que des détails de 75 microns. La valeur du rapport eau/poudre
conditionne la stabilité dimensionnelle du matériau et influence la résistance à la compression et la déformation permanente du matériau final [14] . Les modificateurs chimiques [14] sont d’un emploi délicat donc à déconseiller, mais il est possible de modifier la température de l’eau. Une diminution de 5 ◦ C permet d’allonger le temps de prise d’environ 30 secondes. L’alginate reste un matériau compressif [14] . L’empreinte obte- nue n’est pas mucostatique et n’est pas exacte au niveau de la ligne de réflexion muqueuse. Les indications seront limitées à certains Figure 9. Un plateau pour empreinte au plâtre. patients du groupe II, ceux ayant des réflexes nauséeux impor- tants, ou refusant l’empreinte au plâtre et aux patients manquant de salive. Le respect des positions opératoires classiques sera de rigueur Dans le cas des patients du groupe II, l’alginate est le matériau et l’empreinte mandibulaire sera la première réalisée. Le patient de choix dont on peut modifier à la fois la vitesse de gélification et est en position assise, la tête dans le prolongement du corps, la la viscosité en modifiant la température de l’eau. L’alginate choisi mandibule horizontale [3] . sera à prise normale (type II) et de bonne qualité (classe A ou B). La rigidité reste un critère primordial dans le choix du porte- Empreintes au plâtre [9, 11, 15, 16] empreinte. Le plâtre utilisé comme matériau d’empreinte chez les édentés L’adhérence au porte-empreinte reste un problème majeur : il complets correspond au type 1 de la norme ISO. Ces plâtres, à peut être intéressant de combiner la rétention mécanique (per- prédominance !, présentent des propriétés mécaniques faibles. Le forations du porte-empreinte) à un adhésif en spray. Éviter les plâtre doit se briser en produisant une fracture nette et pouvant adhésifs qui se déposent au pinceau pour des risques de contami- être facilement reconstitué [14] . nation croisées. Matériel pour prendre une empreinte au plâtre. Bol en Les portions d’alginate non soutenues par le porte-empreinte caoutchouc et spatule à plâtre, plâtre pour empreinte, haricot, seront notoirement fausses. Il est donc essentiel de personnaliser compas, porte-empreinte du commerce plein (Fig. 9). le porte-empreinte chaque fois que cela s’avère nécessaire. Méthode de prise d’empreinte au plâtre. Pour terminer, insistons encore sur la très mauvaise stabilité Choix du porte-empreinte. Il est primordial dans la réussite de dimensionnelle des alginates qui nécessitent une coulée dans les l’empreinte. 20 minutes de l’empreinte suivant un protocole rigoureux. Ces porte-empreintes Cerpac® sont pleins avec un manche en Des techniques particulières peuvent être choisies pour des baïonnette qui n’interfère pas avec les organes parafonctionnels situations cliniques particulières de crêtes particulièrement résor- tels que les lèvres et les joues. bées. Une fois choisi, il est essayé en bouche. Au maxillaire, le porte- Silicones. La technique de Ludwigs met en œuvre des sili- empreinte doit englober les tubérosités et les fossettes palatines. À cones de différentes viscosités en plusieurs temps opératoires au la mandibule, il doit englober la frange sublinguale, les trigones. cours d’un protocole très précis. Elle est particulièrement indiquée Bien que plus difficile, on commence toujours par l’empreinte dans les cas de résorption importante et dans les groupes III pour mandibulaire car n’entraîne pas de réflexe nauséeux, cela permet lesquels la résorption est particulièrement critique et qui nécessite de mettre le patient en confiance. un refoulement des tissus [12, 14] . Préparation du matériau et enduction dans les zones difficiles d’accès. Ce sont des macromolécules comportant une chaîne silicée. Le plâtre doit être préparé selon des critères précis, légèrement Le produit de base est le silane. Les silanes peuvent présenter, plus épais pour une empreinte à la mandibule afin de compenser outre des radicaux organiques silicés, des radicaux réactifs (chlore, l’afflux salivaire. brome, iode, esters, éthers). En s’hydratant, ils donnent lieu à la Le plâtre sera versé en pluie fine dans 40 cm3 d’eau, dont la formation de silanols qui polymérisent spontanément par déshy- température ne doit pas dépasser 18 ◦ C. Le rapport eau/poudre dratation en polysiloxanes. Les substances à empreinte sont des sera élevé et atteindra 0,5 voire 0,6. Ces proportions doivent être mélanges d’huiles de silicone de viscosité moyenne, dans laquelle respectées car l’augmentation de la quantité d’eau dégrade les on introduit des charges minérales siliceuses et des pigments colo- propriétés mécaniques du plâtre et favorise l’expansion [14] . rés. Ces matériaux sont hydrophobes par nature. Cette base est Après imbibition, une spatulation lente et courte (5 secondes) ensuite réticulée lors de la prise d’empreinte par : interviendra afin d’homogénéiser la bouillie sans accélérer sa • condensation : au moyen d’un dérivé tétrafonctionnel. C’est le prise. Cette bouillie sera crémeuse d’aspect. silicone de première génération ; Pour les empreintes globales mucostatiques, il est possible de • addition : au moyen d’un autre silicone présentant des retarder le début de la prise en diminuant la durée et la vitesse de groupements vinyliques. Ce sont des silicones de deuxième spatulation ou en incorporant quelques gouttes d’alcool à 60◦ à la génération [7] . bouillie plâtrée. Le malaxage sera de courte durée afin de garder L’empreinte primaire est faite avec un silicone de haute vis- la fluidité du matériau. cosité, permettant la déflexion de l’environnement périphérique Le porte-empreinte sera garni sans excès d’une couche de plâtre souvent envahissant. Les bords sont ensuite corrigés avec un (Fig. 10). silicone fluide, donnant une empreinte primaire anatomofonc- Du plâtre est apporté à la spatule ou avec un abaisse-langue tionnelle. (Fig. 11) ou encore avec une grosse seringue (Fig. 12) au niveau En vertu de leur temps de travail limité et de leur caractère des zones difficiles à obtenir et importantes pour la stabilité de hydrophobe [7, 12] , ils ne nous paraissent pas adaptés à la prothèse la prothèse : les zones rétromolaires, paratubérositaires, les volets adjointe en dehors de cette technique particulière. Cependant, linguaux, les fonds de vestibules, les palais lorsqu’ils sont particu- les silicones dits par condensation peuvent avoir certaines indica- lièrement ogivaux, etc. Le contour le plus harmonieux des lèvres tions lorsqu’on fait varier la quantité de catalyseur afin d’allonger doit être recherché. Il s’agit de récupérer l’ensemble de l’espace le temps de travail et le temps de prise. prothétique exploitable pour augmenter la stabilisation de la pro- thèse mandibulaire posée sur une crête souvent très résorbée [17] . Empreinte à la mandibule [18] : l’induction du plâtre au niveau Techniques d’empreintes des volets linguaux est effectuée en réclinant la langue à l’aide La conception et la réalisation de l’empreinte maxillaire d’une spatule ou d’un abaisse-langue. La zone de réflexion vesti- ne doivent pas systématiquement être reprises au niveau de bulaire est ensuite garnie. Le porte-empreinte est chargé en plâtre, l’empreinte mandibulaire. Les caractères anatomiques sont très sans excès. Il est inséré en bouche, en commençant par intro- différents, induisant des solutions prothétiques qui peuvent être duire un côté puis l’autre. Cette insertion se fait avec un miroir de différentes. bouche. La langue est tirée et la bouche à moitié fermée.