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La cotation au certain est celle qui indique la quantité de devises obtenue en échange d’1
unité de la monnaie locale (ex. : 1 € = 1,25 $).
La cotation à l’incertain est celle qui indique la quantité de monnaie locale nécessaire pour
obtenir 1 unité d’une devise (ex. : 1 $ = 0,8 €).
Remarque : une cote à l’incertain est égale à l’inverse d’une cote au certain (= 1/cote au
certain), et vice-versa.
Exemple : le 29/08/N, la cotation de l’euro contre le dollar (€/$) est de 1,3592.
- Il s’agit d’une cotation au certain, puisqu’on exprime la quantité de devise pour 1
unité de monnaie locale : 1 € = 1,3592 $.
- Si le lendemain, la parité passe de 1,3592 à 1,3710, le cours de l’euro par rapport au
dollar augmente : on obtient plus de dollars pour 1 € (l’euro « s’apprécie »).
Les cours des devises sont cotés sous forme de fourchette (« spread ») entre :
- le cours « bid » : le cours acheteur pour la banque (le moins élevé) ;
- le cours « ask » : le cours vendeur pour la banque (le plus élevé).
La banque se rémunère sur cet écart.
Exemple : au bureau de change, un touriste achète des devises au ask et les vend au bid.
B) La position de change
Une entreprise peut avoir des engagements dans des devises différentes et pour des
échéances multiples (1 mois, 3 mois…). La position de change traduit alors l’exposition d’une
entreprise par devise et par échéance.
Position de change = Σ Avoirs dans une devise - Σ Dettes dans la même devise
Si le solde = 0 (Avoirs = Dettes), on dit que la position est fermée (sinon, elle est dite
ouverte) ;
Si Avoirs > Dettes, on dit que la position est longue (ou prêteuse) et le risque est une
baisse de la devise (donc une appréciation de l’euro) ;
Si Dettes > Avoirs on dit que la position est courte (ou emprunteuse) et le risque est
une hausse de la devise (donc une dépréciation de l’euro).
3. A la date du 1er mars, la créance était valorisée 108 360 € (= 135 450 $ / 1,25)
L’entreprise a donc perdu 8 360 €, soit 7,7 %.
Exercice :
A la date du 1er février N, une entreprise française constate les engagements suivants, en
dollars et pour la même échéance (30 avril N) :
- Une créance clients de 55 000 $ ;
- Une dette fournisseurs pour 70 000 $ ;
- Un prêt de 15 000 $ ;
- Une commande passée auprès d’un fournisseur pour 10 000 $.
2. La position est courte (Σ Dettes > Σ Avoirs), ce qui expose l’entreprise à un risque de
hausse du dollar.
Section 3 : Les moyens de couverture du risque de change
Sens de l’opération :
Exercice :
Une entreprise exporte à destination de la Grande-Bretagne, pour un montant de 200 000 £,
encaissable dans 3 mois. Sa banque lui propose une couverture sur le change à terme aux
conditions suivantes :
- Cours comptant : 1 £ = 1,275 €
- Cours à 3 mois : 1 £ = 1,272 €.
1. Principe général
Ces avances sont des crédits à court terme, libellés en devises et accordés par des banques
aux entreprises exportatrices et importatrices. Celle-ci peuvent convertir l’avance obtenue
en euros, et éventuellement les placer. Elles permettent de constituer une trésorerie en
euros, permettant ainsi de financer les opérations d’importation ou d’exportation. A
l’échéance de ces dernières, le règlement en devises permet à l’entreprise de rembourser
l’avance à la banque.
Elles peuvent revêtir deux formes :
- L’emprunt en devises
- Le placement de devises (prêt ou dépôt)
2. Emprunt en devises
Son mécanisme, très similaire à la vente à terme de devises, est le suivant :
1. L’entreprise a une position longue (débitrice) sur sa créance en devises, le risque qui
y est attaché est donc une dépréciation du dollar.
Finalement, la position longue (sur la créance) est compensée par la positon courte (sur
l’emprunt) majorée du coût financier. Le risque sur la créance de baisse du dollar est donc
compensé par le gain spéculatif sur l’emprunt en devises, minoré des intérêts (perte
plafonnée).
3. Placement en devises
Ce type d’opération concerne les entreprises importatrices.
Il suppose que l’entreprise détienne des excédents de liquidités (en devises) ou qu’elle les
emprunte à sa banque.
Les entreprises peuvent ainsi obtenir de leur banque des conditions favorables de placement
(taux de placement en devises > taux de placement en euro) ou d’emprunt (coût de
l’emprunt en devises < coût du financement en euro).
L’option d’achat (call) donne à son acquéreur le droit d’acheter des devises à
l’échéance. C’est le type d’options qui intéresse les importateurs.
L’option de vente (put) permet à son acquéreur de vendre des devises à l’échéance.
Elle est utilisée par les exportateurs.
La prime (p) constitue le prix de l’option. Elle est toujours payée par l’acquéreur
(l’entreprise) au début de l’opération.
Le strike (K) est le prix auquel les devises seront achetées ou vendues en cas
d’exercice de l’option. Il est fixé dès l’acquisition de l’option.
On différencie 2 types d’option :
- Si l’exercice de l’option se fait uniquement à l’échéance, on parle alors d’option
européenne ;
- S’il se fait à tout moment jusqu’à l’échéance, on parle alors d’option américaine.
Exercice de l’option :
Seul l’acheteur de l’option peut décider d’exercer ou non l’option.
L’option est exercée chaque fois que le risque prévu (hausse ou baisse de la devise) se
réalise :
- Option d’achat : exercice si le cours de la devise (S) > strike (K)
- Option de vente : exercice si le cours de la devise (S) < strike (K)
Si le risque prévu ne se réalise pas, l’option est abandonnée et la prime versée à
l’échéance est perdue.
Remarque : la perte est également limitée à la prime (p) et la possibilité de gains est
théoriquement illimitée.
Exemple :
Une entreprise exportatrice décide d’acheter une option d’achat €/$ ayant un prix d’exercice
(strike K) de 1,30 $ à échéance décembre. La prime (p) est de 0,02 $ par euro et le cours au
comptant (spot) est de 1,38 $.
Par son activité d’exportation, l’entreprise reçoit des dollars. Sa position de change est
longue et le risque est dans la baisse du dollar (hausse de l’euro) d’ici à l’échéance de
l’encaissement.
La négociation de l’option lui donne la possibilité d’acheter une quantité déterminée d’euros
(devise principale) contre des dollars (devise secondaire) à prix fixé d’avance (1 € = 1,30 $).
Si, à l’échéance, le cours de l’euro contre dollar :
- a progressé (1 € > 1,3 $) : l’entreprise exercera l’option et recevra des euros sur la
base de 1,3 $ (strike) ;
- a baissé (1 € < 1,3 $) : l’entreprise abandonnera l’option et changera ses dollars sur le
marché au comptant (spot).
Si le cours de l’euro (sous-jacent) à échéance est inférieur au prix d’exercice (strike),
l’acheteur de l’option d’achat n’a pas en principe intérêt à exercer l’option. Au pire, sa perte
maximale est limitée au montant de la prime versée (- p = - 0,02 USD par euro).
Dès que le cours de l’euro (sous-jacent) atteint le niveau du prix d’exercice (strike), la perte
maximale (S – K – p) se réduit pour devenir nulle au seuil de rentabilité de la position.
Au-delà du seuil de rentabilité (K + p, soit 1,30 + 0,02 = 1,32 USD), l’acheteur peut exercer
son option (ou la revendre) et le gain est théoriquement illimité.
Exercice :
Une société française réalise de nombreuses opérations en dollars avec l’étranger. Le
trésorier, anticipant une évolution défavorable de cette devise, a rassemblé des informations
permettant d’analyser la situation :
Postes concernés (en dollars) :
- Créances clients : 52 000 USD ;
- Disponibilités : 25 400 USD ;
- Dettes fournisseurs : 457 000 USD
- Commandes passées : 52 400 USD
Moyens de couverture possibles (à une échéance de 2 mois) :
- Achat de dollars à terme : 1 € = 1,3420 USD
- Option de change EUR/USD : strike : 1 € = 1,3520 USD et prime unitaire = 0,01 €.
2. La société craint une hausse du dollar : pour se couvrir, elle doit acheter une option
d’achat (call) de dollars contre euros (sous-jacent : cours USD/EUR).
Prime totale = 400 000 x 0,01 = 4 000 €
Le dollar a baissé par rapport à l’euro, puisqu’il faut plus de dollars pour obtenir 1 €
(1,4010 > 1,352). Or, 1 € = 1,4010 $ 1 $ = 1 / 1,4010 = 0,7138 €. Le cours est donc
en-dessous du prix d’exercice (0,7138 < K=0,7396). L’exportateur exerce son option
de vente et la banque lui achète 100 000 $ à 0,7396 € (hors prime).
Prix de vente net du dollar, en considération de la prime, qui vient diminuer le prix
reçu : 1 $ = 0,7396 € - 0,01 = 0,7296 €