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Du tabac : son histoire, sa

culture, sa fabrication, son


commerce, ses propriétés
médicinales et toxiques, son
influence [...]

Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque H. Ey. C.H. de Sainte-Anne


Henrieck, G.-A.. Du tabac : son histoire, sa culture, sa fabrication,
son commerce, ses propriétés médicinales et toxiques, son
influence sur l'homme... / par le Dr G.-A. Henrieck. 1864.

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Henrieck Ga.

r~
Du ~~C. ~M ~?M~MC~ ~M~

Desloges

Paris 1864
Symbole applicable
pour tout, ou partie
des documents microfilmés

Original illisible
N F Z 43-120-10
Symbole applicable
pour tout, ou partie
des documents microfilmés

Texte détérioré reliure défectueuse


N F Z 43-120-11
TABAC D U

~~sMre 8~ culture S~ fabrication Son commerce

sKM3M)MSMH))C)HaESETTO)ttOUES

MN INFLUENCE SUR t/HOMME


MoYcnsd'enu'iers.ptonson tempérament
~n Ktirp!' !a i~us gran(}< <()n)!ne (!c Licti-Orc et (!c jouissance
e!<itff!M maux qui r~u!(ent< 'i('nabus

f L

hK DOCTEUn G. A. HENUlEC~

"S~ PAR) S
RUE SAtNT-ANDRE.DES.ARTS'

~t'. t.S<«
TABAC
,1 --L~v
13 U

Son h:st.oire– Sa cuRure– Si ;abrica!.)ûn Son commerce

SESPROPRtÈTt5MEa)C)t<f.LES~TTO)HQUES

SON INFLUENCE SUR L'HOMME


M<)u'nsd'cn))scrst')un''ontt'))~rr:)))w'nt
d'en)ctm'r):)))(ust:)':))~<;s())~)nK<)c~t'n-)'tr<;e!(!cj<jtb')f!cc
et <t'(h)tc)'));s))~)U)( q))i)'t's))ih')tU)cst~)u)ms

f,tKn

LE DOCTEUR G.-A. HE~R!ECK

PÂ!US
DESLOGES, M, HLi'; SAINT-AXUiU'DHS.AHTS

!8(~.4.
PRËFACE
:tB~'Ali~
in

L'usage du Tabac étant devenu presque géné-


ral, il a fallu qu'il présentât de grands avantages
pour l'homme. En effet, lois, décrets, ordon-
nances, tout a été inutile pour en proscrire l'ha-
bitude. Interrogez l'amateur du tabac il vous
répondra que la poudre ou la fumée de cette
plante lui procure une sensation agréable, laquelle,
jointe à l'action d'aspirer et de rejeter la fumée,
distrait, désennuie, dissipe les soucis, enfante la
gaieté et même fait supporter la faim.
Demandez au soldat, au marin, à l'artisan, a
l'homme du monde même, s'il consentirait à re-
noncer à une habitude qui lui procure les jouis-
sances les plus douces et les plus vivement ap-
préciées ? Non, sans doute, car l'habitude dégé-
nère en besoin, et tout besoin doit être satisfait
pour rendre l'homme heureux.
Mais tout en proclamant nécessaire, dans
beaucoup de circonstances, l'usage du tabac,
nous ne nous dissimulons pas ses inconvénients
l'altération des dents, l'odeur de l'haleine, la
perspective de tourments affreux dans le cas de
privation du tabac.
Nous avons tout étudie dans ce livre et abordé
toutes les questions qui se rattachent de près ou
de loin à l'influence du tabac sur l'homme. Nous
avons commencé notre
ar·vxiuvvauamvmw Vü~lGtbep(.Zrl
11JL1G ouvrage
par la description
IJ\ilVU
botanique du tabac, sa culture, sa fabrication,
son commerce, etc.
Nous n'avons point parlé cependant du mono-
pole de cette plante, que l'État s'est attribué, car
nous avons l'expérience qu'en Angleterre, où la
vente du tabac est libre, il coûte bien plus cher,
quoique fabriqué dans des conditions inférieures.
Sans doute, il serait plus agréable d'avoir le.
tabac à un prix de revient moins élevé mais
nous pensons qu'il est des objets d'une utilité
plus pressante sur lesquels la sollicitude des gou-
vernements se concentrerait avant de songer au
tabac qui, après tout, est moins nécessaire que
les denrées alimentaires.
BOTANIQUE

Le Tabac, qui fait partie des infundibuliformes de


Tournefort et de la pentandrie monogynie de Linné,
est de la famille des solanées de Jussieu; famille dont
toutes les piantes ont l'aspect triste, ce qui doit en
faire suspecter l'emploi; et, en effet, il peut être
dangereux.
C'est un fait d'observation curieux, intéressant, à
considérations in6puisab)es,que)e résultat des impres-
sions produites par la vue d'une plante, serait-elle
inconnue; un fait qui doit se prêter aux mêmes ex-
ptications que la sympathie et l'antipathie pour cer-
taines choses, pour certains êtres; dans teqnet on
doit trouver les mûmes raisons que dans le fait de l'ap-
pétition naturelle pour certains mets, qui, en état de
santé, ne nuisent jamais, par ce motif que !a vue en est
flattée, et la reputsion pour d'autres qm nous seraient
nuisibles, parce que la vue seule suffit pour inspirer
du dt'goût. Effetdes sens et des perceptions intérieures,
semblable à celui qu'on éprouve au contact!d'un homme
avec lequel on désire tout d'abord se lier d'amitié
ou d'un homme dont l'aspect repousse, et qu'on
commence à haïr la première fois qu'on le voit. Attrac-
tions et répulsions instinctives, spontanées,
sans parti-
cipation de la réflexion, mais le plus souvent aussi
justes que si elles étaient raisonnées.
Si c'est par le mélange du
rose pa)e, du noir et du
vert que la nicotiano produit ces~mpressions~ il serait
curieux d'étudier les effets physiologiques des
cou-
leurs sur les sensations. Mais ces recherches dépen-
dent de connaissances étrangères à notre sujet.
A part les résultats qu'a obtenus M. Koeireater,
pour se procurer des hybrides, le genre ~co~M,
qui se prête du reste extrêmement à
ces essais, offre
une grande quantité d'espèces (i) on pourrait, à la
ngueur, en compter une vingtaine de remarquables,
chaque pays peut en offrir. Nous
ne citerons que la
~'o~
N.
rou la N. ou ~ï!
du Mexique, la N. ~M'eM~a, du Pe<
~7~ du Chih !a N. glu.
tiriosa, du Pérou la N. n~'ea, d'Europe
peut-être,
pour sûr de toute rAmérique la N. /h~'co/~ de la
Chine; la N. quadrivalvis, du Missouri la N.~M,
ou tabac brûlant, plante vivace de i'Aménque méri.

(<) Neumau assure que de


son temps il y .Tait plus de 6C e~
pëcca de canMtre comme ce oom été donne à de<
a espèces pr<.
parées, !M différences <Mpead.nent tant doute des procM~
préparation.
dt la
dionale, qui porte des feuilles hérissées de poils très*
fins et piquants, causant de vives démangeaisons lors-
qu'on y touche la N. !<M~M~<~ de la Malmaison la
N. latifolia, etc. Nous no distinguerons point, toutes
ces espèces, mais nous croyons indispensable de don-
ner les caractères du genre
Racine annuelle d'où s\')!éve une tige dressée,
rameuse, cylindrique, haute de 60 centim. à 1 m. 80,
pubescente et visqueuse. Les feuilles sont alternes,
très-grandes, ovales, aiguës, retrecios à )a base, ses'
siles, pubescontes et légèrement visqueuses sur les
deux faces, exhalant, ainsi que les autres parties de la
plante, une odeur vireuse tres-désagreabte (ei!es no
prennent une odeur forte, piquante et agréable, pour
les personnes accoutumées, qu'après avoir subi la fer-
mentation) elles sont longues de 30 centim. et pius,
larges de 8 à i6 centim. Les fleurs sont grandes, roses
(ceHes du )'<<e sont vertes du <y?Me~M,
btanc-bleuatt'e), disposées en une sorte de panicdo
aux extrémités des rameaux. Le calice est tubuleux,
ventru, quinqueûde, à divisions aiguës au sommet; la
corolle est infundibuliforme, pubescente en dehors
son tube est cylindrique, deux fois plus long que !o
calice, évasé à son sommet le limbe est étalé, comme
étoile, à cinq divisions peu profondes, larges et ai-
guës les etamines sont au nombre de cinq, de la lon-
gueur du tube, insérées vers le milieu de sa hauteur
les filets sont tubulés, velus à leur partie inférieure
les anthères sont ovoïdes, obtuses, biMes inférieure-
ment, à deux loges opposées, s'ouvrant par un sillon
longitudina). Le pistil se compose d'un ovaire ovoïde,
aigu, tronqué à sa base, appliqué sur un disque hypo-
gyne jaune, peu distinct, sinon par la couleur, de la
partie inférieure de l'ovaire celui-ci est à deux loges,
renfermant chacune un très-grand nombre de petites
ovules, recouvrant toute la surface de deux trophos-
permes très-saillants, convexes, attachés vers l'axe
par un pédicule étroit. Le style est à peu près de la
longueur des étamines il est glabre et cylindrique, un
peu élargi vers son sommet, qui supporte un stigmate
aptati convexe, légèrement bi!obé. Le fruit est une
capsule ovoïde, un peu pointue, s'ouvrant naturelle-
ment en deux valves. Les graines sont très-petites,
irrégulièrement arrondies et rugueuses.
Le tabac, plante annuelie dans nos climats, est vi.
vace dans certaines contrées d'Amérique, entre autres
la Floride et le Brésil.
Avant de parler de la culture, de la fabrication, du
commerce du tabac, faisons connaître l'historique de
cette plante.
A t'époque où les Européens découvrirent l'Amé.
rique (1492)., les Indiens faisaient déjà usage du tabac,
soit pour réveiller leur esprit ou se procurer une sorte
d'ivresse, soit pour guérir une foule de maladies,
contre lesquelles ils croyaient cette plante souveraine.
Les prêtres, les devins américains, aspiraient la fumée
du tabac à l'aide d'un long tube, lorsqu'ils voulaient
prédire les événement ou lire dans !'avenir.C'estdit.
on, à !)e de Tabago, dans le golfe du Mexique,
que
les Espagnols connurent d'abord
cette plante. On la
désigna longtemps sous le
nom depetun. En 18~8, le
navigateur Certes envoya des grains de tabac à Charles.
Quint. Quarante-deux ans après,
en IMO. Jean Nicot,
ambassadeur de François H, roi de Portugal,
en fit
présent à ia reine Catherine de Mûdicis et
au grand
prieur, ce qui fit donner au tabac le
nom d'~e~e à la
reine, /:6?'oe << ~~MMt\ ?Mco~'a~e. Mais !e
nom de ~~ac, substitué par les Espagnols à celui de
~e~MM, prit la place de toutes les dénominations dont
cette plante avait 6t6 l'objet.
Ce ne fut .Kuere qu'en t600
que l'usage du tabac
devint généra). L'Angteterre l'avait
reçu dès 1585 de
Francis Drake. Plusieurs souverains
tentèrent inuti-
lement d'en proscrire l'usage à leurs sujets,
parce
qu'on le considérait comme
une espèce de poison la
peine de mort fut même prononcée dans quetques
con-
trées, mais tout fut inutifet 1 le tabac triompha de
ses
ennemis.

CULTURE

Le tabac demande une terre riche, substantielle


et
meuble (i) la racine chevelue de la plante rend rai*
son de ces exigences. Dans les départements de la
Haute-Garonne, du Lot et de Lot-et-Garonne, on lui
réserve ordinairement des terres d'alluvion dans ceux
du Nord et du Bas-Rhin, celles de première qualité, ou
ordinairement réservées à la culture du lin ou du
chanvre.
Les terres trop grasses, et qui sont à la fois hu-
mides, ne conviennent pourtant pas mieux que lors-
qu'elles sont trop sèches dans ceites-ci, le tabac se
trouve brute ou réduit à peu de chose dans ceiies-ià,
il pousse vigoureusement, il est vrai, mais il se des-
sèche difficilement, fermente longtemps, et conserve
une acreté qui Je rend peu propre à être consommé en
fumée. Entre les deux extrêmes, se trouvent des qua-
lités de terrains que connaissent bien les p];<nteurs, et
qui donnent des produits doux, déticats, faciles à pré-
parer et à conserver.
Il faut, outre une température assez élevée qui
favorise son accroissement, son éiaboration et sa des-
siccation, une terre à surface égale autant que pos-
sib)e, exposée meridionatement et protégée par des
abris naturels ou artificiels, comme cela se pratique en
Hollande, c'est-à-dire des haies d'aulnes et autres

(~ On peut voir ie< <)iTere 6o'it.s <nr la culture du tabac en


Virginie et en M:ny<an<), par Mitter; en Hot~nde, [):tr Jansco; en
Fraoce~p.M ViUeneuve, Decando)e(J'))e~. d'f~r.) l'ahbé Rozier
et M. le baron de Morogoeit (Court coM)p!<*< d'Nfff.), etc.
arbres, on bien des brise-vents, contre les vents vio-
lents, les phues froides, la grêle et les gelées blanches,
si préjudiciables à la plante.
La semence de tabac est très-fine aussi, un faible
volume peut en couvrir un très-grand espace. On doit
préférer celle nouvellement récoltée, quoique t'expe-
rience montre qu'elle puisse conserver longtemps sa
faculté germinative (i).
Lorsque le plant, muni de trois ou quatre feuilles,
a atteint la hauteur de deux à trois pouces, on t'ar-
rache avec te plus de chevelu possible en temps favo-
rable, c'est-à-dire d'imminence de pluie qui évite l'ar.
rosement, et on le transporte dans fe champ qui doit
le recevoir. La distance à etahtir entre les plants est
rotative à la fertilité du sol pourtant, en gênera!, il
est favorable de )cs disposer en lignes parallèles sépa-
rées d'un mcire en longueur et en iar~cur (2).
A mesure que le champ se couvre de plantes nui'
sibles, il est e~sentict de les détruire on se sert pour
cela de petites /!OM~, ou mieux du s~c/o:?' cheval,
ce qui économise beaucoup les frais.

(<) Nous i~noronit )e nom du patient qui, n'ayant rien de mieux


à faire sans doute f)u'~ compter les graines d'une tige de ta))M~
en a trou~ 360,000. Partant de ):'), des mathématiciens ont ea)-
cuieqtje~ si chaque semence profitait ainsi que cettes ({ni en pro-
viendraient, la suft'.ice de ia terre tuffirait à peinu pour contenir
tous les plants de ttl)ac
tes I)Iants tabac ti)
en végétation à la
It citiati-ièin(J
quatrième ~iiinêe.
année.
(3) C'eet la distanM voulue du reste par les ar; été! réglemen-
taire!.
Lorsque le plant a atteint la hauteur de un à deux
pieds, et avant l'apparition de la fleur, il faut l'étêter
avec une serpette, afin que, en diminuant le nombre
des feuilles, le reflux de la sève donne à celles qui res-
tent plus d'ampleur, de vigueur et de qualité; il n'est
pas inutile non plus de retrancher les bourgeons axil-
iaires à mesure qu'ils se forment
La récolte commence environ quarante jours après
la transplantation, dès que les feuilles prennent une
nuance jaunâtre, penchent vers la terre, exhalent une
odeur plus forte et perdent de ieur moelleux. On sépare
d'abord les classes on commence par le bas ce sont
les feuilles de troisième qualité, et que les cultivateurs
appellent rouille, à cause des taches dont eUes sont
empreintes; les moyennes viennent ensuite. Les supé-
rieures, qui fournissent la première qualité, ne se ré.
coltent ordinairement qu'à l'approche des premières
gelées blanches.
On transporte alors les feuilles aux séchoirs (i),
qui doivent être couverts et très-acres; on les amon*
celle, afin de faire développer un commencement de
fermentation qui les prive d'une partie de leur eau de
végétation, puis on procède au triage et à l'époular-
dage le triage consiste à séparer en second lieu les
diverses qualités; l'époulardage, à nettoyer les feuilles

(<) H y *t peu de <6eheir' en France te< propriétairet se ter-


vent (le grenier* ou de hangar).
avariées qui pourraient communiquer aux autres une
mauvaise odeur, puis on les enfile par liasses et on
les suspend pour compléter leur dessiccation après,
on les détache par un temps humide qui les empêche
de se réduire en poussière, et on les encaisse pour
être livrées à la fabrication.
Les frais de culture varient selon les pays et les
qualités du sol. En calculant toutes les dépenses qui
s'y rattachent, c'est-à-dire toyer, labour, fumier, me-
nue main-d'oeuvre, dessiccation et préparation des
produits, jusqu'au moment où ils sont hvres à la régie,
on trouve dans le Nord que la dépense par hectare
s'élève jusqu'à 1,904 fr., et dans le Lot, qu'elle des-
cend jusqu'à 129 fr. La moyenne pour tous les dépar-
tements paraît être de COO fr. environ la moyenne de
!a quantité en poids de feuilles desséchées et récoitées
est de ~500 kilogrammes par hectare ('!).
La culture épuise le sol mais die lui est indirec-
tement favorable, en ce sens qu'elle donne lieu à des
travaux extraordinaires, à des engrais et des amende-
ments continuels (2). Cette plante semble, en outre,

(<) On comprend quêtes résutt~t! de f)'].)ntitA et df~nat! te varient


ded'5partement~d6pa.rtement,deeommune à cemmuno,deplanteur
à pianteur, suivant que le !er!n confient p)us ou mniD:; sunant
tes accidents des saisons et les frais qui sont ftti~ pour soigner la
plante.
(~i Dans la Caramanie déserte etrert le golfe Persique, le tahac
n'exige pm d'autre fumier que la cendre des tigos qu'on brute.
facititer la destruction de toutes celles qui nuiraient
aux cultures qui lui succèdent. Donc, il est avanta-
geux pour le cultivateur de faire alterner les semences
dans une terre qui doit infailliblement lui donner des
produits superbes après de profonds et multipliés la.
bours, des sarclage-, et des houages rigoureux !'a)ter-
nage est encore, en raison des lois reconnues de la
physiologie végétale, une condition de non appauvris-
sement (i) les terres du Pas-de-Calais et du Lot,
consacrées à la culture du tabac, paraissent seules
avoir Je privi'ëge de pouvoir indéfiniment en rece-

~) Dem plantes réussirontl'une il c&t6 de )'autre,ou l'une après


!'autre, si, pour se développer, elles n'ext~ent pas les m~me:
principe! ou si les stades de leur accroissement, de la floraison et
de fructification sont assez eioignes.
la
Ainsi, dans un terroir riche en potasse, on peut cultiver avec
avantage le froment après )e tahac, car celui-ci n'exige pas de
phosphate, comme le froment, mai!, reniement des alcalis et des
substances MotÉes. D'après t'anatyse de MM Possett et Reimann
~,000 partie s <)e feuilles de tahac renferment <6 p. de phosphate
de chanx, 8,8 de siiice et point de mjgn~ie tandis qu'une même
quantité de paille de froment contient 4"?,5 p., et que la même
quantité de froment renferme 69.45 de phosphate (Saussure). Si
l'on admet que les graines de froment pèsent moitié autant
que la
paille, les phosphates qui seront entevés au sol par des poids
égaux de froment et de tahac seront comme 9'f~ <6. C'est t~
une din'erencefort grande. Les racines du tahac s'emparent, tout
aussi bien que celles du froment, des phosphates contcnns dans
le sol; cependant, je tabac les lui rend, parce qu'itt ne sont
pas
indispensables a Mm <tÊveh)ppemont(J. Ln'))G, Ch<)!t<c ofj;aKt~t«
appliquée d/ap~j/tto~opta t'<jye'<o~ et d l'agriculture).
voir sans qu'elles soient sensiblement d6tet'iorees.
Il n'existe guCre de différence entre la valeur v6na!e
de deux terres de situation et de qualités analogues,
dont une seule est cultivée en tabac. Pourtant c'est un
incontestable avantage pour ia contrée et les particu-
liers qui sont admis a y participer voilà ce qui di-
minue l'importance de cet avantage d'une végétation
fougueuse, le tabac est par cela même une plante extrê-
mement fragile tant qu'il est sur pied, it reste expose
aux atteintes de toutes les intempéries de l'atmosphère
coupe, i! est susceptible de ~ec/«'<er dans le trans-
port du champ au séchoir avant d'être mis à la pente;
)à,s'i) reste trop longtemps humide, il pourri).; s'il
sèche trop vite, il se putverisc.
D'un autre côté, si nombre de ptantcnrs y ont. vo-
lontairement renonce, ce n'est pas seuk'ment par la
raison des chances de perte (t), mais aussi a cause des
bas prix auxquels on fixe h'Hrs productions, de ):' ré-
pugnance qu'ils ont de se livrer à la fraude, de t'arbi-
trairc et des vexations des emptoyes du monopote,
ainsi que des injustices muhiphecs faites lors des
classements de la livraison.
()) En prenant la moyenne de dix années de produit net de
terre cultivée en tabac et d'une même f~a.nUt)'' de terre cu)Uy6c
en cernâtes, i) n'y a pas de ~'crte pour le tab.ic, il y :t rnc~ne ba-
lance en "n faveur; mai; cette bata~ce ne peut cnmpenser les
chances de sÉcheresse et de Rr&)e, (rineertihxte do ctasMment deft
p)ante<, et de tons les d<'sagr6ment< de celte ctdt~rc sons io ré-
gime exclusif.
La fraude sur lieu se réduit à peu de chose; les
feuilles soustraites ne sont consacrées généralement
qu'à la consommation de quelques planteurs ou de
leurs pauvres gardiens priseurs ou fumeurs. Comment
la fraude pourrait-elle être considerahfe lorsque, cha-
que année, les employés de la régie font une première
vérification pour constater le nombre de pieds de tabac
qu'a plantés chaque cultivateur, puis une seconde qui
a pour but le comptage et l'inventaire des feuilles que
celui-ci doit livrer à la régie, et dont il est respon-
sable ? S'H arrive que ies employés se trompent et
portent moins de feuilles à l'inventaire qu'il n'en existe
réellement, ces excédants, qui pourraient être sous-
traits, sont presque constamment versés dans les ma-
gasins de la régie.
Quant aux cultures clandestines, quelque sévères
que soient les mesures prises, il paraît impossible de
les extirper (~t), à moins d'une baisse considerabfe de
prix; il est c'.identque le me:nc moyen, outre la ces-
sation de dommage fait au consommateur, rendrait
facile l'exportation de nos tabacs à l'étranger. La liberté
de cutture peut seule, en améliorant le produit, amé-
lioration causée par la concurrence, favoriser l'écou-
lement de l'excédant de consommation de la France,

(<) H existe une continuelle tendance phntet' frauduleusement;


plusieurs fois le sang a coulé dans les rixes auxquelles la destruc-
tion de ces ptcUttAUou'. a donné lieu, !~o)ammeut à la suite des
nemeuH politiques d6<8<4, ')8<&ct <830.
écoulement qui se ferait dans tous les États méridio-
naux d'Europe, et étendrait ainsi l'avantage de nos
échanges avec eux (~).
L'administration des tabacs demande, au mois d'oc-
tobre de chaque année, l'approvisionnementqui lui est
nécessaire sur la récolte suivante, à chacun des quinze
départements (2) dans lesquels la culture est autorisée.
Les préfets fixent en conseil de préfecture, et suivant
le mode prescrit par la loi, le nombre d'hectares jugé
nécessaire pour fournir l'approvisionnementdemandé,
la répartition de cette quantité de terre entre les ar-

(<) Nos ptaotenrit ne


peuventpas descendre à un prix assez bas
pour trouver le piacement hors de France; sUeCat-Rhin seul
vend ài'etraogur une partie des tabacs qu'il récolte, c'est qu'il se
trouve dans une position exceptionnelle, et que les prix de ses
ta))Ms sont en général plus modiques que ceux des autres dÉji~r-
tements.
(2) La culture de cette plante n'est autorisée qu'en A)g6rie et
dans les <5 départements suivants A)pes-Mari)imcs,Bonches.dtj-
Rh&ne, Dordogne, Gironde, Hte-et-Vitainc, Lot, Lot-et-Ga.ronn~
Meurthe, Mose)ie, Nord, Pas-de-C~his, Bas-Rhin, Hamt-Rhin,
Haute-Saône, Var. Ce nombre, du reste, peut être .mgmentÉ.
Dans ces départements,c&tni qu) veut cultiver du tai~c doit faire
nne déclaration pt6at.)b)c et dema~dor une permission .tu préfet;
les déclarations pour moins de 20 hectares en une seule pièce
ne
sont pas admises; les permissions sont donuées dans chaque arron-
dissemettt par une commission de cin() membrus, présidée
par te
préfet ou par son dctegue. Chaque année le tninistre .!cs finances
fixe le nombre <t'hcctares a cuttiver et les r)uan'ite-~ tb; tab.tc :). <!e-
n.auder aux depar~ernt'nts,do manicre a assurer um )ahMs indi.
K':ncs environ les 4/5 des approvisionnements nécessaires.
rondissementsde chaque département, entre les corn.
munes de chaque arrondissement,et les interdictions à
prononcer.
Les fixations arrêtées en ce qui concerne Je nombre
des pieds à planter par hectare, ne peuvent être ob)i-
gatoircs dans une limite trop étroite; la loi et les dis-
positions rûgtementaires!aissentauxp)anteurs}alatitude
d'un cinquième tant au-dessus qn'au-dcssous de !a
quantité de pieds portés dans leurs permis. Les plan-
teurs sont obtigës d'apporter tous tes tabacs qu'Us ont
récoltés aux magasins de la régie. Là, les experts
prélèvent sur l'ensemble des récoltes, et pour chaque
classe de tabacs marchands et non marchands, les
qualités dont l'administration veut prendre livraison.
Les nominations d'experts sont faites par les préfets.
Avant i83S, ces nominations se faisaient en conseil de
préfecture, et en présence de deux des principaux
p!anteurs; mais, & cette époque, l'administration pensa
que des experts nommas ainsi pouvaient être i))f)ucnc6§
par les cultivateurs, et faire hausser les prix en re-
montant les qualités d'une classe à une autre. Depuis,
les préfets nomment les experts d'oulce.

FABRtCATtON

Après avoir choisi ios feuiiies qui lui conviennent,


brùié celles qui ne lui conviennent pas, ia régie paie,
au prix qu'elle veut à peu près, le tabac des planteurs,
et le fait ensuite transporter dans tes manufactures.
La régie a dix manufactures en France (!); les ta.
bacs indigènes sont prôaiabtcmont déposes dans des
magasins situes autant que possible au centre des pays
de production; lâ, ils reçoivent des manutentions in*
disponsabtes à leur dessiccation et au développement
de ieurs qualités. Ces soins durent ordinairement six
mois; !e8 tabacs sont ensuite cmbattcs et dispose;; de
manière à pouvoir être expédies suivant les besoins
des fabrications, et d'après les ordres que donne l'ad-
ministration. Les tabacs exotiques sont aussi, avant tes
demandes de l'administration, déposes dans des maga-
sins annexes aux manufactures des ports du Havre et
de Bordeaux.
Chaque manufacture approvisionne les départements
qui l'avoisinent, dctimites pour chacune d'ettes, seton
une circonscription établie. Toutes les manufactures
fabriquent les tabacs ordinaires à priser et a fumer,
excepté celle de Marseille, qui ne fabrique que des
cigares; celles de Morfaix et de Tonneins ont seules le
privitege de la fabrication des tabacs en carottes, celles
(le Litte et de Strasbourg fabricant aussi des tabacs à

n_~ tabacs
priser et à fumer d'un prix inférieur, connus sous le
tabac
nom de tabac de c<M~MM. CesCestabacs sont iat' fabriques
fTi (_

(t)I!He! sont pli~M dans les ~i))esde Paris, StM!bonr(ï, Li!te.


Le Havre, Morhtix~ Bordeaux, Tonneins, Toulouse, Lyoa et M~r-
MiUe.
avec des tabacs indigènes, en grande partie de qualité
non marchande, et dont la différence de prix est assez
considérable pour o(Mr à la contrebande des bénéfices
supérieurs aux chances de saisie et de poursuites judi'
claires, et lutter ainsi contre l'introduction du tabac
étranger; mais loin de là, ces produits mêmes de la
régie deviennent l'objet et l'aliment d'une deuxième
contrebande sur des lignes de l'intérieur situées près
du grand cordon de la douane; lignes qui, sans défense
et ouvertes de toutes parts, entretiennent la frauda,
c'est-à-dire la démoratisatioa chez la trop consid~rab~
partie du peuple qu'un tel métier rend apte à tous les
dësordres~~). '?' ~Yj
Toutes les manufactures emploient les mêmes pro-
cédés; il entre de vingt-cinq à trente pour cent de

(<) On éYa!ue~ près de trois millions de kilogrammes !e~tabac


étranger entré en France par )a contrebande; certaines contrées
limitrophes n'usent/à proprement parler que de cotoi-ct; daM
l'arrondissement d'Abbeviite~ cette introduction equiYN.utMï.dit
onzièmes de la consommation; on sait que cette introducHoo$*
fait par de bons marcheurs ou des chiens dressés à ce)a~ les fr.U)-
deur: s'ôcheionnentot font ensuite filtrer le tabac dans )'in(6rieur~'i
même jusqu'à Paris, où ils ont des agents interessé.s.pne ordott-
nance royale du~ Mvt'ier <826 a fixe la d~imitafipn des diH'e-
rentes )}gn6$. Où 'doiyeni .étfe-'vendus les tabacs pri~ ~rë'duttt..
Cette délimitation a 6!e.fno<USee par deux autres ordoanattee~e~
d3tedu~4.aoûH830et~jnntier~SSt. Les jtRMss'etende~sor
les départemeRts ci-aprës; Nord, Pas-de-Calais, Moselle, Bi<s-
Rhin, Baut-RIxn~ ArdecneSj Doubs, Aisne, Meuse, JMeurU)~
V0!ge!, Haute-Saône, Jura, Somme~ Ain et Alpes-Maritimes.
feuilles exotiques (1) dans la mélange fait a h fabrica.
tion de notre tabac ordinaire français. Apres avoir fait
fermenter tes feuilles en les imbibant avec une dissolu-
tion de sel marin (S kilog. sur2Sd'eau), et les arrosant
par intervalle avec du sirop de mélasse ou du suc de
prune (2), elles sont livrées à une opération qu'on
appelle ~eo~ye, et qui consiste à leur élever, sans tes
déchirer, la cote moyenne. Nous ne pouvons detcr.
miner les proportions des sauces (eau de chaux, eau
salée, eau-de.vie, etc.) employées parla régie. Nous
ne connaissons point les dispositions réglementaires; a
cet égard, l'ancienne ferme générale, n'a jamais suivi
aucune règle, contre l'avis du célèbre et malheureux
Lavoisier.
On ne peut mettre en doute la nocuitâ de certains
ingrédients que la cupidité des marchands peut y ajou'
ter; entre autres, le sel ammoniac, les sels de soude et
de potasse, et divers caustiques, pour rendre de la
saveur et de la force aux tabacs usés ou de faible
qualité; la couperose, la noix de galle, et autres tein-

(<) Y"'8""e~ Maryland, Kentucky, J~mes-Rivers, Werwic~


Anie)-6fGrt(Ho!iande),Ctmastre,Cub~Porto-Rico~etc. Ces di-
TëM~~ en général go~t ptusdëtiMt, ptusan~ptus
aromatisé, plus Morable ài'uMgo des classes opuiecie~; nos ta-
bacs indigènes présentent une saveur plus ttimulant.e, plus MtiTe
et plus rechorchée de ta masse des consommateurs.
(2) Le mouillage rachète à peu près ic déchet produit par la
deMiMtiOD, le mouillage éteve le poids des feuilles
pour cent.
30 et 40
tore~ pour les colorer, ia terre d'oQibre, t'ocre, et dM

poudres de matières végétâtes grossières, pour leur


donner du poids. Ces substances peuvent occasionnera
pour le tabac à priser, des ulcérations de la muqueuse
nasale; pour celui à fumer ou chiquer, des engorge-
ments de gencives. Le collège de médecine de Saint-
Pétersbourg reconnut en i 803 un tabac vert falsifié,
avec de la cendre, et d'une telle causticité qu'il ron
yea~ ~~e osseuse qui sépare les Md'
p~
~eM~'s~ /<ïM~; sur son rapport, la fabrication
en fut défendue. Le Journal de ~~?'~cc!'e (janvier
i8iS) donne comme empoisonnant infaiuiblement le
tabac les substances suivantes ptomb ou oxyde de
plomb, de cuivre, d'antimoine, nitrate de potasse,
opium, gomme-gutte, euebore noir, sulfate de fer,
d'alumine, et de potasse et nmriate de mercure. Got"
lenbucsh a trouvé des tabacs qui contenaient de!'opiuco;
i! observé que la fumée de ceux qui étaient fatsiËes
par le sulfate de fer, le bois de campêche, la noix de
galle, produisait des vomissements et l'enflure dota
langue. La gomme-gutte donne une cou!eur jaune au
tabac, la cëvaditie âne couleur noire. Que!ques fabri-
cants ont pu mêler de !a terre de Goiogne pour Cotorer
les côtes qu'ils employaient; introduire du bois de
sureau, de l'ambre, de la civette~ de la muscade, dN
girofle, de la vanille, de la caneUe,etc<, pour donner
un arotne au tabac d'autres du bois de .BréstI~ du thé,
du marc de café, des feuilles de noyer, etc. poof te
colorer} colorations qui ne HattMt sans doute
pas t'ceit
des Espagnols, qui y mo'ent au contraire argile
une
ferrugineuse d'un jaune pâte et d'une finesse extrême
pour en affaiblir la couleur. Le cigare paraît être moins
sujet&tafatsincation.
Le tabac n'est pas la seule denrée dont la sophisti"
cation soit à craindre, et ta police, dont la surveillance
doit s'exercer avec exactitude et sévérité
sur cette ma'
tière, a l'incontestable mission des inspections
scrupu-
leuses, des visites fréquentes, de sévères vérifications
par anatyses chimiques (1).
Pour t'expédier, ou met dix ou douze feuilles dans
une grande, ce qui fait des manoques lesquelles sont

(~Lcriqu'onjette du tabac sur des cb~rbocs Mde~ il <o di-


!&to; )a pr~ence du chtorate de potasse le fait
décrépiter et d6.
tontier, la flamme da la combustion est bleue, s'il
y a du souffre;
verte s'!) y a un sel de cuivre; blanche, s'ii y du camphre. Eu
brûtant, H pord ()e son odeur dans la flamme. Pour f&ire l'analyse
detta~Ms sophistiqua,
Prenez t~ba.e suspect, 3S grammes
acide azotique, 8
eau, ~0
FiUretap~sa~otrbattu te mitgma~etex le résidu; mettez
un Ting-
t)eme da Hqoeur dans à. peu près sept fois poids d'eau dis-
~i'SejCt) traitant par le carbonate de potasseson do
ou soude, ~ous
ttrrM t,a pi-éetpHé de !à oou'eur du sel qui aura tervi ta
sophi~
tieation, te ptus Mg~f nuage est
un indice de cuipabiiite. Cetta
première 6tp&rimectatio)t~iudiquo point tes sols soiub)M,ou
peut, dans te doute, traiter encore par le sutfate de baryte
ou de
ttronttaoe, faire ie favage et continuer les expériences iii familières
aux manipulateurs pour reconn~tMecCa le8 sels qu'on.recherche.
entassées ensuite dans des barils on boucauts. Les
manoques destinées à la râpe sont mises en carottes,
pour la pipe en ~/es, pour la chique en ~~Me~c~.
On appelle rôle le tabac préalablement crispô au feu,
routé à la mécanique, de manière à en former une
espèce de corde destinee.à être coupée en lames minces;
les carottes sont des rôles plus courts qu'on presse
fortement dans des moules de fer, et qu'on réduit en
poudre au moyen de la râpe ou du moulin. Lestor-
quettes, tabac bitord ou tordu, sont des cordons en
forme de pe!ones fortement imbibes de mêlasse ou de
suc de pruneaux; les /~Mes du Brésil appartiennent
à cette catégorie, ce sont des chicotins soumis a Fac'*
tion d'une forte presse.
Les départementsdu Lot, du Nord, de Lot-et-Ga-
ronne et d'tfe-et-Viiaine fournissent des produits les,
plus favorables à Ja fabrication du tabac en poudre,
ceux du Pas-de-Calais et du Bas-Rhin à ceneduSca-
feriaty. Le Lot donne notre meilleur tabac indigène;
ses feuilles ont de la ~ow~ïe, une jolie couleur et
beaucoup de eo~s; la sève en est anisée, et son arôme
pénétrant et agréable le rapproche le plus du ~M'e;
l'arrondissement de Saint-Omer fournit des produits
qui conviennent le mieux à !a fabrication du tabac à

dre~)..
fumer, et sont, pour cette destination, ce que sont les
tabacs du Lot pour la fabrication du tabac en pou.

(<)La.rA~ie destine, dans Besm~anges, certitin* tabacs éttan-


Les frais de fabrication varient selon qu'on vea
obtenir des Scaferlaty, rô'es, cigares, poudres, carot-
tes, etc.

VENTE

Nous avons en France plus de 30,000 débitants ré.


partis dans toutes les communes, selon l'importancedela
population et de la consommation. Les cautionnements
sont également fixés en raison de la population ils sont
au minimum de 50 fr. pour tes plus petites localités, et
au maximum de 1,200 fr. pour les plus grandes villes;
à Paris, il sont de 4,800 fr. Leur montant total est de
7,800,000 fr. A Paris, la vente du tabac est considérée
comme une propriété à part du titre; mais tout débi-
tant qui veut cesser de l'être peut se démettre en fa-
veur d'un acquéreur, pourvu que celui-ci apporte deux
démissions; c'est ainsi que, sans augmenter le nombre
des bureaux, on a, à chaque mutation, le moyen de
disposer d'un bureau en faveur d'une personne hono-
rable.

gers à des emplois spéciaux} elle prend des tabacs de Havane


pour la fabrication des cigares, de FarW~a~ et de Levant pour
et*
<eUe de tabac à fumer, de .HoHattdt pour cette de carotte,
se coasomme en France pocrpMs de t20 mitions
de tabac; en Angtetarre, la consommation est à peu de
chose près la même que chez nous; en Sardaigne., en
Allemagne, en Prusse, elle s'élève à un lutogramme
par habitant; la quantité est chaque jour croisante;
Neker l'évaluait à un tiers de moins qu'ette n'est ma)Q-
tenant. Celle du tabac à fumer s'élève à un tiers en sus
sur celle du tabac à priser.

HtSTO'~Ë edMMËPtCJALÊ

Le tabac n'a été regardé comme un article de con*


sonmation qu'à dater du tarif d&i62i (<}, on elle fut
Mïtposée à 40 sous dd cent pesant. Ce droit fut p~Fté à
7 livres en i632, et subsista jusqu'en i664, où le
nouveau tarif général le porta & 4 livres pour tabac
de Hos colonies françaises, em8 livres pour celui des
pays étrangers
La première ferme pour le privilège exclusif de sa:
vente et de sa distribuffon fat établie en ~674. Le prix
du tabac des îles etdu royaume fut à %0 sous en grbs~

(<) Le gou~tirnemont fran~is sentit le .premier le parti qu'il


pouvait tirer de cette consommation; c'ett à Richeliaui que MtM
<ttTeB<rutitetn~tntiOBCM&te.
et M sous an deta! cetai de l'étranger au double. La
facutié d'importation, restreinte en 1681 à certains
ports, fut réservée au commerce, à charge d'acquitter
les droits, et de vendre au fermier.
En 4697, h ferme du tabac fut distraite du bail
général, et donnée à un particulier moyennant le prix
de 150,000 livres, et à ta charge de payer à la ferme
générale une somme annuelle de 400,000 livres pour
abonnement dos droits d'entrée, de sortie et de circu"
tation~
En 1744, le prix du bail, passé pour six années,
fut fixé à deux millions de livresavec augmentation de
200,000 livres pour !cs 4 dernières années; mais en
1718, la compagnie d'Occident s'en chargea sur le
pied de 4,020,000 livres par année, sous la condition
en outre de tirer de nos colonies les tabacs à fumer et
a râper, et d'y en favoriser la cutture. En même temps
!e prix du tabac de première qualité fut fixé à 40 sous
en gros, et 50 sous en détail les autres qualités à
proportion.
En 1719, la vente exclusive fut convertie en droits
d'entrée considérables sur les tabacs de l'étrange)',
moindres sur ceux de nos colonies, et la culture et tes
plantations en furent interdites dans tout le royaume.
Ces dispositions furent modifies en 1720; mais les
revotutions financières de 1721 firent rétablir la vente
exclusive en faveur d'un fermier, qui s'engagea sim-
ptemeDt à donnerla préférence aux tabacs des colonies.
Le prix du bai! pour 9 années fut fixé à '300,000
livres la première année; 1,800,000 h seconde;
2,000,000 pour la troisième, et 3,000,000 pour les
six autres, en outre des 100,000 livres réservées à !a
ferme genéra!e en compensation de ses droits. Le fer-
mier n'ayant plus qu'une obligation mora!e, cessa d'à*
cheter le tabac de nos colonies, où la cu!ture ne tarda
pas à se perdre. Cependant son bail fut résilie, et la
compagnie des Indes lui fut subrogée en 4723, moyen'
nant une avance eoMs~i'a~/e ~M' <ZM
yo~ Le
prix du tabac fut fixé à 50 sous en gros, et àeOsous
en détail.
Enfin, en i730, la vente exclusive des tabacs fut
réunie à la ferme générale, moyennant 7,800,000
livres les quatres premières années, et 8,000,000
livres pour les suivantes. Elle n'en a plus été séparée
qu'à la révolution. Le tabac ayant ëtéassujeti aux
quatre anciens sous pour livre et à une nouvelle aug~
mentation en 178i, le prix, en ~789~ était de 3 liy,
6 sous la livre en rOles ou carottes, et de 3 )iv. i% sous
râpé. Les débitants le vendaient auprix de 4 iv. la
iivro.~
Toute la France était assujétie à !'Imp6t du tabac,
excepté !a:Ffa[]dre,t'Artois, le Hainaut<)eGambresis,
ta Franehe-Gomté; t'AtsaGe, le pays de Gcx, rayonna
et son territoire, et quetqucs parties du Messin. Le
bai! rendait à t'Etat 30,500,000 tiv, tournois environ.
La venteg6néraieen<789aét6de7,366,76pki!ogram'
mes, laissant à la ferme un produit net de 37,862,004
livres tournois. (D. L. RoDET, Dict. du commerce et
des ~Ms~eAaM~Mes.)
Les achats de la ferme générale pouvaient ~tra an-
nuonement de 10 IS! mille quintaux, au prix de 20
livres te quintal. La culture se trouvait concentrée
dans la province d'Alsace, qui y employait au moins
six mille arpents; Strasbourg qui en fabriquait les
produits, tout en fournissant Ja Provence et la Fran-
che-Comte exportait la plus grande partie de ses
tabacs.
Les produits de la culture de la Flandre et de l'Ar-
tois étaient employés aux mélanges par les fabricants
de Dunkerque, qui se livraient à la fabrication des
tabacs de première qualité à priser.
Disons, en passant, que l'Allemagne, à cette époque,
le cultivait dans le Palatinat et le pays de Nuremberg;
la Suisse, dans quelques cantons, de Berne, deFri-
bourg et dans le pays de Vaud; que le Palatinat ver-
sait ses produits dans les manufactures de Cologne,
Francfort et Offenback; que Nuremberg et la Suisse
fabriquaient une partie de leur tabac à fumer; que tes
petits cultivateurs d'Allemagne, de Suisse et d'Alsace
Uyrment leurs produtts aux fabricants de Strasbourg,
qui, tout en gagnant des sommes énormes pour frais
de main-d'œuvre, fournissaient leur tabac à fumer au
prix de 8 à i0 sous la livre; qu'Amsterdam, Ham-
bourg et Hesse fournissaient du tabac fabrique avec
dM feQittes dé ~WM~M, Ma~a~ ~~t~, et
passait pour la meiiiëure qualité à fumer, comme les
manufactures de Dunkerque fournissaient la meilleure
qualité à priser.
La régie et la ferme géneraia furent abolies en i79t
et le privil6ge de vente à prix fixe remplacé par ta
liberté uniforme de fabrication, de vente et de caMore
dans tout le royaumo. Dunkerque et Strasbourg pQ-
rent alors donner plus d'extension & !en!' coiQN!9!'ie&
taMal'intêneQrqû'a~exterie~de la France; d'âutrêS'
manufactures se mult.iptierent pour établir une cos-.
C~rFence à celles nouvetiement établies aussi én Hol.
!9ï)deetenA!teaiagne.
Le droit d'importation de tabac étranger fut baisse A
12 livres en 1792; rétabli à 25 livres en gerininàtanv,
et élevé en brumaire an vn à 66 fr. par 100 ki!ograM-
mes (seulement 44 fr. pour navire français). On créa
à cette époque une taxe speciaie basée sur l'estimation,
par les conseils municipaux, de la quantité à fabriquer
par les manufactures dans le cours d'une année, et
perçue par la régie de l'enregistrement. H fut établi
également, sous ce régime, des licences de fabricants
dont le minimum fut, en t803, a i,(!00~à)'i;cs~ en
t809 & 2,000 francs, et en 1810 à 3,000 francs le
maximum à 10,000 francs; et desticencesdedèbi"
tants, qui, selon la population, varièrent de 6 francs à
100 francs. Les impôts établis sur la fabrication et la
ventp, perdus depuis !'anvtï (1798 et t799),'j)usq~
et y compris ~809, ont donn6 pour ces onze aM6os
un produit moyen de 8,978,719 francs.

LÉGISLATION

Un décret du 34 février i791 permit de cultiver,


fabriquer et débiter librement le tabac sur toute la
France; mais les décrets du 29 décembre i8i0 et ii
janvier 1811 rendirent, à t'Et.at le monopole des tabacs.
Ce monopole a été maintenu par diverses lois dont la
dernière l'a prorogé jusqu'en '!873. Les tabacs fabri-
ques, en France, se repartissent aujourd'hui entre
387 entrepôts, et sont vendus par 30 mine débits.
CHAPITRE 111

!Nn.SSNCESP9YS!OMH<!CES EN GtNËm

A quelque point de vue qu on se place pour faire


des considérations sur le tabac, on ne peut révoquer
en doute son action sur l'homme. A quelque nuance
d'esprit de prévention qu'on appartienne pour juger du
legs fait par les Caraïbes, legs précieux pour l'hygiène
appliquéeaux choses physiques, et remède préservatif
et même curatif des mauvaises influences sur les choses
morales, on ne peut nier Fimportance majeure de cette
action.
Nous avons donc à examiner l'influence physique et
l'influence morale prévenonsd'abord qu'elles ne sont
réellement sensibles qu'après une certaine habitude
contractée. L'habitude est la répétition du même acte,
d'où la formation d'une disposition particulière de l'or-
ganisme; la cessation de cet acte, le manquement à
cette disposition, sont une lésion aux propriétés du
besoin, puisque le besoin est une sensation iBtérieare
de l'organisation dont ia satisfaction fait éprouver un
plaisir, et ta non-satisfaction une peine.
Dans le nombre varié et infini des dispositions ac-
quises, il serait souvent difficile de reconnaître ce que
l'homme doit à la nature, de ce qu'il a reçu de t'édu-
cation, ou piutôt du genre de vie qu'it s'est fait avec
l'âge. < I! existe dans les hommes, dit Haiié, une
trame première et individuelle sur laquelle se brode
leur vie et leur ~existence. L~homjM e~t ~ûn& à' là
fois l'ouvrage de la nature, de l'éducation et de l'habi-
tude.
Mais pourquoi )â création d'un besoin pap1i'hâbi<
tude ? Si ce besoin s'est fait sentir chez quetque<
hommes, H y a ~00 ans, pour un résultat nécessaire

n'
ou avantageux, nous qui sommes dans d'autres coudi*
tions, dans un autre lieu, dans un autre teEapS) noQ!:
serait-it aussi nécessaire ? Certes, G'est donc ïtn'
besoin acquis par rimitation?-~ Non, ce
un effet de cette tendance à imiter; disposition in ex-
p!icaMe qui fait qu'on baitte, on rit, on p!eure,
voyantbâiiter, rire, pleurera que nous som~e~
tristes ou siiehcieuxsetbn la disposition des p~~
que nous fréquentons mais c'est un phenomëne td~~
instinctif qui répond aux exigences de notFesiëc!e,
aux appètis qui sont ta conséquence des conditiëns dQ
miMeudansteqaei nous vivons.
A la vérité, :i le tabac était maintenant un~~
ocbiioe, il n'~tpas probable que son usage domestique
fat jamais remis en vigueur, du moins avec les raisons
qui nous le font accepter; mais, t'usée admis, ses
effets médiats sont si favorables qu'il serait aussi
difficile de le détruire que les exigeantes votontes du be-
soin.
Chamberet (Flore médicale) est peut-être celui qui
ait fait, à ce sujet, les réflexions les plus judicieuses
<
Observons, dit*i)~ que l'homme, en vertu de son or-
tganisation, a sans cesse besoin de sentir; que pres-
< que toujours il est malheureux, soit par les fléaux
< que
la nature lui envoie, soit par les tristes résultats
< de ses passions aveugles, de ses erreurs, de ses pré-
~t juges, de son ignorance, etc. Le tabac exerçant sur
.< nos organes une impression vive et /b~ suscep-
tttb)e d'être renouvetue frëquemment et à volonté,
< on s'est Hvré avec d'autant ptus d'ardeur a l'usage
t d'un semb~abte s~MM/~M~, qu'on y a trouvt'' à ia fois
t te moyen de satisfaire te besoin itnjicri~ux de senti),
qui caractet'i.-e la nature humaine, et celui d'être
< distrait momentanément des sensations penib)cs ou
'[douloureuses qui assiègent sans cesse notre espèce;
que le tabac aide ainsi à supporter t'accablant far-
< deaude ia vie. Avec te tabac, le sauvage endure
< ~us courageusement ta faim, ta soif et toutes tes
vicissitudes atmo8pht''t'i([UM; l'esclave endure ptus
'patiemment ta servitude, ta miscre, etc. Parmi tes
<
bommes qui se disent civilises, son secours est sou--
« vent invoqué contre l'ennui, la tristesse, il
soalage
quelquefois momentanément les tourments de l'am'-
ttbition déçue de ses espérances, et concourt à con"
< soler, dans certains cas, les malheureuses victimes
< de l'injustice. »
Quelques physiologistes, entre autres M. Forget, se
sont contentes d'avancer que le tabac répondait à cet
impérieux besoin de sensation chez l'homme, dans u
position où celui-ci ne peut satisfaire ses sénsatipn~t
Cela est vrai mais, en prenant la contre-partie
l'assertion, nous trouverons que ce besoin crie aussi
fort au milieu des sensations les plus variées. Le rai-
sonnement et les faitsi'alïicment.
Les hommes ne se contentent pas de se livrer une
seule occupation qui les émeuve; beaucoup d'entre eux
entretiennent le travail du corps en même temps .que
celuidel'esprit. Souvent même, lorsqu'il est Béee~
saire de satisfaire aux exigences du corps, l'esprit dé-'
laissé exige aussi une satisfaction Pline le naturaliste
ne se faisait-il pas faire la lecture au bain, aurepas, ?
Chez nous, le tabac, i n tennédiaire de la pensée ~~e
Jamatiére, du ~orps et del'âme, est aussi bien 1~
teur des impressions de l'un que des, impressionsd~
l'autre Chez celui dont l'intelligence travai)Ie,~l $uBit
souvent aux besoins sans cesse renaissants des sa~
factions de l'organisme chez celui dont les muscles
travaillent, il se prête toujours aux besoins de la
pensée.
Le tabac tQodi~e singulièrementles impressions mo-
rales gaies ou tristes des personnes habituées à son
usage par quels droits peut-il présider aux change-
ments que doivent subir les phénomènes du plaisir ou
de la douleur? N'expliquons rien, décrivons d'abord
quels sont ces phénomènes ? En dehors de considéra-
tions classiques et étrangères, nous nous contenterons
de les e~M~~ par l'idée de poids, de concentration,
de constriction spasmodiquo dans un cas; d'allégement,
de relâchement, de déconcentration à la région épi~as-
trique ~ans l'autre ce qui se traduit admirablement en
hngtie~~ cette expression avoir le ee6Mr
se~ ~e~ dilaté (4 ). L'excès de cette joie et de
cett~douleur est également funeste l'histoire
nous eu
fournit mille exemples (2). Et quoiqu'il semble d'a-
«) LesMCiens attribuaient ces effets, qui a t'estomac,qui
au
duodupumy qui M foie (co)tMt'e), qui & ta rate (joie), quià la veille
p&rte~poftsota~um.. La piupattdes modernes rétribuent au
S'raMd! ~pat/M~MC,
(2) Diagore expira de joie eavoyMt retenir ses trois fils vaiu-
queNM des jeux olympiques, Sophocle mourut de plaisir
en t'ece-
T~tuae coUrooce & iâquene il était loin da prétendre. Poiycrate,
Chitouida le L&cedÉ[npU)en,BhHippe, Deuya, périrent d'un excès
dé ~~C~~ ~°'" ?~P~~°~ un espace de temps très-
court, du'Mgret d'avoir perdu son épouse. Le pape Ciement VU
m~uiïutde metne aiat-ecept.iond'uneiettre vive
que lui avait
adre~eo t'Uotversttc de Paris. Racine et la marquis de Lou\ois
ne
~Mufea~pa~ longtemps après être tombÊs dans la disgrâce do
LotOsXlY. –Quelques physiologistes ont M.pUqu6
ce genre da
mort prompte comme la foudre/en supposant la production d'un
spasme qui intercepte toute irradiation vitale.
bord qtta l'une doive se ga6<-if p~r i'&atrC) !es traïts!"
tioas rapides @t subites de ces sensations sont 6~8"
ment à craindre; !& haine n'est point M remëde
l'ameur. Ce qu'on doit t'echercher, c'est la passage
doux et paisible à l'espérance od à une joie plus mo'-
dérée, se!of! cas. ToatM les passions, !a pëar, ta
crainte, !a co~re, sympathie, )'ioimiti6, t'ataM-
tien, etc. agissent comme ie ptaisir et h doaMr;
toutes c~sa~ctioas sont. nécessaire à ta via.
~'Ao~ dttJ uvônai ,s ~Me e~ A!)?'~M~. ~ea ac~s
radoMissent. leur exaspét'at.ion sont ceux qili.ont. p~r
o~et j'agr~bia ëpaaouia~mënt de !'Aa'!< c'~t~
peur i'iaquiémde, !û d~oOÉentpaiion,! !a di~r~M~
desnapressions dans toutes les parties sMsibI~ de
r~onomie~~e tibro et ëgatrenwi~~a
t'irradiation de ces forces d'une mam~re te~te, ~a-
daeiie;6~et9 qui doivent disposer état qU'9n.
~nomni.c~catmo~'espt'it.'
Un des puissants moteurs q~i r~eM. !a~î'M:M~~dë!
ces mouvement de ta nature est, saa~ coatrëdit~ te
tabac, pour ceux qui M Mt une grande habitude;
p~ i$"f&!t'cC) te cotira~~ia rësi'~atiûn~ t'indiMMM~
?~6 a~ ~~ieu des "~&nB!Bepts: ~x~a~dtnaiT~
ma~odu~de ja~ic~ti.est.~a.s o~ ~de~'ses'prQsë)~~
qui .n'ait <~rpuv<~ au moisâ~MTachinatement~cet
Ce c'est'pas ~etteJodi~re.nce qM~rtnë ?
douceafs'de; ~tondres~ ~t:de t'm~afKtys~:
B~
l'exercice des pa~ion$, les devoirs sacrés de l'MHM'-
aitejcsd~irsdû bien, et fait d'un homme on veri.
te prodMitde <a modération des trop
taMe automate vivant; mais cette indifférence qui est
viMS,
ce semMant d'msensibi)it6 qui voiie !a délicieuse jout<-
sance do t'&me, ce partage muet des infortanes et des
joies d'autrui en~n cette discrëtc délectation d'un sen-
timent de bonheur cuirassé d'une tmpassibte immobi"
}tt6 extérieure. Les sens de l'homme qui fume ou prise
~e Mtnbtent.iis pas privés d'action en ccrtams mo-
!a6nts,paf!a production immédiate et passagère des
'.Ba'ets décrits?:
1 Admettre ~n inconvénient moral dans l'attrait de
cette satisfâetion, ce sera~ cet inconvénient au
~VMud'M préjuge, décès pr6Jug6s qui se mettent,
pa~ut) froid et faux moraiismc, en opposition aux lois
de !a physiotogie, et ar~~ par de rigides exi.
gMCes te deyebppeme'Qtdcs pensées consoiantos chez
t'~omme.
Le tabac este moyen factice de satisfaire
aux besoins qui ne peuvent eu'e MLure~ement satis-
faits; c'est !a substitution d'un besoin à d'autres. La
société actttetio, qui i[Bu)ti[die sans cesse ses jouis.
sances, qui se crée chaque jour un aouveau ncccs.
&e, dptt forcotnent dottnor appctitton de ces Jo~is.
??? etde ce D~cessaire à tous ceux qu'ctie en
pftVB.
~aviHe,1e tabac supplée aûxdistracLions,auxdoQ-
ce'arâ queprocuM ta vie champêtre; à !a campagne, H
supplée aux distractions et aux plaisirs variés qu'on
aurait à la ville. Mais comme la multiplicationdes be.
soins entraine l'augmentation des désirs, et par consé~
quent des privations, il ne faut donc pas s'étonner
d'un progrès croissant de moyens factices.
Viennent les réflexions sur la force plus ou moins
grande de l'habitude, sur l'âge, le sexe, le tempéra-
ment, le climat et les saisons.
Fa~~M~~ –L'iotensit.édu désir se régie sur le
degré de puissance de l'habitude pour queiques-uns~
qui n'ont que peu contracté ceUe-ci, la cessation pM.-
dnira à peine ie sentiment d'une privation;
pour d'au"
tres, outre l'ennui et le malaise d'esprit, la privatif
peut avoir les suites nuisibles d'un dérangement de
l'économie. Entre ces différences, on peut obser~p
bien des nuances insensibles chez les premiers, ii nM
a jamais danger chez les seconds, il peut y avoir pé"'
ri! imminent. Le père de la médecine dit (Aph. SO~
sec. ~) y a moins de danger à e~~c
<cAo~MaM~Me//MOMM~M~
<
e~~Mt~OMrraMK~jDasse~~oM)' mauvaises e~ s~es-<
<
M~M, ~/e des eAoMS auxquelles on n'est
<fAa& cependant meilleures. t
L'habitude ne serait mauvaise qu'en tant que le ta"
bac deviendrait nuisible à l'économie. Le tabac <~t
bien véritablementun poison; mais, tournant dans le
même cercle, nous trouvons que l'habitude en ~l'aB-
tidote le pius puissant, le plus énergiqueet le plus sûr.
Le consommateur s'approprie le poison atome à atome,
mo!écu!e à mo)ecu!e, mais annihi)e au fur et a mesure
en lui les propriétés nuisibles de la substance. Il faut
bien l'admettre comme loi de l'organisme, puisque
c'est un fait de l'observation. Lorsqu'on prend plu-
sieurs jours de suite de la manne, celle-ci finit par no
plus agir comme purgatif, mais devient aliment; les
Orientaux peuvent prendre sans inconvénient, de fortes
doses d'opium. Mithridate, roi de Pont, était tellement
accoutume à prendre de la ciguë, qu'il n'en éprouvait
aucun mai. Ne sait-on pas que le plus grand général
des temps modernes pouvait avaler impunément cer-
taine quantité d'acide arsénieux?
~~e.– Autant chez t'homme adulte ou mû.r le ta-
bac présente, en certains cas, des resuttats avantageux,
autant il est nuisible, non principalement en raison de
ses actions détériorantes comme poison, sur une orga-
nisation encore faible et qui demande des déveioppe-
ments, organisation qui n'a pas pris assez de vigueur
pour lutter et détruire sans efforts les atteintes de la
substance délétère, mais il est nuisible en ce qu'il dé.
tourne !es appétits naturels et les besoins de leur voie
directe. C'est une conséquence des principes
que nous
avons étabhs. L'enfant s'habitue au tabac, habitude
que nous réprouvons de toutes nos forces, épuise
toutes les jouissances sans en avoir goûté aucune il
étouf]fe d'avance les pensées qui plus tard l'auraient
entraîné aux vrais ptaisirs, aux sentiments 6)evcs, à la
prospérité même; Ueût été peut-être un citoyen pe"
marquable, il ne sera sans doute qu'un crétin crapQ'.
leax. Expiiquons-nous Dans )'ado]escence,!orsqt[ë
le passage des contemplations indécises à des peintures
positives, sources d'affections, est trop brusque, ces
peintares prennent un nouvel aspect, denouvdtescoQ.
leurs, une signification vraie ou erronée, dans tous lés
cas dangereuse le rideau a 6~6 leve trop totaux yeux
étonnés des néophytes pour juger tadeatioée aioM ït
arrive que l'imagination prend une fausse route, &~
d'un précoce libertinage, et de l'usure p~maturëë dès
jouissances mondaines. Cette modification opérée paf
le pouvoir d'impressions pressenties de trop bonne
heure et d'exemptes funestes, a pour résultat de faire
de trop bonne heure aussi un homme d'un enfant. Ett
ne doutons pas qu'alors, sous ce titre prësomptueax,
il ne fasse jactance d'un superbe épicurisme;
car, pour
lui, un droit entraine nécessairement tous ceux qù!
en
découtent.
??
C'est à la soificitude paternelle a veiller sur les
coces tendances des enfants, et à régler certaine toB-
rance chez eux lorsqu'ils auront acquis un de~oppë-
ment suffisant de corps et d'esprit. « ~MM~e ~<
/?a:~ d'une ~î~ c'M~ ~My fleur ~M'
eM/~cpr~/h~. (FjÉMLOM). ? »
Par les raisons contraires, il est eminemmëotu~
au vieillard; c'est par lui qu'il répète les joies passées,
les douleurs passées; tout un drame qui s'est aérou~
jadisc'est par lui donc qu'i! soutient son existence
morale. Mais H y a bien des précautions à prendre s
autrefois, dans la force de !ge, le tabac n'avait point
d'effet matôriet sur iui; maintenant )'organisme, qui
peu à peu se détériore, perd chaque jour de sa puis-
sance à ômoussor les armes de la matière toxique.
Aussi, on dépit de l'opinion do Schrader (/)MM~.
se/MC~c), nous pensons que l'abus chez )o vieillard
est bien plus dangereux que la cessation complète de
l'usage.
~'Mc. La coutume reçue jusqu'à ce jour semble
avoir permis aux hommes l'usage du tabac sous toutes
.formes, et neJ'avoir sou ft'mmesqu'en poudre;
elles ont pourtant secouô )e jougdans certainapftys. En
Afrique, cette question n'a jamais eta une question de
convenance; en Ameri'jHc, beaucoup de dames de
maison se font moins prier de fumer !es si bons cigares
de'Virginie ou de Havanne, que nos mijaurées d'ac-
cepter un petit, verre de bordeaux ou de Champagne.
EnAsie, où depuis Àmurati'V etSchach-Abas, !eju<
gement a et6 piutôt tcv6 pour le tabac que pour le vin,
les Indouses du Guzarate ne sont pas plus damnées en
famant!eurx6?'M&aA'oM,queles suitanes et ~es
~a}isaues leur MM~~ara-~oM. En Franco, beau-
coup de femmes du Nord fument., surtout sur les mar-
ches. Nous ne pouvons bavarder aucune redt'xion à ce
sujet; la raison pubtiquc est seule juge arbitraire. Nous
d'rons seulement que Keytius~ en i71S, ne le trouvait
contraire audécopamni pour les hommes, ni pour les
temmes non ~e~<B M~co~M~a? ~Ms levis Mo~ ~a:-
CM/~m co~aAa~ et que Beintema,de Francfort-su~
le'Meit), prétendait qu'il n'était pas plus nuisible à un
sexe qu'à !'autre(i).
Faute d'observations, les actions de la fumée sur la
femme nous échappent mais il est présumable qu'elles
seraient les mêmes que sur l'homme.
T~M~~MM~. A que)s caractères physiont)-
miques devons-nous d'abord reconnaître un tempera~
ment? a des symptômes physiques d'organisation &u
aux signesvariés de la disposition des facuités instinc-
tives et inte!tectueHes? Aux unset aux autres, put8'
qu'it y a fusion, ou plutôt concordance physiotôgique
dans !e deve!oppement des organes et des agents qui
semhlent y présider.
Tout d'abord, l'importance des effets du tabac sur
les d~rents tempéramentsréside dans là nocui~ ou
l'innocn'té; car s'il ne nuit pas à certains individu~
les conditions de tempérament n'entreront pour .rien
dans les avantages qu'on peut en retirer. Eh bien po-
sons en principe que le tabac convient autant aux indi-
vidus qui présentent un développement du foie ou des
glandes, qu'à ceux qui sont sujets à ta pléthore ou san~
guine pu aux accidents nerveux. Ceux qui usent du

(~ tn uttter~ucbuDg der Fr.)ge 06 ~a~MffoMet~t~tuMer


K<cAte&eM <o ~ooh!, «{.< JMa~M-peMOMm <a&<!c& .su fattc~~M ~f
~at<<) MMd <7tf<f gesundheit nuzlich My?
tabac pour se procurer une évacuation de mucosités,
opèrent par là une dérivation qui agit comme l'appli-
cation constante d'un exutoire quelconque. Combien
de personnes ont porté vésicatoire ou cautère une
bonne partie de )eur vie Ce sont des sécrétions théra-
peutiques qui ont pris l'importance de sécrétions phy-
sio!ogiquea. Cette médication, puisque ce moyen de-
viendrait une médication, serait tout au plus favorable
aux individus non habitués offrant une plénitude de
fluides blancs. Mais, en dehors de cette conséquence
théorique, voit-on fréquemment des suites graves sur-
venir pendant cette évacuation chez les habitués,
quelles que soient leurs organisations particulières?2
Non. Pouvons-nous avancer, avec les anciens, que c'est
upo voie par !aque!te les habitués se débarrassent de la
bile, des humeurs ? Non, car alors les conséquences
seraient immédiatement trés-fâcheuses, ce qui n'est
pas. Soutenons donc que, pour tous les tempéraments,
pour toutes les idiosyncrasies, pour tous les individus,
l'observation générate dément aussi bien ies prétendus
avantages qu'en retire un lymphatique ou un bilieux,
quêtes atteintes supposées qu'en reçoivent les sanguins
et les nerveux, en tant toutefois que l'usage en est so-
lidement établi. Qui ne sait qu'ators un manquement
a ces~habitudes comme à ces évacuations peut devenir
funeste?
Encore les gens moroses et aux passions tristes peu-
vent en retirer des effets aussi immédiatement favo-
0
rable&qaeîea gêna natNM~eMeRt gais, en raMQn des
inSu~nces morales; en effet, le tabac pourra au b~
soin et selon les circonstances,dérider le visage du me<
!a!ico!tqae, ce visage presque toujours creux et a~
longé, au teint pâte et iivide, au regard sombre, sax
yeux enfoncés, à la mine voitée aussi bien qu'it attris.
tera la sanguin, à la face épanouie et ~oviate, à la
bouche etài'œil riants, aux joues pleines et cotor&es,
au teint fleuri et aux cheveux blonds aussi bien, U
donnera vie ou âme au lymphatique qui se reconnaît
si facilement à sa lourde et grosse figure, seaJoaM
flasques, son teint fade et blanchâtre, sa pesante m&<-
chbire et ses yeux indifférents dans leurs mornes or-
bites aussi bien qu'il apaisera ie feu du bitieux ord!'
nairement si ardent, avec ses yeux étincelants et auda"
cieux, son front intrep!de, ses traits ma!es et tendus,
sa barbe brune et touffue.
De plus, il faut admettre des variétés infinies d'es-
pëces de tempérament, car les dispositions privêea,
innées ou acquises, présentent des modifications à i'!a-
fini mais ces nuances sont si insaisissables que, pour
donner des règles à ce sujet, il faudrait compter d'à"
bord presque tousios individus; cajo!~ ~ojf ~<
SMS. Nous tenons à la masse.
C'a'~ ~Mo~. Nous réunissons ces qB[Bs<
tions. Le père de la médecine, Ilippocrate, avait déjà
remarque que les saisons n'étaient que des c!im&ts
transitoires. Tous dans leur pays, hommes du Nord et
do Midi, à quelques variétés de conditions habituelles
de vie et de constitutions organiques près, ressentent,
proportion gardée, les mêmes effets d'une intempérie.
Et ne perdons pas de vue qu'ils modifient leur nature
en raison d&s latitudes sous lesquelles ils vivent. Si au
Nord ils voilent sous un silence énergique leur puis'
santé activité, au Midi, ils ne cessent de répandre au-
debors tes feux de leur vive intcttigence si le tabac
prête dos pensées profondes aux uns, il prête aux au.
tres de brûlantes rêveries.
Pourtant, disons en thèse générale, que, sous te
point de vue hygiénique, t'usa~c du tabac est plus im-
médiatement favorabte sous les latitudes froides et hu-
H)ides que sous tes latitudes chaudes et arides en
hiver qu'en été; par les temps froids ou chauds
mais humides, que par les temps chauds ou froids mais
secs.
Au point de vue de l'action sur les organes, la sali.
vation et l'évacuation de mucosités nasales peuvent,
jusqu'à un certain point, dériver les tiquides prove.
nant de l'absorption de vapeur aqueuse souvent char-
gée de particules invisib)es et d6t6teres. C'est par cette
raisOR qu'ii est conseillé aux marine aux sotdats,
aux
pécheurs, aux chasseurs, aux gardiens de nuit, à tous
aeuxennn qui voyagent dans un air nehuieux ou pin-
vieux, Tfinfz, voita encore une raison que chaque fu-
meu!' va comprendre On dit que dans les fortes cha-
leurs de l'Été, la pipe sëche la gorge; personne n'a
pense que c'était par la température de la f'imee mais
illést de toute évidence que l'appel de uutdes vers la
bouche s'ajoutant aux pertes subies par ia sueur et
la perspiration insensibie de !a membrane pulmonaire
et de ta peau, pertes qui épuisent lorsqu'ellessontpor-
tôëstrop loin, l'économie refuse, en certains temp$, &
cet appel, de nouveaux fluides à la bouche età !'apn$re*
bouche.
Ceux qui ne crachent plus en fumant ou en ehtquaïttt
ceux qui ne mouchent p!us en prisant, sont soustrais
par là aux bienfaits d'une évacuation que peayëRt
rendre nêcessa're les dispositions anprmaies ~e ~et'
tatnsindivtdas, une surabondance de liquides ou les,
conditions défavorables du milieu atmosphenque.
un point que les individus et surtout teur mëdecin M;
dotventpûmtpcrdre de vue; car cet troW"6¡
quelquefois !e passage de l'état de santé a l'état de ?&
Jadie. Ce sont des observations d'hygiène et de ~h~ra-
peutique qui peuvent expiiquer à l'homme de i'art~
d'un jugement sévère et, droit, les tendances a acquérir
certa'inesmaiadies.
Au point de vue de l'action sur le mora), les duna~
et les saisons concourent pour quelques titres
tisfaction plus ou moins grande que le tabaG ;prûcN~
L'Anus, le Hollandais i'A))emand sont enciias~
penser, parce que leur ciel sombre et brumeux dtspo~
à une triste et morne, mais profonde reYe!'<e, te ta~e
est un précieux adjuvant. L'Mien, l'Espagne,
Tore sont portés aux passions vives, parce que leur
vaste ciel b!eu, qui le jour semble en feu, !a nuit cou-
vert d'un vo~e transparent à mille nuances, dispose
aux folles et passagères rêveries le tabac semble là
un moins puissantauxiliaire. Son besoin est, chez nous
comme chez eux, mesuré aux variations de la tempé-
rature, à l'aspect du ciel, à l'influence idiosyncrasiqne
par rapport à la densité, la couleur et Fétectricité de
l'air, la constitution médicale, et ses bienfaits sont
compassés sur les capacités des surcharges de l'atmos-
phère.
jLt'acte de priser ou de fumer est un acte de soulage-
ment. Dites, vous, qui vous ôtes recueilli dans cette
concentration, qui y avez absorbé tous vos sens, lais-
sant un Ubre coursa vos poétiques éiéva tiens; dites
s'thn'ya~~p chose des divines impressions
d'une muette priëre de rame croyante qui s'agenouiUe
devast se console au milieu des gracieuses
spira)es d~ fumée de benjoin qui brute dans la cas-
sptette du desservant; quelque chose de la parole in-
time d'un défenseur à un accusé ou dites les choses
p!us certaines que la pipe de décharger le poids d'un
terrible regret dites s'ïl n'y a pas quelque chose de la
ji0t:&~ï'te, j~e!isjet sublime qui accompagne un pardon
.~sat~~ al! n'y a pns avec ceta un peu de ce courage
q~~naît dans l'homme, pour soutenir l'homme; de cet
OUbM'un passé sombre pour faire piace à l'espoir d'un
Fiântav~Bir de la résignation, dans ce moment sipassa-
gar où on va puiser dans cett& antre boîte de Pandore,
paisqH'ette ne laisse jamais Échapper t'esp&ranM, mo"
méat qui fait traverser dans le oc~ur et dans la tête de
l'homme toute la pens&e de l'expression d'Hopace, M~
~~eMM~M?K? Mais qui n'a pas ressenti quoiques*
unes de ces impressions, douées comme te sourire,
grandes comme t'etonnecMBtdu beau~igsorant la partt*
cipation du tabac? Lui, que la destinée a fait oonûdeat
de toutes les infortunes, dèpositMire des secrètes CC)'
fessions du coNïr) prêtre sans voix et sans parole, ti~
pour faire méditer; et toujours conseijte! toujouM g~
Bareux, toujours prêt à donner ta récompense des
bonnes actions; miséricordieux comme le plus pur de
l'âme, comme la miséricorde de Dieu; et pourtant sans
ostentation, timide, et donnant le bien sans montNM'
que c'est lui qui le donne} caron ne pourraitdoûterque
ta pipe ou la tabatière pousse souvent à une action ma"
cbinate et fasse par ta machinatemetit réfléchir c~t*
à-dire, demander la force de lutter contre les do~
leurs.
En effet, une partie du mouvement qui a pour pê*
sultat i'aceomptissement d'un besoin du corps ou de
l'esprit est soumise en certains temps, at]x determiïM..
tions raisonnées de l'individu; une autre partte, en
d'autres temps, est oxécutee sans sa partiopation. I.'@
fumeur sa!t bien qu'il allume sa pipe; mais âpres, H
fume quelquefois sans avoir la conscience de fu!R6p<
Et ce c'est pas seulement dans le Mcueittement
mais dans toutes les situations de rame; sa puiMacce
même se gradue à reptation de l'esprit. Viennent les
moments de jouissance, viennent ces instants où la joie
éclate par tous tes pores, où !e cc&urrit à se briser;
cette exaspération, ce délire qui résume aussi bien une
caresse des sens qu'une satisfaction d'amour-propre;§
voiià un remède dont le malade pèse seul tes doses.
Comme nous l'avons dit, l'excès do plaisir fait souffrir
comme rexces de peine, c'est la sensation poussée à un
degré insupportable c'est le détraquement des bar~
ï-iëres qui imitent Fespace de la tranquillité du coeur;
c'est une maladie dans l'état de joie, une maladie que
le tabac peut encore paHier. Pourra't'.on douter des
vertua d'âne plante qui adoucit et rend plus auppor<
tables le bonheur et le malheur?
Unerenoxion Le 'tabac, a-t-on dit, est, de toutes
les plantes )?!o~o~~ par leur emploi MMC/ les
fonctions de /~eo?ïOMM, celle qui a le plus daction
~M~ /M /acM/ du
cceM~ et de l'esprit. Ainsi te thé,
comme excitant diiîusibta et en raison dû son action
diaphoretique, procure aux fonctions de l'économie
un
jeu facile et bienfaiteur, mais n'agit, par
sa propriété
Mgcrement anti-spasmodique, que comme simple cal-
mantdei'érÈthismeviscér!)! et cerebra); le café,
comm~
excitant des fonctions de i'encephate, agit sur t'esprit
d'une manière marquée, mais exagérée quelquefois;
tandis que le tabac a une action lento, obscure, mais
sensible sur tes fonctions sensoriales et affectives,
et,
de plus, puissante quoique calme et modérée, mais
évidemment appréciée par ses prosélytes, sur les fa.
cuités de l'esprit.
Chez l'homme isolé et livré à !ui-môme, c'est un
dëiassement qui aide à rêver seul, aimer seul, vivre
seu!.
Rêver seul t
eh oui car c'est se procurer un som--
meit factice du corps pendant que l'esprit crée, s'im-
pressionne et grandit, que l'imagination voyage pour
passer d'une terre à l'autre, d'une rive à l'autre, d'une
mer & l'autre, pour 'voir là de$-?ieiUards et des enfants
qui soun'rent.'des femmes qui sourient en dansant~u
mUieu d'hommes qui les prostituent de leurs regards}
)à des Gérontes avides, là de jeanes et nobles coeur,
des hommes qui ne vivent plus qu'avec l'air du passa,
des hommes qui ne respirent que t'air de Pavenir; au.
dehors, des vaisseaux qui bombardent des viiles au
dedans, des ouvriers qui usent lours bras et Jeur intet.
ligence pour nourrir une femme qui allaite et caresse
des enfants qui crient, ou plutôt, enrichir encore de ri-
chesfainéants; voir une foule de tableaux qui font mat
en passant à des tableaux qui rejouissent) une main
inconnue qui souiage~ faim et la misère; un père
une mère qui embrassent leur enfant qu'une longue
absence avait sépare d'eux) les travaux des champ~
bruit des villes; unë~ jeune femme qui chan~e~bër?
cant un nouveau-né; un innocent jiMre; iuu peuptë
qui renverse ses oppresseurs et se gouverne seui; tf)U$
les spectacles enfin qui remuent dans t'âme les senti-
ments d'amitié, de douce compassion, de nationalité et
degtoire.
Rêver seul, c'est refaire la nature et façonner à son
caprice les dons qu'on en a reçus; c'est encore arran-
ger son existence dans l'avenir, lui faire traverser tous
les malheurs pour la garder heureuse; pressentir la
joie et la douleur, jouir de l'une et triompher de l'au-
tre un rêve, c'est la contemplation, l'agitation et la
vie de l'esprit, son action sur lui-même dans la para-
lysie du corps; c'est l'usure de la vie par i'oubti du
temps; :c'est !a perte de l'instant qui s'échappe du pré.
sent pour se perdre dans le passe sans écouter ie temps;
car sinon ce serait l'inquiétude, et l'inquiétude est t'a-
ride et âpre gustation de l'attente, l'absence d'une sa-
tisfaction espérée, !a curiositéde savoir le résultat d'un
catcu! du hasard, la faim avide de l'avenir, doncla
consommation d'un temps d'aspiration riante; voiià le
moyen, l'insouciante rêverie, voHaIe but. Étonnantt
prestige 1 Quand l'âme se fatigue de cette insouciance,
}e tabac crée alors des émotions par le songe d'un

à
drame, dont l'illusion trouve encore un gracieux de.
houement,puis anéantit les terreurs pour donner de
Douyëau place
Ou bien encore, c'est l'hallucination des sens de la
vueou de t'ouïe, pour revoir une patrie qui n'a pas etô
la vôtre, des amis que vous n'avez jamais vus et des
femmes que vous n'avez jamais aimées entendre le
bM&meatdea ch&vrea sauvages dans des japdtMâB~ais,
des muMques suave$ et harmonieuses dans la voix des
bergères limousines, pour retomber ensuite au mit'M
de la foule bruyante de Paris.
Si ce n'est une hallucination, ce sera pour l'exilé,
pour le prisonnier, pour le paria, le transport de
pansue dans une patrie, une famille, vers dos amis qui
compatissent aux peines; pour t'exUé, la saveur dôuc&t
t'odeurguavô de son tabac rappellent celui dont
propMtM
au m<iipa des siens: moments heureux qui
saicat sans doute le bonheur, mais dont iLretroaye M
impressionsvariées, presque les mêmes délices T6B&ia<
sant chaque bouO'Ée, à chaque prise; ne soht~ pas
des moyens de dévorer l'espace et !e temps? jpour.ta
prisonnier, c'est un muet accord au grand coBoert~e
ia société qui se divertit, danse ou pleure autoup~~
lui; une diversion aux regrets d'un eu'royabte paa~
pour lui faire écouter derrière les barreaux de fer !a
foule qui s'agite, murmure, soufre, jouit, ne t'a~ad
pas, ou oubtie de l'attendre, et enfin lui donne i'espoip
de s'unir bientôt a cite pour )e maUloureux rejeté et
proscrit, au milieu de ce monde, c'est encore une con-
solation dans la privation des jouissances que~S~
monde eût pu lui faire goûter) si ce n'est, la gust&tiOM
faticedocesjouiMaBcea.
Les rêves tiennent à eux seuls tous les bonheurs;
ce sont des images en beau qui adoucissent Heyu.de dô8
affections. L'itiusion adoucit mieux !o cceur qQ$ ta
reaMtë; car l~Husion, les facultés de l'esprit étant
saines, vaut mieux que la réalité; ri))usiou avec la
réalité ne vaut guère mieux que la seule illusion c'est
la voie la plus sûre pour arrivera remuer l'homme
dans ce qu'il a de meilleur. Cabanis a dit On adore
les puissances invisibles comme sa maîtresse, peut*
être uniquement, parce qu'on adore, ou qu'on a besoin
d'adorer une maîtresse parce que cet ia.sat.iabte besoin
do sentir., dont on est tourmente, ne peut toujours se
satisfaire su~Mtnment sur des objets reets. De ht non.
seulement résultent beaucoup de jouissances et de
bonheur pour le moment, mais naissent et se dévetop-
pent !a plupart de ces dispositions sympathiques et
bienvoittantes qui seules assurent le bonheur futur et
des !t)dtvidus qui !cs éprouvent, et de ceux qui, dant
la vie, doivent faire route commune avec eux.
Aimer seul: c'est le mot et t'idoe sublime du de*
'vouement; ce n'est pas seulement une restriction de
vo!uptë, de crainte ou de jalousie, c'est le passage de
1'humatiite entière dans le coeur de l'homme; c'est
toute la charité dei'Ëvangiie c'est la bonté in&tinctive,
spontanée, calme, silencieuse, et pourtant ardente, qui

vutgairM; participation ie
porte à !'a)tegement de toutes !es soutTrances nobles ou
c'es désir à t'interet
cûmmunde )â sociôt6; c'est la bionvei)tanco infinie
pour toutes les passions tristes, décourageantes, mau-
vaises par leur rage et leur desespoir c'est la pitié
pour la flétrissure, l'enthousiasme pour le desiuteres.
semeot; c'est une mystérieuse sympathie pour le bon-
heur d'autrui; ce sont encore toutes les jouissances
d'un amour de fami!)e la sot!icitude d'un père qui se
Gonsuite sur l'avenir de ses enfants.
Vivre seul Pour l'homme isolé qui travaille de la
tête ou des bras, tout est néant autour de )ui; loin de
l'agitationet du bruit, il n'a d'image ou de souvenir de
la vie que son tabac qui brûle il ne songe plus au
iuxe, à t'or, aux inutiles profusions des unes, à la tris-
tesset aux besoins et aux privations des autres: il
occupe son esprit et son corps aux exigences d'une,
nécessite actuelle. Là, c'est le poète qui traîne sôp
imagination dans les champs du mysticisme pauvre
occupation, quant à son utijit.é, lorsqu'elle n'a pouf
but qu'une jouissance privée ,~unevoJupté égoïste,y
mais sublime, torsqu'etie est une consécration au bien
d'autrui, à l'instruction et au développement de i'inte!-
tigence des autres, c'est-à-dire lorsqu'elletend à mon-
trer la vue par laquelle doit arriver le messie du.bon'
heur dans l'avenir des peuples. Là, c'est rëcrivainqu!
a observé et se souvient; il amuse ou attriste, mais ï!
impressionne toujours plus ou moins, selon son tafent
c'estuneforgecontinue~edesinstrumentsoudesjo~~
de nos occupations d'esprit: avec lui le monde se
pose ou travaille; il remplit aussi bien le vide des re"
créations des uns, qu'il est aux autres un sujet de !?
beur. La,-c'est l'homme de la science; soit !e chimist&
qui manipuie, soit le chirurgien qui necrop~ie, som0
physiologiste qui expénmente, soit le mathématicien
qui rumine un problème, soit le médecin qui consulte.
Là, c'est le peintre qui dispose les personnages d'un
tableau pour le musée, ie musicien qui
compose un
opéra, l'acteur qui répète un rôle; tous, ennn, ces
personnages qui se concentrent dans leur imagination,
leur science, leur art, pour faire surgir des traits d'es-
prit, de génie ou de vérité. Dans cette continuelle la-
boration du cerveau, dans cette réaction incessante des
impressions extérieures vers le centre des facultés,
dans cette expression continue qui doit faire jaillir la
cféatioa ou les rayons de bonne vue, comme l'eau jail-
HtJd'uno éponge, dans cette concentration et cet épa-
nouissement de FinteUigence, disons que, pour beau-
coup, la pipesi souvent reprise, si souvent abandonnée,
la prise qui succède si souvent à la prise, sont des
armes puissantes de cette concentration et de cet épa-
Bouissement, de cette action incidente et anacamptique
de resprjt.
Là, c'est l'homme qui n'est ni artiste ni machine,
ou plutôt qui est l'un et l'autre; qui polit de ses mains
ce que son esprit a trouvé d'ardu dans son travail; qui
esU'architecteet le maçon d'un meuble ou d'un ins-
traoïeni; qui arrange avec son goût ce qu'a échafaudé
la farce de ses poignets qui enfin est l'auteur et l'édi-.
teur de ses objets d'industrie.
A vous, priseurs et fumeurs, plus de tabac1 alors
po8te,p!usde poésie ni d'amour; peintre, plus d'ima-
gia~HonetdQ cotons compositeur, ptus d'inspiration
savaa~ plus de science; mécanicien, plus d'art; OQ*
Trier, pias de courage et d@ résignation, vouseteê
presquetous des corps matades et a~tris, Mn de 8èvre,
m~s de ianguetic; vous avez !e sang glacé, par&e que
votre Ame~ qui n'a p~e ni force ni feu, est d~M F~tM~
tement sous le poids de la privation1
DansMs nuages de fatnôe qui ondoient~ et là, il
y a des images, des peintures, des probtemat, toatua
mu~ touM una~ometrie; il y a des angeSt doit de'
mous, des caractères étranges, descerciesmicrMco*
piques, des cercles gigantef.queSv des gitobule~~ d69
montagnes, tout un monde écrit en signes ~cot~u~
en lettres cabalistiques.
Parcourons les tabagies hotiàndaises~ Qâa~de$ et
anglaises, tes brasseries allemandes. La, chacun, ~c*
cûudésarunetaMe de bois jaunie par la bi&M,tuBEte
et boit; car la biëre fait aimer la pipe~ la pipe dM~e
du goût à la bière. Les sourcils rabat.tus, causant et
Méprenant du regard, chacun est absorbe par l'étude
des physionomies et ta gustation prolongée de ta ïum~
narcotique, àrrétons-nou~ un instant sur ces types.;
qui isMaMemient perdus dans tes sieetes, sur ces ngures
slatuÈB&d'un&~xpressMnmoraeëtpourttntpasston~~
d~un Segme~apr&iRt d'âne grande etr~he be~~ d'~
tetiigenee. Otex à toutes ces tét~ poètiquM, re~eas~
et profondes, qui frappent à ~ur aspect, ôtez ta tondue
pipe d'écume ou de porcelaine et H ~Testera que ~i
t&tes gwee myst~rieas~s~ qui sembleront plutôt
et
conspirer que méditer au lieu de ce regard pénétrant,
de ce sourire sombre, de ce front pâte et réfléchi, au
lieu de cette contemplative philosophie de cette morne
attention, de cetteattitude aisée et insouciante, i! ne res-
tera ni enthousiasme, ni activité d'esprit, ni stoïcisme;
il ne restera à ces pâtes et froids visses que l'expres-
sion d'un bien-aise guindé; au lieu d'une pensée gène'
reuse, d'un travail politique, ou plutôt d'une inqaié"
tudecharitabie, it ne restera qu'une immorate empreinte
d'ug0ïame(<).
Jetons un coup d'oeil sur {'Espagne. Dans les caba-
rëia, dans les maisons particuHeres, dans les rues, sur
les places, voyez, surtout à une époque comme cette~ci
de tourmentes ci~ites, sous la toque, la veste de peau
de betë et le petit manteau de rigueur, ces hommes en
groupe quittons debout, la cigarette de papier de Bar-
cetone à !a bouche, se serrent, se rapprochent, mais
avec défiance; ces hommes, qui portent t'orgueit et
!'amour bien haut, souvent iMctifsdes bras, si ce n'est
pour oMir à leurs passions; ces hommes bruns et bi<
lieux à l'excès; ces hommes dont le feu du cigare n'ef~
faeaja&àts feu des yeux yeux fixes ou sauvages,
de~ eu~wiMû~~ ott aicnaçants, qai portent si
bi$a i'emp~iatede tous les sentiments qui impres*

(!) IPàrts! possèdequetques'uns <)e ces types dans certaines bt'M-


Mt'te< fo~M~s à ~instM de ceUë~ de StrMboufg.
sionnentet émeuvent, ces hommes, que deviendfateat"
ils sans tabac?'1
Cherchons en Orient Qui peut remplir les jours
d'inertie dans Jaquette sont pionges les hommes'? Cou-
chés sur de moelleux divans, au milieu de femmes
languissantes d'inactivité, ils ontuce vie bien triste à
force d'être indolente, bien fatigante à force d'être mo'
notone; il faut, pour ces êtres, qui n'ont de i'espÈce

que
humaine que le corps, qui n'ont des jouissances de
le sommei!, !a table ettes voluptés d'~
mour trop grandes pourtant pour qu'ils en connaissent
t'énigme, la mort d'un temps qui les épuise et tes
énerve mais, chez eux, le tabac est piutôt UB moyen
d'enivrementphysique qu'un moyen d'activité moraie,
une satisfaction à un besoin de sensualitéqu'une satis-
faction à un besoin de méditation.
Enïin pour prendre une contrée qui, par rapport &
nous, forme le quatrième point de la croix du voyage
da notre pensée, passons en Amérique pouf admirer
l'irréilechie expression de figure de~ naturels qut, assis

vête, et d'un air presque sérieux.


en rond, fument le calumet, dans une posture d'oisi.

Maisoù le tabac tient ta plus grande place rësërvëe,


c'est dans nos estaminets silencieux comme les bMss~
ries du Nord, ou bruyants comme un tripot de~~us'~
Nos estaminets, où la conversation est tantôt froide*'
ment po)ie, tantôt animée, pourtant presque toujours
intime, liante, communicative, indiscrëte nieme, tant
la fumée est capricieuse par la disposition des lieux et
des esprits tant elle donne un plaisir morose quelque-
fois, follement irreservé souvent, mais du plaisir et de
la tranquille satisfaction toujours. Dans nos réunions
publiques, se font toujours les assistances communes
à un plaisir commun, quel que soit l'effet du plaisir sur
chacun en particulier.
Le tabac s'agence encore admirablement dans une
barque pleine de joyeux amis, qui chantent quand ils
ne fument pas, qui fument quand ils ne font pas de la
musique chant qui se meie au murmure cadencé et
pMui.if de l'eau battue par la rame musique qui se
m&le au claquement faible et mystérieux des lames qui
se brisent sur le flanc du bateau chant et musique
qui se prolongent sur la surface polie des eaux, pour
aUer se heurler et se perdre sur le rivage, et faire place
à des nuages d'une fumée qui ondule, vacille et trem-
ble comme les réponses de l'écho.
Ou il assiste, mais sans âme
pour faire rêver, n'ayant
des palais insensibles à chatouiller, et un sang épais
a. émouvoir, c'est au milieu de l'orgie, entre des hom-
mes ivres de vin et d'amour, brutes et dégoûtes, et
des femmes belles de Aguro, mais horribles de gaieté,
assoupies par une atmosphère de volupté et les crises
:ht$~Msde~Ms convulsions. -–Fi!c'est là où il as-
"1",
siste souvent, mais où il est affreux, où il s'endort d'un
sommeil de brute, aussi bien qu'il se réveille avec le
remords alios hic fumus dormientes /ac~, r~-
~~Me o~MM (1), oatt énerve aa lien de fortiSer, où
H se fait ardare, après s'être fait encens; c'est !àq~e~
puant, U se mêle si dégoûtamment à l'haisinû Uqtto*
Feuse et infecte~ pour se faiM, à jnste Utrc, prosMtt'~
toater aux pieds, et jeter dans t'ègout, lui qui s'est, fait
aQeMMmmëetmaiensedegtoireetdepo~sie!1
Car U trouve place aussi bien dans la bouche de nos
dandys qnedans }a bouche de nos ehi~onnt&M;Hest
aussi bien à Faise dans la tabatière d'écorc~ d9 t:o&
portières que dans !a tabatière d'or de Nos reatiefa d$
Marais; it a autant de mérite entre les dot~M d~tC&K >-
et eS~es ao ja jeune femme qui te goûte ~6a&
qu'eatre tes doigts éMHMs et.
serr~ d'M ~tëM ~d
qut savouM a~dcmMtt A part qu~qMSj CM~M
t
arrières et ridicatement rigides que!qu<M Ri)e$ de
boane~ maisons et quû!qu<3st)6gueu)6s, chacun pM$$
onfunie; }$9houtit}ue$dedebtt sontdëjà ua~pde
contactde toutes les classes de Ja $ociét6, en aH-cada~
tasiuMphcatioadeccspoMtS.
MedOtt'-H pas en êtpeaiasi? h~q~ sôMit&~s~
Satisfait les exigMC~ detous, daM i~ tranq~ii~ oc*
<!upat(oa§ comMe dans ce!iM qui remuent fort6tHent !B
c<sur~ ce!i~ qat, passant par l'esprit, e~e~~ p~
~détmctitfti~aNisatioïtf~
tt'hùm~e/pMs fach~M circoaMat]~~ 'ta-.
bat!&r<~ poar tr~aver 4af)& sa tabaH~ l&~o~e~ dMt

'H)~L.
~wQbttemeat~osoM.
L'homme, à ta nouvelle d'un malheur, prend sa pipe,
et trouve dans sa pipe ia consolation que bien des rat*
sonnements, bien de douces paroles no pourraient lui
donner. Et ce n'est pas en agissant sur une partie sen.
siMedu cœur, que s'opère ce phénomène; mais en
pressant le temps qui, dans ce cas, est le meilleur re-
mède. Et la douleur s'échappe peu à peu; ce n'est
point un baume qui guérit par une seule application,
mais adoucit le mal, avant de l'aider à disparaître. Ce
n'est pas t'hortoge qui sonne l'heure décisive, mais te
saMier qui H!tre grain a grain t'espôrance.
L'homme du pouple, combien de souffrances n'a.t-
il pas à aite~er!Pour expliquer le support de ces souf-
frances, n'allez jamais nier les compensations; car ce
serait Mrs une brèche pour laisser passer le doute; et
la croyance est encore un moyen de consolation pour
bien des gens. Faisant sans cesse abnégation de lui-
mome pour s'enchaîner à de dures professions; heu-
reux, quand il n'y use pas sa patience; quelle résigna*
tion H fui faut! sans espoir d'amélioration, au milieu
d'une incessanteperspective de privations, de labeurs;
de combien de courage ne le faut-i) pas pourvu! un
instant de repos, une minute de rcnexion pour laisser
p~ Mn stoïcisme ou sa pieté; et sa pipequi ne
t'abandonne jamais, s'on're en ce moment pour lui
faire retrouver la philosophie qui s'échappait.
Et puis, ce penchant irrésistible à renouveler les
ressources de satisfaction, par le moyen d'un confident
qui le suit partout est bien naturel. Ce confident atta-
ché, comme la vie au corps, invite souvent. Le moin-
dre mouvement rappelle qu'un ami est !&, dans la
poche; ;?M ~Mc~~e voluptas; la tentation
vient; on est si heureux de consolations, même sans
qu'on en ait besoin. Et bourrant sa pipe, le travailleur
chasse sa mauvaise pensée, s'il avait une mauvaise
pensée oublie le travail qui lui meurtrit les doigts et
les rend calleux, prêt à continuer ou recommencer ce
travail avec ardeur. Une puissance tout imaginaire est
venue lui prêter aide dans ses occupations mécaniques;
c'est une nouvelle force d'esprit ajoutée à la force des
bras.
Ce ne sont pas les seuls prodiges qu'enfante chaque
jour le tabac. Ce serait abuser de la permission de
douter, que de douter de sa part de lauriers dans les
hauts faits de notre armée.
Sans doute, nos soldats sont braves, même sans
pain, même sans souliers; mais, comme tous les autres
hommes, l'idée de patrie n'entre pas seule dans leur
coeur. Ils ont besoin, du reste, de pensées riantes, pour
les distraire de pénibles actualités; i)s ont besoin de
secrets confesseurs pour éloigner les regrets, et leur
voiler de douloureux tableaux; ils ont besoin d'un
chant villageois, comme les Suisses du Rantz des
Vaches; ils ont besoin de tout un livre de souventr~.
Partout, le tabac leur fait lire dans ce livrer et ils y
lisent le calcul de leur situation passée, présente et fa*
ture, proportion mathématique dont l'inconnue se
trouve au fond d'une pipe, comme Napoléon y lisait
la situation de l'Europe par rapport !a France et &
lui, proportion dont l'inconnue se trouvait au profit de
son ambition dans la dernière prise de sa poche de
cuir.
Witiis disait < Le tabac en fumée n'est pas seule-
ment utile aux soldats et aux matelots, mais il est même
absolument nécessaire, en ce qu'il les rend moins sus-
ceptibies de la crainte que le danger pourrait leur
inspirer, et de la peine que leur causent les incom-
modités qui sont inséparables de leur état. »
Donc, ce fut un compagnon de notre gloire suivez
partout tes défenseurs de nos frontières du Rhin et du
Piémont, en devoir de repousser la coalition qui nous
cernait et voûtait nous envahir; suivez-tes en Italie, en
Egypte, en Autriche, en Espagne, en Russie, suivez ces
yieities murailles de chair faites déjeunes et de vieux
soldats avides de triomphes et imbus de principes hu-
manitaires, tant et si glorieusement combattus à la
Convention! Ils attendent l'heure du combat, c'est'à-
dire de la victoire, ils s'expliquent, chacun selon sa
conception, les combinaisons stratégiquesdes généraux.
de la république ou de l'empire; sinon, ils revent, mais
en rêvant, ils fument; ne semb~-t-i) pas que la douceur
d'une de ces occupations s'encadre admirablement avec
la douceur de !'autre ? s'y lie même indispensabiement?
Sans pipe, savoir si beaucoup penseraient à autre
t.
chos~ qu'aux exigences materieUes de leur condition,
qu'aux détails indispensables d'un service de guerre;
savoir si quoique chose viendrait les déiasserdas rudes
fatigues d'une campagne, si les
amers regrets d'une
joie tranquille viendraient faire diversion à i'entho~
siasme du triomphe.
Ne faut-il pas que ia vie soit remplie de toutes !6g
émotions possibles du coeur; si elles
ne sont pas pr<
sentes, palpabies, j'imagination les crée, rivant to0!'&
tour une forme qui émeut on qui charme.
ïi fa!is!t done sux yeux de nos enfants de France
loin de da patrie, autre choM que la
vue desbabin
rouges et les bonnets de Cosaques au milieu de ia' fu.
mec, au milieu des campagnes de la vieille 6ermanMi
la vue des larges eaux d.x Danube; il fa)tait)ajo)ie
~gure d'une soeur ou d'une nancee elles sont toujours
jolies quand on les aime; {expression de joie, t'ep~
nouissement d'un père et d'une mère au retour.
ii fallait aux oreittes autre chose que la voix de i'of<
ncier qui hurie son commandement.,autre chose
que le
chant du ~'M~ il fallait ta voix des vendeurs ambu.
lants ou des orgues fausses de Paris,ou !e chant joyeux
d'une paysanne.
Avec t'odeur de )a poudre, it fallait aussi le parfum
dos Heurs arroges par une main chérie. Eh b<en, de
tout cela, nécessaire a une vie si agitée, à Me vie si
aventureuse, si remplie de tumulte, si avide de pepoa,
le soldat trouvait encore Je temps de s'en rejouir; car
on trouve toujours plus de moments à se replier en
soi-même,
SO7-111~tTle, qtland l'existence es!,
quand l'£,°~r"~t€n^ve cst active v:düe iorsqu'eite
acii ve que iar"sqii'81i~
estcomptetement oisive et inoccupée. Cettejoie passée,
ce triomphe présent !e suivaient partout, parce que !a
pipe portait avec elle une partie de cette joie et do ce
triomphe. C'était aussi bien un moyen de rappeler tes
impressions passées, que de ménager les terribles
émotions présentes. Et ces émotions se mesuraient
encore à la grandeur peripetique des circonstances. En
effet, autre satisfaction était de fumer la veille d'une
bataiiteoute lendemain d'une victoire; et la solution
de toutes ces questions de la vie privée se trouvait là,
comme le résultat des plus hauts faits d'armes, et
des démarches les plus gigantesques de notre poé-
tique.
Dans la pipe du grognard, prenaient place une
humbto chaumière d'un village de France, un vieillard
r6vant à son fils, une maîtresse innde!e oubliant son
premier serment, une ctoche de chapetie dont le tinte-
ment ne se faisait plus entendre même aux décades,
un troupeau bèlant; aussi bien que la parole d'un pré-
sident de la Convention décidant que l'armée de Sam-
bre-et-Meuse ou t'armée d'itatie avait bien merit6 de
la patrie.
Ainsi donc, loin de ses pénates, ie soldat, dans sa
pipe, retrouve ses pénates; sa pipe qui soutient son
énergie, aide à sa résignation;c'est son existence passée,
son existence à venir; c'est sa consolation dans la
peine, sa joie dans la douleur, c'est son grade, sa mat-
tresse ~uL
Pourquoi faut.i! que cette pipe, qui a été pour lui
un bonheur, une fortune, un bien de corps et d'âme,
de l'or, un jouet, un rêve, une fête, toute une poésie
enfin, cette pipe, qui a partagé ses chances, ses aven-
tures, qui )'a aide à vaincre à Lodi, Marengo, Iéna,
Friedland, Austeriitz, cette pipe, qu'il bourrait si gra-
vement de e<~oM~se soit remplie de boue à ~ater-
loo, trompé qu'it fut par le hasard, ou plutôt trahi par
dssseides de l'étranger?
r
Et notre nouvelle armée a les mômes affections
l'habitude du tabac commence avec le noviciat dg ta
vie militaire. Que fait pour le conscrit le ridicule d'un
malaise qu'entraîne les premiers essais de cette pra-
tique ? li veut fumer aussi, lui; il fume dans nos v{!!es
autant pour remplir l'oisiveté d'une caserne que pou!'
chasser la nostalgie qui ie tuerait; il fume, parce qu'il
sait que la Révolution a envoyé devant t'eNnemiqua*-
torze armées, chantant la Marseillaise d'un coin de la'
bouche et fumant de l'autre il fume, parce que ies
braves qu'il remplace fumaient, et que si ces brayes
ont jadis subjugué l'Europe avec leur ardeurtteur en-
thousiasme, leur résignation et leur courage, c'est
compagnie d'une pipe bourrée et af)um6e, iHu~au
corps de garde en attendant qu'i! fume au bivouac;; il
fume à la barbe de ses chefs en attendant qu'il fu~e à
la barbe des Russes et des Anglais, et it n'est pas
déchu, car, attendant te premier coup de fusil avec
autant d'impatience que ie grognard attendait la déci-
sion d'une affaire, il fume avec autant d'avidité une
pipe neuve et pleine, que teyo~Ma~ fumait une
pipe brûtëe et à moitié vide, faute de quoi la remplir.
Hétas pourquoi n'a-t-il que 8 centimes par jour pour
acheter son tabac, ou pourquoi le tabac coûte-t-il 2S
centimes les 25 grammes?`?
Nous parlons du soldat de terre, comme nous pour-
rions parler du soldat de mer. Durant ces longues tra-
versées, ces croisières monotones durant ces quarts
paisibles et solitaires de la nuit, l'âme du marin cal-
cule t'espace qui le sépare de ce qu'il a de plus cher,
pour trouver le plus souvent un abîme entre lui et le
bonheur, se perd dans des rêves d'Hoffmann, parmi
les fantômes, les anges, avec toutes les chimères riantes
et terribles, jusque ce qu'une perception désolante do
réalité là réveitte et ta replonge dans une sotitude insi-
pide. Mais, avec du tabac, le marin, à moins qu'il ne
suit compietement brute, ce qui devient de plus en
plus rare, n'est jamais seul < Que ferait une âme
isolée dans te ciel méme(i)? Car l'âme même réet.
lement isolée a besoin de fréquentations, seraient-elles
tmagina!
Nous reproduisons en entier un tab)fau des effets
du tabac sur te marin, par M. Forget (~e~ec~e ?ïa-
fa~), d'abord parce que ce tableau nous paraît pro-
(<) Dernières paroles de Bernardin-de-St-Pierre.
fondément senti, ensuite parce que M. Forgea fait
partie du nombre des écrivains charitables qui font
entrer beaucoup de leur sensibilité dans ce qu'ils ecrt"
vent, même quand ils écrivent la science < I) repond
(le tabac) à cet impérieux besoin de sensation dont
l'homme est tourmente, et qu'il cherche à satisfaire
en nourrissant des appétits grossiers au défaut des
impressions plus délicates qu'il rencontre au sein d'une
société dont il est actuellement privé. C'est une vieille
absurdité que de déclamer sans coMe contre )es écarts
de i'itnagination ot les goûts prétendus contraires a !&
nature; tous !os actes de l'humanité trouvent !eut
raison dans l'humanité mômc~et t't)omme,cn se livrant
& ces écarts, ne fait qu'user du privitege de son orga<
nisation s'exerçant dans les limites de sa puissance
donnez à son imagination, & ses sens, un aliment con-
forme vos in9!itutions ou à vos préjuges sociaux, et
Phomme sera ça que vous voûtez qu'i) soit !& gisent
~es avantages de l'ûducation mais qu'avec des sens et
des idées avides agissantes, vous le ptaciez dans des
conditions autres, vous aurez aussi d'autres determi*
nations, d'autres penchants; en un mot, le marin use
de tahac comme vous usez de café, débats, de spec"
tacles comme !eii[.tcrateur ~e repaît de 'Vohair&, te
savant d'un probtcme abstrait tout vient se résoudre
dans ce grand mobitcde j'humanite, la sensation. Chez
tes. uns, et c'est le plus grand nombre, cette sensattoti
est instinctive, irrfnéchie; ils en recueillent les Men-
faits comme ils jouissent de l'air qu'ils respirent, c'est-
à-dire qu'ils n'ont qu'un sentiment négatif dont la con-
science n~est eveittee que par la privation. D'autres,
plus heureux, se replient sur les impressions sen*
ttes.
H porte au recucitlement, ramené tes idées au passe
on les lance dans l'avenir, et, comme l'opium des
Orientaux, répand sur les créations imaginaires un
voite de béatitude qui masque les couleur!! sombres et
reflète les doux rayons de l'espérance.
Voyez ce matelot fumant sur la Orôme son recueil
~cment resseoabte au sommeit; pour lui, ic bonheur,
c'est l'oubli. Voyez actucJteiuent ce jeune ollicier me*
surant pas presses la tongucar des passavants et
tâchant sa boutTee à ct~aque evotut.ion sur tui-meme
cetai-ct nage dans ies espaces de t'avenir, il commande
QQ vaisseau, bat les Turcs à Navarin,
que sais-je Le
premie!' dort sans rêver, le second rêve sans dormit'
tous deux sont heureux à leur manière. Le revei) pour
eux sera penibio peut-ot.re; mais i!s ont fait provision
de quiétude pour toute la nuit, et demain ils recom-
menceront. En attendit, les jours s'écoulent, le na-
vire fait route, et bientôt nous serons au port.

ptua-M besoin factice par


Quelques objections qu'on puisse émettre, co n'est
yua vaz --lJ_vOVln-J-a~fI.IUU adopté par une,
une société
0.:)\)\.1 (l:acvcom-
pacte et fournie d'impressions aussi nombreuses que
\.IUTlr-

variées; ce n'est plus un besoin pour en remplacer


d'autres, c'est un besoin crée~ grandi et impatronisé
parmi nos autres besoins. Il faut donc l'accepter sans
restriction; les efforts pour le détruire étant, du reste,
inutiles, et vice ou vertu, selon les vieilles ou les
nouvelles têtes, on ne peut rien faire contre son auto-
rité. Le petit nombre de pédants qui braillent encore
pourrait-il arrêter les tendances de tout un peuple, on
mieux, des habitudes qu'il n'est plus lui-même en son
pouvoir de détruire ?
Après avoir parlé des effets de l'usage du tabac
sur
l'homme à i'état de santé, nous ne pouvons ctore
ce chapitre sans c.it.er une observation rem&rqaaMedÈ
ces effets dans l'état de maladie; nous n'avons qu'un
mot à dire.~
GOnératement les malades ne peuvent supporter le
tabac, quelque habitude qu'ils en aient eue; et c'est
une coutume bien établie dans le monde de ne faire
dater la convalescence que de l'époque où le goût de la
pipe et de la tabatière revient. Il y a des considérations
bien intéressantes à faire sur cette observation mais
elles nous conduiraient trop loin. Contentons-nous de
signaler aux physiologistes que ce phénomène de
con-
naissance occulte des maladies semble reposer
sur les
mêmes lois que la connaissance raisonnée des fonc-
tions que ces faits,dont le principe échappe, ïaais
fait admirer un ordre physique obscur et sublimer
tiennent sans doute aux phénomèMs de spontan&it~
que nous avons déjà signalés à l'article Ao~H~
phénomène d'intuition, de perception intérieure, qu~
a pour cause à peu près saisissante, à peu près cer-
taine la répulsion, nous voudrions dire magnétique,
pour certaines substances qui seraient- nuisibles t'cco-
nomie. A Fêtât de maladie, le raisonnement ne dit-it
pas que les forces de l'organisation étant emptoyees à
l'élimination d'un principe morbifique, c'est vouloir
débiliter davantage, abuser, désarmer ces forces, que
de leur opposer une autre matière étrangère aux ma-
tières naturellement assimiiabtes ?2
CHAPITRE IV

SPÉCIALES
ACTIONS

L'intcmi'6<tti(.estpk)S~nimit),
]etempÉrantptushOi!)[n6.
ViftBY.

On prend (lu tabac sous trois formes 1" par h


bouche, en fumée par le nez, en poudre 3" par
la bouche, en feuitle.
Avant de décrire spécialement ses actions sur nos
organes et leurs fonctions, it serait assez urgent d'ex-
primer l'opération qui a pour résultat les actions.
Nous n'avons pas de mot en français qui rende l'idée
simple de l'opération ayant pour objet la présence de
!a fumée dans la bouche
nous avons bien le mot fu-
mer mais les lois rationnelles qui régissent le langage
ne sauraient réeUement exprimer une semblable idée
par un tel mot, ou plutôt un tel mot semblerait vouloir
exprimer le contraire de l'idée. Est-ce le tabac qui
fume l'individu, ou l'individu qui fume le tabac ? Évi-
demment, c'est le tabac qui fume l'individu,
par la
même raison linguistique que le laurier et )e geniëvre
fument le jambon, à moins toutefois qu'on
ne fasse du
tabac qui fume et de l'instrument où il brûie des
parties intégrantes de {'individu.
Nous proposerons le mot FuMEMBUccATioN (/M~M
Mï~Ma); s'i! a un défaut d'euphonie, rejetons
un
peu ce défaut sur son inusitation, s'il est long, il
n'exprime que mieux l'idée à exprimer. Pourtant,
pour ne pas blesser les usages admis, nous continue-
rons à nous servir du mot /'M?Mer, en attendant que
l'opinion pubtique juge favorablement ou défavorabte-
ment celui de fumembucquer.
Nous avons pour les deux autres opérations des
expressions reçues dans le tangage ainsi, pour !'opé-
ration de priser, e~A~a~o?!; celle de chiquer,
?M<M/M'ea~'OM(i).

FUMEMBUCCATtON.

On sait que, dans l~s pays à peine habités, et où


(~) Kouo prions l'Académie de nous passer l'alliance de ces
trois mots dont le premier a des ascendants tatios, te second
grecs, le troisième français.
l'agriculture est pour ainsi dire abandonnée aux seuls
caprices de la nature, les insectes ailés et non ailés se
multiplient au delà de l'imagination. Au printemps
surtout, ils en obscurcissent le ciel, et la terre est
couverte de mouches, de taons, de moustiques, de
cousins, de maringouins, de pucerons, de fourmis, etc.,
qui persécutent tes hommes. Le climat d'Amérique
semble favoriser cette singulière propagation (propa-
gation bien plus manifeste à l'époque des voyages de
Colomb que de nos jours), comme l'Ukraine favorise
celle des sauterelles.
Les sauvages du Nouveau Monde avaient découvert
le moyen de s'oindre et de se vernir ia peau de raucou
et de drogues odorantes pour repousser les insectes (i )
ils avaient trouvé bon aussi de s'entourer continuelle-
ment de fumée, précaution qu'on retrouve chez les
Lapons, qui brûlent autour de leurs cases des espèces
d'agarics, et chez les Tunguses, qui ne marchent ja-
mais sans avoir une espèce d'encensoir ou de casso-
lette suspendue au bras, et dans laquelle brûlent
sans
cesse des herbes sèches.
Les Américains, qu'ils aient ou non commencé par
user des procédés des Lapons et des Tunguses, en ont
inventé un bien plus ingénieux. Armés de tabacos, de

(<) Tout le monde connaît )'h:U)itude doutante qu'avaient, les


Indiens de croquer leurs poux, pt'etexdHnt ainsi qu'i) ne peut
y
avoir de honte à dévorer des animaux qui les dévoraient
eux-
mêmes. Singulière peine du taiion.
pyciets, ou, si !'on profère, de mousquetons~ dô
sar-
bacanes, de roseaux, de joncs, dont !a moeUe avait 6t6
rongée par de certaines fourmis, et qu'ils bourraient
de feuiites sèches de tabac (1), ils pouvaient,
en hu-
mant ta fumée produite par la combustion d'une des
extrémités, diriger une quantité voulue et limitée de
cette fumée sur presque toutes les parties du corps,
doués qu'ils étaient, comme on sait, d'une facuttede
souplesse excessive. On comprend ainsi qu'un mous.
tique venant à se placer sur leur cuisse, ceux'ci,
par
le moyen de leurs tabacos, s'emptissaient ia bouche de
fumée, et, en se courbant vers le point, occupe
par
ranimai, rinondaient d'un nuage narcotique qui da-~
vait, sans contredit, le faire ~,chpr prise, t'étourdi!'ou
!e4uer. Cet, usage avait i'aYantage sur les autres d'evL
ter ia g6ne continuefie d'un tourbillon de fumée, ce
qui occasionne chez les Lapons de fréquentes et tejjt.
rtb}esma]adies des yeux,
Ainsi donc, !'art de fumer a été, à
son origine, un
moyen d'assainissement, Ce serait mentir à notre conf
science, aux creduies lecteurs et aux renseignements
dont nous nous sommes entoure, que do ne pa<
avouer
qu'il entre dans cette description un peu de suppôt

(~ Nous avons ett à P~i~cn <834, la modcdes pipes de


t-oMa~
e'6<t unet~c fongue, ~t-oiteet ~idedotamo~io, )'ncM~e:t)~S
un f'Mgrneut court et Kro<, de )&. môme ptanto, qui KerYait de four-
neau. CM pipes peuvent, jusque un certain point, donner une
id~odeceUeS(JesC<tra'tbes..
tion de notre part mais tant do circonstances viennent
corroborer le fait, qu'on peut t'avouer trës-probabto;
pour notre part, nous y croyons sincèrement.
Il y a trois manières de fumer le tabac 1° en ci-
gare, 2" on cigarette, 3" en pipe; c'Mt-à-dire le tabac
brûlant seul, le tabac enveloppe d'une substance com-
bustibte et qui brute on mémo temps que lui, et le
tabac dans un t~odet incombustible. Le cigafo est une
petite quantité de débris de tabac ou ~e.~ enroules
dans un fragment de feuille nommé c/e, liés par
la torsion d'une des extrémités; la cigarette est tout
simpiement du tabac bacbe, onvetopp6etrou!6dans
du papier sans colle ou de la pai)te de maïs; la pipe
est un instrument de substance vari6o, compose d'un
bassin ou vase qu'on nomme /oM?'yïeaM, duquel s'e"
cbappe un tuyau plus ou moins long.
Nous ne passerons point en revue toutes les espèces
de cigares; nous ne ferons que citer ceux do Havane,
dits de la FMe~eA6a;'o; ceux de .6'a~-FMce~;
les C'w~c.s, cigares monstres, qui font beaucoup de
fumée, très-longs à fumer, et que les commandeurs et
majordomes des habitations d'Amérique quittent et
reprennent successivement; enfin tes ~o~~ de )!~y?~,
détestables cigares longs et gra)es, que les esclaves
fuwcnt avee pMabn, et qu'on retrouve queiquefois
clans la bouche de nos promeneurs qui sans doute
ne les trouvent excédents que parce qu'ils vien-
nent des Antilles; les &o?<~ français dont l'extrémité
n'est pas tordue; les petits c~M ~Fe~~e, etc.
A propos de cigarette,
nous dirons qu'en France
nous avons beaucoup de fabriques de papier de Bar.
celone; qu'il se fait aussi, d'après
une invention ré-
cente, des cigarettes enroulées de papier coloré en
brun, et imitant le cigare à s'y méprendre. Nous di-
rons encore que les Indiens de la mer du Sud enrou-
lent leur tabac dans des feuilles de platane,
quits
arrangent en forme de pipe après les avoir fait sécher
au soleil.
Le mot. pipe, suivant le Dictionnaire de Trévoux.
vient de pipeau, chalumeau à t'aide duquel
on hume
toutes sortes de liqueurs, ou plutôt du latin ~M, qui
sigmnait un chalumeau servant à humer te
sang de
Jésus-Christ dans la communion,
comme on le voit
dans le testament de Saint-Evrard,
rapporte par Le-
mire in coc~c<?pM; ~o?M~M~, où ce chalumeau
est appelé ~o<K<?-ea(Pelouze, père).
C'est encore à l'Amérique que
nous devons t'inven-
tion de la pipe; au rapport de Mundia, les Anglais,
ayant découvert ta Virginie, en 1595, s'aperçurent
que les habitants se servaient pour fumer de tubes
d'argite.
De ta,
perfectionnement dans la forme, variété de
choix dans la matière. Il serait fastidieux de faire
une
peinture des milliers de formes; quant à la compost.
tion, ony a introduit des substances diverses, des ter.
res blanches ou colorées, la porcelaine, les métaux,
le zinc, l'argent, t'etain, l'antimoine, le bois (celui
d'Ulm est très-estime), l'ivoire, la corne, t'ecaiite,
l'agatho, la cornaline, le succin, le talc, etc. La pipe
la plus chère, même par comparaison avec celle en or,
est la pipe d'ambre jaune, d'un grand volume,exempte
d'imperfection. Vient ensuite cette espèce de talc
qualifie d'~CM~e mer, variété de la craie de Brian-
con, très-voisine de la pierre ollaire.
Pour les pipes de iuxe, i'ecM~e de est la ma-
tière la plus g'enorafementemployée. Au sortir du bloc,
ces pipes qui ont pu être taillées avec une grande fa-
cuite, conservent une certaine mollesse; on les fait
cuire alors à une chaleur très-douce, et pendant long-
lemps, après les avoir imbibées d'huile de sésame par-
fumée. Au sortir du four, elles ont acquis une moyenne
dureté, et c'est alors qu'on s'occupe de leur donner le
beau po!i qui les distingue. On compose une écume
de mer artificielle; mais celle-ci, qui consiste en une
pâte terreuse fiée avec de l'huile de lin rendue sicca-
tive, et colorée par des oxides métalliques, ne donne
que des pipes qui infectent quand elles sont échauffées.
Du reste, ces pipes, comme celles d'ambre jaune, sont
sujettes au grand inconvénient d'éclater part'impres-
sion subite du froid après qu'on y a fume aussi les
possesseurs tes tiennent-ifs toujours entourées d'une
espèce de turban plus ou moins eK'gant, afin de les ga-
rantir d'une subito transition de température (P. p.)
Vient l'oukas des mahométans de la Turquie, du
Mogo! et de la Perse; cette riche pipe, dont la famée
traverse une sorte de bain-marie, parcourt un tuyau
de dix à douze pieds et à doubte courant, ou ya~oM~s,
avant d'arriver à la bouche, perd dans son trajet une
partie de son calorique, et do sa mordicite, e'Mt-Mire
de ses principes actifs solubles
Et le calumet des nations sauvages du Sud et de
l'Ouest de l'Amérique Septentrionale, qui est d'un
usage commun, comme moyen de rapport dans tes re-
lations des diverses tribus, dans les cérémonies~ dans
les communications de famine, et les négociations in.
ternationajes de paix ou de guerre (i). Le calumet,
pipe dont le tuyauestfort long et dont la tête aia forme
denosanciensmarteauxd'armes, tête composée d'une
sorte de marbre rougeâtre fort aise à Ira vattier, tuyau
d'unboistôger, peint de différentes couleurs tête
et tuyau ornés de plumes (roiseaftx, passe aux yeux
des naturels pour un présent du soleil. Ainsi eny
faisant fumer ceux dont itsreGberchenU'auiaRce, its
prennent iesoiei) pour témoin et garant do leurs trai..
tes, porsuadÉs que le ~?'<:M~ e~?'~ fos punirait on cas
d'infraction~). En passant, nous flétrirons la mémoire

(<) C'est &nx P<K~, o~tim é~btie su<' les bûrd: duMtsBWtt,
etquie'~teodMM! loin vet'sje nou~e&u Magique, que ~tM~L
solY&nttittradition des Mt)\!igeS) a do~n6 catomet (H~t. o~.
des ~o< de LA HARPE ).
(3) ChM les Indiens de )'isthn)e de Ditrien, lorsque les a<tC<e)X
~'M!en)b!eot pour~aUer queIttuBaftatre~ua jeune homme <e prÉ-
des maîtres colons qui, au rapport de Simon Paul,
rejetaient l'esclave fumeur, t'abandonnaient ainsi à
!a misère, ou le frappaient de verges et de bâton tors'
qu'Us le surprenaieht fumant, lui qui, sans nous, heu-
reux et tranquille dans sa famille et sa patrie, eut sans
obstacle porte à son cou le calumet barioie, son instru-
ment de fortune et de joie, comme t'Arabe à la ceinture
porte son eA~OM~e, sa pipe fidete.
Nous passons légèrement sur les pipes do Turquie
faites avec des terres d'argi!e colorée, celles soi-disant
faites avec le limon du Ni), nos imitations d'une cor.
taino pâte terreuse, cotoree a l'aida de manganèse,
metangéavee du peroxyde de fer, etc.; nos tuyau~
odorants do cerisier et de merisier, ceux de jasmin,
de lilas et d'Arabie dont usent les Polonais et les Prus-
siens, Ces bois, communiquent tour arôme à la fumée,
qui s'entasse autour do leurs parois et en imprègne
leurs tissus, mais, par cette raison, perdent avec la
temps l'odeur pûnetranta qui leur était particulière;
toutes pipes de iuxe qu'on enrichit encore le plus
souvent par l'addition d'un bout d'ambre; addition
qui du reste n'eatpassans quelque avantage hygiënique.

na~ ~ec
saBte ~~°un ~û,:r&st<f :e,
aq de <stss h a!al~bouche,
ha a" M
t! )oufNe !a.
dont .il-,
fum~e sur le yiMgo des assistants les uns Hprcs les autres, et ils
la

reçoivent ce [)!H'fum&vectantdop)aisir, que pour n'en perdre


que te moins possible, ils font de leurs mains une espèce d'enton-
uotFpotir conduire cette fumée danstcurs narines. (A~oi~eott
~0!f at<~ «M de t'~NteftSMej par /o pera P. )
Et nous arrivons aux petites pipes de terre blanche.
Remarquons d'abord que la fabrication de
ces pipes
emploie, en France, plus de 6,000 individus; que
dans les seules villes de Saint-Omer et d'Arras, il
ya
en activité cinq grandes fabriques, dans lesquelles plus
de 3,500 individus (principalement femmes et enfants)
trouvent un travail assez lucratif; et pourtant que le
fabricant, en les livrant à ta grosse, ne tes vend pas
plus de trois centimes pièce.
Ces pipes, chez nous, datent des guerres de la
Fronde. Les Hottandais ne s'en servent jamais qu'une
fois, à moins qu'ils ne se donnent la peine de les
re-
passer au feu. Elles sont incontestablement les meil. `
teures pour nos véritables fumeurs protetaires, surtout
celles dites~M ~c/~es et qui sortent des fabriques
de Givet. Nous n'entrerons point dans le détail minu-
tieux des précautions à prendre pour le CM~M~;
mais nous dirons que la fumée laissant dans te fond du
godet une partie de son /e<!M!~?'eMMa~M<?,forme
une couche plus ou moins élevée, selon la manière de
fumer et te temps que la pipe a été fumée; couche cir-
cutairo dans sa partie supérieure et qui s'epaud peu a
peu dans la tongneur du tuyau. Cette huiteempyreu-
matique Gjtre à travMs te tissu de la terre,
en y dépo.
saht une crasse noire qui participe des principes actifs
et des substances extractives du tabac, substances que
}a combustion peut faire volatiliser; elle
en imprègne
tellement la terre qu'elle apparaît souvent à t'exterieur
sous forme de gouttelettes, Ce liquide jaune-noirâtre,
qui se forme en grande abondance par les aspirations
trop fortes et trop souvent répétées des jeunes fumeurs,
se présente quelquefois à {'extrémité caudale du tuyau,
et vient irriter par ses propriétés <M les lèvres et la
langue. Aussi certaines pipes de porcelaine ou de bois
sont-elles pourvues d'un réservoir appelé pompe, des-
tine à recevoir, en grande partie, le liquide.
Léonard Beck exigeait du tabac à fumer quatre qua.
lités bonne odeur, bon goût, s'allumant bien, et fai.
sant des cendres btanches. Ce sont certes des eondi-
tions indispensables de bonté. Mais l'odeur n'est-cHo
pas soumise aux caprices des idiosyncrasies, le goût à
certaines conditions de l'organisme, du climat, du lieu,
et du degré d'usage!
Nous n'etatuirons point des préceptes pour les mo-
ments propices à fumer, rejetant toute crainte des
prétendus dangers de la proximité des heures de repas;
pourtant nous croyons qu'il est plus propice pour )a
digestion de fumer après qu'avant. Et il est à consi-
dérer que certains individus feraient difnciiement leur
digestion, s'ils ne couronnaient leur dîner d'une ou de
ptusieurs pipes. Nous disons qu'on a supposé à tort
des dangers, parce que ia quantité de saiive a réparer
se mesure chez les individus à la quantité sécrétée et
cette sécrétion se répare, sans inconvénients, par l'ab-
sorption plus considérabtc de liquides et de boissons,
tout ménagement des forces observé.
Quant à la question de lieu, certes J'exécution du
conseil de Bêcher ne laisse pas que d'être quelquefois
a~r6abtequande!)ecstpossib)e; consei) qui consiste &
fumer à l'air libre, par une atmosphère temp&rôe, dans
une forêt, un jardin où l'odeur des fteursse~ea à
l'odeur du tabac.
L'asptrant. qui tente pour la première fois t'usée de
la pipe ou du cigare ressent presque aussitôt des symp-
tômes d'empoisonnement; accidents qui disparaissent
au bout do queiques heupa§, ou même plus tôt, par le
ratour à la santé malaise, faibiesse~ troubteg da !a
vue, Yerti~es, mal de tête, dHCotoration comp!6t~ do ta
face, sueur froide, impossibitite de se tenir sur
jambes, anéantissement complet, envies de vomir,
?
vomissement et que!quefots evacuationa ahin~.
Napoieon eut une fois fantaisie de fumer pour faire
ossai d'une fort belle pipe ronenta)e dont iui aYait
fait présent l'ambassadeur persan ou turc; tout fut
prépare pour ccta. t Le feu ayant été appliqué au p~
cipient, il ne s'agissait p)us que do le faire commun)"
quer au tabac, mais, à la manière dont sa majesté s'y
prenait, elle n'en serait jamais venue à bout. Eite§8
contentait d'ouvrir et do fermer alternativement la
bcuche sans aspir&r moins du monoe. < Commaot
diab)e s'ecria-t-ctte enGn,'ce)a n'en nnit pas..t Jeiut
fia observor qu'ciie s'y prenait mal, et lui montrai
comment il fallait faire.. Mais j'empereur en MVMaU
toujours à son espèce de bâittement, Ennuya de ses
vains efEorts, il unit par me dire d'aUumer!a pipe.
J'obéis, et je la lui rendis en train, Mais à peine out-il
aspiré une bouffée, que la fumée, qu'il ne sut point
chasser de sa bouche, tournoyant autour du palais, lui
pénétra dans le gosier, et ressortit par les narines
Dés qu'il put reprendre haleine. <0tez-moi cc)a!
quelle i nfpctioil oh! les c.
1 le cœur me tourne.
n se sentit en effet comme incommodé pendant.
p

au moins une heure, et renonça pour toujours à un


plaisir. < dont l'habitude, disait-il, n'était bonne qu'à
désennuyer !es i'ainéants. !) (CONSTANT, t, tt.) Que de
/<')!W~~e!ie désennuie~1
Néanmoins, ce qui nous a dégelé d'abord n'est pas
saosttous tenter souvent encore; et peu à peu t'adopte
se famijiartse, jusqu'à ce qu'enfin arrive l'habitude,
quelquefois même i'insatiabitité.
Thoner raconte qu'un certain électeur nommé Âr-
chiater, était tellement habitué à )a pipe, que sa femme
rayant prié d'en cesser l'usage, il avait répondu qu'il
aimerait mieux perdre sa place, et iesmi))eécusdo
l'empire qu'oiie lui rapportait, Lentilius, rapporte éga-
lement qu'un médecin du nom de Fleck, qui exerçait
avec succès dans la Curtande,fumaitquatre-vingts pipes
parj&ur; qu'à ta prière do sa jeune épouse, i[ quitta
la pipe, mais mourut au bout de six mois de ménage.
L'individu qui se soumet votontairement à l'habitude
de fumer en ressent des effets immédiats et médiats,
focaux et sympathiques. Les effets immédiats et focaux
sont un chatouillement, une sensation de goût, jndeS-
nissabfe faute de mot, et qui a quoique chose de l'im-
pression que produit l'application légère de la ouate
chaude sur une partie froide et sensible. Une bou~e
de tabac tient encore de la sensation que fait éprouver
une profonde et subite inspiration au grand air, quand
on sort d'un endroit clos, ou bien de la sensation que
fait éprouver la degfutition ménagée et protongée d'un
mets agréable et désire; plaisir de satisfaction qui se
rapproche, par là, de celui de la satisfaction de la faim
ou de )a soif.
Les effets médiats et sympathiques sont
un sem-
b)ant d'enivreolent, une extase des sens, un agreabie
narcotisme, une presque suspension des sensibi)it6s
physiques et materieHes tant une partie de ces~ensi.
bitites est exa!t6c avec celles de t'esprit. Ces effets ont
été diversement interprètes :Beck,etapres)ui M. Gory,
pensent que, se faisant sentir sur le système nerveux,
ils se communiquent au cœur pour activer ta circuta'
tion, et agir à la manicre des excitants diffusib)es(t).
Cette assertion n'est admissible qu'avec certaines
con-
ditions données on ne peut être exclusif; nous pen*
sons qu'agissant sur )'innervation, )e tabac revei)!e~en
certains cas ta v~e inteUectueiie, comme U ranime en

(<) So~jyxtMem~oruM oeheMM~r coMMtOMt,


eMm~Mo af<
ebtilliliones organicas magis )M6t~«e ~t'tKM~< et impellit.
(BttCt.)
d'autres la vie instinctive rarement les deux en-
semble.
Nous parlerons plus bas (effets toxiques) d'une
expérience que nous avons faite, tendant a donner
approximativement, une quantité de tabac étant desi-
gnée, la valeur de substances toxiques qu'un fumeur
peut absorber par la fumée qui lui passe dans la bou-
che.
Ce n'est point par l'astriction de la muqueuse,
comme quelques-uns l'ont avancé, que la salive s'ac-
cumule dans ia bouche, parce que la fumée n'est point
astringente; mais par l'irritation des follicules de cette
muqueuse et des ghndes sativaires.
La fumée a la propriété de désagacer les dents.Voici
comment La sensation desagréabte qu'on appelle
ainsi résulte de l'action d'un acide sur !a dont. Les
deux principes alcalins (nicotine, nicotianinc)quiso
trouvent naturellement dans l'huile empyreumatique
du tabac en fumée, saturent peu à peu cet acide et en
détruisent ainsi faction; il va sans dire que le produit
nouveau, uni à la salive, est rejeté avec elle. Cette
considération pourrait expliquer pourquoi certains
fumeurs, qui ne salivent pas, ont les dents plus tôt
détériorées que les autrss, par )e fait de !a présence
de ce produit, qu'il soit le résultat de l'action des al-
calis de la fumée sur des acides étrangers, ou des
acides dont la salive est le véhicule en certains cas
pathologiques.
De même on détruit les taches noires des dents,
taches produites par l'usage de la pipe, en les frottant
avec une substancemouiu6ed'un acide, le jus d'oseille
ou de citron par exemple; mais toutes les préparations
dentifrices acides ne sont pas sans inconvénient. Si
elles dépassent, en certains points, l'effet à obtenir sur
!e}imon jaune ou noir, elles agissent sur ie tissu des
dents par une espèce de combinaison chimique, en at-
taquant !euremait et en compromettant leur brUiant
et leur solidité. Généralement il vaut mieux se servir
de poudre de charbon bien fine, bien tamisée, ou de
piepre-'ponoe iavée, porphyris~e et teinte en rouge par
une pincée de )aque ou de carmin. Ce dentifrice, iqut
n'agit que par le frottement, est innocent, lioMqu'ii est
assez fin pour ne pas rayor les dents.
La cendre de tabac fume est encore excellente, dans
le cas où les dents sont aMt'ôes par le contact des sé<
orctions acides do la bouche olle est employée, dans
ce cas, comme agent chimique et comme agent meca?
nique, en raison des substances alcalines et de la mat
tiëre charbonneuse qu'elle contient.
La fumëe.comtne substance étrangère autant que
par sa propriété intrinsèque, excite les gencives de
là, formation de tartre qui s'~coumuis autour des denta~~
lequel tartre, par une odeur fétide qui lui est propret
unie cette du tabac, consequeMe d'absorption par
voie organique et par iaibihition directe, donne unast
pect dégoûtant à ia bouche des fumeurs nëgligeata~ce
qu<J~ fa't repousser par Jes personnes délicates qui
les fpequentent.
Évidemment le contact long et souvent r6pet6 d'un
tuyau de terreuse les dents. Aussi ia plupart des fu-
meurs ont-ils aux angles de la mâchoire une petite
ouverture, de la grandeur du tuyau, produite aux dé-
pens d'une partie externe des incisives et d'une partie
interne dos premières mofaircs, tant à l'arcade supé-
rieure qu'à t'arcade inférieure. Le moyen de remédier
à cet ineonvantentest d'entourer, comme plusieurs )o
f~ti~t'axtremitedefa pipsqui entre dans la bouche
d'un brin de fil, ou d'y ajouter un fragment de tuyau
déplume.
iNous n'avons jamais observé que la proximité d'un
fourneau (~e-~MeM/e) fît fendre i'éma)) des dents,
ainsi que quelques hygiénistes t'ont avance; mais nous
no doutons pas qu'eue puisse causer des engorgements
de gencives, et que, de cet ëtat morbide, résuttent des
soorétiona, ou formations anormales de sécrétions dont
le moindre des dangers serait i'ébraniementsubséquent
des dents.
Cuuerier n'bësite pas à avancer que la syphilis

indLV~à un autre~~p~ dû
(chancre dans la bouche) puisse se communiquerd'un
'a môme pipe. Bcr.-
thûist, dans son ~M~OM'e~ïe~c~/6 de ~a?'??!ee ~'0~
~e~dit que ia peste peut avoir pour véhicula i'hu-
meur salivairc.
On trouve dans les auteurs des observations nom-
breasesderesujtatsfunestes, obtenus non-seulement par
l'excès, mats par le simple usage de la pipe. Les obser-
vations que chacun est même de faire tous les jours
suffiront pour rendre fortement, suspectes celles des
auteurs. D'abord Meticnbroca fait, au commencement
du siecie dernier, une peinture des passions, des goûts
sordides des fumeurs, auxquels it a fait, comme com*
piement de coloris du tableau, do furibondes me'
naces (1).
Joseph Lanzoni rapporte avoir connu un soldat qur
fumait trois onces de tabac par jour & t'age do tronte-
deux ans, cetui-ci commença à être attaque de vertige~
qui furent bientôt suivis d'une apoplexie violente qMt
t'emporta. Le même auteur connut encore un hoauRe
qui devint parajytique et aveu~)e. He!wigi Ctt~
l'exemple de deux frères, l'un âgéde 17 ans, t'auh'i6
de i8, dont l'un mourut apoplectique, !'autfe de mi*
sëre. MuFray rapporte aussi que doux frères p~r~'
rent d'apop)exie~ l'un pour avoir fumé de sutteoix.-
sept pipes, et l'autre dix-buit.Morgagni at~
une apoplexie mortelle à l'usage de ta pipe. –BoretU
(<! .Rb~MmM~~ non <o<t<w p!<)&e«~oMt<M<t.t~etÏ6<'«Hd!<o~~
<m~ Mn~0f<!te< AMtfra~ofM t)<f< ifnfM~Mntttf~ <j'M< ~:f(t~
<'attta« de ac tMc«, ~f~f< aM<eM ma. a ~f~td~o
Mod~MMO M«'MWj /<B«dMm., tapor<Me ~(y)'a<M<MtM~~
instar M~cfat'~ <~o)';<Ht/t«u!'<fe <wHmd <~mtttttf M<'M)!Me,
t't'mui'gMe ~~Mn'Mm cefe~'M~ ~tttOt ?!<<« ~(Mt <tXa Mt~MO
t'tK'(.'i'<ab<t'!t«tK!'<(,tt~~(r<Ht<!t4«), w«t</ <mo ~<)*<fM~ eM n&~t:
p(frttMt<ft~Mf~«(fM<.
eutà traiter un ictère survotm à !a suite d'un de
pipe. –Keriing prétendit que )a fumée causait de l'a-
norexie.deia dispepsie; des fièvres intermittentes,
hectiques, cachitiqucs; din'crcntes obstructions et
vices du corps; yM'a?ï< les ~oM~oM~, oHc
y déposait une tMatiere fuligineuse, les séchait, et les
poussait ainsi à )a phthisie, rhëmoptysie, t'asthme, et
!a peripneumonie. Tuipius, Hetwigi, Dccker, lui
attrtbuëf'ent des ccpbatatgies, des pertes de mémoire,
dM paralysieSt des apoplexies, etc., Francknarve,
des hémorroïdes. –M. Arvcrs a connu un jeune
hoHunequi, ayant parié fumer vingt.cinq cigares de
suMe, devint stupide, perdit l'usage des sens, et ne les
recouvra qu'âpre!; de viotonts vomissements. M.
Gory soutient qu'a laiongue, ta fumée <?.a!'< te
système nerveux, occasionne des tremb)cments mais
U prétend aussi que t'évacuation do ta salive occasionne
!'a!'ttaigrissetnent(pouret.rcd'accord avec une bonne
phystologie, it eut au moins dû dire excite )o système
nerveux MM~MM ??!o~e~~o?' Meyfo?'M?M. !hp.).
M. Mérat parte d'un soldat ivre qui avala de !a salive
tmprégoésds~~c.qu~ évacua, s'assoupit, et bientôt
r6v$iué par ds fortes convutsions, se mit à rireà gorge
dsptoye~perdittavuopourquetquo temps et parut
att&intdefoiie.–Percy attribue à l'habitude do
fumer' !a diminution de t'appetit, t'imperfection de ia
digestion, causée par t'emission plus
ou moins abon-
dante de ta salive, t'hydropisie~ l'anarsaque, le desso-
chôment, la consomption, les excoriations de la com-
missure des lèvres, le carcinome de la lëvre inférieure,
et assez ordinairement, l'endurcissement squirfeu~ et
le cancer del'estomae.Beck cite nombre d'autetirs
qui prétendirent qu'elle rendait impuissant
Tissot assure qu'il n'a connu aucun fumeur passionné
(i).
parvenir à la viei))esse. Entin pour caractères ana-
tomiques Van Hettaont affirme avoir vu un estomac
teint en jaune par la vapeur du tabac. Richafd ?&
ton dit que !& futn66 rend les poumons ÛasquBS, d~
sèche les viscères et produit un véritable maM&me.s~
Pansi assure qu'elle rendit tout noir !e cervëati 8'û&
individu. Murray dit que tecanaldestënonëst pK)&
dilaté que chez les sujets qui ne fument
M. Gory a trouve la muqueuse buccale d'Sa brtm
pa~
particulier, et les glandes salivairea trës-prononcêës}
mais il est impossible de trouver une description
aussi risible que celle que fait KerckeHng, d'àprèâ lëâ
atterations organiques qu'il a découvertes ehëz un ?"
meur(2).
(<) ~pectatt'm oero n.~co<<NtKe/'MNttfMt ~~(ctH&M.t per~&MOt
Mm<KtyMea<ÏcefM!< co~'t/~tMm ~<er<~ e/eere aMCfofM ~OM"
MM~tidM~f.'
(9) paM p~r<nt ~<prn? <tomwtt ??< Ottfafe Dt~t tttttî oe~
f<M<0)ncaMt ecce ttM <H /'pr!&M< atfo c~ofe Mttet~ e< ~«~<
t'enato succo <tHbM<a ~(uMteraf HH~MN. jpMM f)'ac?te<t? cam~
~tWt'fMMt~rd /'t~w6 Mttdt~ie obducta. ~MhMMM a~cM,e~-
succi, et peKe/'Wa&t<e~; Aepar, ~a~uAm pffsc<B~~ tra.E~~
<M!eftd<M<tt,(0(MMt~attM~SMMtNfM~, à Ct~tt) ~<!#Mt)Stte 6~
D'un autre côte, Beck a vu des hommes fumer vingt
pipes de suite sans en être incommodes. Thoner
dit qu'un individu, pour le prix de deux cents ecus de
l'empire, fuma trente pipes pleines. M' Gory a vu
un Hollandais avaler le suc d'une éponge logée dans le
tuyau de la pipe sans en avoir ressenti d'accident.
Les orientaux peuvent fumer, dit Percy, plus de dix
énormes pipes, sans en être affaiblis. B. D. nous
apprend qu'un fumeur anglais, qui usait pour 8 schel-
lings(t0 fr.) de cigares, a été condamné au paiement de
40 livres sterling pour consommation excessive.
Pourquoi aUer si loin? nous pouvons voir tous les
jours des fumeurs qui ne quittent guère la pipe qu'au
moment des repas. Et si réellement les cadavres
des fumeurs présentent dos atterations pathologiques
particulières, il est à présumer que nos anatomistes
prennent ces altérations pour des dispositions normates,
ou tout au plus des nuances anomatiques, car ils dis-
sèquent te plus souvent des tabacomaniaques.
Un véritable inconvénient de l'habitude de fumer,
c'est qu'elle ne peut être cachée tes habits, les chc"-
veux~ les meubles, s'imprègnent de l'odeur du tabac
et eti raison de l'absorption continue par la bouche

?MMem <~ e}/f«Me <mtKUM~ e;'Nt cofot'eM {f<M!efd< e.cpMr-


pMreo ~t'ftden~M. Ad Mt<M<na M!'o ut ~t<nt corpoW~ saburra,
coM/!Ma;0fa~t
coeifluxorant <otttM
tot-ttis adMitto~M carbones p<Ma
aduslîo~tis c<!f('o<te<! pleiza eK!)K eran~
eniiib orant
~fteaMts MM<eW<! ~«œ MoM MH~ofeMt <p~o af~no jptf<t&af
odofetK.
(phénomène commun au tabac tordu ou en poudre) des
substances immédiatement extraites, substances qui
retiennent avec elle le principe votatit odorant (nico*
tianine), tout l'individu se trouve imprégné de l'odeur
du tabac un nez fin pourra la reconnaître facilement
dans la sueur.
Quelques fumeurs possèdent la faculté de pouvoir
faire sortir la fumée par les narines, les points lacn-
maux, le conduit auditif mais, dans ce dernier cas, il
faut forcément admettre une perforation du tympan.
Quelques-uns peuvent encore, après l'ingtirgitation
d'une bouffée, parier, cracher, boire. Les deux pre-
miers cas s'expliquent par l'absence de fumée dans les
bronches et dans la bouche; le second, par ce fait que
la fumée, séjournant partie dans Ja bouche, partie
dans l'oesophage, surnage les liquides qui se rendent
dans l'estomac.
En terminant cet article, nous devons mentionner
un argument qu'on a opposé à l'usage de la pipe ou du
cigare il ne s'agit rien moins que d'un raisonnement
à la Federowitz. Pour fumer, il faut brûler le tabac;
pour faire brûler le tabac, il faut l'allumer; mais te
feu qui sert à l'allumer peut occasionner des incendies;
témoin, l'ineeudie de 4,200 balles de coton d'une va-
leur de 360,000 fr., arrivé à Liverpoot par l'impru'
dence d'un ouvrier qui avait laissé tomber sa pipe Sur
une balle de coton; témoin, l'incendie de la hoB'Uëra
La F!'e~i~MMe,âSeraing; émoins,!esacci.
dents arrivés à deux jeunes gens, l'un de Kimbotton,
i'autred'Âubusson, qui eurent la maladresse de mettre
dans la même poche de la poudre et une pipe; té.
moin, le malheur arrive à Duhaut, menuisier, qui
brûla à moitié dans son lit; témoin, l'incendie du
Vaudeville témoin, le récent sinistre du bourg de
Creuiiiy, où quatre-vingt-treize maisons furent bru.
lees, etc., etc.

ERRHINNATION

On nomme e?'rA!?M(er dans, ~os nez) les remèdes


qu'on introduit dans les narines pour agir sur la mem-
brane pituitaire. En pharmaco)ogie, le mot p~'Me
(~y~e~~) exprime la quantité de poudre médica-
menteuse saisissante entre l'index et le pouce. Par ex.
tension, cette expression est devenue tabacologique
et, en ce sens, elle s'applique aussi, à l'égard do cer-
tains priseurs gourmands, a !a prëhension d'une quan-
tité de poudre que peuvent contenir trois ou quatre
doigts, fait qui s'exprime en médecine par le mot
pincée.
Que te tabac en poudre ait été primitivement em-
ployé, hygiëniquement, pont' facuitcr un écoulement
de mucoatt~~ âMis un but de distraction, ou~ coïntnë
MprÉMttdt'auteut' des fce~~eAMjoA:/o~/t~<!p~s~
~~iM~'M~, et comme nous no le croyons pas,
pour réveiller les esprits assoupisdes Indiens, boas
ne chercherons pas à dëbroaiiier le fil entord!!6 de i'o-
rigine de son usage.
Nous passerons aussi son histoire qui; che~ nou~
remonte à l'introduction de la p)ante pour laisser à
de plus patients le devoir d'Éclairer cet amas fastidieux
et y~a~ue d'uventures medicaies~ depuis que
cette poudre a guéri, par te conseil de ses médecins,
Charles IX de maux Ûe t6të aMqueis it était sujet ~de-
puis que, sous Louis XiV, il ctatt de bon ton d'en
abuser au point d'en être ~a?'~oM!/<fe; depuis que dans
notre époque, elle est devenue ie partage de presque
toutes les fetnmës qui se font déjà vieHies A trente M
quarante ans, et do presque tous les houMies
~~a~M, ou qui se posent comme tci§, à qua"
r~ate.
Pour ce qui est des tabatièreg, maintenant que les
prisëurâ ne Mpent pUM eoMa&mes leurs carott8S<, ta
tNode en fa danw h ë~s~ ~c~s de la société, un
objet de luxe. t! faut dire que t'industrie, q<ti 8n a erM
un objet d'iraportance majeure; s'y prête adt&it'abtë'
meht. On en fait de toutes forfiMS et d'usé variété in'
(iniede matiëres. Quant aux matières, i'or,rar~8nt,
le platine~ r'voire,6caiHc, les bois les plu~ précieux,
principalement !e buis, !e carton moutô, Ja corne, etc.,
sont les p)u§ gen~ra)oment emp)oy6s. Quant à!a forme
des boîtes, les unes sont carrées, longues, largos,
epaisges, aptaties, ornées de dessins, guitiochoes,
scu!pt6es,incruf;tôe8deportt'atts.Cettes de cardon mou)6
et rondes, qui ne sont rëeHoment commodes que tou*
joufs ouvertes sur un bureau de bravai), sombfpnt ban~
n~s de )a societ.6 depnis l'apparition de ~o~~Mc-
ea!~e;)Naisce))esd'écorccGt.à~6?~e ~e ?'a~, dont
!'iDYef)t.<onva)ut, soit dit en passant, ]o bagne à son-
auteur, font, par leur bas prix, )our commodité, leur
faeutt6 pr~cieuM degardorh poudre fraîche, les d6-
!icp~ do no;! f~ïunps e~M ~c: et do nos grisettes,
qui eMfpnt. aussi, en les vidant sur )a (tgurcdes tordis
tiber~ins qui !e8 aecostpnt !o soir, une arfne dëfensivo
~ntrotas~Mc~oy:.
On s'est servi do mit)e oxpôdients pour donner du
?MMjh:M~ du ~OM</Me< au tabac en poudre pour )e
conserver fraîcheaient, des personnes )o mettent dans
upe bouteH)8 bouchée et couverte de parchemin, et
reposent ainsi aux vicissitudes de ratmosphère;d'au'
trasenve~ppont)erou)eau qui !ocontient dans une
serv~ttemputHee d'eau ou de bière. Pour dépure!
i! y~na qui iemcnenttrempor dans)'cauetquHe font
ensuite sécher sur des c!<)ics. Pour )c parftirncr, on y
a méjange nombre de substances teifes que neurs d'à*
ranger putvcrisëos, roses communes ou jour eau dis-
tiitëe, jasmin., tubéreuses, rosés muscades, romarin,
hysope, fève ~)~a (semences du coumarouna o~o-
rata, Â~BLET) (4). Où a disposé par couches un lit
de tabac et un lit de fleurs odorantes on a laissé les
paquets le contenantdans la cheminée; on afait du ta-
bac de Malte en ymé)angeantde!a poudre de racines
de rosier et de la regtisse on Fa mis au ~a~M; on
l'a suspendu dans les retraits; mais nous ne croyons
pas qu'imprégné de cette odeur, son goût soit généra-
lement répandu (2).
Les anciens avaient remarqué que les errhins, ster*
nutatoires ou ptarmiques (~~?' cternûment),
avaient deux effets; de produire réternûment et de
sotticiter subséquemment une sécrétion muqueuse;
c'était une indication qu'ils jugeaient, en quelques cas,
précieuse sous le rapport thérapeutique. GeseNets
sont évidents et dépendent, dans Je premier temps, de
l'action subite et inaccoutumée d'une poudre irritante
sur la membrane de Schneider, en tant que sensible,
dans le second, en tant que foHicutouse.
En effet, à peine introduit dans les narines, le tabac
cause, pour les personnes non habituées, un étërnû"
ment ptusou moins violent et et plus ou moins répété,
selon la susceptibiiité de cette membrane; phéno-
mène e curirux, en raison de sympathiessur les orga-

poudrû..
(')) Une ordonnance )'6cent.e défend aux (MMt.anfs de tabac de

trouïte.
meUro des fèves dans ie tabac eu
(?) Le chev;ttn}r Jimcourt penee quo l'analogie était bien
nex Joignes, et qui semble, dans i'intervaUe dos crises,
mettre tout l'individu en suspension, dans un état de
contention et d'attente de ce qui va se passer; pheno-
mène dont les conséquences peuvent être, très.rare-
ment ilest vrai, avantageuses ou terribles, suivant
certaines dispositions pathologiques de l'individu.
Hâtons-nous de dire que, pour ces personnes en-
core, unesur-secretionpituitairca a des résultats telle-
ment limites, tellement peu importants, que ce serait
une suhtilité mal placée que de s'y arrêter.
Au sujet de l'action du tabac, chez les gens habitués,
iiya deux considérations à faire; elles ont trait aux
individualités. Chez les uns, il ne s'opère qu'une légère
titittàtion, par le seul fait de l'aspiration de matière
odorante; ceux-tà usent beaucoup de tabac et n'en
retiennent presque jamais dans les fosses nasales.
Ainsi prisaientNapoleon, Ampère, de Lamennais. Chez
les autres, outre )a sensation particulière de chatouil-
lement produite par t'odeur, il y a un sentiment de
chaleur, d'astriction qui n'est pas du à une action as-
tringente, puisque le tabac n'est pas astringent, mais à
une action directe.
Or, ceux-ci mouchent évidemment; mais ils
ne
mouchent pas à beaucoup près comme on pourrait le
croire. (Nous avons vu une femme prisant énormément,
être des mois entiers sans remarquer la plus Jcgere
production de mucosités.) Ils mouchent, etieurmucus
est noirci par la matière colorante du tabac, parce que
c'est le propre des organes de rejeter toute mâture
a!ibi!e avec les matières excrémenticiottesqu'ils éfjmk
nent et charrient au dehors.
I) y a un parahete à établir entre i'absorptipn buc~
cale et l'absorption nasale; ia bouche présente à la
fumée une vaste surface absorbante et la fumée elle-
même sous fprme de vapeur, est faci!ejnent abaor-
babte auss) la fumée (envisagée au point de vue du
degré d'habitude) a des effets ptua iannediatûment ia-
quiétants que !a prise, parce que çeUe-ci, en ratson de
la forme grossièro du tabac, quelque ténu qu'H %oit,
pënëtre moins les tissus. Nous supposons te~ parties
qut s'écoutent avec les mucosités, en egate qua)~it6
dans }'uu et l'autre cas.
Apresun mûr examen, pouvons-nous avancer que
cette tititiation nasale, cette impression passagère et
agréable comme celle d'un parfum aime, comme &eUe
d'une brise embaumée de i'odeur suave des fleurs, et,
dans le second cas, cette irritation habi(.ueUe, matet
rie!!ement essontioUe, peut avoir un retentissement
marqué, uno conséquence physiquement appréciabto
sur les fonctions? Sûrement non, parce quo tes organM
de l'odorat y sont habitues, et que i'expMence de
tous les jours démentirait toute fausse th~'or~~ cet
égard.
Nous avons vu, a l'articledes w/fM~Hpesy~
quelle était son action sur les facultés mentales. H reste
une observation, spéciale à faire ies ptaisirs ie§ plus
passagers, de moins de durée, sont les plus vifs c'est
une conséquence de notre organisation. La pratique
trop longtemps prolongée d'un acte, fait naître la mo-
notonie, l'abus fait naître te dégoût, tandis que la gns~
tation m6nagee d'un plaisir, qui pour but la satis-
faction d'un besoin, est un délice. Qui ne sait, au
contraire, les désagréments d'une privation. Tous les
priseurs diront, comme les fumeurs, que la prise
comme la pipe, est un moyen de dérivation aux con-
trariétés étrangères, aussi bien qu'un moyen de cea-
astion des contrariétés propres a ta privation, te moyen
d'amortir gr~duettement, partiellement, un excès de
joie ou de plaisir. Ht t'on peut dire que vraiment tp
tabac en poudre tue l'ennui comme à coups d'ingte,
mort toujours plus certaine que ceito qu'on veut ob-
teniî' par un coup de hache.
Un mot sur le dégoût que peuvent inspirer des na.
rines ~toup6es d'une croûte noire, une tevro supé-
rieure sittonnee par une gouttelette de mucus pénétré
de la couteur du tabac et mélange avec un reste de
poudre. Sans doute, la prise n'inspirerait que de ta
répugnance, et ferait de ses partisans des êtres repous-
sants et dégrades, si, outre cette vue ot. i'odeur qui
ifurest particutièro, tos saies priseurs étaient assez
,>~r~('v~f"W; v,'v~v.v') I:W-t.>f"pj:i'ilf In.H"il
i;I q\1"4'C-f
nombreux pour faire planche, et si, dans teur inté-
rieur, te sentiment de repuision n'était pas ëtouf~ par
des sentiments solides d'atïection de famittc; mais ces
inconvénients, part cetni de rôdeur, qui dépend des
phénomènesd'absorption dont nous avons parlé a t'ar-
tide/M~M~MCca~oK, phénomènes qui sont en rai-
son directe de l'action plus ou moins constante de la
poudre en contact avec la membrane olfactive, ces
inconvénients, disons-nous, ne se rencontrent que chez
les vieillards, comme si, aux âges extrêmes de la vie,
le don de plaire, propre à t'âge moyen, devait néces-
sairement être rempiacÉ par le don de dégoûter. Avec
des manières décentes, une tenue convenable, on peut,
sans jamais incommoder personne, priser parMut,
excepté à tabte; et, dans ce sens, il y a loin de ces
priseurs qui mettent de l'esprit jusque dans les mou-
vements que nécessite t'opération, qui mettent de la pro-
pret6memeàsemoucher,etquipQrteuttoujourstafaM~~
la cravate, le gilet et l'habit chastes de la poudre de Ni",
cot, à ces intrépides priseurs qu i, dans une sorte d'abat-
tement coatinue), ne savent que fouiDer sans cesse dans
ieur tabatière, et conservent tout juste assez d'instinct
pour cette action machinate.
Nous n'avons rien à dire aux femmes qui prisent
sans ménagement, sinon qu'elles ne tiennent pas assez
à Icur'beautë.
Fr. HoAmann, Fabrictus, Glater, Luther) pensent
que de fréquents$ternuments peuvent donner !a%ort;
c'est sans doute de là q ue vien t le souhait! jOMî<uo~
M~MM ~agnen, Aibreeh, Bonnet, Lancisi et ~or-<
gagni font mention de faits tendant à appuyer l'opinion
d'Ho~mann,etc. On conçoit que }'6ternument puisse
produire un changement de direction dans le globe de
Tceil, comme Haticr en cite un cas, une rupture d'an&
vrisme, une h6morrhagie c6rebra!e, un étranglement
herniaire par suite encore de l'ébranlement et du
mouvement convulsif de tout le corps, que l'eternuement
produise l'avortement, et~ce propos, on sait que c'est
une pratique qui date d'Ilippocrate de faire 6tornner
la femme en couche pour facititcr l'expulsion du fcetus;
on concevrait metne le cas de cècitô dont fait mention
Fabrice de Hitden. Mais on ne conçoit pas comment des
auteurs recommandaMes ont attribue ces onots au ta-
bac bien qu'il en soit la cause occasionnelle; ne faut-
il pas admettre qne toute autre cause connue ou ca-
chëe, provoquant t'eternumcnt, pourrait amener ces
effets chez des individu. prédisposes. Et d'ailleurs les
personnes habituées aux ptarmiques n'6ternuent pas
plus souvent que celles qui n'y sont pas habituées, ou
eternuent tout autant que si cites n'avaient jamais ou-
vert de tabatière.
Et de meme~ il faut admettre toutes les hypothèses
physiologistes du si célèbre praticien Hoffmann, cet
autre Hippocrate de l'Angleterre, pour comprendre
que, par le fait de t'eternument, les larmes, la salive,
le suc gastrique, la bile, le suc pancréatique,le sperme,
toutes les humeurs, ~o ~M~ co~on'.s~~ étant
refoules dans leurs conduits, disposent aux spasmes,
aux obstructions, aux rhinorragies, a la perte de la
mémoire, de la vue, aux défauts de digestion, à l'im-
à tous!es6iats morbides..
pQi§8ance,t'hys~t'ie~ l'hypocondrie, ït e~t pu du'a

Luther, et après lui presque tous !estnedecina, ont


recommandé (je ne pas trop prii-er avant de se mettre
au lit, de craint que, la nuit, il ne jeuf totDbe du tabao
dans les bronches pt ~'estomac. Tout !e taondadatt
trouver juste cetto rccamCQandation. et, ponp inotM
compte, Bous n'approuvons pomt. les enrages prtMHM
qui se réveUtent mëcaniqueMent la nu!t pour p~sa~
~dans~M~oîte.
Que do~-oa pensar des con~queneea t6rrib!8$ d~ j:
~usage de la prise, teties que des a~o~oaa u!côreuM
des nariaes, du durcissemen!. et racorntsseBteiO~dsM
pituitaire, comme y croit: M. Mërat, des po!ype$ ?
quentB; de celui si 6norme dont parie HH~ rat q~i.) Ji

bouchant !'estoma6 d'un individa, i'etap&chait d'aYaiM Ir

aucune nourritufe de celui enoorû dont part&JFQoP'!


croy, des épilepsies, des parahsiM, des ap<)pt%t~<

e~c
dont chaque auteur ancien fournit son ëentingMt
d'observatioM de cciio de Lanzoni, dont saje~
tombé d'abord en. tath~io, est rnûrt !a septt~ ~UP~ t~
'de~ ~eue~d'Andry,,dpn~i:o ~ujet~
i'1

d'apop!exie s'il ~att MMnc6 .son~baMt.ude~d&


pe]ie de Greding~dpnt !c: sujet tombait en~ jjy
avait onsutto des attaqua d'6pi!opat0;; da o~es.~d&
Lorry, qui connut une fptnma qui ava.it des~acas ~i~
p~da;
caa d'hypocondr'c citô dMS ia
jR~
tarte à chaque ~QU'eiteftHsait. abuadeia
M~~ )
paie ? On dt~it penser que les auteurs prëvenus étaient
bien aises de trouver une cause MorbiHque dans des
ca~, OÙ même à i'etat actuei de lia science, il serait dif-
uci!e d'en trou ver.
Barbier a prétendu que ja congestion pouvait sur.
vëRtr par ce fait que !e cerveau, étant d'abord irnt6,
tombait subsëquemment danx un état d'assoupisse-
ïMnt. Mais 0)1 a aussi prétendu que les savants 6t les
~H~ pftsaiehtbeaucouppour dÈrivër raction cerebrate.
Biëë ~11 6tait vrai, ce resu)tat, bizarre aux yeux du
???. asSM raisonnable aux yeux dos gens de i'art,
étant atnrMativeaiëntconciu dat)8 le sens dea idées de
BroUssais, que deviendrait rexpiication de Barbier? A
ce propos, sous no ~oug chargeons point d'expliquer
lëpriviiege qu'ont certains maniaques d'absorber des
dosMohonnes de tabac en poudre.
Noua-jugerons dea att.ct'at.ions or~attiques décou-
vertes a l'autopsie des priseut's, comme nous avons
Jugô des~tterations à t'ôtatvivantt Ainsi, Simon Pattt
a trouve des crânes on poussiet'e; Bofricitius, dans
une tettre~ à Barthoiit~ raconte qu'un individu
a'~tait tëueiïi.etit d~ssëchë ie cerveau à force de prendre
d~ ~bae, q~ aiert on JuitrouYa dans io crâne,
adiieu d'enoephate, un petit grutneau noir; M. Gory
a trouve' dë$ membres flasques et des chairs motjes,
deaBlUqueusespituitaires souvent dessûchees, noirâ-
tres et amincies, parce que, dit-i), iesgtandesquisc
tfouyaieRt dans leur structm'e étaient indurées; Frage8)
dans son ?'~a~e ~'o~a~ïo~M, dit qu'un médecin
français ayant fait sur un Anglais l'ablation d'une partie
du maxillaire supérieur, à l'aide du trépan, trouva
dans le sinus maxillaire deux concrétions de la gros-
seur d'une fève M. Fumey, à son tour, trouva en
disséquant, une fois dans le sinus maxiitaire, deux
fois dans les sinus frontaux, des concrétions assez
dures, de couleur jaune, tirant sur le brun, ayant été
formées, pense-t-il, par l'introduction de queiques
grains de tabac dans les sinus; nous sommes fâché
qu'il ne nous ait pas au moins donné l'analyse de ces
corps, et c'est ce qu'il eût du faire avant de con-
clure.
Nous demanderons aux médecins qui raisonnent, si
cette opinion de Lorry, que les maladies nerveuses
sont d'autant plus communes que l'usage du tabac
en poudre est plus répandu, peut être soutenue? 2
Peu de praticiens pensent que la cessation de cet
usage mette fin à certains malaises, qui, dans le fait, ne
sont point causés par le tabac de ce nombre, on peut
compter Luther et Bichat (Man. de mat. méd.), qui
prétendent qu'on voit, avec la cessation de ia prise,
s'évanouir la lassitude, les céphatatgies obtuses et gra"
vatives, la torpeur de i'espnt, tes vertiges, le sommeil
inquiet, etc. Mais le plus grand nombre pensent qu'on
ne peut quelquefois abandonner cette habitude sans
danger; et pour pi'cuvc, M. Gory cite, dans sa thèse,
ie cas d'un jeune homme de vingt-cinq ans qui ayant,
par quelques observations, cessé usage de la taba-
tière, devintrêveur, inquiet au bout de huit jours
puis apparurent des céphalalgies violentes; tous les
accidents disparurent lorsque, par !e conseil du doc-
teur, il eut repris du tabac, auquel il attribua depuis
la plus grande vertu palliative de sa maladie. M. Mérat
raconte qu'herborisant un jour dans la forêt de Fontai-
nebleau, il rencontra un homme étendu à terre, pres-
que sans connaissance que, s'étant approché, !o dé-
faiUanttui demanda d'une voix plaintive s'il avait du
tabac, et retomba dans le même état sur une réponse
négadve. Enfin un bûcheron priseur arriva, et le pau-
vre matheureuxétendu, qui n'avait pas prisé pendant
presque tout le jour, par oubli de tabatière, se releva
en remerciant ses tibérateurs, comme s'ils lui avaient
sauvé la vie; conclusion qui prouve, ajoute naïve-
ment M. Mérat, la privation extrême qu'il ressen-
tait.

MACHtCATtON

J~ac/t!M<!OM vient de t~c/ c~~Mpr, qui a à


peu près la m6me significatton, est un vieux mot fran-
çais.
Ce qui n'empêche pas que les chiqueurs ne mâchent
o~a~ ohtqoent p~qae~taaM. À ceta prë~ do s~
que& éyo!at!ons de ta chique par certaines manœuvpea
do la langue, des tevres et des parties latérales de la
bouche, de quelques légères compressions ïnaanca'
toires~to tabac encordes ou en Hceites le tabaû
haché ou en feuilles ne sert que dans les moments de
péaune, séjourne daas fond de la bouche~ o~
plutôt entre tes parois }RteFB$s des joues et la jfaGe e~
terne des arcades dentaires tnfepieurea, et D'à d'acHôtt
~epari'eiîeide sons~ourottparane~~extrè~:
~meïU:~tb}e.~
paMïtj'ait, au apport de
ïit p!asMMsa~a~
Ctëns, que cet usage fut priauttvemeBt contracte eN
Earope par des marins anglais qui l'a~'atent pr~
des Vtpgiaieas ou des eapolinieHa~ qu'ü y a da .cet,¡
tain, c'est qn'& une ëpoqti6 fut de bon ton, A M~
d~, de chiquer; pratique qui n'eut des sect~tr~
dans le tnoade éiôgant. que dans quelques partt~
de la HoMande et de t'A)temagne, S. G. Schu~e nous
assufe que la prinoesse Caroline d'Apgiet.erre, !a p~
troaoe des arts et des sciences, avait pris la coutume
de mâcher quelques fëuîtfës de ~M!e, peadantUDe
deBM'heut'e,le ma~~a, en sortant du lit.
Oia ae peut pas dire, d'une manière at)so!ue,qu~~
chique soit le partage des gens abruti commM~i
ceotMM. M&patet Deteas~ r~brutiss~~t d~ th
quel sont plongés les gens qui usent ainsi du t~9~~
dep~od pM de !'<Mage an )ioi~6m~ ~aa de
paierie et de là débauche qui l'accompagnentqa~que-
fois. Or, quaM les chiqueurs ne sont Mi ivrognes, ïn
débauches, ils ne sont pas plus abrutis que le
commun
des hommes du peuple ;iis chiquent, parce que cela
est de leur goat, quand ce n'est pas eti raison du prix
~6 du tabac a fumer, qu'on met moins de temps &
M!er que td tabac tordu à sucer.
L'usage du bitord né dépend pas s6u!ement dea

ëîtë~
~[tades de la vie sociale et de ta position de fortune,
Ms~Hë~~
des conditions d'existence dans

~rës~
6t t't~ le
tton
qui, tt-bttve. Ainsi les marins et même
~t'iers de pour l'éduca-
cëdeni en rien à nos o~ders
de tëjfre et à nos tyaineurs de sa bt'e d'antichambre,
6bt~ a bord, comme dans les villes où ils t'etachent.
<
Cette prédilection, dit 14. Forget,t!re son principe
~dë la facHite qu'eUe donne de pouvoir vaquer à
toutes les occùpat.ions, sans interrompre l'acte
~u.êi;
Mt;3~ de~ facilité avec on
de la commodité, exomptu qu'elle est d'atti.
seQ-'

la dissimute,
s*a)têraat que l'haleine et même assez tegerement,
ÎS~u'oh n'en abuse p~: nous avons vu des oSiciers
~i< ~a p!eip bat, sans que personne s'en aperçût;
h~~a~d~sûutnnoetttto, n'exposant
??? d'incendie, commo~ la qui, pas aux acci-
de plus, est
fï'agiie, diC&ciie par conséquent à rempiacerdans beau*
??? de c~s, et avec laquelle il n'est pas permis de pa-
~Ïtï'ë sïtr te gaillard d'arMèreoudë pénétrer dans l'in*
tërtenf duya!8seau. H est d'usage que le marin, en
parlant a uooScier, mette, par respect, sa chiqMdet'-
riëre son creille, comme le soldat porte le revers de la
main à son bonnet de police.
Si Louvois s'occupait avec instance de l'approyi'
stoanement de tabac, pendant la conq~te de !a Ho!'
!aQde, M. ForgetRe recommande pas moins de s'eo
pourvoir pendant les voyages de mer: o[ TeHBdivid<lt
dit-i!, ne peut dtgérer le plus maigre repas s'U ne m~
che une chaque pu brûie une pipe im~dtat~a)~
après. Cette Tuix impérieuse (le ~Bsoin)~ic~
pédients les plus bizarres je n'pujblierai j~m~ ~e
matelot de l'.<4 ~~oM<* qui ~int me ~rouvep ppu~ t~
mal de gorge. Voyant & la Mt!He de la joue qu'H mâ-
chait quelque chose Co~K~ lut dis'je, vot~
~t~ <i /<! ~o~e et ~OMN
pondit-1!, ~MM ~o~ jours je M~?~
c~~Me~ Major,

et en Bieme temps il tire de sa bouche itinpeiotion


ré·,

d'étoupe goudronnée. Les larmes qui roujiaient dans


ses yeux humectèrent mes paupières, et je paftageM
avec lui un peu de tabac qui me restait (nous
~n$
depuis près de trois mois à la me! Il me re~;er~a
dans des termes que je ne puis Mproduire~
l'ai p!u~ revu. J'aHa conviction que, si la pri~atie!! ~u
tabac n'a pas cause son mal de gorge, c'es~ du ~o~
le tabac qui l'a guéri,"»
ex~clit!
Voici un fait, rapporte par M. ~orin,
dt) ma~ne, àM. Gory, qu~ a la même ~or~
qu'observation: Deux bâtiments ayant manqué de tabac
eu bout de deux mois de mer, tous les marins eurent
le scorbut, sauf ceux qui, sur le bâtiment de M. Morin,
mâchèrent des nceites servant à raccommoder les
cor-
dages. A ce propos, nous croyons fort
peu intéressante
une dissertation ayant pour but de décider si le tabac
est, ainsi que l'avance Rouppe, une cause do scorbut,
ou un préservatifde cette maladie, ainsi que le sou-
ttent Ramazzini; du reste nous examinerons à l'ar.
ticle SMp/O! ~ca/, quelles sont les affections
que le
tabac peut guérir, sous tes diverses formes qu'on t'em-
,,pMe~
L'usage de la chique a les mêmes effets immédiats
et coosëcutifs queceiuide la pipe sur la muqueuse
buccale et les glandes salivaires; c'est.à-dire stimuia~
Mon et s&crétion de salive; il faut dire
en même temps
que ceiïe.ci est imprégnée d'une plus grande quantité
de jus de tabac auquel s'adjoint la mélasse
et le jus de
pineaux employés à la fabrication
nous ne saurions
déterminer au juste si l'absorption
est plus considérable

s~
chez les fumeurs que chez les chiqueurs mais
une réponse présence de l'habitude; ce
à quoi

que nous croyons, c'est que le contact plus prolongé,


~~sûat~~ par raisons émis p:u8 haut,
action plus ~ensibiesur le tissu des dents; une
aussi tes
chiqueura les ont-ils souvent plus détériorÉes
fuaieurs. que les
L'Attemand Schutze disait, il
y a cent ans, dans un
!aag<ge hy~Bbot!<~sAng!~a!M60tb6M6~
les fruits ver)~ ils risquent donc da carier leurs dects~
car p~t acide stuanie ta substance oer~eaae das deats
etcaase par là des doulears; ia chique, parsafor~
MpTiM, MtOtitM et baiaamtque, apaise iesdeote~)!,
b}aMhtt!es dents, !o8soIidMe, ettea emp&chedet<na<
ber, S'itpe nous ~ompe pas dans les ràsnt~ de
observatians~ M ri'pstpas parce qu@~e tabao est
He?'~M e~ ~a&a~~M'?~ Mais parpc que Ma pFt~
c!pe atcatin entre en coïnbtnatSttn aYûc t'ae!da d$8 ~tintSt
et Beuhratise TacHoa chimique sur les dan~~M~
conservant in~gra!ementses vertus narcotiques ema'
p68aote~ Da rest6t ce jm~decin, qui pOT'ta!t b~o haut
iûa vortaa de !a chique, ce fut son sujût da thèse
preaent6eaucot!éged9Magdebourg;dt8~rMioBJ~
gurate qui lui valut une ode pompeux d'un cef~ïa
QoHhHf)- attribua aux phénomènes de sëer~a do
singulières coos6quences t!)6rapeuHques. t
On a pensé que !agravit6 des accidents qui po~
vaient suBvenir apr&s !a cessation de l'hab'tude de tt
chique ou de !a pipe ne dépendait que de )aM8§atten
de la ~a!iyation. Noua ne mettons pas en doute~
propOHtioY], ~ais nousne croyons pas que ¡lcci.
dents dépendent seuieMent de cette DOti évacuation
d'haN]Mrsa!ivatie;car,8'itenetattains~nou&M~e~
ob)i~ de mettre & néant tout notM échafaudage d'itH-'j
pressions diverses produites par le tabac. Cea'astpa~
seulement d'&prëa ~s rsMUats de t'intpressiM ~ae
t'ê&oaûmie éprouve des modinMttOM, mais MMt
d'après le mode de sens impression. Faites mâcher de
ta racioe do pyretre des chiqueurs, et dites'moi s'ils
éprouvent tas mêmes effets de sensation que s'its ma"
chaient du tabac; pourtant ils saliveront dans t'un et
l'autre ca< Non, te tabac porto avec lui un éiément
excitateur qui !ui est particulier; ('habitude fait de cet
éBmentun principe que les surfaces bucca)e~ comme
les parties éloignées, sympathiques et 6ga)ementper''
cevantes, si l'on veut nous passer l'expression en fa"
venr de t'idôe, s'approprient peu à peu; habitude
<}ufan6!emant excitateur autre, pouvant produire tes
jn~mes~ets physiques, mais n'entratnant pas tes
~mes pesu!tat8 de sensation, ne pourra jamais rem'-
p!acer.
M déglutition Involontaire du jus de la chique ou
de !a chique etto-meme peut occasionner des vomisse*
ment~; Barbier a vu, pour cette cause, un individu
matade pendant trois jours. Mais combien aussi n'en
voi~on pas tous tas jours avaler impunément leur
chique et cela se conçoit, quand on
pense à leur très-
grande habitude d'absorber tes matières dont est corn*
p~s6!e tabac.
~D~apbtes, auxquels sont sujets certains individu',
fdepehdent presque toujours d'une cause étrangère &
t'habitude du tabac, ïi nous est arrive bien des fois de
08 pas voir survenir de guérison après l'abandon plus
(ta moins prolonge de la pipe ou de la chique. Nous
attend&cs, pour i&'etre plus sceptique en paMu~N~
tiëre, des obsërvâttons cliniques bien raisonaees sur le
dessèchemoQt de la muqueuse, ses excoriattons~ ses
ulcérations carcinomateuses, ses indurations squirreu"
ses, etc. causées par !e tabac.
Une question curieuse qui nous reste à examiner,
c'est à savoir comment le tabac peut diminuer la faim:
tMonard&s rapporte que les Indiens se servent de la
préparation suivante pour se préserver de la faim et
de Ja sotf pendant un temps (8 ou 6 jours) ils
p~ensestpspt:es égaies de tabac et d'ecaiMes d'bnttrea
ca!eio6es, ils en font des bols de la grosseurd'u~
et ils ont soin d'en conserver constamment an daBsM
bouche, et de le remplacer par un autre d~q~st
entièrement dissous.t(Etmui!er). <Ramazzini<
beaucoup de voyageurs assurent que le tabac ïnâcb6
oafual66te l'appétit, et qu'on peut faire alors beau-
coup de chemin sans Être pressé de la faim. C!fUHL
Pison, voyageant daM des !ieux déserts. De ressentait
ni lassitude, ni faim après avoir mâché d~ tabac. Van-
Helmont dit la même chose H prétend que le tabac
apaise la faim, non en la satisfaisant, mais en détruisant
cette sensation, et en diminuant l'activité des a~tr~
fonctions. Ramazzintajonte avoir souvent obsërv&qtie
les fmneurs et macheurs do tabac sont sans app~M~~
ainsi que les grands buveurs de vin, parce que ison
usage énerve l'action de l'estomac et détruit rëner~ie
du suc salivaire. Piempius a remarqué également que
le tabac diminuait le sentiment de la faim; mais il
donne une autre cause à ce phénomène il croit que
c'est par l'abondance de sérosité ou de salive qui s'é-
coule dans t'estomac~ et qui remplit plus ou moins ce
viscère, que cette sensation se trouve apaisée par suite
de l'absorption qu'il en fait, et non par son énervation
ou son engourdissement; peut-être ces deux causes
contribuent-elles concurremment à diminuer le senti-
ment de la faim. (M. MERAT.)
Nous ne pouvons nous établir juge de semblables
axpHcat'ons; pourtant s'ii fallait donner notre opinion,
nous dirions, à peu près comme Van-Heimont, que le
tabac endort l'appétit, c'est-à-dire la sensibilité ner.
veuse qui préside et accompagne le phénomène do la
faim.
CHAPITRE V

<~ ta~aee~nwtdé~ comme aeemt toxtqwo e$


cMMMe aeemt tM~apenttqne

En modifiant les fonctions animales, te tabac a deux


modes d'action. À vrai dire, il n'y a réellement qu'une
seule action mais les résultats sont opposés en raison
des doses, des dispositions constitutionnelles, des de-
grés d'habitude acquise par une absorption ménagée,
des divers états de maladie et des conditions hygie.
niques.
En général, administré comme médicament, U im-
prime aux centres ou aux conducteurs nerveux
une
modiHeation en vertu 00 iaquene !es fonctions du
système sont abolies ou notablement diminuées.
Comme poison, il agit sur le cerveau en déterminant
des phénomènesd'excitation et do narcotismo auxquels
les animaux succombent s'it produit
en outre une
irritation locale plus ou moins intense, celle-ci ne doit
pas être regardée comme cause de ces effets. Ainsi,
comme médicament~ il diminue par sa vertu stupé-
fiante les fonctions de l'intelligence, de la sensibilité
et du mouvement; comme poison, il les abolit, après
les avoir fortement excitées et perturbées. En un mot,
ce sont deux périodes d'action ayant des résultats
divers.
Dans le premier cas, le tabac, agissantsar le sys-
tème nerveux de manière à diminuer la douleur, ne

thérapeutique..
pouvait pas manquep de prendre de l'import~nM~e~

<
Le rûie que joue la douleur dans les matadieâ est
<
plus important que beaucoup de patbotogistes ne la
pensent. A lui tout seut, t'étément douleur est une
cause puissante de maladie, en combattant, en détrui-
sant entêtement, on fait souvent cesser les accidents
les plus graves.
<
< Calmer tadouleur est donc toujours ta première
indication, et c'est par les stupéfiants qu'on y réussit
le mieux.
< Or, il est trois moyens principaux d'cmptoyer les
stupéfiants l'application locale ou directe, t'adminis-
tration indirecte et J'administration mixte.
Par la première méthode, l'agent stupéSant est
mis en contact immédiat avec les nerfs de la parUe
dont il émousse ou éteint la sensibilité par la secc'naë,
le médicament absorbé va frapper de stupéfaction tes
centres nerveux qui ne perçoiventplus alors t'impres"
8tûn douloureuse locale; par la troisième, on agit en
même temps et sur tes nerfs mobiles et sur les centres
nerveux. (MM. TMMSEAu et Pjnoux.)
La dernière méthode n'est plus employée c'était
par elle qu'agissait le tabac mis en contact avec des
plaies suivies d'accidents tétaniques. La première est
la. meilleure, parce que le tabac, bornant
son action a
ta partie douloureuse, on n'a pas à craindre les acci-
aents qui peuvent résulter de son impression sur le
système nerveux; c'est ainsi que la fumée agit dans
t'odontalgie. Dans la seconde, le tabac, par les voies
d'abspPption, est introduit dans te torrent de la circu-
!&tton, et va impressionner te cerveau, la moelle, le
trisptanch~ tous les nerfs qui en dépendent;i
C'est ainsi qu'administré a t'intérieur, il a été conseille
dans l'épitepsio.
Nous ne devons pas perdre de vue pourtant que,
par l'irritation qu'il produit sur les parties avec les-
quelles il est en contact, irritation immédiate et indé-
peBdante des influences sur le système nerveux, il
a
été mis & proâ~ par médecins comme moyen déri-
'~i..tlt! ;v~
la seconde méthode, le tabac, agissant sur le
système nerveux de manière à y apporter un troubte
viotent et à en suspendre complétement les fonctions,
produit la série de symptômes suivants < Agitation,
douiew, cris aigus, quetquefois stopeur~ ~naeatfibUtte,
mouvements convctsifa des muscles de !a face, dM
mâchoires et des extrémités, tête souvent reatër~e
sur le dos, vertiges, chute~ quelquefois raideur ex*
trême des membres, accompagnée d'une contraction
génerate des muscles du thorax qa! détenmB&rimmo-
bHit6 de ses parois, yeux rouges, saiMasts, hors det
orbites, insensibles aux Impressions, extërieuï'es.p~'
pilles souvent dilatées, organe de rouïepeo ou point
impressionnabie, bouche écumeuse, langue et geà*
ëiYes livides, aaasées, vomissements, dëJecttoRS~t-'
vines, pouls fort, fréquent, reguiier ou petit, !eBt et
irregatier, enfin la mort, qui est tres~promptedaNste
casoù te poison a été injecté dans !es veines; e!!6 ar-
rive plus tard !orsqu'it a été apptiqae sur te tissu c'ët-
tu!aire, et plus encore, en gênera!, quand U a été in'
~rodQitda'nsrestomac. (M. ORF!LA.)
Ces eH'et.s sont produits par l'action de certains
principes du tabac: disons d'abord que !e tabac dû
commerce ne peut pas être employé coaime celui qut
n'a point subi les diverses préparations de fabriqua.
Vauquetin, ayant cherché à s'assurer, par l'analyse,
de la dinerence, a trouve dans cetuid~s débitants tes
mêmes substances que dans la piahte verte; de pta~
du carbonate d'ammoniaque et de !'hydroch)orate de
chaux, provenant sans doute de la dôcoMposition ïa~
tuelle de i'hydrochtorate d'ammoniaque et de ta chaux
qu'on y ajoute. Ce savant et modeste professeur avatt
~'bov&dang!a pîante verte une grande quantité d'atbn'
mine, une matière rouge plus connue qui se bour*
souSe quand on la chaude, et qui se dissout dans
l'eau et dans l'alcool, un principe acre, volatil, inco-
Ïore, bien soluble dans l'alcool, beaucoup moins dans
!'eau, et auquel le tabac doit ses propriétés véné-
neuses, de la résine verte semblable a ceHe qui existe
daMtes feuilles (chlorophille, PELLBTtER), du li-
goeux, de J'acide acétique, du nitrate et de t'hydro'
~lorate do potasse, de L'hydrochtorata d'ammoniaque,
du malate acide de chaux, de l'oxalate et du phos*
phate de chaux, de t'oxide de fer et de la sitice.
Des analyses plus récentes ont fait découvrir & Pos-
Mtt et Reimann nicotine, nicotianine, gomme, aibu'
B]iine vegétato, gluten, amidon, acide maliqué, sels.
La nicotine est une base alcaline végétale qui paraît
~{ster en même temps dans les feuilles et dans les
gaines du tabac. Elle est liquide, incolore son odeur
~ppeite cette du tabac sa saveur est acre et brûlante.
Et)e ramène au jbteu le papier rougi de tournesol elle

I'a<r~
se volatilise à chaud. Mais à ta température où elle
entr~eD ss décompose en grande pat tie;
peu à peu & 'a temp~-
!~ture ord'Daire. Elle est soluble dans l'eau, dans Fat'
<:ûot et dans t'ether; ette se dissout aussi dans les
httites 6xes; elle se combine aux acides, et forme
a.yëcptusiecrs d'entre eux des sels cristallisables. La
Oicotine est un poison très-violent. La nicotine, sui.
vant Reimann et Posseit, n'entre que pour <y000 dans
la composition des feuiUes de tabac BacbMp n'en a
retiré que i~OOO des graines de la même plante (i).
La nicotianine est une espèce d'huile volatile à
laquelle le tabac doit son odeur caractéristique, et qot
probablement existe à peu près identique dans beau-
coup d'autres solanees.
< La nicotiamae est solide, d'une odeur de taba~
d'une saveur amère elle est volatile, elle est iBs~
!ub!e dam l'eao~ mais elle se dissout tres.biea daa$
t'a!coot et l'éther. On l'obtient en distiHant à ptusiëufs,
reprises de l'eau avec du tabac. La nicotianine vient
nager la surface de la liqueur distiUôe. (M.Sô~
BEIRAK.).
En versant de l'acide chlorhydrique dans un liquide.
contenant de la nicotine et de la. nicotianine, il se de-
gage une odeur de tabac tellement forte, te!!eniënt
pénétrante, que nous en avons éprouve des vertiges;
{~ Plusieurs procédés ont été dona~ poar obtenir cette t)tM-
it< eomistent généralement traiter les fe«H)es
ou te< gr<ae< d!e
tabM%Te6d<reau aiguisée d'acide sulfurique, & co~entfee t6<
hqueurset&tewdittHter avec de la chant ou de ta m é"
produit de !â distillation est UM dissolution d'amntoBi~e d~
nicotine. On eateteJ&cieotfnepar t'éthe~ou bien (~~t'etsJ
M~
liqueur par l'acIde sulfurique; on ~poM~ eicctM, puit M
par l'alcool absolu, qui dissout le Mt de nicotine et qtttta.iM~ te
sel ammoniacal. sultate de nicotine est dacompoite par t'hydrate
de baryte, et ta nicotine est obtenue
par eMparat~a<pontM~e~
Pour avoir la nicotine pure, it faut la d!sMtterâMbatBd'huitë~~
une température de <40<'(M. Soubeïrto).
en ajoutant de t'ammoniaqua & t a tiqueur immôdiate-
ïnent, it ne se fait sentir ni odeur
d'ammoniaque, ni
odeur de nicotianine. Quelle que soit la formation d'un
sel double base que nous supposions, nous ne pou.
Tons expliquer les lois qui président à ce résultat des
compositions chimiqueSt
Nous engageons les praticiens qui ne veulent pas
renoncer à l'emploi du tabac comme agent thérapeu-
tique, à faire do nombreuses expériences avec la nico-
tine aeuto, parce que, pourvu des connaissances exac-
tes, mathématiques, de son action à diverses doses, on
évitera toujours des méprises qu'on ne saurait que
trop déplorer.

ÉMPLO) MËDtCAL

Le tabac semble un peu abandonne en médecine it


n'entre nuttemont dans nos vues de nous en plaindre,
~~i~6st au motns de notre devoir de tracer une es'
~m~ede 86s hauts faits thérapeutiques.
les formes souStesqueUes on en use
dQmestKïoement, on s'est servi des feules fraîches, de
leur suc aqueux; on a fait des décoctions, des extraits,
dea sirops, et une foute de préparations otucina!es.
AM~t~rë~~s~je~t~ lu b~~a~
<~M~M~~ foM~M~< de meë~a~ de ~attbM'~
fMo~ea~ac/ ~oM~M~t~ de Battderoa,
i'eM~ opo~~ocA, etc.
La dose est facultative selon les maladies ~ts~Btû~
selon les sujets en poudre, on ne peut gaëre se p~
mettre de dépasser un d6cigTa!noM, en dëcooMon
dans 600 gramm&sd'MU, on ne peut en mettre ptes

'1
deSOgfamines.
Le tabâoay&Bt6t6 employé dans presque t~tas'Mt~
maladies, voici eeHesdaMiesqueUesi~~ô~$uG~è$
~l@~ô!t!:S:~OQt6M.~
Maladies de l'appareil. Jd~FH~~M~
des sens.
tabac en poudre est conse~iô, non pas par tes nt~~
cuis, mais par des gens da monde, qui, épfo~veh~M
plaisir à priser, et qui se SgQreatque ce moye& 6!û~ë
certains maux n&vpa!gies orbitaires, otiques, c$ph~
!a!gtqaes, etc. H a été conseillé dans !'eochiMaeEd9Ë~j
caus6 par t'endurcissement des mucosités nasales, en~
durcissemeat que produit l'évaporation d~ partt~~
~ide& da~t le passage continuel des cûlûnnes~i)' qajt~
traTBrsMt les fosses nasales; et oe~a se ~n~ot~p~~
Taison~qu~~e~ecrëtion deBouveitesim~ `:
ceUesdessec~s~ dej!~fact~ted~rosptpat!o~
~"Da8oRQamënt~</Lc:~rmotaNeHt,Lqa~t~at~~~x~~·
durcissementdu mucus dé ia parité ia~rtea~
Hasa! peut
? v
encareiêtré aTanta~~e~e$t ëd~)~~ p~
!e\taba~ priseï' :c'est de 'cette-maB~ë~~
Maâfe ce pMvefbe, que !e tabac éelairctt ta vue. Le
mMeon doit encore conseiller cette médication comme
mey9Qï'6vu!stf,uti!e dans certaines ophtalmies chro-
ciqaes. » (MM. TMUSSEA.U ctPîMux.) Longiua dit en
avoir retiré d'excellents effets dans les matadies des
ye~x.

tëpûavoir de dëbo les du


tes anciens auteurs disaient aussi que le tabac avait
cerveau et de

~Q~
eb~~ les mucosités causées par l'épaississement des
~tsejE~MHe~M~.
ce qui peut traduire ainsi La

d~s centreset des ca~zducteu~·s neaweu~:


~rbaaM, daos ûertainës côphatatgies, conseillait
t~pptit~tion de feuilles fraîches de tabac
sur le front
~tein~pes.~
~~EHia,) B'onsec&, Rechius l'ORt employé à rintô-
;~eu~ tttM'exterieur dans la dyspnée. Nous croyons
~~Bte~'asago de ta fumée peut n& pas être inutile dans
non accompagne de lésions organiques, sur.
~ttts~ les feuilles de qu'on fume sont metan-
~es aveQ dea~f~ de stramonium ou de betia-

~p~
~~]ae.'<
MMbrer tes succès obtenus par l'emploi
~de-ûa~p!asïBe3 ~ita avec des feuiii~s fratcncs
~dë~abaC) l'application de
~6oc~ les avec compresses imbibées de tcur
des pommades faites avec
l'ext~it de nicotiane, dans les douleurs rhumatismales
<ïtperË6~H@s,et même la sciatique et la goutte. Beau-
dri va jusqu'à citer un individu qui s'est guéri d'un
rhumatisme avec!aptpe.
Rivenus, ZacatosLusitanss, Rivierre ~t Kànnemaa
assurent avoir guéri l'épilepsie, rhystene, réc!atnp'-
He, etc. Luther dit que, de son temps,cedains médp-
cias faisaient des frictions d'un onguent de tabac jtM'
que sur le col de t'utérus, dans les acees hyst&riqaes;
moyen inconvenant qu'employait Forestus avec ?
Wa~ ~~o imposito in vulvam cum ~o~
musc
fricatione ad M~aCM/MM se ~M~, a~~
faucibus ~M<w ~~s J. Ra~ voulait; aîM~q~~
Pison, qu'on souMat de
vulve
~6MCM mQn2entaneurra
hystericis
!à~méed&taba~
~'M~!e~! ~~ae~ /M~M?M ~~0
<Ï/
Mû~yï~MCMMaffere <~Ï/K<~
auxilium
~s~
t'esta~
~iK~~
1~.

Les hystériques, qui conservent encore Qn~at~~a~


des sens, sont plutôt saisies et réveillées pay~ua i!~ë
ment de pudeur que par l'effet du medicamest~t~

inopportun.
En ï<ie, la semence du tabac
priapisme.
'M~
reste celui-ci est inutile. Ainsi on doit en ëioign~M'
ptoi, parce qu'tt répugne à nos ïn(Burs, et

est~atée~n~
~ï~
Sydenham conseillait la fumée dans ~!t~. i~~ °-
etSc~n'ef joutèrent !ëur tën~i~age à ~u~o~~
Sydenham. D'apis jes conseils de Bayie~ on a~tr~
co!iqae des peintres par j'adounistratton du taj~c,
aujourd'hui la méthode de la charité ne tent~ p~~
personne excepté le docteur Gravet, de MubM~
~ante toujours la decoc~ de tabac appliquée sur le
ventre dans les coliques métalliques, comme te faisaient
jadis Monardes et Neandri dans toutes les coliques pos.
sibles, hepathiques, mesenteriques, néphrétiques, ve-

de
sicales, hystériques, etc., etc. Le docteur Shaw, de
PhUadeIphie, se sert de bougies enduites de l'extrait
dans le resserrement spasmodique du

le
canal de l'urètre; Henri Larle se sert du même pro-
cédé.
Si rons~ea rapporte au témoignage de Thomas,
con-
par tétanos aurait quelquefois cède
à l?en~pM Thomas. ne conseillait que des
céments de fumée. Andersen appliquait les feuilles
du tabac sur muscles qui étaient plus
par-
trcrrlîàrement convulsés, faisait
sur les plaies des fo-
.r~entattpns avec 1~ décoction, et y joignait des bains et
~~as~avements de tabac. Le premier cite plusieurs
cas
~~gu~risoa, entre autres celui d'un nègre tétanise
l'écrasement pouce par un cylindre. Le
~esond parle aussi de nombreux succès obtenus,
on
48â7,~l'îlode la Trinité. M. le professeur Marjolin
~d~dans ses Gours~ qu'un habitant de la Guadeloupe
~att
~es tous les nègres aNectes de tétanos traumati-
plaçant entre des brasiers ardents, les frot-
avec des fenilles vertes de tabac, et en leur faisant
bc'H'ë une décoction faite avec un insecte appelé jooM;r
activer la force vitale. Enfin,
M. Robert Page médecin anglais, a publié, en 1826,
~'tt'a~ë~i~ ~m'
~Mst~aë ~F!a ~ûa!M~
!epsi$ 60-
Mon de BCitM ptaate. La doHfeaf ~Mt pëct~t)~~
sente cause d~ ~~ano~ on CM~ott &M&est le<i
eSets <M'8pp)ioatioB dtt taba~ ?
M< Fo&~ ppnse que les taveMehtw d6 ~e~~»
~ni êM ~e qaetquc utilité dans rapcp~xie Sï!M~
provoque par une p!MMde
para)y&!e~ et d'ê~
~a~oa~x6~
ils font Tomir,prod~$6nt des ~Ue8~M(ïao~s~~

.a~y~ë.~~ne~~M:~ct~
i:a4
~e.M~M~~ ~es' 't~~t~
~~ttatiaR~g~ic6'da~-{e~~tSM~
M~ ~M~ 'ma!heu~eta~t~tH~ ~pM~ ~1~
.l6:~9bac~co~~e:p~fga~f'~aB~;të8~~ê~ipM~5~
~Fes~pa~paF~tyMe~M.~ëMt~~Mn~~ ~t~~e~
qu!$~
<~ de Ja ~cui~ de ;Pâr~ paraty~M&~M~t~
~t.derm~ë~ ancées~ ~de~sa ~ië~
~a~-fd~ë~
~fa~
~doMc jours, .a'~fait la

~~tfas~M~r;
~ô~
'~nï}..i~eme'nt~dë~d~MM!ëa~de~ to~~tvtt~ir~
"éia~itMU~sattt~ottr te .Mre

~a~& ~l'~tat' ~` ~~it

.Be~M~~
~ejn~te~M~
~~r~ü~â~~ p~`i#`t'tî~
~~rn~ï~~
d~~ i~t~~t~
])t'<tt ~s~d~ss~es~MM~
~Érapeûttqae~t~ ~~6~a~tt~
~Mf~~
ed~ l~a~ii~~ v

~iiM;d6s eSe~ ~tt~atîpjt)~'


eSets toxiquM. Là est lé danee~ Aasai verrenst
DOt)8p!Q8 bas quelques accidents déplorables aurvenùa
a.ppo8~emb!ab)e administration. Un certain Hartmann
a faitjadta safortano avec un secret remède contre les
paratysies ce FCtKëde était tout bonnement une nifa.
stan de feai}!e!! de tabac dans du vin de Malvoisie.

N&
V~pëdaRstes
I~s
l'appareil cutand. « C'est un usage
campagnes de traiter la gale des ani~
leurs diverses afîcotions p6dicn-
ettes maladies chroniques dont leur peau peut
etr~~ siége, par des lotions faites avec une décoction
de t~bao, ou bien encore par des pommades dans tes-
~~tes le tabac en poudre entre en grande proportion.
O~tte ~dtcat!on est évidemment utile, et les gens du
peN~ appMquant à eux~mem pratique que
l~p~ëBûe avait sanctionnée chez les animaux, trai-
~guvent pariesïnemes moyens, et avec succès, la
~~eteef~ dartres. Ils détruisant de la même oia~
j,aVeG ta tnemo facilité !es poux et autres insectes
~~t'asites. Mais lorsqu'onapplique sur tout )e corps une
de tabac, ou de pommade dans laquelle

~~t~~
de cotte plante entre en grande proportion,
ta fait de l'absorption, dos
~~a~ts, redoutables d'empoisonnemen t
~enpëËt ces acci-
prtncipafement quand ie derme est
~Hï~, ~auhe dans les teignes, dans les gales accoaï-
~ë6s pus~
~î0~, On lit dans Stail, Journal
et oatis l'jSM~M'e de la ~oc~~
toy<~ de M~Etec~e, des observations qui dorye~t
nous rendre prudents sur remptôt da tab%6 app~tq~
sur la surface ca~an&e. (MM. TROUss~ et P!Mp~
En tout cas, cette médication na r6&âsit p&s tpujoapa.
Dodone et Matthiole, qui traitaient !a gale avec du taB~e0
en cordes, bou~tdansrbutte~ n'avaient pas Mtoar*
que que les ouvriars employés dans'les maMfactQfM
n'étaient pas exempts des atteintes de cette !:naj!ad!e.
Jean B~hh, qui l'employait ,dans la p!np~
maM~s ~êd!C!i!&!res, dtt qu'U d&tDttHeg pMe~~M~
une grande promptitude.
Arexempto des Indiens, on en frotta, dans le com'"
aiencenientdesonintroduction en Europe, toût~~
Nicot~
de plaies et d'ulcères. Un cn~inier de
presque eM~~e?M@M~ eo~~Te~o~c~ c~q ?&??
pareils de tabac pU6 te guérirent très-bien. ?) ses
pages gu&Mt encore, par ce procédé, un jeane~iï~
qui portattun ulcère au nez, ntcëre qm~ONj~en~
a attaquer le cartUage; le père decei~j~epage~
encore guéri d'ua ulcère à la jambe. Les pustut~s~-
pbtiitiques, le charbon, l'antrax, rten 00 deYaitP&~

.?~
ter A~ce remède. Fort heureusement ~our~smê~ r
Cms et les malades, qu'aujourd'hutiM8niëdiea~o~S
sont.moins'eRicaees.
Les Caraïbes s'en servaient comme Gontpe~pot~

aux résultats surprenants qu'obtint le suc d~


dans leurs blessures enYeo!mëes; devons'nous <:r~~

de tabac après une de leurs batailles daûsl~prëy~~


été Satinaa? devons-nous croire aux mêmes résultats
obtenus d'après les expériences de Hernandez, qui,
sous les ordres et en présence d8 Philippe H d'Espa-
gne, guérit aussi un chien dont on avait frotté la plaie
avec du sublimé? D'abord les feuilles de tabac frais
ont, toutes choses égaies d'ailleurs, des propriétés
beaucoup moins actives que celles du tabac manufac-
turé; ensuite, il est probable que les plaies qu'il a
guêpes ne présentaient point de gravité, et que la
d~soiution du subUmé do Hernandez était fortement
étendue.
M Arvers dit pourtant avoir amélioré l'état de quel.

ques ulcères en les pansant avec de la décoction de


ta~ae.
~a~poudre est d'un emploi journalier dans les plaies
qui atteignent à peine le corps muqueux et le
derme, par exemple dans les petites entailles faites par
lo~asotr: dans ce cas, elle n'agit pas par une vertu qui
lut est propre, mais par une vertu de capillarité que
lui donne son état de poudre; celle-ci s'imprègne du
sang qui s'épanche, et lorsqu'elle s'en est complète-
ment imprégnée, elle fait l'office de tampon à la petite

!~$~<:î~f~MS
0~O~MM!/S~ de
<OMC~M~ MM~î-
~?t. Rive l'a conseitlé dans les maladies de poi-
tFine. M. Robert Page s'en est servi avec avantage
dans les maladies inflammatoires qui, par la rapidité
de leur marche, menacent fortement l'existence. M
cite on ca$ ce pneumonie et ua CM d'apgtna <~m{ï'
Jtan'e gu6p!s avec treize eeottgrammea de tabac d4~
tfota cent qaatM.Ytn~qua~ grammes (îe g~*
ttca.
A l'exemple de DiemeFbMeekt tô doet~H' Ob~me a
Mité dyssectena aveo des fomentations de tabac
tevMtpe.
L~ docteur Heon a & !oS<K!i6l6Myate da N~
deciae de Londpeg, an mémoire dans teque! U p~
oonise )a famée da tabao en iavemectdans {ear~eQ-
tionsd'tirine; U a rapport6 trois cas de succ~
docteaf Yestbery, de Hc!oMtadt, en Suède, a obteau,
à son dire, de trës-grands r&sattats avec )a tetntttM d$
tabac, dans t'ischune. Towter !'avatt singuiiëjpeaMBt
vàt)t~, aa siëëie dernier, dans te traitement delà dy*
saFUBcatcuieMMt
Da~s !e aeFvice de M. Fouquie~a la Gharit~ Me
~Mm~ atteinte du j~ntonite fut traitée d'abord pafitei!
aattpbtogistiqoes; âpres t'amendamettt des aymp~tae:)~
on pMsci'iv)~ en fûmentation sur te ventre une décos*
tion de tabae maia ta gapdMtatade )e tni admint~a, pat
unpradence,ea !avetn&nt~ bteatAtetteetttde~~
atroces, puis des Mttes abondantes, qui, dit-on, a~*
Burent !a g~M~on. jLo docteur ~ycnaa 8pa!d<L,d&
New-York, est parvenu apéao')dM,dujo!Ë)faatend~'
ïnain, un engOfgcment considÉfabte d<t ~'0, ~eaM & ?
suite d'scecHchaûMnt, par l'application d'un !<RiBH~
de tabac; it assure avoir eM te Bi&me succès dans ??
wieuM ea~or~MMBta ana!ogaee, et dans quetques autres
tumeurs de nature différente. On trouve, dans te~oM~*
M~ TM~MîMe de Leroux, un exemple frappant de
fonte d'une tumeur abdomiuaie par l'appHcation de
fautes fraîches de tabac trempées dans du vinaigre.
66 proc&dô Elat regardé, aux États-Unis, comme un des
moyens les plus propres à favoriser la destruction de<
vers intestinaux. Rosen etMortin prétendent que les
ï~pons font usage de l'huile empyreumatique de tabac
dans une colique qui leur est particulière.
un croit avoir remarqué au Havre, ou on prépare
beaucoup de tabac, que iesftevres intermittentessont
tre~-rares chez les ouvrieM qui travaillent à sa pré"
parattOo.
Bartoo faisait vomir par les lavements dans les em'
bayras gastriques; Fouquet repousse ce moyen comme
faisant nattre une sorte de chotëra-morbus.
Par la vertu diurétique du tabac, Fowler guérit
quarante-neuf sur cinquante'deux malades atteints
d'~dème genara!, d'ascite ou d'infiltration desextre"
ifNiMs. Les expériences ultérieures n'ont pas confirmé
ces merveilleux réeuttats. On a préconise les divers
piante
in
~bdes d'administra~ ds
'Lk~i,i,:Jn.IA:A.klA"p"A.
et WaitorhouM
.r.~
dans l'anasar*'
_It.
1"t"1IL pense qu'oiics
sMt toujours eHtcaces dans tes hydropisies enquisteos;
!Fow)er, dans la tympanite. On trouve dans le ~f~'ea~
~os!~y (1818) que le fils du docteur Matachifoot,
atteiat d'une hydropisie cerebrato qui avait résiste au
cabme!M, aux êp~pastiqtt~, etc., M fat ga~: pM ?
tabac en poadrc pris parle nez.
Voici une ûhservatton que nom extrayOM
~<ï<~M~ ~<' c/M~M~~ de Soe < Un paysan atteipt
d'oMhydropisiëasctto refusa la ponction, pc~M~
que, si on reticait ses eaux, il monrf&it. tt ~v!~
de prendre des hains de riv~rf, qui lui caus&fettt d68
dM!6urs très-vives dans le scrotum, avec un trem'
Mement et un froid cMe$sif< par tout le corps, M. HMB
daMaxey, chtrufgien à Vaucouleurs, q~ en prit M~)
voyant qu'il peMista!t, dan~ son opini~rët~, & MfMëF
tous les MCOUM de l'art, lui conseitia f usage d<~pip~
m6!o~ dans t'Mpoir de !e guérir qap pour ~~pMM~
une évacuation quciconqao; mais le succès 8HfpMM
800 attenta Le trotStëme Joar do !'osage de !&
pi~
paysan commenta à avoir une Miivatxm si abandMtS)
M~
qu'à chaque pipe de tabac qu'tî fumait, il aativait
ron une demi-chopine d'MU tfë~-ciaire, Ï! en fM~t~
ordinairo'nent trois ou quatre par jour; cette 8a!tvaM~
eu sonttnt dans tam~e ~i~MurTespace d~n
pendant lequel le ventre M vida pMaqae Mt~pe~Mt~
$pr&8 q!~ 8a!ivatioo se tarit peui ??. M~
MtM de d~tïx mois, te aïatade recot~ra m
pnmttf~) excepté q~'it lui M~ta Me horn~~
bt~cate. On peut bien diro qu'it fat plush~a~~
oa~G<
Les ttvenjeots do fumée ou de décoction dAR~`
herntc éiraog~e peuvent ~re ntUescn ce 8Ms qtt's
et qu'ils font cesser te spasme des et
augtnëoteat meRvemest peristâ'tîqM de i'iotestin,
des an-
nMUxJtbrenxqM Mrrent l'intestin hernie; seat but
qNe voyait at~tndrcCattiscn. Schœn'er n'est pas )e
premier qui se soit servi d<) ce moyen; Dodonôe et
B~rthot'n l'ont employé avant tu!. Pott, Dchacn les ont
!œttt6s.MM!'fay rapporte que Souritte sauva ainsi ta vie
Ma p~tM. Hetster a prûn6 toa ctystëres de fumée do
t&~c~ LawteBce vit en eux )o plus puisMnt moyen de
)!iou~$emcn~ après !'op6t'ation; saivantM, on n'opé-
rai presqac jamais en Aagieterre avant d'avoir esaay~
ce remède. Les observations do succès du tabac dans
~M$d~~p6r~ d~trangicment des hernies sont fort
aombraMes; cette méthode de traitement est peu asi-
M France c'est un reproche à faire à nos chirur-
.LgtMSt
Ona encore proposé te tabac comme antidote dans

~e
:t@j[HpOtMnnementpar les champignons, mais 6vidom*
l~][!t, t! agM ici comme tous tes 6m6t.o-ca~hart.iquc8.
/'<~M~e!/ /oeoyMO/et<y.M. Ch. Londc
~t surpt'~ qu'apt'~ avoir ob~ervô t'an~antisscmcn),,
tasabttept profonde prostrat.ion qui suivent, t'onptoi
tabac fum chiqua chez ta persof'nt' qui n'on a
~Ott'habiLude, on~t'ait jamais pensé à emptoyer t'uno
Qut'autrede CM prat.iquf's, ()reft''r:))'tcmeftt. à )a saignée,
~a$ t~ca80& it.s'agit depandysor sur-tt'.chatnp les
forces muscutaircs d'u)) iodivub), dans ta réduction do
eeptatM8tuxation8, par exempte. Ce moyen, dans ce
cas, atMtndfatt, certes, mieux et plus Mpidement qa~
tout autre, tabmqu'oa se propose.
~/a~ /'(~~a~e!7 ~o~<T!~ jo~~
tion d'air. Murray pense que les tavûmeats de fom&$
peuvent~ otites pour faife MveQtr Jes enfants ~~af-
fés par {a 6oHsmctionda cordon.
Nous no nous occuperonsque de l'asphyxie par Mb'
mersion cette Néthode dea lavements de fumée est
duc aux Muvages da Canada et Maller, d'après Gh&c<'
ioYGtx,~nadonnôtecon8e<!enjtG7C.
Enc'est en 1778, sous ~a~i6Q~en?6e~a~
ya!e de Lënoir, que P'a, McotnmandaMe apothMj'e,
et de plus échevin de Pans, fa~ de concert avec 6ad~
Devaux, chargé de ia salubrité de !a cap!ta!&. ?!&!?&'
gina des M~e~ qu'il fit piapef' t6 !oag de~
riv~re, de distance en distance, et conuées à de~ geM
(~signés poùradannistrer aux noyëg des JaTcaiM~d~
ftjjnée do tabac. J) publia ûni793, Mï'80R)etppMe<
hui!. brochures, qu'on peut !ire encore aujourd'ha!
avec pruut. C'est alors que ses moyens furent accu~t~
par presque tous les gouvernement d'Europe'
Parurent saccessivemont tas seringues d~H~
LaNmcrsdorf, Hetn, JFefJer, .Keip6lu%, P)d8 Cafaa!B~
Oaiaadër, Pickat, Godard, Benjamin Be!~ ftwa~,
Roeier, Stisser, Scha~r, Dahen, Gardame~ PtaeH
sont des espaces de scuC!<'ts sur iesquets s'adapte to
tabac enHarnmè.Cetui de GauMue, qu! se !a)Me r~~
perdre, est M sauNet de cuisine dont ietuyatt~t
garai de cuir, pow ne pas Messert'intestin,et & l'aide
duqoe! on adapte an entonnoir. La fumée de tabac est
reeue dans rentonnoir, introduite par t'ocartement des
va!veada soumet, et pressée ensuite doucement dans
1e rectum. Mais le procédé suivant est te plus simple,
te p!us faci!e employer, et le plus & portée du peuple,
d&08 toutes les circonstances on rempiit
une pipe de
tabac e~u'on attume; on en introduit )o bout frotté
d'Mte daM Fan~~ on appUque sur le fourneau at.
!ai[Qe Mtete d'une seconde pipe vide, assujétto & t'autro
att inoyeti de papier mouiiie, et t'on souffle par la tuyau
deeeHe~i.
jDeux grandes autorités contemporaines ne sont
pomt d'accord sur l'efficacité de ce moyen, M. De*
Yergië est loin de le repousser, tandis que M. Orfita
veMt qu'on se garde «dedonner des tavements de tabac,
ON d'intt'bdtjure de la fumée de cette substance dans le
~adement,coïnmo l'ont prescrit plusieurs auteurs;l
ces remèdes sont inutiles, n'oilt'ent aucun avantage sur
ceux que nous proposons, et peuvent augmenter les

tap~
accidents. (Secours aux asphyxiés.) Portal partageait
l'opinion de M. Or~ia.
~pms créons qu'on ne peut rejeter ce moyen, en
à la stimulation, en tant
qM'il n'agit que par !ai6g6re irritation provenant du
contact d'un corps ëtranger. Certes les autres prëcau<
ttona, p~us iaim~diateaient profitables, doivent passer
avant, mais les assistants au spectacle d'un noyé qu'où
retire de. la rivière ne sont pas toujours poatyus <?
sonde laryngienne; et îes ptus prompts secours pour
eux sont ceux de ta pipe, après la soustraction
de~~
dividu au froid, des frictions sur le corps, etc. Mai&te'-
Bant la pipe, bornant son effet à la stimulation (etd~n~
l'état d'asphyxie elle ne la dépasse point), 00 peut être
nuisible; parce que l'intestin ayant des sympathies
puissantes avec les organes des principales fonotto~~
le coeut', le poumon, le cerveau recevant ègaletaeat~
par sympath:~ i'eSet de cette stimulation, vopsnë~
faites point fonctionner te poumon aptiRc~tte~e~
comme dans l'insuffiation forcée, mais vous atdpz à
ranimer le principe qui préside à la fonction. t<afuKtée
serait nuisible à n'en pas douter, si elle agissatt pat)' sa
vertu narcotique~ en étouffant davantage une v~qtm
s'éteint mais par cette raison même que la Ytes'ëtOtn~
l'intestin a perdu une partie de son impressionnabilité,
et s'i! se réveille alors, ce n'est que sous rin~uenc~
d'une irritation dont il ne peut ressentir !eseSe~~
sibles que jouissant de la p~nitude de sa vitaittë, Il e~
ressentdoncdanscecasdes effets utiles.
~fa/es <~o~<
Beck a proppsô la
~'oM'on~M~ est /6 ~<
pipe comme principe puriRcat~
dans des salies de dissection. Bêcher, dans ses
c~ de C/M~M, a fait graver une table addittonnet~
où sont représentées diverses formes de pipe et
plante de tabac. La fumée ne peut avoir d'ayan~~
dans les pavillons d'anatomie, qu'en depiaçantun~~
tie des vapeurs méphitiques dans tous les cas, c'est
un moyen unanimement adopt6 aujourd'hui dans nos
écoles.
Murray dit qu'un prêtre, qui administrait les sacre-
ments & des pestiférés, se préserva de la maladie par
l'Usage de la pipe.
Diemerbroech, qui était grand partisan de ce moyen,
qu'H jugeait être le plus propttytactique contre ta
peste (1), expliquait ses excellents effets par cette theo-
t'e iâ sative s'imprègne de particules miasmatiques
dans le passage de l'air par !e nez ou par la bouche
la pipe fait saliver et force généralement, à ne pas ava-
ler la salive, donc la pipe est un moyen purificateur.
It fut néanmoins force d'avouer que les fumeurs de
Nim&gue ne furent pas préservés de la peste qui rava-
gea !ëur vine.
n observa qu'a Londres les habitants des maisons
Où on préparait !e tabac ne furent pas soustrait.s aux
ravages de la terrible contagion. Rivini assure que les
fumeurs ne furent point préserves de la pcsto à Leipsick;
.Mertens en dit autant pour la peste de Moscow, ainsi
queChenot pour celle de Transylvanie.

(<)r<t6<MMttt pfo <tt!<s~ p*'<Mefvo«oMe f6Me<!<o temper


ha&ttt, fumum tu <p~o concept luis p'<'tp<o w~~
~M~fe
aK~t<o<~ tMfpttttefpfo/'M~e compeW qui /M; a~<o(Mt et si
O~M~MMOK cottt(tt~at,tft mu«t~ taMtSMM~tttbM pe.«<m
cor,repti3
ewepM~ c~"t~s"t ~tto'j'Me
oumdam ~eme~ o&erua(ttm
non semel
quoque MOtt fitisse à<i!ca.
observatttin /'M<Ma ca-
pttoMt ~Me dt~<s, fto6~ Marratu~t est.
Les To~a ornent b~uc<~pet~~80B~p
pr~~w
Vês.P&artan~M/Ârwrs nous apprend qu'~Mt ~I~tt
plus insansibte & l'impression des miaSMe~ qu~~
fuïnait le matin, que quand ilne famattpas, à r6p~
q~e où ('!8~4), daM ta Sa)p6triët'e transformée en M"
pitat militaire, i'encomhremertt. des matadesa~MeM!
la contagion. Noua désirerions 6tre
M. Arvprs ent6«d par
/'tM/)~M~oM!
~e
~~s o?<
MMt~< en attendant aotis
fix6
~o~ x~
sur se q~ë

d!)~
tons des vertus purii!catnces de la Mm~~
faitsi~ le souvenir dtt ehotéra qui ravagea Ra'
1831 viendrait. pr6MT son aûtoritâ & notra d(:'u~~ e~
qui du reste n'etBp6cher<ttt. pas M. PëMat6r&, t)6~p%
cian~ de croira que t'SMge de pipe )t*a ~pNt ~RS
grande extoasion qu'à causôde c$Ke Mrr~a

EFfETâ irox'Ques

Ï! un peu plus de cent ans, un


ya nc~eMMtan~~
fa Ggbe&tett~ dans !a Martmique, mafiai~ ap~
~l!es:~Jt!geaM.~e;~ e~~tnMr~~B ~'Mt~
'dati~
~ëz profoNdas cosna~s~Dces ~ft!
~dans
eoM~~ ie repas d'une aussi g~ode fët~ ~e~~
!e meiil~r traiteur da fort Sain~PterM. t)$
~s~â~ R~p~~oM~tf u~~p~ manque d'égards à
~Nombreux services; auss! priait la résolution de
s~ea vengert Votci ce qu'il nt il gtisaa furtivement
dMX morceaux do tabac tordu dans ie corps de deux
eoq~d'tnde~ que te traiteur mettait an ~CM~ pour
~tpesëfvis froids &dejeuner< Les convives trouvèrent
t~ëaqsexceHents, chacun voulut y goûter; mais un
q~a~d'heure était a peine écoutée que tous éprouve-
ra deed&Mttances~ des vomisBpmentSt des tran*-
~$~
ftïsai~ et
été.! en un mot, la médecine du nouveau genre

~~s~ <~irur~ient~
ie cuisinier nègre triomphait. Me*
mandas dissection des
yiandes fut faite, et te mystère découvert. Le père P.~
~raÉonte cette histotre~oubtie do nous dire ce que
âeviatle cuisinier vindicatif.

$!'ab!@s
Oàs d'empoisonnement

on trouve, dans
!e
tes~M~ tabac sontinnom-
d'~4//eMa-
qu'une porsonnc ayant je~e méchamment un petit
t~
pr~~
Morceau de dans un vaisseau où cuisaient des
ceuxen mangèrent furent surpria
p~ âpres d'anxiétés, de défaUtances, et de têts vo-
~sem~ ~u~ils perïa~érant ~n pûrir.
~Mu~ra~ rapporta t'h~toire de trois enfants qui furent
~prH dp ~omwB~BntB, mc.t et qui moururent en v'ngt*
qtjLatre heu~ au mitieu des convutsions, pour avoir
eQ !a téta frottëe avec un tiMiment compose de tabac
doMt Ctl vouiâtt se servir pour tes guérir de la
-t~te~
BuncMt, d'après Grant, rapporte qu'un MM
femme fai!!irent périr après s'être !ave les boutoM de
gâte avec une forte décoction de tabac. M. Fouqaior
connut un homme, attaqué de gale, qui se frottait ma-
tin et soir les membres et le tronc avec une décoction,
de quinze grammes de tabac; ce malade fat pï'tSbteQ?
tôt de nausées et de besoins d'uriner très''frequent8~
la quantité des urines excédait do beaucoup cette de9
boissons; il était poursuivi par un goût de ~b~
comme s'il en eût macb& et avalé; des vomisseme~
se Joignaient à ces incommodités, et, pendant <~
temps, les urines coulèrent avec la même profu~cS;. <
On cessa le remède.
M. Ansiauxciterobservation d'une damo qui M~
rut presque subitement, après avoir pris un tavetnetït
t~
préparé avec soixante grammes de tabac, M. Ugardaa
été témoin d'un fait sembiabie occasionne par un
ment préparé avec trente grammes par infusion
mort survint quinze minutes après l'administration du
lavement, et fut précédée de douiBurs crue!)es. t)aH8~
le 36" numéro du Journal de Af~eM~
bourg, est rapportée t'observation d'une femme da~;
34 ans, qui périt au bout de trois quarts d'heure, a.~a~
suite d'un lavement pris contre une constipati~

Nous lisons dans le Journal de ~~e~


préparé avec quarante-cinq grammes de tabao<!

CAïfM~e~~a~Me (juin 1832) i'ob~ervatioa s~~


vante « Un homme, âgé de 38 ans, s'imagina, poM?
<â~!M6r~De violente nretrite, de faire bouillir une
once et demie de tabac en poudre dans de l'eau, et de
prendre ensuite la décoction en lavement il en résulta
& l'instant mÈmo, dans tout l'abdomen, des douleurs

qui lui arrachèrent des cris perçants. Bientôt


H put rejeter une partie du lavement, mais la douteur

s6 propagea vers l'epigastre, avec sentiment profond


de brûlure. Il survint des nausées, des vomissements,
et~ au bout d'une demi-heure, des accidents cérébraux;
lesjinëinbres étaient agites de mouvements convulsifs
et!n'v0!ontaires; le malade se roulait sur son lit et ti-'
Ï'!Ht fortement le pénis, donnant des signes des plus
Vives soufirances. La face était violette, les yeux fixes,
lë~ou!s intûrmitten~ presque insensible et d'une tca*
tëUjr ~~a~ respiration faible, la peau froide.
Rë'~aMe, plonge dans un assoupissement profond,

le~ à
n'ex~eutait que des mouvements automatiques; il se
autre, ne prononçait que quelques

dë,~
paroles entrecoupées, et n'avait aucune connaissance
passait autour de lui. Il rejeta, par le vo.
ïnissement, des boissons abondantes qu'on lui avait fait
prendre ces boissons étaient imprégnées d'une forte
codeur de tabac,
~vaulut!e pion
"7l1T\J"I1.l~ICPl\}11¡.sür dans u
tinris ut) 1bain, mais il fut im-
IJ(UU, ~i~âis Il aat~ lui-
possible de'l'y maintenir. Une saignée du bras fut alors
pratiquée, ce qui procura du calme. Les pieds furent
6DïeIoppesde cataplasmes sinapisés, et, quelque temps
apfès, vingt-quatre sangsues furent appliquëes sur l'épi-
castre, qui était extrêmement doubureûx. pia~ettrs
demi-!âv~ments émonients furent ôgatement donnés,
mais M furent point rendus. Ces moyens dissipèrent
promptement les accidents cérébraux, maisi! resta une
gastro'cnt&rite qu'il faitat combattre par Un traiteaiettt
approprier e CeH.e observation à été recUeiiMe par
M. ChantoureUe.
Dans les premiers jours de septembre 1839, UM
femme d'une tren~mû d'années, de ta commaa~
LacomM, 6~it atteinte d'une constipattoa opmi&trë
mMecin qui ta visitait !m prescrivtt. une !6gëre inM~
sion de tabac en tavemeat. peu confiante en une &UMi
faible dose, ia mdado !'augfn@nta. Mais, pou aprM
cette administMiion, ctte eut de vioieots symptQïa.esl
d'empoisonnement.Les journaux qui rapportëst ?0 fait
disent qu'elle grinçait des dents, s'arfachait )<? che*
veux, et par;)ty~ait fes forces des hon:noes eommis ~s~
garde, puis qa'~He mourut dans une hotïibfe agO!M.
On sait que !ec6iCbre poët-e Santeui! éprouva dô~
VMnissentont.set des doutt'UM atroces, au mii'e.ud~'
queitesi) expira, pour avoir bu M verredc viQ d$m
lequel on avait mis du tabac d'Espagne.
Ramazzini pr6!.end qu'U suffit.d'âne statp!e~a~ie~
tion de feuiiies fratehcs pour prûvoqu~r'des na:<tS-ëQ~ë~
donher!icu à une inÛammation: erysipôtat~UM:
peau sur taqucUo on i.esappHque~ Mrésuite deac~

gr
nences que M, Fum~y a faites Mr tuf-même que
p~catton d'un cataplasme fait ~vac trauta
feuilles, produit e~ectivementta rubéfaction et le sou-
lèvement de l'epiderfue, mais non des symptômes gène'
raux; s'U lui est survenu quelques nausées, il les attri-
bue à l'odeur du decoctû dont il s'est servi dans une
de ses expériences.
Murray assure que si une partie vivante est traver-
sée par une aiguille chargée d'un (ii trempe dans t'huile
essentielle de tabac, l'animai périt. Jaucourt dit que
Mtte huite produit des vomituritions rien qu'en dcbou-
6hant!a .ftoie qui fa contient. Hardens etRedi, d'après
~ciques~M~ sur des animaux, ont prouvô
que quetques gouttes instiH6cs dans une plaie causaient
des accidents mortels. Albinus, qui a fait les mêmes
expériences sur une poule, une colombe et un chien,
~r~tend qu'ettes n'ont point ctô suivies de mort. Fon-
tana et M. Arvers ont obtenu ic même résultat.
D'un autre cote, MM. Brodie, Macartney etOruta
nnt expérimente sur des chiens, des chats et des la-
p~ ils leurs
ont expériences, et des reauituts
~tdentiques ont eu tieu, soit que le tabac ait été intro-
duit dans l'estomac, dans le rectum, appliqué sur les
sur le cerveau, insère dans le tissu
ceil&!at~ ou injecte dans les veines. M. Orfila conclut
de quatorze expériences faites sur des chiens
1° Que tes feuilles de tabac, entières ou réduites en
poudre, tettes qu'on les emploie journc)!ement dans !o
commerce, sont douées de propriétés vénéneuses éner-
giques
3~ Qae itear pattie ~cttTe paraM fesîder d~ pot"
Uon soluble dans l'eau, qui est absorbée etportée dans
!eiorrentdelacircu)atioo;
3<' Que )eurs o~ets de!eteres paraissent dependfe
d'ano action spéciale sur le sys~me Bervëu~, ot qu'eHes
d&t6rannent presque constaïNmont ua tt-ea~bie~ënt
g6n6Mt qut s'observe rarement lorsqu'on emploie 4'a~'
(.respoisons;
4" Queieur action est beaucoup p!us ënergiqae
torsqu'on éjecte !a portion soluble dans rMa~\q~
brgqu'on Fapp~qua sur Je Hsm ceHuiaire) ~t
fo?të raison que dans le cas où on l'iatrodun dans
l'estomac
Qu,'ind6pendammant des phénomènes do~tûo~
venons de parier~ ei!es exercent une acttMi~6~~
capaMe de produire une tn~ammaHon ptos on ~OM~
~ntecse;
coïp~
6" Qu.'c!!es paraissent agir sur l'homme
~~chiens;' ~M
7" Que l'huile empyreumatiqaë n'agit pas ~!re~e'x
ment sur !e cerveau, ni sur !e tronc des Ber~,
qu'eite porte son action sur )e systëtn~ nerYëux, d')~~
.manière ~u'it n'est pas encore tacite de~ter~'Ne~~
\:8'QH.e:extrait~ d~c~M~Ms~e~t~d~
métoe mant~qsete tabae, mai~ qu'ii est tnoin~~HË~
Qttoi qu'il en soit, f'iadication )a. plus preasant~ da.n~
M cas d'empoisoMement par }e tabac/sera d'eta~~
te poison tDgërèt soit ec favorisant les vp~samss~~
pa~ !a t!t!:tatioo do la mette, soit en employant !a sonde
a&ptTante, qui serait surtout utite 'orsque !e liquide a
été dépose dans te rectum. Il est ensuite nécessaire de
remédier, par les sangsues et la saignée, à la congés.
tion cërëbrate et aux inftammations qui doivent se
développer. Les liquides acidulés, les infusions de café
et de thé, sont utiies dans le principe; mais s'il se dé.
dare une gastro-cnterite, on ne doit plus avoir recours

Mareernne action sur


qu'aux boissons gommeuses et émollientes.
l'air, sous forme pulvérulente, peut
les organes respira'
Itpifës, en pénétrant dans des parties qui ne sont point

Ram~
part
organisées pour supporter sa présence; action &!a-
~mtrt toute )'6conomie.
a vu une jeune fille avoir de violentes
;6nv}e~ d'uriner, aller fréquemment à la selle et rendre
beaucoup de sang par tes vaisseaux hemon'O'daux,
pour s'être reposée sur des paquets de tabac en
~Gorde~
Ï<'oureroy raconte que la petite fille d'un marchand
do tabac olourut dans des convulsions affreuses pour
dans un endroit où on en avait râpé une
;~t'~d~~quantité~
~iM~6rat parte homme qui, ayant la pe-
~t~yêro~, fut sivivement frappe do l'odeur du tabac
~q~ta~arde râpait à cô~ de lui, que les boutons rcn'
tï'éFëct sur.te-chainp, et qu'il fallut de prompts secours
pQQr le rétablit, Une ûite, au rapport de Sauvages,
tombait dM)9 une cata!eps!e !or$qit'i~taîmtt
par hasard un peu de tabac dans l'œi!.
L'hygiéniste Paren~Du&bateiet, regardant coûnna
supposés les effets attribues aa tabac par Ratnazzit~
Pourcroy, Cadet-Gassicourt, Tourtelle, Percy, MM. Pa-
Hssier et Méràt, a pris un grand nombre de renseigM"
méats près des employés aux diverses manufactures
de FcaDce, et il résulte des réponses faites à ces qMs<'
tiocs, que presque tous les ouvriers s'habituent a~
bout de très-peu de temps, & i'inuuecce de i'atiBbS-
p!)6re chargée des émanations de tabac; qu'i!sne,MEt''
tractent point de maladies particulières à leur état, et
que te travail de ces manufactures ne nuit en rien & !&
tongévtt.e. Cependant/tes rëpohses arrivées de Lyon et
deToutouse diu'ërcnt un peu de celles qui ont ë~~
a'i
cuesdes autres ~'iites. A Lyon, l'on n'a conninssanM
que de trois ou quatre individus qui, n'ayant pu
coutumerau tabac, sont sortis de i'etabits&ementp~~
de temps après y être entms; )o modocin signée d~
auections des voies respiratoires, des dyssëï)terië~
ophtaitnies, douleurs de tête, anthrax et panaris inais
ces maladies s'y présentcnt-eues pius frequemui~Qt
que dans les autres parties de la vit!e? c'est ~u~ë
b{))M!ë mëdecine staListique & repondre. A~T~uto~
les chefs de i'étahhssemcntcoa) jurent l'action du.~
sur Jes personnes non accoutumées, au rouHs~B~
vaisse~ et assurent que cette action daviehtnu)~
trëa-peu de temps tout cela dépend des pr~p~~
~to~s ind~vidueHes; il y a des marins qui n'ont jamais
6ït le mai de mer.
En edet) M. Londe, se plaçant dans une position en
quelque sorte analogue aux~co~M~ c'est-à-dire ayant
ïûanië et laissé séjourner près de lui, pendant une nuit,
des fouities de tabac humectées, a éprouvé des nausées
et des vertiges, quoique l'absorption n'ait été produite
que par la surface cutanée, par le soin qu'il avait eu
de préserver soigneusement les voies aériennes
tandis que nous, qui avons répété t'experience de
M. Londe, lavons éprouve ni nausées ni vertiges, tout
en a*ayant pris aucune précaution pour préserver les
voies aériennes.
une question hygiénique importante est de
~s'assurer de la plus ou moins grande nocuitô de la fu-
:HNt6'e~dans les lieux publics. M. Mcrat insiste fortement
sur !es inconvénients qui peuvent rësutter de la respi.
ration seule de cette vapeur par des personnes doncates,
et demande avec instance qu'ii ne soit permis, comme
à Beriin et quelques viitcs d'Allemagne, de fumer
que chez soi. Ildit à ce propos que, dans sa jeunesse,
Ha été rapporte sans connaissance chez ses parents,
j pour être reste dans un corps-de-garde, pendant un
rquart.d'heure~~a de trois ou quatre fumeurs.
On )it aussi dans tes E~/M/Mer~M <M CMi~'eM;K cle la
Ka~ qu'an jeune enfant, auquel on avait soutHu de
!afmnee de tabac dans tes narines, périt après d'hor.
Fibiës convulsions.
Nous se croyons pas qu'une sage Mtontépnis~
raisonnablement conclure dans le sens de l'esprit prô-
venu de M. Mérat, et que le fait douteux des Ephëmë-
mérides puisse donner droit à une si rigoureuse intolô*
rance.
Cherchons maintenant a echirer une question qut
n'a été approfondie par aucun expérimentateur; c'est
la question du degré d'intoxication par la fumée.
La nicotine est soluble dans l'eau et dans la salive.
Nous avons considéré la bouche humectée de ~aUvë,
ainsi qu'eue se trouve en fumant, comme une at~
d'eau travers laquelle passe un courant de fumée.
Certes nous n'admettons pas les deux conditions ma"
thématiquement exactes, parce que la membrane mu-
queuse présente en outre une surface à bouches absor~
ybantes.
A l'état d'habitude, les effets toxiques doivent~
d'autant plus manifestes que Findividu rejette moins de
salive; cela se conçoit facilement par cette raison que
la salive entraine toujours une partie des principes im~
médiats du tabac. En supposant que le fumeur n'e~
rejette pas une parcelle, quelle quantité de poison ab-
sorbe-t-it? Voici l'expérience que nous avons ~t~
pour éclairer quelque peu cette question
Nous avons introduit dans un matras à double OQyëf'j
tare cent grammes d'eau nous avons fait passer d&n~
cette eau la fumée provenant de dix grammes de
t~~
en usant du simple procédé que nous avons
i~diq~
pomrtes lavements de !e tuyan d'une des pipes
étant plottge dans le liquide, la fumée sortant par l'au.
tre ouverture du matras.
H s'est dissout une petite quantité de nicotine dans
n'eau; et pensant que cette nicotine eut échappe, par
samioimité, à l'analyse, nous nous sommes contenté
de faire avaler la moitié du liquide provenant de l'e~pc-
nence, et incorporé à de la viande hachée, à un chien
celui-ci, au bout de quelques minutes, a vomi les ma.
ttëres; puis, saisi de trembtements légers, il fut se
e6a~ mais un il n'y demeura pastong-
tea~~ viande degurgitée le tenta; il la ravala, et
.o'6prouva plus de vomissements. Nous lui avons fait
~atër~ deux heures après, l'autre moitié du liquide,
~et iu~avons !i6 t'oesophage il s'en est suivi quelques
~Orts de vomissements, faiblesse dans les membres

:~p~ de
postérieurs, trembtements légers mais tous les acci-
den.ts disparurent bientôt. Dans cotte préparation,
nicotine dissoute, la fumée
.est: combinée au liquide; mais au bout de quelques
l'effet du refroidissement, cette fumée sa
condense sous forme d'huile empyreumatique,et vient
:8u~ager te liquide. Des quantités données, il estre'
~It6 environ trois centigrammes de cette huile de
~t~~dose capable, il est vrai, d'occasionnet' quelques
accidents non alarmants d'empoisonnement, mais évi-
teraient insuiBsaote pour donner la mort, à moins de
p~dtspositioas anormales.
Do~c, une personne non habitue et ne saHvantpM~
peut fumer de sui~e dix grammes de tabac sans ëprou*
vc:' d'accident.s fâcheux. L'Impunie ne peat. guërë être
Utïn~a chez les habitués.

tIN
TABLE DES MATIERES

PBËFACB.
Cu'ture.
CHAP)'mES

Botanique,
ET U

Vente.
3

Fabrication.
&

i.
9
48
8

commerciale.
L&gistatio!).
Histoire
25
M
3<

CHAPiTRE III
toOuences physioiogiqucs en gênera 33

Tabac.
FumenbuccMion.
Actions sp~ciatcs du

Errhinnatiof).
cHAprmE tv
15
~5

MMMca.tioo. CHAPiTUE V
Il
97
<09

ËmpioimMicai.
toxiques.
Le tabac, agent toïique et

ËO'ctti.
th~rapeutifjue. «9
<2&
442

P)KD)!I.AT~Bt,)!.

Lagoy.–imptt'nct'fOdoA.Vat'ijjdUit.
Mt.Mttet du ~vetr-VtvM, ou ).A,[ de so MnONtM seton les Mavc-
Mnees et les usages da.MMdefd.tns toutes't~ cireomiMMs de h
MMtesditerscsr~ionsdeta~Otietc.tjotiw). tfr.
Mtc«.n, nn~eM.t des Mea.M.A.rt).~ Ar~iteetare. Sculp.
~?~ ture, Pelure. DesMo,
Cra~re, l'oesie. Musique, etc., suivi (t'anDtcM~
r'AtMt))MNOM(;[E.iYo).(;ftin-18.j[~~
<'c'eMpeett<'e, o~
<)MNdcsj:M<}ctM.lYe).h)-j.i"
'fat~,<te.<'M;<mKe. avec ptanc~es d'~fim graduées.
de 8 phMites

t w).~)-8<' par

~ents do ''<<t~<ttf.
exMtteurs tt intérieurs, aux tentures,
ifr.
aux en..
)'.tmcuMement. 9M
Mie<. M MsmtMe. à la composition des jardins, etc.
Illaucllè~ 1 \o!. iN-6". avec
'*? ~C!P"qHé, mis '1 Tr.

'S°,Of!!tde<!&Stije!d't'tu<ie.
toutes !a portée de
intelligences, t vol
&

ffr
les

'At)uaMt<e et le t~v~. pMGouML. l ~t. in-8". atecpiMebe. t fr.


~c<'Motet,j)arGM)'tt,.iYo).in-8'atec~)9))chc. iff.
<.? 6'c!<r<. & t-huHc. suivie d'un Traité de la
)MeM![,p~(:ou't!iYot.in-8" MMMtiM des ta-
fi-.

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B't.a<egr<tt.hte ).oK.-
t't.!n<<<-at.r~<c,
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E.o.M!ntnt<.t-<tvn!.aMC).t!)dted't(tt(te. t~
traité ~),M. t vol. i,s. t
h![.o.r. steref~
Ytjes Mir verre
comprenant le <-o)cri< des
gravurM'
du DagMrrtotype et la re-
'o.hedehPi~(;~hieat- ~eet ~(-L~MYM.lJ.
<f,
MM.,t.t ~n~at Mod.
H.6Ct.MCMETMMo~A<;t.r. M ~M-.< '.<-e<-pbMhes..Mn)HM
un KM"nombre de proches noueux. et~Mb)c<n.tMM.
i~H'.(,ot;).n.,j,)~SMatdetiessiMeH-te foraceVert~ ifr.so
Ht~tcit'e. M~<t.c)te <tc.. f~tt~ni., ~ie
f' re. de )c<
Mnservcr en coticctiuM i~!tt~b)cs.
<.h~curt<e~~iieM,Gjet)mesctM[res!nfcctM. et
de la
du
nM~~dc s'en
C~,tiricr
du
i6)'U~ut.i,,tMir,;)fr.-Co)o)'ie.J. g~ t ~t.i,t-8" orMedc 1

B~
Charpentier.
m.~W~tt.-tM.dM bte, chefd-~UYfe de
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