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CHAPITRE 2 : DE L’INVENTAIRE INTERMITTENT AU COMPTE DE RÉSULTAT

I. DÉFINITION DU RÉSULTAT
Le résultat de l’exercice est égal à la différence entre les ventes facturées aux clients
auxquelles vont s’ajouter d’autres produits (produits annexes, subventions, produits
financiers, produits exceptionnels) et des achats auxquels vont s’ajouter d’autres charges
(prestations de service, salaires, impôts, taxes, intérêts d’emprunt, charges exceptionnelles,
amortissements : répartition du coût d’un actif sur sa durée d’utilisation…).

Sur un plan juridique, le résultat traduit l’enrichissement (bénéfice) ou l’appauvrissement


(perte) du patrimoine.

Sur un plan économique, il traduit la variation des capitaux propres entre le début et la fin
de l’exercice.

Le bénéfice constitue une ressource engendrée par l’activité de l’entreprise. C’est une
ressource interne, par opposition aux ressources externes procurées par les associés ou les
prêteurs.

Un produit prend naissance lorsqu’il est acquis. Et une charge lorsqu’elle est engagée.
II. DE L’INVENTAIRE PERMANENT À L’INVENTAIRE INTERMITTENT
L’inventaire permanent est un système qui repose sur l’utilisation unique d’un poste
Stocks, mouvementé, en plus, des achats et des frais engagés pour la constitution de ce stock
et, en moins, des ventes de produits ou marchandises.

La méthode de l’inventaire permanent suppose que l’entreprise est en mesure d’estimer le


coût de chaque sortie de stock au moment-même où elle se produit, ce qui signifie qu’elle
doit connaître, pour chaque opération de vente, le coût de revient du bien ou du service
vendu.

Entrées (Achats) STOCKS Sorties (Ventes)


05-09-N : 100 articles à 9,00€
07-09-N : 500 articles à 8,00€
10-09-N : 350 articles à 9,50€
12-09-N : 50 articles
15-09-N : 430 articles à 9,80€
17-09-N : 100 articles
2 méthode de valorisation des stocks : CUMP (Coût Unitaire Moyen de Production) / PEPS
(FIFO : first in firt out).

1. CUMP du 12-09-N :

(100×9)+(500×8)+(350×9,5)
= (100+500+350)
≈8, 66€
2. FIFO du 12-09-N : 50 articles à 9,00€.
FIFO du 17-09-N : 50 articles à 9,00€.
1300
50 articles à 8,00€. ( 150
≈8, 66€)

Le système d’inventaire permanent est un système très complexe à mettre en œuvre et a été
simplifié pour un système plus simple et moins coûteux.

Ainsi on va préférer une autre méthode par intermittence. En effet, le stock ne sera recencé et
valorisé qu’au minimum une fois tous les 12 mois selon le Code du commerce. L’exercice
comptable est la période qui s’écoule entre l’établissement des deux bilans successifs.
L’année correspond souvent à “l’année civil même si elle peut être différent de celleci”. Cette
méthode sera appelé “méthode de l’inventaire intermittent et consiste à ne pas enregistrer au
cours de l’exercice les entrées et les sorties dans les postes “stocks” du bilan mais à utiliser
des postes intermédiaires qui forment un autre document appelé compte de résultat. . Seul le
solde de ce document, à savoir le résultat (bénéfice ou perte), est reporté dans le bilan. Les
achats sont enregistrés au prix d’achat et les ventes au prix de vente. Charges et produits
sont classés par nature en vue de mettre en évidence différents niveaux de résultat
(exploitation, financier, exceptionnel).

Selon cette méthode, le stock comptabilisé à l’actif du bilan reste inchangé entre deux
exercices comptables. Pour faire coïncider le stock comptable avec le stock réel, un
inventaire physique des stocks doit être effectué à la clôture, pour remplacer au bilan le
stock initial par le stock final et pour corriger les charges et les produits du compte de résultat
des variations de stocks qui en résultent. L’inconvénient du système de l’inventaire
intermittent est qu’il ne permet de connaître le résultat exact qu’en fin de période, après avoir
effectué l’inventaire physique des stocks. Le schéma suivant illustre ces explications :
Les emplois sont scindés en deux catégories :

● Les Actifs ou « emplois provisoires » constituent des éléments du patrimoine ayant


une valeur économique positive pour l’entité, c'est-à-dire des éléments générant une
ressource , dont elle attend des avantages économiques futurs.
● Les Charges, ou « emplois définitifs », regroupent les emplois qui diminuent la
valeur du patrimoine. Elles correspondent principalement aux éléments du coût de
revient des produits ou services destinés à être vendus.
Les ressources sont également scindées en deux catégories :

● Les Passifs constituent les éléments du patrimoine ayant une valeur économique
négative pour l’entité, c’est-à-dire des éléments générant une sortie de ressources dû à
une obligation tenu à l’égard d’un tiers. Cette définition correspond en réalité au
passif externe (emprunts bancaires ou obligataires, dettes fournisseurs, fiscales ou
sociales…). En France, le passif comprend également les capitaux propres (passif
interne) qui appartiennent aux propriétaires de l’entreprise. Sur un plan économique,
le passif est donc l’ensemble des ressources provenant à la fois des propriétaires et
des créanciers .
● Les Produits regroupent les ressources qui augmentent la valeur du patrimoine. Ils
correspondent aux ressources internes de l’entreprise, celles engendrées par son
activité propre.
Les actifs et les passifs forment le Bilan qui est l’état du patrimoine de l’entreprise. C’est
une « photographie » prise à un instant donné

Les produits et les charges forment le Compte de résultat qui est l’état de l’activité et de
l’exploitation de l’entreprise. Il fournit une explication du résultat dégagé au cours de
l’exercice en classant les charges et les produits par nature. C’est le « film » de l’exercice
comptable.

III. LE COMPTE DE RÉSULTAT


Ce document de synthèse récapitule les produits (à droite) et les charges (à gauche) de
l’exercice, sans qu’il soit tenu compte des dates d’encaissement ou de paiement. Il est
important de comprendre à ce stade que les entreprises sont tenues de présenter une
comptabilité d’engagement, c’est-à-dire que les achats et les ventes sont enregistrés à la
date du contrat leur ayant donné naissance et non pas à la date du mouvement de trésorerie
correspondant (encaissement de la vente ou paiement des achats). Ainsi le résultat de la
période est égal à l’ensemble des produits acquis, mais non entièrement encaissés, et des
charges engagées, mais non entièrement décaissées. Ce résultat est soit un bénéfice, lorsque
le total des produits est supérieur au total des charges ; soit une perte, dans le cas inverse. Le
compte de résultat est un outil de gestion très utile, car il permet d’analyser et d’expliquer

la formation du résultat.

Les charges et les produits sont classés par nature et regroupés de façon logique de telle
manière qu’il est possible de suivre le processus de leur répartition jusqu’au calcul du
bénéfice de la période. Les différentes rubriques sont classées en trois niveaux d’analyse : un
niveau « exploitation », un niveau « financier » et un niveau « exceptionnel ».

1. Les charges et produits d’exploitation


Ce niveau d’analyse regroupe les produits et les charges contribuant à l’activité normale et
courante de l’entreprise, liés au cycle d’exploitation, indépendamment de sa politique
financière et des éléments à caractère exceptionnel.
a. Les charges d’exploitation

→ Le coût d’achat des marchandises vendues, c’est-à-dire le montant total des

achats, effectués au cours de l’exercice, de biens destinés à être vendus (sans


transformation), diminué du stock final de l’exercice (car non vendu dans l’exercice)
et augmenté du stock initial (car vendu dans l’exercice). Ce poste concerne les
entreprises exerçant une activité commerciale (négoce, distribution,…).

→ La consommation des matières premières, c’est-à-dire le montant total des achats,

de biens destinés à être transformés en produits finis, diminué du stock final et


augmenté du stock initial. Ce poste concerne les entreprises exerçant une activité
industrielle.

→ Les autres achats et charges externes correspondent aux différentes prestations de

services auxquelles ont recours les entreprises (eau, gaz, électricité, loyers…).

→ Les impôts et taxes regroupent les impôts, taxes et versements assimilés (sauf

l’impôt sur les bénéfices et la TVA).

→ Les charges de personnel comprennent à la fois les salaires et les charges sociales.

→ Les dotations aux amortissements, dépréciations et provisions représentent ce que

l’on appelle des « charges calculées », c’est-à-dire des charges non décaissables, qui
traduisent comptablement la répartition systématique du coût des immobilisations sur
leur durée d’utilisation (amortissements), les pertes de valeur constatées sur certains
actifs (dépréciations) ou l’estimation de risques ou de charges subis par l’entreprise au
cours de l’exercice (provisions).

→ Les autres charges regroupent des charges diverses de gestion courante :

redevances pour concessions de brevets, rémunérations des administrateurs.


b. Les produits d’exploitation

→ Les ventes de marchandises, c’est-à-dire les ventes de biens acquis (concerne les

activités commerciales).

→ La production vendue, c’est-à-dire les ventes de produits finis ou de prestations de

services (concerne les activités industrielles et de service).

→ La production stockée au cours de l’exercice, c’est-à-dire l’augmentation (ou la

diminution en cas de déstockage) du montant des en-cours de production et des


stocks de produits finis (concerne les activités industrielles).

→ La production immobilisée, c’est-à-dire les immobilisations produites par

l’entreprise pour elle-même (véhicules qu’un constructeur automobile fabrique en vue


de les utiliser pour ses propres besoins).

→ Les subventions d’exploitation, c’est-à-dire les sommes dont une entreprise peut

bénéficier pour compenser l’insuffisance de certains produits d’exploitation


(subventions de compensation tarifaire) ou faire face à certaines charges
d’exploitation (primes d’aide à la création d’emploi).

→ Les autres produits, non directement liés à l’activité de l’entreprise : produits de la

propriété industrielle (licences, brevets, marques, revenus d’immeubles non affectés


aux activités professionnelles).

2. Les charges et produits financiers


Ils regroupent l’ensemble des éléments sanctionnant les choix financiers effectués par
l’entreprise :

● Les dividendes et intérêts perçus, ainsi que les charges d’intérêts liées aux
emprunts contractés par l’entreprise.
● Les escomptes obtenus des fournisseurs et accordés aux clients.
● Les gains et pertes de changes résultant d’opérations libellées en devises.
● Les plus ou moins-values sur cessions de valeurs mobilières de placement.
3. Les charges et produits exceptionnels
Ils regroupent les éléments inhabituels ainsi que ceux ne relevant pas de l’activité normale et
courante de l’entreprise (sinistres, coûts de restructuration, pénalités et amendes, dons, plus
ou moins-values sur cessions d’actifs immobilisés, subventions d’investissement).

Deux charges annuelles n’entrent pas dans cette classification et sont rejetées au bas du
compte de résultat car elles constituent davantage un prélèvement sur les bénéfices. Il s’agit
:

o Des sommes dues aux salariés au titre de la participation aux bénéfices. Elles
apparaissent sur la ligne intitulée Participation des salariés aux résultats.
o De la somme due à l’État au titre de l’Impôt sur les bénéfices de l’exercice.

Différence entre actifs et charges : les deux sont des emplois. Un actif est un emploi
provisoire, un emploi qui n’inclut pas une diminution du patrimoine. Alors qu’une charge
diminue forcément le patrimoine.

Différence entre passifs et produits : Un passif est une ressource provisoire qui n’affecte
pas la valeur du patrimoine. Un produit est une ressource qui augmente la valeur du
patrimoine.
Exemples :
Acquisition d’un terrain paiement au comptant 300 000€ :

− Ressource : banque -300 000.

− Emploi : terrain +300 0000.

Achat de matières première règlement à 30 jours : 50 000€ :

− Ressource : dette fournisseur +50 000.

− Emploi : charge d’exploitation du compte de résultat : achat de matières premières

+50 000.

Vente de produits finis 60 000 règlement à 30 jours :

− Ressource : production vendue 60 000.

− Emploi : créance client 60 000.

Salaires du mois réglés le 5 du mois suivant 35 000€ :

− Emploi : dans le compte de résultat :charge de personnel 35 000.

− Ressource : dans le passif : dette fiscale.

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