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UNIVERSITE CATHOLIQUE SAINT- JOSEPH

MATHEMATIQUES FINANCIERES 2

Tasséré SIMPORE
Gestionnaire Comptable et Financier
Enseignant vacataire
70782756/78619814
simporetassere8@gmail.com

Mathématiques Financières- FC 2
CHAPITRE I : Les intérêts composés : capitalisation et actualisation

CHAPITRE II : Les annuités

CHAPITRE III : Les emprunts indivis

CHAPITRE IV : Les critères de choix des investissements

Bibliographie :
- F. Chabirol. Mathématiques financières, éditions Foucher, 1985
- Cyril Goungounga. Mathématiques financières et calculs
financiers. INC Juin 1996,
- Rina Di Iorio, BernadetteSebbar, Anne Stôsser, Outils de gestion
commerciale (BTS Action commercial, 1ère et 2 e année),
edition Dominique Decobecq, Rosny 1998
- WalderMasiéri. Mathématiques financières. Dalloz, mars 2001

Mathématiques Financières 2-FC2 Page 1


Chapitre I : LES INTERÊTS COMPOSES

I-LE PRINCIPE DES INTERETS COMPOSES

1) DEFINITION
Un capital est placé à intérêts composés lorsqu’à la fin de chaque période l’intérêt
simple est systématiquement ajouté au capital initial et aux intérêts simples des
périodes précédentes pour déterminer l’intérêt simple produit pendant la période
suivante. On parle alors d’une capitalisation des intérêts.Cette dernière opération est
généralement appliquée lorsque la durée de placement dépasse un an

Exemple : soit un capital de 8000 F, placé au taux annuel de 5% pendant 3 ans. Ce


capital rapporte :

Année Capital placé Intérêt annuel Capital acquis

1 8 000 8 000 * 0,05 = 400 8 400

2 8 400 8 400 * 0,05 = 420 8 820

3 8 820 8 820 * 0,05 = 441 9 261

Total intérêts = 1 261

Soit C le capital initialement placé, i le taux d’intérêt composé de la période, n le


nombre de période, Cn la valeur acquise du capital placé.

𝑪𝒏 = 𝑪(𝟏 + 𝒊)𝒏
2- VALEUR ACQUISE À INTERETS COMPOSES (DEMONSTRATION)

A- LE TEMPS DE PLACEMENT EST UN NOMBRE ENTIER DE PERIODES

Désignons par C0 le capital initial, i le taux par franc correspondant à la période de


capitalisation, n le nombre de périodes de placement, C1 la valeur acquise à la fin
de la 1ère période, C2 la valeur acquise à la fin de la 2eme période, ….Cn-1 la
valeur acquise à la fin de la (n-1) ième période, Cn la valeur acquise à la fin de la
nième période.

Présentons un tableau de détermination des valeurs acquises successives identiques


à celui des exemples précédents.

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période Capital placé Intérêt Valeur acquise
produit

1 C0 C0i C1 = C0 +C0i = C0 (1+i)

2 C0 (1+i) C0 (1+i) i C2 = C0 (1+i) + C0 (1+i) I = C0 (1+i)2

3 C0 (1+i)2 C0 (1+i)2 i C3 = C0 (1+i)2 + C0 (1+i)2 I = C0 (1+i)3

n-1 C0 (1+i)n-2 C0 (1+i)n-2 i Cn-1 = C0 (1+i)n-2 + C0 (1+i)n-2 I = C0 (1+i)n-1

n C0 (1+i)n-1 C0 (1+i)n-1 i Cn = C0 (1+i)n-1 + C0 (1+i)n-1 I = C0 (1+i)n

Nous obtenons la formule générale de la valeur acquise à intérêts composés :

Cn = C0 (1+i)n

Cn = C+I → I= Cn -C→ I= C0 (1+i)n - C0→ I= C0 [(𝟏 + 𝐢)𝐧 − 𝟏]


Exemple 11 : soit un capital de 12 600 F placé au taux annuel de 7% (capitalisation
annuelle). Calculez Les valeurs acquises à la fin de la 1ère, 2ème, 3ème, 8ème, et 25ème
année ainsi que les intérêts correspondants.

Remarques :

La formule Cn = C0 (1+i)n n’est applicable que si le taux d’intérêt i et la durée n sont


homogènes, c’est à dire exprimés dans la même unité de temps que la période de
capitalisation.
Si par exemple, il est convenu entre le prêteur et l’emprunteur que les intérêts doivent
être capitalisés à la fin de chaque mois, la formule ne sera applicable que si le taux
d’intérêt est mensuel et que la durée de placement est exprimée en mois.

B- LE TEMPS DE PLACEMENT N’EST PAS UN NOMBRE ENTIER DE


PERIODES
Pour le calcul de la valeur acquise, lorsque n est non entier, il existe deux méthodes à
p
savoir la méthode rationnelle et la méthode commerciale. Notons n = k +
q

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1) La méthode commerciale

On considère que Co est placé à intérêt composé pendant k périodes et ensuite la


p
valeur acquise produite est placée à intérêt simple pendant périodes
q

 p
Cn = C0 (1 + i ) 1 + i * 
k

 q
Exemple 12 : une somme de 18 700 F est placée à intérêts composés au taux annuel
de 6% (capitalisation annuelle). Quelle est sa valeur acquise au bout de 4 ans et 5
mois ?

2- La méthode rationnelle

p
Selon cette méthode C est placé à intérêt composé pendant k + périodes.
q

= C0 (1 + i )
p
k+
C p q
k+
q

Exemple 13 : Reprenons l’exemple précédent selon la méthode commerciale

I- Etude de chacun des éléments de la formule générale


1- Calcul du capital placé

Il s’agit du montant de la somme placée ou prêtée à une date bien déterminée.


Cn = C0 (1+i)n C0 = Cn (1+i)-n
2- Calcul du taux d’intérêt

Il s’exprime en pourcentage et indique la somme d’argent rapportée par 100f en une


période déterminée.

Cependant, dans la formule générale.

Le taux utilisé doit correspondre à la période choisie pour mesurer la durée. Si cette
période est l’année, le semestre, le trimestre, le mois, ou le jour, il conviendrait
d’utiliser respectivement un taux annuel, semestriel, trimestriel, mensuel ou journalier.

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Comme généralement, le taux indiqué dans un contrat est un taux annuel, on utilisera,
si la période est différente de l’année, le taux proportionnel ou équivalent
correspondant.

𝐂𝐧 𝟏
Cn = C0 (1+i)n → (1+i)n = → i= ( 𝑪𝒏
𝑪𝒐) −𝟏
𝑪𝟎 𝒏

Calcul de la durée du placement

Le principe consiste à calculer le nombre d’année qui séparent la date du placement de


la date du retrait.

𝐥𝐨𝐠𝐂𝐧− 𝐥𝐨𝐠𝐂𝟎
Cn = C0 (1+i)n → logCn = logC0 + n. log(1+i) →n=
𝐥𝐨𝐠(𝟏+𝐢)

II-TAUX PROPORTIONNELS ET TAUX EQUIVALENTS

Les taux d’intérêt sont généralement exprimés en taux annuels. Mais, on peut
considérer une période plus courte que l’année, par exemple, le semestre, le trimestre
le mois ou le jour. De même, les intérêts peuvent être capitalisés chaque semestre,
chaque trimestre, chaque mois ou chaque jour. Ainsi, lorsque le taux d’intérêt est
annuel et l’on considère une période inférieure à l’année, le taux d’intérêt prévalant
pour cette période devra être calculé. Pour ce faire, on emploie l’un des deux taux
suivants:
1- TAUX PROPORTIONNELS
Deux taux correspondants à des périodes différentes sont dits proportionnels, lorsque
leurrapport est égal au rapport de leurs périodes de capitalisation respectives.

soit ,

i : taux annuel

p : le nombre de périodes dans l’année

ip : taux proportionnel par période


𝐈
On a alors : Ip=
𝐏

Ainsi Si :
𝐈
is = taux semestriel, alors Is=
𝟐

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𝐈
it = taux trimestriel, alors It=
𝟒
𝐈
im = taux mensuel, alors Im=
𝟏𝟐

Exemple :

2- TAUX EQUIVALENTS
Deux taux correspondants à des périodes de capitalisation différentes, sont dits
équivalents lorsqu’ils produisent la même valeur acquise quand ils sont appliqués au
même capital.
Soit,
i : taux annuel équivalent
p : nombre de périodes de l’année
ip : taux équivalent par période
𝑷
On a alors : Ip= √(𝟏 + 𝒊) - 1

Exemple :

Calculer le taux semestriel proportionnel et le taux semestriel équivalent pour i = 9 %.

III-VALEUR ACTUELLE A INTERETS COMPOSES

L’actualisation est l’opération inverse de la capitalisation. En effet, ici, on se demande


quelle somme faut-il placer à intérêts composés pour obtenir, après un certain temps de
placement, un capital déterminé.

Cn = C0 (1+i)n d’où : C0 = Cn (1+i)-n

Exemple 13: Quelle somme faut-il placer à intérêts composés au taux annuel de 7,5%
pour obtenir dans 3 ans, versement initial et intérêts réunis, un capital de 20 000 F ?

IV-EQUIVALENCE À INTERETS COMPOSES

1. EQUIVALENCE DE DEUX CAPITAUX


Deux capitaux de valeurs nominales et d’échéance différentes sont équivalentes, à
intérêts composés, à une date déterminée (date d’équivalence) si, escomptés à
intérêts composés au même taux et dans les mêmes conditions, ils ont, à cette date,
même valeur actuelle.

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C1 (1 + i ) = C2 (1 + i )
− n1 −n2

Exemple 14: Un effet de nominal 68 024.45F à échéance dans 4 ans est négocié au
taux annuel de 8%. A cette même date, un autre effet de nominal 85 691.2F à
échéance dans 7 ans est négocié dans les mêmes conditions.

Les deux effets sont-ils équivalents ?

2. EQUIVALENCE D’UN CAPITAL ET D’UN ENSEMBLE DE


PLUSIEURS AUTRES CAPITAUX

Un capital est équivalent, à intérêts composés, à une date déterminée, à un


ensemble de plusieurs autres capitaux si la valeur actuelle de ce capital est égale à
la somme des valeurs actuelles des autres capitaux (les actualisations étant faites au
même taux et dans les mêmes conditions).

Exemple 15 : montrons qu’un capital de 50 075 f payable dans 4 ans est


équivalent, à intérêts composés, à 3 capitaux :

12 000 F payables dans 2 ans

18 000 F payables dans 5 ans

25 000 F payables dans 7 ans

Taux : 9%

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Chapitre II: LES ANNUITES

I-DEFINITION

On appelle annuités une suite de versements effectués à intervalles de temps égaux.


L’intervalle de temps séparant deux versements consécutifs est appelé période. La
période peut être l’année, le mois, le trimestre etc. En toute rigueur, il serait préférable
d’utiliser le terme « annuité » pour des versements qui ont lieu tous les ans et les
termes « semestrialité », « trimestrialité », et « mensualité » dans les autres cas.

Lorsque le montant de chaque versement reste identique, l’annuité est constante. En


revanche, les annuités sont variables lorsque le montant de chaque versement est
différent.

Les annuités peuvent être versées :

- En début de périodes dans le cas des annuités de placement


- En fin de périodes dans le cas de remboursement des dettes.

Les annuités peuvent être :

- Temporaire : le nombre de versements est fixé à la signature du contrat


- Perpétuelle : le nombre de versements est illimité
- Viagères : le nombre de versements dépend de la durée de vie de la personne.

II – VALEUR ACQUISE D’UNE SUITE D’ANNUITES CONSTANTES

Soit a le montant du versement constant

i le taux d’intérêt de la période

n le nombre de périodes

Vn la valeur acquise au bout de n périodes

Vn = a(1 + i ) + a(1 + i ) + a(1 + i ) + − − − − + a(1 + i ) + a(1 + i )


n −1 n−2 n −3 1 0

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Vn = a *
(1+ i)
n
−1
D’où
i
Lorsque les annuités constantes sont versées en début de période alors :

(𝟏+𝒊)𝒏 −𝟏
𝑽𝒏 = 𝒂(𝟏 + 𝒊)
𝒊
Exemple 16 : Calculez la valeur acquise par une suite de dix annuités constantes
égales à 20 000F, la première étant verse une période après la signature du contrat. Le
taux d’intérêt est de 6% l’an.

III-VALEUR ACQUISE D’UNE SUITE D’ANNUITES CONSTANTES DE FIN


DE PERIODE ET PLACE p PERIODES APRES.

Soit a l’annuité constante, Vn la valeur acquise d’une suite d’annuités constantes à la


fin de n périodes, Vp la valeur acquise par Vn, p périodes après le dernier versement.

(1+ i)
Vp = Vn (1 + i )
−1
n
p
OR Vn = a *
i

Vp = a*
(1 + i)
n
−1
(1 + i ) p
i
EXEMPLE 17 : Calculer la valeur acquise de 18 annuités constantes de 200 000F
deux ans après le dernier versement au taux de 8% l’an.

IV-VALEUR ACTUELLE D’UNE SUITE D’ANNUITES CONSTANTES

V0 = la valeur actuelle de n annuités constantes

V0 = Vn (1 + i )
−n
ET

Vn = a *
(1 + i)
n
−1
i
Alors on a :

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1 − (1 + i )
−n
V0 = a *
i
Pour les annuités de début de période on :

1−(1+𝑖)−𝑛
Alors on a : 𝑉0 = 𝑎(1 + 𝑖)
𝑖

Exemple 18 : Calculer la valeur aujourd’hui de 10 annuités constantes de 100 000F au


taux de 5% l’an.

V-VALEUR ACTUELLE D’UNE SUITE D’ANNUITES CONSTANTES p


PERIODES AVANT L’ORIGINE

1 − (1 + i )
−n
V0 = a * (1 + i )− p
i

Exemple 19 : Calculer la valeur actuelle d’une suite de 12 annuités constantes égales à


10 000F, 4 ans avant la signature du contrat au taux de 8% l’an.

VI-VALEUR ACQUISE D’UNE SUITE D’ANNUITES NON CONSTANTES

1- Annuités en progression arithmétique


Vn = a(1 + i )
n −1
+ (a + r )(1 + i ) n − 2 + (a + 2r )(1 + i ) n −3 + − − − + (a + (n − 2)r )(1 + i )1 +
(a + (n − 1)r )

r  (1 + i ) n − 1 nr
Vn = (a + )   −
i  i  i
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Exemple 20: Calculer la valeur acquise d’une suite d’annuités de raison 1 000F, de
premier versement 50 000Fen sachant que n =12 et i = 8%

2- Annuités en progression géométrique

Vn = a(1 + i ) n −1 + a * q(1 + i ) n − 2 + a * q 2 (1 + i ) n − 3 + − − − − + a * q n − 2 (1 + i )1 + a * q n −1

q n − (1 + i ) n
Vn = a
q − (1 + i )

Si  q = 1 + i  on  aura  Vn = na(1 + i ) n−1

VII-VALEUR ACTUELLE D’UNE SUITE D’ANNUITES NON CONSTANTES

1- Versements en progression arithmétique


−n r  (1 + i ) n − 1 nr
V0 = Vn(1 + i ) or Vn = (a + )  − On aura alors
i  i  i

r 1 − (1 + i) − n  nr
V0 = (a + + nr )  −
i  i  i
2- Versements en progression géométrique

q n
− (1 + i ) n

V0 = Vn (1 + i ) − n or Vn = a
q − (1 + i )

a q n − (1 + i) n
V0 = *
(1 + i) n
q − (1 + i)

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Chapitre III : LES EMPRUNTS INDIVIS

I-LES PRINCIPES GENERAUX

1- Définitions

Un emprunt indivis est un emprunt non divisé en coupures. Il ne comporte qu’un seul
prêteur.

Le prêteur met à la disposition de l’emprunteur, pour une durée fixée, le capital


convenu. L’emprunteur lui verse des intérêts périodiquement et lui rembourse son
capital, soit en une fois, soit selon un rythme à prévoir.

Exemple : Examinons le tableau d’amortissement d’un emprunt indivis de 50 000 F


remboursé en 5 ans par des annuités variables versées en fin d’année. Taux annuel :
8%.

Montant total
Intérêt payé à
Capital restant en de l’annuité à
Année la fin de Amortissement
début d’année verser en fin
l’année
d’année.

1 50 000 4 000 10 000 14 000

2 40 000 3 200 11 000 14 200

3 29 000 2 320 14 000 16 230

4 15 000 1 200 9 000 10 200

5 6 000 480 6 000 6 480

11 200 50 000 61 200

L’emprunteur s’engage :

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- à payer, à la fin de chaque année, l’intérêt, au taux annuel de 8%, du capital
emprunté et non remboursé ;
- à rembourser, à la fin de chaque année, une partie du capital emprunté. Ce
remboursement est appelé amortissement du capital.
L’annuité à payer à la fin de chaque année, est donc la somme de l’intérêt et de
l’amortissement.

Nous constatons les relations suivantes quelles que soient les modalités de
l’amortissement :

Relation 1 : le montant de l’emprunt est égal à la somme des amortissements.

Relation 2 : la dernière annuité est égale au dernier amortissement augmenté de


son propre intérêt.

1) Relations fondamentales entre les différents éléments d’un emprunt indivis


2)
Soit D1, D2, D3,…….Dn les amortissements successifs ; V0, V1, V2,…….Vn-1 le
montant du capital restant dû au début de chaque période ; i le taux par franc et
par période ; a1 a2 a3 …………. an les annuités successives.

La relation 1 : s’écrit : D1+ D2 + D3, + ……. + Dn = V0.

La relation 2 : s’écrit : an = Dn (1+ i).

Relation 3 : le capital emprunté est égal à la somme des valeurs actuelles des
annuités assurant le service de l’emprunt.

V0 = a1 (1+ i)-1 + a2 (1+ i)-2 + a3 (1+ i)- 3 ………. + an (1+ i)-n

Relation 4 : le capital restant dû à la fin d’une période quelconque est égal à la


valeur actuelle des annuités non échues. Exple :

V3 = a3 (1 + i ) −1 + a4 (1 + i ) −2 + a5 (1 + i ) −3
Ces quatre relations sont générales et restent valables quelles que soient les
modalités d’amortissement d’un emprunt indivis.

II-ETUDE DES SYSTEMES D’EMPRUNTS LES PLUS USITES

1) Emprunts remboursables en une seule fois (in fine)

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L’emprunteur ne paie, à la fin de chaque période, que l’intérêt du capital
emprunté. Il rembourse en une seule fois, à l’époque fixée dans le contrat,
l’intégralité du capital emprunté.

Les annuités successives sont égales à V0i à l’exception de la dernière qui


comprend le remboursement du capital an = V0i + V0.

Cette méthode présente l’inconvénient d’obliger l’emprunteur à rembourser en


une seule fois le montant de son emprunt. Elle n’est guère employée que pour
des emprunts de très courte durée, entre particuliers.

Application : une entreprise emprunte sur 4 ans 200 000 F : elle s’engage à
payer au prêteur, à la fin de chaque année, l’intérêt simple de sa dette au taux
annuel de 8,5% et à rembourser en bloc, à la fin de la 4ème année, le montant de
l’emprunt.

Le tableau d’amortissement de cet emprunt se présente comme suit :

L’intérêt simple versé à la fin de chaque année est : V0 i


=200 000 *0,085 =17000

Montant total
Intérêt payé à
Capital restant en de l’annuité à
Année la fin de Amortissement
début d’année verser en fin
l’année
d’année.

1 200 000 17 000 0 17 000

2 200 000 17 000 0 17 000

3 200 000 17 000 0 17 000

4 200 000 17 000 200 000 217 000

68 000 200 000 268 000

2) Emprunts à amortissements constants

Le capital emprunté V0 est remboursé en n périodes par amortissements égaux


chacun à V0/n

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Décomposons deux annuités consécutives quelconques ak et ak+1.

ak = Vk-1i + V0 / n

ak+1 = (Vk-1i - V0 / n)i + V0 / n = (Vk-1i + V0 / n) - V0i / n

ak+1 = ak - V0i /n

Les annuités inégales constituent une progression arithmétique


décroissante de raison - V0i / n.

Application : Dresser le tableau d’amortissement d’un emprunt indivis de


100 000 , remboursable en 5 ans, par annuités comportant un amortissement
constant, la première annuité échéant un an après la remise des fonds. Taux
annuel d’intérêt : 8,25%.

Intérêt payé à annuité à


Capital restant à
Année la fin de Amortissement verser en fin
amortir
l’année d’année.

1 100 000 8 250 20 000 28 250

2 80 000 6 600 20 000 26 600

3 60 000 4 950 20 000 24 950

4 40 000 3 300 20 000 23 300

5 20 000 1 650 20 000 21 650

24 750 100 000 124 750

3) Emprunts remboursables par annuités constantes


a) Le principe
L’emprunteur paie, à la fin de chaque période, une annuité constante. Ce
système pratiqué par les établissements de crédit pour les prêts aux
particuliers présente l’avantage pour l’emprunteur d’un remboursement par
sommes égales à un rythme régulier (la période pouvant être l’année, le
semestre, le trimestre ou le plus souvent le mois).

La relation générale 3 nous permet d’appliquer la formule de la valeur


actuelle d’une suite d’annuités constantes :
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1 - (1+i) -n

V0 = a*

Dès lors il est facile de déterminer V0, a, i ou n (connaissant évidemment


trois des ces quatre éléments).

Le montant du capital restant dû à la fin d’une période quelconque K est égal à :

1 - (1+i) – (n-k)

Vk = a*

b) La loi régissant les amortissements


Dans le système classique d’emprunts remboursables par annuités
constantes, les amortissements successifs forment une progression
géométrique croissante de raison 1+i.

Soit deux annuités consécutives quelconques ak et ak+1

ak = Vk-1i +DK

ak+1 = (Vk-1 - DK)i + DK+1

et comme ak = ak+1,

Vk-1i +DK = (Vk-1 - DK)i + DK+1

DK+1 = DK (1+i)

Cette loi permet:

▪ De déterminer la valeur du 1er amortissement en fonction du montant


de l’emprunt ;
V0 = D1 + D2 + ……+ Dn

=D1 + D1(1+i) +……..+ D1(1+i)n-1

(1+i)n - 1

V0 = D1

I i

Soit D1 = V0

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(1+i)n – 1

▪ De déterminer la valeur d’un amortissement quelconque DK en


fonction du 1er amortissement ;
DK = D1 (1+i)k-1

D’obtenir la valeur des amortissements successifs;
▪ d’évaluer la capital remboursé à la fin d’une période quelconque. Soit
RK le capital remboursé à la fin de la période de rang K.
RK = D1 + D2 + D3 +……. + DK

= D1 + D1 (1+i) + D1 (1+i)2 +………..+ D1(1+i)k-1

(1+i)K - 1

RK = D1

▪ de construire le tableau d’amortissement.


La dernière annuité étant formée du dernier amortissement Dn et de
l’intérêt de cet amortissement (relation 2), nous pouvons calculer Dn à
partir de l’annuité. Dn (1+i) = a

Dn = a (1+i)-1

Application : on emprunte 100 000 F au taux annuel de 11,75%. Le remboursement se


fait en 10 annuités égales sans différé.

Construisez le tableau d’amortissement.

Déterminons d’abord le montant d’une annuité.

On sait que :

1 - (1+i) -n

V0 = a*

Ce qui donne:

a = V0 *
Mathématiques Financières 2-FC2 Page 17
1 - (1+i) -n

V0 = 100 000 a = 100 000 * (0,1175 /1-(1+ 0,1175)-10

i = 0,1175 a = 17 517,68 F

n = 10

Capital Intérêt payé à annuité à


Année restant à la fin de Amortissement verser en fin
amortir l’année d’année

1 100 000 11 750 5767,68 17 517,68

2 94 232,32 11 072,30 6445,38 17 517,68

3 87 786,93 10 314,96 7 202,72 17 517,68

4 80 584,22 9 468,64 8 049,04 17 517,68

5 72 535,18 8 522,88 8 994,80 17 517,68

6 63 540,38 7 465,99 10 051,69 17 517,68

7 53 488,69 6 284 ,92 11 232,76 17 517,68

8 42 255,93 4 965,07 12 552,61 17 517,68

9 29703,32 3 490,14 14 027,54 17 517,68

10 15 675,78 1 841,90 15 675,78 17 517,68

c- Autres modalités particulières d’emprunts indivis

Il existe d’autres modalités de remboursement des emprunts telles que :

1. Emprunt avec annuités constantes, mais à amortissement différé.

a) Amortissement avec différé partiel

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Pendant la durée du différé, l’emprunteur ne paie que l’intérêt (V0i) du capital
emprunté puis, dès que l’amortissement commence, verse une annuité constante
comme dans le système classique.

Le différé de remboursement, qui permet à l’emprunteur de diminuer


temporairement la charge financière liée à l’emprunt, est souvent pratiqué pour
les crédits d’équipement accordés aux entreprises.

b) Amortissement avec différé total


Dans ce cas, l’emprunteur n’effectue aucun paiement pendant la durée du
différé, puis s’acquitte de sa dette par le versement d’une suite d’annuités
constantes.

2. Emprunt avec annuités constantes, mais dont les intérêts sont payés
d’avance.
Au début de chaque période, le débiteur paie l’intérêt sur le capital dû
pendant cette période. Ainsi, à la signature du contrat, les intérêts de la
première période sont prélevés sur le capital nominal, l’emprunteur ne
recevant que

(V0 – V0i). La dernière annuité ne comprend que le dernier amortissement,


puisque l’intérêt de ce dernier amortissement fait partie de l’avant-dernière
annuité.

Soit deux annuités consécutives quelconques ak et ak+1

ak = Vki + Dk,

ak+1 = (Vk - Dk+1)i + Dk+1 et comme les annuités sont constantes, on a :

Vki + Dk, = (Vk - Dk+1)i + Dk+1 soit Dk,+1 = Dk, (1+i)-1

Dans un système d’emprunt avec annuités constants et intérêts payables


d’avance, les amortissements constituent une progression géométrique de
raison (1+i)-1.

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Chapitre IV: Les critères de choix des investissements

Il existe plusieurs critères du choix d’un investissement. Ils sont établis en considérant
que l’avenir est certain c'est-à-dire qu’on connait avec certitude les flux générés par
l’investissement.

I – ETUDES DES CRITERES DE CHOIX EN AVENIR CERTAIN

Il existe quatre critères de choix en avenir certain :

1°) la VAN : Valeur Actuarielle Nette

2°) le DR : le Délai de Récupération (Recouvrement) du


capital investi ou pay back périod

3°) l’Indice de profitabilité

4°) le TRI : le Taux de Rentabilité Interne

1°) La VAN : Valeur Actuarielle Nette

La valeur actuelle nette correspond à la différence entre la somme des flux de


trésorerie actualisés au taux d’actualisation retenu et le montant de l’investissement de
départ.

En supposant :

Io : Le montant de l’investissement de départ

CF : Les cashs flows ou flux monétaire (flux de trésorerie)

i : le taux d’actualisation

n : la durée de vie du projet


𝐶𝐹
VAN = −(𝐼𝑜) + ∑
(1+𝑖)𝑛

EX : Soit un projet d’investissement aux caractéristiques suivantes :

Montant investi : 3 000F

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Cashs flows générés :

Années Cashs flows

1 600

2 900

3 1 100

4 1 200

5 600

6 400

Calculer la VAN aux taux d’actualisation suivants : 10% et 6%, conclure

Avantage :

- La VAN intègre la valeur temporelle de l’argent


- La VAN est un bon indicateur de performance

Inconvénient :

- La VAN pose le problème du taux d’actualisation


- La VAN ne permet pas de comparer des projets de tailles différentes ou dont la
durée de vie est différente

2°) Le délai de récupération du capital investi ou pay back périod (D.R.C.I)

L’investissement devient rentable dès que les flux nets de trésorerie cumulés
deviennent positifs, c’est-à-dire la VAN devient positive. Donc le temps nécessaire
pour que la VAN passe de sa valeur négative à la valeur positive est appelé le DRCI

DR = le nombre d’années au bout desquelles la VAN devient 0

EXEMPLE : Une entreprise veut entreprendre un investissement de 4 400F dont les


cashs flows seraient les suivants :

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Années Cashs flows

1 1 400

2 1 600

3 2 000

4 2 200

Calculer le délai de récupération au taux d’actualisation de 10%

La règle consiste à adopter un projet si le délai de récupération est inférieur à la limite


fixée par l’entreprise ; entre deux projets, l’entreprise choisit celui qui présente le délai
de récupération le plus bref.

Il s’agit d’un critère qui privilégie les investissements qui permettent de récupérer le
plus rapidement possible les fonds investis. Il est souvent utilisé dans les périodes de
grande instabilité ou de forte inflation. Son principal intérêt, c’est qu’il répond au
souci des entreprises de préserver à court terme leur équilibre financier.

3- L’indice de profitabilité (I.P)

Cet indice est à utilisé quand les investissements sont de montant différents et
correspond au profit induit par 1F de capital investi. Pour le calculer, on fait :

𝑽𝑨𝑵
IP = 𝟏 +
𝑰𝒐

 CF (1 + i) − t
t =1 -Io

IP = 1+

Io

EX : Reprenons le cas précédent et calculons l’indice de profitabilité. Conclure.

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4 – Le taux interne de rentabilité : T.I.R

Le TIR est le taux d’actualisation qui annule la VAN. C’est le taux qui rend égaux le
montant total des cashs flows actualisés et le montant de l’investissement de départ.

En d’autres termes, le TIR est le taux maximum de rémunération des


différentes sources de financement que peut supporter le projet.

TIR = i’ tel que ∑ CF (1+i’)-t = Io

t=1

Le TIR s’obtient par interpolation linéaire. Le TIR est un critère de rejet et de


sélection :

- Tout projet dont le TIR est inférieure au taux d’actualisation sera rejeté
- Parmi plusieurs projets, sera retenu celui dont le TIR est le plus élevé

Le TIR est le taux maximal auquel il est possible d’emprunter pour financer le projet.
En outre, le TIR a l’avantage de présenter la rentabilité en pourcentage et non en
valeur absolue.

Il se détermine par tâtonnement en recherchant deux taux successifs dont l’un conduit
à une VAN positive et l’autre à une VAN négative et ensuite l’utilisation de la
méthode de l’interpolation linéaire s’impose pour sa détermination.

EXEMPLE : Soit le projet d’investissement aux caractéristiques suivantes :

Io CF1 CF2 CF3 CF4

1 000 300 400 400 500

Calculer le taux interne de rentabilité du projet

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Application :

Une entreprise veut investir dans un matériel de production d’une valeur de 118 000 F
TTC, afin d’accroître sa capacité de production. Elle prévoit en effet, un accroissement
du volume des ventes de 6 000 unités la première année du projet, et une progression
de 5% par an les années suivantes :

- le prix de vente unitaire HT est de 36 F


- Le coût variable unitaire est de 16 F et les charges fixes annuelles hors
amortissement s’élèvent à 20 000 F
- Le bien est amortissable en linéaire sur 4 ans
- La durée de vie du projet est identique
- Le BFE représente 30 jours de chiffre d’affaires HT et le taux d’impôt est de
40%
- Le prix de cession du matériel est évalué à 2 000 F net d’impôt en fin d’année 4

TRAVAIL A FAIRE

Calculer les flux de trésorerie du projet et évaluer sa rentabilité économique à


partir des critères de la VAN, le DRCI, le TRI et de l’indice de profitabilité (taux
d’actualisation 10%), TVA 18%

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