Vous êtes sur la page 1sur 2

Lou Lévêque T9

Qu’est-ce que le moi ?

Blaise Pascal met en exergue le fait que Selon Pascal, c’est dans une relation plutôt intime que l’on peut réellement
l’humain n’aimera jamais que des qualités connaître l’autre, cependant, par anticipation du temps, le moi ne peut se trouver
mouvantes, qui changeront sans cesse au dans le corps, les qualités physiques, ni dans les qualités morales faillibles.
cours du temps. Ces qualités sont alors Alors, le moi ne semble être qu’un jeu social, une hypocrisie de la doxa, des
Blaise Pascal selon lui, ce qui séparent l’humain, de personnes (« persona » en latin signifie le masque de l’acteur), car tout passe, il
« Pensées » Qualité Dieu qui lui-seul pourra être aimé en lui- est donc haïssable de vouloir être aimé, car l’Homme n’est pas aimable au sens
même pour ce qu’il est, doté de qualités métaphysique, il met en place pour y remédier la « pensée divertissement ». Tout
intemporelles, impérissables, éternelles. devient divertissement, pour palier la peur de la mort, cela devient une spirale
effrénée d’activité, une fuite du malheur. Ici, la seule issue est la foi, seul Dieu
peut aimer l’Homme, qui peut alors trouver le bonheur et calmer sa peur
Empiriste, Hume pense que le moi n’est Ici, le moi n’existe pas, en totale contradiction avec la thèse rationaliste, dont le
qu’illusion, il rassure, comme toute « je » en est le fondement cartésien. Voir, sentir, haïr, aimer sont donc des
croyance, mais il n’y a aucune singularité perceptions humaines, mais ne fondent pas le moi de l’Homme, c’est simplement
David Hume au sein du moi. Alors, selon lui, en un flux de perceptions qui changent. « Pas besoin de le prouver, je l’éprouve »,
« Traité de la nature humaine » introspection, je ne suis qu’un flux c’est en cela que réside toute la thèse de Hume, le moi n’est pas l’identité de
Perception perceptif de sensations, tel un chaos l’Homme, bien au contraire, l’Homme éprouve des sensations, au sein d’un
perceptif sans identité stable. L’Homme chaos perceptif, sans aucune identité stable. Il est un chaos perceptif, à part
est donc la somme de ses perceptions entière, ce qui en soit, est très antithétique, car comme se définir clairement en
changeantes, il ne peut rien observer pleine anarchie. Cependant, si l’Homme n’éprouve pas, s’il ne perçoit pas, il
d’autre que la perception. n’est rien, il n’existe pas.
L’identité, le moi, selon Schopenhauer Le moi dans la thèse de Schopenhauer affirme l’identité d’une personne,
existe, en effet, si l’on ne peut se résoudre cependant, il ne se définit ni par la forme car le corps vieillit, ni par les qualités
à se définir par la matière ou la forme, le morales comme la mémoire, partielle et partiale, faillible et sélective. Alors, le
Schopenhauer regard serait le moyen de reconnaître une regard semble retranscrire le moi de l’Homme, il résiste au temps, il est
« Le monde comme volonté et Noyau personne à travers le temps. C’est quelque reconnaissable par tous. Il est un noyau indéfectible, immuable qui repose sur la
comme représentation » immuable chose d’immuable, un noyau qui résiste volonté du cœur, la volonté émotionnelle. L’Homme possède un caractère qui ne
au temps, qui me définit en tant se rationnalise pas, qui ne se définit pas en tant que tel et ce sont les yeux qui
qu’Homme. Il est reconnu de l’extérieur reflètent cela.
et ressenti de l’intérieur, il repose alors sur
la volonté émotionnelle, car « l’Homme
se trouve dans le cœur, non dans la tête ».
Lou Lévêque T9
Qu’est-ce que le moi ?

Sartre définit l’Homme, non par le Selon Sartre le moi n’existe pas en lui-même, car le moi est l’Homme, il existe
« moi », ou le « je » mais par l’existence, au premier abord, et se définit au fil de ses actions. Il s’oppose à la doxa, car il
il est projet et liberté. Par conséquent, développe l’Homme en tant que projet, responsable de ses actes et ses choix,
Sartre l’Homme est la somme de ses actes, non mais également de ce des autres. Il fonde alors les valeurs dans les choix, et
« L’existentialisme est un Projet prédéterminées, jamais figées, en lorsque l’Homme se choisit, il choisit l’humanité entière. Il est donc un élan, un
humanisme » perpétuelle transition. Le moi est alors mouvement, le « je » est toujours en devenir, sinon c’est de la mauvaise foi. Nier
l’Homme en projet, qui donne un sens à cette liberté totale d’actions, masquer ce choix est définit par Sartre comme étant
sa vie, à son existence, qui est en devenir. de la mauvaise foi. Ainsi, l’existence n’est rien si elle n’est pas bousculée par des
actions perpétuelles.

Vous aimerez peut-être aussi