Vous êtes sur la page 1sur 6

RESEAU LIBRE SAVOIR

LE BAC EN POCHE / SESSION 2023


COORDONATEUR NATIONAL / MONSIEUR NDOUR
TEL : 77-621-80-97 / 77-993-41-41

RENFORCEMENT DES CAPACITES METHODOLOGIQUES

METHODOLOGIE DU COMMENTAIRE DE TEXTE HISTORIQUE

APPROCHE THEORIQUE
CONSIDERATIONS GENERALES
Le commentaire historique est un exercice qui nécessite à la fois une culture générale et une bonne
maîtrise de la méthodologie. Cet exercice exige une lecture plurielle et approfondie du texte, le
repérage des mots (souligner les expressions, dates, personnages, mots-clés etc.) et la numérotation
du texte. Il se compose de trois parties essentielles : l’introduction, le commentaire proprement dit
et la conclusion.
Commenter un texte c’est se livrer à un exercice visant deux objectifs : l’explication et la critique.
-Expliquer consiste à expliciter, à éclairer les sous-entendus, les éléments implicites, les points
obscurs du document en apportant des informations qui faciliteront la compréhension du texte.
Autrement dit, il faut faire en sorte que le document "parle" plus et mieux. Aussi convient-il
de définir les termes spécialisés, les institutions, les expressions anciennes…
-Critiquer un texte suppose d’abord de vérifier la qualité des informations qu’il fournit : sont-elles
authentiques, crédibles, cohérentes ? On peut aussi relever les « lacunes » du texte. Les silences
d’un auteur, ses erreurs, parfois volontaires, peuvent s’avérer plus lourdes de significations que tel
ou tel détail juste.
On distingue deux types de commentaires : le commentaire libre et le commentaire dirigé.
A-) COMMENTAIRE LIBRE
Le commentaire libre historique est un exercice qui nécessite à la fois une culture générale et une
bonne maîtrise de la méthodologie. Cet exercice exige une lecture plurielle et approfondie du texte,
le repérage des mots (souligner les expressions, dates, personnages, mots-clés etc.) et la
numérotation du texte. Il se compose de trois parties essentielles : l’introduction, le commentaire
proprement dit et la conclusion. L’introduction est une partie très importante dans l’épreuve de
commentaire d’histoire. Car non seulement elle reste obligatoire mais elle laisse au correcteur la
première impression de la copie. Cette partie se compose de cinq rubriques : la présentation du
document, la présentation de l’auteur, la détermination du contexte historique, l’identification des
idées générales du texte et le plan.
BACCALAUREAT SESSION 2023
DOCUMENT CONFECTIONNE PAR MONSIEUR NDOUR / TEL. 77-621-80-97 / 77-993-41-41
I-) INTRODUCTION
1-) PRESENTATION DU DOCUMENT
 Pour présenter le document, il est nécessaire d’évoquer sa nature. Il s’agit d’indiquer que le
texte est une dépêche diplomatique, un extrait de texte, un discours, une correspondance, un
article de journal, un mémoire, un pamphlet, un poème, une pétition, un tract, une loi, un
traité, un discours politique. Il faut indiquer sa date de publication, préciser si nécessaire son
destinataires. La nature du document influe considérablement sur le sens de ce qui est dit.
 Indiquer la date de rédaction du texte qui est parfois différente de la date de publication.
Généralement, cette date est indiquée à la fin du document. Les événements relatés peuvent
également permettre de situer le texte dans le temps.
2-) PRESENTATION DE L’AUTEUR
 Présenter une biographie sommaire de l’auteur : Indiquer brièvement ses dates de naissance
et de décès, sa nationalité, ses fonctions, ses opinions, s’il est oui ou non témoin des faits qu’il
relate. Notons qu'il ne faut rien dire qui soit sans rapport avec le texte.
 Faire des observations sur la langue et le style du texte si nécessaire.
3-) CONTEXTE HISTORIQUE
 Il faut évoquer les grands événements politiques, économiques, militaires, diplomatiques
sociaux ou les grands courants de pensées contemporains et liés aux faits relatés par l’auteur. Ce
n'est pas un exposé d'histoire générale, tout au contraire. Il faut choisir une séquence résumée
d'événements ou de faits qui permette de situer le texte dans un contexte général. Le texte peut
avoir deux contextes historiques : celui des événements relatés dans le texte et celui de la date de
publication du texte. L’élève doit privilégier le premier contexte mais le plus méritant est celui qui
peut allier les deux contextes. A titre indicatif, cinq lignes suffisent pour cette partie.
4-) ANALYSE OU RESUME
L’analyse est destinée à présenter la substance du texte, à résumer clairement en quelques phrases,
sans respecter forcément son plan, les idées essentielles du texte. L’analyse doit être fidèle à l’esprit
du texte en évitant tout commentaire. Elle permet de faciliter le découpage du texte.
5-) PLAN
Le plan consiste à dégager la structure du texte en deux ou trois parties puis à donner un titre à
chacune d’entre elles. Le plan dégagé doit servir à élaborer le commentaire proprement dit. Il
consiste à regrouper les différentes idées, sous forme de centres d’intérêts, qui serviront à diviser le
contenu du texte en plusieurs parties. Chaque partie doit porter un titre et peut correspondre selon
les cas à l’ordre ou non des paragraphes du texte. L’essentiel est que votre plan soit logique et rende
compte de l’ensemble du contenu du texte et de son mouvement propre. Dans votre commentaire,
vous devez nécessairement suivre le plan que vous avez librement choisi.
II-) COMMENTAIRE PROPREMENT DIT
En abordant le commentaire proprement dit le candidat doit toujours partir du texte et revenir au
texte. Ainsi l’élève doit expliquer, voire expliciter le texte par la clarification des mots-clés, des
idées et faits historiques, des allusions, des prises de position, des parties pris volontaires ou
involontaires. Pour y arriver l’élève doit faire montre d’une capacité d’organisation des
connaissances mais surtout d’un esprit d’analyse et d’un esprit critique.
1- Le commentaire thématique
Il consiste en l’explication et en la critique si nécessaire des idées du texte. Il se compose de deux
phases : l’analyse et la critique. Analyser revient à commenter les idées des différents thèmes en se
référant au texte dans le but de l’éclairer. Par contre la critique est la mise en exergue des

BACCALAUREAT SESSION 2023


DOCUMENT CONFECTIONNE PAR MONSIEUR NDOUR / TEL. 77-621-80-97 / 77-993-41-41
contradictions internes du texte, sa confrontation avec d’autres sources. Il s’agit aussi de souligner
les omissions mais aussi la véracité des idées avancées par l’auteur.
2- Le commentaire linéaire
C’est une méthode qui consiste à l’explication ligne par ligne.
N.B. La méthode du commentaire linéaire a l’avantage de ne pas s’éloigner du texte, elle est
également utile pour les textes d’ordre juridiques, législatif, diplomatique. Par contre elle peut
pousser à la répétition. Par ailleurs, le commentaire n’est pas une dissertation, aussi s’agit-il d’éviter
le placage du cours, les paraphrases. Il convient dès lors de citer constamment le texte.
III-) LA CONCLUSION
Elle est aussi importante car elle laisse au correcteur la dernière impression de la copie. Elle se
déduit de votre propre commentaire et ne doit pas être artificiellement plaquée sans nécessité. Ce
n'est pas un résumé mais un bilan : à l'actif, les principaux renseignements livrés par le document ;
au passif, ses silences, ses erreurs, ses mensonges. Elle se subdivise en deux rubriques qui forment
un tout lié et cohérent. Elle est aussi importante car elle laisse au correcteur la dernière impression
de la copie. Elle se compose de deux parties :
a)- La portée historique du document
C’est-à-dire la place que le texte occupe dans notre connaissance de la période. Elle permet de
mettre en relief l’intérêt et l’impact du document
b)- La critique d’ensemble
C’est-à-dire préciser en quoi les faits rapportés par le texte sont conformes ou non à nos
connaissances actuelles du sujet, montrer les limites des idées de l’auteur. Elle consiste en un
jugement global du texte ou en une éventuelle ouverture du texte sur d’autres parties du programme.
Donner s’il y a lieu, les raisons pour lesquelles certaines idées de l’auteur sont sujettes à caution en
faisant appel à votre culture historique.

B-) LE COMMENTAIRE DIRIGE


Il s’agit d’un texte suivi de questions. Il doit obligatoirement commencer par une introduction
(avant les réponses aux questions) et se terminer par une conclusion.
I-) L’INTRODUCTION
Il comprend trois parties (Présentation du texte et de l’auteur, Contexte historique, Résumé),
identiques à celles du commentaire libre. Toutefois, il est inutile de reprendre une partie sur
laquelle porte une question. Il est également inutile de faire un plan car les questions constituent
déjà un plan.
II-) LA REPONSE AUX QUESTIONS
Il faut respecter l’ordre des questions pour que le devoir soit cohérent.
Indiquer à chaque fois le numéro de la question à laquelle on répond.
Si une question porte sur le commentaire de passages soulignés, il faut éviter les répétitions.
III-) LA CONCLUSION
Obligatoire, elle est identique à celle du commentaire libre.

BACCALAUREAT SESSION 2023


DOCUMENT CONFECTIONNE PAR MONSIEUR NDOUR / TEL. 77-621-80-97 / 77-993-41-41
APPROCHE PRATIQUE
EXEMPLE DE COMMENTAIRE DE TEXTE

TEXTE : Discours de Nasser le 26 juillet 1956

1- « La pauvreté n’est pas une honte, mais c’est l’exploitation des peuples qui l’est.

2-Nous reprendrons tous nos droits, car tous ces fonds sont les nôtres et ce canal est la

3-propriété de l’Egypte. La compagnie est une société anonyme égyptienne, et le canal a été

4-creusé par 120 000 égyptiens qui ont trouvé la mort durant l’exécution des travaux (…)

5- Après cent ans chacun a retrouvé ses droits et aujourd’hui nous construisons notre édifice

6-en démolissant un Etat qui vivait à l’intérieur de notre Etat ; le canal pour l’intérêt de

7-l’Egypte et non pour l’exploitation.

8-Aucune souveraineté n’existera en Egypte à part celle du peuple de l’Egypte, un seul

9-peuple qui avance dans la voie de la construction et de l’industrialisation, et un bloc

10-contre tout agresseur et contre les complots des impérialistes. Nous réaliserons

11-effectivement ce pays car il n’existe plus pour nous quelqu’un qui se mêle de nos

12-affaires. Nous sommes aujourd’hui libres et indépendants. Aujourd’hui, ce seront les

13-Egyptiens comme vous qui dirigeront la compagnie du canal, qui prendront consignation

14-de ses différentes installations et dirigeront la navigation dans le canal c’est-à-dire dans

15-la terre d’Egypte. »

Gamal Abdel Nasser,


Discours d’Alexandrie dans « Journal d’Egypte », 27 juillet 1956

BACCALAUREAT SESSION 2023


DOCUMENT CONFECTIONNE PAR MONSIEUR NDOUR / TEL. 77-621-80-97 / 77-993-41-41
INTRODUCTION
Tiré du « Journal d ‘ Egypte » paru le 27 Juillet 1956, ce passage du discours de Nasser est
prononcé la veille à Alexandrie.
Né en 1918 et mort en 1970 GAMAL ABDEL NASSER est un officier de carrière puis homme
politique égyptien. Promu à la tête du mouvement des officiers libres, il aide à renverser le roi
Farouk, évince le Général NEGHIB, s’affirme comme un leader du Tiers – Monde et jette les bases
de la nationalisation du canal de Suez au milieu des années cinquante. Ce texte s’inscrit dans un
contexte international marqué par la guerre froide et l’affirmation du Tiers – monde. En Egypte, le
refus américain de financer la construction du barrage d’Assouan pousse NASSER à nationaliser le
canal de Suez, ce qui va raviver les relations déjà conflictuelles entre Israël, le monde arabe et les
puissances occidentales.
Ce discours de NASSER s’efforce d’abord de justifier la nationalisation du canal puis souligne
l’impérieuse nécessité de la souveraineté du peuple égyptien face au double défi de l’Impérialisme
et du développement.
Il s’articule ainsi autour de deux parties :
- Première partie : L1 à L7 : les raisons de la nationalisation du canal de Suez.
- Deuxième partie : L8 à la fin : la souveraineté du peuple égyptien.
COMMENTAIRE PROPREMENT DIT
Première partie : les raisons de la nationalisation du canal de Suez (L1 à L7)
Théoriquement indépendant depuis 1922, l’Egypte, croulant sous le poids de l’endettement,
dut accepter l’exploitation du canal par les puissances occidentales. Cette situation de domination
et d’exploitation amène NASSER à proclamer que « la pauvreté n’est pas une honte mais c’est
l’exploitation du peuple qui l’est… » (L1). En effet, l’exploitation à outrance du canal par les
puissances occidentales depuis la phase coloniale a réduit de façon considérable les réelles
possibilités de développement du peuple égyptien. Ainsi en bon leader du panarabisme, Nasser
promet à travers la nationalisation du canal que ; « Nous reprendrons tous nos droits car tous ces
fonds sont les nôtres et ce canal est la propriété de l’Egypte (L2 à L3). La réalisation du canal fut le
fruit du labeur du peuple égyptien au prix d’ailleurs de multiples sacrifices. Aussi, s’agit-il de
préciser que les investisseurs bourgeois ont suffisamment été rémunérés par les dividendes procurés
par l’exploitation du canal depuis quasiment un siècle. Ainsi, au nom de l’autodétermination des
peuples proclamée par la charte des nations unies, le peuple égyptien a désormais la latitude de
remettre en cause l’exploitation coloniale voire néocoloniale ou impérialiste. De plus, « le canal a
été creusé par 120.000 égyptiens qui ont trouvé la mort durant l’exécution des travaux. (L3 à L4).
C’est dire que le sacrifice humain est on ne peut plus élever et cela traduit le caractère âpre des
travaux mais aussi la cruauté de l’ordre colonial. Ce qui fait qu’« après cent ans chacun a retrouvé
ses droits et aujourd’hui nous construisons notre édifice en démolissant un Etat qui vivait à
l’intérieur de notre Etat » (ligne5 à 6). Construit entre 1859 et 1869, le canal de Suez a subi une
exploitation longue de près d’un siècle. A présent qu’il est nationalisé, le peuple égyptien peut non
seulement se réjouir d’avoir en mains sa propriété mais surtout de développer des activités à même
de servir la cause égyptienne. Du coup, la domination et l’exploitation néocoloniale s’estompent
car le canal doit désormais servir « l’intérêt de l’Egypte et non l’exploitation » (ligne6 à 7).
L’initiative de la nationalisation de ce canal réhabilite alors la souveraineté du peuple égyptien.
2ème partie : La souveraineté du peuple égyptien (ligne 8 à la fin)
Après une longue phase d’exploitation et de domination, la nationalisation du canal de Suez
permet à Nasser d’avancer qu’« aucune souveraineté n’existera en Egypte à part celle du peuple de
l’Egypte » (ligne 8). Le peuple égyptien devient ainsi le maître exclusif de son destin ; ce qui bat
dès lors en brèche toute forme de dépendance vis-à-vis de l’étranger. Par voie de conséquence, le
BACCALAUREAT SESSION 2023
DOCUMENT CONFECTIONNE PAR MONSIEUR NDOUR / TEL. 77-621-80-97 / 77-993-41-41
peuple égyptien doit seul assumer ses propres responsabilités car il est « un seul peuple qui avance
dans la voie de la construction et de l’industrialisation » (ligne8 à 9). L’autonomie de ce peuple uni
n’a de sens que si ce dernier relève le défi de la construction d’un barrage, celui d’Assouan. Ce
barrage devait doter l’Egypte d’énergie hydroélectrique indispensable pour son industrialisation
mais aussi pour l’exploitation de 450 000 ha de terre. Or, face au refus américain de financer la
construction en raison de la position neutraliste voire socialisante de Nasser, la force du peuple reste
le seul recours pour ce dernier. Il invite le peuple égyptien comme tous les peuples du Tiers-monde
à former « un bloc contre tout agresseur et contre les complots des impérialistes » (ligne9 à 10).
Nasser dénonce la secrète machination organisée au sommet par les pays occidentaux contre les
peuples du Tiers-monde en général, le peuple égyptien en particulier. Il convient dès lors pour ce
peuple de s’organiser contre le défi sioniste et impérialiste car « il n’existe plus pour nous quelqu’un
qui se mêle de nos affaires. Nous sommes aujourd’hui libres et indépendants » (ligne11 à 12). C’est
dire que « ce sont les égyptiens qui prendront consignation de ses différentes installations et
dirigeront la navigation dans le canal c’est-à-dire dans la terre d’Egypte » (ligne12 à 15).
L’indépendance de l’Egypte mais surtout la nationalisation du canal dicte des rapports de force et
des comportements nouveaux : désormais l’organisation et l’administration de la navigation
reviennent exclusivement aux Egyptiens.
CONCLUSION
Prononcé dans un contexte sensible de guerre froide et de décolonisation, ce discours
imprime à la période un impact majeur. En effet, il est annonciateur d’une décision grave qui suscite
d’une part l’intervention militaire d’Israël, du Royaume- Uni et de la France dès octobre 1956 et
des troubles dans le processus de détente.
Ce discours est fort riche mais cache en toile de fond une question géopolitique majeure. En effet,
la nationalisation du canal de Suez apparaît comme une volonté de sécuriser les frontières nord
égyptiennes surtout au lendemain de la guerre Israélo – arabe de 1948. Aussi, convient – il d’ajouter
que le sous-développement de l’Egypte s’inscrit contrairement à ce qu’en pense l’auteur dans une
problématique globale et complexe que la seule nationalisation du canal ne permet de résoudre.

BACCALAUREAT SESSION 2023


DOCUMENT CONFECTIONNE PAR MONSIEUR NDOUR / TEL. 77-621-80-97 / 77-993-41-41

Vous aimerez peut-être aussi