Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Ces 255 00 interventions ont majoritairement porté, comme on le voit sur le tableau ci-
dessous, sur la lutte contre le travail illégal, la prévention des chutes de hauteur, et la
crise sanitaire liée à la Covid-19 :
Plus de la moitié des interventions (69%) ont concerné en 2021 des entreprises de
moins de 50 salariés, appartenant aux secteurs de la construction (27%), de l'industrie
(13%) et du commerce (12%). Sur les 55 106 enquêtes réalisées (59% des interventions
ayant lieu sur site),13 200 concernent des accidents du travail et 28 000 des
interventions liées à la demande de licenciement de salariés protégés.
Pour le premier semestre 2022, les chiffres montrent une décroissance des
interventions liées à la crise sanitaire et une montée en puissance de la nouvelle
politique "précarité". Il s'agit de contrôler le respect des droits fondamentaux des
travailleurs en CDD et à temps partiel, afin de combattre le recours abusif aux contrats
précaires, notamment les contrats de moins de 30 jours. Une politique menée
parallèlement, souligne Pierre Ramain, au nouveau bonus malus des cotisations
patronales d'assurance chômage.
A titre d'exemple, la DGT cite le cas d'une pénalité financière de 16 858€ infligée à une
société de 403 salariés pour défaut d'accord ou de décision unilatérale sur des mesures
correctrices suite à une note inférieure à 75 points pour l'index de l'égalité femmes-
hommes.
Au sujet de l'index F/H, l'administration indique avoir procédé à 681 mises en demeure
en 2021, suivies dans 79% des cas d'une régularisation. Néanmoins, au premier
semestre 2022, il reste toujours 11% d'entreprises qui ne respectent pas la règle
d'augmentation salariale des femmes de retour de congé maternité. Et l'administration
ne communique pas le montant total des pénalités imposées aux entreprises en raison
de l'inégalité F/H.
Les demandes de renseignements
Par ailleurs, l'inspection a traité en 2021 plus de 575 000 demandes de renseignements
en droit du travail, dont 72% par téléphone (3), le code du travail numérique, lancé en
janvier 2020, totalisant 14 millions de consultation. La consultation physique des agents
est en nette baisse par rapport à 2019, comme on le voit sur le tableau ci-dessous.
L'inspection serait-elle difficilement disponible aux demandes de rendez-vous ? Avec la
crise sanitaire, les salariés se sont habitués à utiliser téléphone et courriel pour saisir
l'inspection, analyse-t-on à la DGT.
Ajoutons pour finir que la DGT n'entend pas commenter la décision de la justice
administrative annulant la sanction visant l'inspecteur du travail Anthony Smith. "Il va
pouvoir retourner travailler dans la Marne en janvier", se borne-t-on à dire quai Javel...
(1) La DGT a du mal à recruter pour remplacer les départs, admet Pierre Ramain, qui
évoque le manque d'attractivité des concours de la fonction publique mais aussi
l'absence de concours en 2020 du fait de la crise sanitaire. L'administration incite les
fonctionnaires à devenir inspecteurs via une voie spécifique qui comprend une
formation moins longue : une cinquantaine de postes devraient ainsi être pourvus en
2022.
(2) Les objectifs prioritaires définies dans le plan national d'action (PNA) de 2020 à 2022
concernent le contrôle des règles encadrant le détachement des travailleurs, la lutte
contre le travail illégal, l'égalité professionnelle femmes-hommes, la santé au travail
avec, entre autres, le risque amiante, les chutes, les établissements type Seveso, des
priorités auxquelles se sont ajoutées la prévention du risque de Covid-19 et la lutte
contre la fraude à l'activité partielle.
Bernard Domergue