas d'oubli, attendre le lendemain.
- Le patient doit apprendre à compter son pouls et le cardiologue doit préciser par écrit
le chiffre limite.
- En cas de diurétiques associés, penser à faire une kaliémie tous les mois pour dépister
une hypokaliémie et penser à prendre des suppléments potassiques.
- Dire au patient que s'il ressent des crampes de façon continu il doit voir son
cardiologue.

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