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La sténographie (du grec ancien στενός / stenόs (« ét roit », « resserré », « court ») et γραφή / graphế (« écrit ure »)) est un procédé de tachygraphie
(du grec ancien ταχύς / takhús (« rapide ») et γραφή / graphế (« écrit ure »)). C'est « l'art de se servir de signes convent ionnels pour écrire d’une
manière aussi rapide que la parole ». Plusieurs mét hodes de st énographie exist ent , différent es en fonct ion des langues, le principe ét ant de choisir de
nouveaux signes adapt és à une ret ranscript ion phonét ique du discours, et d'y associer divers procédés de simplificat ion et d'abréviat ion dans un esprit
comparable à ce qui se fait dans le langage SMS.
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Origine
Issus d'un même besoin (écrire rapidement et si possible à la vit esse de la parole), les syst èmes d'écrit ure rapide remont ent à fort longt emps.
Selon les écrit s de Diogène Laërce, les premières t races remont eraient à 405 av. J.-C., dat e à laquelle Xénophon aurait usé de st énographie pour
t ranscrire les discours de Socrat e.
Les paléographes classent l'écrit ure hiérat ique et démot ique comme des t achygraphies, car elles permet t aient aux scribes d'écrire rapidement en
simplifiant les hiéroglyphes et ét aient ut ilisées dans l'administ rat ion (correspondances, remboursement s de det t es, not es de blanchisserie, bordereaux
de livraison), mais aussi dans le domaine cult urel (t ext es lit t éraires ou scient ifiques).
En 63 av. J.-C., Tiron (Marcus Tullius Tiro), esclave de Cicéron, s'inspirant des not es grecques, invent a sa propre mét hode de st énographie. Ses prises
de not es ont ét é conservées. Tout d'abord, Tiron n'abrégeait que les mot s les plus populaires en ut ilisant des indices de cont ext e. Puis il améliora sa
mét hode en abrégeant les phrases ou expressions les plus communes : not es t ironiennes.
Moyen Âge
En Europe, au Moyen Âge, les scribes employaient des abréviat ions dans leurs manuscrit s. Ils ut ilisaient des majuscules init iales comme sigles,
cont ract ions de plusieurs mot s, mot s coupés dans la syllabe init iale, morceaux synt hét iques de longues phrases d'ut ilisat ion convent ionnelle, ainsi que
point s et accent s à diverses haut eurs. Tout es ces ressources const it uaient aut ant de syst èmes d'écrit ure abrégée, dont la fonct ion n'ét ait pas
t oujours d'accélérer l'écrit ure. Il s'agissait parfois de respect er la forme logographique habit uelle d'un mot (exemples : « sca » pour « sanct a », « nra »
pour « nost ra », et c.).
Selon Ausone et Sidoine, la st énographie ét ait t oujours ut ilisée au ve siècle. On t rouve des preuves un peu part out , comme dans des circulaires de
Charlemagne (748 - 815) envoyées aux religieux dans les écoles presbyt érales : « Et que des écoles soient fondées qui enseignent la lect ure aux
enfant s. Qu'ils apprennent les psaumes, la st énographie, le chant , la grammaire (…) ». L'ut ilisat ion des not es t ironiennes est largement at t est ée au
moins jusqu'au ixe siècle : on en t rouve dans plusieurs manuscrit s, not amment dans celui des « formules impériales », produit dans l'ent ourage de
l'empereur Louis le Pieux. Les not es t ironiennes pouvaient servir à écrire des t ext es ent iers, comme des let t res. Les signes les plus courant s ét aient
fréquemment ut ilisés, en commun avec les caract ères lat ins.
Le Lexicum diplomaticum de Walker cont ient des informat ions sur un cert ain nombre d'abréviat ions adopt ées pendant le Moyen Âge, mais
dépourvues de signes spéciaux. Par la suit e sont apparues en Anglet erre l'Ars Scribendi Characteribus (1412) de Jewel ainsi qu'un ouvrage de
Plymout h qui consist aient en une écrit ure courant e où l'on supprimait des consonnes, et parfois des syllabes ent ières. Ces syst èmes d'écrit ure rapide
ont servi de modèles à l'élaborat ion des premiers syst èmes st énographiques modernes.
Dans de nombreux t ext es en vieil anglais, on t rouve différent es abréviat ions, t elles que ō à la place de ond, ainsi que différent s symboles représent ant
les mot s usuels, t els que if, his , nìwlice.
L'Histoire de la sténographie dans l'Antiquité et au Moyen Âge (1908) de Guénin parle de la st énographie au Moyen Âge.
Âge classique
L'Anglais John Willis publie en 1602 le premier t rait é d'écrit ure abrégée. Son syst ème géomét rique est repris et simplifié par Samuel Taylor, élève de
William Williamson, en 1786 et ut ilisé jusqu'au xixe siècle. C'est l'ancêt re de la st énographie, les t rait és de short hand writing systems faisant fureur en
Anglet erre à part ir de la fin du xvie siècle. Le syst ème géomét rique d'écrit ure abrégée de Willis et Taylor sera ensuit e remplacé par plusieurs t ypes
nouveaux qui diffèrent selon les pays.
De la Révolution française au xx e siècle
En France, Jacques Cossard publie en 1651 une Méthode pour écrire aussi vite qu'on parle, mais ce n'est qu'avec la Révolut ion que la st énographie
prend vérit ablement son essor, un Journal logographique de l'Assemblée nationale ét ant ainsi créé. Le principe de publicit é des débat s parlement aires
s'impose : la Const it ut ion de 1791, première d’une longue série de lois fondament ales, proclame : « Les délibérat ions du corps législat ifs sont
publiques, et les procès-verbaux de ses séances sont imprimés ».
Théodore-Pierre Bert in int roduit ainsi la mét hode de Taylor en l'adapt ant au français, dans son Système universel et complet de Sténographie (1792).
Des compt es rendus de la Convent ion nat ionale sont rédigés, dans un souci de publiciser les débat s. Bert in aurait ainsi t ravaillé pour les Bulletins de
l'Assemblée constituante. En 1797, Jean Coulon de Thévenot (1754-1813) propose de créer un Corps de Tachygraphes du Parlement de Paris et
publiera Le Tachygraphe à la Convention.
Élève de Bert in, Jean-Bapt ist e Bret on de la Mart inière (1777-1852) effect ue le compt e rendu du procès de Babeuf, marquant l'ut ilisat ion de cet t e
t echnique dans le cadre judiciaire, qui sera popularisée par Aimé Paris (1798-1866). Bret on de la Mart inière effect ua aussi des compt es rendus de
cours de savant s célèbres, puis ent ra en 1815 au Journal des débats de Bert in avant de devenir gérant de la Gazette des tribunaux, fondée en 1825. En
juin 1789, l'Assemblée const it uant e crée un Bureau des procès-verbaux, à usage st rict ement int erne et , dès l'an III (1794-1795), Bret on et son
collègue Igonel proposent à la Convent ion de créer un Établissement d'un Journal Sténographique des travaux de la Convention[1]. Le compt e rendu
des débat s est int erdit après la vague révolut ionnaire, avant d'êt re aut orisé à nouveau sous la Monarchie de Juillet , dans un esprit libéral, lié aux lois sur
la presse. On subst it ue t out efois à la pluralit é des compt es rendus un compt e rendu st énographié officiel, qui sera assuré par Le Moniteur universel,
chargé de le redist ribuer à la presse. Le Second Empire édulcorera ces compt es rendus officiels jusqu'à leur ôt er t out e consist ance.
En Grande-Bret agne, Sir Isaac Pit man invent e en 1837 une st énographie phonét ique représent ée par des lignes droit es et courbes. Défenseur d'une
réforme de l'ort hographe et diffuseur infat igable de cet t e nouvelle mét hode, qu'il dest ine à l'alphabét isat ion et à l'éducat ion des masses, il popularise
la mét hode Pit man, qui obt ient un quasi-monopole, not amment en Anglet erre et en Amérique du Nord. En France, en 1860, les frères Duployé met t ent
au point leur propre syst ème qui se répand, dans une moindre mesure, en Europe occident ale, mais qui vise à des object ifs similaires d'éducat ion des
masses. Jules Grenier vise les inst it ut eurs[2], et Albert Delaunay, quant à lui, t ent e de convaincre les élèves de lycées bourgeois de l'ut ilit é de cet t e
mét hode pour la prise de not es. En out re, John Robert Gregg propose en 1888 un aut re syst ème, géomét rique et cursif, qui convainc les Ét at s-Unis et
le Canada par sa simplicit é.
La st énot ypie se généralise ainsi pendant la Belle Époque, et dès 1870, se diffuse dans le monde commercial. Au même moment , le mét ier de
st énographe se féminise. Après l'invent ion de la machine à écrire, le Syndicat général des st énographes et dact ylographes est ainsi créé en France en
1889[3]. La st énographie se lie au phénomène de bureaucrat isat ion, t ant des Ét at s modernes que des ent reprises, bient ôt ent rées dans la révolut ion du
management et des sciences de gest ion, qui culminera dans l'invent ion du t aylorisme.
Avec la diffusion de la machine à écrire, la st énographie se voit concurrencée par la st énot ypie. Cet t e dernière invent e ses propres syst èmes de
codificat ion, plus adapt és à la saisie mécanique comme la brévigraphie. Une st énot ype se présent e sous la forme d'une pet it e machine à écrire dont le
clavier comport e un nombre de t ouches réduit . Puis apparaît la machine à dict er ou ronéophone, vers 1910. La st énographie cont inue t out efois à êt re
ut ilisée dans divers cont ext es, not amment de prise de not es.
De nos jours
En France, jusqu'au début du xxie siècle, la st énographie fut ut ilisée pour ret ranscrire, not amment , les débat s parlement aires. À l'Assemblée nat ionale
comme au Sénat , les st énographes se t enaient au pied de la t ribune de l'orat eur et se relayaient t out es les t rois minut es, t ant que durait le débat . De
l'aut re côt é de la t ribune, un st énographe, appelé « réviseur », prenait également l'int ervent ion du minist re ou du parlement aire, en st énographie, mais
plus longt emps. Son rôle ét ait de s'assurer que le st énographe (dit « rouleur »), avait bien ret ranscrit l'allocut ion et surt out les int errupt ions qui peuvent
venir de l'hémicycle.
Néanmoins, la st énographie a cessé d'êt re ut ilisée par les services des compt es rendus des assemblées, qui lui préfèrent désormais des t echniques
d'enregist rement audiovisuelles. Le premier concours de recrut ement des rédact eurs des débat s (qui ont remplacé les st énographes des débat s) a
ét é ouvert en février 2005[4].
Chronologie
Prémices
Anglophone
Francophone
Autres langues
À t rois pas derrière t rot t ait un épagneul haut sur pat t es, efflanqué, fin de museau comme
un lévrier, qui paraissait t out gris mais qui ét ait en plein jour feu et café au lait , avec des
franges de poils sable qui dessinaient la ligne de ses pat t es, de son vent re et de sa queue.
La bonne bêt e eut l'air de comprendre son maît re, car elle cont inua de le suivre sans faire plus de bruit
Voir aussi
Bibliographie
Articles connexes
Dactylographie
Sténodactylographie
Sténotypie
Short Message Service (abrégé SMS) : les abréviations du
xxie siècle.
Prise de notes
Musée Postes restantes : documents dans la bibliothèque
Vélotypie
Sténographie Gregg
Interlinguistique
Nashville Number System
Liens externes
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