I.

L’économie sociale et solidaire en Tunisie :

1- Définition de l’ESS :

L'économie sociale et solidaire (ESS) cherche à équilibrer la création de richesse économique avec la
répartition équitable de cette richesse entre les gens, les groupes sociaux, les générations et les
régions. Elle vise à harmoniser l'intérêt général du secteur public avec la nécessité de réaliser des
profits du secteur privé.

L'ESS aide à réduire la suprématie de l'aspect purement économique, empêchant ainsi une obsession
pour le profit facile et les décisions basées uniquement sur des considérations économiques.

Elle repose sur des valeurs comme la solidarité, la cohésion sociale, la responsabilité sociale, la liberté
d'adhésion, la prise de décisions démocratique, la participation de tous et l'autonomie. Elle ne
remplace pas les secteurs public et privé, mais les complète en aidant à résoudre leurs problèmes et
à réduire les inégalités sociales causées par un libéralisme excessif.

En résumé, l'ESS tente d'harmoniser les aspects économiques et sociaux, en mettant l'accent sur le
bien-être collectif plutôt que sur les profits individuels, tout en promouvant une mondialisation plus
axée sur le bien-être des populations.

2- L’économie sociale et solidaire en Tunisie :

L'économie sociale et solidaire (ESS) en Tunisie trouve ses origines dans le mouvement syndical, avec
la création des premières coopératives de consommation en parallèle aux luttes syndicales en 1924
avec Mhamed Ali Hammi. L'ESS a fortement influencé les programmes économiques et sociaux de
l'UGTT, conduisant à la création de nombreuses coopératives et de la « Banque du Peuple» en 1968.
Cependant, une tentative antérieure de développement coopératif dans les années 1960 a échoué
en raison d'une approche bureaucratique, mettant en lumière la nécessité d'envisager de nouveaux
modèles de développement plus efficaces.

Aujourd’hui, à partir d’une analyse critique des expériences malheureuses de développement et pour
répondre favorablement aux exigences en matière de développement économique et social, il y a un
retour en force aux principes universels de l’ESS. Celle-ci est de plus en plus considérée comme une
composante incontournable dans tout modèle de développement à construire. L’ESS est, désormais,
un choix stratégique, comme l’affirme le discours officiel : «La crise économique et sociale que
connaît la Tunisie depuis janvier 2011 et les revendications sociales conséquentes laissent davantage
de champ libre à l’initiative des organisations de l’ESS, notamment pour la fourniture de services
sociaux, point faible des secteurs public et privé, à l’évidence en difficulté»

C’est dans le plan quinquennal de développement 2016-2020 que l’ESS est inscrite, à côté des
secteurs public et privé, comme troisième secteur appelé à exercer un impact positif sur l’économie
de la Tunisie.

II. Le financement participatif :

-Le financement participatif est un moyen de regrouper les fonds nécessaires à la réalisation d’un
projet en faisant appel à un très grand nombre de personnes.

- Il existe trois formes principales de plateformes de crowdfunding :

1-Le crowdfunding du don : Le don permet au donateur de soutenir un projet qui lui tient à cœur,
que ce projet soit entrepreneurial, artistique ou caritatif. En fonction des projets, le don peut être
effectué en échange d’une contrepartie, sous la forme d’une place de concert pour un groupe de
musique ou d’un produit en pré-vente pour une entreprise.Le rôle des plateformes de dons est de
collecter les dons des souscripteurs, puis de reverser la cagnotte aux porteurs de projets lorsque le
montant demandé est atteint (voire dépassé).

2-Le crowdfunding en capital, ou equity crowdfunding : permet à un investisseur de financer l’activité

d’une PME en entrant à son capital. Sélectionnées en amont par les plateformes, les start-ups et PME
sont présentées aux investisseurs, qui peuvent souscrire aux projets de leur choix. Ils deviennent en
contrepartie actionnaires de l’entreprise et disposent à ce titre de toutes les informations
nécessaires à la bonne connaissance de son activité.
3-Le crowdfunding du prêt, ou Peer-to-Peer Lending : est un mode de financement permettant aux
investisseurs particuliers de prêter directement de l’argent à d’autres particuliers ou à des
entreprises. La bonne traduction française est : « plateforme de prêt ».
III. Cadre concessif : la loi de juin 2019
-La loi n°2019-47 du 29 mai 2019 relative à l’amélioration du climat de l’investissement :
-La concession est le contrat par lequel une personne publique dénommée "concédant" délègue,
pour une durée limitée, à une personne publique ou privée dénommée « concessionnaire », la
gestion d'un service public ou l'utilisation et l'exploitation des domaines ou des outillages publics en
contrepartie de rémunération qu'il perçoit sur les usagers à son profit dans les conditions fixées par
le contrat.
-Le concessionnaire peut être en plus chargé de la réalisation, la modification ou l'extension des
constructions, ouvrages et installations ou d'acquérir des biens nécessaires à l'exécution de l'objet du
contrat.
-Le contrat peut autoriser le concessionnaire à occuper des parties du domaine revenant au
concédant afin de réaliser, de modifier ou d'étendre les constructions, ouvrages et installations
susvisés.
-L'occupation temporaire du domaine public ne constitue pas, au sens de la présente loi, une
concession.
- On entend :
a) Service public : la prestation de services visant la satisfaction de l'intérêt général sous le contrôle
direct de la personne publique concédante et de toute autre personne publique exerçant des
missions de contrôle conformément à la législation en vigueur,
b)Concédant : l'Etat, la collectivité locale, l’établissement public ou l’entreprise publique dont les
structures de délibération lui permettent d'octroyer des concessions et ce, sous réserve des textes
juridiques organisant les modalités d’exercice de la tutelle sur les entreprises publiques.
c) Concessionnaire : la personne publique ou privée, bénéficiaire de la concession et avec laquelle est
conclu le contrat de concession.
-Article 3 bis - L’octroi des concessions portant sur les petits projets est soumis à des procédures
simplifiées dénommées "concessions à procédures simplifiées".
-La définition des petits projets et les procédures simplifiées qui leur sont appliquées sont fixées par
décret gouvernemental.
Beha Eddine Ferjaoui