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Gestion du risque de change

La notion de risque de change est intimement liée à la notion de position de change.


C’est le risque de perte lié aux variations du cours de change. Il désigne les pertes éventuelles encourues par
l’entreprise du fait des variations de parité de change entre la monnaie nationale et les devises étrangères.
Une entreprise se trouve exposée au risque de change à plusieurs titres : du fait de son activité commerciale : il
s’agit généralement des ventes libellées en devises à l’exportation, d’achats libellées en devises à l’importation,
de soumissions à un appel d’ofre en devises, … de ses investissements à l’étranger et enfn en raison de ses
opérations fnancières : prêt ou emprunt dont le remboursement se fera en monnaie étrangère.
I. Risque de change de transaction

Il provient du changement de la valeur des créances et des dettes exposées à une variation du taux de change.
C’est un risque technique qui nécessite l’utilisation des instruments du marché des change.
Exemple 1 : Achat et vente à crédit
Un industriel belge vend un équipement à un client américain pour 1.800.000 $ à 60 jours. Le TCC est de
1.12 €/$. L’industriel belge s’attend donc à encaisser 1.800.000* 1.12 = 2016000 €.
À J+60 l’industriel belge peut être confronté à deux situations :
• H1: avec un $= 1.08 €, il ne va encaisser que 1944000 € soit 72000 € de moins que prévu.
• H2 : avec un $=1.15, il recevrait alors 2070000 € soit une majoration de 54000 €

Exemple 2 : Prêt ou emprunt


Le groupe GEMEX, filiale mexicaine de PepsiCo, avait une dette de 264.000.000 $, à la mi- décembre 1994. En
janvier 1995 le cours du Peso mexicain (Ps) est passé en 2 ou 3 jours de 3.45 Ps/$ à 4.65 Ps puis à 5.50 soit une
appréciation du $ de près de 60 %. La dette de GEMEX de 264.000.000 $ est passé ainsi de 910.000.000 Ps à
1.452.000.000 Ps.
II. Risque de change de consolidation

Appelé risque de change patrimonial, résulte de l’obligation de convertir les états financiers des filiales étrangères
(établis en monnaie étrangères) dans la monnaie de la société mère pour établir les états financiers consolidés. Il
représente la variation possible des capitaux propres consolidés et du résultat consolidé, en raison de la variation
des taux de change.

C’est un risque comptable qui concerne l’évaluation de la performance des filiales. Bien que cette évaluation
puisse être faite d’après les états en monnaie locale, les comparaisons sont facilitées par le retraitement en une
et même unité monétaire des états de toutes les filiales d’un groupe.

Important : la conversion n’est pas automatique, elle dépend du degré d’autonomie de la filiale par rapport à la
société mère.
• Une filiale autonome est gérée dans le cadre de son environnement économique local et
doit par conséquent être valorisée dans sa monnaie locale.
• Une filiale non autonome fonctionne comme une extension de la société mère.

On distingue deux méthodes de conversion :


1) La méthode du cours de clôture : il s’agit de la méthode la plus utilisée dans le monde. Selon cette
méthode, tous les postes des états fnanciers, sauf quelques exceptions, sont convertis au taux de change
en vigueur le jour de la clôture de l’exercice comptable.
2) La méthode du cours historique : chaque élément non monétaire d’actif et de passif est converti au taux
de change qui était en vigueur lors de l’entrée de l’élément considéré dans l’entreprise.

III. Risque de change économique

Appelé également risque d’opérations, de compétitivité ou risque stratégique, résulte de modification de la


valeur actuelle d’une entreprise causée par des évolutions dans les flux de trésorerie future, suite à des variations
imprévus des taux de change.

C’est un risque de transaction anticipé pour les ventes et les achats futurs.

Evaluation de la position de change

L’Evaluation du risque de change passe par l’évaluation des différentes positions de change de l’entreprise.

Position de change : C’est la présentation sous forme de balance de l’ensemble des créances (ou avoirs) et des
engagements (ou dettes) de l’entreprise libellés en une ou plusieurs devises. C’est la différence entre les devises
possédées ou à recevoir et les devises dues ou à livrer.
Elle peut être assimilée à un extrait du bilan de l’entreprise qui ne prend en compte que les valeurs libellées en
devises.

Illustration Flux à recevoir en devise Flux à payer en devise


Baisse de la devise contre MAD Perte de change Gain de change
Hausse de la devise contre MAD Gain de change Perte de change

La position de change de transaction d’une entreprise, dépend de :


❖ Ses comptes clients et comptes rattachés en devises
❖ Ses comptes fournisseurs et comptes rattachés en devises
Les créances (comptes clients) ou les dettes (comptes fournisseurs) en devises doivent être décomposées par
devises et regroupées par échéance. Ensuite, on procède au calcul de la différence entre les créances et les dettes
en devises.

La différence donne une position de change pour une date donnée comme retracée dans l’exemple suivant :

EUR JPY USD ……..

Facturation commercial
Clients (+)
Fournisseurs (-)
Opérations fnancières
Prêts (+)
Emprunts (-)
Autres transactions commerciales et fnancières
Brevets et licences (+ou-)

Versement ou perception de dividendes et d’intérêts

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