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Deuxième année de licence AES Cours de Mathématiques (JL Guy)

Eléments de calcul actuariel et de mathématiques financières

Chapitre 1 - Actualisation à intérêts simples

Les lectures attentives préalables de l’introduction et du chapitre


préliminaire sont nécessaires à la compréhension de ce chapitre.

Introduction

a- Intérêts simples et intérêts composés : identifications et


exemples.

Pour un taux d’intérêt donné, une opération d’actualisation,


capitalisation ou escompte, peut être réalisée à intérêt simple ou à
intérêt composé. Dans le premier cas, le montant de l’intérêt de
chaque période est indépendant du montant de l’intérêt observé à
la période précédente. Un exemple simple de référence est l’intérêt
perçu par un créancier qui détient une obligation (voir ce cas
d’application ci - après, en fin de chapitre). Dans le cas d’intérêt
composé, les intérêts successifs, qui apparaissent au terme de
chaque période de placement, augmentent d’autant le montant du
capital qui produit des intérêts à la période suivante, et ce,
jusqu’au terme du placement et selon les modalités du contrat
(c’est le thème du chapitre 2).

b- Cas pratique proposé aux étudiants

Vous avez une épargne dont le montant est 3 000 euros. Vous avez
à répondre à deux propositions : un placement rémunéré à 12%
l’an et un placement rémunéré à 1% par mois. Quelle est votre
réponse ?

c- Méthode de calcul et représentation graphique d’une


opération d’actualisation à intérêt simple.
Tracer un axe qui décrit le passage du temps, d’origine 0, orienté
vers la droite, une valeur Co apparait à la date 0, une valeur Ck à la
date k, une valeur Cn à la date n. Au terme de chaque période, le
montant du capital augmente de la valeur de l’intérêt iCo de telle
sorte que, à la date k, la valeur Ck = Ck-1 + iCo = Co + kiCo,

kiCo représente le total des intérêts accumulés entre la date 0 et la


date k.

Vous indiquez avec des flèches parallèles représentées en dessous


de l’axe les opérations d’actualisations possibles et les relations
entre Co, Ck ou Cn que l’on peut identifier et que les paragraphes
suivants permettront d’établir.

0 1 2 k n

I……..I……..I…………………………I……………………………………………….I…...> t

iCo iCo iCo iCo

Co Ck = Co + kiCo Cn = Co + inCo

I……………………………………………………………………………> Capitalisation

Escompte <……………………………………………………………………….……….…

Lorsque, sur l’axe des valeurs de t, on se déplace de la gauche vers


la droite, l s’agit d’une opération de capitalisation. A toute date t, le
montant des intérêts versés pour un placement de montant Co à la
date 0 est iCo et la valeur acquise Ck par ce capital au terme de k
période est la somme du montant initial Co et des intérêts acquis,
kiCo
Lorsque, sur l’axe des valeurs de t, on se déplace de la droite vers la
gauche, il s’agit d’une opération d’escompte. A la date o, date
origine, tout montant Ck, identifiable en toute date t = k, a une
valeur Co = Ck/(1 + ki). La soustraction, à la valeur Ck, du montant
des intérêt versés (acquis) a aussi pour résultat le montant du
capital initial. Ce mode de calcul est appelé « escompte commercial
pratique » mais nous privilégierons la relation d’escompte
directement équivalente à celle utilisée pour la capitalisation.

Opérations d’escompte et opérations de capitalisation sont des


opérations d’actualisation. Ces deux opérations répondent
respectivement aux questions : quelle est la valeur à une date
déterminée d’une valeur connue dans le futur(à une date
ultérieure) et quelle est la valeur dans le futur d’une valeur connue
à une date déterminée.

Nous allons écrire très simplement tout cela en langage


mathématiques.

I- Principaux résultats

a- Détermination de la valeur Ck connaissant i, k et Co

C’est une opération de capitalisation

Au départ, à la date 0, on dispose d’un montant Co,

A la date 1, c’est à dire au terme de la période 1, Co est devenu :


Co + iCo = Co (1 + i)

A la date 2, Co a acquis une valeur C2 = Co + i Co + i Co = Co+2iCo =


Co ( 1 + 2i)

A la date 3, on obtient : C3 = C2 + iCo = Co + 2iCo + iCo = Co (1 + 3i)

En utilisant un raisonnement par récurrence, on peut écrire la


valeur de Co au terme de k périodes : Ck = Co (1+ki)

b- Détermination de la valeur initiale Co, connaissant i, k et Ck.

On utilise le résultat établi au terme du calcul de a, donc :


Ck = Co (1 + ki) est équivalent à :
Co = Ck / (1+ki)

c- Détermination de la valeur de k connaissant Ck ,Co et i

Il s’agit ici d’évaluer la durée de la période de placement


(capitalisation) ou d’escompte, plus généralement de la durée de la
période d’actualisation.

On utilise encore le résultat de a- , Ck = Co(1 + ki), ce qui permet


d’écrire :

1+ ki = Ck/Co donc k = ( (Ck/Co) – 1) / i

d- Détermination de la valeur de i connaissant Ck, Co et k

On utilise encore le premier résultat établi en a ; on peut donc


écrire : 1+ ki = Ck/Co donc :

i = (( Ck/Co) – 1 ) / k

e- Taux d’intérêt proportionnel et taux d’intérêt équivalent

On peut utiliser la relation établie au a, et décomposer la valeur de i


en tenant compte du nombre m de sous périodes. On peut vérifier
par le calcul le résultat décrit en introduction : i/m = im ,

donc Ck = Co( 1 + mimk) = Co( 1 + m (i/m) k)= Co ( 1+ ki)

Pour une période m fois plus petite que celle à laquelle s’applique le
taux d’intérêt i, le taux d’intérêt équivalent im est égal au taux
d’intérêt proportionnel i/m ; im et i/m permettent, par le calcul,
d’obtenir la même valeur acquise Ck, au terme de k périodes.

Ainsi, Ck = Co( 1 + kmim) = Co ( 1 + km(i/m)) = Co( 1 + ki)


Ce résultat n’est vrai que dans les cas d’actualisation à intérêt
simple. Dans les cas d’intérêt composé, le taux d’intérêt équivalent
im est inférieur au taux d’intérêt proportionnel i/m (voir chapitre 2).

II- Applications

a- Intérêts versés sur les obligations

Une obligation est un titre de créance émis par des entreprises


publiques ou privées (suffisamment grandes) ou des institutions
publiques (le plus souvent le Trésor Public pour le compte de l’Etat)
pour financer des projets d’investissement et de développement.
Ce type d’emprunt auprès de plusieurs prêteurs est appelé emprunt
obligataire, chaque obligation représentant une fraction de
l’emprunt. Ainsi un grand nombre d’épargnants, ménages ou
entreprises, prêtent une part du montant emprunté.
Au terme de chaque période, chaque année par exemple, le
propriétaire de l’obligation, détenteur de la créance, perçoit un
montant fixe, produit du taux d’intérêt par le montant de
l’obligation, c’est-à-dire l’intérêt associé au titre pour une
période( cet intérêt annuel est souvent appelé « coupon ») . A
l’échéance de cette créance (lorsque l’obligation atteint son terme),
le titulaire de la créance (porteur du titre ou créancier) reçoit le
montant du capital placé ( valeur nominale de l’obligation) c’est-à-
dire le remboursement du montant de son prêt à l’entreprise ou à
l’Etat. Ainsi décrite, une obligation est caractérisée, pour chaque
épargnant, par un placement à intérêt simple , le montant de
l’intérêt à chaque période étant le produit du taux d’intérêt
nominal par la valeur nominale de chaque obligation et par le
nombre d’obligations de même échéance. Les personnes qui
détiennent des obligations peuvent vendre ces dernières avant leur
échéance sur les marchés financiers. Le prix d'une obligation déjà
émise, négociable sur le marché secondaire, s'ajuste continument
pour tenir compte de l'évolution des taux d’intérêt de telle sorte
que le rendement annuel soit identique pour toutes les obligations
ayant la même date d'échéance.

Ainsi une obligation de 100 € émise pour une durée de dix ans à un
taux d’intérêt de 5% l’an, génère 5 € d’intérêt chaque année. Si les
taux d’intérêt des marchés augmentent et atteignent 10% quelques
années plus tard, le prix de l'obligation va diminuer et sera tel que
les 5 € versés chaque année au créancier représentent un intérêt
annuel de 10%. Ainsi le prix P s’établira de telle sorte que : 0,1 P = 5
euros soit P = 50 euros. Sur les marchés financiers, le prix des titres
est une fonction décroissante du taux d’intérêt. Quand les taux
d’intérêt augmentent, les prix des titres baissent ; quand les taux
d’intérêt diminuent, les prix des titres augmentent.

b- Série d’exercices( n°1) proposés et corrigés en cours.

Série d’exercices n°1 : actualisation à intérêts simples

1 -Quel est, à intérêt simple, le taux d’intérêt annuel équivalent au


taux d’intérêt trimestriel de 1,35 % ?

2 -Quel montant faut-il placer aujourd’hui, à intérêt simple de 6,5%


l’an, pour percevoir dans huit ans 2500 euros ?

3 -Quelle est, à intérêt simple, la valeur acquise par un placement


de 6500 euros, d’une durée de 15 ans, si le taux d’intérêt est 7%
l’an ?

4 -Quel est, à intérêt simple, le taux d’intérêt annuel, qui permet, en


20 ans, de tripler le montant d’un capital initial Co ?
5 -Quelle est la durée de placement d’un capital de 1000 euros au
taux d’intérêt de 6,5% l’an qui a acquis, à intérêt simple, une valeur
de 1147 euros ?

6 -En versant une somme de 1315,5 euros, on s’acquitte d’une dette


qui était de 1200 euros un an et 9 mois plus tôt. La capitalisation se
faisant à intérêt simple, quel est le taux annuel d’intérêt de
l’opération ?

7 -On obtient, à intérêt simple, 6943,2 euros pour l’escompte de


3000 euros échus dans neuf mois et de 4500 euros échus dans un an
et neuf mois. Quel est le taux d’intérêt annuel de l’opération ?

8 -Quel est le taux d’intérêt effectif i* d’un placement de cinq ans,


à intérêt simple au taux de 6% l’an, si les intérêts sont versés le jour
de la souscription ?

9 -Au taux d’intérêt i, on calcule, à intérêt simple, pour un capital


d’un montant C :
a- La valeur B escomptée pendant n’périodes
b- La valeur D capitalisée pendant n’’périodes
Quel est le taux d’intérêt i* déterminé par la valeur initiale B et
la valeur finale (acquise) D ?

10 -Quelle est, à intérêt simple, la valeur acquise par un capital Co


au terme de n années si les taux d’intérêt annuels successifs sont
différents ?

Les éléments de corrigé des exercices proposés en cours sont


disponibles sur Moodle la semaine qui précède la première séance
de TD sur le thème du chapitre ( ici l’actualisation à intérêt simple).

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