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Lysosome

organite cellulaire

Les lysosomes sont des organites


cellulaires de 0,2 à 0,5 micron présents
dans le cytosol de toutes les cellules
eucaryotes, animales[1], à l'exception des
érythrocytes (« globules rouges »). Ils ont
pour fonction d'effectuer la digestion
intracellulaire (ou extracellulaire via
exocytose dans le cas des
chondroblastes, ostéoclastes et
macrophages) grâce à une quarantaine[2]
d'enzymes, dont des lipases, des
peptidases, des nucléases, des
glycosidases, des phosphatases et des
sulfatases.

Les principaux organites d'une cellule. Les lysosomes sont


légendés en haut à gauche

Schéma d'une cellule type. Composants


(1) Nucléole
(2) Noyau
(3) Ribosomes
(4) Vésicule
(5) Réticulum endoplasmique rugueux (ou granuleux) (REG)
(6) Appareil de Golgi
(7) Cytosquelette
(8) Réticulum endoplasmique lisse
(9) Mitochondries
(10) Vacuole
(11) Cytosol
(12) Lysosome
(13) Centrosome (constitué de deux centrioles)
(14) Membrane plasmique
La membrane lysosomale contient des
protéines de transport (perméases), des
pompes à protons pour l'hydronium
(protons H+) et des canaux ioniques
spécifiques aux ions chlorures Cl−. Ces
pompes à protons et ces canaux
ioniques permettent le maintien à
l'intérieur des lysosomes d'un pH
compris entre 4,5 et 5, indispensable au
fonctionnement des hydrolases acides
qu'ils contiennent[3]. Les lysosomes sont
formés dans l'appareil de Golgi ou le
réticulum endoplasmique.

Christian de Duve, en 1949, distinguait


les lysosomes primaires n'ayant pas
encore rencontré de matériel à digérer, et
les lysosomes secondaires. Cependant,
cette classification est à présent
obsolète.

Actuellement la distinction porte sur la


source du matériel digéré. Trois voies
sont ainsi considérées :

des produits d'endocytose, contenus


dans des endosomes fusionnent avec
les vésicules de lysosome, chargées
d'hydrolases, pour former les
endolysosomes ;
les organites cellulaires détruits
s'entourent d'une enveloppe, par fusion
de vésicules, provenant peut-être[2] du
réticulum endoplasmique. Ceci forme
un autophagosome, qui, par fusion
avec un endolysosome ou un
lysosome, aboutirait à la formation
d'un autophagolysosome. Les
autophagolysosomes assurent le
mécanisme d'autophagie cellulaire. Ce
mécanisme est encore mal connu[2] ;
dans les cellules phagocytaires, les
phagosomes (vésicules contenant des
déchets ou une bactérie) sont
transformés en phagolysosome par
association avec un lysosome ou un
endolysosome.

L'activité lysosomale est très importante


chez le têtard dont la queue disparaît à
l'état adulte. Le lysosome fut décrit et
nommé pour la première fois en 1955 par
Christian de Duve. L'anomalie du
fonctionnement enzymatique d'une des
enzymes contenues dans le lysosome
est responsable de maladies
lysosomales. Cela donne par exemple
des maladies de surcharges lipidiques
(génétiques). Il peut y avoir formation de
corps résiduels. Ce sont des vacuoles
provenant de phagolysosomes ou
d'autophagolysosomes dans lesquels
persistent des résidus non digérés par
les enzymes lysosomales. Ils peuvent
être de deux types : les figures
myéliniques, et la lipofuscine, qui résulte
de l'oxydation enzymatique des lipides
(surtout dans les vieux neurones).
Certaines protéines sont des marqueurs
de la membrane lysosomale : LAMP-1 et
LAMP-2 (Lysosomal-associated
membrane proteines)

Enzymes du lysosome : les


hydrolases acides
Les lysosomes contiennent des enzymes
digestives (hydrolases acides) pour
digérer les macromolécules. Pour
fonctionner correctement, les enzymes
digestives requièrent l'environnement
acide du lysosome. Pour cette raison, si
des hydrolases acides devaient fuir vers
le cytosol, leur danger pour la cellule
serait réduit, car elles ne seraient pas à
leur pH optimum. Toutes ces enzymes
sont produites par le réticulum
endoplasmique, et transportées et
traitées par l'appareil de Golgi. Chaque
hydrolase acide est ensuite ciblée vers
un lysosome. Le lysosome lui-même est
apparemment protégé de la digestion par
ses structures tridimensionnelles
internes uniques qui préviennent une
action enzymatique[4].

Quelques enzymes (hydrolases acides)


importantes dans les lysosomes sont :

lipase, qui dégradent les lipides en


acides gras ;
glycoside hydrolases, qui dégradent les
hydrate de carbone (les sucres) ;
protéases, qui dégradent les protéines
en peptides, dégradés ensuite par
peptidase en tripeptides, dipeptides,
puis acides aminés ;
nucléases, qui dégradent les acides
nucléiques en nucléotides.

Il y a donc dans le lysosome tout le


matériel nécessaire à la dégradation
d'une cellule. Les produits de la digestion
peuvent être excrétés ou réutilisés par la
cellule

Lysosome chez les végétaux


Dans les cellules végétales, c'est la
vacuole qui abrite des phytolysosomes
(lysosomes végétales), l'équivalent des
lysosomes des cellules animales. Elle
contient une variété d'enzymes
hydrolytiques aux fonctions très
diversifiées. La vacuole est un organite
de stockage des déchets cellulaires et
des nutriments, une fois les déchets
digérés[5].

Maladies lysosomales ou
maladies lysosomiales
Il s'agit de maladies génétiques. De 20
maladies connues dans les années 1990,
les scientifiques définissent aujourd'hui
plus de 50 maladies causées par un
dysfonctionnement des lysosomes ou
d'une de leurs protéines digestives. Il
s'agit de maladie dites rares, par exemple
la maladie de Tay-Sachs, la maladie de
Pompe, la maladie de Gaucher, la
maladie de Fabry, la maladie de
Niemann-Pick, la maladie de Sanfilippo...
Elles sont dues à une protéine digestive
manquante ou défectueuse, ce qui
entraîne une accumulation de substrats
dans la cellule, et de là un métabolisme
cellulaire modifié. Globalement, les
maladies lysosomales peuvent être
classifiées comme
mucopolysaccharidoses, GM2
gangliosidoses, trouble du stockage des
lipides, glycoprotéinoses, mucolipidoses,
ou leucodystrophies.
Après dégradation de certains produits
par le lysosome il subsiste des résidus
qui ne peuvent plus être dégradés mais
s'accumulent dans le lysosome. Cela
pourrait expliquer la courte durée de vie
des cellules spécialisées dans la
phagocytose comme les globules blancs
(1 à 2 jours). Toutes les cellules sont
capables de réaliser une endocytose, et
elles le feront par exemple lors
d'apoptose de cellule voisine pour
« nettoyer ». Si pour les globules blancs
l'accumulation de résidus n'est pas grave,
elle l'est beaucoup plus pour les cellules
qui ne se divisent plus comme les
neurones, on pourrait donc déterminer
l'âge d'un être par l'état de ses lysosomes
neuronaux.

La majorité des maladies lysosomales


sont graves, handicapantes et
dégénératives, conduisant souvent à des
décès prématurés. Mais les premiers
traitements par enzymothérapie ont
donné un nouvel espoir aux patients de
certaines maladies (Gaucher, Fabry,
Pompe, etc.). Ces traitements ne
guérissent pas mais permettent
d'atténuer les conséquences et les effets
de la maladie et d'offrir une nouvelle vie
aux patients concernés.

Article détaillé : Maladie lysosomale.

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