Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Platon dans son ouvrage le sophiste, nous présente le philosophe comme un pèlerin de
la vérité et comme un éclaireur. Les sophistes quant à eux, se réclament également
philosophe ; à travers leur discours éloquent, ils attirent vers eux pas mal de citoyen. Pour
Platon, le philosophe est un homme libre qui se conduit parfaitement dans la cité ; quant au
sophiste il est un faussaire, il passe du temps à tromper des pauvres citoyen par le biais des
discours, en plus il marchande son savoir. Ainsi notre ouvrage pose le problème de la nature
du philosophe. Ceci étant, qu’est-ce qui caractérise un philosophe ? Cependant pourquoi
Platon affirme-t-il que les sophistes ne sont pas des philosophes ? Pour répondre à ces
questions nous allons tout d’abord donner l’origine de la naissance du mouvement
sophistique ; ainsi que la définition du sophiste selon Platon, ensuite présenter le principe de
l’Etre et du non Etre et enfin ressortir la portée de cet ouvrage.
I- GENERALITES
1- Vie de Platon
Platon de son vrai nom Aristoclès, « est né à Athènes vers 427 avant Jésus-Christ. »1
Il était d’une descendance Aristocratique et tout au long de sa vie il a appris à honorer les
dieux et, à observer les rites de la religion comme cela se faisait dans toute bonne maison
Athénienne. Il avait vingt ans lorsqu’il rencontra Socrate en 407 et il se mit donc à l’école de
ce sage homme qui l’apprit la philosophie. Il fit ces études auprès de Socrate jusqu'à l’âge de
vingt-huit ans. Platon envisageait faire de la politique comme son cousin Critias et son oncle
charmide malheureusement, la condamnation injuste et la mort de son maitre Socrate le
découragea. Après cette mort, il connaitra une longue période mouvementée dans sa vie et
pour cela, il ira se réfugier à Mégar avec tous ses disciples quelques années plus tard, il
reviendra à Athènes puis participera à la guerre de Corinthe. Platon fonde une école
l’académie à l’âge de quarante ans et il enseigna beaucoup d’élèves. Platon meurt en 347 sans
laisser ni femme ni enfant.
1
Verger A et Huisman D., Histoire des philosophes, Fernand Nathan, Paris, 1966, p. 22.
1- Contexte de rédaction
Définir le sophiste, c’est se prémunir contre les pièges qu’il nous tend, en comprenant
tout ce qui le sépare de l’’authentique philosophe. C’est donc, en creux, le statut du penseur et
ami de la sagesse qui est en jeu, la possibilité même que l’exercice de sa parole ne se
confonde pas avec un vain bavardage. C’est donc, dans l’optique de donner une définition
capable de saisir le véritable noyau de la sophistique que Platon à travers cet ouvrage, se
servira d’une succession de dichotomies (dialectique), pour nous donner six définitions
distinctes les unes des autres, mais qui se rejoignent toutes, c’est-à-dire qui sont
complémentaires.
D’abord, « le sophiste est pris comme un chasseur intéressé par les jeunes gens riches
en vue d’un gain.»6 En d’autres termes, il ne vise que des personnes hautement qualifiées (de
bonnes réputations et très riches) susceptibles de lui procurer un salaire grâce à l’apparence de
son éducation. Il peut encore être perçu comme « un trafiquant de connaissances. »7 En
effet, 8contrairement au philosophe qui se doit d’éclairer les hommes, tâche exercée
gratuitement, le sophiste lui, en plus de prodiguer de faux savoirs se permet de revendiquer
une somme quelconque en fonction des connaissances et raisonnements qu’il diffuse. Ensuite,
Platon ne marque pas de différence entre la deuxième et la troisième définition, car pour lui
trafiquant de connaissances et commerçant de connaissances ne sont qu’une même activité.
1- Le non-être
En outre, on ne pourrait dire qu'ils mentent, puisque le faux étant le non-être, ils ne
pourraient rien dire de faux. Pour dire que les sophistes mentent, il faut donc qu'ils puissent se
justifier avec le principe du non-être, étant donné que le non être pour eux c’est ce qui n’est
ou encore ce qui est faux, ils donneront alors un sens à leurs mensonges. Il faut pouvoir dire
que ce qui n'existe pas existe, et que ce qui existe n'existe pas, ce qui conduira Platon à
dire « Le non-être n’est pas ce qui n’existe pas, mais ce qui est différent de l’être. »9 Nous
comprenons alors que le non-être n’est pas le contraire de l’être, contrairement à ce que
soutenait Parménide. Il y a du non-être en tant que les genres participent de l’être mais se
distinguent de lui.
2- L’être
9
Platon, Le Sophiste, Flammarion, Paris, 1993, p. 21.
Les philosophes sur la définition de l’être. Cette critique amène à un résultat
surprenant, c’est l’impossibilité de définir l’être en soi, en dehors de toute autre chose.
Lorsque les ioniens cherchent à définir l’être, ils le définissent les uns comme multiple et les
autres comme un, mais il lui donne ainsi des déterminations qui ne lui conviennent pas en tant
Pour résoudre la question de l’être, Platon fait une révision critique des opinions. En quel sens
d’abord, l’être des ioniens est-il couple de termes (dualiste) ? S’il n’est ni l’un ni l’autre, en
particulier il n’y a donc, non plus deux termes, mais trois ; s’il est l’un et l’autre à la fois, il
n’y a plus deux termes, mais un. En quel sens, à son tour, Parménide pose-t-il l’être comme
un ? C’est dans la mesure où ce dernier existe dans sa totalité ; c’est donc dire qu’il est
immuable, éternel (243e-245e). Ainsi, Platon restitue l’opposition entre les partisans du
devenir qui suivent Héraclite dans sa vision, et les partisans de la forme, qui veulent articuler
correctement l’être.
Le Sophiste, œuvre philosophique de Platon, bien qu’étant écrite à une époque très
ancienne et différente de la notre, continue à influencer le commun des mortels de nos jours
par la pertinence de sa consistance. Dans son ouvrage, l’auteur met en exergue l’attitude que
le philosophe doit adopter face au non-être c'est-à-dire au faux. Ainsi, l’apport de cette œuvre
philosophique peut être situé à deux niveaux : d’abord dans la vie du séminariste futur prêtre
et ensuite dans la philosophie.
Le contenu de Le Sophiste nous est proposé comme un moyen, qui nous permet de
mener une vie de renoncement au faux, et un attachement à la vérité comme le recommande
l’Evangile. Platon démontre que le sophiste vit du faux. D’autre part, le Christ nous dit : « ce
n’est pas ce qui entre dans la bouche qui souille l’homme, mais ce qui sort de sa bouche,
voilà ce qui souille l’homme.»10 La philosophie de Platon à travers « Le Sophiste » notamment
sa rhétorique, se propose donc à nous comme un instrument nous permettant de perfectionner
notre langage. Car, le prêtre se doit d’être un bon parleur pour mieux convaincre son
auditoire. Mais, son langage doit rester celui d’un homme juste et intègre qui ne masque pas
10
Mt 11, 10
la vérité ; qui ne taille pas le message à transmettre au bon plaisir de son auditoire. Par
ailleurs, Platon par cet ouvrage fait naître en nous le sens de l’essentiel. Dans le temps si court
que la vie nous accorde, nous ne devons pas nous perdre, ni dans des séries sans fin, ni dans
des impasses. Ainsi, Le Sophiste nous enseigne à tenir ferme et à éviter la dispersion.
Par ailleurs, Parménide dans son enseignement dit que le non-être n’est pas.
Autrement dit, il n’y a aucune possibilité de dire faux ; ce que Platon va donc réfutée en
démontrant la possibilité de l’existence de l’erreur et dire par la suite que la sophistique est
une discipline trompeuse dont le langage repose sur le faux car il dit : « elle énonce ce qui est
comme n’étant pas ou ce qui n’est pas comme étant, voilà ce qui constitue la fausseté dans le
discours et dans la pensée.»13
11
Karl Jaspers, Les grands philosophes de Platon à Saint Augustin, Plon, Paris, 1989, p. 147.
12
Idem.
13
Ibid., p.149.
CONCLUSION
Au demeurant à travers l’ouvrage le sophiste, Platon nous a permis d’avoir une claire
vision sur la notion du sophiste. En effet, il était question pour nous, de lever l’équivoque qui
selon la pensée de Platon existait entre le sophiste et le philosophe, et partant de l’être et du
non-être. Pour y parvenir, nous nous sommes donné la peine de présenter les généralités,
définitions et contexte de rédaction de l’ouvrage, suivit de la naissance du mouvement
sophistique ; pour enfin en dégager l’intérêt pour la société et pour nous futurs prêtres. Par
ailleurs, tandis que Platon reconnaît l’existence du non-être, les sophistes le réfutent. Nous
pensons que Le Sophiste a clôturé le débat sur la polémique du sophiste et du philosophe et
semble avoir donné lieu à un nouveau débat entre l’être et le non-être, duquel nous retenons
que le sophiste à partir de discours faux appartient à l’obscurité du non-être, tandis que le
philosophe lui s’assimile à la lumière de l’être.
BIBLIOGRAPHIE