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Concepts

Nadia Bensaad Redjel


UBMA
La composition urbaine

Il est généralement admis que la composition urbaine est une


idée qui puise ses sources dans la mise en perspective des
espaces bâtis avec ceux non bâtis de la ville ;
l’observation par les diverses vues font le centre de
cette pensée par la forme ; au même chef que la
perspective des espaces intérieurs d’une forme
architecturale, l’équilibre des masses que promet
cette mise en perspective, met en rapport les masses
entre elles et avec l’œil de l’observateur. C’est une rupture
certaine dans l’histoire de l’urbanisme et celle de la ville, mais aussi par
rapport à d’autres acceptions de l’espace urbain.
On pourra citer dans ce courant de pensée les travaux et les réflexions de la perspective menés
avec les suggestions de « ville idéale » d’Alberti et les effets qui en sont observés dans la
peinture de Francesca :
Décor urbain et cadre de scènes de vie composent ensemble l’image
aboutie des formes urbaines, une forme d’instantané mis en
perspective, mesures et proportions à l’appui.
Cité idéale : Éléments d’histoire

Avec la Renaissance se développe une ample réflexion


sur la cité idéale, qui fait de la ville, en tant que telle, un
objet de l’art. Inauguré par le traité d’Alberti De re
aedificatoria, écrit entre 1444 et 1472 et publié en 1485,
ce courant s’intéresse avant tout à l’architecture civile,
considérant la cité, à la fois ville et société, comme une
totalité organique dans laquelle « les proportions
doivent régner sur les parties, afin qu’elles aient
l’apparence d’un corps entier et parfait et non celle de
membres disjoints et inachevés ». L’un des premiers
projets de cité est celui qu’élabore Filarete, de 1457 à
1464, pour son protecteur Francesco Sforza. Au tournant
du XVe et du XVIe siècle, Léonard de Vinci imagine des
formes d’urbanisme novatrices, qui traduisent un souci
d’ordre et d’hygiène.
Palmanova dans la région autonome du Frioul-Vénétie, nord-est d’Italie.

Aujourd’hui classée monument national


de Vénétie XXe S, ensuite patrimoine
mondial, Unesco, 2017.
La cité idéale de Palmanova a été bâtie à
la fin XVIe S. dessinée et ensuite réalisée
en forme d’étoile à huit pointes, cette cité
fait la fierté historique du Frioul. Ses
traits de caractère les plus marquants
restent sa forme exceptionnelle et sa
fortification militaire, fruit du travail
collectif d’ingénieurs militaires et
d’architectes.
Se vérifieront ici, le respects et l’application des règles de la perspective frontale
La Cité idéale dit aussi « panneau d'Urbino » pour le
différencier de peintures similaires, est une œuvre conservée
et exposée peinture sur bois réalisée entre 1480 et 1490 par
un ou plusieurs auteurs inconnus ou architectes
Avenue Moulay-Youssef, FES
espace séparant médina et ville nouvelle.
À partir du Plan de Fès-nouvelle, confectionné par Henri Prost, vers 1915 : [Archives de l’IFA, Fonds Lyautey]

Ordonnances architecturales : la volonté publique Le long des voies, autour des places

Un service des Beaux-arts est créé et il marque depuis son ambition d’imposer un style original différent des
pastiches arabo-andalous qui se répandent à la même époque dans les territoires de la France coloniale.

Les villes sont organisées selon un principe regroupant les principaux édifices publics (poste, palais de justice,
gare, écoles, services municipaux, etc.) le long des artères principales ou autour de places administratives,
soumises à ordonnance architecturale.

Ces rassemblements qui visent à faciliter les démarches administratives de la population sont pour permettre
la possibilité de compositions architecturales remarquables.
Rabat, vue aérienne de l’avenue Dar-el-Makhzen, vers 1940

Plan de L’avenue Dar-el-Makhzen


Ordonnance architecturale de la place Lyautey :
Éléments d’une dialectique entre le tout et le fragment
Les pouvoirs publics étudient l’ordonnance architecturale à imposer sur la plus
grande avenue de Rabat, où seront regroupés les principaux services publics.

Dès 1912, le Maroc consacre une législation particulière qui permet d’organiser les
conditions des nouvelles créations et réalisations urbaines. Lyautey fut précurseur à ce
sujet.
Le Maréchal Lyautey, premier résident général entre 1912 et 1925 est pour beaucoup
dans ce qu’on pourra désigner d’« urbanisme expérimental », théorisé et pratiqué par
Henri Prost (Architecte-urbaniste) et Albert Laprade (Architecte Beaux-Arts)

Le dessin de cette ordonnance architecturale, confiée au service des Beaux-arts qui


travaille avec le concours du service spécial d’Architecture.

Ces services produisent des façades types inspirées des édifices déjà construits le
long de cette voie, en particulier l’hôtel des postes. Ces propositions ne sont pas
tranchées. Elles visent uniquement à orienter le travail des architectes appelés à
construire sur cette avenue.

L’impératif fixé par l’administration est alors plutôt d’unifier le bâti en mettant «en
rapport de volume et d’aspect des bâtiments divers ».
Place Lyautey 1930, proposition L’Urbaine
Entre avenue de France (aujourd'hui avenue Hassan II) et de
la place Lyautey (devenue place de Florence)

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