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FONCTIONNEMENT ET INSTALLATION DES SYSTEMES

HYDRAULIQUES

Chapitre 1
Mécanique des fluides appliquée
1. Mécanique des fluides appliquée

 Introduction
 Généralités
 Hydrostatique
 Hydrodynamique des fluides non-visqueux
 Hydrodynamique des fluides visqueux

26
1.1 Introduction

Ce chapitre ne constitue pas un cours complet de


mécanique des fluides. L'objectif est ici de
rappeler les notions et les équations de
mécaniques des fluides indispensables à la
compréhension et au dimensionnement d'un
circuit hydraulique.

27
1.2 Généralité

Pour transmettre de l’énergie, l'hydraulique utilise des liquides qui


peuvent se déformer et s'écouler à travers des canalisations sans
efforts notable à priori, et donc sans pression.

La pression naît seulement lorsqu'il y a opposition à


l'écoulement du fluide.

L'exemple le plus évident est celui du tuyau d'arrosage. Si il n'y a


pas d'embout, l'eau s'écoule avec un débit important et sans
pression. Si on place un embout, l'écoulement est freiné et la
pression augmente dans le tuyau. A la sortie du fluide, l'énergie
sous forme de pression à l'intérieur du tuyau est transformée
en énergie cinétique. Cela explique la vitesse prise par le
fluide.

28
1.2 Généralité
Définition de la pression
On considère un fluide comprimé contenu dans une
enceinte E.
On place dans ce fluide une capsule C creuse dans
laquelle on a fait un vide parfait.
On constate alors que cette capsule est soumise
sur chacune de ses faces de section dS à des
efforts dF et -dF normaux à dS.
Le rapport dF/dS est appelé pression
hydrostatique absolue : Pression hydrostatique absolue

P = dF/dS
Si la pression à l'intérieur de la capsule est portée
à la pression atmosphérique Pa , la pression
mesurée est dite pression relative Pr :
Pr = P - Pa.
Les manomètres indiquent la pression relative en
bar.
En hydraulique industrielle on utilise la pression
Pression effective
relative.
29
1.2 Généralité

UNITÉS de PRESSION
Définition :
L'unité légale (système MKSA) de mesure d'une pression est le Pascal :

1 Pascal = 1 Newton/ m2.


Le Pascal est une unité qui n'est pas adaptée au niveau important des pressions
observées dans des installations hydrauliques. Dans la pratique, la pression est
très souvent exprimée en bar.

1 bar = 105 Pascal

(1 bar = daN/cm2 = 10N/10-4 m2)

On rencontre parfois l'Unité anglo-saxonne psi (Pound per square Inch) :

1 psi = 0,069 bar

(soit une livre par pouce carré, 453.6g sur une surface de 2.542cm2)

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1.2 Généralité

UNITÉS de PRESSION
Définition :
L'unité légale (système MKSA) de mesure d'une pression est le Pascal :

1 Pascal = 1 Newton/ m2.

1 kg

1 kg

Faible FORTE
PRESSION PRESSION
1.2 Généralité
EFFET de LA PRESSION
Démultiplication de la force

1000 kg
100 kg F F
= P =
S S
100 cm2
10 kg/cm2

10 cm2

Pompe Vérin
1.2 Généralité

Les ordres de grandeurs des pressions maximales d'utilisation dépendent


des domaines d'application :

 Applications pneumatiques : en général P < 7 bars


 Machines agricoles : P < 200 bars,
 Engins de Génie Civils : P < 350 bars,
 Aéronautique : P < 300 bars,

 Vérins hydrauliques standard : P < 250 bars pour éviter la


destruction des joints.

31
1.3 Hydrostatique

 Introduction
 Loi fondamentale
 Compressibilité isotherme des fluides
 Influence de la compressibilité

32
1.3 Hydrostatique
1.3.1 Introduction
L'hydrostatique est l'étude mécanique des fluides au repos.
Au début de cette étude, nous faisons les hypothèses suivantes :
- Les efforts à distances sont réduits à ceux de la pesanteur.
- Les fluides sont incompressibles et à température constante. Cela
implique que la masse volumique ρ est constante.

1.3.2 Loi fondamentale


Soit un point M quelconque situé dans le
fluide de masse volumique ρ,
Soit PM la pression en M,
alors,
PM + ρ.g.zM= Constante.
Si on considère maintenant 2 points A et B
au sein du fluide, on peut donc écrire que :
PA + ρ.g.zA=PB + ρ.g.zB,
et en conséquence :
PA= PB+ ρ.g.(zB-zA) = PB + ρ.g.H 33
1.3 Hydrostatique
Remarque :

Pour que le produit ρ.g.H atteigne 1 bar en hydraulique industrielle,


sachant que la masse volumique des huiles est de l'ordre de ρfluide =
900 kg/m3, il faut une hauteur de fluide de

H = 11 mètres.

Dans les cas les plus courant, les pressions de fonctionnement


avoisinent 100 bars et plus. Donc si on néglige le terme ρ.g.H,
l'erreur dans le calcul des pressions est de l'ordre d'1/1000ème.

En général, ce terme ρ.g.H est donc négligé, sauf à l'aspiration de


la pompe.

34
1.3 Hydrostatique
1.3.3 Compressibilité isotherme des fluides

Contrairement à notre 1ère hypothèse, les fluides hydrauliques soumis à


une pression se compriment légèrement.

Pour un volume V soumis à une augmentation de pression ΔP, on peut


estimer la variation de volume ΔV avec la relation suivante :

DV/V=-DP/B

B est appelé module de compressibilité élastique (Bulk Modulus).

Sa valeur pour un fluide hydraulique est de l'ordre de 10 000 à 15 000


bars..
A titre d'exemple, cela implique, lors d'une augmentation de pression de
150 bars, une diminution du volume de fluide de :

DV/V=-150/15000 =-1%
35
1.3 Hydrostatique
1.3.3 Compressibilité isotherme des fluides

Ce module de compressibilité varie en fonction de différents paramètres :


• B diminue légèrement lorsque la température augmente de l'ordre de
≈ 1% par 20°C autour de 100°C.
• B augmente légèrement lorsque la pression augmente de l'ordre de ≈
1% par 20 bars au voisinage de 200 bar.

Mais surtout, B diminue très rapidement lorsque l'huile est


mélangée avec de l'air.
Si un volume de fluide V initialement à la pression P, contient un volume
d'air Va = ε.V, le coefficient de compressibilité B est à remplacer par le
coefficient B' défini par la relation :

36
1.3 Hydrostatique
1.3.3 Compressibilité isotherme des fluides

Exemple :
Avec B = 15 000 bars et P = 150 bars,
pour ε = 1/1000, B' = 0,9.B
pour ε = 1/100, B' = 0,5.B
Cela montre l'intérêt de purger les circuits pour conserver ce module
le plus grand possible (donc avoir un fluide le moins compressible
possible.
En effet, la compressibilité des fluides a pour conséquence de :
- diminuer le rendement des transmissions,
- de favoriser l'avance saccadée des vérins et des moteurs
- de nécessiter des dispositifs de décompression dans le cas de gros
volumes pour libérer l'énergie élastique accumulée de façon progressive

37
1.4 Hydrodynamique des fluides
non-visqueux

 Introduction
 Conservation du débit
 Loi de puissance
 Couple des moteurs et des pompes
 Exemple de calcul de couple
 Transport d'énergie

42
1.4 Hydrodynamique des fluides
non-visqueux
1.4.1 Introduction
L'hydromécanique est la mécanique des fluides en mouvement. Dans ce
cadre on supposera le fluide incompressible et dans un premier temps on
négligera la viscosité du fluide.

1.4.2 Loi de conservation du débit

Dans toutes les sections S quelconques d'un


conduit, on considère que les vitesses du fluide sont
de direction unique et d'amplitude égale V = Vmoy.
La vitesse du fluide est calculée en fonction du
débit et de la section du conduit. On peut utiliser
les unités M.K.S.A. (m3/s et m2 et Pa) ou utiliser les
unités pratiques plus adaptées aux conditions de
fonctionnement d'un système hydraulique industriel
(l/min, cm2 et bar) :

43
1.4 Hydrodynamique des fluides non-
visqueux
1.4.2 Loi de conservation du débit

Remarque : Variation de vitesse dans une section

Considérer une vitesse d'amplitude


égale sur toute la section droite d'un
conduit est une approximation. En
effet, les vitesses du fluide varient
selon les points de la section. Dans un
tube on peut modéliser la répartition
des vitesses avec un profil parabolique.
La valeur maximale sur l'axe du conduit
correspond à environ 2 fois la valeur
moyenne dans le cas d'un écoulement
laminaire :
Vmax ≈ 2 . Vmoy

Dans le cadre de ce cours, seule la vitesse moyenne nous intéresse.


44
1.4 Hydrodynamique des fluides
non-visqueux
1.4.3 Loi de Puissance

Soit un filet fluide quelconque de section dS


suffisamment petite pour qu'on puisse considérer que
vitesse et pression sont constantes sur dS.
A un instant t la surface dS située à la position x est
soumise à une force F = P.dS .
A un instant t+dt, la même surface s'est déplacée
d'une distance x+dx, avec dx = V.dt .
L’Énergie transportée, équivalente au travail est
donc
dw = F.dx = P.dS.dx.
La puissance hydraulique Pu se déduit par : Filet fluide en mouvement
Pu = dw/dt = P.dS.dx/dt = P.V.dS = P . Q
La puissance
hydraulique s'exprime
donc par : (kW)
46
1.4 Hydrodynamique des fluides
non-visqueux
1.4.4 Couple théorique des moteurs et des pompes
On considère une machine tournante (moteur),
soumise à une différence de pression ΔP et à un
débit Q.
Ces machines fonctionnent avec des fuites
internes ramenées au réservoir par un drain. On
suppose dans un premier temps que ces fuites
sont nulles (qf = 0), que le rendement
hydromécanique ρm = 1 (pas de frottements
mécanique et visqueux) et que le fluide est
incompressible.
Le couple déterminé sera donc un couple Schéma d'un moteur
théorique auquel il faudra affecter un soumis à un débit Q et
rendement. une différence de
pression
La puissance hydraulique mise en jeu s'exprime
par :
Pu =Q.P1 _ Q.P2= Q.ΔP
La puissance mécanique sur l'arbre s'écrit : Pu= C.ω
47
1.4 Hydrodynamique des fluides
non-visqueux
1.4.4 Couple théorique des moteurs et des pompes
On met bien en évidence ici qu'un moteur est un transformateur de
puissance hydraulique en puissance mécanique.
Le rendement mécanique étant considéré égal à 1, on peut écrire :
Q.ΔP = C.ω et en déduire le couple : C = Q.ΔP/ω
Le fluide étant considéré comme incompressible, le débit volumétrique
s'exprime en fonction de la cylindrée Cy et de la fréquence de rotation N
(tour/s). La cylindrée d'un moteur (ou d'une pompe) correspond au
volume déplacé en 1 tour. On en déduit : Q = Cy. N
On peut donc maintenant exprimer le couple C en fonction de la cylindrée
Cy et de ΔP :
C = Q.ΔP/ω = (Cy. N . ΔP) /( 2.π.N) soit :

Attention :
Les constructeurs de composants hydrauliques utilisent souvent le
daN.m comme unité pour exprimer le couple.
48
1.4 Hydrodynamique des fluides
non-visqueux
1.4.5 Couples : exemple de calcul / ordres de grandeur
Exemple : Comparaison d'un moteur thermique diesel avec un
moteur hydraulique
Nous allons comparer les couples maximum transmissibles pour des
moteurs de même cylindrées.
On choisit 1900 cm3 qui correspond à la cylindrée classique d'un moteur
diesel monté sur une voiture familiale. Pour ce type de moteur, le couple
maximum est de l'ordre de :
Cth,diesel = 300 N.m.
Pour un moteur hydraulique de même cylindrée, on considère un
fonctionnement avec une différence de pression :
ΔP = 300 bars
Le couple théorique sur ce moteur hydraulique est donc de :
Cth,hydraulique = 1,59.10-2 . 1900 . 300 = 9120 N.m
L'énorme différence entre les 2 technologies s'explique par les pressions
de fonctionnement. 49

.
1.4 Hydrodynamique des fluides
non-visqueux
1.4.6 Transport d'énergie
Soit un filet fluide, situé dans un champ de
pesanteur, de section dS suffisamment petite
pour qu'on puisse considérer que vitesse et
pression sont constantes sur dS.

On fait l'hypothèse que les forces de viscosité


sont négligeables,
L'énergie mécanique totale du fluide par unité
de volume est la somme des densités
volumiques d'énergies dues au travail
des forces de : Transport d'énergie par
un fluide en mouvement
- Pression (P),
- cinétique (ρ.V2/2) et
- potentiel de gravité (ρ.g.z)

51
1.4 Hydrodynamique des fluides
non-visqueux
1.4.6 Transport d'énergie

Théorème de Bernoulli (ou loi de conservation de l'énergie)


Dans une enceinte fermée (un circuit hydraulique par exemple), la
variation de cette énergie ne peut être que nulle, on peut donc écrire :

52
1.5 Hydrodynamique des fluides
visqueux

 Introduction
 Viscosité absolue ou dynamique
 Viscosité cinématique
 Variation de la viscosité
 Pertes de charges
 Fuites par les jeux

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1.5 Hydrodynamique des fluides
visqueux
1.5.1 Introduction

La viscosité des fluides utilisés en hydraulique, ainsi que sa variation, a


une influence importance sur le comportement des équipements.
En effet, à cause de cette viscosité, la charge d'un fluide (l'Energie
Mécanique Totale) ne reste pas constante au cours de l'écoulement, mais
diminue. C'est ce qu'on appelle une perte de charge.

La viscosité est due aux frottements qui s'opposent au glissement des


couches fluides les unes sur les autres lorsque le fluide est en
mouvement. C'est une grandeur qui traduit sa résistance au
cisaillement. Plus un fluide est visqueux, plus sa capacité à s'opposer
au mouvement est grande.

Il est donc nécessaire de définir la viscosité ainsi que les unités dans
lesquelles elle s'exprime pour pouvoir déterminer les pertes de charges
et évaluer son influence dans les phénomènes de fuites.

56
1.5 Hydrodynamique des fluides
visqueux
1.5.2 Viscosité absolue ou dynamique
Définition :
La viscosité absolue μ (résistance à l’écoulement) se définit à partir de de
la contrainte de cisaillement qu'elle crée au sein du fluide. C'est le
rapport entre la contrainte de cisaillement qui s'applique à une couche
fluide et le gradient de vitesse qui existe dans ce fluide :
.

57
1.5 Hydrodynamique des fluides
visqueux
1.5.2 Viscosité absolue ou dynamique
Attention : Unités de la viscosité absolue (ou dynamique)

La dimension de cette grandeur est donnée par :

Elle peut être exprimée dans le système M.K.S.A. (Mètre, Kilogramme,


Seconde, Ampère) du système international ou dans le système C.G.S.
(Centimètre, Gramme, Seconde) encore utilisé par de nombreux
utilisateurs de l'hydraulique industrielle.

58
1.3 Hydrodynamique des fluides
visqueux
1.5.2 Viscosité absolue ou dynamique
Attention : Unités de la viscosité absolue (ou dynamique)

 Dans le système international MKSA, les forces exprimées en Newton


sont homogènes à des [kg].[m.s-2] = [N].
L'unité de la viscosité absolue exprimée dans ce système est donc le :
[N.m-2].[s] = [Pa.s] = Poiseuille =[Pl].
Le Pascal-seconde [Pa.s] est l'unité de viscosité dynamique du Système
International d'unités.

 Dans le système CGS, les forces exprimées en Dyne sont homogènes


à des [gr].[cm.s-2] = [Dyne] =10-5N.
L'unité de la viscosité absolue est alors le :
[Dyne.cm-2].[s] =la poise =[Po] ou[P] = 10-1 Poiseuille.
La viscosité absolue est souvent exprimée en centipoise. Par exemple,
la viscosité de l'eau à 20°C est de 1 centipoise. 59
1.5 Hydrodynamique des fluides
visqueux
1.5.3 Viscosité cinématique
La viscosité cinématique correspond au quotient de la viscosité dynamique
par la masse volumique. Elle représente la capacité de rétention des
particules du fluide et quantifie sa capacité à s’épancher. C’est cette
viscosité qui est mesurée facilement et qui est donnée par les industriels.

60
1.5 Hydrodynamique des fluides
visqueux
1.5.3 Viscosité cinématique

Attention : Unités
L'unité de la viscosité cinématique peut également s'exprimer dans les
systèmes MKSA ou CGS :
• Système MKSA : [m2.s-1]= myriaStokes = [maSt]
• Système CGS : cm2.s-1 = Stokes = [St]

En général les viscosités sont exprimées en centiStokes :

[cSt] = [mm2/s].

Dans les fiches produits des principaux fournisseurs d'huiles et fluides


hydrauliques, l'unité indiquée est soit le [cSt], soit le [mm2/s].

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1.5 Hydrodynamique des fluides
visqueux
1.5.4 Variation de la viscosité

La variation de viscosité des fluides peut être très importante en


fonction de la température.
Cette variation est étudiée dans le chapitre "Etude des fluides et
filtration".
La viscosité varient également en fonction de la pression. Ces variations
sont moins importantes que celles dues à la température dans la gamme
d'utilisation classique en hydraulique industrielle (5 à 500 bars) et
peuvent être négligées pour une première approche.

On peut les estimer avec la relation suivante :

62
1.5 Hydrodynamique des fluides
visqueux
1.5.4 Variation de la viscosité

Exemple :
Pour un fluide hydraulique de viscosité dynamique μ0 de 32 centipoises à la
pression atmosphèrique, à 40°c avec un coefficient α = 1,5.10-3, cette
viscosité ne dépasse pas 50 centipoises à 300 bars (toujours à 40°C)
63
1.5 Hydrodynamique des fluides
visqueux
1.5.5 Pertes de charges

Introduction
Lorsqu'un fluide s'écoule dans une conduite plus ou moins lisse et qui
peut présenter des variations brusques de section ou de direction, une
partie de l'énergie du fluide est utilisée par :
• les frottements contre la paroi
• les frottement entre les couches du fluide.
Cette énergie perdue constitue ce qu'on appelle les pertes de charges.
Pertes de charges totales = pertes de charges singulières +
pertes de charge régulières

65
1.5 Hydrodynamique des fluides
visqueux
Pertes de charges singulières

Ce sont les pertes de charge dues aux accidents de parcours (coude, té,
rétrécissement, robinet,…)

On exprime une perte de charge singulière en fonction de la vitesse


moyenne V avant la singularité :

Le coefficient de perte de charge ξ (KSI) dépend uniquement de la


singularité. Il est indépendant du fluide, de sa température et de son
débit.
Les valeurs de ces coefficients de perte de charge sont issues
d'expérimentations. Quelques valeurs moyennes sont données dans le
tableau suivant 66
1.5 Hydrodynamique des fluides
visqueux
Pertes de charges régulières

Les pertes de charges régulières sont générées par le frottement du


fluide sur la paroi interne de la conduite. On les appellent également
pertes de charges linéaires ou systématiques. La valeur de ces pertes
dépend donc des paramètres de conduites : longueur L, diamètre D,
vitesse moyenne de fluide V. Ces pertes de charge ΔP, sont
proportionnelles à l'énergie cinétique du fluide :

Le coefficient de perte de charge linéaire λ, dépend :


 du tube (rugosité),
 du fluide (viscosité),
 de la vitesse du fluide.

Il se calcule en fonction du régime d’écoulement 68


1.5 Hydrodynamique des fluides
visqueux
Pertes de charges régulières

70
1.5 Hydrodynamique des fluides
visqueux
Pertes de charges régulières

De la valeur du nombre de Reynolds, dépend le calcul du coefficient λ.

Pour les nombre de Reynolds compris entre 1200 et 2500, le type


d'écoulement est incertain.
On considérera donc l'écoulement comme étant turbulent à partir de
Re = 1200. Cela entraîne une valeur de perte de charge calculée
sensiblement supérieure à la réalité qui va dans le sens de la sécurité.

70
1.5 Hydrodynamique des fluides
visqueux
Pertes de charges régulières

Pour les rugosités et les conditions de fonctionnement courantes en


hydraulique industrielle, ce coefficient de perte de charge se situe dans
une fourchette de 0,02 à 0,04, avec une moyenne de l'ordre de :

λmoy ≈ 0,025

On peut utiliser cette valeur pour un calcul en avant projet. Cette valeur
doit être vérifiée à partir de la détermination des composants à l'aide des
relations précédentes.

On peut également utiliser le diagramme de Moody, représentation


graphique de l'évolution du coefficient de perte de charge sous forme
d'un abaque

71
1.5 Hydrodynamique des fluides
visqueux
Application : calcul de pertes de charges régulières

Exemple :
On considère une tuyauterie de diamètre intérieur D = 14 mm et de
longueur L = 10 mètres. La rugosité moyenne interne de ce conduit
est ε = 0,1 mm.
Le fluide hydraulique a une masse volumique ρ = 900 kg/m3 et une
viscosité cinématique ν = 30 cst. Le débit du fluide qui circule dans ce
conduit est de Q = 55 l/mn.
Calculer la perte de charge ΔP exprimée en bars :

On considère maintenant un diamètre de conduite divisée par 2 soit d =


7 mm.
Calculer la nouvelle perte de charge ΔP' exprimée en bars
Conclure sur la vitesse maximale du fluide dans le circuit de refoulement
d'un système hydraulique.

73
1.5 Hydrodynamique des fluides
visqueux
Application : calcul de pertes de charges régulières

74
1.5 Hydrodynamique des fluides
visqueux
Application : calcul de pertes de charges régulières

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1.5 Hydrodynamique des fluides
visqueux
Application : calcul de pertes de charges régulières
Partie 2

76
1.5 Hydrodynamique des fluides
visqueux
Application : calcul de pertes de charges régulières

77
1.5 Hydrodynamique des fluides
visqueux
Application : calcul de pertes de charges régulières

4)Conclusion :

On constate ici qu'avec une vitesse du fluide de l'ordre de 6m/s, les


pertes de charges régulières restent faibles (5 bars ici). Dès qu'on
dépasse cette valeur de 6m/s, les pertes de charges étant
proportionnelles au carré de la vitesse peuvent devenir très élevées et
affecter très largement le rendement d'un système hydraulique. Cela
explique la valeur maximale de 6 m/s utilisée dans le dimensionnement
des circuits.

78
1.5 Hydrodynamique des fluides
visqueux
1.5.7 Fuites par les jeux

La plupart des composants hydrauliques ( moteurs, pompes,


distributeurs, ...) fonctionnent sans joints. Parmi les actionneurs, seuls
les vérins en sont équipés. Cela permet de limiter les pertes mécaniques
par frottement et évite des opérations de maintenance (changement des
joints).

Il est donc accepté qu'il existe des fuites sous réserve qu'elles soient
limitées et connues puis récupérées et orientées vers le réservoir de
l'installation. On réalise une étanchéité par fuite contrôlée.

Dans le cas des distributeurs, il est possible d'estimer le débit de fuite en


fonction du débit à l'entrée de ce distributeur en fonctionnement. Ces
informations sont données par les constructeurs sous forme d'abaques
dans les documentations des produits.

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