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République du Sénégal

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Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche
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Université du Sine Saloum El Hadji Ibrahima Niass (USSEIN)

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GOUVERNANCE TERRI
Présenté par Monsieur Djidiack Faye

17/01/2023
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Gouvernance du territoire

Table des matières


I. Définition Générale................................................................................................................................2
II. Définition des concepts..........................................................................................................................3
2.1. Le concept de Gouvernance...........................................................................................................3
2.2. Gouvernance et territoire...............................................................................................................4
2.2.1. Le territoire: c’est quoi?.........................................................................................................4
2.3. La notion de Terroir........................................................................................................................5
2.3.1. Le terroir, un système productif et culturel local...................................................................5
2.3.2. Le terroir, un lieu de mobilisation au service du projet des acteurs......................................7
III. Les objectifs, Approches et les outils de la gouvernance territoriale...............................................9
3.1. Les objectifs de la GT......................................................................................................................9
3.2. La démarche de la GT au Sénégal.................................................................................................10
3.2.1. La déconcentration..............................................................................................................10
3.2.2. La décentralisation...............................................................................................................10
3.3. Les outils de la gouvernance territoriale participative.................................................................11
3.3.1. collectivités Territoriales......................................................................................................11
3.3.2. Le budget Participatif (BP)....................................................................................................12
3.3.3. La Société Civile....................................................................................................................15
3.3.4. Les cadres de concertation :.................................................................................................16

Monsieur Djidiack Faye / Directeur Agence régionale de Développement de Fatick


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Gouvernance du territoire

I. Définition Générale
La gouvernance est un ancien vocable du dictionnaire de la Langue française qui
signifie la « manière de gouverner ».
Maintenant le sens du mot a connu une évolution sémantique depuis son
apparition dans le langage des institutions internationales (la Banque Mondiale
et le FMI). Il est défini comme la mise en œuvre d'un ensemble de dispositifs
(règles, normes, protocoles, conventions, contrats, etc.) pour assurer une
meilleure coordination des parties prenantes d'une organisation. Chacune
détenant une parcelle de pouvoir, afin de prendre des décisions consensuelles
et de lancer des actions concertées.
Au sein de l’entreprise les économistes décrivent la gouvernance comme
l’ensemble des dispositifs pour mener des coordinations plus efficaces

Dans les années 70-80 la Banque Mondiale est la première organisation


internationale à adopter le concept de gouvernance défini comme la manière par
laquelle le pouvoir est exercé dans la gestion des ressources économiques et
sociales d’un pays au service du développement

Pour les institutions internationales, la « bonne gouvernance » est un outil


idéologique qui prône une politique de l’Etat minimum et met en avant le rôle
régulateur du marché (moins d’Etat, mieux d’Etat).

II. Définition des concepts

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Gouvernance du territoire

II.1. Le concept de Gouvernance


La gouvernance médiévale : À l'origine, au XIII° siècle en France, les termes
de gouvernance, gouverne et gouvernement, ne semblaient pas distincts sur le
plan sémantique. Renvoyant Au gouvernail d'un navire, ces notions signifiaient
« l’action de piloter quelque chose ».

La gouvernance de l'âge classique : L'émergence de l'État moderne au XVI°


siècle et la réflexion sur le pouvoir ont conduit à la notion de gouvernement par
rapport à celle de gouvernance. Les réflexions de MACHIAVEL sur l'Etat et de
JEAN BODIN sur la souveraineté́ absolue, se forge la conception d'un État
monopolisant l'entièreté́ du pouvoir s'exerçant sur une population circonscrite à
un territoire donné. La notion de gouvernement s'associe à l'idée du pouvoir
centré et hiérarchisé, elle s'apparente « aux réflexions sur l'autorité́ de l'Etat
comme totalité́». La gouvernance, la science du gouvernement, conçue comme
la manière de gérer la chose publique indépendamment de la question du
pouvoir, se perpétue, en retrait cependant.

La gouvernance aujourd'hui : Sans que cela soit le fait d'un théoricien ou


d'une école particulière, la notion de gouvernance réapparait à l'intérieur d'un
courant de pensée assez hétéroclite au début des années 1990, qui entend
redéfinir les processus classiques de prise de décision en tenant compte de la
multipolarité́ naissante au sein d'un monde en pleine transformation. En fait,
avec la chute du mur de Berlin qui symbolisait la fin du monde bipolaire, il
semblerait que l'État ait perdu son caractère central dans l'action politique, et ce,
dans trois domaines essentiellement : les relations internationales, les régulations
économiques et le rapport aux pouvoirs locaux

La gouvernance moderne : Plus liée à l'idée de gestion qu'à celle de pouvoir, la


gouvernance va s'exporter vers le monde anglo-saxon (États-Unis). La notion de
Gouvernance va occuper une place de choix dans l'analyse méthodique des

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Gouvernance du territoire

politiques publiques, de la gestion, voire de la sociologie des organisations. Le


terme rejaillit dans les années 1990 pour «référer à un pilotage pragmatique des
pouvoirs», tendant ainsi à reconquérir son sens politique initial.

II.2. Gouvernance et territoire


II.2.1. L E TERRITOIRE : C ’ EST QUOI ?
Le territoire selon Jean Miossec

Le territoire est:

une portion finie de l’espace terrestre, appropriée par ses habitants

une aire de développement, d’aménagement et de gestion, de taille


variable;

un échelon et un cadre de vie, en articulation avec les autres


protagonistes;

une réponse aux besoins et aux aspirations de leurs concitoyens (J. M.


MIOSSEC).

Le territoire selon Darrier et Grand

 Un espace support d’une identité́ collective,

 Un espace peuplé, exploité et productif,

 Un espace fonctionnel, organisé par des réseaux, maillé et hiérarchisé́

 Un espace institutionnel dominé par un pouvoir et borné par des

frontières, des limites matérialisées. (G. DARIER et Ph. GRAND)

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Gouvernance du territoire

En outre, le Territoire: « un espace approprié par un groupe social (voir un


individu) avec sentiment d’appartenance ou conscience de son appropriation;
c’est souvent aussi un espace aménagé́ par ce groupe ainsi qu’un espace
d’identité́ » Brunet et al., 2009

En résumé, Le territoire est ainsi un espace vécu, produit et apparait comme


une entité́ active qui puise son potentiel de développements dans ses ressources
locales, c’est à dire avec ses activités, ses acteurs, ses réseaux

II.3. La notion de Terroir


II.3.1. L E TERROIR , UN SYSTÈME PRODUCTIF ET
CULTUREL LOCAL

Le terroir exprime un patrimoine commun dans un processus de valorisation des


ressources locales. Il offre la possibilité de porter, autour d’un (ou de plusieurs)
produit(s) typique(s), des pratiques sociales, techniques et économiques
procédant d’une vision et d’une vocation. En s’inscrivant dans une profondeur
historique et en s’appuyant sur la construction par les acteurs de règles de
normalisation et de gouvernance adaptées, le terroir est un système dynamique.
Il peut constituer une voie de gestion durable des ressources et de
développement adaptée à la communauté qui s’y rattache. Dans cette
perspective, le terroir peut aussi être le motif d’un questionnement éthique
renouvelé, spécialement à l’endroit de la négociation des règles de normalisation
et de gouvernance.

À partir de la définition proposée par le collectif INRA-INAO-UNESCO et des


différentes déclinaisons disciplinaires qui se sont exprimées dans le paragraphe
précédent, le terroir peut donc se caractériser comme un système productif et
culturel localisé :

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Gouvernance du territoire

 Productif parce que c’est (ce sont) d’abord un (ou des) produit(s) ou un

(ou des) service(s) typique(s) (le « panier de biens » selon Pecqueur,

2000) qui porte(nt) l’identité d’un terroir; (exemple Terroir villageois)

 Culturel parce que les produits sont le fruit de la valorisation de

ressources territoriales qui fondent l’appropriation et le sentiment

d’appartenance (Brunet et al., 1993). Cette valorisation nourrit le souci

collectif du renouvellement des ressources (matérielles et immatérielles)

vues comme des « biens communs », et participe à la construction de

traits identitaires (savoir-faire, traditions, etc.) spécifiques aux acteurs

rassemblés. Sans oublier que la consommation, sur place ou ailleurs, des

produits qui en sont issus, est généralement associée à un répertoire non

figé de connaissances et de pratiques culinaires.

 Localisé parce qu’il est délimité dans l’espace et concerne avant tout la

participation des acteurs du lieu de production (qu’ils soient producteurs

ou non) à l’élaboration d’un (de) produit(s) qui exploite(nt) des ressources

naturelles locales et des savoir-faire construits socialement et localement.

Ainsi, un terroir affirmant sa différence peut faire rayonner son identité dans le
monde entier, et réciproquement être ouvert aux produits d’autres terroirs pour
un partage de la diversité des produits et des cultures. Ce système productif et
culturel localisé représente une activité socio-économique qui crée de la valeur
tant économique, écologique que sociale.

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Gouvernance du territoire

Représentation schématique du terroir comme système productif et culturel


local

Dans cette représentation, le terroir est une réalité dont l’offre de biens et de
services résulte de l’expression de la diversité dans ses différentes dimensions :
diversité des milieux, diversité des agricultures et diversité des cultures. Ce
schéma représente ainsi l’ensemble des concepts intégrés dans le terroir, certains
(constituant les composantes) renvoyant aux facteurs qui caractérisent le terroir,
d’autres (les effets) mettant en évidence la trajectoire de développement par la
production de valeurs qui, en retour, impactent les propriétés du terroir.

II.3.2. L E TERROIR , UN LIEU DE MOBILISATION AU


SERVICE DU PROJET DES ACTEURS

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Gouvernance du territoire

Un terroir, au-delà de l’« objet » en construction permanente, est caractérisé par


la vie d’une communauté. Les représentations sociales, mais aussi symboliques,
partagées par les membres du groupe – au premier rang desquels les producteurs
agricoles – peuvent faire l’objet d’un travail d’objectivation, en mobilisant les
sciences humaines et sociales adéquates.

La question de la gouvernance est ainsi centrale au sein du terroir, car le sens


donné au lieu par une communauté porte une dimension politique et éthique. Les
règles de gestion pour la valorisation des ressources, la délimitation de l’espace
géographique du terroir, l’acceptabilité des innovations ou le renoncement à
certaines évolutions, dès lors qu’elles sont pour une part du ressort de la
communauté d’acteurs, sont des questions qui peuvent créer une tension
philosophico-politique entre « réaction » et « progrès ».

Le terroir est aussi l’expression communautaire d’une volonté d’acteurs de


garantir la durabilité des ressources naturelles et la reproductibilité de la
communauté par la légitimité des origines et l’expérience du temps historique.
Cette volonté se traduit par l’intégration du terroir à diverses échelles spatiales et
temporelles. Sur le plan spatial et organisationnel, la déclinaison du terroir à
toutes les échelles de la production, de la parcelle de culture au territoire, en
intégrant progressivement les dimensions écologique, technologique,
économique, sociale et culturelle, permet de mobiliser l’ensemble des acteurs de
la communauté. Sur le plan temporel, le court terme, avec l’intégration des
innovations et l’adaptation des règles de gestion aux contraintes et opportunités
extérieures, le moyen terme, avec le pilotage d’une trajectoire de développement
permettant de protéger la valeur patrimoniale, et le long terme, avec la
transmission du patrimoine d’une génération à la suivante, sont imbriqués dans
les modalités de gouvernance du terroir, telles qu’elles se déclinent, du point de
vue éthique, dans les comportements individuels et collectifs.

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Gouvernance du territoire

Ainsi, le terroir, objet d’un processus dynamique de renouvellement et


d’adaptation au changement, situé dans l’espace et le temps (entité
substantielle), représente un mixte complexe de données objectives qui le
justifient et de « pratiques » subjectives qui lui donnent sens (entité
relationnelle) et font de la singularité irréductible d’un lieu une forme
particulière.

III. Les objectifs, Approches et les outils de la


gouvernance territoriale
III.1.Les objectifs de la GT
La gouvernance territoriale a pour objectif principale de mettre en place un
mode de gestion politique locale. Ainsi, de manière spécifique,

 Elle s'appuie sur la mobilisation des ressources humaines du territoire,


 elle s’appuie également sur la capacité à réguler un territoire dans le cadre
d'un système partenarial avec des acteurs multiples.
 Elle veille aussi, à ce que les priorités politiques, sociales et économiques
soient fondées sur un large consensus social et à ce que les voix des plus
démunis puissent se faire entendre.

C'est un chantier de recherche qui permet de formuler des questions : Comment


les collectivités locales peuvent-elles améliorer les conditions de vie de leurs
administrés ? De quelle manière leur rendent-elles des comptes, quelle
transparence donnent-elles à leurs activités ? De quelle manière la démocratie
locale, l'implication des différents acteurs, peuvent-elles s'exercer ?
La gouvernance territoriale, qu'elle qu'en soit l'échelle (État, régions,
départements, communes), peut aussi renvoyer aux "bonnes pratiques" de
gestion financière accompagnées de dispositifs d'évaluation efficients. Dans ce

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Gouvernance du territoire

cas la gouvernance territoriale renvoie essentiellement à une "saine gestion des


affaires publiques"

III.2.La démarche de la GT au Sénégal


Pour assurer une bonne gouvernance du territoire, on distingue deux piliers
essentiels : la déconcentration et la décentralisation.

III.2.1. L A DÉCONCENTRATION
Le Sénégal a une forte tradition d’organisation administrative qui se traduit par
un important maillage du territoire national, symbolisé par la présence, dans
toutes les circonscriptions administratives de représentants de l’Etat aussi bien
en milieu urbain que rural.

Ainsi, la déconcentration se définit comme une forme d’organisation de l’Etat


sur le territoire national. Déconcentrer, c’est déléguer des pouvoirs à des
échelons inférieurs. Le gouvernement, principal organe du pouvoir
central, ne peut être efficace s’il n’est représenté dans les localités du pays. La
déconcentration du pouvoir vise à régler le problème d’éloignement du centre de
décision des localités. La caractéristique fondamentale du pouvoir déconcentré
est sa dépendance hiérarchique (nomination, notation, sanction..) vis-à-vis du
pouvoir central.

Les autorités administratives déconcentrées sont actuellement les gouverneurs,


préfets et sous-préfets (Représentants de l’Etat au niveau des circonscriptions
administratives que sont La Région, le Département et l’Arrondissement).

III.2.2. L A DÉCENTRALISATION
La décentralisation est un processus d’administration de l’Etat qui consiste à
transférer des compétences et les ressources correspondantes de l’Etat vers des
entités (Collectivités Territoriales) distinctes de lui.

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Gouvernance du territoire

Concrètement, l’Etat incarne la Collectivité Nationale(CN) dans son ensemble.


Il est compétent en tous domaines sur l’ensemble du territoire national. Alors
que décentraliser, c’est créer, en dessous de la CN, des CT plus restreintes
dotées de pouvoirs autonomes. Ainsi, l’Etat a transféré 09 domaines de
compétences aux CT ; ces domaines sont les suivantes :

Gestion et utilisation du domaine privé de l’Etat, du domaine public et du


domaine national
Environnement et gestion des ressources naturelles
Santé, Population et action sociale
Jeunesse, sport et loisir
Culture
Education, alphabétisation, promotion des langues nationales et formation
professionnelle
Planification
Aménagement du territoire
Urbanisme et habitat

III.3.Les outils de la gouvernance territoriale participative


Pour assoir une bonne gouvernance du territoire, beaucoup de stratégies ont été
développées. Nous allons en étudier quelques-unes.

III.3.1. COLLECTIVITÉS T ERRITORIALES


Au Sénégal, nous avons actuellement deux ordres de collectivités territoriales
issues de l’acte 3 de la décentralisation : le Département et la commune.

Le département est une collectivité territoriale (exemple : le département de


Gossas), personne morale de droit public. Il est administré par un conseil
départemental (l’organe délibérant) élu au suffrage universel direct (élections
locales). Le conseil départemental par ses délibérations, le président du conseil

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départemental par l'instruction des affaires et l'exécution des délibérations


concourent à l'administration du département.

La commune est une collectivité territoriale, personne morale de droit public.


Elle regroupe les habitants du périmètre d'une même localité composé de
quartiers et/ou de villages unis par une solidarité résultant du voisinage, désireux
de traiter de leurs propres intérêts et capables de trouver les ressources
nécessaires à une action qui leur soit particulière au sein de la communauté
nationale et dans le sens des intérêts de la nation.

Les quartiers et les villages constituent les cellules administratives de base dont
le statut est déterminé par décret

Le maire est l'organe exécutif de la commune. Il est assisté par les adjoints dans
l'ordre de leur élection. Le maire et les adjoints doivent résider dans la commune
ou en être obligatoirement contribuables.

Le nombre des adjoints est le suivant :

 Les communes de 1 000 à 2500 habitants : 1 ;

 Les communes de 2501 à 10.000 habitants : 2 ;

 Les communes d'une population supérieure à 10.000 habitants, 1 adjoint


de plus par tranche supplémentaire de 30.000 habitants sans que le
nombre des adjoints puisse dépasser 10.

III.3.2. L E BUDGET P ARTICIPATIF (BP)


Depuis son avènement en 1989 dans la ville de Porto Alegre au Brésil, le budget
participatif a connu un engouement certain dans les pays en développement et
dans le reste du monde.

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Gouvernance du territoire

Au Sénégal, les premières expériences de budget participatif remontent aux


années 2003 dans les communes de Ndiaréme Limamoulaye, Matam et la
communauté rurale de Fissel. Ces premières expériences capitalisées ont
essaimé dans une dizaine de communes avec le soutien de partenaires comme
Onu HABITAT, la Coopération canadienne et l’Union Européenne. Le
processus de généralisation au Sénégal a commencé dans les années 2011,
couvrant 28 collectivités Territoriales dans l’ensemble des 14 régions du pays,
avec le soutien du Programme National de Développement Local (PNDL).

Ainsi, par définition, le Budget Participatif se définit comme un processus par


lequel les communautés participent au débat sur les politiques publiques et
décident des ressources publiques disponibles ou alors sont associées aux
décisions relatives à leur affectation et en assurent le suivi.

III.3.2.1. Les dimensions du BP :

 Dimension Participative: la démocratie représentative montre ses


limites, d'où la nécessité d'une meilleure participation de toutes les
catégories d'acteurs au processus décisionnel relative à la gestion des
affaires publiques (démocratie participative et communautaire)

 Dimension financière: elle stipule la mise à disposition d'une part du


budget de la CT pour la prise en charge des besoins prioritaires définis de
manière participative.

 Dimension Normative et juridique: Article 3 de la Loi n° 93-005 du 26


janvier 1994 portant orientation générale de la politique de
décentralisation, l'Etat assure la promotion du développement national,
régional et local par la recherche d'une plus grande intégration et d'une
mobilisation de la population dans les actions de développement, la

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responsabilisation de celle-ci dans la définition et la réalisation de toute


action à entreprendre à tous les niveaux,

 Dimension territoriale: s'appuie sur la pertinence territoriale pour


conduire le processus (partir des quartiers, villages, zones, etc. pour
remonter vers la commune)

 Dimension Socioculturelle: s'appuie sur les contextes sociaux culturels


des terroirs. Elle interpellera des notions telle la culture, la solidarité, etc.

III.3.2.2. Les principes du BP :

 Participation: Ce principe aspire à porter la voix des citoyens et


communautés, des Quartiers, villages, zones, etc. aux institutions locales.
Il s'agit de promouvoir et favoriser la participation des populations et
diverses communautés à toutes les étapes du processus décisionnel

 Transparence et redevabilité: Ce principe insiste sur la circulation de


l’information sur les affaires locales en générale et de manière plus
spécifique sur le budget, l'obligation des autorités élus, de rendre compte
de l’utilisation des ressources publiques

 Inclusion – Egalité: entre citoyens dans l'expression et la prise en compte


des besoins. S'appuyant sur les principes universels de Droits, attention
sera particulière portée sur les communautés et groupes souvent
marginalisés tels les jeunes, femmes, les quartiers périphériques et
précaires, les acteurs économiques souvent exclus (exemple de
l'agriculture urbaine, etc.

 Efficacité dans l’affectation des ressources locales (budget


d’investissement) vers les besoins essentiels définis par les communautés

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et dans l'exécution budgétaire qui permet de résorber le gap souvent


observé entre budget voté et sa réalisation (compte administratif)

 Solidarité pour une formulation des intérêts et besoins individuels,


l'identification et négociation des priorités collectives; mobilisation
communautaire pour la prise en charge desdites priorités au profit du plus
grand nombre de défavorisés.

 Transversalité: pour une articulation entre les différentes échelles


territoriales, notamment entre Quartiers, villages, zones, etc., commune,
région, pays. Certains thèmes (inondations et gestion environnement, par
exemple) ne peuvent être pris en charge que dans une perspective
d'intercommunalité. De même les thèmes de l'Éducation et Santé, doivent
être en articulation et cohérence avec Carte scolaire ou sanitaire, la
question de l'Emploi des jeunes ne peut être réglée que dans des bassins
d'emploi dépassant souvent l'échelle de la Commune. Ce principe de la
transversalité permet également une articulation de la vision à court terme
(un an pour le Budget Participatif) à la vision à long terme (3 à 5 ans pour
les Plans Développement Communal ou Départemental).

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III.3.3. LA SOCIÉTÉ CIVILE


Le terme de société civile est employé pour parler globalement de personnes et
groupes de personnes organisés collectivement, indépendamment de l'Etat. Sous
cette appellation, on regroupe des mouvements, organisations, associations qui
agissent en dehors de l'Etat. Les ONG, les syndicats, les associations d'usagers,
les groupements paysans, les entreprises par exemple, font en théorie partie de la
société civile.

Cependant, la notion de société civile est assez floue, car elle regroupe sous une
seule appellation des organisations dont les caractéristiques sont très variées et
les intérêts parfois contradictoires. Malgré ce flou conceptuel, la notion de
société civile est très utilisée dans le champ de la solidarité internationale et du
développement local.

A un niveau local et dans cette étude, on considère également comme membre


de la société civile tous les OCB à savoir les associations de quartier, les ASC,
les GPF... Ces OCB occupent de plus en plus un rôle primordial dans tout
processus de développement. Ce rôle est davantage cristallisé dans les Conseils
de quartier qui regroupent l’ensemble des organisations au niveau du Quartier.

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L’implication des populations se fait de plus en plus au travers des structures


organisées : associations ou GIE. Il s’agit de structures associatives qui
regroupent des hommes et des femmes poursuivant les mêmes objectifs. Elles
sont aussi de puissants moyens de participation, de pression, de contrôle et de
régulation démocratique. Elles concernent tous les secteurs d’activités.

III.3.4. L ES CADRES DE CONCERTATION :


La participation citoyenne est une des fondamentaux de la bonne gouvernance
du territoire. Ainsi, selon le CGCT de 2013, Toute personne physique ou morale
peut faire, au président du conseil départemental et au maire, toutes propositions
relatives à l'impulsion du développement économique et social de la collectivité
locale concernée et à l'amélioration du fonctionnement des institutions.

Tout habitant ou contribuable a le droit de demander, à ses frais,


communication, de prendre copie totale ou partielle des procès-verbaux du
conseil départemental ou du conseil municipal, des budgets et des comptes, ainsi
que des arrêtés pris par l’autorité locale.

En plus, en vue de garantir une bonne participation des populations dans la


gestion des affaires publiques, l’organe exécutif local peut instituer, au sein de la
collectivité territoriale, un cadre de concertation consulté sur :

 les plans et les projets de développement local ;


 les conventions de coopération et les contrats plans.

Le cadre de concertation peut, en outre, être consulté sur toute autre matière
d’intérêt local. Un décret détermine la composition, les modalités d’organisation
et de fonctionnement du cadre de concertation

Exemple de dispositif d’intervention du cadre de concertation d’une commune :


Émergence du territoire communal : MIEUX Associant tous les acteurs locaux : SE CONCERTER
CONNAÎTRE ET FAIRE CONNAÎTRE SA COMMUNE ET S’ORGANISER
 Informer la population: Qu’est-ce que le Créer des instances de concertation
territoire communal ? communale
Rechercher des financements pour le
 Produire un diagnostic de territoire: la
développement local
monographie communale
Constituer des partenariats avec
 Valider la monographie par la l’extérieur
population de tous les villages Harmoniser les interventions sur
 Diffuser la monographie aux autorités l’espace de la CT
de tutelle, aux partenaires, aux

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ressortissants
PLANIFIER LE DÉVELOPPEMENT La mise en œuvre d’actions de développement
Informer la population: Quel avenir EXÉCUTER ET GÉRER Informer la population:
pour le territoire communal ?  Quelles sont les actions à réaliser ?
Définir des plans de développement
 Constituer des comités de suivi et de
pluriannuels à l’échelle de la commune
mise en œuvre des actions
Renforcer les compétences en montage
de projets  Renforcer les compétences de suivi et
de gestion des actions

3.3.4 LES COMITES DE GESTION

Santé (CDS)

Éducation (CGE)

Hydraulique (ASUFOR)

Marché et autres infrastructure marchandes

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