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SYNTHESE
SYNTHESE
LA MARCHE
Les poèmes accordent une place importance à la marche, dont témoigne la place du verbe « aller » dans de nombreux
poèmes, avec une progression chronologique. A vous de les retrouver et d’analyser les temps associés !
LE CADRE SPATIO-TEMPOREL
Parallèlement à cette marche, le cadre s’élargit, se dilate, mais en restant indéfini, flou. Peu de noms de lieux, en
effet, c’est le mouvement, donc l’espace, qui compte, d’où les nombreux pluriels, ou les singuliers infinis.
Retrouvez et citez ces lieux
Deux moments sont privilégiés, eux aussi symboliques. Quels sont-ils ? Pourquoi ces moments ?
L’IMAGE DE LA NATURE
Le recueil la représente à travers la valeur symbolique des quatre éléments, qui parcourent l’ensemble des textes.
L'air
Élément mouvant, le plus impalpable, il symbolise l’élan, l’enthousiasme, « le vent » est une force qui pousse, qui
permet de s’élever ; c’est le souffle qui, associé à l’espace sidéral, au ciel, aux astres, stimule l’imaginaire. Trouvez
des exemples de poèmes, des citations qui évoquent cette dimension.
L'eau
Elle se rattache aussi, par sa fluidité, à cette image de mouvement, mais davantage ambivalente. Retrouvez ses deux
valeurs principales selon les poèmes.
La terre
Le végétal abonde dans ces poèmes de « fugues », fleurs, arbres, talus, herbe, campagne… Mais, plus qu’un simple
décor, la végétation donne la preuve de l’existence d’une force cachée qui la fait jaillir de la terre , d’un
dynamisme vital, symbolisée par la récurrence du mot « sève ». Les morts d’ailleurs fertilisent cette terre, tels les «
soldats » « de Quatre-vingt-douze », « que la Mort a semés, noble Amante, / Pour les régénérer dans tous les vieux
sillons ». De la terre peut donc sortir un monde nouveau, comme l’exprime avec force le début de « Soleil et chair
», « Et, quand on est couché sur la vallée, on sent / Que la terre est nubile et déborde de sang », avant que le poète ne
s’exclame : « Et tout croît, et tout monte ! »
Le feu
Quels sont les « feux » qui animent/ éclairent les poèmes ?
Nous retrouvons ici l’image de l’alchimie, déjà évoquée par Baudelaire et que Rimbaud reprendra plus tard dans «
Alchimie du verbe », extrait d’Une Saison en enfer, de la section « Délires II » d’Une Saison en enfer, pour en faire la
définition même de la création poétique. Il s’y dépeint dans sa marche pour conquérir une poésie nouvelle : « les yeux
fermés, je m'offrais au soleil, dieu de feu », et c’est bien ainsi qu’il définissait sa volonté dans sa « Lettre du voyant »
à Paul Demeny : « Donc le poète est vraiment voleur de feu. »
CONCLUSION
Cette analyse conduit à constater que les poèmes liés aux "fugues" de Rimbaud vont bien au-delà d’une
simple description de la nature. Elle est totalement sublimée, invoquée telle une divinité dans « Le Dormeur du val
», « Nature, berce-le chaudement », ou dans « Le Mal », avec la mise en valeur de l’interpellation : « – Pauvres morts
! dans l’été, dans l’herbe, dans ta joie / Nature ! ô toi qui fis ces hommes saintement !... – » Se substituant à la religion
officielle, avec ses rites et ses dogmes, celle que rejette Rimbaud, elle incarne une religion qui puise dans le monde
antique sa puissance, « Chair, marbre, Fleur, Vénus, c’est en toi que je crois ! », et se confond avec l’amour et la
femme : « Et j’irai loin, bien loin, comme un bohémien, / Par la Nature, – heureux comme avec une femme. »