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La religion peut-elle garantir la justice?

Reformulation : la religion peut-elle assurer l’harmonie entre les individus ?

Problématique : la religion peut-elle assurer l’harmonie entre les individus ou au contraire contribue
t elle a des conflits et injustice

Introduction : En nous demandant la question selon laquelle la religion peut-elle garantir la justice,
autrement dit, la religion peut-elle assurer l’harmonie entre les individus ? Par rapport à ce sujet, on
va traiter la problématique selon laquelle la religion peut-elle assurer l’harmonie entre les individus
ou au contraire contribue t elle a des conflits et injustices. Afin de traiter cette problématique on va
pouvoir expliciter la croyance en une divinité comme garant de la justice dans la première partie ;
puis traiter les ambiguïtés et les critiques de la croyance en une divinité en matière de justice afin de
traiter dans la troisième partie la religion présente comme une embuche sur le chemin vers
l'harmonie sociale et la justice.

I. La croyance en une divinité comme garant de la justice

A. Le châtiment divin et les instances psychique (École de pensée : Éthique déontologique


d'Emmanuel Kant)

La croyance en une divinité a longtemps été considérée comme un pilier de la moralité et de la


justice. Emmanuel Kant propose une vision de la justice divine comme étant ancrée dans le devoir
moral. Selon Kant, la rétribution divine repose sur des principes universels. Comme l’a si bien dit
Freud « Le moi n’est pas maitre de sa propre maison », en faisant appel à notre conscience
religieuse, le surmoi, conscience morale, empêche les pulsions et les désirs du ça. Ainsi, la croyance
en une divinité qui récompense le bien et puni le mal est en harmonie avec le devoir moral, car elle
incite les individus à agir de manière juste et droite. La croyance en une rétribution divine renforce
l'idée que la justice vient du respect de principes moraux fondamentaux grâce à la conscience
religieuse. Cela motive à suivre des obligations morales inconditionnelles.

B. La notion de justice divine

De plus, la notion d'égalité devant la justice est un principe fondamental. En effet, la justice divine
peut être interprétée comme un moyen de garantir cette égalité, car elle affirme que personne
n'échappe au châtiment divin, créant ainsi un terrain d'égalité où tous sont soumis aux mêmes lois
divines. Cette conception de la justice repose sur l'idée que la religion peut servir de garante de
l'équité en veillant à ce que personne ne soit au-dessus de la loi, indépendamment de son statut
social, économique ou culturel.

C. Solidarité religieuse et communauté

En outre, la croyance en Dieu établit un lien entre les individus, créant ainsi une communauté de
croyants. Cette communauté religieuse est fondée sur des valeurs telles que la responsabilité envers
autrui et la justice. La croyance en une divinité renforce le devoir moral de prendre soin de son
prochain. Cette solidarité religieuse renforce le lien communautaire et favorise des actes justes
envers les autres membres de la communauté, contribuant ainsi à la justice sociale.
II. Les ambiguïtés et les critiques de la croyance en une divinité en matière de justice

Bien que la croyance en une divinité puisse être source de moralité, elle suscite également des
interrogations et des contestations.

A. Divergences religieuses (Philosophe : William James)

William James s'intéresse aux diverses interprétations des textes religieux et aux implications sur la
justice en notant « La diversité d'interprétations religieuses est inévitable, mais elle soulève des
questions sur la validité de la croyance en une rétribution divine comme garant de la justice. Les
différentes interprétations peuvent mener à des conceptions contradictoires de ce qui est juste. »
Prenons l'exemple des divergences religieuses sur la question de la peine de mort. Certaines
interprétations religieuses justifient la peine de mort, tandis que d'autres la condamnent fermement.
Cette diversité d'interprétations religieuses peut entraîner des conflits et des controverses sur ce qui
est juste et moral, remettant en question le rôle de la croyance religieuse en tant que garant de la
justice.

B. Limites et contestations de la rétribution divine (Philosophe : Jean-Paul Sartre)

De surcroit, Jean-Paul Sartre remet alors en question la croyance en une rétribution divine en
mettant l'accent sur la responsabilité individuelle et la liberté. Il soutient que la croyance en une
divinité qui récompense ou punit les actions des individus peut entraîner une aliénation de la liberté
humaine. De plus, il explique que cette rétribution peut détourner les individus de la responsabilité
morale et les pousser à agir par crainte de la punition plutôt que par choix libre. Par conséquent, la
croyance en une divinité peut parfois être perçue comme un obstacle à la justice en entravant la
liberté individuel, car elle détourne l'attention de la responsabilité individuelle.

III. La religion présente comme une embuche sur le chemin vers l'harmonie sociale et la justice

On se pose alors une question fondamentale : comment la croyance en une divinité peut-elle parfois
entraver l'harmonie sociale et la justice ?

A. la religion comme porte de l’injustice

L'utilisation de la religion pour justifier des pratiques injustes est une réalité alarmante. Par exemple,
certaines traditions religieuses justifient le mariage forcé, la mutilation de la partie génitale féminine
ou encore les distinctions des sexes. Cependant, ces traditions sont en contradiction avec les
principes de liberté individuelle. Ces injustices révèlent comment des croyances religieuses peuvent
être exploitées pour priver les individus de leur autonomie et de leurs droits.

B. Conflits religieux et tensions interreligieuses

En outre, dans son contrat social, Rousseau nous exprime que la justice est le principe qui assure
l’harmonie de la communauté en promouvant le respect mutuel des individus. Cependant, la
croyance en une divinité a souvent été au centre de conflits religieux et de tensions interreligieuses à
travers l'histoire. Ces conflits trouvent leurs racines dans l'idée que chaque groupe religieux détient
la vérité absolue, tandis que les autres sont perçus dans l'erreur. Cette notion de supériorité
religieuse a été invoquée pour justifier des guerres et des actes de violence d'ampleur significative.
Cette conviction de la supériorité religieuse a conduit à des conflits religieux de grande envergure.

Conclusion :

S’il est ici question de savoir si la religion peut assurer l'harmonie entre les individus et si elle peut
parfois contribuer à des conflits et à des injustices, d'abord, en nous appuyant sur les philosophies
telles qu’Emmanuel Kant et William James, nous avons mis en lumière les arguments en faveur de la
religion en tant que pilier de la moralité, de l'équité, et de la solidarité. Ensuite, nous avons vu que
les divergences religieuses et les limites de la rétribution divine, comme évoquées par des
philosophes tels que William James et Jean-Paul Sartre, ont soulevé des questions quant à
l'universalité de la justice religieuse et à ses implications pratiques. Enfin, à travers les idées de Jean-
Jacques Rousseau, nous avons mis en évidence comment la religion a parfois été utilisée pour
justifier des pratiques injustes, notamment le mariage forcé et les conflits religieux, remettant en
question son rôle en tant que garant de la justice.

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