Vous êtes sur la page 1sur 11

Etienne Nkoa

Audit Externe
et Commissariat aux Comptes
en Contexte OHADA

2
2
Liste des Abréviations

CAC : Commissaire aux Comptes


COSO : Committee of Sponsoring Organizations
of the Treadway Commission1.
IAASB : International Auditing and Assurance
Standard Board
IAS : International Accounting Standards-
Normes Comptables Internationales
(publiées par l’IASB)
IASB : International Accounting Standard
Board – (www.iasb.org)
IFAC : International Federation of
Accountants-Federation Internationale

1
Comprenant : (i)l’American Accounting Association(AAA)
(ii)L’American Institute of CPA (AICPA) ; (iii)le Financial Executive
International (FEI) ; (iv) l’Association for Accountants and Financial
Professionals in Business (IMA) ; (v) l’Institute of Internal Auditors
(IIA). Le COSO a pour objectif essentiel d’élaborer des directives et des
systèmes dans les domaines du risque d’entreprise, du contrôle interne
et de la lutte contre la corruption et les pratiques frauduleuses dans les
systèmes d’information financière.

2 3
des Experts Comptables-(www.ifac.org)
IFRS : International Financial Reporting
Standards-Normes Internationales
d’Information Financière. Il s’agit de la
nouvelle appellation des Normes
Comptables Internationales (publiés
par l’IASB)
IPSAS : International Public Sector Accounting
Standards-Normes Comptables du
Secteur Public (publiées par l’IPSASB)
IPSASB : International Public Sector Accounting
Standards Board-Comité de Publication
des Normes Comptables Internationales
du Secteur Public
ISA : International Standards on Auditing-
Normes Internationales d’Audit
(publiées par l’IAASB)
INTOSAI : International Organization of Suprême
Audit Institutions (organisation
Internationale des Institutions
Supérieures de Contrôle)
ISSAI : International Standards of Suprême
Audit Institutions (Normes
Internationales des Institutions
Supérieures de Contrôle)
OHADA : Organisation pour l’Harmonisation du
Droit des Affaires en Afrique

42
Introduction

Dans la plupart des organisations, qu’elles soient


à but lucratif ou non, les personnes en charge de la
gestion quotidienne des ressources affectées ne sont
très souvent que des mandataires.
Dans les sociétés anonymes par exemple, les
directeurs généraux et les conseils d’administration –
qui en fait prennent au quotidien les décisions de
gestion – ne sont en réalité que les mandataires des
actionnaires ou des propriétaires de qui ils tiennent
leur pouvoir de gestion.
Dans la sphère publique, le gouvernement gère les
fonds publics sous mandat du peuple. Le vote du
budget par l’Assemblée nationale est ainsi loin de
constituer une simple formalité. Au contraire, il s’agit
pour le gouvernement d’obtenir du peuple représenté
par les députés, l’autorisation de collecter les recettes
et de les dépenser selon des règles bien déterminées.
Le parlement vote ainsi une « loi » dite « Loi des
Finances » qui « autorise » la collecte des recettes

2 5
fiscales et non fiscales, leur utilisation et la période au
cours de laquelle ces opérations sont valables
Cependant en considérant une entité donnée, État,
société commerciale, entité à but non lucratif, les
mandants ne sont pas les seuls intéressés par le
fonctionnement de la structure et de sa situation
financière. Sont aussi concernés et ce pour diverses
raisons les banques commerciales, les banques
d’affaires, les marchés financiers, les bailleurs de fonds
internationaux, le public, les organes de contrôle, les
salariés. Personne ne souhaiterait investir dans une
structure dont la gestion financière est opaque, ou dans
laquelle les procédures de protection des actifs ainsi
que le respect des engagements ne sont pas garantis.
Personne n’acceptera que les objectifs assignés à une
entité soient dévoyés par des gestionnaires imprudents,
indélicats ou simplement irresponsables.
Naissent alors les notions de bonne gouvernance
qui supposent : la transparence dans la gestion, la
responsabilité financière et la nécessité de rendre
compte
Bien entendu, les mandataires rendent toujours
compte aux mandants sous diverses formes : rapport
de gestion du directeur général au conseil
d’administration, rapport du conseil d’administration à
l’assemblée générale des actionnaires, loi de règlement
soumise à l’assemblée nationale avant l’examen de la
nouvelle loi des finances etc.

62
L’expérience montre toutefois que ces rapports sont
loin d’être fiables dans la mesure où ils sont préparés par
ceux-là même qui sont en charge de la gestion. Quelle
crédibilité accorder à une loi de règlement préparée par
les structures du gouvernement ? Quelle crédibilité
apporter au rapport d’un conseil d’administration à
l’assemblée générale des actionnaires ? Quand bien
même les meilleurs rapports de confiance règneraient
entre les parties, le simple fait que ces rapports soient
issus des gestionnaires sur leur propre gestion les rend
peu crédibles.
L’auditeur externe vient dès lors apaiser les
parties prenantes en émettant sur le contenu des états
financiers, source de la plupart des rapports une
opinion professionnelle indépendante. Cette opinion
professionnelle s’obtient après la mise en œuvre de
diligences dont la pratique est standardisée au plan
international par l’IAASB selon des normes dont les
multiples modifications et la pratique au fil du temps
ont fini par asseoir la crédibilité et l’efficacité.
Ces normes constituent la référence principale de
tout travail d’audit et sont décrites dans le manuel
d’audit de l’IAASB2. Parmi les normes les plus
utilisées on pourrait consulter :
• ISA300 : « Planification d’un Audit des États
Financiers »
• ISA 200 « Objectifs d’ensemble de l’Auditeur

2
Handbook of International Quality Control, Auditing, Review, Other
Assurance, And Related Services Pronouncements” (IAASB, Edition 2013)

2 7
Indépendant et Conduite d’une Mission d’Audit selon
les Normes Internationales d’Audit » ;
• ISA 230 « Documentation des Travaux
d’Audit » :
• ISA 500 « Preuve d’Audit »
Cet ouvrage présente la méthodologie de
l’auditeur financier externe privé, qu’il intervienne
dans un cadre contractuel (audit contractuel) ou légal
(Commissariat aux Comptes). Cette approche est
également applicable, mutatis mutandis à l’audit
financier des comptes de l’État, des établissements
publics administratifs ou des collectivités territoriales
quel que soit le référentiel comptable3.

3
Il convient toutefois de préciser que les normes d’audit du secteur public
sont édictées par l’INTOSAI. Les ISSAI publiées par l’INTOSAI tirent
leur fondements des normes ISA. A titre d’illustration se référer par
exemple à la norme ISSAI 1200 et la comparer avec ISA 200.

82
Première partie
L’audit financier

I – DEFINITIONS
1.1 – Audit
Selon l’IAASB, l’objet de tout audit est d’élever le
niveau de confiance des utilisateurs sur les états
financiers. Ce résultat est obtenu par l’expression par
l’auditeur d’une opinion sur la qualité des états
financiers sur la base d’un référentiel comptable. Dans
la plupart des cas, cette opinion indique si les états
financiers sont préparés de manière sincère et
donnent une image fidèle sur la situation financière
de l’entité auditée au regard du référentiel comptable.
Un audit mené selon les normes internationales
d’audit et le respect des codes et devoirs professionnels
est de nature à permettre à l’auditeur d’exprimer une
telle opinion.

2 9
1.2 – Référentiel comptable
Selon l’IAASB, le référentiel comptable est celui
qui a été adopté par les dirigeants ou par ceux qui ont
en charge la gouvernance de l’entité pour produire
une comptabilité conforme aux exigences de l’entité
ou alors le référentiel qui est requis par les lois et
règlements en vigueur.
L’auditeur n’est pas maître du référentiel
comptable. Cette responsabilité incombe aux dirigeants
ou à ceux en charge de la gouvernance au sein de
l’entité. L’auditeur se fonde sur le référentiel comptable
pour établir que, les états financiers produits sur la base
de ce référentiel comptable, sont sincères et reflètent
l’image fidèle de la situation financière de l’entité à une
date déterminée. Il ne peut refuser de certifier les états
financiers au motif que le référentiel comptable n’est
pas aux normes internationales. Par contre, si aucun
référentiel comptable n’existe, l’auditeur ne peut
accepter la mission étant donné qu’il ne pourra pas
étalonner ses résultats avec un quelconque référentiel
comptable
Par ailleurs, il ne revient pas à un bailleur de
fonds d’imposer un référentiel comptable si les lois et
règlements d’un pays prévoient un référentiel
comptable donné. Les bailleurs s’assurent simplement
que le référentiel comptable utilisé est acceptable et
peut permettre à tout auditeur appliquant les normes
internationales d’audit de mener à bien sa mission

2
10
1.3 – Importance relative
L’information revêt une importance relative si
son omission ou sa déclaration erronée est de nature à
influencer les décisions économiques des usagers,
prises sur la base des états financiers. L’importance
relative dépend de la taille de l’élément d’information
concerné, au regard des circonstances particulières de
son omission ou de sa déclaration erronée. Ainsi par
exemple, il est fondamental de signaler des erreurs ou
des omissions. Mais cette information n’a de valeur
que si elle est significative c’est-à-dire que son omission
pourrait induire les lecteurs des états financiers en
erreur si jamais ils avaient une quelconque décision à
prendre sur la base des états financiers ainsi produits.

1.4 – Principes fondamentaux


Pour mener une mission d’audit dans des
conditions idéales, des principes entourent son
déroulement. Ces principes sont :
• l’Intégrité,
• l’Objectivité
• la Compétence professionnelle
• le Secret Professionnel
• le Comportement professionnel.
Ces principes se passent de commentaires

1.5 – Etats financiers


Les états financiers sont traités dans la norme
comptable IAS 1 dans les IFRS (version 2010) et dans la

2 11

Vous aimerez peut-être aussi