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OBJET D’ETUDE  – la poésie du XIXème au XXIème

*ŒUVRE INTEGRALE – Les Cahiers de Douai, Arthur RIMBAUD, 1870


*PARCOURS : émancipations créatrices

Séance 7 – ETUDES D’ENSEMBLE – émancipation familiale et morale


De nombreux éléments conduisent le lecteur à considérer l’ensemble du recueil comme autobiographique. Si on y devine
l’enfant fugueur, qui déteste Charleville, fuyant une mère stricte sur les chemins des Ardennes, à Paris ou en Belgique, ces
poèmes sont aussi l’expérience universelle d’un jeune homme à la découverte du monde, de sa liberté et de ses
sensations.
Poésie des « grandes vacances » (Pierre Brunel), poésie de « l’homme aux semelles de vent » (Verlaine), on y retrouve des
thèmes chers à l’adolescence qui s’émancipe : errance, fuite, liberté, sensualité.

1. Un poésie de la sensualité et de la légèreté


Titre du poème Forme du poème Résumé/ Thèmes/Tonalités Citations Quelles
emblématiques émancipations ?
« Première » - 8 quatrains -scène intime « elle etait fort Ce poeme montre
soirée » -vers libres : pas -a la fois sensuel et ludique deshabillée et de une seduction
de syllabes, rimes -jeu de seduction entre la femme et grands arbres indicrets parfaite entre les 2
l’homme aux vitres jetaient leur amants : c’est une
- provoquation, désir feuillée Malinement, decouverte de la
tout pres, tout pres » sensualité, car
-nudité, forme de Rimbaud ayant ecrit
snesualité ces poemes jeunes
-exciation entre les 2 savait déjà tout mais
pers. avait tout de même
-intimité d’où une decouverte en
« l’indiscretion » des rapport a la
arbres qui ne sont que seduction et plaisirs
de la nature sexuels
« Le réparties de -poeme en prose -scène romantique -« du bon matin bleu, Les chose simples
Nina » -rimes croisées -moment d’intimité dans la nature qui vous baigne du vin peuvent mener a une
-vision de la vie quotidienne (fin) de jour ?… relation parfaite entre
-amour entre 2 pers. Quand tout le bois deux amoureux dans
-sensualité+élément de la vie frissonnant saigne la vie quotidienne.
quotidienne Muet d’amour » Un geste romantique
-sensation physique, douceur -« ton goût de suffit pour avoir le
framboise et de fraise, bohneur d’un autre
Ô chair de fleur ! »
-cadre naturel presenté
comme lieu idéal
(fraicheur, parfum,
couleur)
-sensualité mis en lien
avec la nature, la
fraicheur des fruits, et
leurs delicieux goûts
fruités
« Roman » -4 strophes, chacune -insouciance, adolescence 17ans -« on est pas serieux Le cadre de la nature
composée de 14 vers -nature, plus en particulier celle de quand on a dix-sept est un endroit idéal
-sonnet libre : ne suit pas
tout a fait un sonnet trad.
l’été, avec la chaleur ans » pour se retouver avec
-inoscence, sentiment amoureux -« -on va sous les quelquun. C’est un
-romantique, nostalgie tilleuls verts de la cadre romantique
promenade »- simple mais
inoscence de la fondateur de
jeunesse, on ne connaît l’amour, tout en
pas les enjeux de particulier en été par
l’amour la sensation de
-decor romantique, chaleur.
fraicheur, beauté des
nuits de juin, poétique
« Rêvé pour - vers livre -aspect hivernal chaleureux -« l’hiver, nous irons Le reconfort d’être
l’hiver » -pas de rimes fixes -tendresse dans un petit wagon chez soi un jour
-amour, sensualité, intime et rose Avec des coussins dhiver et une
reconfortant bleus » sensation amenant a
-reconfort dans la douceur de la -« Nous serons bien. la sensualité par la
chaleur face a l’hiver Un nid de baisers fous douceur de la chaleur
repose dans chaque qui apporte une
coin moelleux »- sensualité intime et
période froide et reconfortant face a
difficile contraste avec ce froid glacial de
les couleurs enfantines l’hiver
qui donnent
reconfort+chaleur
-espace intime, amur
intense et insouciante
« A la musique » -vers libres -cadre spatio temporelle -« sur la place taillée Peine a montrer les
(fin) -pas de rimes fixes -description du monde qui en mesquines pelouse, differentes classes
l’entoure notamment ici a la gare Square où tout est sociales qui
-differents pers. Decris de la correct, les arbres et s’installent , qui en
societé les fleurs » devient une ironie
-moquerie sur certain -« epatant sur son pour le lecteurface a
comportement de certaine classe banc les rondeurs de la moquerie
social(bourgeoisie) ses reins, Un provoquer par
-ironique, satirique bourgeois à boutons l’auteur.
clairs, bedaine
flamande... »
-description du lieu,
monotone,
superficialité de
l’espace
-bourgeoisie,
moqueries sur le
comportement et
apparence physique
des bourgeois, montre
une etroitesse d’esprit
de la part des bourges.

 SYNTHESE

2. Soif de liberté, et rêve de fusion avec la Nature


Titre du poème Forme du poème Résumé/ Thèmes/Tonalités Citations Quelles
emblématiques émancipations ?
« Sensation » -sonnet -montre comme dans un rêve son -« Et j’irais loin, bien La liberté dans la
-2 quatrains rapport a la nature loin, comme un nature est la
2tercets -idéalise les soirs d’été bohémien » : liberté meilleure chose qui
-rimes embrassées -cherche la liberté, errance par Bohémien sot pour Ribaud,
-s’échaper pour se recnforter dans -simplicité des jours c’est un reconfort
la nature : ajout du romantisme par d’été irremplacable par
sa cohésion avec la nature -expérience sensorielle l’homme.
par la nature, émotion,
romantisme
« Ma Bohème » -sonnet -pauvreté lors de son voyage -« Mon auberge était à - Malgrès sa
-2quatrains, -connexion avec la nature, la Grande-Ourse. -Mes pauvreté, et solitude,
2tercets sensorielle étoiles au ciel avaient il reste positif en
-rimes embrassées -nostalgie, rêve par l’enfance un doux frou-frou » gardant un lien fort à
référence petit poucet - « Petit poucet rêveur, la nature, qui fait
j’égrenais dans ma office de sauveuse
course Des rimes » :
lien avec l’enfantinerie
« Le Dormeur du -sonnet -soldat mort entouré de nature -« Un soldat jeune, -montrer la brutalité
val » -2quatrains, 2 -il se reconforte avec la nature car bouche ouverte, tête de la guerre tout en
tercets il est pâle, pas bien nue,Et la nuque laissant croire au
-rimes embrassées -horreur, souffrance de la guerre baignant dans le frais lecteur que le soldat
-paix de la nature, beauté cresson bleu, est endormi comme
-nostalgique ttragique par le Dort ; il est étendu si il parlait a un
rythme que donne l’affreuse guerre dans l’herbe, sous la enfant innocent afin
aux soldats morts, blessures nue,Pâle dans son lit de ne pas le choquer.
vert où la lumière La guerre et la mort
pleut. » : description du soldat est adoucs
du soldat sous forme par la beauté de la
de littote/euphémisme nature
-« Il a deux trous
rouges au coté droit » :
fin tragique, blessures
montrant la mort du
soldat
« Ophélie » -rimes croisées -Ophélie pers. De la piece de « la blanche Ophélia -rend hommage ala
-4 quatrains par shakespear flotte comme un grand piece de shakespear
partie a par la -tristesse, élancolie, flotte sur un lys » - un personnage
3eme partie fleuve « Voici plus de mille plein de mélancollie,
-total 9 quatrains -mort, solitude, mélancolie ans que la triste qui est fait de
-entourée de la nature Ophélie Passe, tristesse qui fini tout
-tristesse et desspoir en contraste fantôme blanc, sur le de même par être
avec la nature, empatie long fleuve noir » entouré de la nature
-nature est sauveuse
« Soleil et Chair » -vers libres -évocation de dinité Vénus et « Où debout sur la -montre une
-pas de rythme Cybèle, car elles sont oublié dans plaine, il entendait incomprehension
particulier avec les cette société décadente autour Répondre à son face a l’oubli de ces
rimes, syllabes -pense tout de même qu’elle appel la Nature dieux mais tente tout
redeviendront à l’esprit de la vivante » de même à s’engager
société « Je regrette les temps dans d’autres thèmes
-amour pour la nature de la belle Cybèle » tels que l’amour, la
-sentiment de desepoir face a nature, la beauté, en
l’oubli de divinité ou la passant outre de la
déconnexion de la nature avec religion
l’homme
« Roman » -4 parties sur -réference a la mythologie : Vénus, «Les tilleuls sentent - a l’adolescence
(dans une certaine différents thèmes Cybèle, Aphrodite bon dans les bons soirs (17ans) Rimbaud
mesure) (experience -homme en liaison avec la nature de juin ! L'air est montre une imaturité
humaine, nature, -la nature, qui se montre comme un parfois si doux, qu'on qui n’est pas encore
divinité) lieu de mystères ferme la paupière ;Le résolue. L’adolescent
-sections par -nostalgie, espoir, nature, homme vent chargé de bruits - se découvre lors de
quatrains : 2 et son existence la ville n'est pas loin - son poeme, mais
quatrains par partie A des parfums de aussi plus en
-rimes croisées vigne et des parfums particulier la nature
de bière.... » car le cadre spatio
temporelle reste tres
figé sur ce monde
idyllique ou se
présente la nature
comme belle est
solution a tout
remarque: la vie de bohème est un style de vie à la mode dans les milieux artistiques parisiens de la 2e moitié du 19e
siècle, caractérisé par une vie excentrique, insouciante, festive, voire marginale, en opposition avec le confort matériel
bourgeois (pauvreté, nomadisme, création artistique).
 SYNTHESE
3. Des scènes de genre : le vagabond au cabaret
Une scène de genre : en peinture, scène tirée de la vie quotidienne du peuple, avec des personnages anonymes (travailleurs
manuels, scènes domestiques, petites tranches de vie…) Souvent, la scène de genre est considérée comme mineure (par
rapport aux sujets inspirés de la mythologie, de la Bible ou de l’histoire.)

Titre du poème Forme du poème Résumé/ Thèmes/Tonalités Citations Quelles


emblématiques émancipations ?
« Au Cabaret
vert »
« La Maline »

 SYNTHESE

FOCUS – LE THEME DE LA FUGUE


L'errance de Rimbaud, son goût du mouvement conduisent à étudier l’image de la nature, le lieu de la fuite, qui se
charge d’une valeur symbolique souvent en lien avec une dimension émancipatrice.
NB : les poèmes dans lesquels vous allez puiser sont principalement ceux que vous aurez utilisés dans les tableaux ci-
dessus. N’oubliez pas non plus « Ophélie »

 LA MARCHE
Les poèmes accordent une place importance à la marche, dont témoigne la place du verbe « aller » dans de nombreux
poèmes, avec une progression chronologique.  A vous de les retrouver et d’analyser les temps associés !

 LE CADRE SPATIO-TEMPOREL
 Parallèlement à cette marche, le cadre s’élargit, se dilate, mais en restant indéfini, flou. Peu de noms de lieux, en
effet, c’est le mouvement, donc l’espace, qui compte, d’où les nombreux pluriels, ou les singuliers infinis.
Retrouvez et citez ces lieux

 Deux moments sont privilégiés, eux aussi symboliques.  Quels sont-ils ? Pourquoi ces moments ?

 L’IMAGE DE LA NATURE
Le recueil la représente à travers la valeur symbolique des quatre éléments, qui parcourent l’ensemble des textes.
 L'air
Élément mouvant, le plus impalpable, il symbolise l’élan, l’enthousiasme, « le vent » est une force qui pousse, qui
permet de s’élever ; c’est le souffle qui, associé à l’espace sidéral, au ciel, aux astres, stimule l’imaginaire. Trouvez
des exemples de poèmes, des citations qui évoquent cette dimension.
 L'eau
Elle se rattache aussi, par sa fluidité, à cette image de mouvement, mais davantage ambivalente. Retrouvez ses deux
valeurs principales selon les poèmes.

 La terre
Le végétal abonde dans ces poèmes de « fugues », fleurs, arbres, talus, herbe, campagne… Mais, plus qu’un simple
décor, la végétation donne la preuve de l’existence d’une force cachée qui la fait jaillir de la terre , d’un
dynamisme vital, symbolisée par la récurrence du mot « sève ». Les morts d’ailleurs fertilisent cette terre, tels les «
soldats » « de Quatre-vingt-douze », « que la Mort a semés, noble Amante, / Pour les régénérer dans tous les vieux
sillons ». De la terre peut donc sortir un monde nouveau, comme l’exprime avec force le début de « Soleil et chair
», « Et, quand on est couché sur la vallée, on sent / Que la terre est nubile et déborde de sang », avant que le poète ne
s’exclame : « Et tout croît, et tout monte ! »

 Le feu
 Quels sont les « feux » qui animent/ éclairent les poèmes ?
Nous retrouvons ici l’image de l’alchimie, déjà évoquée par Baudelaire et que Rimbaud reprendra plus tard dans «
Alchimie du verbe », extrait d’Une Saison en enfer, de la section « Délires II » d’Une Saison en enfer, pour en faire la
définition même de la création poétique. Il s’y dépeint dans sa marche pour conquérir une poésie nouvelle : « les yeux
fermés, je m'offrais au soleil, dieu de feu », et c’est bien ainsi qu’il définissait sa volonté dans sa « Lettre du voyant »
à Paul Demeny : « Donc le poète est vraiment voleur de feu. »

CONCLUSION
Cette analyse conduit à constater que les poèmes liés aux "fugues" de Rimbaud vont bien au-delà d’une
simple description de la nature. Elle est totalement sublimée, invoquée telle une divinité dans « Le Dormeur du val
», « Nature, berce-le chaudement », ou dans « Le Mal », avec la mise en valeur de l’interpellation : « – Pauvres morts
! dans l’été, dans l’herbe, dans ta joie / Nature ! ô toi qui fis ces hommes saintement !... – » Se substituant à la religion
officielle, avec ses rites et ses dogmes, celle que rejette Rimbaud, elle incarne une religion qui puise dans le monde
antique sa puissance, « Chair, marbre, Fleur, Vénus, c’est en toi que je crois ! », et se confond avec l’amour et la
femme : « Et j’irai loin, bien loin, comme un bohémien, / Par la Nature, – heureux comme avec une femme. »

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