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1. La nature de son actionnariat. Qui le compose ? Quels sont les rapports de forces
possibles ?
Sanofi est un grand groupe pharmaceutique français créé en 1973, 5eme capitalisation du
CAC 40 au 31 Décembre 2022 et réalisant plus de 43,0Md€ de chiffre d’affaires à travers plus
de 90 pays et employant près de 90,000 collaborateurs.
Ce groupe est notamment issu de la fusion de plusieurs entreprises françaises depuis la
diversification d’Elf Aquitaine en 1973 jusqu’à la fusion avec Aventis en 2004. Son
actionnariat actuel est le reflet de ces fusions et acquisitions réalisés notamment en actions et
ouvrant ainsi le capital à de nouveaux actionnaires (par le recours à des augmentations de
capital et à des rachats d’actions).
Les 2 diagrammes ci-dessous montrent le type d’actionnaire à gauche en pourcentage total
de détention d’actions primaires et à droite les droits de votes associés. D’après le rapport
annuel de 2022, « Au 31 décembre 2022, 157 662 985 actions Sanofi disposaient d’un droit
de vote double, représentant environ 12,5 % du capital et environ 11,18 % des droits de vote
qui peuvent être exercés en assemblée générale de la Société à cette date. ».
Actions (%) Droits de votes (%)
L’actionnariat de Sanofi a bien évolué selon les fusions entre les différents groupes qui
composent aujourd’hui ses différentes divisions de spécialités.
Au début des années 2000, l'actionnariat de Sanofi était largement dominé par des
investisseurs institutionnels et des actionnaires individuels français. Sous la direction de son
PDG, Jean-François Dehecq, fondateur de Sanofi notamment la fusion avec Synthélabo en
1999, ce dernier a conduit en 2004 une nouvelle fusion avec un autre géant pharmaceutique,
Aventis, dans une vue de réaliser d’importantes synergies entre les 2 groupes, et qui a entraîné
des changements importants d’un point de vue de l’actionnariat étant donné l’ampleur de la
transaction à plus de 54Md€. La fusion a amené de nouveaux actionnaires des deux sociétés, y
compris de grands investisseurs institutionnels (fonds de pension, assurances, fonds de fonds)
d'Allemagne et des États-Unis. D’après un article des Echos de l’époque « le capital d'Aventis
est éparpillé (le premier actionnaire, le fonds koweïtien KIO, ne détient que 12 %), celui de
Sanofi-Synthélabo le met à l'abri d'un raid, puisque Total et L'Oréal disposent ensemble de
43,9 % du capital et 62,7 % des droits de vote ». Il y a donc eu une véritable recomposition
de l’actionnariat à l’issue de la fusion avec une forte dilution de la part de Total et de l’Oreal
due à l’arrivée de nouveaux actionnaires.
Après la fusion, Sanofi a continué à étendre sa présence mondiale par le biais
d'acquisitions et de partenariats stratégiques.
En 2009, le gouvernement français alors actionnaire de Sanofi a vendu une partie de
ses actions, réduisant ainsi sa participation dans l'entreprise alors que des investisseurs
institutionnels étrangers, en particulier des États-Unis, ont augmenté leur participation dans
Sanofi. En 2011, la compagnie pétrolière française Total a vendu sa participation dans Sanofi,
réduisant ainsi son influence sur la structure de l'actionnariat.
Au cours de la même période, Sanofi a poursuivi activement un programme de rachat
d'actions, qui lui a permis de racheter ses propres actions sur le marché. On peut citer le rachat
d’actions pour plus d’un Milliards d’euros en 2011, ce qui a porté sa part d'auto-contrôle à
plus de 2% dans une démarche motivée par la volonté "d'absorber la dilution créée par le
paiement du dividende en actions".
Dans l'ensemble, la structure de l'actionnariat de Sanofi au cours des années 2000 a
connu d'importants changements en raison des fusions, des acquisitions et de l'entrée de
nouveaux investisseurs. Ces évolutions ont entraîné l'arrivée d'un éventail plus diversifié
d'actionnaires de Sanofi. Récemment lors de l’acquisition de Provention Bio, Sanofi cherche à
les financer avec ses ressources en trésorerie élevées, mais peut également émettre de
nouvelles actions pour financer une nouvelle transaction.