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Sido Colette

1908

Introduction
Ce texte publié en 1908 dans le recueil Les Vrilles de la vigne a été écrit en 1907.
Colette passe alors quelques jours en baie de Somme avec son amante Missy. À son retour,
elle écrit un ensemble de trois textes autobiographiques dédiés à Missy. Elle y décrit son
sentiment amoureux, mais aussi sa mélancolie. En effet, dans « Jour gris », Colette évoque
un jour venteux et triste au bord de la mer. Elle se réfugie alors dans l’évocation de sa
Bourgogne natale. L’extrait prend la forme d’un dialogue avec l’être aimé, reposant sur
l’hypothèse de la venue de Missy dans le pays natal de Colette. Ce texte narratif s’apparente
également à un poème en prose par sa disposition en paragraphes courts, sa structure
répétitive, ses effets de musicalité et sa tonalité lyrique. C’est ce que prouve la progression
du texte avec le 1er mvt consacré à une nature singulière, un 2 e mvt centré sur le pays des
songes, un 3e sur la forêt enchantée. Et enfin, un 4e sur un retour au réel.
Il convient donc de se demander En quoi ce texte propose-t-il une célébration originale du
pays natal ?

Analyse du texte
1er mvt : une nature singulière
A/ Une enfance nostalgique
- Groupe nominal « mon pays » = son jardin d’enfance
- Proposition hypothétique « Et si tu arrivais » = possible arriver de Missy dans
son jardin d’enfance
- énumération « cailloux, papillons, chardons »
B/ Un lieu oublié = effet harmonie de la nature
- 2 couleurs « bleuir » et « azur » = notation visuelle qui entre dans une
description/dimension picturale

-Lieu pas si idyllique = « un jardin noir de


verdure et sans fleurs »

- Jardin provoque une amnésie de l’être aimé =


« tu m’oublierais »

-
2e mvt : le pays des songes
A/ Son jardin rêvé
- Répétition Groupe nominal « mon pays »
- Comparaison « vallée » à un « berceau »
-Les nuages créés par la brume prennent des formes fantaisistes = Monde imaginaire
et fantastique

B/ Une Musicalité
- Allitération en B avec « Brouillard », « Blanc »
- Allitération en F avec « Flotte », « fil »
- Rythme ternaire = « tenu, blanc, vivant »
- Groupe de mot de + en + long = rythme plus ample = « femme endormi,
serpent langoureux, cheval à cou de chimère »

3e mvt : la forêt enchantée


- lyrisme = je +
- Impératif « écoute » = Incite le lecteur à se plonger dans l’histoire
- évocation des sens = hypotypose = la vue « jaune » provoque le toucher
« rose brulant »
- Un chemin vers le paradis = « sentier enchanté qui mène hors de la vie »
- Comparaison « forêt »au paradis

4e mvt : le retour au réel


A/ Une rupture soudaine - Retour réalité avec « comme te voilà »
- Etat second de Colette par questionnement et phrases négatives = « que
t’ai-je dit » et « je ne sais plus » = rythme saccadé
- Retour au réel déceptif = « un village triste et pauvre » et « Campagne un
peu triste qui assombrissent les forets »
- stupéfaction : «te voilà pâle » « les yeux grands » « avec des yeux jaloux »
- répétition du verbe « parler » x4 = envoutement par la parole
Conclusion
Colette célèbre son pays natal de manière originale : elle parvient, par les pouvoirs de
l’écriture, à métamorphoser les aspérités d’un paysage plutôt rude et stérile en éléments
merveilleux. Elle saisit la moindre beauté de son pays natal : les couleurs d’un paysage, le
brouillard humide, les frelons… Mais elle est consciente que cette ode au pays natal est une
mystification qui n’est possible que par l’enchantement littéraire. Finalement, Colette
célèbre donc la littérature qui permet de voir le monde autrement et de produire du beau.
Dans ce texte, elle célèbre donc de manière lyrique son pays et fait comprendre au lecteur
qu’elle est une « âme forestière » (« Printemps de la Riviera ») et sûrement pas une âme
maritime

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