Vous êtes sur la page 1sur 29

FA043976 ISSN 0335-3931

norme européenne NF EN 12474


Septembre 2001

Indice de classement : A 05-671

ICS : 77.060

Protection cathodique
des canalisations sous-marines

E : Cathodic protection of submarine pipelines


D : Katodischer Korrosionsschutz für unterseeische Rohrleitungen

Norme française homologuée


© AFNOR 2001 — Tous droits réservés

par décision du Directeur Général d'AFNOR le 5 août 2001 pour prendre effet
le 5 septembre 2001.

Correspondance La Norme européenne EN 12474:2001 a le statut d’une norme française.

Analyse Le présent document définit les critères et les recommandations d’ordre général rela-
tifs à l’étude, à l’installation, au contrôle et à la mise en service des systèmes de pro-
tection cathodique des canalisations sous-marines.

Descripteurs Thésaurus International Technique : canalisation, canalisation de fluide, canalisa-


tion enterrée, construction immergée, milieu marin, eau de mer, protection contre la
corrosion, corrosion électrochimique, protection cathodique, protection du métal,
spécification, mise en oeuvre, installation, règle de sécurité.

Modifications

Corrections

Éditée et diffusée par l’Association Française de Normalisation (AFNOR) — 11, avenue Francis de Pressensé — 93571 Saint-Denis La Plaine Cedex
Tél. : + 33 (0)1 41 62 80 00 — Fax : + 33 (0)1 49 17 90 00 — www.afnor.fr

© AFNOR 2001 AFNOR 2001 1er tirage 2001-09-F


Protection cathodique AFNOR A05L

Membres de la commission de normalisation


Président : M SAMARAN
Secrétariat : M CHIVOT — AFNOR

M BOREAVE BOUYGUES OFFSHORE


M CALLOT ESSAIM
M COPIN M COPIN DANIEL
M CORDONNIER LYONNAISE DES EAUX — CIRSEE
M DESBULEUX SNCF
M DOUARRE CIE GENERALE DES EAUX
M GRIMOIN DGA DSA
M PINARD LEGRY CEFRACOR
MME RAGAULT GAZ DE FRANCE — CEOS
M ROCHE TOTAL FINA ELF SA
M SAMARAN CEFRACOR
M SHI CETIM
M TRAN GSO — GAZ DU SUD OUEST
M TRIBOULET BNPE

Avant-propos national

Références aux normes françaises


La correspondance entre les normes mentionnées à l'article «Références normatives» et les normes françaises
identiques est la suivante :1)
EN 12473 : NF EN 12473 (indice de classement : A 05-669)
EN 12495 : NF EN 12495 (indice de classement : A 05-670)
prEN 12496 : NF EN 12496 (indice de classement : A 05-672) 1)
EN 12954 : NF EN 12954 (indice de classement : A 05-662)
EN ISO 8044 : NF EN ISO 8044 (indice de classement : A 05-001)

1) En préparation.
NORME EUROPÉENNE EN 12474
EUROPÄISCHE NORM
EUROPEAN STANDARD Avril 2001

ICS : 23.040.99 ; 77.060

Version française

Protection cathodique des canalisations sous-marines

Katodischer Korrosionsschutz Cathodic protection


für unterseeische Rohrleitungen of submarine pipelines

La présente norme européenne a été adoptée par le CEN le 7 mars 2001.

Les membres du CEN sont tenus de se soumettre au Règlement Intérieur du CEN/CENELEC qui définit les
conditions dans lesquelles doit être attribué, sans modification, le statut de norme nationale à la norme
européenne.

Les listes mises à jour et les références bibliographiques relatives à ces normes nationales peuvent être obtenues
auprès du Secrétariat Central ou auprès des membres du CEN.

La présente norme européenne existe en trois versions officielles (allemand, anglais, français). Une version faite
dans une autre langue par traduction sous la responsabilité d'un membre du CEN dans sa langue nationale, et
notifiée au Secrétariat Central, a le même statut que les versions officielles.

Les membres du CEN sont les organismes nationaux de normalisation des pays suivants : Allemagne, Autriche,
Belgique, Danemark, Espagne, Finlande, France, Grèce, Irlande, Islande, Italie, Luxembourg, Norvège, Pays-
Bas, Portugal, République Tchèque, Royaume-Uni, Suède et Suisse.

CEN
COMITÉ EUROPÉEN DE NORMALISATION

Europäisches Komitee für Normung


European Committee for Standardization

Secrétariat Central : rue de Stassart 36, B-1050 Bruxelles

© CEN 2001 Tous droits d’exploitation sous quelque forme et de quelque manière que ce soit réservés dans le monde
entier aux membres nationaux du CEN.
Réf. n° EN 12474:2001 F
Page 2
EN 12474:2001

Sommaire
Page

Avant-propos ...................................................................................................................................................... 3

Introduction ........................................................................................................................................................ 4

1 Domaine d’application ...................................................................................................................... 4

2 Références normatives .................................................................................................................... 4

3 Termes et définitions ........................................................................................................................ 5

4 Critères et principes d'étude de la protection cathodique ............................................................ 5

5 Étude d’un système par anodes galvaniques ................................................................................ 8

6 Installation des anodes galvaniques ............................................................................................ 10

7 Étude d’un système à courant imposé ......................................................................................... 12

8 Installation du système à courant imposé ................................................................................... 13

9 Mise en service des systèmes de protection cathodique ........................................................... 14

10 Maîtrise des courants parasites (générés par des phénomènes d’interférence) .......................... 15

11 Contrôle et surveillance du système de protection cathodique ................................................. 16

12 Sécurité ............................................................................................................................................ 17

13 Documentation ................................................................................................................................ 18

Annexe A (informative) Recommandations relatives au courant nécessaire


pour la protection cathodique des canalisations et des colonnes montantes (risers) ............. 20

Annexe B (normative) Calculs de dimensionnement des anodes ................................................................ 22

Annexe C (informative) Courbes d'atténuation .............................................................................................. 23

Annexe D (informative) Consignes de sécurité pour les systèmes à courant imposé ............................... 25

Annexe E (informative) Caractéristiques électrochimiques types des anodes


à courant imposé couramment utilisées ...................................................................................... 26
Bibliographie .................................................................................................................................................... 27
Page 3
EN 12474:2001

Avant-propos

La présente norme européenne a été élaborée par le Comité Technique CEN/TC 219 «Protection cathodique»
dont le secrétariat est tenu par la BSI.
Cette norme européenne devra recevoir le statut de norme nationale, soit par publication d'un texte identique, soit
par entérinement, au plus tard en octobre 2001, et toutes les normes nationales en contradiction devront être reti-
rées au plus tard en octobre 2001.
Selon le Règlement Intérieur du CEN/CENELEC, les instituts de normalisation nationaux des pays suivants sont
tenus de mettre le présent document en application : Allemagne, Autriche, Belgique, Danemark, Espagne, Fin-
lande, France, Grèce, Irlande, Islande, Italie, Luxembourg, Norvège, Pays-Bas, Portugal, République Tchèque,
Royaume-Uni, Suède et Suisse.
Page 4
EN 12474:2001

Introduction
La protection cathodique, associée à un revêtement de protection, est habituellement utilisée pour protéger la sur-
face externe des canalisations sous-marines contre la corrosion due à l'eau de mer ou au fond marin (vase).
Le revêtement de protection contre la corrosion est appliqué sur la surface externe de la canalisation pour isoler
la surface en acier de l'environnement agressif dans lequel la canalisation est installée.
La protection cathodique assure la protection contre la corrosion des parties de la canalisation qui sont directement
exposées à l'environnement marin agressif suite à la détérioration ou à la présence de défauts dans le revêtement.
La protection cathodique consiste à fournir une quantité suffisante de courant continu aux surfaces externes de
la canalisation pour abaisser le potentiel de la canalisation par rapport à l'électrolyte jusqu'à des valeurs où la cor-
rosion est insignifiante.
Les principes généraux de la protection cathodique sont détaillés dans le prEN 12473.

1 Domaine d’application
La présente norme européenne définit les critères et les recommandations d'ordre général relatifs à l'étude, à l'ins-
tallation, au contrôle et à la mise en service des systèmes de protection cathodique des canalisations sous-marines.
La présente norme est applicable à des canalisations en acier au carbone manganèse et en acier inoxydable de
toutes nuances ; elle couvre tous les types d’eau de mer et de fonds marins susceptibles d’être rencontrés dans
les conditions d'immersion.
La protection cathodique de courtes longueurs de canalisations sous-marines et de leurs ramifications qui sont
directement connectées à des canalisations terrestres protégées par un système de protection cathodique, ne fait
pas partie du domaine d'application de la présente norme (voir EN 12954:2001).
La protection cathodique des colonnes montantes (risers) est couverte par la présente norme uniquement si ces
dernières) sont isolées de la structure porteuse. La protection cathodique des colonnes montantes (risers) en
contact électrique direct avec la structure porteuse est couverte par l’EN 12495.

2 Références normatives
Cette norme européenne comporte par référence datée ou non datée des dispositions d'autres publications. Ces
références normatives sont citées aux endroits appropriés dans le texte et les publications sont énumérées ci-
après. Pour les références datées, les amendements ou révisions ultérieurs de l'une quelconque de ces publica-
tions ne s'appliquent à cette norme européenne que s'ils y ont été incorporés par amendement ou révision. Pour
les références non datées, la dernière édition de la publication à laquelle il est fait référence s'applique.

EN 12473:2000, Principes généraux de la protection cathodique en eau de mer.

EN 12495, Protection cathodique des structures en acier fixes en mer.

prEN 12496, Anodes sacrificielles pour protection cathodique dans l'eau de mer.

EN 12954:2001, Protection cathodique des structures métalliques enterrées ou immergées — Principes généraux
et application pour les canalisations.

EN ISO 8044, Corrosion des métaux et alliages — Termes principaux et définitions (ISO 8044:1999).
Page 5
EN 12474:2001

3 Termes et définitions
Pour les besoins de la présente Norme européenne, les termes et définitions de l’EN ISO 8044 et les suivants
s'appliquent.

3.1
revêtement de lestage
revêtement habituellement réalisé en béton renforcé par une armature métallique en fil d'acier, appliqué aux cana-
lisations pour faire office de lestage et/ou de protection mécanique de la canalisation

3.2
engin télécommandé
véhicule sous-marin manœuvré à partir de la surface par un opérateur et utilisé pour le contrôle et la surveillance
de la canalisation

3.3
tube en J
conduite tubulaire cintrée calculée et installée sur une structure pour supporter et guider une ou plusieurs
colonnes montantes (risers) ou des câbles

3.4
colonne montante
partie verticale ou presque verticale d'une canalisation en mer qui relie le réseau de canalisations de la plate-
forme à la canalisation située au niveau ou en dessous du fond marin

4 Critères et principes d'étude de la protection cathodique


4.1 Critères de protection
4.1.1 Potentiels de protection
Pour atteindre un niveau suffisant de protection cathodique, il convient que les potentiels de protection d’une cana-
lisation sous-marine soient conformes à ceux indiqués dans le tableau suivant. Ces potentiels s'appliquent aux
fonds marins (vase) et à l'eau de mer de composition usuelle (salinité : 32 ‰ à 38 ‰).

Tableau 1 — Récapitulatif des potentiels mesurés par rapport à une électrode


de référence argent / chlorure d'argent / eau de mer et recommandés
pour la protection cathodique en eau de mer des matériaux en acier

Limite supérieure du potentiel Limite inférieure du potentiel


Matériau (ou du critère) de protection (ou du critère) de protection
V V

Fer et acier
— Conditions aérobies – 0,80 – 1,10
— Conditions anaérobies – 0,90 – 1,10

Acier inoxydable
— Acier austénitique
- (prEN ≥ 40) – 0,30 Pas de limite
- (prEN < 40) – 0,60 (voir note 1) Pas de limite
— Acier austéno-ferritique (duplex) – 0,60 (voir note 1) (voir note 2)

NOTE 1 Ces potentiels assurent un niveau suffisant de protection des interstices dans la plupart des applications ;
toutefois, des potentiels plus élevés peuvent être pris en considération.
NOTE 2 Selon leurs structures métallurgiques, ces alliages peuvent être sensibles à la fissuration et il convient
d’éviter les potentiels fortement négatifs (voir 8.3.2.2 de l’EN 12473).
Page 6
EN 12474:2001

4.1.2 Électrodes de référence


Il est possible d'utiliser les types d'électrodes de référence, ci-après, pour mesurer le potentiel entre la surface de
la canalisation et l'eau de mer :
— argent/chlorure d'argent/eau de mer (Ag/AgCl/eau de mer) ;
— zinc de grande pureté (99,9 % min. ou zinc avec une teneur en fer ne dépassant pas 0,0014 %) / eau de mer ;
— alliage de zinc (pour anode)/eau de mer ;
— calomel/KCl saturé (Hg/Hg Cl2/KCl saturé) utilisé uniquement à des fins d’étalonnage des électrodes de
référence.

4.2 Revêtement de protection contre la corrosion


Le revêtement de protection contre la corrosion est généralement appliqué sur une canalisation en liaison avec
une protection cathodique pour contrôler la corrosion externe. Le revêtement réduit la quantité de courant néces-
saire pour assurer une protection cathodique efficace et pour améliorer la distribution du courant de protection
cathodique sur toute la surface de la canalisation (voir Tableau A.3).

4.3 Conditions fondamentales


Il convient de tenir compte des conditions fondamentales suivantes lors de l'étude des systèmes de protection
cathodique :
— caractéristiques de la canalisation sous-marine à protéger telles que diamètre, épaisseur de paroi, longueur,
tracé, conditions de pose sur le fond marin, profil de température sur toute sa longueur, type et épaisseur du
ou des revêtements de protection contre la corrosion pour tubes et raccords, présence, type et épaisseur d’une
isolation thermique, d’une protection mécanique et/ou d’un revêtement de lestage ;
— installations existantes ou prévues (canalisations, plates-formes, etc.) situées à proximité immédiate ou croi-
sant le tracé des canalisations ;
— isolation électrique par rapport aux structures en acier voisines, aux plates-formes, aux canalisations installées
à terre, etc. ;
— présence de tubes en J, de colonnes montantes (risers) et de colliers de fixation ;
— conditions d'environnement ;
— durée de vie calculée de la canalisation ;
— méthode de pose de la canalisation ;
— critères de protection ;
— localisation en mer en corrélation avec l’accessibilité pour les travaux de réparation et de remplacement ;
— données relatives aux performances des systèmes de protection cathodique installés dans le même type
d'environnement ;
— disponibilité d’une alimentation électrique ;
— règles de sécurité ;
— codes applicables ;
— évaluation des risques.

4.4 Paramètres d'environnement


Il convient d'évaluer les paramètres d'environnement suivants à l’aide de mesures effectuées sur le site, si l'expé-
rience relative à ce site est limitée.
— température ;
— résistivité de l'eau de mer et de la vase ;
— vitesse des courants marins ;
Page 7
EN 12474:2001

— pH ;
— pression de l'eau (en fonction de la profondeur) le long du tracé de la canalisation ;
— présence et quantité de bactéries produisant de l’H2S (par exemple : bactéries sulfato-réductrices) ;
— composition chimique de l'eau, avec mention notamment de la teneur en oxygène ;
— composition du fond marin avec mention notamment des réactions biochimiques qui s’y produisent
(c’est-à-dire : les bactéries produisant du H2S, par exemple : bactéries sulfato-réductrices) ;
— présence sur le site de courants vagabonds ou de courants telluriques (voir 10.2).

4.5 Densité de courant de protection


La densité de courant requise pour protéger la surface en acier de la canalisation pendant toute sa durée de vie,
constitue l'un des principaux paramètres qu'il convient de définir pour réaliser l'étude du système de protection
cathodique d'une canalisation sous-marine.
Trois valeurs de densité de courant sont choisies. La valeur initiale, la valeur de maintien et la valeur de repolari-
sation qui se rapportent respectivement à la densité de courant nécessaire pour polariser la canalisation dans un
délai raisonnable, de l'ordre de 1 à 2 mois, à la densité de courant nécessaire pour maintenir la polarisation et à
la densité de courant nécessaire pour une éventuelle repolarisation susceptible de se produire, par exemple,
après une tempête violente.
Le choix des densités de courant de calcul peut se fonder sur l'expérience acquise avec des canalisations simi-
laires installées dans le même environnement, ou sur des mesures effectuées sur site dans la même zone et en
prenant en compte les points ci-après :
— normalement, la densité de courant nécessaire n'est pas constante dans le temps ; pour les parties en acier
nu des canalisations dans l'eau de mer ou dans le fond marin, les besoins en densité de courant peuvent
décroître en raison de la formation de dépôts calcaires engendrés par le courant cathodique ;
— pour les parties revêtues des canalisations, les besoins en courant peuvent s'accroître avec le temps, au fur
et à mesure de la détérioration des revêtements.
Des recommandations sur les densités de courant à utiliser pour le calcul sont données à l'Annexe A.

4.6 Choix du système de protection cathodique


Il est possible d'utiliser, au choix, le système de protection cathodique par anodes galvaniques et/ou le système
de protection cathodique à courant imposé pour protéger une canalisation sous-marine.
Le choix entre les deux systèmes doit normalement s'appuyer sur les considérations suivantes :
— le système à courant imposé peut protéger uniquement une longueur limitée de canalisation. Cette longueur
est déterminée en tenant compte des facteurs ci-après :
- les limitations pratiques relatives aux emplacements où il est possible d’installer des systèmes à courant
imposé, exemple : les extrémités de la canalisation, les plates-formes intermédiaires, ou les atterrages ;
- la valeur de la résistance d'isolement de la canalisation revêtue par rapport à l'électrolyte à la fin de sa durée
de vie prévisionnelle (voir Annexe C) ;
- la résistance longitudinale de la canalisation (voir Annexe C) ;
— l'absence d'une source d'alimentation externe peut empêcher l'utilisation d’un système à courant imposé ;
— le système par anodes galvaniques ne nécessite aucune opération de réglage ou d'entretien pendant la durée
de vie de la canalisation ;
— le système par anodes galvaniques engendre rarement des problèmes sérieux d'interférence avec les structures
étrangères voisines, alors que le système à courant imposé est susceptible d'engendrer des effets significatifs.
Page 8
EN 12474:2001

4.7 Isolation électrique


Il est possible d'installer une isolation électrique entre une canalisation sous-marine et une autre structure en acier
à laquelle la canalisation est reliée mécaniquement, pour améliorer ou vérifier l'efficacité de la protection contre la
corrosion du système de protection cathodique concerné.
Les cas suivants constituent des configurations pour lesquelles il est possible d'utiliser de tels dispositifs
d'isolation :
— entre la partie installée en mer et la partie installée à terre d'une même canalisation ;
— entre une canalisation sous-marine et la plate-forme d'où part et/ou arrive cette canalisation, à moins que
d'autres contraintes, telles que des règles de sécurité, interdisent l'installation d'un dispositif d'isolation.
Lorsqu’ils sont utilisés, les dispositifs d'isolation doivent être placés au-dessus de l'eau et de la zone d'éclabous-
sures en se conformant à la réglementation en vigueur.

4.8 Continuité électrique


La continuité électrique est généralement assurée entre la canalisation et ses éléments connexes en acier au
moyen de câbles de liaison adaptés.

4.9 Points de mesure


Pour vérifier les performances d'un système de protection cathodique sur une canalisation sous-marine, il est pos-
sible d'installer des câbles et des points de mesure aux deux extrémités de la canalisation, si des contacts directs
ne sont pas possibles.
En ce qui concerne les canalisations sous-marines protégées par un système d'anodes galvaniques, aucun dis-
positif de mesure permanent n'est nécessaire le long de la canalisation, mais les extrémités doivent rester acces-
sibles, soit directement soit au moyen d'un câble de mesure.

4.10 Divers
Au cours de la phase d'étude du système de protection cathodique d'une canalisation sous-marine, il convient de
fournir à toutes les parties concernées par la zone du tracé de la canalisation des informations sur l'installation
envisagée et sur les caractéristiques du système de protection cathodique.
Il convient d'effectuer des enquêtes conjointes pour déterminer les effets du système de protection cathodique
prévu pour la canalisation sur les installations de tiers situées à proximité ou dans la zone environnante de la
future canalisation.

5 Étude d’un système par anodes galvaniques


5.1 Généralités
Un système par anodes galvaniques assure la protection d’une structure en acier en reliant celle-ci à un alliage
plus électronégatif.
Généralement, les anodes galvaniques sont reliées électriquement à la canalisation par soudage.
Un système par anodes galvaniques doit être étudié de manière à garantir que les critères de protection sont res-
pectés sur toute la surface de la canalisation pendant toute sa durée de vie prévisionnelle.
Page 9
EN 12474:2001

5.2 Choix du matériau anodique


Il est possible d'utiliser les types suivants de matériaux anodiques : alliages d’aluminium, de magnésium ou de zinc.
L’alliage choisi doit être un matériau dont on a dans le passé démontré le bon fonctionnement soit grâce à une
expérience acquise sur site dans des conditions similaires, soit grâce à des essais effectués en laboratoire et sur
site dans des conditions simulées équivalentes (voir prEN 12496:1996). Le choix de la composition de l’anode
est essentiel pour obtenir un fonctionnement efficace dans des environnements particuliers. Les articles
suivants 5.2.1 — 5.2.3 ne servent que de recommandation générale.

5.2.1 Anodes en alliage d’aluminium


Les anodes en alliage d'aluminium peuvent être utilisées dans l'eau de mer ou dans le fond marin.
Le rendement électrochimique des alliages à base d'aluminium diminue à température élevée. Certains alliages
peuvent même s'avérer inadaptés lorsqu'ils sont utilisés à des températures élevées.
Le comportement des mêmes alliages d'aluminium peut être altéré lorsque ces alliages sont recouverts de vase,
notamment si le courant débité est de faible intensité.
Certains alliages peuvent subir une corrosion intergranulaire, même à basse température.
Certains alliages contenant du magnésium peuvent être soumis à un effet de vieillissement avec une perte de
leurs propriétés mécaniques.

5.2.2 Anodes en alliage de magnésium


Les anodes en alliage de magnésium peuvent conférer à la canalisation des potentiels très électronégatifs, habituel-
lement situés au-dessous de la limite inférieure du potentiel (ou du critère) de protection et elles présentent en outre un
taux de consommation pratique très élevé ; elles peuvent cependant être utilisées pour des applications spécifiques.

5.2.3 Anodes en alliage de zinc


Les anodes en alliage de zinc peuvent être utilisées dans l'eau de mer ou dans le fond marin.
Il convient de formuler les alliages à base de zinc de manière à minimiser les risques de corrosion intergranulaire.
Les alliages de zinc peuvent voir leur potentiel diminuer à des températures supérieures à 50 °C ; il est donc
déconseillé de les utiliser dans ces conditions, sauf si des essais appropriés ont été réalisés.
Il est possible que les anodes en alliage de zinc subissent, à température élevée, une corrosion intergranulaire et/
ou une réduction de leur rendement.

5.2.4 Performances des anodes


Les propriétés électrochimiques du matériau anodique comprennent :
— leur potentiel par rapport à l'acier protégé, c'est-à-dire la différence entre le potentiel d'anode en circuit fermé
et la limite supérieure du potentiel (ou du critère) de protection de l'acier ;
— l’énergie massique pratique (en ampères heure par kilogramme) ou la consommation massique pratique
(en kilogrammes par ampère par année) ;
— la susceptibilité à la passivation ;
— la susceptibilité à la corrosion intergranulaire.
Les principaux paramètres qui affectent les propriétés électrochimiques des anodes sont les suivants :
— les conditions d'exposition des anodes (immergées dans l'eau de mer ou enfouies dans la vase) ;
— la composition chimique du matériau anodique ;
— la température ;
— la méthode et la procédure de fabrication.
Il convient de documenter les propriétés électrochimiques du matériau anodique ou de les déterminer par des
essais appropriés, approuvés par un organisme indépendant.
Il convient de tenir compte de l'impact des composants métalliques des alliages sur l'environnement.
Page 10
EN 12474:2001

5.3 Forme et dimensions des anodes galvaniques


Les anodes galvaniques des canalisations sous-marines ont une forme caractéristique en demi-coquille ou en
bracelet segmenté, mais il est possible d'envisager d'autres types.
Les anodes en bracelet doivent être munies d'inserts en acier appropriés pour permettre l'assemblage et la fixation
des deux moitiés ou des segments du bracelet autour de la canalisation et pour fournir un support approprié au
matériau anodique.
Il convient de placer les inserts de manière à obtenir le coefficient d’utilisation pris en compte (voir Annexe B).
Il convient de choisir les dimensions des anodes en fonction des paramètres suivants :
— diamètre extérieur de la canalisation ;
— épaisseur du revêtement de protection contre la corrosion ;
— contraintes dues au procédé de fabrication des anodes ;
— adéquation de la technique de pose de la canalisation et des équipements associés ;
— épaisseur du revêtement de lestage, le cas échéant ;
— intensité du courant à débiter et durée de vie nécessaires (voir 5.4).
Pour les canalisations sans revêtement de lestage en béton ou celles munies d'anodes bracelets dont le diamètre
extérieur est supérieur au diamètre extérieur des tubes protégés par un revêtement en béton, il convient de
biseauter les deux extrémités des anodes bracelets pour ramener leur diamètre à celui de la canalisation ou à
celui de la surface externe du revêtement de lestage en béton. L’étendue de la conicité peut toutefois être limitée
par les techniques de fonderie employées.

5.4 Dimensionnement et répartition des anodes galvaniques


Il convient de fonder l'étude du système de protection par anodes galvaniques sur les éléments suivants (voir éga-
lement Annexe B) :
— la quantité totale de matériau anodique doit être suffisante pour protéger la canalisation pendant toute sa durée
de vie prévisionnelle ;
— le courant susceptible d’être débité par les anodes doit être supérieur au courant nécessaire pour protéger la
canalisation pendant sa durée de vie ;
— l'espacement des anodes le long de la canalisation doit permettre une distribution aussi uniforme que possible
sur la surface de la canalisation du courant débité par les anodes ;
— dans le cas de systèmes de canalisations situés à proximité d'autres installations en acier (par exemple des
plates-formes, des structures sous-marines, etc.), il convient de compenser un éventuel soutirage de courant
électrique par ces autres installations par la mise en place d’anodes supplémentaires ;
— à proximité des points d'intersection avec toute autre canalisation précédemment installée, il convient de
vérifier que l'emplacement des anodes des deux canalisations évite toute réduction des niveaux de protection
et/ou toute augmentation du taux de consommation des anodes.

6 Installation des anodes galvaniques

6.1 Montage des anodes sur les tubes


Les anodes galvaniques doivent être montées sur les tubes de manière à empêcher tout glissement pendant la
pose de la canalisation et à maintenir une liaison électrique fiable avec la canalisation.
Il est possible d'utiliser plusieurs méthodes ; les méthodes habituellement employées pour l’assemblage des deux
moitiés des anodes bracelets consistent à fixer les deux moitiés de chaque anode autour du tube, en soudant
ensemble les inserts en acier destinés à l'accouplement des anodes ou en boulonnant ensemble les deux moitiés
des anodes bracelets.
Page 11
EN 12474:2001

6.2 Liaison électrique entre anode bracelet et canalisation en acier


Pour assurer la continuité électrique entre une anode bracelet et la canalisation, il est possible d'utiliser les métho-
des suivantes :
— câbles de cuivre isolés soudés ou brasés aux inserts des anodes et au tube en acier ;
— soudage de raccordement de l'insert directement sur le tube, ou, de préférence, sur une doublante locale préa-
lablement installée sur le tube.
Il est possible de relier le câble de cuivre isolé au tube en acier en utilisant les deux méthodes générales
suivantes : soudage thermique ou brasage.
Il convient de qualifier le procédé de soudage pour s'assurer de la résistance mécanique et de la continuité élec-
trique et pour vérifier que le procédé de soudage n'affecte pas les caractéristiques mécaniques du tube en acier
au carbone manganèse et qu'il n'induit aucun phénomène de fissuration dans la paroi du tube.

6.3 Procédure d'installation


Il convient d'installer les anodes de manière à minimiser tout endommagement significatif du revêtement du tube
au-dessous de l'anode.
Les anodes bracelets doivent être serrées en appliquant une force de compression adéquate autour du tube pour
éviter tout glissement pendant la pose de la canalisation.
Lorsqu'un câble de liaison doit être utilisé, il est nécessaire de relier électriquement chaque anode bracelet au
tube en utilisant au moins deux câbles, et de préférence deux câbles pour chaque moitié d'anode.
On doit installer des câbles de liaison adaptés, de manière à minimiser les risques d'endommagement de ces
câbles.
Il convient de ne procéder à aucun soudage à moins de 150 mm de toute soudure présente sur le tube.
Il convient de réparer correctement le revêtement de protection contre la corrosion aux points de connexion des
câbles sur le tube et aux soudures à recouvrement.
Après l'installation de chaque anode, lorsque la connexion est faite à l’aide de câbles, il convient d'utiliser une
méthode appropriée pour vérifier la résistance électrique entre l'anode et le tube correspondant de manière à
s’assurer qu’il y a une continuité suffisante.
Il convient qu'il n'y ait aucun contact électrique entre une éventuelle armature en acier du revêtement de lestage
en béton et le tube ou l'anode.

6.4 Installation sous l’eau


Il convient que l'installation d'anodes sous l'eau, au moyen de dispositifs de fixation mécaniques ou de raccorde-
ments soudés, ne soit réalisée que dans des cas exceptionnels, comme par exemple lors de la remise en état
d'un système de protection cathodique ou lors de l’utilisation de montages d’anodes éloignées, dans le cas de
canalisations de petit diamètre, par exemple.
Il convient d'effectuer le soudage en atmosphère sèche.
Aucun soudage humide n'est autorisé sur la paroi du tube. Il convient que ce type de soudage ne soit employé
que sur des parties du système de canalisation où les fissures et les défauts susceptibles d'apparaître ne présen-
teraient aucune conséquence dommageable (c'est-à-dire sur une doublante, des inserts ou des supports d’ano-
des déjà présents).
Les dispositifs de fixation mécaniques ne permettent pas d'assurer que les liaisons électriques ainsi réalisées sont
fiables pour les applications de longue durée.
Page 12
EN 12474:2001

7 Étude d’un système à courant imposé

7.1 Généralités
Un système de protection cathodique à courant imposé appliqué à des canalisations sous-marines peut se
composer d'un ou de plusieurs postes de protection cathodique situés à une ou aux deux extrémités de la cana-
lisation ou sur des atterrages ou des structures intermédiaires.
Chaque poste se compose des équipements suivants :
— transformateur(s)-redresseur(s) ou générateur(s) de courant continu ;
— anodes à courant imposé ;
— câbles de liaison et boîtiers de distribution électrique, si nécessaire.
Il convient que le système à courant imposé n'altère en aucune façon l'intégrité d'autres canalisations et/ou struc-
tures présentes dans la même zone (voir article 9).

7.2 Matériaux
Les anodes à courant imposé peuvent être réalisées à partir de matériaux tels que la fonte à haute teneur en sili-
cium, le titane activé avec des oxydes métalliques mixtes, le niobium, le tantale ou le titane platinés ou plaqués
de platine, des alliages de plomb, le graphite, la magnétite ou de l'acier rebuté.
Les caractéristiques de performance des anodes à courant imposé sont données à l’Annexe E.
Les redresseurs peuvent être de type à courant constant, à potentiel contrôlé ou réglables manuellement.
Il convient que les câbles soient munis d'un isolant adapté à l'environnement marin et d'une gaine extérieure pour
assurer une protection adéquate contre les détériorations mécaniques.
Il convient que la liaison électrique entre l'anode et son câble d'alimentation soit étanche et mécaniquement saine.

7.3 Dimensionnement du système à courant imposé


Il convient que le système à courant imposé soit capable de protéger convenablement la canalisation sur toute sa
longueur au moyen d’un nombre déterminé de postes de protection cathodique pourvus de déversoirs éloignés.
Il convient que l’intensité nominale du ou des postes de protection cathodique soit déterminée en utilisant les
équations des courbes d'atténuation de la canalisation (voir Annexe C). Ces équations donnent la variation du
potentiel entre la canalisation et l'électrolyte (milieu environnant) et la variation du courant circulant le long de la
canalisation lorsque le courant est soutiré en un ou plusieurs points de la canalisation et dispersé dans le milieu
au même endroit.
L'utilisation des courbes d'atténuation nécessite d'évaluer la résistance d'isolement de la canalisation au moment
de la plus forte demande en courant, qui peut survenir à la fin de sa durée de vie prévisionnelle c'est-à-dire, lors-
que la valeur de cette résistance est la plus faible en raison de la détérioration du revêtement, ou bien survenir au
moment où la température de fonctionnement est au maximum.
Il est souhaitable que le transformateur-redresseur ait un courant de sortie supérieur d'au moins 25 % au courant
nécessaire pour protéger la canalisation pendant toute sa durée de vie.
Les anodes à courant imposé peuvent être enfouies (parties terrestres) ou posées sur le fond marin.
Il convient que les anodes soient dimensionnées de manière que la résistance électrique du circuit de protection
cathodique soit suffisamment faible par rapport à l'électrolyte pour que, pour des raisons de sécurité, la tension
de sortie du transformateur-redresseur, ne soit pas, au courant maximal débité, supérieure à 50 V.
Le poids total du matériau anodique doit être supérieur au poids du matériau anodique consommé pendant toute
la durée de vie prévisionnelle, pour le courant maximal de sortie du transformateur-redresseur.
Page 13
EN 12474:2001

Dans le cas d'anodes composites inertes (exemple : anodes en titane platiné), la tension de fonctionnement de
l'anode doit être inférieure à la tension de claquage de la pellicule d'oxyde du métal de base de l'anode.
Il convient de choisir la distance minimale entre l'anode et la structure de manière à éviter que le potentiel de pro-
tection de la partie de la canalisation située à proximité de l'anode ne se situe au-delà de la limite inférieure du
potentiel (ou du critère) de protection (voir paragraphe 4.1 et Annexe C).
Il convient que la densité prévisionnelle du courant anodique soit inférieure à la densité de courant maximale
acceptable pour l'anode correspondante telle que déterminée par l’expérience acquise sur le terrain et/ou par des
essais en laboratoire ou telle que recommandée par le fabricant.

8 Installation du système à courant imposé

8.1 Généralités
Il convient que l'installation du système de protection cathodique par courant imposé soit effectuée sous la sur-
veillance d'un spécialiste de la protection cathodique afin de vérifier qu’elle est réalisée conformément aux plans,
aux spécifications et aux procédures applicables.
Tous les travaux d'installation doivent être strictement conformes à tous les codes et règlements nationaux appli-
cables, et à la présente norme.
Avant de procéder à leur installation, il convient de contrôler tous les équipements pour s'assurer qu'ils sont
conformes aux spécifications et qu'ils n'ont subi ni bris, ni détérioration.

8.2 Transformateur-redresseur
Les armoires pour transformateurs-redresseurs doivent être raccordées à un système de mise à la terre ayant une
résistance électrique suffisamment faible pour être conforme aux règlements applicables.

8.3 Anode et câble


Les postes de protection cathodique placés au niveau de l'extrémité terrestre d’une canalisation sont raccordés à
des déversoirs terrestres conventionnels. Les câbles sont enterrés et connectent les transformateurs-redresseurs
d’une part à la canalisation et d'autre part aux déversoirs.
Il est également possible d'installer les anodes et les câbles sur le fond marin à une profondeur d'enfouissement
définie selon les conditions liées à l’environnement, au type de fond marin, au trafic prévu dans cette zone et à la
profondeur de l'eau.
Il convient de prendre des mesures appropriées pour protéger les anodes et les câbles installés sur le fond marin
des détériorations causées par les ancres, les chaluts, les filets, l'action de la houle, etc.
Lorsque les postes de protection cathodique sont installés sur des structures en mer, les anodes peuvent être
placées sur le fond marin, loin de la structure. Il est nécessaire de procéder à des essais et aux interconnexions
appropriés afin de prévenir toute interférence avec la structure.
Les anodes peuvent être installées sur des fondations ou sur des caissons non métalliques assurant une certaine
flottabilité afin de minimiser la possibilité de recouvrement par la vase.
Il convient que les connexions entre les différents conducteurs du circuit anodique soient mécaniquement sûres,
électriquement conductrices et étanches afin d'empêcher la pénétration d'humidité et d'assurer l'isolation électri-
que par rapport au milieu environnant.
En ce qui concerne les connexions entre les câbles électriques et la canalisation, se reporter au paragraphe 6.2.
Après le soudage ou le brasage, il convient de reconditionner correctement le revêtement de protection contre la
corrosion au niveau des parties mises à nu.
Page 14
EN 12474:2001

8.4 Joint isolant


Aucune opération de soudage ne doit être effectuée à proximité des dispositifs isolants, sans un shuntage préa-
lable des joints isolants. Le shunt doit être retiré après le soudage.
En cas d'opérations de soudage à proximité d'un raccord isolant, il est nécessaire de prendre des précautions pour
éviter que la chaleur générée au cours du soudage ne détériore les matériaux isolants.

8.5 Contrôles et essais


Il convient d'effectuer les contrôles et les essais appropriés pour vérifier que l'installation du système de protection
cathodique à courant imposé a été convenablement réalisée (voir article 11).

9 Mise en service des systèmes de protection cathodique


9.1 Généralités
Pour vérifier les performances du système de protection cathodique, il est nécessaire de procéder à des essais
de mise en service après installation.
Il convient de procéder à un contrôle de la protection cathodique sur l'ensemble de la canalisation, dans un délai
de une année après la pose de la canalisation.

9.2 Exigences supplémentaires pour le système par anodes galvaniques


Pour la mise en service du système par anodes galvaniques, il convient que le contrôle couvre la mesure du
potentiel de la canalisation sur l’ensemble de sa longueur. Des mesures indicatives du courant débité par les ano-
des effectuées pendant le contrôle peuvent apporter un complément d’information précieux.
Il convient que le contrôle du potentiel soit effectué par une méthode de mesure en continu le long du tracé de
canalisation.
Une ou plusieurs des techniques de mesure suivantes peuvent être utilisées :
1) électrodes de référence installées :
- sur un engin télécommandé ;
- sur un sous-marin ;
2) électrodes descendues depuis la surface de l'eau.
Il est nécessaire de réaliser des mesures du potentiel unitaire en des points particuliers de la canalisation à des
fins de calibration.
Il convient que la méthode utilisée pour le contrôle de la mesure du potentiel prenne en considération, si néces-
saire, les chutes ohmiques (IR) dans l'espace entre la canalisation et les électrodes de référence.
L’efficacité de la méthode de détection des zones où la protection est, soit insuffisante, soit endommagée, est
fonction de la distance qui sépare le tube de l’électrode de référence.

9.3 Données supplémentaires pour le système à courant imposé


Pour la mise en service d'un système de protection cathodique à courant imposé, il convient d'effectuer les opé-
rations supplémentaires suivantes, en respectant l'ordre indiqué ci-après :
— vérifier le câblage pour s'assurer que la polarité est correcte ;
— mettre sous tension le (les) transformateur(s)-redresseur(s) installé(s) pour alimenter la canalisation en cou-
rant continu ;
— contrôler le potentiel de la canalisation au niveau des points de mesure accessibles, jusqu'à obtention des
valeurs de potentiel requises ;
— au bout d'un mois, vérifier le potentiel de la canalisation et réajuster si nécessaire le réglage du redresseur.
Page 15
EN 12474:2001

10 Maîtrise des courants parasites (générés par des phénomènes d’interférence)


10.1 Mécanisme de corrosion par les courants vagabonds
La corrosion causée par les courants vagabonds sur des canalisations immergées provient de sources étrangères
de courant continu, qui ne sont pas reliées électriquement aux canalisations et qui dispersent du courant dans
l'électrolyte par l'intermédiaire d'une structure métallique située dans la même zone que la canalisation. La cana-
lisation peut recevoir des courants vagabonds tout au long de son tracé. La corrosion est susceptible de se pro-
duire en tout endroit où le courant quitte la canalisation pour retourner vers l'électrolyte.

10.2 Détection des courants vagabonds


Il convient que les membres du personnel de surveillance soient capables d'observer, lors des contrôles du poten-
tiel, les éventuels phénomènes électriques ou physiques susceptibles de révéler la présence d'interférences pro-
venant d'une source voisine.
EXEMPLE :
— variations sur la structure concernée du potentiel de la structure par rapport à l'électrolyte ;
— présence de piqûres localisées dans les parties situées près d'une structure étrangère ou à proximité immédiate de celle-ci ;
— dégradation des revêtements de protection dans une zone localisée.
Dans les parties où l'on soupçonne la présence de courants vagabonds, des mesures appropriées doivent être
faites qui doivent comprendre des mesures dites à intervalles rapprochés, c’est-à-dire des mesures de potentiel
de la structure par rapport à l'électrolyte, effectuées à intervalles rapprochés le long de la canalisation.

10.3 Méthodes générales pour supprimer les effets des phénomènes d’interférence
Dans la mesure où les effets des phénomènes d’interférence sont par essence particuliers, il convient de soumet-
tre la solution proposée à l'approbation de toutes les parties concernées.
Il est possible d'utiliser les méthodes générales suivantes :
— prévention ou limitation de l'entrée d'un courant parasite dans une surface métallique immergée ;
— suppression des effets nuisibles du courant parasite sur une canalisation immergée au moyen d'un conducteur
métallique relié au côté retour (négatif) de la source de courant parasite ;
— protection contre les effets du courant parasite au moyen d'un système de protection cathodique ;
— suppression ou modification de l'emplacement de la source de courant parasite.

10.4 Méthodes spécifiques pour supprimer les effets des phénomènes d’interférence
Les méthodes suivantes peuvent être utilisées seules ou associées. Les méthodes susceptibles d’être utilisées
dépendront de la profondeur de l'eau et de la possibilité d'accéder à la canalisation pour effectuer des essais
appropriés et pour réaliser des liaisons métalliques.

10.4.1 Les méthodes suivantes permettent de prévenir ou de limiter l'entrée de courant parasite :
— réglage des courants de sortie provenant des redresseurs de protection cathodique créant des influences
mutuelles ;
— positionnement approprié des anodes utilisées dans la protection cathodique ;
— soin dans le choix du tracé des canalisations envisagées ;
— application d'un revêtement isolant à haute performance dans les zones critiques afin de réduire la conductivité
des circuits où passent les courants parasites.
Page 16
EN 12474:2001

10.4.2 L'étude et l'installation de liaisons métalliques entre les structures concernées, doivent être faites afin de
ramener le courant parasite depuis la structure influencée jusqu'à la structure perturbatrice et/ou la source de cou-
rant, en respectant les conditions suivantes :
— la mise en place de telles liaisons métalliques peut réduire le niveau du potentiel de protection lorsque la struc-
ture perturbatrice est munie d'une protection cathodique. Il est alors possible qu'une protection cathodique sup-
plémentaire soit nécessaire sur la structure perturbatrice pour compenser cet effet ;
— une telle liaison métallique peut ne pas donner les résultats attendus, dans le cas où la canalisation protégée
cathodiquement est nue ou insuffisamment revêtue et où elle provoque des interférences sur une canalisation
protégée par un revêtement. Une liaison métallique est alors susceptible d'augmenter le courant parasite sur la
structure revêtue. Il est alors possible de réduire les effets des phénomènes d’interférence soit en appliquant
un revêtement sur la canalisation nue soit en installant localement des anodes galvaniques sur la canalisation
revêtue ;
— l’étude d’une ou plusieurs liaisons métalliques entre les canalisations doit prendre en compte l’éventuel dépla-
cement de celles-ci.

10.4.3 Il est possible d'appliquer un courant de protection cathodique à la structure concernée aux endroits où
se produit la sortie de courant parasite. Cette sortie se produit habituellement dans les zones où les canalisations
sont très proches les unes des autres. Il convient alors de prendre les dispositions suivantes :
— il convient de placer les anodes sur la structure affectée à proximité immédiate de la partie d'où ressort le
courant ;
— il est possible d'utiliser des anodes galvaniques ou des anodes à courant imposé.

10.5 Méthodes pour vérifier la suppression des phénomènes d’interférence


Il est possible d'appliquer la méthode suivante pour s’assurer de la suppression des courants parasites :
— rétablissement sur la structure concernée des potentiels de la canalisation par rapport à l'électrolyte, aux valeurs
initiales qui existaient avant la perturbation ; la fiabilité de cette méthode dépend de la réalisation d'un contact
électrique avec la canalisation et du positionnement des électrodes de référence aux endroits appropriés.

10.6 Dispositions constructives pour minimiser les problèmes d'interférence


Il convient de respecter une distance suffisante par rapport à toutes les structures étrangères.
Il convient de prévoir une distance convenable entre les canalisations étrangères et les anodes à courant imposé.
Il convient de poser toutes les nouvelles canalisations de manière à minimiser la détérioration du revêtement et à
éviter la détérioration du revêtement des canalisations existantes.

11 Contrôle et surveillance du système de protection cathodique

11.1 Généralités
Les mesures de potentiels constituent la méthode la plus couramment adoptée pour évaluer l’efficacité de la pro-
tection cathodique sur des canalisations (voir 9.1).
Il est possible d'installer des points permanents de contrôle et de surveillance du système de protection cathodi-
que sur des canalisations sous-marines à des endroits facilement accessibles, tels que les colonnes montantes
(risers) sur les plates-formes ou les atterrages. En général, ils ne sont pas installés sur les parties immergées de
la canalisation.
Des plongeurs peuvent effectuer des mesures de potentiel sur des canalisations sous-marines à des endroits défi-
nis à l'aide de dispositifs adaptés fonctionnant normalement avec une électrode de référence Ag/AgCl/eau de mer.
Page 17
EN 12474:2001

Il convient d'évaluer le niveau de protection d'une canalisation en effectuant une analyse de profil du potentiel le
long du tracé de la canalisation, au moyen d'une procédure appropriée (voir paragraphe 9.1).
Il convient d'étalonner l'électrode de référence sur le site avant et après chaque plongée lors desquelles les mesu-
res de potentiel sont réalisées.
Pendant les mesures, l'électrode de référence doit être placée aussi près que possible de la canalisation.

11.2 Campagnes périodiques de contrôle du potentiel


Il convient d'effectuer une campagne initiale de contrôle du potentiel, juste après la pose de la canalisation sur le
fond marin et, le cas échéant, la mise sous tension du système de protection cathodique par courant imposé. Cette
campagne peut également inclure la mesure du courant débité par des anodes et un examen visuel de la canali-
sation pour vérifier que le revêtement est exempt de toute détérioration et qu’il n’y a aucune présence de débris
ou autres objets susceptibles de compromettre l'efficacité du système de protection cathodique. Si nécessaire, la
campagne peut inclure un examen visuel des anodes pour vérifier leur état d'usure réel.
Il convient de plus de mesurer localement le potentiel sur les parties non enterrées de la canalisation, où le revê-
tement a été endommagé.
Si les potentiels se situent dans des limites acceptables, il n’y a aucune nécessité de procéder à une quelconque
action corrective. Par contre, il convient de prendre rapidement les mesures correctives lorsque les contrôles révè-
lent que la protection n'est plus suffisante.
De telles mesures peuvent inclure :
— la réparation, le remplacement ou le réglage des composants des systèmes de protection cathodique ;
— l’augmentation de la capacité du système de protection cathodique, soit par l’installation d'anodes galvaniques
supplémentaires soit par des systèmes supplémentaires à courant imposé ;
— l’enlèvement des débris et la suppression de tout contact avec des structures étrangères en acier.
Une fois qu'un niveau approprié de protection a été confirmé par la campagne initiale réalisée sur la canalisation,
les contrôles périodiques successifs peuvent, dans une large mesure, être concentrés sur des parties bien déter-
minées, telles qu'une section présentant un revêtement endommagé ou une zone soumise à des contraintes
d'environnement sévères et/ou là où s’appliquent des règles de sécurité très strictes.
Il convient que la fréquence et l’étendue des contrôles périodiques du potentiel soient définies en fonction des
résultats obtenus lors des contrôles précédents. En ce qui concerne les colonnes montantes (risers), il convient
d'effectuer un examen visuel annuel associé à des mesures de potentiels.
Des contrôles périodiques effectués à des intervalles supérieurs à un an peuvent s'avérer suffisants pour des
canalisations bien protégées.

12 Sécurité

12.1 Introduction
Le présent article traite des risques engendrés par les systèmes de protection cathodique pour la sécurité des
membres du personnel de plongée pendant leurs interventions sous-marines.
Les aspects liés à la sécurité ne font pas partie du domaine d'application du présent document. Il convient de se
référer aux règlements officiels appropriés (voir Annexe D).
Les dangers énumérés ci-après constituent les principaux risques susceptibles d'être engendrés par les systèmes
de protection cathodique (généralement circonscrits aux seuls systèmes par courant imposé) : obstruction physi-
que, choc électrique, dégagement de gaz nocifs.
Page 18
EN 12474:2001

12.2 Obstruction physique


Le risque majeur lié à la présence d’anodes provient du fait que l’ombilical ou la ligne de survie du plongeur peu-
vent s'emmêler autour des anodes ou des supports d’anodes.
Par conséquent, il convient d'étudier des anodes et des supports d'anodes qui excluent toute arête et angle vifs,
ainsi que tout assemblage présentant des parties en saillie.

12.3 Choc électrique


Les plongeurs risquent de subir un choc électrique en cas de problème sur le système de protection cathodique
à courant imposé ou lors d’un contact direct involontaire avec l’élément actif de l’anode.
Lors d’opérations de plongée ne se rapportant pas directement au système de protection cathodique, et lors de
toute plongée de contrôle effectuée à proximité d’anodes à courant imposé, il est nécessaire de couper l’alimen-
tation en courant continu des anodes. Cependant, une plongée de contrôle du système de protection cathodique
peut être effectuée, sans mettre hors tension le système à courant imposé, à condition que tous les règlements
et consignes de sécurité appropriés soient appliqués (voir Annexe D).

12.4 Dégagement de gaz


12.4.1 Dégagement d'hydrogène
La polarisation de la structure à des potentiels plus négatifs que – 0,80 V, mesurés par rapport à une électrode
de référence Ag/AgCl/eau de mer peut provoquer un dégagement d'hydrogène à la surface de l’acier. Dans les
zones confinées, où l'hydrogène peut s'accumuler, ce dégagement-ci peut engendrer un risque d'explosion. Pour
éliminer ce risque, il convient de prendre les mesures suivantes :
— toutes les études doivent prévoir un système adéquat d'évacuation des gaz destiné à empêcher l'accumulation
d'hydrogène ;
— le potentiel de la structure par rapport à l'électrolyte doit être maintenu à des valeurs moins négatives que la
valeur limite à laquelle le dégagement d'hydrogène reste non significatif. Cela peut être obtenu en s'assurant
qu'une distance minimale est maintenue entre la structure et les anodes à courant imposé ;
— l'installation d'anodes en alliage de magnésium est déconseillée dans des endroits où l'hydrogène risque de
s'accumuler.

12.4.2 Dégagement de chlore


Des réactions électrochimiques à la surface des anodes à courant imposé en eau de mer entraînent un dégage-
ment de chlore gazeux, fortement toxique et corrosif.
Si ce gaz peut s’accumuler dans des zones confinées, il peut présenter un danger pour le personnel et pour les
équipements.
Pour éliminer ce risque, tous les systèmes doivent être étudiés de manière à empêcher l'accumulation de gaz.

13 Documentation

13.1 Généralités
Il convient de conserver et de mettre à jour, lorsque nécessaire, les documents et rapports de mesures suivants,
pendant toute la durée de vie d'une canalisation sous-marine.
Page 19
EN 12474:2001

13.2 Étude et installation


Il convient que le rapport d'étude du système de protection cathodique comprenne les critères, les paramètres et
les données retenus pour l'étude ainsi que les notes de calcul.
En outre, il convient que les informations suivantes y figurent également :
a) pour les systèmes par anodes galvaniques :
- spécifications, plans et fiches techniques concernant la fabrication des anodes, et résultats relatifs aux
essais électrochimiques ;
- spécifications, plans et fiches techniques concernant l'installation des anodes galvaniques ;
- méthode de fixation des anodes galvaniques ;
b) pour les systèmes à courant imposé :
- plan d'implantation des postes de protection cathodique, y compris l'emplacement des points de mesure ;
- spécifications et fiches techniques relatives à tous les équipements nécessaires, à savoir : le transformateur-
redresseur, les anodes à courant imposé et leurs supports, les câbles électriques et leurs dispositifs de pro-
tection, les points de mesure, etc. ;
- consignes d'installation du système de protection cathodique ;
- consignes pour le démarrage et les essais de mise en service ;
c) les documents conformes à la réalisation dont il convient qu’ils précisent toute modification par rapport aux
documents d'étude ;
d) les instructions d'utilisation et d'entretien ainsi que les recommandations relatives à chaque composant et à
l'ensemble du système de protection cathodique.

13.3 Mise en service et surveillance


Il convient que les documents relatifs à la mise en service contiennent les résultats de la campagne initiale de
contrôle de la protection cathodique effectuée après l'installation de la canalisation sous-marine et après la mise
sous tension des alimentations du système à courant imposé. Ce contrôle est nécessaire pour vérifier l'efficacité
du système de protection cathodique et son aptitude à protéger la canalisation comme il était prévu.
Il convient que figurent parmi les résultats du contrôle le profil du potentiel de la canalisation par rapport à l'élec-
trolyte le long de la canalisation, les valeurs des courants débités par les anodes galvaniques ainsi que les valeurs
du courant et de la tension de sortie du transformateur-redresseur pour les systèmes à courant imposé.
Il convient également que les documents relatifs à la mise en service comprennent les résultats des essais et les
détails de toute action corrective effectuée pour supprimer ou atténuer les courants parasites.
Page 20
EN 12474:2001

Annexe A
(informative)
Recommandations relatives au courant nécessaire
pour la protection cathodique des canalisations
et des colonnes montantes (risers)

Init numérotation des tableaux d’annexe [A]!!!


Init numérotation des figures d’annexe [A]!!!
Init numérotation des équations d’annexe [A]!!!

En l'absence de toute autre expérience documentée, il est possible d’utiliser les valeurs données dans les
tableaux suivants.
Pour l’étude de la protection d'une canalisation sous-marine en acier, le choix de la densité de courant
nécessaire (i) est effectué en respectant les deux temps ci-après :
— déterminer la densité de courant nécessaire pour l'acier nu (i0) en milliampères par mètres carrés ;
— définir le taux de dégradation du revêtement (p) ;
où :
Densité du courant pour l'acier revêtu ( i )
p = ----------------------------------------------------------------------------------------------------------
Densité du courant pour l'acier nu ( i 0 )

Les Tableaux A.1, A.2 et A.3 donnent respectivement des valeurs usuelles des densités de courant nécessaires
pour l'acier nu exposé à l'eau de mer, des densités de courant pour l'acier nu enfoui dans les sédiments du fond
marin et des taux de dégradation du revêtement.

Tableau A.1 — Densités de courant pour l’étude de la protection cathodique


de l'acier nu exposé à l'eau de mer à température ambiante

Densité de courant
(mA/m2)

Valeur
Zones géographiques Valeur initiale Valeur de maintien
de repolarisation

Mer du Nord (secteur nord) :


— au-dessus de 62 °N 220 100 130
— de 55 °N à 62 °N 180 90 120

Mer du Nord (secteur sud) au-dessous de 55 °N 150 90 100


Ouest Grande Bretagne — Ouest Irlande — Pays-Bas

Golfe arabo-persique, Inde, Australie, Brésil, 130 70 90


Afrique de l'Ouest

Mer Méditerranée, Mer Adriatique, Golfe du Mexique, 110 60 80


Indonésie

Il convient d'adapter les valeurs indiquées au Tableau A.1, si nécessaire, pour prendre en considération la varia-
tion de la teneur en oxygène en eau de mer en fonction de la profondeur.
Page 21
EN 12474:2001

Tableau A.2 — Densité de courant pour l’étude de la protection cathodique


de l'acier nu enfoui dans les sédiments du fond marin à température ambiante

Densité de courant
(mA/m2)

Valeur
Zones géographiques Valeur initiale Valeur de maintien
de repolarisation

Toutes les zones géographiques 25 20 20

Pour les surfaces chaudes en acier, il convient d’augmenter les valeurs ci-dessus de 1 mA/m2 pour chaque degré
Celsius au-dessus de 25 °C. Pour les températures en-dessous de 25 °C la valeur à adopter est celle correspon-
dant à la température ambiante.
Les densités de courant de calcul indiquées au Tableau A.1 et au Tableau A.2 sont également applicables à la
protection cathodique de l'acier inoxydable nu, aussi bien austénitique que austéno-ferritique.
Compte tenu du nombre important de facteurs susceptibles d'affecter la dégradation du revêtement, il convient de
considérer les valeurs indiquées au Tableau A.3 comme des valeurs uniquement indicatives et prudentes. Pour
un projet donné de canalisation, il convient de choisir des valeurs pour l’étude de la protection cathodique en se
basant sur une documentation avec des références appropriées ou sur des informations recueillies sur le terrain
lors de projets similaires.

Tableau A.3 — Taux de dégradation du revêtement pour une durée de vie de 30 ans

Taux de dégradation
du revêtement
Système de revêtement
Moyen Repolarisation

— Système polyéthylène trois couches, ou 2à5 5 à 10


— Système polypropylène trois couches
— Système à une couche de résine époxy appliquée par fusion associée
à un revêtement isolant
Tous recouverts d'un revêtement de lestage en béton

Revêtement brai de houille ou bitume recouvert d’un revêtement béton 4à6 6 à 12


de lestage

Système trois couches (polyéthylène ou polypropylène), sans revêtement 4à6 6 à 12


de lestage en béton

Résine époxy appliquée par fusion, ou résine époxy liquide ou polyuréthane, 5 à 20 20 à 40


sans revêtement de lestage en béton

Les valeurs indiquées au Tableau A.3 se rapportent aussi bien aux conditions d'exposition à l'eau de mer qu’aux
conditions d'enfouissement dans les sédiments marins. Ces valeurs sont fortement affectées par la qualité du
système de revêtement appliqué, du revêtement des joints sur chantier et de la méthode d'installation de la
canalisation.
Pour des durées de vie supérieures à 30 ans, les taux indicatifs annuels d'accroissement de la dégradation sont
applicables à tous les systèmes de revêtement mentionnés ci-dessus :
• 0,2 % pour le taux moyen de dégradation du revêtement ;
• 0,4 % pour le taux final de dégradation du revêtement.
Page 22
EN 12474:2001

Annexe B
(normative)
Calculs de dimensionnement des anodes
Init numérotation des tableaux d’annexe [B]!!!
Init numérotation des figures d’annexe [B]!!!
Init numérotation des équations d’annexe [B]!!!

B.1 Durée de vie des anodes galvaniques


La durée de vie des anodes L est déterminée à l'aide de la relation suivante :
w⋅u
L = --------------
E ⋅ lm

où :
L est la durée de vie effective de l'anode, en années ;
w est la masse nette des anodes, en kilogrammes ;
u est le coefficient d'utilisation. Il correspond à la proportion de matériau anodique susceptible d’être
consommé avant que l’anode ne cesse de fournir le débit de courant nécessaire. La forme de l’anode
influera sur le coefficient d’utilisation qui peut se situer entre 0,70 et 0,95. Le coefficient d’utilisation usuel
des anodes bracelets est de 0,80 ;
E est le taux de consommation de l'anode, en kilogrammes par ampère par an ;
Im est le courant (moyen) débité par l’anode pendant toute sa durée de vie, en ampères (correspondant à la
valeur de maintien de la densité de courant sur la structure).

B.2 Courant débité par les anodes


Le courant débité par les anodes est donné par la loi d'Ohm :

l = ∆V ⁄ R1

où :
∆V est la tension de protection = potentiel de l'anode à circuit fermé – potentiel de l'acier sous protection,
en volts ;
R1 est la résistance du circuit (généralement considérée égale à la résistance de l'anode), en ohms.
La formule suivante de Mc Coy sert habituellement à calculer la résistance des anodes bracelets :

R a = 0,315q
------------------
A
où :
A est la surface de l'anode en contact direct avec l’électrolyte, en mètres carrés ;
q est la résistivité du milieu environnant, en ohms.mètres.
Page 23
EN 12474:2001

Annexe C
(informative)
Courbes d'atténuation

Init numérotation des tableaux d’annexe [C]!!!


Init numérotation des figures d’annexe [C]!!!
Init numérotation des équations d’annexe [C]!!!

La méthode des courbes d'atténuation peut servir de méthode de contrôle du caractère approprié de la répartition
des anodes une fois le système de protection cathodique calculé par la méthode classique, c’est-à-dire en utilisant
les données des annexes A et B.
Cette méthode repose sur les formules des courbes d'atténuation qui donnent la variation du potentiel de la cana-
lisation par rapport à l'électrolyte et le courant circulant en chaque point de la canalisation, lorsque le courant est
soutiré à partir d'un ou de plusieurs points de la canalisation et dispersé dans l'électrolyte.
Dans le cas général d'une section uniforme de canalisation :

Eo, lo Ex, lx EL, lL

Point Extrémité
de soutirage de la canalisation

Les équations des courbes d’atténuation sont :


Ex = Eocoshax – RkIosinhax Eo = Excoshax + RkIosinhax
ou

Eo Ex
I x = I o coshax – ------ sinhax I o = I x coshax + ------ sinhax
Rk Rk
Page 24
EN 12474:2001

Dans le cas d’une ligne uniforme finie qui se termine par un dispositif d’isolation de sorte que IL = 0 ou qui a plu-
sieurs points de soutirage espacés par des intervalles de 2L que l'on peut considérer comme plusieurs lignes
finies dont les extrémités sont au point médian électrique, c'est-à-dire au point où le courant est nul, les équations
des courbes d’atténuation deviennent :
cosha ( L – x )
E x = E o ---------------------------------
coshaL

sinha ( L – x )
I x = I o -------------------------------
sinhaL
où :
x est la distance du point x au point de soutirage, en mètres ;
L est la longueur du tronçon de canalisation, en mètres ;
Rk est la résistance caractéristique du tronçon de canalisation, en ohms :
Rk = R1 × R t

Rl est la résistance linéaire longitudinale du tronçon de canalisation, en ohms par mètre :


Rl = q ⁄ S

Rt est la résistance d’isolement ou résistance transversale d’une longueur unitaire, du tronçon de cana-
lisation, en ohms.mètres :
Ro
R t = -----------
-
π⋅D
Ro est la résistance d'isolement entre la canalisation et l'électrolyte par unité de surface, en ohms.mètres
carrés ;
q est la résistance spécifique de l'acier, en ohms.mètres ;
D est le diamètre extérieur de la canalisation, en mètres ;
S est la section de la paroi de la canalisation, en mètres carrés ;
R1
a = ------- est la constante d'atténuation du tronçon de canalisation, en mètres-1 ;
Rt
Eo est le potentiel de la canalisation par rapport à l’électrolyte au point de soutirage, en volts ;
Ex est le potentiel de la canalisation par rapport à l’électrolyte au point x, en volts ;
EL est le potentiel de la canalisation par rapport à l’électrolyte à l’extrémité de la canalisation, en volts ;
Io est l'intensité du courant au point de soutirage, en ampères ;
Ix est l'intensité du courant au point x, en ampères ;
IL est l'intensité du courant à l’extrémité de la canalisation, en ampères.

Pour l’étude, une valeur de résistance d'isolement Ro est choisie en tenant compte des principaux facteurs
suivants :
— type de revêtement ;
— milieu (eau de mer ou sédiments marins) auquel la canalisation est exposée ;
— durée de vie prévisionnelle de la canalisation (eu égard à la réduction de la résistance d’isolement du revête-
ment avec le temps) ;
— méthode de pose de la canalisation (eu égard à ses répercussions sur l’endommagement du revêtement).
NOTE La résistance unitaire d’isolement entre la canalisation et l’électrolyte, Ro, (souvent désignée par le terme inverse :
conductance du revêtement) est essentielle pour une utilisation appropriée des calculs d’atténuation.

On ne dispose pas de beaucoup de valeurs mesurées pour les canalisations sous-marines et il est nécessaire de s’appuyer
sur des hypothèses sérieuses dans l’utilisation de ces méthodes de calcul.
Page 25
EN 12474:2001

Annexe D
(informative)
Consignes de sécurité pour les systèmes à courant imposé

Init numérotation des tableaux d’annexe [D]!!!


Init numérotation des figures d’annexe [D]!!!
Init numérotation des équations d’annexe [D]!!!

Toute réglementation officielle en vigueur doit être appliquée.


Les informations générales ci-dessous doivent être prises en compte.
À moins que le transformateur-redresseur ne soit un transformateur à double isolation, il convient de l’équiper de
dispositifs de protection qui agissent en cas de défaillance entre l’entrée en courant alternatif (c.a.) dans le trans-
formateur et la sortie en courant continu (c.c.) du redresseur, sauf si le transformateur-abaisseur est de type à
double isolation.
Certaines caractéristiques électriques types des anodes à courant imposé sont données en Annexe E.
En fonction du courant maximal débité par une anode, il est possible de calculer le gradient de potentiel résultant
dans l’eau environnante en utilisant la conductivité de l’eau de mer, qui à son tour peut être utilisée pour estimer
le courant susceptible de passer dans le corps des plongeurs, en se plaçant dans le cas le plus défavorable.
Les courbes CEI/TR2 60479-1, CEI/TR 60479-2, CEI/TS 60479-3 (voir bibliographie) donnent la relation entre la
durée de choc et le courant admissible traversant le corps humain.
En considérant comme acceptable dans le cas le plus défavorable un courant de sécurité (susceptible de traverser
le corps) de 40 mA, le gradient de potentiel maximal de sécurité sans dispositif d’arrêt d’urgence de l’alimentation
en courant continu sera de 30 V maximum pour une tension nominale de 24 V.
Cette valeur s’applique à des plongeurs susceptibles de s’approcher des anodes à courant imposé, en étant
revêtus d’une combinaison en caoutchouc intégrale comprenant des gants en caoutchouc.
Dans ce cas, on considère que la résistance du corps est de 750 Ω si la tension reste inférieure à 50 V
(500 Ω pour des tensions supérieures).
Les distances de sécurité dans l’eau entre le plongeur et l’anode, pour des chutes de tension inférieures à 30 V
dépendent du rapport entre le courant débité (Ia) et le courant de sécurité (Ib) (susceptible de traverser le corps
humain).
Si les plongeurs ne sont pas concernés par la protection cathodique ou qui ne maîtrisent pas cette technologie
(tels que ceux chargés du nettoyage et de l’élimination des salissures marines), il est recommandé de mettre le
système de courant imposé hors tension pendant la plongée.
Si des plongeurs sont impliqués dans le contrôle de la protection cathodique, il est nécessaire de maintenir des
distances de sécurité entre ceux-ci et les anodes à courant imposé qui sont en service ;
Pour exécuter l’examen visuel détaillé des anodes à courant imposé, il convient de couper l’alimentation en cou-
rant continu des anodes.
Page 26
EN 12474:2001

Annexe E
(informative)
Caractéristiques électrochimiques types des anodes
à courant imposé couramment utilisées

Init numérotation des tableaux d’annexe [E]!!!


Init numérotation des figures d’annexe [E]!!!
Init numérotation des équations d’annexe [E]!!!

Tableau E.1

Taux Densité
Tension maximale
de consommation de courant maximale
Matériaux anodiques
(g/A an) (A/m2) (V)

Titane platiné 0,004 à 0,0012 a) 500 à 3000 8 b)

Niobium platiné 0,004 à 0,0012 a) 500 à 3000 50

Tantale platiné 0,004 à 0,0012 a) 500 à 3000 100

Oxydes de métaux mixtes sur titane 0,0006 à 0,006 400 à 1000 8 b)

Plomb à l’argent c) 25 à 100 250 à 300 24

Ferro-silicium au chrome 250 à 500 10 à 30 50

a) La durée de vie de la pellicule de platine peut être affectée par la résistivité de l’électrolyte, le taux de
consommation augmentant avec la résistivité. La durée de vie de la pellicule de platine peut être affectée également
par le taux et la fréquence de l’ondulation présente dans l’alimentation en courant continu. Il convient d’éviter les
fréquences d’ondulation inférieures à 100 Hz.
b) Dans l’eau de mer, le film d’oxyde de titane peut claquer si la tension mesurée à l’anode par rapport à une
électrode de référence Ag/AgCl/eau de mer excède 8 V. Il est possible d’utiliser des tensions supérieures avec des
anodes entièrement recouvertes de platine ou dans des environnements moins salés.
c) Il est possible d’améliorer la formation du film de PbO2 en utilisant des aiguilles de platine dans l’alliage plomb
argent.
Page 27
EN 12474:2001

Bibliographie

[1] Det Norske Veritas, RP B401 (1993). Cathodic Protection Design.


[2] NACE. RP0675-88, Control of External Corrosion on Offshore Steel Pipelines.
[3] BS 7361-1:1991, Protection cathodique — Code de bonne pratique pour les applications terrestres et
maritimes.
[4] THE MARINE TECHNOLOGY DIRECTORATE LTD, Publication 90/102. Design and Operation Guidance
on Cathodic Protection of Offshore Structures, Subsea Installations and Pipelines.
[5] Bureau Veritas RP NR 423 DTO R00, Corrosion Protection of steel offshore units and installations.
[6] CEI/TR 260479-1 (1994-09), Effets du courant sur l’homme et les animaux domestiques — Partie 1 : Aspects
généraux.
[7] CEI/TR 60479-2 (1987-03), Effets du courant passant par le corps humain — Partie 2 : Aspects particuliers.
[8] CEI/TS 60479-3 (1998-09), Effets du courant sur l’homme et les animaux domestiques — Partie 3 : Effets
de courants passant le corps d’animaux domestiques.

Vous aimerez peut-être aussi