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1.

COURS DE COMPTABILITÉ
BANCAIRE

Plan du Cours
Chapitre Introductif : Principes de la comptabilité bancaire en zone CEMAC

I- Les principes

II- Les règles

III- L’enregistrement des opérations

VI- L’organisation comptable

V- le plan des comptes

Première Partie : La comptabilité des opérations bancaires et usuelles des moyens de paiement

Chapitre I : les opérations de caisse

I- Organisation et fonctionnement des caisses

II- Les opérations de versement

III- Les opérations de retrait

IV- Les versements pour achat de produits et services

V- Les opérations inter-caisses de la banque centrale

Chapitre II- Les opérations de compensation

I- Organisation et principe de la compensation

1- La compensation Aller

2- La compensation retour

3- Les écritures de la chambre de compensation

II- Pratique de la Télé compensation

III- Gestion des opérations de compensation

Chapitre III- Les opérations du portefeuille local

I- Les remises de chèques à l’encaissement

II- Le traitement des effets de commerce


III- La remise à l’encaissement des effets

IV- L’escompte des effets de commerce

Chapitre IV : Les opérations de virement, de certifications de chèques et de services divers

I- Les opérations de virement

1- les virements sur place (compte à compte)

2- Les virements inter-agences

3- Les virements interbancaires

4- les mises à disposition (MAD)

II- Certification des chèques et émission des chèques banques

III- Traitement comptable des opérations de services et produits bancaires spécifiques

Deuxième Partie : Les opérations de dépôt clientèle

Chapitre I : Les comptes à régime spécial

I- Les bons de caisse

II- Les certificats de dépôts

III- les comptes et plans d’épargne logement

IV- Les plans d’épargne retraite


V- Comptabilisation

Chapitre II – La gestion des dépôts à terme et des comptes d’épargne

I- les dépôts à terme

II- Les comptes d’épargne

Troisième partie : Les opérations de crédit

Chapitre I- les crédits par caisse

I- Processus d’octroi du crédit

II- Comptabilisation et mise en place du crédit ou déblocage du crédit

Chapitre II- La vie du crédit

I- Gestion du crédit avec différé des intérêts

II- Gestion du crédit sans incidence de paiement

III- Gestion du crédit avec retard dans le remboursement

IV- Gestion des impayés du crédit

V- Les créances en souffrance : Les dotations aux provisions

VI- Les créances en souffrance : Les reprises sur provisions

CHAPITRE INTRODUCTIF : LES PRINCIPES DE LA COMPTABILITÉ BANCAIRE EN


ZONE CEMAC

L’activité bancaire est une activité à risque, au même titre que celle des sociétés
d’assurance. A ce titre, un plan comptable spécifique a été élaboré pour permettre aux banques
de mieux gérer leur activité, d’apprécier et de mesurer les risques encourus à chaque étape de leur
vie.

Les établissements de crédit (EDC) à l’instar de l’ensemble des sociétés commerciales


se doivent de respecter certains principes généraux ou certaines règles visant à atteindre leurs
objectifs parfois transcrits dans la loi comptable. Ces principes constituent des points de repère
permanent pour définir les orientations en matière de méthodes applicables.
Dans le cas où un EDC décide sous le contrôle des commissaires aux comptes (CAC) de déroger
à certains de ces principes, il doit en faire explicitement mention dans l’information destinée aux
tiers.

I. Les principes
Ils sont essentiellement au nombre de trois (03) :

- La prudence ;
- La régularité ;
- La sincérité.

1. Le principe de prudence
En vue d’éviter de détruire le patrimoine futur de l’établissement de crédit, une appréciation
raisonnable des faits doit prévaloir pour la tenue des comptes. Il en résulte notamment qu’une
charge doit être comptabilisée dès lors qu’elle est probable. Un produit ne doit l’être que s’il est
certain (c'est-à-dire encaissé). De même, les plus-values ne doivent être comptabilisées que si
elles ont été perçues. Les moins-values, même latentes, doivent donner lieu à une constitution de
provision.

2. Le principe de régularité
Ce principe indique que les comptes doivent être établis conformément aux règles et procédures
en vigueur.

3. Le principe de sincérité
Nous retenons dans ce principe que les règles et procédures doivent être établies de bonne foi. À
cet égard, il doit être tenu compte des événements postérieurs à la date de clôture s’ils sont de
nature à altérer la valeur patrimoniale de la société. Il serait en effet trompeur de présenter des
comptes dont on sait à la fin, c'est-à-dire à la date de publication, qu’ils ne reflètent plus la réalité
du patrimoine de l’établissement bancaire.

II. Les règles


En plus des principes généraux, des règles plus précises ont été élaborées et concernent un certain
nombre d’hypothèses implicitement adoptées par les EDC. On peut en distinguer six (06) :

1. La continuité de l’exploitation
Les comptes sont établis en considérant que les EDC vont poursuivre leur exploitation. Les
conséquences portent donc sur la valorisation des actifs et du passif, car celle-ci obéit à des règles
très différentes si l’on se place dans l’hypothèse des liquidations.
2. La transparence des méthodes
Sauf exception dûment justifiée, les comptes doivent être servis et publiés selon des méthodes
constantes. Lorsqu’un choix est ouvert par la réglementation, l’option exercée par l’EDC a un
caractère définitif.

3. La spécialisation des exercices


Dans la zone CEMAC, les comptes sont clôturés au 31 décembre de chaque année. Les produits
et les charges doivent être rattachés à l’exercice au cours duquel ils ont été générés, sauf exception
prévue par les textes. En conséquence, les intérêts provenant des créances en souffrance ne doivent
être portés en produits qu’au moment de leur perception effective.

4. Le coût historique
Les biens acquis par les EDC sont enregistrés à leur coût d’acquisition. Il en est de même des prêts
d’argent qui représentent la principale partie de l’actif des EDC1.

5. La non compensation
Aucune compensation ne doit être opérée entre les postes comptables d’actif et de passif, ou entre
les charges et les produits.

Échappent à ce principe, les comptes de la clientèle sous réserve de l’identité du titulaire ainsi que
les provisions pour dépréciation des comptes d’actif.

6. L’intangibilité du bilan
Le bilan d’ouverture d’un exercice doit strictement correspondre au bilan de clôture de l’exercice
précédent. La comptabilité doit en effet refléter de manière continue l’activité de l’EDC de
manière à permettre des comparaisons d’une période à l’autre. Un bilan d’ouverture différent du
bilan de clôture précédent signifierait que des opérations ont été réalisées sans être traitées dans
les comptes (dissimulation).

III. L’enregistrement des opérations


Les opérations doivent être comptabilisées le même jour qu’elles ont été ordonnées. Les assujettis
doivent veiller à ce que la clôture d’une journée comptable n’autorise pas l’enregistrement des
écritures a postériori. Seul le recours exceptionnel aux journées complémentaires (travaux de fin
d’exercice) devrait permettre la comptabilisation des opérations qui n’ont pu l’être à bonne date.

IV. L’organisation comptable


Le plan comptable des EDC revers un caractère obligatoire.

1
Sujet de réflexion : La dépréciation d’actif sous le coup de la confusion des normes comptables (Cf
cadre normalisation Comptable Internationale)
La numérotation des comptes internes doit donc être conforme à celle indiquée par le plan. Par
ailleurs, il est fait obligation à chaque EDC de consigner les procédures et l’organisation
comptable dans un document dénommé « manuel de procédures », mis à jour régulièrement. Le
manuel de procédures décrit :

1. Le mode de constitution des actifs et passifs

2. Le système de saisie, de traitement et d’archivage des données

3. Les conventions de présentation des états de synthèse

4. Les méthodes d’évaluation.

V. Le plan des comptes


Le plan des comptes des EDC comporte 9 classes réparties en quatre catégories :

1. Les comptes de patrimoine ou comptes de bilan regroupant les comptes de la classe 1


à5;

2. Les comptes de résultat qui sont constitués de la classe 6 et 7 ;

3. Les soldes caractéristiques de gestion représentés par la classe 8 ;

4. Les comptes hors bilan représentés par la classe 9. Ces comptes n’entrent jamais dans
le bilan.
Chaque classe de compte comporte un chiffre. Les comptes principaux 2 chiffres, eux-mêmes
répartis en comptes divisionnaires comportant 3 chiffres. Les sous comptes divisionnaires 4
chiffres, jusqu’aux chapitres comptables 6 chiffres. À l’intérieur des chapitres comptables, sont
créés des comptes (la création des comptes se fait à l’intérieur des chapitres).

Le Plan comptable bancaire retient la liste des comptes ci-après :


Classe 1 : comptes de capitaux

Classe 2 : comptes d’immobilisations

Classe 3 : opérations avec la clientèle

Classe 4 : opérations avec les tiers (État, organismes sociaux…)

Classe 5 : opérations de marché interbancaire et de trésorerie

Classe 6 : comptes de charges et de pertes

Classe 7 : comptes de produits et de profits

Classe 8 : comptes de résultat

Classe 9 : comptes hors bilan

VI Les comptes de patrimoine


Ils s’étendent de la classe 1 à la classe 5 et permettent de constater l’évolution des ressources et
des emplois. Ils retracent donc la situation patrimoniale de l’entreprise. Les comptes du patrimoine
augmentent du côté où ils se trouvent dans le bilan et diminuent du côté opposé.

VII Les comptes de résultat

71 Les comptes de charges


Les comptes de la classe 6 enregistrent les charges supportées par les EDC. Ces charges sont
enregistrées ou sont comptabilisées H.T. lorsqu’elles sont déductibles, et T.T.C. dans le cas
contraire. Les charges des EDC comprennent celles liées à l’activité bancaire qu’on appelle
charges d’exploitation bancaire et celles liées à l’exploitation courante désignées par charges
d’exploitation générale.

a. Les charges d’exploitation bancaire


Ces charges se rapportent à l’activité d’intermédiation et regroupent notamment :

Les charges d’intérêts


En matière de charges d’intérêts, il y a lieu de distinguer les intérêts sur les opérations du marché
monétaire (compte 60) et les intérêts liés aux opérations avec la clientèle (compte 61).

Les frais et les commissions sur l’ensemble des opérations bancaires, ainsi que les opérations
de change

b. Les charges d’exploitation générale


Entre dans ces charges, le coût de fonctionnement de l’établissement bancaire.
72 Les comptes de produits (comptes de la classe 7)
Ces comptes enregistrent l’ensemble des produits générés par l’activité des EDC. Ils sont
comptabilisés H.T. Pour l’essentiel. Les comptes de produits sont constitués des intérêts issus de
l’activité bancaire. Il s’agit notamment des intérêts perçus sur les opérations du marché monétaire,
sur les opérations de crédit accordés à la clientèle, sur les commissions des services vendus et
éventuellement des gains de change et pertes de change.

73 Les soldes caractéristiques de gestion (classe 8)


Ils sont regroupés dans la classe 8 et comprennent :

Les produits nets bancaires


Ils se définissent comme la différence entre les produits et les charges d’exploitation bancaire.
C’est la marge dégagée par l’activité bancaire. Le produit net bancaire est un agrégat capital.

= ( )+ ( )+ ( °)

Les commissions représentent les revenus des services.

Marge sur ressources + Marge sur emplois = ’ é

La marge sur ressources est la marge dégagée sur les opérations du marché monétaire.

La marge sur emplois représente les produits d’intérêts liés aux opérations avec la clientèle
(crédits) moins les charges d’intérêts sur opérations avec la clientèle (dépôts).

Le produit global d’exploitation


C’est la marge brute dégagée sur l’ensemble des opérations courantes, qu’elle soit bancaire ou
non. Elle est donnée par la formule :

= ( )+ ( )

Le résultat brut d’exploitation


C’est la marge dégagée sur les activités courantes après prise en compte des frais de structure
constitués des frais de personnel, des impôts et taxes et des dotations aux amortissements.

= é ô &

Le résultat courant
Ce résultat est obtenu à partir du résultat brut d’exploitation diminué des risques de contrepartie.

=
Le résultat exceptionnel
Il est donné par la différence entre les produits exceptionnels et les charges exceptionnelles.

Le résultat avant impôt


C’est la somme du résultat courant et du résultat exceptionnel.

= +

Le résultat net
Il représente le résultat après prise en compte de l’ensemble des produits et des charges enregistrés
au courant de l’exercice, y compris l’impôt.

= ô éé

VIII Les comptes hors bilan


Regroupés au sein de la classe 9, les comptes hors bilan enregistrent les engagements par signature
qui sont des droits et des obligations résultant des dispositions contractuelles dont les effets sur le
patrimoine de l’établissement bancaire sont subordonnés à la réalisation des événements. Ils sont
enregistrés hors bilan dès lors qu’ils sont reçus ou donnés à titre onéreux, et qu’ils revêtent un
caractère irrévocable. Les comptes hors bilan comptabilisent les promesses.

Application :

Dans un EDC, les produits d’intérêts liés aux opérations avec la clientèle sont estimés pour le mois
de janvier à 150 000 000 F CFA. Les charges d’intérêts sur opérations avec la clientèle sont
chiffrées à 100 000 000 F CFA. Au cours du même mois, la marge dégagée sur opérations du
marché monétaire s’élève à 75 000 000 F CFA, et les commissions bancaires à 25 000 000 F CFA.

1. Calculer la marge d’intermédiation


2. En déduire le produit net bancaire

On vous communique en outre que les charges d’exploitation générale sont égales à 50 000 000 F
CFA. Les produits accessoires se chiffrent à 42 000 000 F CFA.

3. Quel est le produit global d’exploitation de cet EDC ?

Une observation des comptes de gestion de l’établissement indique que la marge brute dégagée
sur les activités courantes se chiffre à 78 000 000 F CFA. Les frais de personnel prévisibles au
titre de l’exercice annuel sont de 240 000 000 F CFA, alors que les impôts et taxes sont estimés à
90 000 000 F CFA. Les dotations aux amortissements de l’exercice s’élèvent à 48 000 000 F CFA.
4. Calculer le résultat brut d’exploitation
5. En déduire le résultat courant sachant que les risques de contrepartie sont évalués à
18 000 000 F CFA.

Vous disposez également d’informations au sujet des comptes d’exploitation exceptionnels. Les
produits d’exploitation exceptionnels sont estimés à 15 000 000 F CFA, alors que les charges
d’exploitation exceptionnelles sont évaluées à 18 000 000 F CFA.

6. On vous demande de dégager le résultat exceptionnel.


7. En déduire le résultat avant impôt.

Le code général des impôts de l’exercice indique pour les EDC que l’impôt sur les sociétés est
fixé à 48% du Bénéfice.

8. Dégager le résultat net du mois

Correction

Éléments Montants
produits d’intérêts liés aux opérations avec la clientèle 150 000 000
charges d’intérêts sur opérations avec la clientèle 100 000 000
Marge sur emplois 50 000 000
marge dégagée sur opérations du marché monétaire 75 000 000
Marge sur ressources 75 000 000
Marge d'intermédiation 125 000 000
commissions bancaires 25 000 000
PNB (Produit net bancaire) 150 000 000
charges d’exploitation générale 50 000 000
produits accessoires 42 000 000
PGE (Produit global d'exploitation) 142 000 000
marge brute dégagée sur les activités courantes 78 000 000
frais de personnel 20 000 000
impôts et taxes 7 500 000
dotations aux amortissements 4 000 000
RBE (Résultat brut d'exploitation) 46 500 000
risques de contrepartie 18 000 000
RC (Résultat courant) 28 500 000
produits d’exploitation exceptionnels 15 000 000
charges d’exploitation exceptionnelles 18 000 000
RE (Résultat exceptionnel) - 3 000 000
RAI (Résultat avant impôt) 25 500 000
Impôt sur les sociétés 12 240 000
RN (Résultat net) 13 260 000
PREMIERE PARTIE : LA COMPTABILITÉ DES OPÉRATIONS USUELLES DES
MOYENS DE PAIEMENT

CHAPITRE 1 : LES OPÉRATIONS DE CAISSE


Les opérations de caisse des EDC ont cette particularité de traiter de la liquidité, c'est-à-dire
des espèces. Compte tenu donc de la complexité des activités bancaires, des risques encourus ainsi
que du volume des transactions quotidiennement traitées, les opérations de caisse sont
rigoureusement organisées et structurées. On distingue :

La caisse principale

La caisse secondaire

La caisse des devises et

La caisse automatique
Cette organisation prend en compte le volume des transactions traitées et le volume des fonds
mobilisés. Elle prend également en compte l’aspect sécuritaire de la transaction.

Les opérations effectuées sont regroupées en 3 catégories :

Les opérations de versement

Les opérations de retrait

Les opérations de change

I. Organisation et fonctionnement des caisses


Elles sont organisées en fonction du volume des transactions et en fonction de la sécurité des
encaisses. Elles augmentent au débit et diminuent au crédit. En termes de risques, les caisses
bénéficient d’une couverture d’assurance. Le coffre-fort est assuré en fonction de son plafond,
c'est-à-dire en fonction du montant maximum qu’il peut détenir. Les caisses de surface (guichets)
sont également assurées. L’assurance prend en compte également la sécurité des agents de caisse
(gardes militaires ainsi que les gardes non armés : caméras).

II. Les opérations de versement


Les versements sont généralement effectués par les clients pour approvisionner leurs comptes ou
pour l’achat de prestations de services. Ces versements ont pour but d’augmenter les encaisses de
la banque.

1. Versement au guichet sur un compte


Le versement au guichet s’effectue à l’aide d’un bordereau appelé bordereau de versement. Pour
effectuer un versement, le client doit remplir ce bordereau en indiquant :
Le numéro de compte

L’intitulé du compte ainsi que

Le détail du versement à effectuer


Il n’est pas prudent de surcharger le bordereau de versement. Après saisie du bordereau de
versement par la caissière, l’écriture comptable générée par cette opération est la suivante :

Débit Crédit Intitulés Montant débit Montant crédit


57 Caisse ××××××××××
371 Compte courant (C/C) ××××××××××
372 Compte chèque (C/Chèque) ××××××××××
373 Compte épargne (C/E) ××××××××××
Suivant (S/) Versement N°______

2. Versement déplacé hors guichet de domiciliation des comptes


Dans ce cas, l’opération nécessite l’utilisation d’un compte auxiliaire appelé compte de liaison
inter agence dans la mesure où, l’opération met en jeu 2 agences bancaires.

a. Agence de réalisation de l’opération


Débit Crédit Intitulés Montant débit Montant crédit
57 Caisse ××××××××××
452 Liaison versement (X --- Y) ××××××××××
Suivant (S/) Virement N°______

b. Agence de domiciliation de l’opération


Débit Crédit Intitulés Montant débit Montant crédit
452 Liaison versement (X --- Y) ××××××××××
371 Compte courant (C/C) ××××××××××
372 Compte chèque (C/Chèque) ××××××××××
373 Compte épargne (C/E) ××××××××××
Suivant (S/) Virement N°______

Application :

Le 1er février 2016, Melchior effectue un versement de 2 000 000 dans son compte courant
domicilié à la société commerciale de banque, agence du boulevard du 20 mai. Le même jour, il
effectue un versement de 1 200 000 dans ce même compte à l’agence Kennedy.
Journaliser les opérations de versement

Solution

1er février 2016


Débit Crédit Intitulés Montant débit Montant crédit
57 Caisse 2 000 000
371 Compte courant Melchior 2 000 000
Suivant (S/) Virement N°______

Agence de versement (Kennedy)

Débit Crédit Intitulés Montant débit Montant crédit


57 Caisse 1 200 000
452 Liaison versement (X --- Y) 1 200 000
Suivant (S/) Virement N°______

Agence de domiciliation (Boulevard du 20 mai)

Débit Crédit Intitulés Montant débit Montant crédit


452 Liaison versement (X --- Y) 1 200 000
371 Compte courant (C/C) 1 200 000
Suivant (S/) Virement N°______

3. Supports de traitement de l’opération


Ces supports sont :

VI. Le bordereau de versement en compte

VII. Le bordereau de versement déplacé


Dans certains cas, il peut y avoir plusieurs types de bordereaux, alors que dans d’autres il existe
un seul type de bordereau.

4. Les risques encourus lors du traitement des opérations


On retient pour l’essentiel 4 grands risques :
Le risque de réseau qui est dû à la mauvaise connexion et qui empêche la saisie et
l’enregistrement à temps de l’opération. Il peut également faire l’objet d’un
double enregistrement, c'est-à-dire que l’opération soit enregistrée 2 fois, et du
coup, le compte client peut être débité ou crédité 2 fois.

Le risque de faux billets ;

Le risque lié au montant (mauvaise imputation du montant à débiter ou à créditer).


Au lieu d’enregistrer 1 000 000, il peut arriver qu’on enregistre 100 000.

Le risque de confusion des comptes (changement de titulaires de comptes).

III. Les opérations de retrait


Contrairement aux opérations de versement, qui engendrent l’augmentation des encaisses, les
opérations de retrait induisent une diminution des encaisses. Alors que les opérations de versement
peuvent être effectuées par le titulaire ou toute autre personne, les opérations de retrait ne peuvent
être effectuées que par des personnes autorisées (les signataires du compte).

1. Retrait sur un compte auprès d’un guichet


Les retraits peuvent être effectués à l’aide de supports tels que :

Le chèque

Les fiches de retrait

Le flash cash

Le chèque de voyage

Les produits de la monétique (monnaie électronique : cartes de retrait


électroniques)
Lors du retrait, l’écriture suivante est requise :

Débit Crédit Intitulés Montant débit Montant crédit


371 Compte courant (C/C) ××××××××××
372 Compte chèque (C/Chèque) ××××××××××
373 Compte épargne (C/E) ××××××××××
381 Guichet automatique (GA) ××××××××××
57 Caisse ××××××××××
Suivant (S/) Retrait N°______

Application :
Le 15 février, Melchior effectue un retrait de 600 000 par chèque sur son compte domicilié à la
SCB, boulevard du 20 mai.

Le 17 février, il tire à l’aide de sa carte automatique 200 000.

Journaliser les opérations de retrait.

Solution

15 février
Débit Crédit Intitulés Montant débit Montant crédit
372 Compte chèque (C/Chèque) 600 000
57 Caisse 600 000
Suivant (S/) Retrait N°______
17 février
Débit Crédit Intitulés Montant débit Montant crédit
381 Guichet automatique 200 000
57 Caisse 200 000
Suivant (S/) Retrait par guichet automatique

Toutes les opérations passées en compte notamment dans les comptes ordinaires de la clientèle
comportent 2 dates :

VIII. Une date comptable ou date d’opération

IX. Une date de valeur qui permet au banquier de calculer les intérêts débiteurs ou
créditeurs.
Par convention, les opérations passées en compte courant ou compte chèque ont pour date de
valeur jour + 1 en ce qui concerne les versements et jour – 1 pour les retraits.

Pour les comptes d’épargne, les dates de valeur applicables sont pour les versements J + 15 et
pour les retraits J - 15. On dit que ces comptes sont des comptes à fonctionnement par
quinzaine. Pour les versements le 1er jour ouvrable de la quinzaine suivante, pour les retraits, le
dernier jour ouvrable de quinzaine précédente. En conséquence, le jour optimal pour faire une
opération sur un compte d’épargne est le 15 pour le retrait et le 16 pour le versement.

2. Retrait déplacé ou retrait hors agence de domiciliation


On dit qu’un retrait est déplacé quand il est effectué hors de l’agence de domiciliation du compte.
Dans ce cas, on fait intervenir le compte 452 : Liaison retrait. Quand les agences bancaires sont
interconnectées, les écritures comptables sont générées simultanément dans l’agence de retrait
comme dans l’agence de domiciliation des comptes.

Agence de retrait
Débit Crédit Intitulés Montant débit Montant crédit
452 Liaison retrait ××××××××××
57 Caisse ××××××××××
S/ Retrait

Agence de domiciliation des comptes

Débit Crédit Intitulés Montant débit Montant crédit


371 Compte courant ××××××××××
452 Liaison retrait ××××××××××
Liaison retrait

3. Retrait à l’aide d’un compte spécifique : flash cash, i-card


Ces opérations sont effectuées sur les comptes d’ordre de la clientèle. Il existe autant de comptes
d’ordres de la clientèle qu’exigent les besoins de la banque.

L’écriture comptable générée par cette opération est :

Débit Crédit Intitulés Montant débit Montant crédit


381 Disposition à payer (DAP) ××××××××××
57 Caisse ××××××××××
S/ Retrait

IV. Versement pour achat de produits et services


Entrent dans ce cadre, les opérations qui concernent généralement les personnes non clientes à la
banque ou alors les clients dont les comptes ordinaires présentent une position difficile.

Les services sollicités par ces clients peuvent être :

X. Achat de produits spécifiques (flash cash)

XI. Recharge directe (porte-monnaie électronique)

XII. Achat de chèques banque


Le schéma d’écriture généré par cette opération est :

Débit Crédit Intitulés Montant débit Montant crédit


57 Caisse
381 Compte d’ordre
S/ Versement
Application :

M. ESSOMBA achète pour sa mission du 31 janvier 2016 sur la Guinée Équatoriale des flash cash
(40 flash cash de 500 000 l’unité).

Le même jour, son épouse Emmanuela procède à une recharge directe de 10 000 000 F et demande
la souscription d’un chèque de 5 000 000.

Passer au journal les écritures nécessaires.

31 janvier 2016
Débit Crédit Intitulés Montant débit Montant crédit
57 Caisse 35 000 000
381 Comptce d’ordre 35 000 000
S/ Approvisionnement

V. Les opérations inter caisses avec la banque centrale

CAISSE

CAISSES DE SURFACE
SECONDAIRE

DÉPÔT CAISSE
COFFRE CENTRALE TERMINAUX

AUTRES TYPES
DE PAIEMENT

BEAC Banques primaires

Lors des opérations interbancaires, il est courant que les caisses effectuent un certain nombre
d’opérations entre elles. Notamment entre les caisses secondaires et la caisse principale. Ces
opérations portent particulièrement sur les transferts de fonds et sur les approvisionnements des
caisses secondaires. De même, les opérations de retrait et de versement entre les banques primaires
et la banque centrale s’opèrent à partir de la caisse principale.

1. Opérations de transfert de fonds de la caisse secondaire vers la caisse principale


Le support comptable est le ticket débit, reprise crédit comptabilisé uniquement par la caisse
principale.

Débit Crédit Intitulés Montant débit Montant crédit


57100000001 Caisse ××××××
57100000014 Caisse 14 ×××××××
Suivant (S/) Versement Caisse 14

L’écriture inverse est passée lors de l’approvisionnement de la caisse secondaire par la caisse
principale.

2. Versement et retrait à la banque centrale


Les opérations de versement sont effectuées dans le but d’approvisionner le compte de la banque
auprès de la banque centrale. Le schéma comptable indiqué par ces opérations est le suivant :

Débit Crédit Intitulés Montant débit Montant crédit


561 BEAC ××××××××××
571 Caisse ××××××××××
Suivant (S/) Versement du

Lorsqu’il s’agit d’un retrait, il suffit de passer l’écriture inverse.

VI. Présentation du compte caisse


Le compte caisse retrace toutes les opérations enregistrées au courant de la journée. Sa tenue est
fonction du système d’exploitation utilisé. Compte tenu du volume des transactions, le système
généralement utilisé est celui des journaux auxiliaires. Le journal de caisse s’apparente ainsi à
l’historique du compte caisse dont le schéma est le suivant :

Date N° Compte Libellé Montant


Débit Crédit
18/02/16 Solde initial ×××××
373 Versement ×××××
372 Retrait ×××××
371 Versement ×××××
373 Retrait ×××××
452 Liaison versement ×××××
452 Liaison retrait ×××××
571 Caisse ×××××
Solde débiteur ×××××
Total ××××× ×××××

VII. Complément sur les opérations de caisse


La caisse est un compte qui sous-entend l’existence de 2 soldes :

XIII. Un solde théorique qui est représenté par le solde informatique du compte

XIV. Un solde réel constitué du montant des encaisses.


Lorsque ces 2 soldes ne sont pas identiques, il y a différence de caisse à régulariser. Cette
différence de caisse à régulariser est logée dans le compte 453. La différence peut être soit un
excédent (solde réel solde théorique), ou dans le cas contraire un manquant (ST SR). Dans
ce cas, on parle de manquant de caisse.

Lorsque la différence de caisse est un manquant, elle est imputée à la caissière. Par contre,
lorsqu’elle est un excédent, on la met de côté dans l’attente que le client vienne récupérer son dû.
S’il ne vient pas, on l’enregistre dans le compte Produits divers en fin d’exercice.

Chapitre II- Les opérations de compensation

A- Organisation et principe de la compensation

Compte tenu de l’accroissement du volume des opérations bancaires au-delà des frontières
nationales, la nécessité d’un système centralisateur est née pour faciliter ces opérations ainsi
que pour accroitre la vitesse de traitements de ces opérations. C’est ainsi que le système de
compensation a vu le jour. En effet la compensation peut être définie en droit bancaire comme un
« Accord entre des parties ou des participants à un système consistant à ramener à un solde unique
leurs obligations mutuelles, notamment dans le cas d’obligations commerciales, par
l’intermédiaire d’une contrepartie centrale par exemple, et d’accords visant à régler, sur une base
nette, des instructions de transfert de titres ou de fonds ». Il s’agit d’une technique d’échange de
valeurs (chèques et effets de commerce) entre différentes banques d’une même place bancaire. Ce
mécanisme recouvre plusieurs notions liées que sont :
L’échange d’informations liées aux transactions réalisées ;
La compensation dont l’objectif est de déterminer les acteurs (qui doit à qui) et les
montants engagés ;
Le règlement qui consiste en un versement des sommes dues.
Dans la zone CEMAC cette technique a connu une évolution remarquable. Ainsi on est passé
du système de compensation manuelle à un système de compensation automatique appelé
télé-compensation. Dans le présent chapitre, nous examinerons tours à tours les détails de
l’opération de compensation proprement dite, ainsi que son évolution vers un système automatique
dénommé SYSTAC et enfin la gestion des impayées relevant de la compensation.

I. LE PRINCIPE DE COMPENSATION

1. Compensation Aller
Par ce mécanisme, une banque transmet des informations sur des transactions au système de
compensation. Ici, la banque qui effectue l’opération est celle du commerçant qui s’est fait régler
par chèque ou par un effet de commerce (banque acquéreur), elle agit en tant qu’acquéreur des
transactions et à ce titre détient une créance sur la banque émettrice de
l’effet. Elle doit créditer le compte du commerçant du montant de la transaction et informer la
banque émettrice de la dette que cette dernière porte envers elle.
Au préalable, la banque acquéreur effectue la pré-compensation des transactions, ce
qui permet de générer des bordereaux de transactions par banque. Ce bordereau est connu
sous l’appellation de bordereau 1111. Un fichier est donc spécifiquement constitué pour
chaque destinataire (banque émettrice) et contient la liste des transactions effectuées par les
porteurs d’effets de la banque en question. Chacun de ces fichiers est ensuite envoyé vers le
système de compensation, ce qui constitue un flux sortant pour la banque (Outgoing). Ces
fichiers contiennent aussi les rejets de transactions provenant du flux (Incoming).
La banque reçoit un acquittement par le système de compensation et procède à
l’ensemble des opérations de crédit sur les comptes des commerçants concernés par ces
transactions.

2. La compensation Retour
Ici, la banque est celle du porteur de l’effet. Elle reçoit quotidiennement un état de ses
dettes en cours. Les fichiers reçus sont ceux constitués et transmis par l’ensemble des
établissements financiers lors de la phase de « Compensation Aller » moyennant quelques
ajustements par le système de compensation interbancaire. Ces fichiers contiennent
l’ensemble des transactions effectuées par les différentes banques pendant une période
donnée.
La banque émettrice effectue une analyse de ces fichiers permettant :
Un rapprochement entre les transactions présentes dans le fichier de compensation
avec les autorisations délivrées par la banque émettrice;
Une analyse des transactions et de leur contenu (cohérence des fichiers, des
transactions, vérification si compte existant, si carte périmée ou en opposition, etc.) ;
Un contrôle des doublons.
À l’issue de cette analyse, si une erreur est détectée, la banque émettrice alimente un fichier
de rejet (exemple cas de chèque sans provision) qui sera transmis au système de compensation
lors du prochain flux sortant. Sinon, elle procède aux différentes opérations de débits des
comptes client.

3. Les écritures de la chambre de compensation

3-1 La détermination des soldes de compensation


La détermination des soldes de compensation est effectuée par le système de compensation : la
banque centrale. Premièrement, elle procède à l’établissement du bordereau 1112 qui détaille la
présentation confrère de chaque banque. Ensuite, elle calcule les soldes pour chaque banque et les
leurs communique. Les soldes calculés par le système de compensation doivent être les mêmes
que ceux déterminés individuellement par les banques participantes de telle sorte que la
compensation n’est juste que lorsque les soldes calculés et communiqués sont égaux. La
compensation est dite équilibrée quand la somme des soldes des différentes banques calculé égale
à zéro

Solde de compensation = Présentation – présentation confrères

3-2 Ecriture de compensation au niveau de la banque centrale


Dès lors que les soldes de compensation calculés s’annulent, la banque centrale procède à la
constatation des écritures de compensation. Les comptes des banques aux soldes créditeurs
seront débités tandis que ceux aux soldes débiteurs seront crédités.

D : 56 Banque X xxx
D : 56 Banque Y xxx
D : 56 Banque Z xxx
C : 56 Banque W xxx
S/écriture de compensation

3-3 Ecritures de compensation au niveau des banques commerciales


Préalablement à l’écriture de compensation, les différentes banques commerciales passeront à
leur niveau, l’écriture de la remise à l’encaissement d’un chèque ou d’un effet de commerce.
L’écriture est la suivante :
D : 412 Chambre de compensation xxx
C : 415 Encaissement client xxx
Suivant/compensation N…
A partie de l’écriture passée par la Banque centrale, chaque banque sera en mesure de boucler,
ses opérations de compensation qui se dérouleront en 3 phases.

a) Ecriture de compensation de retour global


D : 561 Banque central xxx
D : 41101 Retour CF A xxx
D : 41102 Retour CF B xxx
D : 41103 Retour CF C xxx
C : 412 Chambre de compensation xxx
Suivant/retour de compensation N…

b) Ecriture qui consiste à créditer les comptes des clients ayant fait des remises
D : 415 Compte d’encaissement xxx
C : 371 Compte client xxx
Suivant/approvisionnement client

c) Ecriture qui consiste à débiter les comptes des clients qui on tirés des chèques
D : 371 Compte client xxx
C : 41101 Retour CF A xxx
C : 41102 Retour CF B xxx
C : 41103 Retour CF C xxx
Suivant/paiement chèque compensation

II- Cas d’application :


Considérons un environnement bancaire composé de 4 banques A, B, C et D. L’ensemble des
transactions effectuées au cours de la journée du 20 Février 2016 permettent d’établir les
présentations suivantes :
Présentation de A : Présentation de B :
Sur B 315 Sur A 142
Sur C 112 Sur C 310
Sur D 98 Sur D 215
TOTAL 525 TOTAL 667
Présentation de C : Présentation de D :
Sur A 87 Sur A 225
Sur B 109 Sur B 210
Sur D 201 Sur C 318
TOTAL 397 TOTAL 753
Procédons maintenant à la détermination de la présentation de chaque banque chez ses
confrères :

Banque A présentation confrère : Banque B présentation confrère :

Banque B 142 Banque A 315


Banque C 87 Banque C 109
Banque D 225 Banque D 210
TOTAL 454 TOTAL 634

Banque C présentation confrère : Banque D présentation confrère :

Banque A 112 Banque A 98


Banque B 318 Banque B 215
Banque D 310 Banque C 201
TOTAL 740 TOTAL 514

a. Détermination des soldes de compensation pour chaque banque :


Présentation Banque A 525 Banque B 667 Banque C 397 Banque D 753
Présentation – confrère 454 634 740 514
Solde de compensation 71 33 -343 239
Vérification : Somme des soldes de compensation= (71+33-343+239)=0
SOLDE DE COMPENSATION= SOLDE « Présentation » - SOLDE « Présentation-confrère
».

b. Ecritures de compensation :
- Au niveau de la Banque Centrale :

D : 563 Banque C 343


C : 561 Banque A 71
C : 562 Banque B 33
C : 564 Banque D 239
S/écriture de compensation

- Au niveau de la banque A
D : 412 Chambre de compensation 525
C : 415 Encaissement client 525
S/remise chèque à l’encaissement

D : 561 Banque central 71


D : 41101 Retour CF B 142
D : 41102 Retour CF C 87
D : 41103 Retour CF D 225
C : 412 Chambre de compensation 525
Suivant/retour de compensation N…

D : 415 Compte d’encaissement client 525


C : 371/372 Compte courant/cheque client 525
Suivant/approvisionnement client

D : 371/372 Compte courant/chèque 454


C : 41101 Banque B 142
C : 41102 Banque C 87
C : 41103 Banque D 225
Suivant/paiement chèque compensation

B- PRATIQUE DE LA TELE COMPENSATION

I- Contexte et définition de la télé compensation

1. Contexte
L’accélération des mouvements de capitaux et la globalisation de l’économie mondiale
consécutive aux innovations technologiques, notamment dans le domaine de l’information et
des télécommunications, requiert des systèmes de paiement et de règlement moderne et
efficace pour sécuriser et développer les flux financiers.
Au plan international, la modernisation des systèmes de paiement a coïncidé avec la
dématérialisation des valeurs. En effet la mobilisation et la circulation des instruments de
paiement par voie électronique se sont substituées à l’échange physique des moyens de
paiement. Le règlement des transactions par des moyens électroniques doit alors répondre
aux standards internationaux afin de faciliter leurs échanges et d’en limiter les risques.
Dans la communauté économique et monétaire de l’Afrique Centrale CEMAC regroupant le
Cameroun, La République Centrafricaine, le Congo, le Gabon , la Guinée Equatoriale et le
Tchad, les systèmes de paiement et de règlement gérés par la Banque des Etats de l’Afrique
Centrale (BEAC) relève de nombreuses insuffisances liés aux contreperformances de la
compensation manuelle et des systèmes nationaux de télécommunication, mais également à la
faible bancarisation de l’économie et à l’importance de l’économie informelle.
Les pays de la CEMAC ont dans le cadre des mesures du programme de redressement
économique et financier de la sous-région, par le comité ministériel De l’union monétaire de
l’Afrique Centrale, décidé d’initier en juillet 1999 une réforme de leur système de paiement
et de règlement. Celle-ci permet au système bancaire des Etats de la zone de se doter des
systèmes et moyens de paiement moderne et d’offrir aux opérateurs économiques des services
rapides au moindre cout, dans des conditions de sécurité physique et juridique optimale. De
cette réforme sont nés le SYSTAC et le SYGMA.

2. Définition
La télé compensation est un traitement automatique des instruments de paiements
dématérialisés. Elle a pris en charge dans une première phase le chèque normalisé avant de
s’étendre à l’ensemble des moyens de paiement.

II- Présentation du système de télé compensation


Le Système Net de Paiement de Masse de la CEMAC, dénommé Système de Télé compensation
en Afrique Centrale (SYSTAC) est un système sécurisé, automatisé et
dématérialisé qui traite des opérations de débit et de crédit de volume important ne présentant
pas un caractère d’urgence et dont le montant unitaire est inférieur à 100 millions de francs
CFA.
Les valeurs traitées dans SYSTAC sont normalisées dans le cadre du comité régional de
normalisation financière (CORENOFI) et respecte les standards internationaux. Sont éligibles
à la participation à SYSTAC :
- La Banque Centrale, indépendamment de son rôle d’administrateur et de superviseur
du système ;
- Les établissements de crédits ;
- Les services financiers de la poste ;
- Les trésors publics.
Parallèlement au SYSTAC, le SYGMA est un système de paiement brut en valeur jour qui
nécessite une connexion SWIFT et ou une liaison spécialisée privée avec la direction générale
de la BEAC. Il permet de traiter :
- Les transactions interbancaires d’un montant supérieur à 100 000 000 FCFA ;
- Les transactions interbancaires de montant inférieur à 100 000 000 FCFA mais qui
revêtent un caractère urgent ;
- Les opérations fiduciaires des banques auprès des guichets de la banque centrale ;
- Les opérations du marché monétaire et de la bourse de valeur ;
- Les opérations de couverture en devise.
Par ailleurs le SYSTAC comprend 2 sites à savoir le site national et le site régional.

1. Définition des sites


Le système de télé compensation comprend 2 sites que sont le site national et le
site régional.

Le site national regroupe au sein de chaque pays de la CEMAC, les différents


participants au système (banques et autres établissements éligibles). Il a pour mission
de gérer les échanges de valeurs entre les participants au sein du même pays. Chaque
participant a un compte de règlement à la Direction Nationale de la BEAC du pays
concerné. C’est ledit compte qui est imputé du solde, à l’issue des échanges de la
journée.
Le site régional regroupe l’ensemble des pays de la CEMAC. Ce site est
supervisé par le siège de la BEAC située au Cameroun. Il a pour mission de gérer les
échanges entre les participants de tous les pays de la CEMAC. A l’issue des échanges,
le siège de la BEAC envoie les soldes aux différentes Directions Nationales de chaque
pays afin que chaque participant soit imputé de son solde.

2. Fonctionnement du SYSTAC
Avec l’avènement du SYSTAC, les agents des différentes banques n’auront plus à se déplacer
physiquement. En effet, celui-ci permet à chaque banque d’envoyer seulement l’image du
chèque ou de l’effet de commerce (photo numérisée recto/verso) à une autre banque au moyen
d’une plateforme technique de participation, connectée au centre de compensation nationale
par un réseau de télécommunication.
Les normes CORENOFI ont conduit à la personnalisation des vignettes de chèque avec la
piste CMC7 (caractère magnétique codé à 7 bâtonnets) et l’utilisation des RIB (relevé
d’identité bancaire) normés.
La piste CMC7 permet au scanner de reconnaitre la valeur lors de sa capture. Tandis que le
RIB normé est constitué du code de la banque à 5 chiffres, du code agence à 5 chiffres, le
numéro de compte à 11 chiffres et la clé à 2 chiffres.
Le dénouement des transactions de compensation s’effectue quotidiennement entre 13h00 et
13h30 dans les comptes de règlement de participants ouverts dans le système de gros
montants automatisés (SYGMA).
Le SYSTAC a été conçu pour gérer les différents moyens de paiement que sont le chèque,
l’effet de commerce, le prélèvement, la carte de débit. Dans la pratique, seul le chèque est
effectivement utilisé.

III- Les avantages de la télé compensation


La télé compensation regroupe de nombreux avantages parmi lesquels :
- La réduction du délai de traitement et rapidité de recouvrement : dorénavant, les délais
de traitement sont réduits à 48h alors que dans le système manuel les opérations
duraient une quinzaine de jours. Ceci permet également un recouvrement rapide
d’encaissement des chèques ;
- La sécurité des paiements : la falsification des documents est difficile avec la télé
compensation. En effet, les pistes CMC7 utilisent de l’encre magnétique et pour
opérer toute falsification, il faudrait un matériel utilisant l’encre magnétique ;
- Réduction du risque de perte : Le système permet également de réduire les risques de
perte des effets car il n’y a plus de manipulations à effectuer ;
- Réduction du coût des opérations : la télé compensation limite les déplacements et
permet ainsi de réduire les coûts.

C- GESTION DES IMPAYES DE COMPENSATION

Dans les cas que nous avons présentés plus haut, nous avons supposé que toutes les
valeurs présentées à la compensation ont connu un sort favorable.
Dans la réalité, certaines valeurs rentrent impayées. Ces impayés peuvent être issus de
notre présentation comme ils peuvent résulter de la présentation des confrères. Ces impayés
feront partie de la présentation de la compensation à venir et le bordereau 1111 sera structuré
ainsi :
Chèques de nos confrères
Chèques tirés sur nos caisses présentées la veille dont le sort n’était pas favorable.
Le plan comptable des établissements de crédit (PCEC) a prévu le 417 pour les impayés et le 419
pour les chèques en attente de décision, permettant ainsi au banquier d’avoir une marge de
manoeuvre sur la gestion de la compensation.
1111
Banque x
Présentation
N°du chèque Montant
…………………………. xxx
……..................................xxx
……..................................xxx
Impayés………………… yyy
Total…………………….. aaa

Le compte 419 est utilisé lorsque la provision du compte de notre client est insuffisante et dès
qu’il y aura approvisionnement le chèque sera payé immédiatement.
Le compte 417 est utilisé lorsque le compte de notre client est débiteur c'est-à-dire sans provision.
L’écriture comptable permettant de constater les impayés de compensation est la suivante :
D : 371/372/381 Compte courant/cheque xxx
D : 419/417 Chèque en attende de décision xxx
C : 4110 Banque Y xxx
C : 4111 Banque Y xxx
C : 4112 Banque Z xxx
Suite à cela, deux décisions peuvent être prises :
- Soit le chèque est payé automatiquement lorsque le compte du client concerné est
approvisionné. L’écriture comptable sera alors :
D : 371 /372 compte courant /compte chèque xxx
C : 419 chèques en attente de décision xxx

- Soit on prend la décision de ne pas payer et l’écriture comptable sera :


D : 417 impayés xxx
C : 419 chèques en attente de décision xxx
Il faut préciser que si on ne prend pas de décision, le système le fait pour nous. Il prend une
décision à la faveur de la banque, donc il rejette le chèque.
Suite à l’impayé constaté, le lendemain, lorsque la banque envoie de nouveau le bordereau 1111
elle intègre cette écriture dans l’écriture de remise à l’encaissement :
D : 412 Chambre de compensation xxx
C : 415 Chèque à l’encaissement xxx
C : 417 impayés xxx
Remise à l’encaissement
NB : Pour les clients ayant émis des chèques sans provisions, la banque prélève les frais d’impayés
dans le compte client et l’autre banque prélève également ces frais à la banque
où est domicilié le compte du client.

L’écriture comptable est la suivante :


D : 371/372 Compte courant/chèques xxx
C : 72 Frais d’impayées xxx
C : 434 TVA sur frais d’impayées xxx
S/Imputation des frais d’impayés

CHAPITRE 3 :

LES OPERATIONS DE PORTEFEUILLE LOCAL

Le portefeuille est l'ensemble des effets de commerce, des valeurs mobilières détenues
par une banque ou une personne.

Les banques disposent généralement d’un service y dédié à savoir le service de


portefeuille chargé du traitement des effets et chèques entre le moment de leur remise par le
client en vue de leur escompte ou de leur encaissement et celui de leur présentation au débiteur
pour recouvrement.

Le circuit parcouru par un effet ou un chèque depuis sa présentation jusqu'à son


paiement, comporte deux interventions principales : Celle de l'étude du risque de l'opération
de crédit qui est faite, initialement, de la même manière que pour une demande de crédit ; et
celle du traitement matériel de l'effet ou du chèque : Le faire entrer, le conserver, le présenter
au paiement...etc.

Le processus de comptabilisation des opérations sur chèques et par suite sur effets de
commerce sera tour à tour analysé.

I. LA COMPTABILISATION DES REMISES A L’ENCAISSEMENT SUR


CHEQUES

La remise chèque est une opération par laquelle un client dépose un chèque reçu soit
d'un autre client de la même banque (chèque tiré sur nos caisses) soit d'un client d'une autre
banque (chèque tiré sur les confrères) ceci avec pour finalité que son compte soit crédité du
montant porté sur le chèque.

Lorsque le client reçoit un chèque d'un autre client de la banque, il prend attache avec
le service du portefeuille local tandis que lorsque celui-ci reçoit le chèque d'un client d'une autre
banque, il se dirige vers le service de compensation. Mais quelle que soit l'approche, le client
est appelé à remplir un bordereau de remise chèque qu'il dépose au même instant que le chèque
au service indiqué.

Le bordereau de remise chèque comporte trois fiches : le primata, le duplicata et la


souche. Après dépôt et vérification de toutes les mentions obligatoires et/ou facultatives du

chèque, on pose le cachet de la banque sur le primata (le rôle de ce cachet est de l'oblitérer) ; Le
cachet posé sur la souche sert de décharge. Et le client doit rentrer en possession de cette souche.

1. Les chèques tirés sur nos caisses

1.1 Le tireur et le bénéficiaire sont domiciliés dans la même agence

Dans ce cas, après nettoyage de la valeur (vérification des signatures, montant


correspondants, etc), il faut débiter le client tireur par le crédit du client bénéficiaire suivant le
schéma comptable ci-après :

371/372 Client tireur X


X
371/372 Client bénéficiaire
Suivant remise chèque n°…..

1.2 Le tireur et le bénéficiaire sont domiciliés dans les agences différentes

Dans ce cas, le compte de liaison encaissement chèque doit être utilisé pour le traitement
de l’opération. Les écritures comptables sont passées dans les agences concernées.
- Agence de domiciliation

371/372 Client tireur X


X
452 Liaison encaissement
Suivant remise chèque n°…..

- Agence de la remise

452 Liaison encaissement X


X
371/372 Client bénéficiaire
Suivant remise chèque n°…..

NB : Toutes les écritures ci-dessus ne sont effectivement enregistrées ou prises en compte que
si le compte du client est approvisionné. En cas de provision insuffisante, l’écriture ci-après est
générée :
419 Chèque en attente décision X
X
415 Chèque à l’encaissement
Suivant remise chèque n°…..

Deux situations peuvent alors se présenter en cas de provision insuffisante :

En cas décision de payer le chèque : le compte 419 est soldé par le débit du
compte du tireur et le compte 415 est soldé par crédit du bénéfice.

Le schéma d’écriture est le suivant :

37… Client payeur X


X
419 Chèque en attente décision
paiement chèque
n°…..


415 Chèque à l’encaissement X
37… Client bénéficiaire X
Encaissement chèque
n°….

En cas d’impayé ou de décision de rejeter le chèque : l’écriture d’attente est


extournée et les frais d’impayés imputés aux deux clients.
- Frais sur le tireur

371/372 Client tireur X


X
72 Commission Chèque impayé
434 TVA/commission chèque impayé X
suivant chèque
n°…..

- Frais sur le bénéficiaire

371/372 Client bénéficiaire X


X
72 Commission Chèque impayé
434 TVA/commission chèque impayé X
suivant de chèque
n°…..
APPLICATION 1 :
La société Gaëtan et associés SA au capital de 20 000 000 F, est spécialisée dans la vente des
téléphones portables de toute marques. Le 15 Janvier 2016, elle a vendu à Monsieur Z, vendeur de
téléphone à l’avenue Kennedy des téléphones pour une valeur globale de
4 500 000 F, Le paiement par chèque bancaire.

Le 18 Janvier 2016 Monsieur Z dont le compte est domicilié à NFC Bank (Avenue des banques)
établie un chèque à l’ordre de la société Gaëtan en règlement de la facture V415 du 15 Janvier
2016.

Le 19 Janvier 2016 la société Gaëtan remet à l’encaissement le chèque numéro 215 reçu de
Monsieur Z à sa banque, la NFC Bank (Avenue des banques) pour encaissement.

Travail à faire:

1) Sachant que le compte de Monsieur Z est suffisamment provisionné comptabilisez


l’opération qui s’impose.

2) Supposons que le compte de la société Gaëtan est domicilié à la NFC BANK Mvog-Mbi,
passez l’écriture qui s’impose.

3) Le 20 Janvier, la NFC Bank informe Monsieur Z de l’impossibilité d’encaisser le chèque


n°215 pour provision insuffisante; passer l’écriture qui s’impose.

Le 21 Janvier, la NFC Bank décide néanmoins après réunion du comité de crédit de payer le chèque ;
passer les écritures qui s’imposent.

4) En supposant que le chèque a été retourné impayé, passer les écritures nécessaires sachant
que la commission sur impayé s’élève à 20‰ du montant nominal du chèque.

Solution :

1. Le compte de monsieur Z est provisionné et les deux parties ont des comptes domiciliés
dans la même agence. Les écritures sont les suivantes :

19 janvier 2016
Débit Crédit Intitulés Montant débit Montant crédit
372 Client Z 4 500 000
372 Client Gaetan 4 500 000
S/ Remise chèque N° 215
En supposons que le compte de la société Gaëtan est domicilié à la NFC BANK Mvog-
Mbi, on a les écritures suivantes :
- Agence de domiciliation (Agence de l’Avenue des banques)

372 Client Z 19/01/1 4 500 000


6
4 500 000
452 Liaison encaissement
Suivant remise chèque
n°215

- Agence de la remise (Agence de Mvog-Mbi)

452 Liaison encaissement 19/01/1 4 500 000


6

4 500 000
372 Client Gaëtan
Suivant remise chèque
n°215

3. En supposant que le chèque est retourné impayé pour insuffisance de provision,


l’écriture est la suivante :

20 janvier 2010
Débit Crédit Intitulés Montant débit Montant crédit
419 Chèque en attente de décision 4 500 000
415 Chèque à l’encaissement 4 500 000
S/Remise chèque N° 215

20 janvier 2010
Débit Crédit Intitulés Montant débit Montant crédit
372 Client Z 4 500 000
419 Chèque en attente de décision 4 500 000
S/ extourne
20 janvier 2010
Débit Crédit Intitulés Montant débit Montant crédit
415 Chèque à l’encaisement 4 500 000
372 Client Gaetan 4 500 000
S/extourne

4. En supposant que le chèque a été retourné impayé, passons l’écriture comptable est la
suivante :
- On extourne l’écriture d’attente

415 Chèque à 4 500 000


l’encaissem
ent

4 500 000
419 Chèque en attente de décision
Suivant remise chèque
n°215
- Frais sur le tireur

372 Client Z 107325


72 Commission Chèque impayé 90 000
434 TVA/commission chèque impayé 17 325
suivant chèque
n°215

- Frais sur le bénéficiaire

372 Client Gaetan 107 325


90 000
72 Commission Chèque impayé
434 TVA/commission chèque impayé 17
325 suivant de chèque n°215

2. Les chèques tirés sur les confrères et remise à nos guichets pour
encaissement

Ce point se rapporte aux opérations de compensation traitées par le groupe de travail


précédent. Néanmoins on peut dire que :

La compensation est une technique d’échange de valeur entre différentes banques d’une
même place bancaire. Les opérations de compensation comportent généralement deux phases à
savoir : la compensation aller et la compensation retour.

2.1 La compensation aller


Définition

La compensation aller est constituée des valeurs (chèques et effets) sur les confrères et
dont la banque est chargée d’en assurer le recouvrement pour le compte de ses clients.

Principe

Le traitement de la compensation aller est détaillé par confrère sur un bordereau


spécifique appelé bordereau 1111. Il se matérialise sur le plan comptable par une remise à
l’encaissement.
L’écriture comptable suivante matérialise la remise à l’encaissement :

412 Chambre de compensation X


415 Compte d’encaissement de la X
clientèl
e
Suivant remise à l’encaissement chèque n°…..

Il peut arriver que la banque n’utilise pas de compte d’encaissement, l’encaissement se


fait sauf de bonne foi (SBF) c’est-à-dire la valeur du chèque n’est toutefois pas disponible.
Dans ce cas, le compte client est directement crédité avec la possibilité de le débité au cas où le
montant n’est pas payé.

Le crédit ainsi porté au compte du client ne peut permettre aucun décaissement car non
disponible.

2.2 La compensation retour

Définition

Il s’agit ici de payer les chèques tirés sur nos caisses et déposés en recouvrement au
guichet des confrères.

Principe

Le traitement des informations se fait à travers le bordereau 1112. Nous devons vérifier
dans ce cadre : la signature du client, la correspondance entre montant en lettre et en chiffre,
l’endossement le cas échéant.

Le schéma de comptabilisation consistera à débiter le client et à créditer la banque centrale.

37… Client X
561 Banque centrale
X
Chèque
n°…..

NB : dans le cas de retour de la compensation, le sous compte 411 enregistre les retours par
confrère (on peut créer autant de comptes 411 que nous avons de confère).
II. LE TRAITEMENT DES EFFETS DE COMMERCE

Les transactions commerciales ne se règlent pas toujours au comptant, le principe des


ventes et achats à crédit est devenu la norme dans ces échanges. Néanmoins, les entreprises dans
le cadre de leur activité peuvent vouloir disposer immédiatement de fonds. C’est entre autres
pour répondre à cette préoccupation que sont nés les effets de commerce.

1. Généralités sur les effets de commerce

Les effets de commerce sont définis comme étant à la fois des instruments de crédit, de
paiement et des moyens pour l’entreprise fournisseur de disposer de fonds en cas de besoin sans
attendre le règlement de son client à la date prévue. On distingue :

1.1 La lettre de change :

Définition : c’est un écrit sur support papier par lequel une personne (le tireur = le
créancier) donne l’ordre à une autre personne (le tiré= débiteur) de payer à une certaine échéance
une somme déterminée à un bénéficiaire (le tireur ou une autre personne) ; elle est établie par le
tireur et donné pour acceptation au tiré. La lettre de change est commerciale par nature.
Les mentions obligatoires : pour être valable, la lettre de change doit comporter
obligatoirement un certain nombre d'indications :
- l'expression « lettre de change » dans le corps du titre ;
- l'ordre de payer une certaine somme (en chiffres, deux fois) ;
- le nom de celui qui doit payer le montant de la lettre de change (le tiré) ;
- l'échéance prévue pour le paiement ;
- le lieu de paiement, c'est-à-dire « la domiciliation » (compte bancaire ou postal dont le tiré
est titulaire) ;
- le nom du bénéficiaire (qui peut être différent du nom du tireur à l'initiative de qui a été
émise la lettre de change) ;
- la date et le lieu de création ;
- la signature du tireur (manuscrite ou sous forme de cachet).
L'échéance d'une lettre de change
Si aucune échéance n'est précisée, la lettre de change est considérée comme payable « à vue »,
c'est-à-dire dès sa présentation à l'encaissement. Plusieurs formes sont acceptées pour préciser
une échéance de paiement :
- une date précise ;
- un certain délai de date (30 jours, par exemple : le délai court à partir de la date de
création de la lettre de change) ;
- un certain délai de vue (30 jours après acceptation, par exemple).

L'acceptation d'une lettre de change


Accepter une lettre de change (matérialisation par la signature manuscrite du tiré)
correspond à l'engagement formel du tiré de payer une certaine somme à son échéance. Lorsque
l'échéance se présente sous la forme d'un certain délai de vue, la signature d'acceptation doit être
précédée de la date de cette acceptation.

L'aval d'une lettre de change


Afin de se prémunir contre le risque de défaillance du tiré, le tireur peut solliciter la
garantie supplémentaire d'une tierce personne (l'avaliseur ou l'avaliste), formulée sur la lettre de
change elle-même ou sur un acte séparé et adjoint. Cette tierce personne devient solidaire du tiré
et s'engage à payer la somme due à l'échéance si le tiré ne peut pas payer (ou refuse de payer).
L'endossement d'une lettre de change Le bénéficiaire d'une lettre de change peut désigner un
autre bénéficiaire pour le paiement de la somme due.

1.2 Le billet à ordre

Définition : c’est un écrit sur support papier par lequel une personne (le
souscripteur/client) s’engage à payer à une certaine échéance une somme déterminée, à un
bénéficiaire. Le billet à ordre peut être civil ou commercial. Il est établi par le souscripteur ceci
est un inconvénient pour le bénéficiaire qui ne peut pas mobiliser sa créance tant que le
souscripteur n'a pas pris l'initiative d'émettre le billet.
Différence entre lettre de change et billet à ordre
À la différence de la lettre de change, le billet à ordre n'est pas obligatoirement un acte
de commerce : il peut par conséquent être utilisé entre particuliers, entre non commerçants (cas
relativement peu fréquent) et entre toute personne physique ou morale et un créancier banquier.

Les mentions obligatoires


Pour être valable, le billet à ordre doit comporter obligatoirement un certain nombre
d'indications :
- l'expression « billet à ordre » dans le corps du titre ;
- l'ordre de payer une certaine somme (en chiffres, deux fois) ;
- le nom de celui qui doit payer le montant du billet à ordre (le souscripteur) ;
- l'échéance prévue pour le paiement ;
- le lieu de paiement, c'est-à-dire « la domiciliation » (compte bancaire ou postal dont le
souscripteur est titulaire) ;
- le nom du bénéficiaire ;
- la date et le lieu de création du billet à ordre ;
- la signature du souscripteur (manuscrite ou sous forme de cachet).

Quelques informations complémentaires


- Les remarques et précisions consacrées à la lettre de change et concernant l'échéance et
l'aval possible sont également valables pour le billet à ordre.
- Le billet à ordre étant émis à l'initiative du souscripteur (ou sur sa demande), il n'y a pas
lieu de procéder à une acceptation, puisque la signature du souscripteur vaut engagement formel.
- Le billet à ordre est très rarement endossé en faveur d'une tierce personne. Il est presque
toujours un acte bilatéral (deux personnes sont mises en cause) qui peut toutefois faire intervenir
une troisième personne (l'avaliste).

1.3 Le warrant

C’est un document qui atteste le dépôt des marchandises dans des magasins généraux
(les ports, aéroports, gare de marchandises, gare ferroviaire).

Ces effets peuvent soit :


- être conservés jusqu’à l’échéance. Dans ce cas, le bénéficiaire va les présenter à
l’encaissement auprès de sa banque : c’est la remise à l’encaissement ;
- ne pas être gardés jusqu’à la date de règlement. Dans ce cas, ils sont soit :
endossés à l’ordre d’un fournisseur ou d’un tiers : c’est l’endossement des effets
de commerce ;
escomptés auprès d’une banque : c’est l’escompte des effets de commerce ;

2. La remise à l’encaissement des effets de commerce

Le tiré peut faire domicilié son effet dans une banque (C’est une opération consistant
à faire assurer le paiement d'un effet par l'intermédiaire d'une banque qui débitera le compte du
débiteur du montant porté sur l'effet).

Dans ce cas, quelques jours avant l’échéance prévue, le bénéficiaire, remet l’effet à
l’encaissement auprès de sa banque consigné dans un bordereau de remise à l’encaissement.

A échéance le montant des effets diminués de la commission perçue par la banque est
porté sur le compte bancaire du bénéficiaire.

NB : Le schéma d’écriture est identique à la remise de chèque à l’encaissement.

3. L’escompte des effets de commerce

L’escompte est une opération de crédit. Le bénéficiaire d’une lettre de change peut
solliciter son banquier en vue d’escompter la lettre de change dont il est bénéficiaire. Le
banquier dispose de deux techniques d’escompte : l’escompte en valeur et l’escompte en intérêt.

3.1 L’escompte en valeur

Principe : L’escompte en valeur repose sur la notion de date de valeur.

Pratiquement, le banquier crédite son client d’un montant partiel ou total de l’effet avec
pour date de valeur le nombre de jours restant à courir de l’effet, plus les jours de banque (jour
supplémentaire que la banque ajoute sur la durée de l’effet en vue d’augmenter ses intérêts).

APPLICATION 2 :
Supposons l’escompte d’un effet de commerce de 100 000 000 payable au 30 juin 2016. Le
banquier consent à son client d’escompter cet effet suivant la technique d’escompte en valeur.

Le 15/12/2015, le client est crédité.


Travail à faire : 1) Quelle sera la date de valeur à impliquer si les conditions de banque
indiquent que pour les opérations d’escompte la banque a droit à 3 jours de banque.

2) Retracer les écritures d’une telle opération

Solution

1) Détermination de la date de valeur


Date de
Date x 15 dec 2015 30 juin 2016 valeur
3 jours

Jour de Escompt 3 juillet


constitution e 2016
de l’effet

La date de valeur est le 03 Juillet 2016.

L’escompte étant une opération de crédit, le principe comptable consiste à débiter le


compte d’engagement du client par le crédit du compte ordinaire. Sur ce point, le PCEC a prévu
le compte ‘’321’’ pour l’escompte des effets ; ce compte est débité du montant du crédit accordé
au client en contrepartie du compte 37.

A l’échéance le compte 32 est crédité soit par le débit du compte 37 au titre de


remboursement soit par le débit du compte 34 en cas de non remboursement (impayé).

2/ Ecritures comptables

321 Escompte 15/12/1 100 000 000


commercial 5

371 Compte courant entreprise 100 000


000
Date de valeur le 3/07/2016 ; Escompte de l’effet n°….

NB : si le client ne touche pas cet argent avant le 30 juin 2016 (il n’aura pas d’intérêt). Si par
contre il l’utilise il devra payer des intérêts.

3.2 Escompte en intérêt

Principe : Contrairement à l’escompte en valeur, l’escompte en intérêt exige le calcul


des agios :

Agios = (Intérêts + Commissions+ Frais fixes + TVA).


Les agios ainsi calculés sont retranchés de la valeur nominale de l’effet, seule la
différence (net à créditer) est portée au crédit du compte client, suivant le schéma comptable
ci-après :

Client, 01/0/12 X
321 compte
d’escompt
e

371 Client, compte ordinaire X


71 Intérêts X
72 Commissions X
434 TVA
Jour j+1
Escompte de l’effet

A l’échéance 2 cas sont à envisager :

L’effet est payé à l’échéance

Deux situations peuvent être envisagées :

- L’effet est domicilié dans nos livres

Le compte ordinaire du client est crédité du montant nominal de l’effet par le débit du
compte 371.

371 Compte débiteur X

371 Compte créditeur X


Paiement de l’effet n°….

- L’effet est domicilié chez le confrère

Le compte ordinaire du client est crédité du montant nominal de l’effet par le débit du
compte 561. Dans ce cas le compte 321 compte d’engagement du client doit être apuré par le
débit de son compte ordinaire 371.

561 Banque centrale X

371 Compte bénéficiaire X


Paiement de l’effet

371 Compte débiteur d°

Client, compte d’escompte


321
L’effet n’est pas payé à l’échéance

Lorsque l’effet n’est pas payé à l’échéance, l’engagement saint enregistré dans le
compte 321 se transforme en impayé dans le compte 34, suivant le schéma comptable ci-après :

34 Impayé client X

321 Client, compte d’escompte X


impayé de l’effet escompté n°….

Après cette écriture, les frais d’impayés se prélèvent dans le compte ordinaire du client 371.

APPLICATION 3
La société Gaëtan et Cie, société commerciale de vente de produits de beauté entretient
un compte bancaire à Afriland First Bank : AFB (avenue des banques, Yaoundé).

Le 10 décembre 2015, elle tire sur son client « les parfumeries de l’ouest » la traite
N°0195 d’un montant de 100 000 000F échéance le 02/07/16 et domicilié à la Société
Commerciale des Banques : SCB (avenue des banques, Yaoundé).

Le 11 décembre 2015 « les parfumeries de l’ouest » accepte la traite. Et le 13/12/2015,


La société Gaëtan et Cie sollicite sa banque (AFB) pour l’escompte de la traite tirée sur les
parfumeries de l’ouest. Les conditions de banque sont les suivantes :

- Taux d’intérêt débiteur 12 % l’an


- Taux d’intérêt créditeur 5 % l’an
- Commissions d’endossement 0,5 % (cette commission est proportionnelle au temps)
- Commissions d’acceptation ¼ pour 1000 (minimum 25000 F)
- Commissions de manipulation 1‰ (minimum 25000 F)
- Commissions d’avis de sort ¼ ‰ (minimum 25000 F)
- Frais fixes 25000
- TVA 19,25%

Le 14 décembre 2015, le comité de crédit de la banque marque son avis favorable pour
l’escompte de cet effet. Le 15 décembre 2015, l’effet est escompté.
Le 02/07/2016 l’effet domicilié dans les livres de la SCB est payé.

Travail à faire :

1) Quels sont les éléments de causalité que la banque peut exiger pour justifier une telle
opération.

2) De quel risque la banque cherche à se couvrir en exigeant ces éléments de causalité ?

3) Présentez le bordereau d’escompte de cet effet.

4) Procédez à l’enregistrement comptable aux différentes périodes.

5) enregistrer les écritures qui s’imposent le 02/06/16 (date d’échéance) en considérant que les
deux entreprises sont dans la même banque (AFB) ;

6) Quelle aurait été le schéma d’écriture si à l’échéance l’effet n’était pas payé sachant que les
frais d’impayés s’élèvent à 1‰ du nominal ?

Solution

1) Les éléments qui justifient la naissance de la lettre de change (pour qu’elle soit considérée
comme découlant des opérations réelles) sont :

- bon de commande
- facture
- -bon de livraison

2) Le risque que le banquier court est celui du non remboursement, ou risque de contrepartie,
avant d’escompter, le banquier analyse d’abord le risque tireur et le risque tiré. Ce risque peut
se mesurer par son comportement face à ses anciennes traites. Le banquier analyse la solvabilité.

Le banquier prend le risque sur le débiteur (client), le banquier doit s’assurer que le
débiteur sera solvable. Donc, le risque est pris sur les tirés solvables.

2) Le bordereau d’escompte de cet effet :

Au préalable calculons le nombre de jour qui servira aux calculs de certains éléments
des agios
Décompte : *15/12/15 31/12/15 : 16 j
*01/01/16 31/01/16 : 31 j
*01/02/16 29/02/16 : 29 j
*01/03/16 31/03/16 : 31 j
*01/04/16 30/04/16 : 30 j
*01/05/16 31/05/16 : 31 j
*01/06/16 30/06/16 : 30 j
*01/07/16 02/07/16 : 02 j

TOTAL 200 jours


Taux créditeur : taux de rémunération
Taux débiteur : taux appliqué sur les prêts
Bordereau
Valeur nominale 100 000 000
Intérêt : (100000000*12*200)/36000 - 6 666 667
Commissions d’endossement (0.5*100000000*200/3600) - 277 778
Commissions d’acceptation (100000000*1/4)/1000 - 25 000
Commissions de manipulation (100000000/1000) - 100 000
Commissions d’avis de sort (100000000*1/4)/1000 - 25 000
Frais fixes - 25 000
Agios HT - 7 119 445
TVA (19.25%) - 1 370 493

- 8 489 938
NET A CREDITER (100 000 000 – 8489 938) = 91 510 062

4/ ECRITURES COMPTABLES

Client, compte 15/12/15 100 000 000


321 d’escompte

371 Client, compte ordinaire 91 510 062


71 Intérêts 6 666 667
72 Commissions 452 778
434 TVA 1 370 493
Valeur
16/12/2015
Escompte de l’effet n°0195
- A l’échéance le 02/07/2016

Les parties ayant des comptes domiciliés dans des banques différentes, l’écriture comptable
sera la suivante :

561 02/07/16
Banque centrale 91 510 062

371 Compte Gaetan et Cie 91 510 062


Paiement de l’effet n°0195

371 Compte PDO 91 510 062

Client, compte d’escompte 91 510 062


321
Solde compte 371

5/ En supposant maintenant que les parties sont clientes de la même banque, on a les écritures

comptables suivantes :

02/07/16
371 Compte PDO 91 510 062

371 Compte Gaetan et Cie 91 510 062


Paiement de l’effet n°0195

6) En supposant qu’à l’échéance l’effet n’est pas payé, on a les écritures suivantes :

02/07/16
34 Impayé client 100 000 000

321 Client, compte d’escompte 100 000 000

impayé de l’effet escompté n°0195


371 Compte PDO d° 69 249

721
Commission sur
55 555
impayé
434
TVA
10 694
Imputation des
frais
Chapitre IV : Les opérations de virement, de certifications de chèques et de
services divers

Les banques, dans le cadre de leurs activités effectuent plusieurs opérations avec les
tiers, clients ou non clients. Parmi ces opérations on distingue les virements, les certifications
de chèque et diverses transactions par l’intermédiaire de produits spécifiques (Flash cash et
gold chèque) et de services spécifiques (Money Gram et Western Union). Dans les lignes qui
suivent, nous développerons chacune de ces opérations en insistant sur leur traitement
comptable illustré à travers quelques cas pratiques.

I) LES OPERATIONS DE VIREMENT

Les opérations de virement sont des ordres de la clientèle ayant pour but de débiter un
compte (compte du client donneur d’ordre) pour créditer un compte ( compte du client
bénéficiaire), ou de mettre à disposition une somme d’argent au profit d’une tierce personne
non cliente à la banque. Cette opération peut concerner la même agence : on parle alors de
virement compte à compte, elle peut concerner deux agences d’une même banque : on
parle alors de virement déplacer ou inter agences, elle peut enfin concerner deux banques
et dans ce cas on parle de virement interbancaire.

Cette opération peut être occasionnelle tout comme elle peut être régulière, dans ce
dernier cas on parlera de virement permanent. Globalement on distingue les virements émis et
les virements reçus. Le virement est émis lorsqu’il prend naissance dans une agence
bancaire. Il est dit reçu lorsqu’il est traité au second niveau en continuité de l’opération
initiale traitée par l’agence émettrice.

Pour effectuer un virement, le donneur d’ordre doit remplir un ordre de virement qui
comporte sans être exhaustif :

Le nom du donneur d’ordre ;


Le nom du bénéficiaire ;
Le montant en chiffre et en lettre ;
La date du virement et les N° de compte du donneur d’ordre et du bénéficiaire ;
Le motif ou la raison du virement ;
La signature du donneur d’ordre ;

Pour ce qui concerne les entreprises, l’ordre de virement peut être sous forme de papier
entête de l’entreprise.
Exemple :

SOCIETE LA VIE EST DURE


SIEGE SOCIAL : YAOUNDE
TEL : …………………………..

A l’attention de Monsieur
le Directeur de la SGC
agence de Yaoundé

Monsieur le Directeur d’agence,


Par le débit de notre compte n°………………………. ouvert dans vos livres, veuillez virer
la somme de ……………….(en chiffres et en lettres) au profit de ……………………(nom
du bénéficiaire) compte n°……………………..

Signature et date

1) les virements sur place, compte a compte

Ils portent sur des transactions qui doivent se dérouler à l’intérieur d’une agence bancaire.
Il s’agit en effet du transfert de fonds d’un compte dans l’agence à un autre compte dans la
même agence.

Du point de vue comptable, il s’agit pour la banque après nettoyage de l’ordre du client
c’est-à-dire vérifier la conformité et la régularité de l’ordre, de débiter le compte du donneur
d’ordre et de créditer le ou les comptes des clients bénéficiaires.

2) virement inter agences

Le virement inter agence est une opération qui fait intervenir au moins deux agences
d’une même banque. Dans ce cas, on distingue l’agence émettrice (celle qui initie le virement)
et l’agence réceptrice (celle qui reçoit le virement). L’agence émettrice est celle qui débite
le client donneur d’ordre alors que l’agence réceptrice est celle qui crédite le compte du client
bénéficiaire.
Sur le plan comptable l’opération est rendue possible par l’utilisation du compte de
liaison virement entre les deux agences. Cette liaison peut être automatique au cas où la banque
a un réseau interconnecté et manuel dans le cas contraire.

3) virement interbancaire

On parle de virement interbancaire lorsque l’opération fait intervenir deux banques. Dans
ce type de virement, l’intervention de la banque centrale est indispensable. La pratique
actuelle des virements inter bancaires est intégrée dans la compensation et donc se fait via le
système SYSTAC et le système SYGMA.

4) les mises à disposition (MAD)

Les mises à dispositions constituent des services de paiements aux tiers non clients au
guichet d’une banque donnée. Lorsqu’ une mise à disposition est disponible au guichet de la
banque on parle de disposition à payer (DAP).

a) MAD dans une même agence bancaire

Il s’agit ici de débiter le client donneur d’ordre et de rendre les fonds disponible au
guichet au profit d’une tierce personne. Sur le plan comptable, le client donneur d’ordre est
débité en contre partie du compte 381 DAP virement.

b) MAD inter agence

Ici, il y a envoie d’argent d’une agence à une autre. Le traitement comptable suit le
principe de virement inter agence à la seule différence que le compte du bénéficiaire est
remplacé par le compte DAP (381 DAP Virement) lié au fait que ce dernier touchera l’argent
au guichet.

5) les virements permanents

Le virement est dit permanent lorsqu’il doit être exécuté plusieurs fois à des dates
déterminées à l’avance, le montant étant également fixé. Il peut aussi être interbancaire
comme il ne peut concerner qu’une seule banque de même agence ou d’agences différentes.
Dans tous les cas, il doit être exécuté périodiquement.
APPLICATION I

Le 20/02/2016 l’UCAC donne ordre à son banquier (ECOBANK agence hippodrome) de


débiter son compte de 10 000 000 FCFA au profit de ses salariés :

- Monsieur NDONGMO Jules dont le compte est domicilié à ECOBANK agence


hippodrome, bénéficiaire du montant de 2 000 000 FCFA ;
- Monsieur MAMADOU Issa dont le compte est domicilié à ECOBANK agence
Mvog-mbi, bénéficiaire du montant de 3 000 000 FCFA ;
- Madame ZAMBO Lydie dont le compte est domicilié à Afriland First Bank
bénéficiaire d’un montant de 5 000 000 FCFA

Les commissions pour cette opération s’élève à 10 000 FCFA

Le même jour, l’UCAC ordonne à son banquier de mettre à la disposition de ses chefs de
maintenance, un montant de 1 000 000 FCFA au guichet de son agence et un montant de
500 000 FCFA au guichet ECOBANK agence Nkolbisson pour la réparation des différentes
piscines. Les commissions relatives à cette opération s’élèvent à 5 000 FCFA

Travail à faire : enregistrez les opérations nécessaires

SOLUTION

Enregistrement du virement à l’agence d’hippodrome le 20/02/2016


- Virement Monsieur NDONGMO

20/02/2016
371/372/373 Compte client UCAC 2 000 000

371/372/373 Compte client NDONGMO 2 000 000


s/virement n°…...
- Virement Monsieur MAMADOU

20/02/2016
371/372/373 Compte client UCAC 3 000 000

452 Compte de liaison virement 3 000 000


s/virement n°…...

- Virement Madame ZAMBO

20/02/2016
371/372/373 Compte client UCAC 5 000 000

561 Banque centrale 5 000 000


s/virement n°…...

- Prélèvement des commissions

20/02/2016
371/372/373 Compte client UCAC 11 925

434 TVA/Frais 1 925


72 Commissions 10 000
Prélèvement frais de virement

Enregistrement du virement à l’agence de mvog-mbi

20/02/2016
452 Compte de liaison virement 2 000 000
371/372/373 Compte client MAMADOU 2 000 000
s/virement n°…...
Enregistrement du virement à Afriland First Bank

20/02/2016
561 Banque centrale 5 000 000
371/372/373 Compte client ZAMBO 5 000 000
s/virement n°…...

Enregistrement de la mise à disposition


- ECOBANK Hippodrome

20/02/2016
371/372/373 Compte client UCAC 1 000 000

381 DAP 1 000 000


MAD ordre UCAC

20/02/2016
371/372/373 Compte client UCAC 500 000

452 Compte de liaison 500 000


MAD ordre UCAC

- Prélèvement des commissions

20/02/2016
371/372/373 Compte client UCAC 5962.5

434 TVA/Frais 962.5


72 Commissions 5 000
Prélèvement des frais
- Paiement

20/02/2016
381 DAP 1 000 000

57 Caisse 1 000 000


Paiement MAD

- Agence de nkolbisson

20/02/2016
452 Compte de liaison 500 000
381 DPA 500 000
MAD Ordre UCAC

20/02/2016
381 DAP 500 000

57 Caisse 500 000


Paiement MAD

II) LA CERTIFICATION DES CHEQUES ET EMISSION DES CHEQUES


BANQUES

Un chèque certifié est un chèque dont le banquier a non seulement attesté l’existence de
la provision, mais l’a bloquée pour ainsi garantir le paiement de ce chèque. Il est constitué
pour les administrations.

A côté du chèque certifié, il existe également le chèque banque qui est un chèque émis
par la banque en tant que établissement financier et vendu à ses clients pour les besoins de
leurs transactions. De même que le chèque certifié, le banquier garanti ici l’existence de la
provision.
1) traitement comptable

Sur le plan comptable, il s’agit de prélever le montant de la provision en débitant le


compte du client demandeur de la certification pour créditer un compte d’ordre de la clientèle
(DAP chèque certifié) : c’est l’écriture du blocage de la provision.

Ensuite le client est débité de la commission de certification augmentée de la TVA sur


commission de certification par le crédit du compte 72 et 434 TVA collectée.

2) Souscription chèque certifié par un non client

Pour obtenir un chèque certifié, le non client doit disposer du montant de la provision du
chèque augmenté des commissions de certification TTC. L’opération doit alors se dérouler en
deux étapes :

Versement du montant des provisions augmenté des frais dans 1 compte « DAP
opération ». cette opération est effectuée au niveau de la caisse
Emission du chèque certifié : il se fait par le service concerné à partir du compte DAP
opération.

APPLICATION II

Monsieur FONGANG Arnaud reçoit du centre des impôts un AMR d’un montant de
2 500 000 FCFA le 21/02/2016. Il émet un chèque à l’ordre du receveur des impôts et
demande à son banquier (UBC agence mvog-mbi) de certifier ledit chèque pour règlement de
ses impôts. Les commissions de certification s’élèvent à 5000 FCFA

Par ailleurs il se rend auprès de la BICEC pour souscrire un chèque banque d’un montant
de 5 000 000 FCFA au profit de la société CAMTEL pour le règlement d’une facture. Les
commissions pour certification s’élèvent à 7000 FCFA

Travail à faire : journalisez ces opérations


SOLUTION

Enregistrement à UBC

21/02/2016
371/372/373 Compte client FONGANG 2 500 000

381 DAP Chèque certifié 2 500 000


Emission chèque certifié

- Prélèvement commission de certification

21/02/2016
371/372/373 Compte client FONGANG 5 962.5

434 TVA/frais 962.5


72 Commissions 5 000
Prélèvement intérêt

Enregistrement à la BICEC

21/02/2016
57 Caisse 5 008 347.5

381 DAP opération 5 008 347.5


Versement de la provision

21/02/2016
381 DAP opération 5 008 347.5
381 DAP Chèque certifié 5 000 000
434 TVA/frais 1 347.5
72 Commissions 7 000
Emission chèque certifié
III) TRAITEMENT COMPTABLE DES OPERATIONS DE SERVICES ET
PRODUITS BANCAIRES SPECIFIQUES

1) Traitement des produits spécifiques (GC et FC)

Ce sont des produits développés pour :


sécuriser l’épargne des clients contre les vols et les pertes,
faciliter les paiements,
assurer la liquidité et la disponibilité permanente des moyens de paiement.
Ce sont des produits disponibles tant pour les clients de la banque que les non clients de
la banque.
Le flash cash est un certificat de dépôt (titre négociable) émis par un établissement de
crédit en représentation d’un dépôt effectuée par toute personne désireuse (cliente ou non).
Il est disponible en plusieurs coupures et on peut se le procurer contre versement
d’espèces ou par le débit de son compte. Il est remboursable aux guichets de la même banque
ou des banques sœurs. En ce qui concerne les banques sœurs, ils sont reçus et remboursés après
compensation

a) Ach at d ’u n p rod u it sp écifiq u e

L’écriture générée par cette opération consiste à débiter le compte caisse et à créditer le
compte d’ordre.

b) Retrait à l’aide d ’un produit spécifique

L’écriture générée par cette opération consiste à débiter le compte d’ordre et à créditer le
compte caisse.

2) Traitement des services spécifiques (Western Union et Money Gram)

Ce sont des services de transfert de fonds développés par des entreprises spécialisées (qui
porte leur nom) dans le transfert de fonds et commercialise ou sous traite l’exploitation dans
les établissements de crédit et des bureaux de change.
La relation qui lie les établissements de crédit et les structures spécialisées est une relation
de partenariat qui peut parfois être exclusive. Sur le plan comptable, le plan comptable des
établissements de crédit a prévu le compte 46 pour le traitement des opérations avec les tiers.
Ce sont des opérations d’envoi et de réception des fonds qui peuvent concerner une même
devise ou des devises différentes.

a) opération d ’ envoi de fond s

Elle engendre des charges d’expédition qu’on peut appeler commission money
gram /western-union. Ces commissions comptabilisées HT sont à repartir entre les
partenaires. Sur ces commissions la TVA est appliquée pour le compte de l’Etat.

b) opération de réception de fonds

Le bénéficiaire des fonds ne supporte aucune charge. Le montant des fonds qu’il recevra
correspondra à la contre-valeur des fonds envoyés. Sur le plan règlementaire, les opérations
d’envoi et de réception des fonds entre le territoire national et le reste du monde doivent être
conformes à la règlementation de change en vigueur.

Pour les non clients de la banque, l’envoie et la réception peuvent se faire en espèces.
Lors de la réception, aucune commission n’est retenue. Le compte « 461 opération money
gram/western union » est alors débité du montant reçu en contre partie du compte « 571
caisse ».

c) Apurement des compte Western Union et Money Gram

A la fin de chaque période contractuelle, le compte principal western union/money gram


et le compte commissions doivent être apurés en contrepartie d’un compte correspondant. Le
correspondant étant la banque de domiciliation de WU / MG.

Si le compte principal est créditeur, il sera débité ; si par contre il est débiteur, la banque
recevra un montant équivalent au solde débiteur.

S’agissant des commissions, elles doivent faire l’objet d’un partage dans les proportions
établies dans le contrat. La quôte part revenant à la banque sera virée au compte 72 et celle
revenant à WU/MG sera virée à sa banque de domiciliation dans les mêmes conditions que le
compte principal.
Schéma d’écritures :

23/02/2016
461 Compte money gram/western union xxxxx

561 Banque centrale xxxxx


Transfert du solde MG/WU

23/02/2016
462 Commission MG/WU xxxxx

72 Quote part des commissions xxxxx


revenant à la banque

561 Banque centrale xxxxx


Transfert des commissions
MG/WU

APPLICATION III

Le 23/02/2016 Monsieur TRAORE se rend à Afriland et achète 50 flash cash de 100 000
FCFA. A l’issue de cette opération, la banque prélève un montant de 100 000 FCFA au titre
de commission.

1) Enregistrez l’opération dans le cas où Monsieur TRAORE est client de la Banque


2) Enregistrez l’opération dans le cas où Monsieur TRAORE n’est pas client de la
banque

Le même jour Monsieur TRAORE fait un transfert Western Union à son fils BOUBA au
Gabon d’un montant de 250 000 FCFA ; commissions 2500 FCFA. Quelques minutes plus
tard, Monsieur TRAORE reçoit une notification pour retrait d’un transfert Money Gram d’un
montant de 500 000 FCFA.

3) Enregistrez les opérations d’envoie et de réception des fonds


NB : toutes ces opérations sont effectuées au guichet de Afriland First Bank

SOLUTION

1) Enregistrement dans le cas où Monsieur TRAORE est client de la banque

23/02/2016
371/372/373 Compte client TRAORE 5 000 000

381 DAP 5 000 000


Achat de flash cash

23/02/2016
371/372/373 Compte client TRAORE 119 250

434 TVA/frais 19 250


72 Commissions 100 000
Prélèvement de la commission

Lorsque Monsieur TRAORE convertira ses flash cash en argent, l’écriture sera la suivante :

23/02/2016
381 DAP 5 000 000

57 Caisse 5 000 000


Conversion des flash cash

2) Enregistrement dans le cas où Monsieur TRAORE n’est pas client de la banque

23/02/2016
57 Caisse 5 119 250
381 DAP 5 000 000
434 TVA/frais 19 250
72 Commissions 100 000
Achat de flash cash

Lorsque Monsieur TRAORE convertira ses flash cash en argent, l’écriture sera la suivante :

23/02/2016
381 DAP 5 000 000

57 Caisse 5 000 000


Conversion des flash cash

3) Enregistrement des opérations d’envoi et de réception


Opération d’envoi

23/02/2016
371/372/373 Compte client TRAORE 252 981.25

461 Compte Western Union 250 000


462 Commission Western Union 2 500
434 TVA/Commissions WU 481.25
Transfert Western Union

Au cas où Monsieur TRAORE n’est pas client de la banque, on débitera le compte 57


caisse.
Opération de retrait

23/02/2016
461 Compte Western Union 5 000 000
371/372/373 Compte client TRAORE 5 000 000
Conversion des flach cash

Au cas où Monsieur TRAORE n’est pas titulaire d’un compte, on créditera le compte 57
caisse.
DEUXIEME PARTIE : Les opérations de dépôt clientèle

Chapitre I : Les comptes à régime spécial

Le plan comptable des établissements de crédit distingue trois types de dépôts que certains
auteurs étendent en quatre à savoir :
- les comptes à régime spécial : compte 35
- les comptes à terme : compte 36
- les comptes créditeurs à vue : compte 37
- les autres comptes de la clientèle : compte 38.
Ces comptes sont destinés à mobiliser les fonds du public et peuvent être classés en fonction
de leur durée et en fonction de leurs coûts.
Pour ce qui est de la classification en fonction de leur durée, les dépôts sont
classifiés en dépôts à terme et en dépôts à vue. Les dépôts à terme, encore appelés dépôts à
échéance comportent une date à laquelle les fonds seront disponibles. Les comptes à vue au
contraire sont permanemment disponibles. C’est le cas des comptes courants, des comptes chèques,
des comptes d’épargne et des autres comptes de la clientèle.
Quant à la classification en fonction des coûts, elle permet de distinguer les dépôts
rémunérés et les dépôts non rémunérés.
Pour approfondir cette réflexion nous évoluerons selon une double perspective.
Dans un premier temps nous développerons les comptes à régime spécial. Ensuite nous
nous pencherons sur la gestion de dépôts { terme et des comptes d’épargne.

1 – LES COMPTES A REGIME SPECIAL

Les comptes { régime spécial bénéficient d’un statut particulier soit en matière de
montant, de durée, de taux ou de mode de rémunération. On y retrouve principalement les bons de
caisse, les certificats de dépôts, les comptes et plans d’épargne-logement, les comptes d’épargne-
retraite, et tout autre type de compte qui requiert les mêmes caractéristiques de fonctionnement.

1.1 – Les bons de caisse

Les bons de caisse sont des billets à ordre1 ou au porteur2 dont la durée varie entre trois
(3) mois et deux (2) ans. Ils matérialisent l’engagement de la banque qui les a émis, de payer {
l’échéance du bon, la somme mentionnée sur celui-ci. Ils sont à échéance fixe et les intérêts
peuvent être précomptés3 ou post-comptés4. Sur le plan fiscal, les intérêts générés par les bons de
caisse ne supportent pas d’impôts au Cameroun.

1.2 – Les certificats de dépôt


Ce sont des titres de créances négociables émis exclusivement par les banques,
moyennant un rendement qui dépend de la durée du placement et de la qualité de

1 Ils sont alors nominatifs.

2 Dans ce cas ils sont anonymes.

3 C’est-à-dire payés à la souscription.

4 Payés à l’échéance.
signature de l’émetteur 5. Ils ont les mêmes caractéristiques que les bons de caisse sauf que leur
durée peut excéder trois (3) ans et aller jusqu’{ sept (7) ans. Selon nos informations, cette option
n’est pas encore activée en zone CEMAC6.

1.3 – Les comptes et plans d’épargne logement


C’est un système d’épargne qui est réservé en principe à une catégorie de personnes à savoir
les personnes physiques. Ce compte leur donne droit { un crédit d’habitat au terme du contrat.

1.4 – Les plans d’épargne retraite


Les plans d’épargne retraite enregistrent les sommes déposées périodiquement par les
personnes physiques, ainsi que les intérêts produits par cette somme pendant une durée fixée
par le contrat.
Au terme du contrat, les titulaires du plan ont la possibilité de retirer le capital placé

augmenté des intérêts et de bénéficier d’une rente viagère 7.

1.5 – Le principe de comptabilisation


Comme nous l’avons indiqué plus haut, le plan comptable des établissements de crédit a
prévu le compte 35 pour la comptabilisation des dépôts à régime spécial, les comptes
divisionnaires ou sous-divisionnaires pouvant être créés autant que le veulent les exigences
d’exploitation de la banque. En général ces comptes divisionnaires sont créés soit par rapport au
type de produit, soit par rapport à la durée de placement. Ce sont des comptes qui ont un sens
strictement créditeur.
La particularité de ces comptes est qu’ils enregistrent les dépôts qu’engendrent des charges
d’intérêt de la part de la banque.
La prise en compte de ces charges d’intérêt est d’une importance capitale pour la banque.
Dans la pratique les intérêts sont tantôt payés d’avance, tantôt payés { l’échéance. Dans tous les
cas, le système de comptabilisation doit permettre à la banque de pouvoir imputer mensuellement
la partie des charges effectivement courues. Pour y parvenir, le plan comptable des
établissements de crédit a prévu deux comptes à savoir :
- le compte 359 : « Dettes rattachées » pour la gestion des intérêts payés à terme
échus ;

- le compte 471 : « Charges payées d’avance » pour les intérêts prépayés.


Pour ce qui est de l’utilisation du compte 35, nous pouvons avoir les comptes

divisionnaires et sous-divisionnaires suivants8 :


* 351 : Bons de caisse,
* 352 : Certificats de dépôts,

5 Cf. http://www.attijariwafabank.com, consulté le 20

février 2016.
6 Communauté Economique et Monétaire d’Afrique

Centrale.
7 Pour rappel : une rente viagère selon http://www.lesechos.fr consulté le 20 février 2016, est

somme versée
régulièrement jusqu’au décès du bénéficiaire par quelqu’un qui a acquis un actif et qui en
deviendra le plein et l’entier bénéficiaire après le décès du bénéficiaire. Dans l’intervalle, le
bénéficiaire continue à tirer profit de la jouissance de cet actif qui est souvent un bien immobilier.
8 Cette liste n’est pas
exhaustive.
* 353 : Comptes de plan d’épargne logement,
* 351100 : Bons de caisse à trois mois nominatif,
* 351110 : Bons de caisse à trois mois anonyme,
* 351200 : Bons de caisse à six mois nominatif,
* 351210 : Bons de caisse à six mois anonyme
* 351300 : Bons de caisse à un an nominatif,
* 351310 : Bons de caisse à un an anonyme,
* 351400 : Bons de caisse à deux ans nominatif,
* 351410 : Bons de caisse à deux ans anonyme,
* 351500 : Bons de caisse échu non remboursé.
Ce dernier compte enregistre le principal de tous les bons de caisse arrivés à
l’échéance mais dont le porteur est absent.

2. LA GESTION DES DEPOTS A TERME ET DES COMPTES D’EPARGNE

2.1- La gestion des dépôts à terme


Les dépôts à terme correspondent { ce qu’on appelle couramment comptes bloqués. Il
s’agit d’un contrat de placement entre le client et son banquier. Ce contrat précise notamment :
- la durée du placement
- le taux d’intérêt
- la période de rémunération des intérêts librement fixé entre les parties prenantes
Ce produit est réservé pour les entreprises personnes morales qui génèrent des excédents
de trésorerie et qui souhaitent les fructifier.
Sur le plan fiscal, les intérêts produits par ce placement sont soumis à l’impôt sur le revenu
des capitaux mobiliers (IRCM) dont le taux TTC est de 16.5%.
Le plan comptable des établissements de crédit a prévu le compte 36 pour la
comptabilisation des dépôts à terme. Ce compte enregistre au crédit les dépôts
représentant le capital souscrit et au débit le remboursement du capital. Le compte 369 qui
s’intitule « Dettes rattachées » constate en son crédit les intérêts courus non échus du mois. Ce
compte est soldé à la fin de la période contractuelle et les intérêts sont reversés au
client.
Nous pouvons noter que contrairement au bon de caisse, les intérêts sur les dépôts à terme
ne sont pas précomptés mais post payés.

2.2 - Les comptes d’épargne


Une réglementation particulière a été édictée pour certains dépôts pour orienter

l’épargne vers certaines formes de placement 9. Elle est { l’origine des comptes d’épargne.

Les conditions d’ouverture

9 C’est le cas du logement, de l’équipement, des valeurs mobilières, etc.


L’article 46 du droit bancaire en zone CEMAC10 dispose que les comptes d’épargne

peuvent être ouverts auprès des banques11 par toute personne physique ou morale.
S’agissant des personnes physiques, un compte sur livret peut être ouvert à un mineur
non émancipé sur demande de son représentant légal, qui aura par ailleurs seul qualité pour le faire
fonctionner.
Préalablement { l’ouverture du compte, les banques sont tenues de communiquer { leurs
clients les modalités de calcul des intérêts créditeurs et des prélèvements divers au profit de l’Etat,
ainsi que l’échéancier des versements des intérêts créditeurs.

Les conditions de fonctionnement


L’article 47 du droit bancaire énonce que les comptes d‘épargne donnent lieu {
l’inscription des mouvements sur un livret. Il n’est pas délivré de carnets de chèques. Tous les
versements et les retraits sont inscrits sur ce livret. Le solde en capitaux est tiré à chaque
opération et représente le disponible.
Les comptes d’épargne ne peuvent enregistrer que des opérations de :
o Virement, versement ou retrait en faveur du titulaire ;
o Virement du ou au compte courant ou au compte chèque du titulaire.
Les versements portent intérêts, mais sauf dispositions contractuelles contraires, ces
intérêts sont calculés à terme échu, sur le solde moyen en valeur de la période sur laquelle porte
l’arrêté des comptes { l’exception des bons de caisse pour lesquels les intérêts sont décomptés
d’avance.

Le cadre comptable
Les comptes d’épargne génèrent des intérêts périodiques. Ceux-ci constituent des charges
pour l’établissement bancaire. En effet, les banques rémunèrent ces dépôts deux fois par an12.
Pour permettre { ces établissements d’avoir une appréciation judicieuse et une maîtrise des
charges d’intérêts générés par les comptes d’épargne, les banques intègrent dans leur résultat
périodique, les intérêts courus non échus (constitution des prévisions d’intérêts).
Le PCEC13 a prévu le compte 379 dettes rattachées qui enregistrent mensuellement les
prévisions d’intérêts par le crédit du compte 61 intérêts sous compte d’épargne.
Sur le plan fiscal, les intérêts générés par les comptes d’épargne sont soumis {
l’IRCM14 au taux TTC de 16.5% dès lors que les capitaux ayant généré cet intérêt sont
supérieur à 10.000.000 FCFA.
Pour ce qui est du calcul de l’IRCM on procède de la manière suivante : soit X un
versement ou le cumul d’un versement supérieur { 10.000.000 FCFA, l’impôt :
X 10 000 000 t n
Base de l’IRCM =
36

Avec t = taux d’intérêts du compte d’épargne

10 Droit Bancaire en Zone CEMAC, Jean Marie NYAMA, Presses de l’UCAC.

11 Notamment les comptes d’épargne bancaire ou comptes sur livrets.

12 Notamment le 30 juin et le 31 décembre.

13 Plan Comptable des Etablissements de Crédit

14 Impôt sur le Revenu des Capitaux Mobiliers


n = le nombre de jours courus.
Une fois que cette base de calcul est déterminée, on peut alors calculer l’IRCM au
taux de 16.5%.
Quant à la détermination de la date de valeur, pour les versements, elle est de J+15, c’est-
à-dire le premier jour de la quinzaine suivante. Par exemple, pour un versement effectué le
13 mars N, ou au cours de la première quinzaine du mois, la date de valeur est située au 16 mars
N. Pour ce qui est des retraits, la date de valeur est J-15, c'est-à-dire le dernier jour de la précédente
quinzaine. Ainsi, pour un retrait effectué le 13 mars N, la date de valeur est située au 28 février N.
3. EXEMPLES D’APPLICATION
3.1 - Cas MUTMUNE sur les comptes à régime spécial
Madame Mutmunè Jeannette est une opératrice économique de la place qui souscrit à
Ecobank un bon de caisse de 150 millions. Le contrat de dépôt est caractérisé par les éléments
suivants :
Durée de placement : six (6) mois,
Taux d’intérêt : 4%
Travail à faire : Procéder à la comptabilisation de cette opération de la souscription jusqu’à la
restitution des fonds à l’échéance sachant que la banque intègre les intérêts courus non échus dans
les arrêtés mensuels. On supposera que la souscription a eu lieu le 01er janvier 2015 à partir
du compte ordinaire de Madame Mutmunè, que les intérêts sont post-payés et prépayés.

Eléments de correction :
Capital : 150.000.000
Taux d’intérêt : 4% l’an
Durée : 6 mois
Produit : Bon de caisse

Première option : Les intérêts sont post-comptés


* Calcul de l’intérêt : (150000000*4)/200 = 3.000.000

a. Ecritures de souscription

01/01/2015
Débit Crédit Libellés Montant
37 Compte ordinaire Mutmunè 150 000
351200 Bon de caisse nominatif à 6 150 000
Souscription bon de caisse N°0001

b. Ecritures de gestion des charges d’intérêt


Ces écritures sont { passer chaque fin du mois pendant la durée de l’opération.

31/01/2015
Débit Crédit Libellés Montant
611 Intérêts sur bon de caisse 500 000
359 Dettes rattachées 500 000
Intérêts courus sur bon de caisse N°0001

28/02/2015
Débit Crédit Libellés Montant
611 Intérêts sur bon de caisse 500 000
359 Dettes rattachées 500 000
Intérêts courus sur bon de caisse N°0001
31/03/2015
Débit Crédit Libellés Montant
611 Intérêts sur bon de caisse 500 000
359 Dettes rattachées 500 000
Intérêts courus sur bon de caisse N°0001

30/04/2015
Débit Crédit Libellés Montant
611 Intérêts sur bon de caisse 500 000
359 Dettes rattachées 500 000
Intérêts courus sur bon de caisse N°0001

31/05/2015
Débit Crédit Libellés Montant
611 Intérêts sur bon de caisse 500 000
359 Dettes rattachées 500
Intérêts courus sur bon de caisse N°0001

Les écritures sont passées jusqu’au 31 mai 2015 en considérant que c’est au 30 juin
que tout le reste devra être régularisé y compris les intérêts de ce mois. On paie ainsi la totalité
des intérêts et on annule la constatation.

30/06/2015
Débit CréditLibellés Montant
611 Intérêts sur bon de caisse 3 000 000
37 Compte ordinaire Mutmunè 3 000
Intérêts courus sur bon de caisse N°0001
D
359 Dettes rattachées 2 500 000
611 Intérêts sur bon de caisse 2 500 000
Extourne des écritures de provision

351200 Bon de caisse à 6 mois nominatif 150 000
351500 Bon de caisse échu non remis 150 000
Échéance du bon de caisse N°0001
Deuxième option : Les intérêts sont précomptés : Première méthode a.
Ecritures de souscription

01/01/2015
Débit Crédit Libelles Montants
37 Compte ordinaire Mutmunè 150 000 000
351200 Bon de caisse nominatif à 6 mois 150 000 000
Souscription bon de caisse N°0001
01/01/2015
Débit Crédit Libellés Montant
611 Intérêts sur bon de caisse 3 000 00 0
37 Compte ordinaire Mutmunè 3 000
Intérêts courus sur bon de caisse N°0001

b. Ecritures de gestion des charges d’intérêt

31/01/2015
Débit Crédit Libellés Montants
471 Charges payées d'avance 2 500 000
611 Intérêts sur bon de caisse 2 500
Régularisation des intérêts courus sur bon de caisse N°0001

01/02/2015
Débit Crédit Libellés Montants
611 Intérêts sur bon de caisse 2 500 000
471 Charges payées d'avance 2 500
Extourne de

28/02/2015
Débit Crédit Libellés Montants
471 Charges payées d'avance 2 000
611 Intérêts sur bon de caisse 2 000
Régularisation des intérêts courus sur bon de caisse N°0001

01/03/2015
Débit Crédit Libellés Montants
611 Intérêts sur bon de caisse 2 000
471 Charges payées d'avance 2 000
Extourne de

Ces écritures seront passées ainsi jusqu’au solde complet des intérêts payés d’avance.
Deuxième option : Les intérêts sont précomptés : Deuxième méthode

Elle consiste à débiter le compte 471 à la souscription pour constater les charges, et à le
créditer chaque mois en contrepartie du compte 611 jusqu’{ ce que le compte 471 soit
complètement soldé.

01/01/2015
Débit Crédit Libellés Montants
471 Charges payées d'avance 3 000
37 Compte ordinaire Mutmunè 3 000
Intérêts payés sur bon de caisse N°0001

A la fin de chaque mois de la durée de l’opération, on passe cette écriture

Débit Crédit Libellés Montants


611 Intérêts sur bon de caisse 500 000
471 Charges payées d'avance 500
Intérêts courus sur bon de caisse N°0001
Il peut avoir des cas où il y a un remboursement anticipé sur un bon de caisse. C’est le cas
où le contrat de placement n’est pas arrivé { son terme. Dans ce cas, le banquier peut appliquer
une pénalité au client en réduisant le taux d’intérêt d’un point par exemple.
Reprenons le cas ci-dessus en supposant que quatre (4) mois après le placement,
Madame Mutmunè sollicite son banquier pour le remboursement anticipé de son bon de caisse.
Nous allons retracer les écritures comptables liées à cette opération dans les trois méthodes de
comptabilisation vues plus haut, et admettant que le banquier applique une pénalité de 1% :
Eléments de correction :
Capital : 150.000.000
Taux d’intérêt : 4% l’an
Durée : 6 mois
Produit : Bon de caisse

Première option : Les intérêts sont précomptés

01/01/2015
CréditLibelles Montant
372 Compte ordinaire Mutmunè 150 000
351200 Bon de caisse nominatif à 6 mois 150 000
Souscription bon de caisse

01/01/2015
Débit Crédit Libelles Montant
611 Intérêts sur bon de caisse 3 000 000
37 Compte ordinaire client 3 000
Intérêts payés sur bon de caisse N°0001

31/01/2015
Débit Crédit Libelles Montant
471 Charges payées d'avance 2 500 000
611 Intérêts sur bon de caisse 2 500
Régularisation des intérêts courus sur bon de caisse N°0001
01/02/2015
Débit Crédit Libelles Montant
611 Intérêts sur bon de caisse 2 500 000
471 Charges payées d'avance 2 500
Extourne d'écriture de régularisation

28/02/2015
Débit Crédit Libelles Montant
471 Charges payées d'avance 2 000 000
611 Intérêts sur bon de caisse 2 000
Régularisation des intérêts courus sur bon de caisse N°0001

01/03/2015
Débit Crédit Libelles Montant
611 Intérêts sur bon de caisse 2 000 000
471 Charges payées d'avance 2 000
Extourne d'écriture de régularisation

31/03/2015
Débit Crédit Libellés Montant
471 Charges payées d'avance 1 500 000
611 Intérêts sur bon de caisse 1 500 000
Intérêts courus sur bon de caisse N°0001
01/04/2015
611 Intérêts sur bon de caisse 1 500 000
471 Intérêts sur bon de caisse 1 500
Extourne d'écriture de régularisation
30/04/2015
471 Charges payées d'avance 1 000 000
611 Intérêts sur bon de caisse 1 000
Régularisation des intérêts courus sur bon de caisse N°0001

01/05/2015
611 Intérêts sur bon de caisse 1 000 000
471 Charges payées d'avance 1 000
Extourne d'écriture de régularisation

351200 Bon de caisse N°0001 à six mois 150 000


37 Compte ordinaire client 150 000
Remboursement du bon de caisse N°0001

37 Compte ordinaire client 2 500 000


611 Intérêts sur bon de caisse 2 500
Extourne intérêts précomptés sur bon de caisse N°0001

611 Intérêts sur bon de caisse 1 500 000


37 Compte ordinaire client 1 500
Intérêts réels pour quatre mois à 3%

Deuxième option : Les intérêts sont post-comptés

01/01/2015
Débit Crédit Libelles Montant
37 Compte ordinaire client 150 000
351200 Bon de caisse nominatif à 6 mois 150 000
Souscription bon de caisse

31/01/2015
Débit Crédit Libelles Montant
611 Intérêts sur bon de caisse à six mois 500 000
359 Dettes rattachées 500
Intérêts courus sur bon de caisse N°0001

28/02/2015
Débit Crédit Libelles Montant
611 Intérêts sur bon de caisse à six mois 500 000
359 Dettes rattachées 500
Intérêts courus sur bon de caisse N°0001
31/03/2015
Débit Crédit Libelles Montant
611 Intérêts sur bon de caisse à six mois 500 000
359 Dettes rattachées 500
Intérêts courus sur bon de caisse N°0001

30/04/2015
Débit Crédit Libelles Montant
611 Intérêts sur bon de caisse à six mois 500 000
359 Dettes rattachées 500
Intérêts courus sur bon de caisse N°0001

Débit Crédit Libelles Montant


351200 Bon de caisse à six mois nominatif 150 000
37 Compte ordinaire client 150 000
Remboursement du bon de caisse N° 0001

Débit Crédit Libellés Montant
359 Dettes rattachées 2 000 000
611 Intérêts sur bon de caisse à six mois 2 000
Régularisatio

611 Intérêts sur bon de caisse 1 500 000
37 Compte ordinaire client 1 500
Intérêts réels pour quatre mois à 3%

3.2 : Cas SAVELIFE : Gestion des dépôts à terme


Le 15 mars 2014, Savelife une compagnie d’assurance marocaine, souscrit auprès du
crédit du nord un dépôt à terme d’un montant de 1.500.000.000 FCFA, le contrat de
placement prévoit :
- Trois mois renouvelables par tacite reconduction
- Taux d’intérêt de 3.75% l’an
- IRCM : 16.5%
- Pénalité 1% en cas de remboursement anticipé
Travail à faire : Retracer toutes les écritures comptables relatives à cette opération de
placement, sachant qu’à l’échéance du dépôt le placement est reconduit et la banque intègre les
intérêts courus non échus dans ses arrêtés mensuels.

*Calcul des intérêts :


I= (1500 000 000*(3.75/100)*(3/12)
= 14.062.500Fcfa
Intérêt par mois : 14.062.500/3
=4.687.500
15/03/2014

371 Compte courant d'entreprise 1 500 000


36 Dépôt à 1 500 000
Dépôt à terme N°001
31/03/2014

612 Intérêts sur dépôt à terme 2 343 750


369 Dettes rattachées 2 343
Intérêts courus non échus sur dépôts à terme
30/04/2014

612 Intérêts sur dépôt à terme 4 687 500


369 Dettes rattachées 4 687
Intérêts courus non échus sur dépôts à terme

31/05/2014

612 Intérêts sur dépôt à terme 4 687 500


369 Dettes rattachées 4 687
Intérêts courus non échus sur dépôts à terme
16/06/2014

612 Intérêts sur dépôt à terme 14 062


371 Compte courant d'entreprise 11 742
433 IRCM sur dépôt à terme N°001 2 320
Versement intérêt sur dépôts à terme
30/06/2014

369 Dettes rattachées 11 718


612 Intérêts 11 718
Extourne des intérêts courus non échus sur dépôts à terme
16/06/2014

36 Dépôt à terme N°001 1 500 000


371 Compte courant d'entreprise 1 500 000
Remboursement du dépôt à terme N°001

371 Compte courant d'entreprise 1 500 000


36 Dépôt à terme N°001 1 500 000
Reconduction tacite du dépôt à terme N°001

Cas de remboursements anticipés du dépôt à terme après deux mois

15/03/2014
371 Compte courant d'entreprise 1 500 000
36 Dépôt à 1 500 000
Souscription dépôt à terme
31/03/2014

612 Intérêts sur dépôt à terme 2 343 750


369 Dettes rattachées 2 343
Intérêts courus non échus sur dépôts à terme
30/04/2014

612 Intérêts sur dépôt à terme 4 687 500


369 Dettes rattachées 4 687
Intérêts courus non échus sur dépôts à terme
14/05/2014

612 Intérêts sur dépôt à terme 2 343 750


369 Dettes rattachées 2 343
Intérêts courus non échus sur dépôts à terme

36 Dépôt à terme N°001 1 500 000


371 Compte courant d'entreprise 1 500 000
Remboursement du dépôt à terme N°001

15/05/2014

369 Dettes rattachées 9 375 000


612 Intérêts courus 9 375
Extourne des intérêts courus non échus sur dépôts à terme

612 Intérêts sur dépôts à terme 6 875


371 Compte courant d'entreprise 5 740
433 IRCM sur dépôt à terme 1 134
Versement dépôt à terme

371 Compte courant d'entreprise 1 500 000


36 Dépôt à terme N°001 1 500 000
Reconduction tacite du dépôt à terme N°001

3.3 – Cas YOSAFINA : Gestion des comptes d’épargne


Madame Yosafina a ouvert un compte d’épargne en date du 15/03/13 auprès de son
banquier le Crédit Populaire du Sud. Le même jour, il a effectué un versement de 7.500.000. Le
27/03/13 il effectue un second versement de 10.000.000 et le 15/05/13 un retrait de
10.000.000 est opéré sur le compte.
Travail à faire : Retracer toutes les écritures comptables engendrées par cette
opération le 30/06 sachant que la banque rémunère chaque année et intègre au courant de chaque
mois au titre d’intérêts à payer, intérêts courus et non échus.
t=5% et IRCM= 16.5%

SOLUTIO
N
Calculs préliminaires.

DATES VERSEMENTS RETRAITS SOLDES VALEUR


15/03/13 7 500 000 / 7 500 000 16/03/13
25/03/13 10 000 000 / 17 500 000 01/04/13
15/05/13 10 000 000 7 500 000 30/04/13
30/06/13

- Calcul des intérêts (t=5%).


7500000 5 16
Prévisions mars : = 16 438
365 100

17500000 5 29
Prévisions avril : = 69 500
36

500

7500000 5 1
: =1
027
36 500

7500000 5 31
Prévisions mai : = 31 849
36 500

7500000 5 30
Prévisions juin: = 30.821 FCFA
36
500

15 Calcul des intérêts finals : ( 1.500.000.000*2.75)/(4*100)/3*2


Pour un total d’intérêts de 149.655 FCFA.
- Calcul de l’impôt :
17 500 000 10 000 000 5 29
Partie soumise à l’IRCM = = 29.794 FCFA
36
500
IRCM= 29 794 *16.5% = 4 916 FCFA

Comptabilisation

31/03/2013
Débit Crédit Libelles Montant
613 Intérêts sur CE 16 438
379 Dettes rattachées 16 438
Prévisions intérêts/CE

30/04/2013
Débit Crédit Libelles Montant
613 Intérêts sur CE 70 547
379 Dettes rattachées 70 547
Prévisions int/CE

30/05/2013
Crédit Libelles Montant
613 Intérêts sur CE 31 849
379 Dettes rattachées 30 849
Prévisions intérêts/CE

30/06/2013
Crédit Libelles Montant
613 Intérêts sur CE 149 655
373 Client 144 738
434 IRC 4 916
Versement

Crédit Libelles Montant
379 Dettes rattachées 118 834
613 Intérêts sur 118 834
Extourne prévisions et intérêts pour la période allant du 16/03 au 31/05/13
La gestion des opérations de dépôt clientèle se divise en deux grandes parties : Les comptes à
régime spécial, et les dépôts à terme et comptes d’épargne. Les régimes spéciaux concernent
les bons de caisse, les certificats de dépôts, les comptes et plan d’épargne logement et les plans
d’épargne retraite. De même, la comptabilisation varie selon que les intérêts sont précomptés
ou post comptés avec des spécificités liées aux remboursements anticipés. En ce qui concerne
les dépôts à terme, il s’agit des contrats de placement entre le client et son banquier, dont les
intérêts sont soumis à l’IRCM. E n ce qui est des comptes d’épargne, ce sont des placements
sauf qu’ils génèrent des intérêts périodiques rémunérés u n à deux fois l’an. Sur le plan
comptable, les dépôts à terme sont enregistrés dans le compte 36, tandis que les comptes
d’épargne sont enregistrés dans le compte 379.
TROISIEME PARTIE : LES OPERATIONS DE CREDIT

NB Les Chapitres I et II du plan sont regroupés en I

INTRODUCTION
Une opération de crédit correspond à tout acte par lequel une personne agissant à titre
onéreux prend dans l’intérêt d’une autre un engagement par signature tel qu’un aval, un
cautionnement ou une garantie (on parle de crédits par signature). Aussi, l’opération de crédit peut
être définie comme tout acte par lequel une personne agissant à titre onéreux met ou promet de
mettre des fonds à la disposition d’une autre; tel un banquier en faveur de sa clientèle. On parle
dans ce cas de cas de crédits par trésorerie ou par caisse (objet de notre étude). Ces derniers
constituent d’une part l’essentiel de l’activité de financement des banques et représentent une
source de profit important d’autre part. Ils présentent aussi la caractéristique d’être très risqués
c’est la raison pour laquelle ces opérations sont fortement règlementées. Dès lors, il devient
important pour nous d’avoir une idée plus précise sur la mise en place et le traitement de ces crédits.
C’est dans ce sciage qu’après avoir défini la notion de crédit, nous nous appesantirons sur le
processus d’octroi de crédit, la vie du crédit et les traitements comptables des crédits impayés en
cas de remboursement total, partiel et de pertes.
I- GENERALITES SUR LES CREDITS
1) Définition et rôle
Le crédit est une notion économique qui matérialise le fait qu’une personne cède
l’utilisation ou la propriété d’un bien en échange d’une contre prestation future. Selon
l’enseignement classique, le crédit suppose la réunion de deux facteurs que sont le temps et la
confiance. En effet, il n y a crédit que lorsqu’il se produit un décalage entre la prestation du crédité
et celle du créditeur. Ce décalage temporel suppose la confiance du créditeur dans le crédité.
Cependant, il convient de préciser les facteurs temps et confiance ne suffisent plus car l’expérience
montre que certaines opérations à l’instar des dépôts d’espèces dans les banques réunissent ces
deux facteurs sans pour autant être des opérations de crédit. Il est donc opportun d’y associer deux
autres éléments indissociables de la notion de crédit. Il s’agit du risque et de l’absence de
spéculation de la part du créditeur.

Dans une économie moderne, l’importance du crédit n’est plus à démontrer. En effet, les
crédits assurent les besoins d’exploitation des entreprises en ce sens qu’ils cherchent à résoudre les
problèmes de trésorerie des entreprises engendrés par les activités de production et commerciales.
Les crédits couvrent aussi les investissements des entreprises au travers des techniques
spéciales car les risques sont plus différents et plus sérieux. Les ménages recourent quant à eux
recourent au crédit pour financer leurs dépenses courantes ou leurs dépenses particulières
d’équipement.

2) Typologie des crédits


Les crédits accordés aux clients varient selon les critères de classification retenus. C’est
ainsi que :
- Selon la durée, on distingue les crédits à court terme (moins de 2 ans généralement), les crédits
à moyen terme (entre 2 et 5 ou 7 ans) et les crédits à long terme (plus de 7 ans généralement)
- Selon le bénéficiaire, on peut opposer les crédits aux entreprises et les crédits aux particuliers
- Selon la destination : pour la destination des entreprises, on peut citer le financement de la
trésorerie ou des équipements. Pour les particuliers, il peut s’agir des facilitations des fins de
mois ou l’acquisition des biens immobiliers
- Selon le champ géographique, on différencie le crédit interne du crédit international

3) Conditions d’octroi de crédit

Notons d’entrée de jeu que le client doit disposer d’un compte courant à la banque pour
bénéficier d’un crédit.
L’octroi de crédit par une banque à la clientèle passe par une tenue de dossier de demande
de crédit. Il s’agit en effet d’analyser les états financiers du client au travers de la détermination et
de l’interprétation des ratios d’analyse financière et du ratio prudentiel édicté par la COBAC1.

En effet, le ratio de division des risques2, qui tient compte de cette sagesse populaire
selon laquelle il n'est pas raisonnable de "mettre tous ses œufs dans un même panier". Il oblige les
banques à éviter de trop concentrer leurs risques sur un petit nombre de signatures dont
l'insolvabilité définitive ou même partielle pourrait les ébranler. Il limite à 45% des fonds
propres nets les risques pondérés portés sur un même bénéficiaire.
Plusieurs autres ratios sont généralement observés :
- Autonomie Financière 3 = (capitaux propres/total bilan) correct à partir de 20%
- Ratio d’endettement = (Total actif/Total dettes) il doit être inférieur à 80%
- Ratio de Liquidité générale = (actif circulant/passif circulant). Il mesure la capacité pour
l’entreprise de régler ses dettes à court terme. Celle-ci sera solvable lorsque ce ratio sera
supérieur à l’unité.

4) Risques et moyens de couverture


Le principal risque lié à l’activité de crédit exercée par les banques est le risque de
contrepartie. Pour se couvrir contre ce risque, le banquier requiert le plus souvent de la part de son

1
COBAC : Commission Bancaire de l’Afrique Centrale
2
M. ADAM MADJI secrétaire général de la COBAC, communiqué sur : la Stabilité Financière et contrôle prudentiel,
3
Source : www.banquedefrance.fr
client des garanties dites « classiques » que nous pouvons regrouper en deux catégories : les
garanties personnelles et les garanties réelles.
Le cautionnement, la lettre de confort et la contre garantie constituent l’essentiel des suretés
personnelles. Tandis que le cautionnement est un contrat par lequel la caution s’engage envers le
créancier (la banque) qui accepte, à exécuter une obligation contracté par le débiteur si celui-ci n
y satisfait pas lui-même ; La contre garantie est la sureté est la garantie qu’une banque accorde à
une autre. La lettre de confort est un engagement moral qui est pris par une société mère vis-à-vis
des créanciers de sa filiale.
Les garanties réelles quant à elles comprennent l’hypothèque, le gage et le nantissement.
Selon l’Article 125 de l’AUDSC4 le nantissement est l’affectation d’un bien meuble incorporel ou
d’un ensemble de bien meubles incorporels en garantie d’une ou de plusieurs créances présentes
ou futures à condition que celles-ci soient déterminées ou déterminables.
Selon l’Article 92 du même document, le gage est le contrat par lequel le constituant accorde à
un créancier le droit se faire par préférence sur un bien meuble corporel ou un ensemble de biens
meubles corporels.
L’hypothèque est définit par l’Article 190 de l’AUS comme l’affectation d’un immeuble
déterminé ou déterminable appartenant au constituant en garantie d’une ou plusieurs créances
présentes ou futures à condition qu’elles soient déterminées ou déterminables.

II- PROCESSUS D’OCTROI DE CREDIT


Le processus que nous décrirons ci-dessous est celui d’un crédit par trésorerie. Ce type de crédit
constitue l’essentiel de l’activité de financement des établissements de crédit.

4
AUSC : Acte Uniforme relatif au Droit des Sociétés commerciales
Source : AFRILAND FIRST BANK

Demande
l de Etude ou analyse la demande Décision de rejet ou
crédit de crédit (risques et d’accord de crédit
couvertures des risques)

Rejet Accord

Lettre de rejet Notification de


l’accord de crédit
(lettre d’offre)

FIN
Décision du client

Rejet de l’offre de Acceptation de


crédit par le client l’offre de crédit

FIN Signature du
contrat de prêt

Recueil des
garanties

Mise en place
du crédit
1) Comptabilisation

La première écriture est passée lorsque le crédit est ouvert c'est-à-dire dès lors que le banquier
s’est engagé à mettre les fonds à la disposition du client. Mais en pratique, cette première écriture
est enregistrée en comptabilité que lorsque le client a été notifié de l’accord de crédit et que ce
dernier l’a accepté. Cette promesse de financement de la banque est alors comptabilisée par le
débit du compte 923 autres ouvertures de crédits confirmés et par le crédit du compte 9923 compte
général des engagements donnés sur ordre de la clientèle. Le schéma d’écriture est donc le suivant :

923 Autres ouvertures de crédits confirmés XXXXXX

9923 compte général des engagements XXXXX X


(Promesse de financement)

2) Déblocage des fonds

Avant d’arriver au déblocage des fonds proprement dit, la banque reçoit les garanties proposées
par le client. La comptabilisation de ces garanties se fait par le débit du compte 993, compte général
des engagements reçus de la clientèle par le crédit du compte 93 engagements reçus de la clientèle.

993 compte général des engagements XXXXXXX


93 engagements reçus de la clientèle XXXXXXXX
(suivant garanties n°………)
A l’issue du processus intervient le déblocage des fonds. Le déblocage des fonds se matérialise
par le crédit du compte 371/372/373 suivant le type de compte par le débit du compte 30/31/32
suivant le type de crédit.

31/32/33 XXXXXX
crédits à court/moyen/long terme X
XXXXXXX
371/372 comptes courants/ compte chèque X
(MAD du crédit N°………….)

3) Application

L’entreprise MCF2 fait une demande de crédit le 25 janvier 2015 pour un montant de 15 000 000F
auprès de la CBC. Cette entreprise fournit tous les documents demandés par la banque. Elle propose
en plus un immeuble en hypothèque d’une valeur de 20 000 000F. Le 10/02/2015, la CBC notifie la
MCF2 par une lettre d’offre de crédit pour un montant de 11 000 000F. La MCF2 accepte l’offre
de crédit le 25/02/2015 et la mise en place du crédit intervient le 01/03/2015.

TAF : enregistrez les opérations au journal classique de la CBC

Solution
Enregistrement des écritures au journal de la CBC

15/01/2015

923 autres ouvertures de crédits confirmés 11 000 000


9923 compte général des engagements 11 000 000
(promesse de financement)
25/02/2015
993 compte général des engagements 20 000 000
93 engagements reçus de la clientèle 20 000 000
(suivant hypothèque N°……)

01/03/2015

31 crédits à moyen terme 11 000 000


371 compte courant MCF2 11 000 000
(MAD du crédit N°…….)

III- LA VIE DU CREDIT


Le crédit prend naissance avec le déblocage des fonds et s’éteint avec le dernier remboursement.
Entre le déblocage et la fin du crédit, plusieurs situations peuvent être envisagées relativement aux
phases encourues par ce crédit. Il peut se rembourser normalement sans aucun incident tout comme
tout comme il peut enregistrer des incidents de remboursement ou encore peut même ne pas être
remboursé.

La gestion du crédit dépend également des conditions que le banquier a accordées à son client.
Le remboursement peut être mensuel, trimestriel, semestriel, annuel ou in fine.

Le banquier peut également accorder une période de grâce (différé) avec des intérêts payés ou
capitalisés.

1) Gestion du crédit sans incident de paiement


Il s’agit des crédits qui ont connu un dénouement heureux et normal (remboursement à chaque
échéance échue). Dans ce cas, à chaque échéance, le compte d’engagement du client est crédité du
montant de l’amortissement. Les produits d’intérêt prélevés y compris la TVA sur les intérêts
échus et payés, par le débit du compte ordinaire du client (371, 372 selon le cas).
date

371/372 Compte ordinaire du client A+ I+ TVA


30/31/32 Crédit à CT, MT, LT A
71 Intérêts I
434 TVA/intérêts TVA
Remboursement prêt n°

2) Application :

Monsieur TAMO a bénéficié d’un crédit d’équipement auprès d’ECOBANK pour un montant de
5 millions aux conditions suivantes :

Durée : 10 mois ; t=10%, remboursement par mensualités constantes, TVA= 19,25%

a) Déterminer la mensualité constante de remboursement

b) Dresser le tableau d’amortissement

c) Procéder à la mise en place du crédit sachant que la banque a retenu comme garanti l’hypothèque
ferme sur la résidence de M. TAMO ; objet du titre foncier : 1025 MFDOUNDI Valeur expertise
12 millions.

En supposant que le crédit est remboursable le 30 de chaque mois, et qu’aucun incident n’est
intervenu, procéder aux écritures comptables de chacune des échéances.

Solution

a) Détermination de l’annuité constante de remboursement :

Taux effectif de l’emprunt =10%* (1+19,25%)

Taux mensuel équivalent= (1+i)= (1+m) 12 ; d’où m= 0,94%


Montant de l’annuité constante de remboursement :

D0 = a *(1-(1+m) -10 )/m ; a= (D0 *m)/ *(1-(1+m)-10 ) ; a=526 212,73 FCFA

b) Tableau d’amortissement

Échéance Capital restant dû Amortissement Intérêt TVA Mensualité

1 5 000 000 479 212,73 39 413 7 587 526 212,73

2 4 520 787 483 717,33 35 636 6 860 526 212,73

3 4 037 070 488 264,27 31 823 6 126 526 212,73

4 3 548 806 492 853,96 27 974 5 385 526 212,73

5 3 055 952 497 486,78 24 089 4 637 526 212,73

6 2 558 465 502 163,16 20 167 3 882 526 212,73

7 2 056 302 506 883,49 16 209 3 120 526 212,73

8 1 549 418 511 648,20 12 213 2 351 526 212,73

9 1 037 770 516 457,69 8 180 1 575 526 212,73

10 521 312 521 312,39 4 109 791 526 212,73

c) Ecritures

1-Jan

923 Ouverture de crédit confirmé 5 000 000


9923 cpte général des ouvertures 5 000 000
Promesse de financement
993 compte général d'engagement reçu 12 000 000
93 Cpte d'hypothèque TAMO 12 000 000
Prise de garantie, hypothèque sur TF

323 Crédit d'équipement 5 000 000


372 C/C TAMO 5 000 000
Mise en place du prêt

9923 Cpte général d'ouverture 5 000 000


923 Ouvertures de crédit confirmé 5 000 000
Extourne de l'écriture de promesse

372 C/C TAMO 526 213


323 Crédit d'équipement 479 213
71 intérêt 39 413
434 TVA 7 587
Remboursement prêt n°

Cette dernière écriture sera passée chaque mois.

Il existe quelques principes comptables qui accompagnent le déblocage de crédit :

- La fiche de mise en place du crédit représentant la pièce comptable qui doit être signée par les
responsables : le responsable du crédit (montant, taux, modalités), responsable du service juridique
(garanties).

- Le tableau d’amortissement accompagné des BO signés par le client sur mention « accepté pour
somme et date ». Il doit également signer sur le chèque B.O.

- Une copie du procès-verbal du comité de crédit


-Une copie des garanties

-Une assurance (Assurance invalidité décès).

3) Les impayés
Les créances impayées sont des concours qui n’ont pas été réglées à l’échéance pour des raisons
diverses. Sur le plan comptable, le compte 34 créances impayées enregistrent la fraction contenue
dans l’annuité et la mensualité de remboursement. Les intérêts et taxes comptabilisés en hors bilan
conformément à la réglementation COBAC R98/03.

Ce règlement stipule que les intérêts générés par les créances immobilisées, impayées et les
créances douteuses non réglées ne sont pas comptabilisées dans les comptes de produit. Ces intérêts
et éventuellement les commissions ainsi que les taxes y afférentes sont enregistrées de la même
manière que les produits et taxes initialement incorporés aux créances impayées. Ces sommes sont
inscrites en hors bilan au débit des comptes : 9851 Intérêts/créances en souffrance ;
9852 Commission sur engagement par signature douteux ; 9853 Taxe à recouvrer sur créances en
souffrance par le crédit des comptes ; 9971 Intérêts ou agios réservés ; 9972 Commissions réservées
; 9973 Taxe réservée ou à percevoir.

ECRITURES

341 Créance impayée X

32 Compte ordinaire X

Impayé prêt n°

9851 Intérêts sur créances en souffrance X

9853 Taxe à recouvrer sur créances en souffrance X


9971 intérêt réservé X

9973 TVA réservé X

Impayé net n°

Une créance impayée est une créance qui n’a pas été honorée à l’échéance.

Une créance immobilisée est une créance qui met long et dont le risque de non remboursement
n’est pas atteint

Une créance douteuse est une créance qui présente le risque de non-remboursement.

IV- COMPTABILISATION DES CREDITS IMPAYES


PROVISIONNEMENT, REPRISE SUR PROVISION ET
REMBOURSEMENT
1) Comptabilisation des crédits impayés provisionnement
La constitution des provisions à doter au titre des créances douteuses est régie par le règlement
COBAC R-98/03 relatif à la comptabilisation et au provisionnement des créances en souffrance et
des engagements par signature douteux.

Selon ce règlement, il y a lieu de distinguer les créances douteuses portant une garantie et les
créances douteuses sans garantie. La durée du provisionnement est fonction de la garantie associée
au prêt. Si le crédit n’est pas couvert par une garantie, l’impayé ou la créance douteuse doit être
entièrement provisionné au bout de trois ans (3 ans). Dans le cas contraire, si le crédit est couvert
par une garantie réelle, la provision nécessaire sera constituée pour une durée de quatre ans (4 ans).

Le cumul des provisions constituées pour les crédits couverts par une garantie réelle doit être de
15% à la première année, 45% à la deuxième, 75% à la troisième et 100%
à la quatrième année.
Pour les créances douteuses non couvertes par une garantie réelle, le risque est le suivant : 25%
pour la première année, 75% à la deuxième année et 100% la troisième année. Le plan comptable
des établissements bancaires a réservé le compte 39 : provision pour dépréciation comptes clientèle
pour la comptabilisation des créances douteuses. Il enregistre en son crédit le montant de la dotation
de l’exercice par le débit du compte 691 : dotation aux provisions.

Pour apprécier la nature des impayés, le facteur temps est pris en compte. Ainsi les impayés
deviennent des créances immobilisées dès lors que le nombre des impayés est supérieur à trois
mois (3 mois). Au-delà de six mois (6 mois), la créance est classée difficile ou en souffrance. En
fin des informations reçues suite aux échanges de correspondances entre la banque et le client, la
créance peut être classée douteuse au cours d’un an (1 an) et la réglementation bancaire exige que
des provisions puissent être constituées en couverture du risque de perte de cette créance.

2) Application :
Reprenons l’exemple ci-dessus en supposant qu’à partir de l’échéance n°3 le crédit n’a pas été
payé, 3 mois plus tard la banque adresse une lettre de rappel à son client par retour de courrier, ce
dernier informe la banque de son incapacité à honorer son engagement suite au licenciement pour
cause économique. L’encours du crédit est aussitôt transféré en créance douteuse. Au 31 décembre
de la même année, la banque constitue une provision pour créance douteuse.

a) retracer les écritures comptables relatives à cette opération sachant que la situation du client
reste inchangée durant les 2 prochaines années.

En supposant qu’au mois de mars de 3e année, M. TAMO approche son banquier porteur d’une
lettre prévoyant le remboursement de son solde de tout compte pour un montant de 10500000
FCFA.

Il négocie par la même occasion et obtient de son banquier l’abandon des intérêts de retard sur sa
créance devenue douteuse. Un mois plus tard, la banque reçoit un virement en faveur de M TAMO
de montant 10474000 FCFA.

b) présenter la situation du client à cette date compte tenue des intérêts de retard ;
c) retracer les écritures comptables depuis l’encaissement du virement jusqu’à l’apurement de la
dette ;

d) présenter la situation du client jusqu’à l’apurement de sa dette

Ces 3 questions seront traitées dans le cadre du remboursement de crédits impayés.

Solution

a) Les étapes pour la résolution sont les suivantes :


Déclasser le crédit
Calculer le montant de la provision
Procéder à la comptabilisation

344 Créances douteuses 4037069


32 encours client TAMO 2056301
341 impayés TAMO 1980481
transfert en engagement douteux

31/12/N

6913 Dotations aux provisions/créances douteuses 605560


394 provisions pour créances douteuses 605560
Dotations aux provisions de
l'exercice

31/12/N+1

6913 Dotations aux provisions/créances douteuses 1211120,7


394 provisions pour créances douteuses 1211120,7
Dotations aux provisions de
l'exercice

Montant de la provision :

4037069* 0.15= 605560


b) Reprise sur provision et remboursement

A chaque échéance de crédit, le client doit disposer des ressources suffisantes sur son compte
ordinaire pour permettre le remboursement de chacune des mensualités.

Lorsque le compte du client est approvisionné, le schéma comptable du remboursement est le


suivant :

compte ordinaire du client


371/372 (variation +intérêts+ TVA) X
compte engagement client
30/31/32 (variation) X
intérêts de
71 retard X
TVA sur
434 Intérêts X
remboursement prêt n° échéance considérée

Il y a impayé sur crédit lorsque le compte ordinaire du client ne dispose pas d’approvisionnement
suffisante pour faire face à ses engagements.

Dans ce cas la réglementation bancaire recommande de distinguer le capital des intérêts et de ne


comptabiliser que la partie du capital échu (variation) dans le bilan, les intérêts et taxes étant
comptabilisés dans le hors bilan (AGIOS ou intérêts réservés).

A cet effet, les comptes 34 impayés, 9851 intérêts sur créances en souffrance, 9853 taxes sur
créances en souffrance, 9971 intérêts réservés et 9973 taxes sur intérêts réservés sont créés pour
permettre la comptabilisation des impayés.

Schéma comptable

Dans le bilan, on ne fait que le constat en capital :


34 impayés du client X
engagement du
32 client X

Dans le hors bilan :

intérêts sur impayés par le


9851 client X

9853 TVA sur intérêts impayés X


intérêts
9971 impayés X
TVA sur
9973 intérêts X
remboursement prêt n° échéance considérée
impayés prêts n°… échéance n°…

Solution aux questions b, c et d

1) Présentation de la situation du client

D 372 C/C C

0 0

D 394 compte prov C

605560

1211120
SD: 1816680
D 341impayés C

0 0

D 344 créance A C

4037069

D 9851 intérêts de retard C

144765

D 9853 TVA res C

D 93 hypothèque C
27868

12000000
2) Comptabilisation

561 Banque Centrale 10474000


372 compte courant TAMO 10474000
réception des fonds pour solde de tout compte

372 compte courant TAMO 526 212,73


34 impayés du client 488 264,27
71 intérêts de retard 31 823
434 TVA sur intérêts 6 126
annulation des créances en souffrance

Intérêts
9971 réservés 144765

9973 TVA sur impayés 27868


9851 intérêts sur impayés 144765
9853 TVA sur intérêts 27868
extourne

provision sur créances


394 douteuses 1816680
7913 reprise sur provision 1816680
reprise sur provision

Calcul du montant remboursé :

526212,73*8= 4209693

10474000-4209693= 6264304
3) Situation du client après l’apurement de la dette

D 372 C/C C

6264304

D93hypotheque C

12000000

NB : on ne libère pas l’hypothèque parce qu’elle est coûteuse pour le client.

V- LA COMPTABILISATION DES PERTES

Lorsqu’une créance douteuse devient irrécouvrable, au terme du processus de recouvrement, et


qu’elle est par ailleurs entièrement provisionnée. Une perte totale ou partielle doit être constatée
en tenant compte de l’existence ou non de la couverture de crédit. Dans ce cas, la démarche
suivante doit être observée.

Reprise sur provision

DB 394 Provision Créances douteuse

CR 7913 Reprise sur provision

Etant donné que la créance est déjà totalement irrécouvrable, le montant porté en reprise doit être
identique au solde du compte 34 (créances en souffrance) concerné.

Constitution de la perte

Puis que c’est la créance restante qui est devenue irrécouvrable, le montant porté en perte ne saurait
être inférieur au solde du compte 34.

DB 692 Perte sur créance client


CR 34 Créances en souffrance

Annulation de la promesse

Au moment de la constatation de l’impayé, nous avions enregistré en hors bilan une « Promesse
d’intérêt et taxe » qu’il faut donc désormais annuler par une écriture d’extourne.

DB 9971 intérêt réservé

DB 9973 Taxe réservée

CR 9851 Intérêts sur créances en souffrance

CR 9853 Taxe à recouvrer sur créances en souffrance

S’il y avait une garantie assortie au dit crédit, il est possible mais non recommandé de
la réaliser. On la fait donc sortir des engagements hors bilan.

DB 93 Engagement reçu de la clientèle

CR 993 Compte général d’engagement reçu

VI- REMBOURSEMENT PARTIEL

1) Définition et traitement comptable


Le remboursement partiel correspond à la situation dans laquelle le client dont la créance a été
provisionnée, retrouve une santé financière lui permettant d’honorer ses engagements. Ou alors,
la banque réalise les garanties servant à la couverture du crédit. Il convient donc de rembourser le
crédit dans le respect des échéances. Puisque les fonds sont insuffisants, la priorité est accordée
au remboursement du principal du crédit. Si la banque a déjà enregistrés plusieurs impayés, le
remboursement se fait à partir des impayés les plus anciens (selon la méthode du FIFO5)

5
FIFO : First In, First Out
2) Application

Reprenons l’exemple précédent en supposant que M. TAMO verse la somme de 3 500 000 FCFA
le 16 Mai de la troisième année. Le solde étant définitivement irrécouvrable.

TAF : Passer les écritures relatives à cette opération.

Solution

Nous sommes en présence d’un remboursement partiel car le montant versé par M TAMO n’éteint
pas totalement sa dette.

La comptabilisation consiste à apurer d’abord le capital et ensuite les intérêts avec la TVA.

Remarque :
3
Au 16 mai N+2, le principal restant à rembourser est de S= 10 s

S= 488 263,73 + 492 853,73 + 497 486,73 + 502 162,73 + 506 883,73 + 511 648,73 + 516 457,73
+ 521 312,73
= 3 520 612 FCFA
Or 3 520 612 – 3 500 000 = 20 612 FCFA
Le solde qui est de 20 612 FCFA représente le capital qui demeurera non remboursé. Il sera
comptabilisé en perte.

16/05/N+2
561 2 500 000
Banque Centrale
372 Compte Chèque 2 500 000
réception des fonds pour solde de tout compte

372 Compte courant TAMO 488 263,73


34 Impayés TAMO 488 263,73
Annulation des impayés de la 3ième mensualité

16/05/N+3

372 Compte courant TAMO 492 853,73


34 Impayés TAMO 492 853,73
Annulation des impayés de la 4ième mensualité

372 Compte courant TAMO 497 486,73


34 Impayés TAMO 497 486,73
Annulation des impayés de la 5ième mensualité

372 Compte courant TAMO 502 162,73


34 Impayés TAMO 502 162,73
Annulation des impayés de la 6ième mensualité

372 Compte courant TAMO 506 883,73


34 Impayés TAMO 506 883,73
Annulation des impayés de la 7ième mensualité


372 Compte courant TAMO 511 648,73
34 Impayés TAMO 511 648,73
Annulation des impayés de la 8ième mensualité

372 Compte courant TAMO 516 457,73


34 Impayés TAMO 516 457,73
Annulation des impayés de la 9ième mensualité

372 Compte courant TAMO 500 700,736


34 Impayés TAMO 500 700,73
Annulation des impayés de la 10ième
mensualité

692 Pertes sur créances clients 20 612


34 Impayés TAMO 20 612
Constatation de la perte

9971 Compte général intérêts impayés 144 764


9973 Compté général TVA/intérêts impayés 27 868
9851 intérêts impayés 144 764
9853 TVA/intérêts impayés 27 868

6
521 312,73 – 500 700,73 = 20 612 FCFA qui correspond à la partie irrécouvrable du capital
3
7
144 764= 10 éê= 31 823+27 974+24 089+20 167+16 209+12 213+8 180+4 109
8
27 868= 3 / éê = 6 126+5 385+4 637+3 883+3 120+2 351+1 575+791
10
Annulation de la promesse d’intérêts dans le
hors bilan

31/12/N+2

394 Provisions sur créances douteuses 1 816 680


Reprise de provision sur créance
7913 douteuse 1 816 680
Annulation de la provision antérieurement
constituée
Eu égard à son caractère très risqué, le processus d’octroi de crédit dans lequel n’interviennent
que la banque et son client passe par une analyse financière centrée sur l’analyse de ratio de
solvabilité, de liquidité, d’endettement et prudentiel. La comptabilisation des opérations de crédits
est tributaire du sort réservé à chaque crédit accordé. Elle revêt donc un caractère spécifique selon
que le crédit est remboursé intégralement, partiellement ou demeure irrécouvrable.

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