Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Le terme effectif est d’un emploi délicat, car il recouvre des réalités différentes. L’effectif
se compose des salariés liés à l’employeur par un contrat de travail, quels qu’en soient la
forme, la durée, le caractère permanent ou à temps partiel, même si l’exécution du contrat est
suspendue. Aussi est-il nécessaire de compléter le terme effectif d’un ou de plusieurs
qualificatifs permettant de le définir. Il est également nécessaire de préciser le moment de la
mesure de l’effectif et la période concernée. Enfin, pour déterminer certains seuils légaux
d’effectifs, des travailleurs non liés par un contrat de travail peuvent être pris en compte.
L’effectif se compose, en premier lieu, des salariés de l’entreprise sous contrats à durée
indéterminée en cours, à temps plein, les travailleurs handicapés, les travailleurs à domicile.
Les salariés à temps partiel sont pris en compte au prorata de leur temps de travail. Les
salariés sous contrat à durée déterminée, les travailleurs intérimaires, les travailleurs
intermittents et les salariés mis à la disposition de l’entreprise par une entreprise extérieure
sont pris en compte au prorata de leur temps de présence dans l’entreprise au cours des
douze mois précédents. Toutefois, ces salariés sont exclus du décompte lorsqu’ils remplacent
un salarié déjà pris en compte.
L’effectif inscrit regroupe, quelle que soit la nature du contrat de travail, tous les salariés
inscrits au registre du personnel. Ce registre unique obligatoire mentionne les entrées et
1
GRH G3 ECO 2018-2019
sorties du personnel, engagements, licenciements, démissions, expirations des contrats à durée
déterminée. Il concerne tous les salariés y compris les intérimaires. Il contient pour chaque
personne les noms, prénoms, nationalité, date de naissance, sexe, emploi et qualification,
dates d’entrée et de sortie, éventuellement autorisations d’embauchage et nature du contrat:
apprenti, contrat à durée déterminée, temps partiel, etc. Il est nécessaire de distinguer l’effectif
inscrit instantané saisi a un instant donné et l’effectif inscrit moyen calculé pour une certaine
période.
L’effectif permanent se compose des salariés titulaires d’un contrat de travail à durée
indéterminée, inscrits à l’effectif pendant toute l’année considérée.
L’effectif fiscal regroupe tous ceux qui ont figuré peu ou prou à l’effectif et qui, de ce fait, ont
perçu de l’entreprise une rémunération au titre de l’exercice.
2.1.2. La structure
La pyramide des âges du personnel peut être fournie de façon plus ou moins détaillée
selon la finesse des classes d’âge retenues. Elle peut être fournie pour l’effectif global ou pour
chaque sexe, chaque catégorie socioprofessionnelle, etc.
22
GRH G3 ECO 2018-2019
départs (restauration rapide, grande distribution, cabinets d’audit) qui présentent cette
forme.
L’ « os » est caractérisé par deux classes d’âge importantes, les jeunes et les seniors,
et peu de 30-50 ans
le « cylindre », correspondant à des recrutements réguliers. Il présente de nombreux
avantages pour la gestion dynamique des effectifs.
L’analyse d’une pyramide des âges présente un grand intérêt. En effet, l’âge a un impact
important sur les comportements professionnels et la pyramide des âges permet également
d’établir des projections dans le temps.
La répartition par genre présente, elle aussi, une utilité certaine. Les lois récentes ont
renforcé l’importance de la réglementation relative au travail féminin et à l’égalité
professionnelle entre les femmes et les hommes notamment en matière salariale. L’évolution
du taux de féminisation par catégorie et de la mixité des effectifs cadres sont particulièrement
suivis.
Cette pyramide présente d’autant plus d’intérêt que l’ancienneté influe non seulement
sur le comportement professionnel du salarié mais aussi sur son statut dans l’entreprise et sur
ses aspirations. La pyramide des anciennetés reflète les fluctuations de la politique de
recrutement passée.
23
GRH G3 ECO 2018-2019
5°. La structure de qualification
Elle est une caractéristique essentielle de l’entreprise. Dans le bilan social deux structures
de qualification sont données. Une structure détaillée en 3 OU postes au minimum et une
structure de qualification détaillée en 5 ou 6 postes. Les structures font ressortir le poids de
l’encadrement (% des cadres) et celui des emplois non qualifiés. Le taux d’encadrement
L’analyse passe par le croisement des caractéristiques: structure de qualification par sexe et
par âge, par exemple.
Les causes de départs de l’entreprise sont multiples. La grille d’information du bilan social
retient les catégories suivantes : démissions, licenciements pour cause économique (dont
départs en retraite ou préretraite), licenciements pour d’autres causes, fin de contrats à durée
24
GRH G3 ECO 2018-2019
déterminée, départs au cours de la période d’essai, mutations d’un établissement à un autre,
départs volontaires en retraite et pré- retraite, décès. À partir des informations disponibles
dans le bilan social de l’entreprise pour trois ans, il est possible de suivre diverses évolutions
de l’effectif’ et de sa composition.
Cet indicateur ne tient pas compte de la nature du contrat (durée déterminée ou indéterminée).
Il présente les limites d’un indicateur instantané à la différence de l’indicateur suivant.
démissions (4)
effectif moyen
Cet indicateur, suivi pour chaque catégorie de salarié, évalue la fidélisation.
26
GRH G3 ECO 2018-2019
Qualification + 7 8 9
= 4 5 6
- 1 2 3
- = + Effectif
• Les situations 3, 6 et 9, marquées par des sureffectifs, font supporter à l’entreprise les
surcoûts d’un sureffectif, alourdissent le ratio frais de personnel/valeur ajoutée et mettent en
péril la survie de l’entreprise.
• Les situations 7, 8 et 9, caractérisées par une sur-qualification du personnel par rapport aux
postes occupés, présentent deux risques: surcoûts liés à la rémunération de qualifications plus
élevées que nécessaires; insatisfaction des salariés qui n’utilisent pas leurs qualifications et
risquent de perdre leurs compétences non utilisées.
Les entreprises qui sont dans l’une de ces situations sont particulièrement vulnérables.
27
GRH G3 ECO 2018-2019
2° Le diagnostic immédiat
Pour situer une entreprise dans le graphique précédent, il faut évaluer sa position sur les
deux axes, ce qui n’est pas toujours évident et implique des jugements et donc des normes et
référentiels.
• Les normes de productivité permettent de situer l’entreprise sur l’axe quantitatif. Il faut
disposer d’indicateurs fiables et d’éléments de comparaison pertinents aux niveaux national et
international.
• Le jugement porté sur le niveau de qualification implique une connaissance suffisante des
compétences disponibles que possèdent les titulaires des emplois et des compétences que ces
emplois requièrent. La structure des qualifications réalisée à partir des grilles en vigueur dans
l’entreprise donne une première indication. L’existence d’une carte des emplois et de
descriptions de postes actualisées est nécessaire.
3° La recherche de l’équilibre
La gestion à court terme de l’emploi a pour objectif d’assurer l’adéquation régulière entre
les besoins de l’entreprise et la population au travail. En cas d’insuffisance ponctuelle, les
conséquences sont coûteuses: dégradation de la qualité, perte de production, perte de ventes,
etc. L’excédent ponctuel est également une source de coût avec des frais du personnel
excessifs. L’insuffisance et excédent sont plus ou moins prévisibles: les phénomènes
saisonniers sont connus à l’avance, mais, dans l’environnement économique cahoteux et
chaotique, les variations d’activité sont fortes et peu prévisibles.
La gestion à court terme de l’emploi doit répondre à trois situations fréquentes : les variations
saisonnières d’activité; les pointes d’activité les baisses d’activité.
La gestion à court terme de l’emploi est indissociable de la gestion des temps. La flexibilité
peut prendre la forme de flexibilité quantitative externe (FQE) ou de flexibilité quantitative
28
GRH G3 ECO 2018-2019
interne (FQI). La FQE privilégie la variation du niveau d’emploi par le recours notamment
aux emplois précaires (TT, CDD). La FQI repose, elle, sur la variation du nombre d’heures à
emploi constant grâce au recours aux heures supplémentaires, à l’annualisation ou au
chômage partiel, par exemple.
Dans les secteurs d’activité où la demande connaît des variations saisonnières, la régulation
peut parfois être assurée par les fluctuations des stocks. Cependant, les stocks créent des
risques (en cas de ventes moindres ou différentes) et des coûts (financer les valeurs
d’exploitation). De plus, certains secteurs ont une activité saisonnière dépendant de leurs
approvisionnements (agroalimentaire, par exemple). Dans d’autres cas, il faut produire pour
répondre à une demande non stockable (hôtellerie).
a. L’annualisation
29
GRH G3 ECO 2018-2019
semaines de 40 heures). Ces salariés ont un contrat à durée indéterminée et une rémunération
lissée sur 12 mois.
Les entreprises utilisent également les heures supplémentaires. Constituent des heures
supplémentaires (HS) toutes les heures de travail effectuées en sus de la durée légale
hebdomadaire ou de la durée considérée comme équivalente, à l’exclusion des heures de
récupération. Le salarié ne peut refuser d’accomplir les heures supplémentaires que
l’employeur décide de faire effectuer. Un contingent d’heures supplémentaires est prévu.
Seules les heures supplémentaires effectuées au-delà de ce contingent sont soumises à
autorisation de l’inspection du travail.
Les heures supplémentaires donnent lieu à une majoration de salaire. Elles ouvrent droit, sous
certaines conditions, à un repos compensatoire.
Lorsque l’activité connaît des variations saisonnières, le recours à des contrats à durée
déterminée (CDD) ou à des travailleurs temporaires est possible. Dans le cas de CDD
saisonnier, il n’y a pas de prime de fin de contrat.
Lorsque l’entreprise doit faire face à un surcroît temporaire d’activité, elle recourt
généralement à l’un des quatre moyens suivants :
- les heures supplémentaires et complémentaires;
- les contrats à durée déterminée;
- le travail temporaire;
- la sous-traitance.
Les possibilités d’utilisation et le coût des heures supplémentaires ont été évoqués ci-dessus.
30
GRH G3 ECO 2018-2019
Les heures complémentaires (heures effectuées par un salarié à temps partiel au-delà de la
durée du travail stipulée dans son contrat) ne sont pas soumises à l’autorisation mais sont
contenues dans des contraintes, strictes.
Lorsque la visibilité est réduite et qu’une baisse d’activité est envisageable, l’entreprise
choisit de substituer au paiement d’HS un repos en période de basse activité.
D’autres moyens de faire face au surcroît d’activité existent. Il s’git de recourir soit au travail
temporaire, soit au contrat à durée déterminée.
c. Autres mesures
Parmi les autres mesures envisageables, les entreprises étudient les possibilités de :
Face a une réduction jugée passagère de la demande, l’entreprise, une fois épuisé le recours au
stockage, est conduite à étudier les possibilités de réduire sa production. Le catalogue des
mesures envisagées est, en général, le suivant :
l’arrêt des heures supplémentaires
le report des recrutements
le non-renouvellement des CDD
le non-renouvellement des TT
la replanification des congés et des actions de formation
le chômage partiel;
l’octroi de jours de repos à récupérer;
le rapatriement de la sous-traitance.
31
GRH G3 ECO 2018-2019
a. Les premières mesures
Les mesures prises seront d’autant moins difficiles que l’entreprise dispose de volants de
sécurité. Ceux-ci sont apportés par les heures supplémentaires, les CDD, le TT, la sous-
traitance, notamment. Si l’entreprise a sous-dimensionné sa main-d’œuvre normale et recouru
abondamment aux moyens précédents, la réduction d’activité peut être menée en douceur.
Le risque existe de voir prendre des mesures, dont l’impact dépasse le court terme, pour
répondre à des variations conjoncturelles (arrêt du recrutement, réduction de l’emploi
permanent), qui se révèlent dangereuses en cas de reprise de l’activité.
Parmi les premières mesures, il faut mentionner les incitations destinées à faire prendre les
congés plus tôt, l’avancement d’actions de formation, l’octroi de « ponts » à récupérer, par
exemple.
b. Le chômage partiel
Le chômage partiel constitue un outil adopté d’ajustement. Le recours au chômage partiel
réduit le coût de la main-d’œuvre non utilisée pour l’entreprise.
La gestion à moyen terme de l’emploi favorise une gestion à court terme harmonieuse. Elle
doit être menée avec rigueur à partir des informations disponibles, tant sur la population
actuelle que sur les perspectives d’emploi. Elle s’inscrit dans une logique de compétence pour
permettre d’étudier et de mettre en œuvre très tôt les actions adéquates.
Comparaisons
Politique d’emploi
L’impact du développement du travail à temps partiel doit être également anticipé et chiffré
en termes de diminution de l’équivalent temps plein.
La prise en compte des hypothèses et des choix relatifs aux départs et aux promotions fournit
une projection à cinq ans de l’effectif actuel par catégorie et permet de chiffrer la population
disponible.
33
GRH G3 ECO 2018-2019
5°. Les comparaisons
La comparaison établie entre les besoins de l’entreprise à cinq ans et le personnel dont elle
disposera alors en dehors de tout recrutement nouveau fait apparaître des écarts. Ces écarts
peuvent être négatifs ou positifs : un écart négatif implique un besoin de personnel
supplémentaire dans les catégories concernées. Cet écart peut être comblé par une
modification de la politique de promotion dans certains cas ou par la mise en œuvre d’un plan
de recrutement. Un écart positif signifie un sureffectif. Cet écart implique des mesures de
licenciement ou la révision de la politique de promotion et de reconversion, voire le réexamen
des projets de développement de manière à accroître certains besoins.
Les actions correctives envisageables sont nombreuses. Le choix dépend des orientations
retenues.
L’entreprise doit être en mesure d’assurer une perspective de carrière à l’ensemble de ses
collaborateurs. Il est important de juger de la cohérence des prévisions de besoins avec les
évolutions possibles des personnes présentes dans la firme et de celles que l’on décide
d’embaucher. La rentabilité et le climat social de l’entreprise peuvent souffrir de décisions
prises à trop courte vue.
La mise sous forme de modèle, plus ou moins automatisé, de gestion prévisionnelle permet,
d’une part, d’étudier les conséquences à long terme de très nombreux choix effectués avant de
prendre les décisions. D’autre part, ces modèles permettent de réagir très rapidement dans un
monde qui est en évolution constante.
34
GRH G3 ECO 2018-2019
Il faut ensuite définir:
- les besoins; la prévision des besoins à long terme implique une - vision stratégique et
un observatoire des métiers et des compétences et se révèle très délicate
- les lois d’évolution portent sur la survie et l’évolution des carrières;
- les possibilités de recrutement.
Ces plans font la synthèse des actions à appliquer pour assurer dans de bonnes conditions
l’adéquation qualitative et quantitative â long terme
35
GRH G3 ECO 2018-2019