Cours de connaissance des matériaux CDM11_Les métaux non-ferreux_1BA.

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Chapitre XI : Les métaux non-ferreux

XI.1. Introduction

Les métaux dits ferreux (aciers et fontes) sont de loin les plus utilisés des matériaux métalliques. Malgré leurs
nombreux avantages, ils ont un inconvénient très gênant : la corrosion et l'oxydation. Chaque année, plusieurs
centaines de milliers de tonnes d'acier sont détruites par la rouille. Des sommes importantes sont également
dépensées pour les protéger superficiellement ou dans la masse.
Pratiquement, la plupart des matériaux non ferreux ainsi que leurs alliages ont une meilleure résistance à la
corrosion que les métaux ferreux exceptés pour les aciers inoxydables.
Il est donc intéressant de s'attarder sur ces métaux non-ferreux qui présentent des avantages bien spécifiques :
résistance à la corrosion, amagnétisme, densité, usinabilité, coulabilité, conductibilité électrique et thermique. Ils
sont toutefois plus coûteux et ont de moins bonnes caractéristiques mécaniques (résistance).

XI.2. Le cuivre

Le cuivre possède les caractéristiques suivantes

▪ Numéro atomique Z = 29
▪ Masse atomique M = 63,54
▪ Structure cristalline : CFC
▪ Symbole chimique : Cu
▪ Symbole métallurgique : C

Il est souvent allié avec d'autres métaux afin d'améliorer les propriétés mécaniques pour un prix moindre (étant
donné qu'il y a moins de cuivre). L'inconvénient est une augmentation de la résistivité électrique

XI.2.1. Propriétés physiques

▪ Densité : 8,9
▪ Température de fusion : 1083 °C
▪ Très bonne conductivité électrique (résistivité à 20 °C = 1,724 .cm)
▪ Très bon conducteur de chaleur
▪ Coefficient de dilatation (de 20 à 100°C) : 16,6 . 10-6 K-1
▪ Couleur à l'état pur : rouge

XI.2.2. Propriétés mécaniques

Les propriétés mécaniques sont influencées par le degré de pureté ainsi que par l'état laminé ou coulé, recuit ou
écroui. Voici les valeurs moyennes sur un état laminé ou recuit :

Résistance à la rupture Limite élastique Re Allongement (%) Module de Young Striction (%)
Rr (N/mm²) (N/mm²) (n/mm²)
170 100 25 à 50 112000 70 à 80

XI.2.3. Propriétés chimiques

Le cuivre a une excellente résistance à la corrosion. A température ordinaire, le cuivre se recouvre à l'air sec
d'un film de Cu2O protégeant la surface. En atmosphère humide, le film devient noir ou vert.
Le cuivre est attaqué par les acides et les chlorures. L'eau de mer n'a qu'une action superficielle.

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XI.2.4. Propriétés de façonnage

A l'état recuit, le cuivre est ductile et malléable mais peu résistant. Cette ductilité permet de produire des câbles
électriques très fins. Sa malléabilité permet de fabriquer des objets après déformation à froid.
Toutefois, la fusibilité du cuivre est médiocre, il ne convient pas pour la fabrication d'objets moulés car il se
solidifie rapidement et donne une masse bulleuse. Le cuivre est également difficile à usiner à cause de sa grande
ductilité.

XI.2.5. Traitements thermiques

La résistance à la rupture (Rr) peut être augmentée par écrouissage à froid mais pas par traitement thermique. La
ductilité peut être restaurée par un revenu. La trempe augmente la plasticité (cas inverse des aciers).

XI.2.6. Applications

Industrie électrique (câbles)

Chaudronnerie, tuyauterie, alambic, fond de casseroles en association avec l'acier inoxydable, panne de fer à
souder, etc.

XI.2.7. Alliages de cuivre

XI.2.7.1. Les laitons

Le laiton est un alliage de cuivre et de zinc (5 à 45 % de Zn) et éventuellement d'autres éléments en faible
proportion qui améliorent certaines propriétés spécifiques. Comparé au cuivre pur, le laiton est plus économique
et a un point de fusion plus bas. Il se moule facilement et est très malléable car ses bonnes caractéristiques
mécaniques augmentent avec le pourcentage de Zn et avec l'écrouissage (pièces d'emboutissage, visserie) : Rr
et . L'addition de plomb améliore son coefficient de frottement et son usinabilité.

Applications : pièces décolletées, robinetterie, pièces d'emboutissage, visserie, pièce matricée ou frappées à
froid, ornement, bijouterie, douilles de cartouches

XI.2.7.2. Les bronzes

Le bronze est un alliage de cuivre et d'étain (3 à 20 % de Sn).

L'étain est comparable au zinc mais avec une action plus forte. Il
est plus coûteux.
L'addition de phosphore (< 1%) améliore ses propriétés
mécaniques, diminue son coefficient de frottement et favorise
l'aptitude au moulage Le phosphore a également un rôle anti-
oxydant. Un apport de plomb améliore son usinabilité alors que
l'addition de Zn améliore la coulabilité et la malléabilité.

Propriétés : résistance à la corrosion, qualité frottantes, aptitude au

moulage, se travaillent moins bien que les laitons (usinage,
emboutissage, …) mais donnent des moulages plus sains.
Influence du pourcentage d'étain sur la
Applications : cloches, cymbales, etc résistance et l'allongement unitaire du bronze

XI.2.7.3. Cupro-aluminiums

Ce sont des alliages de cuivre et d'aluminium ( 5 à 12 % d'Al) qui sont aussi appelés "bronzes d'aluminium". Ils
se caractérisent par une excellente résistance à la corrosion et ont de très bonnes caractéristiques mécaniques. Ils
sont utilisés dans les compresseurs, arbres de pompes, coussinets, en construction marine, etc.
Ils sont souvent utilisés avec une addition de fer.

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XI.2.7.4. Les cupronickels

Ce sont des alliages de cuivre obtenus par addition de nickel(% Ni jusqu'à 45 %).
Le cuivre acquière une couleur blanchâtre/ argentée et devient très malléable.
La résistance à la corrosion et les propriétés mécaniques s'améliorent ainsi que les propriétés électriques
(résistivité très faible et constante en fonction de la température pour le "constantan" utilisé pour la fabrication de
bilames, de thermocouples).

Applications : sièges de soupape, pièces de monnaie, coquilles pour le moulage de pièces en plastiques, etc.

XI.2.7.5. Les maillechorts

Leur nom provient de leurs inventeurs : Maillot et Chorier. Ce sont des alliages de cuivre, de nickel et de zinc
(c-à-d laiton + Ni). Il permet d'imiter l'argent. Ils ont moins coûteux que les cupronickels et ont des propriétés
mécaniques intermédiaires entre celles des laitons et des cupronickels. Ils s'usinent facilement, résistent mieux à
la corrosion que les laitons et ont une faible résistivité électrique.

Applications : articles ménagers, pièces d'orfèvrerie et de décoration, petits appareillages électriques, couverts,
etc.

Comparaison des propriétés mécaniques du cuivre et de ses alliages:

Matériau Etat Rr (N/mm²) Re (N/mm²) Allongement (%) Usage

Cuivre Recuit 220 69 45 Files électriques, clous, toiture, …
Laiton jaune à Recuit et Munitions, douilles d’ampoules, …
300 75 68
cartouche écroui
Laiton jaune au Brut de Cosses de batterie, raccords de radiateur, …
234 83 35
plomb coulée
Bronze ordinaire Brut de Paliers, segments de piston, coussinets,…
310 152 25
coulée
Cuproaluminium Brut de Sièges et butées de soupape, engrenages, …
586 241 18
coulée
Cupronickel Recuit et Composantes de condensateurs et
380 125 36
écroui d’échangeurs de chaleur, …

XI.3. L'aluminium

XI.3.1. Introduction

L'aluminium est un des métaux les plus utilisés après les aciers et les fontes.
Le minerai d'où est extrait l'aluminium est la bauxite. C'est de l'alumine hydratée (Al 2O3, H2O) mélangée à des
impuretés. Après broyage, la bauxite subit une réduction électrolytique.
Il possède les caractéristiques suivantes:
Numéro atomique Z = 13
Masse atomique M = 26,97
Structure cristalline : CFC
Symbole chimique : Al
Symbole métallurgique : A

XI.3.2. Propriétés physiques :

Densité : 2,7
Température de fusion : 658 °C
Très bonne conductivité électrique (résistivité à 20 °C = 2,63 .cm)
Très bon conducteur de chaleur
Coefficient de dilatation (de 20 à 100°C) : 23,8 . 10-6 K-1
L'aluminium est un métal blanc légèrement bleuâtre, susceptible de recevoir un beau poli.

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L'aluminium se substitue de plus en plus au cuivre car

▪ il a une bonne conductivité (  65 % de celle du cuivre)

▪ il a une faible densité : à conduction égale, la masse du conducteur en aluminium est moitié de
celle du conducteur en cuivre
▪ son échauffement est inférieur à celui du cuivre pour une même densité de courant
▪ il a une très bonne résistance à la corrosion

XI.3.3. Propriétés mécaniques

L'aluminium est mou, graisse la lime, émousse le tranchant des outils coupants.
Il est très ductile et très malléable.
Sa résistance mécanique est faible mais il peut être modifié par écrouissage et recuit.

XI.3.4. Propriétés chimiques

Il est très résistant à la corrosion mais est fortement oxydable.

Dès qu'il est en présence d'oxygène, il s'oxyde et se recouvre d'une couche d'alumine Al 2O3 qui le protège.

XI.3.5. Propriétés de façonnage

De par sa bonne malléabilité et sa bonne ductilité, il peut être facilement laminé, formé, embouti, étiré, extrudé,
etc.
On en fait des fils fins par étirage ainsi que des feuilles de quelques microns d'épaisseur par laminage à froid.

XI.3.6. Les alliages d'aluminium

L'aluminium non allié a des propriétés mécaniques très réduites. On est conduit pour les améliorer à ajouter des
éléments: une addition principale déterminante permet d'améliorer les propriétés de résistance et des additions
secondaires, en quantité plus faible, qui ont une action spécifique.
Des traitements thermiques peuvent être effectués. Citons par exemple le traitement d'homogénéisation destiné à
faciliter la transformation à chaud ou à froid : filage, étirage, laminage, forgeage.

XI.3.7. Propriétés des alliages d'aluminium:

Faible résistance à chaud

Bonne résistance aux basses températures d'où l'utilisation en cryogénie
Bonne résistance à la fatigue
Bonne résistance à la corrosion
Mise en forme facile (laminage, emboutissage …
Soudage possible (TIG, MIG)

XI.3.8. Applications

Les alliages d'aluminium sont utilisés dans la fabrication de pièces de structure d'aéronef, de canettes de boisson,
de carrosseries d'autobus et de pièces automobiles (blocs-cylindre, pistons et collecteurs).

Depuis quelques temps, on s'intéresse aux alliages d'aluminium (ainsi qu'à d'autres métaux de faible masse
volumique : Mg et Ti) dans la fabrication de véhicules de transport afin d'en réduire la consommation de
carburant.
Parmi les caractéristiques importantes de ces matériaux figure leur résistance spécifique, c'est-à-dire le rapport
entre leur résistance à la traction (Rr) et leur masse volumique. Même si la résistance à la traction d'un alliage
fait de ces métaux est inférieure à celle d'un matériau de plus grande masse volumique (comme l'acier par
exemple), à poids égal, cet alliage supporte néanmoins une plus grande charge.

XI.4. Le magnésium et ses alliages

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La caractéristique principale du magnésium est sa faible masse volumique : 1,7 g/cm³, soit la plus faible de tous
les matériaux de construction. C'est pourquoi on utilise des alliages de magnésium lorsqu'on recherche une
grande légèreté.

Le magnésium non-allié possède les caractéristiques suivantes:

Numéro atomique Z = 12
Masse atomique M = 24,3
Structure cristalline : HC
Symbole chimique : Mg
Symbole métallurgique : M (à vérifier)

La poudre de magnésium s'enflamme facilement lors de son chauffage dans l'air.

XI.4.1. Propriétés physiques :

Densité : 1,74
Température de fusion : 650 °C
Très bonne conductivité électrique (résistivité à 20 °C = 4,45 .cm)
Très bon conducteur de chaleur
Coefficient de dilatation (de 20 à 100°C) : 27,6 . 10-6 K-1

XI.4.2. Propriétés mécaniques

Le magnésium a une structure hexagonale compacte.

Il est mou.
E = 45000 N/ mm²
Ecrouissage difficile sans recuit.
Fabrication par coulée ou déformation à chaud.

XI.4.3. Caractéristiques des alliages de magnésium

La bonne conductivité thermique des alliages de magnésium permet des échanges thermiques faciles d'où
l'utilisation pour des carters de boîtes de vitesse, les moules d'injection de matières plastiques.
Les alliages de Mg offrent une capacité d'amortissement élevée qui entraîne une bonne résistance aux chocs et
une diminution du bruit.
Ils offrent aussi une meilleure usinabilité par rapport aux autres matériaux métalliques. Des précautions sont
toutefois à prendre à cause de son inflammabilité sous forme divisée.

Le magnésium peut s'allier avec de l'aluminium, du zinc, le manganèse .

L'aluminium améliore la coulabilité. Le zinc améliore la ductilité. Le manganèse améliore la résistance à la
corrosion.
Ces alliages peuvent être moulés ou être déformés à chaud (moyennant des efforts importants) mais ne sont pas
déformables à froid.

XI.4.4. Application des alliages de magnésium

Les demandes d'alliages de magnésium ont augmenté ces dernières années pour satisfaire aux besoins des
industries. Les alliages de magnésium ont remplacé, dans de nombreux cas, les plastiques industriels de masse
volumique comparable, parce qu'ils sont plus durs, plus faciles à recycler et moins coûteux à produire.

Par exemple, on utilise maintenant le magnésium :

▪ dans une large gamme d'outils (tronçonneuse, outils électriques, sécateurs d'haies)
▪ dans les automobiles (volants, colonnes de direction, armatures de siège, carters de boîte de
vitesse)

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▪ dans l'appareillage de communications audio, vidéo ou informatiques (ordinateurs portables,

caméscopes, téléviseurs, téléphones cellulaire)

XI.5. Le titane

Z = 22
Densité = 4,5
Tf = 1668 °C
E = 107000 N/mm²
Rr = 1400 N/mm²

Les alliages de titane sont très ductiles, faciles à forger et à usiner.

Bonne résistance à la corrosion.
Problème de réactivité chimique avec d’autres métaux à haute température.

Utilisation dans le domaine aéronautique et aérospatial.

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