Vous êtes sur la page 1sur 149

Equipement de la médecine

nucléaire

Présenté par Mr Abdellah HALIMI


2023/2024 1
I. Introduction est principe de la médecine nucléaire

I.1. Définition de la médecine nucléaire

La médecine nucléaire est l’étude d’un organe ou d’un tissu au moyen de traceurs radioactifs
dans le but de suivre son fonctionnement afin de déceler d’éventuelles anomalies.

I.2. Objectif de la Médecine Nucléaire

Les techniques de la médecine nucléaire sont fondées sur l’utilisation d’atomes ou de molécules
radioactives à des fins:

➢ Diagnostiques Figure. Une gamma caméra


détecte et suit des
ou radiopharmaceutiques dans
l’organisme d’un patient afin de
générer des images diagnostiques.
➢ thérapeutiques. 2
I.2. Objectif de la Médecine Nucléaire

I.2.1. Objectifs Diagnostiques de la Médecine Nucléaire

• La médecine nucléaire se propose d’observer in-vivo le métabolisme d’un radio-isotope au sein d’un organe cible.

• Il s’agit donc d’une technique visant à réaliser des « cartographies de radioactivité » représentatives de l’état de
fonctionnement d’un organe.
• Ces cartographie appelées scintigraphies constituent donc une imagerie fonctionnelle, réalisée dans des conditions
physiologiques.

• D’une certaine façon, on peut dire que l’imagerie scintigraphique est à la physiologie ce que la radiologie est à
l’anatomie.

• Les doses de rayonnement absorbées lors de ces examens sont strictement anodines, y compris pour les plus petits
enfants.
imagerie fonctionnelle
Examen qui permet d’obtenir des images du fonctionnement d’un organe ou de l’activité des cellules dans l’organisme. Ces
images sont obtenues par scintigraphie ou par tomographie par émissions de positons (TEP), après l’injection, en très petite
3
quantité, d’un produit radioactif repéré par les appareils
I.3. Principe Général de la médecine nucléaire

• La réalisation d'une scintigraphie nécessite d'administrer


à un organe donné une certaine quantité de radioactivité.
Pour ce faire, il est donc nécessaire d'administrer une
Injection (ou inhalation molécule biologique, le vecteur (ou traceur), dont le
ou ingestion) métabolisme est spécifique de l'organe. de la fonction ou
de la pathologie cible. Sur cette molécule, sera greffé un
radio-isotope, le marqueur.

Distribution /fixation Exemple : molécule de diphosphonate (vecteur) marquée par un atome


de technétium.

Le marquage du vecteur se fait dans un laboratoire adapté


intégré aux services de médecine nucléaire. Le couple
(vecteur + marqueur) peut en suite être administré par
Acquisition voie orale, intraveineuse ou inhalé..

4
I.3.1.Les radio traceurs
Définition:
Un traceur radioactif ou radiotraceur ou radiopharmaceutique est composé d’un radio-
isotope, appelé marqueur, qui est éventuellement associé à une molécule appelée vecteur.
Radiotraceur= molécule porteuse+ isotope radioactif
(Vecteur) ( Marqueur)

= +

2-Traceur caractéristique d’une fonction 3-Etude du devenir de la


1-Marquage molécule marquée
5
métabolique ou physiologique
Exemple

Différentes étapes nécessaires à l’obtention d’une imagerie TEP. Principaux isotopes utilisés en imagerie TEP (A). Synthèse d’un
6
radiotraceur (B). Principe physique de l’imagerie TEP (C). Reconstruction des images TEP (D)
I.3.1.Les radio traceurs
Propriétés:

▪ Être spécifiques d’un organe, d’une fonction ou d’une pathologie.

▪ Avoir une période (de quelques heures à quelques jours) et une énergie (50 à 600 kev) adaptée à la
détection.

▪ Ne pas être toxiques sur le plan biologique

▪ Pouvoir être utilisées à de très faible concentration de manière à ne pas modifier le métabolisme de
l’organe étudié.

7
I.3.2.La Radioactivité
Rappel

Toute la matière, ou presque, se retrouve concentrée dans de minuscules noyaux 100000 fois plus petits que
l'atome, mais environ 4000 fois plus lourds que le cortège de leurs électrons. Les noyaux sont constitués de protons
et de neutrons. L'habitude est de regrouper protons et neutrons sous l’appellation commune de « nucléons »

Pour les noyaux présents dans l’Univers, A varie de 1 à 238, Z de 1 à 92. Le noyau naturel le plus lourd est celui de
l’uranium-238 composé de 92 protons et 146 neutrons, donc de 238 nucléons. 8
I.3.2. La Radioactivité
Rappel

Z : numéro atomique ( nombre de charges élémentaires (e)). Ce n’est plus le nombre de protons comme en chimie.
Dans le cas où X est un élément chimique, alors Z représente aussi le nombre de protons dans le noyau.
A : nombre de masse. Exemples :

▪ Le carbone est représenté par : 𝐶612 , ici Z=6, donc la charge du noyau est égale à +6e et le nombre de
protons est égal à 6.

▪ Le positon est représenté par : +10𝑒 , ici Z=1, donc la charge du positon est égale à +e, mais le nombre de
protons est égal à 0, car le positon n’est pas un élément chimique. Et il ne contient pas de protons.

9
I.3.2.La Radioactivité
Rappel DEFINITIONS

▪ NUCLEIDE : Un nucléide est un type de noyau atomique caractérisé par le nombre de protons et de neutrons
qu'il contient.
12 13 14
▪ Isotopes : Noyaux ayant le même nombre de protons mais pas le même nombre de neutrons. 6 𝐶, 6𝐶, 6𝐶

▪ Isobares : Noyaux ayant le même nombre de masse A mais pas le même nombre de protons. 177𝑁 ,
17 17
8𝑂 , 9𝐹
▪ Isotones : Noyaux ayant le même nombre de neutrons. 136𝐶 , 147𝑁

▪ Isomères : Noyaux ayant le même nombre de masse et le même numéro atomique, mais pas la même énergie
99
interne, ils possèdent des énergies internes différentes. 43 𝑇𝑐 , 99𝑚6𝑇𝑐

Le technétium 99m ( 99𝑚6𝑇𝑐 ) est un isomère du 43 99


𝑇𝑐 . On dit qu’il est métastable, car il possède une énergie
99
interne supérieur à celle du 43 𝑇𝑐 . Il se désintègre en émettant un rayonnement γ de 140 Kev.
10
I.3.2. La Radioactivité
Définition

Phénomène physique naturel au cours duquel des noyaux atomiques instables se désintègrent
en dégageant de l’énergie sous forme de rayonnements divers, pour se transmuter en des
noyaux atomique plus stables.

Deux types d’isotopes radioactifs sont utilisés en médecine nucléaire

❑Les émetteurs γ (tomographie par émission monophotonique)

❑Les émetteurs β + (tomographie par émission de positons)

11
I.3.2. La Radioactivité

Propriétés de la désintégration radioactive :

1- Respecte la conservation de la charge électrique Z et du nombre de masse A. Z et A doivent être conservés


après la désintégration.

2- Spontanéité : la désintégration se produit sans aucune intervention extérieure. Elle n’a besoin d’aucune
condition particulière ( température, pression,….etc)

3- Aléatoire : lorsque l’on considère un noyau en particulier, on ne peut pas savoir quand il va se désintégrer.
Dans un échantillon, on ne peut pas savoir quel noyau va se désintégrer.

4- Inéluctable : rien ne peut arrêter, ralentir ou accélérer la cadence de désintégration d’un échantillon
radioactif.

12
I.3.2. La Radioactivité

DESINTEGRATIONS ALPHA, BETA ET GAMMA :

Il existe trois grands types de désintégrations :


• La désintégration alpha (α) : entraîne l'émission d’un rayonnement α (noyau d’hélium ( 42𝐻𝑒 )). Les périodes
des désintégrations α sont souvent longues.

Exemple :

Ce type de désintégration se produit pour les noyaux lourds Z>82 13


I.3.2. La Radioactivité

• La désintégration bêta (β) : entraîne l'émission d'un rayonnement β. Un rayonnement β est soit un électron (e- )
soit un positon (e+ ). De ce fait il y a deux types de désintégrations β, la désintégration β- et la désintégration
β+ . Les périodes radioactives des désintégrations β sont plus courtes, parfois même très courtes.
1- La désintégration bêta (β- ) : Lorsque dans le noyau il y a un excès de neutrons, alors l’un d’eux se transforme en
proton. Il y a émission d'un électron et d'un antineutrino

Exemple :

14
I.3.2. La Radioactivité

2- La désintégration bêta (β+ ) :

Lorsque dans le noyau il y a un excès de protons, l’un d’eux se transforme en neutron. Il y a émission d'un positon et
d'un neutrino

Exemple :

15
I.3.2. La Radioactivité

• La désintégration gamma (γ) : correspond à l'émission de photons énergétiques.

IMPORTANT : Les désintégrations α et β sont souvent accompagnées de l’émission d’un ou plusieurs rayons .
16
I.3.2. La Radioactivité

. Vallée de stabilité

La représentation des noyaux connus dans un graphe (N,


Z) permet de mettre en évidence la ligne de stabilité,
peuplée par les noyaux stables (on devrait plutôt parler
de courbe de stabilité).

17
I.3.2. La Radioactivité
LA PERIODE :
La période radioactive, ou période d'un isotope radioactif, est le temps nécessaire pour que la moitié des noyaux
de cet isotope initialement présents se désintègrent naturellement. Elle représente aussi le temps nécessaire pour
que l’activité de l’échantillon diminue de moitié
Si au temps t = O on a : N = N0 , alors au temps t = T (T est la période) on aura : N= N0/2 donc :

• La décroissance du nombre de noyaux radioactifs peut être plus ou moins rapide selon la nature des noyaux, on peut les
comparer en utilisant la notion de temps de demi-vie (noté t1/2)
Remarque : 𝑡1⁄2 est inversement proportionnelle à 𝜆, ce qui est cohérent : plus 𝜆 est élevée, plus la décroissance est rapide donc
18
plus la durée nécessaire à la désintégration de la moitié de l’échantillon est faible.
I.3.2. La Radioactivité
LA PERIODE :

19
I.3.3.Les isotopes radioactive

Rappel : 3 types de rayonnements peuvent être libérés lors de la désintégration d’éléments radioactifs

▪ Les rayonnements alpha, constitués de noyaux


d’hélium, sont arrêtés par une feuille de
papier.

▪ Les rayonnements beta , constitués d’électrons


(β-) ou de positons (β+) , sont arrêtés par
une plaque d’aluminium.

▪ Les rayonnements gamma, qui sont des ondes


électromagnétiques, sont atténués quand ils
pénètrent de la matière.
20
I.3.3.1.Propriétés des isotopes radioactifs

Les rayonnements α :
Ne sont pas utilisés car ils ont une radiotoxicité importante: ils sont vite absorbés , et donc ils perdent leur
énergie près de leur lieu d’émission , de façon concentrée et destructrice.
Les rayonnements γ:
Sont moins radiotoxiques. De plus , ils peuvent traverser d’importantes épaisseurs de matière, permettant ainsi
leur détecteur d’un organisme.
Les rayonnements β:+
(positon ou positron) s’annihile à la fin de leur parcours avec un électron rencontré sur le passage en formant deux
photons ꝩ

Quantification de l’irradiation, unités

• activité : nombre de désintégrations par seconde, unité Becquerel, • dose : énergie déposée en Joules par kg, unité Gray.
21
I.3.3.2.Caractérisation des isotopes radioactifs

Energie (ev), longueur d’onde (mm), fréquence (Hz)

22
I.3.4.Demi-vie (période):

La demi-vie effective Te est définie comme le temps au bout duquel la moitié d’une quantité initiale quelconque
a disparu de l’organisme.

▪ La période physique est la période radioactive


▪ La période biologique d'un élément chimique est le temps au bout duquel la moitié d’une quantité ingérée ou
inhalée (telle une drogue ou un radioisotope) est éliminée de l’organisme uniquement par des voies naturelles
( sueurs, urines…).
Pour un radionucléide donné, l'élimination se fait à la fois par voies naturelles ( suivant sa période biologique) et
par décroissance radioactive du nombre de ses atomes du fait de sa radioactivité (suivant sa période radioactive
propre, ou période physique). Pour les radionucléides, on définit la période effective, qui correspond au temps au
bout duquel l'activité dans l'organisme aura été divisée par deux, du fait de ces deux décroissances.
.23
I.3.4.Demi-vie (période):

Exemple

APPLICATIONS :

La « médecine nucléaire » est le domaine médical qui utilise la radioactivité tant pour explorer le corps humain que pour
le soigner. Parmi les méthodes d’imagerie médicale en médecine nucléaire, on a la tomographie par émission de positons
(TEP).

24
I.4. Production des radioéléments:

Emetteur β+
Bombardement de noyaux stables par des protons

Un cyclotron est un type d'accélérateur de particules utilisé en physique nucléaire et en médecine nucléaire pour produire
des radio-isotopes et des particules énergétiques. Il a été inventé par Ernest O. Lawrence en 1931.
1.Accélération des Particules : Un cyclotron accélère des particules subatomiques, telles
que les protons ou les ions, à des vitesses très élevées. Ces particules sont placées dans
une chambre sous vide et sont soumises à un champ magnétique puissant et constant.
2.Principe de la Loi de Lorentz : Les particules chargées, lorsqu'elles sont placées dans un
champ magnétique, subissent une force perpendiculaire à leur direction de mouvement
et au champ magnétique. Cette force fait tourner les particules en un cercle.
3.Accélération Circulaire : Les particules sont accélérées en continu en traversant la
chambre sous vide à plusieurs reprises. À chaque passage, elles gagnent de l'énergie. Le
champ magnétique guide les particules en un cercle à chaque traversée.
4.Extraction de Particules : Une fois que les particules atteignent la vitesse et l'énergie
souhaitées, elles peuvent être extraites du cyclotron pour être utilisées à des fins
spécifiques. Par exemple, ces particules peuvent être utilisées pour bombarder une cible
contenant des atomes stables, transformant ainsi certains de ces atomes en radio- Cyclotron
25
isotopes.
I.4. Production des radioéléments:
Exemples d’émetteurs ꝩ:

Isotopes Energie gamma (KeV) Demi-vie physique


(heures)
𝟗𝟗𝒎 140 6
Technétium 𝑻𝒄
𝟏𝟐𝟑 159 13
Iode 𝑰
𝟐𝟎𝟏 75 et 135 73
Thallium 𝑻𝑰
𝟏𝟑𝟑 81 127
Xénon 𝑿𝒆
𝟏𝟏𝟏 173 et 247 67
Indium 𝑰n

26
I.4. Production des radioéléments:

Technétium (métastable) 99mTc:

Le technétium est le radio-élément le plus utilisé en TEP car il présente plusieurs avantages:

▪ Les photons gamma qu’il émet ont une énergie optimale pour un maximum de sensibilité
des systèmes usuels de détection.
▪ Sa demi-vie physique est de 6h: elle est par conséquent assez brève pour limiter
l’irradiation du sujet et assez longue pour que la décroissance soit négligeable lors des
acquisitions durant quelques minutes.
▪ Cet élément est facilement disponible en routine.
▪ Il peut être associé à de nombreuses molécules ayant un intérêt biologique
▪ Il est relativement peu couteux par rapport à d’autres isotopes. 27
I.4. Production des radioéléments:

Technétium (métastable) 99mTc:

28
I.4. Production des radioéléments:

29
I.4. Production des radioéléments:

Applications cliniques

• Visualisation de métastases osseuses


• Recherche de nodules thyroïdiens hyper ou hypo-actifs
• Diagnostic d’embolie pulmonaire
• Etude de la viabilité myocardique
• Mesure de la fraction d’éjection du ventricule gauche
• Recherche de sténose artérielle rénale
• Accidents vasculaires cérébraux,
• Recherche d’une hémorragie digestive
• Recherche de foyers infectieux

• Visualisation de certaines cellules tumorales

30
II. Équipements de Détection des Radiations

❑Définir le principe général de la détection


▪ Définir un rayonnement et leurs origines.

▪Les rayonnements ionisant ne peuvent être détectés et caractérisés que grâce à leurs interactions avec la matière.

▪ Ils cèdent leur énergie en totalité ou en partie au milieu qu’ils traversent.

▪La matière traversée subit des modifications dues au passage des radiations.

▪Des grandeurs sont utilisées pour caractériser un rayonnement et leurs effets sur la matière

❑ Décrire la Constitution générale d’un détecteur


❑ Définir les paramètres caractéristiques d’un détecteur
❑Savoir expliquer le principe de fonctionnement :
▪ des détecteurs mettant en jeu l’ionisation des gaz et du GM
▪des détecteurs a semi-conducteurs
▪des détecteurs a scintillations et surtout de la gamma camera 31
II. Équipements de Détection des Radiations

32
II. Équipements de Détection des Radiations

Rappels
Pour détecter un rayonnement, il doit y avoir une interaction par transfert d’énergie entre le rayon et le
détecteur.

➢Pour les rayons X et γ, le transfert d’énergie pour la détection se fait par :

•Effet photoélectrique (le plus important) : toute l'énergie est transférée à la matière

•Effet Compton : choc entre un photon et un électron : le photon est diffusé avec un
changement d'énergie. Il se produit une perte d'énergie (effet parasite)
•Création de paires : si Ehν > 2m0c² , la matérialisation correspond l’interaction
entre un photon et le noyau , c’est le processus inverse de l’annihilation.

➢Pour les particules chargées, ce sont des phénomènes d'excitations et d'ionisations directes qui permettent leur
détection.
33
II. Équipements de Détection des Radiations

Rappels

❑Un détecteur, c’est toute matière montrant l’effet du rayonnement lorsqu’il interagit avec elle.

❑Le rôle n’est pas seulement de localiser la source de rayonnement mais aussi de mesurer et de quantifier
la radioactivité.

❑Plusieurs secteurs médicaux utilisent ces détecteurs pour un but d’imagerie ou de radioprotection.

34
II. Équipements de Détection des Radiations

Rappels
Si une source ponctuelle émet N0 particules par seconde, le nombre de particules qui
pénètre dans le détecteur par unité de temps, N, sera :

N = N0

le facteur 4π au dénominateur prend en compte le fait que la source ponctuelle émet dans tout l'espace.

R : distance source-détecteur
Ω : angle solide sous lequel la source voir la fenêtre d'entrée
S : surface de la sphère de rayon R (4πR²)
ds : surface active

35
II. Équipements de Détection des Radiations

Rappels

L'unité d'angle solide est le stéradian (NB : c'est similaire au radian pour un cercle).
36
II. Équipements de Détection des Radiations

Rappels
Extension tridimensionnelle de la notion d’angle définie dans le plan.
L’angle solide dΩ, délimité par un cône de demi-angle α coupant un élément de surface élémentaire dS situé à une
distance r de son sommet O, vaut :

dΩ : - est toujours positif


- est indépendant de r puisque dS ∝ r2
- s’exprime en stéradian (sr)

37
II. Équipements de Détection des Radiations

Rappels
Calcul d’un angle solide Ω d’ouverture α :

❑ En coordonnées sphériques, l’élément de surface


perpendiculaire à est :

On en déduit l’expression de dΩ :

L’angle solide Ω d’ouverture est défini par :

ϕ : 0 → 2π et θ : 0 → α
38
II. Équipements de Détection des Radiations

Rappels
D’où l’expression de Ω :

Remarque : pour tout l’espace, θ : 0 → π


donc dans ce cas : Ω = 4π.

39
II.1 PRINCIPE DE DÉTECTION DES RAYONNEMENTS IONISANTS

40
II.1. Principe de détection des rayonnements ionisants

▪ Les rayonnements nucléaires sont généralement invisibles, la mise en œuvre des systèmes
de détection à pour but de la mise en évidence de l’existence du rayonnement ainsi que
ses caractéristiques tel que:

➢ la nature de la particule.

➢mesurer sa vitesse ou sa quantité de mouvement ou son énergie

➢ éventuellement la positionner dans l'espace à un instant donné (mesure de la position et de l'instant de


passage).

➢ compter la particule.
41
II.1. Principe de détection des rayonnements ionisants
1. Détecteur

Un détecteur est une variété de capteurs physiques, dans lequel ont lieu les interactions avec les rayonnements ionisants. Il
permet de convertir l’énergie « invisible » des rayonnements en un signal mesurable. Chaque interaction d’un rayonnement
dans le milieu détecteur produit un ensemble d‘informations qui sont exploités directement ou par l’intermédiaire d’un
dispositif de conversion ou de traitement.

Détecter Interaction rayon et le Détecteur

▪ Rayons X et gamma • Effet photoélectrique (le plus important)


• Effet Compton (effet parasite)
• Création de paires.

▪ Particules chargées • Phénomènes d’excitations et d’ionisations directes

42
II.1. Principe de détection des rayonnements ionisants

❑ Effet photoélectrique (le plus important)

Lors du processus d’absorption photoélectrique, représenté Figure , le


photon incident est intégralement absorbé par un atome de la matière.
Son énergie hν est alors transférée à un électron qui est éjecté avec une
énergie cinétique Ee- correspondant à l’énergie du photon incident
diminuée de l’énergie de liaison de l’électron EL :
Ee- = hν - EL

Le départ de l'électron laisse le cortège électronique dans un état


instable. L'atome réorganise alors sa population électronique, ce qui
conduit à l’émission de photons X ou d'électrons Auger (généralement
absorbés à proximité de leur lieu d’émission). Les nouvelles lacunes sont
elles-mêmes comblées par le même mécanisme
43
II.1. Principe de détection des rayonnements ionisants

• Effet Compton (effet parasite)

L’effet Compton, représenté Figure , correspond à


l’interaction d’un photon (X ou γ) avec un électron
considéré comme libre. Cet électron est lié à un atome
mais avec une énergie négligeable devant l’énergie du
photon. Après la collision, la trajectoire du photon diffusé
fait un angle θ avec la direction du photon incident,
l’électron reculant selon l’angle φ avec cette direction.
Dans ce processus, la part de l’énergie initiale transmise à
l’électron est absorbée au voisinage du point d’interaction.
Le reste, diffusé, est transporté beaucoup plus loin. La part
de l’énergie diffusée dépend beaucoup de l’énergie du
photon et du nombre atomique du milieu absorbant

44
II.1. Principe de détection des rayonnements ionisants

La création de paires ou matérialisation

Si l’énergie du photon incident est supérieure à deux fois


l’énergie de masse de l’électron au repos (soit 1.02 MeV),
le processus de création de paires devient possible,
énergétiquement parlant. En pratique, la probabilité de
cette interaction reste très faible en dessous de plusieurs
MeV. De cette interaction résulte la matérialisation d’un
électron et d’un positron, tous deux se partageant
équitablement l’énergie du photon initial. Le positron
matérialisé finit toujours par rencontrer son antiparticule
(un électron du matériau) et termine ainsi sa courte vie par
l’émission de deux photons de 0,511 MeV correspondant
à l’énergie de masse libérée.

45
II.1. Principe de détection des rayonnements ionisants
2. Modes de fonctionnement du détecteur

Figure : Modélisation d’un détecteur et sa chaine de détection 46


II.1. Principe de détection des rayonnements ionisants
2. Modes de fonctionnement du détecteur

➢Le mode Courant: utilisé quand le taux


d’événements est très élevé et que les
impulsions se superposent ,il représente la
situation dans laquelle le courant continu
moyen produit par le détecteur est mesuré.

▪ Deux modes sont principalement utilisés :

➢Le mode Impulsion: utilisé le plus souvent,


au lieu d’avoir le courant moyen crée par
plusieurs interactions, on enregistre ce qui sort
comme charge électrique de chaque
interaction individuelle dans le détecteur.

47
II.1. Principe de détection des rayonnements ionisants
2. Modes de fonctionnement du détecteur
❑Le mode Courant (C'est le mode de fonctionnement le plus simple)

Un appareillage permettant la mesure du courant ( pico-ampèremètre) est connecté au détecteur .

Avec :

Figure : Détecteur en mode Courant


•E : Énergie moyenne déposée par événement.
• r :Taux d'événements par seconde (taux de particules détectées par seconde). •e = 1, 60217653 × 10−19C : Charge de l'électron.
• Q :Charge moyenne produite par événement.
•w :Énergie moyenne requise pour produire une paire chargée.

Nous l'utilisons essentiellement pour faire de la radioprotection (mesure de dose).


48
II.1. Principe de détection des rayonnements ionisants
2. Modes de fonctionnement du détecteur
❑Le mode Impulsion (C'est ce dernier qui est le plus couramment utilisé)

Il permet d'enregistrer le passage de chaque particule individuellement dans le détecteur. La charge collectée est
directement reliée à l'énergie déposée dans le détecteur par la particule. Nous pourrons donc avec un tel mode de
fonctionnement faire de la spectrométrie des particules.

Figure : Détecteur en mode Impulsion

R est appelée résistance d'entrée du circuit de mesure (ou résistance de charge).


C est la capacité équivalente due au détecteur.
49
II.1. Principe de détection des rayonnements ionisants

❑ Exercice

L’impulsion donnée par un détecteur représente le signal formé par la collection de la charge générée dans le
détecteur par un rayonnement ionisant. Si le courant électrique de ce signal est donné par

Calculer la charge totale collectée.

❑ Solution

50
II.1. Principe de détection des rayonnements ionisants
2. Modes de fonctionnement du détecteur
❑Le mode Impulsion

On rappelle que RC est la constante du temps du circuit et avec tc est le temps de collection des charges
créées par la particule dans le détecteur.
La valeur de la constante de temps du circuit RC par rapport au temps de collectage joue un rôle
déterminant , on peut envisager deux cas extrêmes suivant la valeur de la constante de temps τ du circuit de
mesure :

• Cas où RC ≪ tc

• Cas où RC ≫ tc

51
II.1. Principe de détection des rayonnements ionisants
2. Modes de fonctionnement du détecteur

❑Le mode Impulsion : Cas où RC ≪ tc


Le courant qui circule dans la résistance de charge est équivalent à la valeur instantanée du courant dans le
détecteur. L'évolution, de la tension V (t) en fonction du temps a la même forme que le courant i(t).

Figure : Détecteur à constante de temps courte

Dans ce cas la réponse du détecteur est rapide, Ce mode de fonctionnement, intéressant à haut débit de
signaux, est difficile à mettre en œuvre car la mesure du maximum de tension de chaque signal est délicate et
la sensibilité aux fluctuations de signaux est faible.
52
II.1. Principe de détection des rayonnements ionisants
2. Modes de fonctionnement du détecteur

❑Le mode Impulsion : Cas où RC ≪ tc


Dans ce cas, la capacité se charge doucement pendant le temps de collection et ainsi intègre tout au long de la
collection le courant. Pendant ce temps là, peu de courant passe dans la résistance de charge. Une fois toute la
charge collectée, la capacité se décharge dans la résistance en exp (−t/RC) et la tension retourne à 0.

Figure : Détecteur à constante de temps longue


53
II.1. Principe de détection des rayonnements ionisants
2. Modes de fonctionnement du détecteur
❑Le mode Impulsion

▪ Le temps requis pour que l'impulsion atteigne son maximum, est uniquement déterminé par le temps de collection
intrinsèque du détecteur

▪ le temps de décroissance du signal lui ne dépend que des caractéristiques du circuit de charge

▪ Q est proportionnelle à l'énergie déposée par la particule dans le détecteur

▪ la hauteur de l'impulsion reflète directement cette énergie

▪ Ce mode de fonctionnement peut s'avérer impraticable à haut taux de signaux à cause du temps de décroissance
engendré par la grande valeur de RC qui favorise l'apparition d'empilement d'impulsions

▪ En pratique, on recherche une constante de temps RC qui soit le meilleur compromis possible entre une spectrométrie
très précise et la mesure de taux d'interactions élevés
54
II.1. Principe de détection des rayonnements ionisants
3. Electronique associée au détecteur

La détection fait appel à une interaction entre rayonnement et appareil de mesure. La détection se base donc sur
l’ensemble des instruments suivants :

Figure : Scénarios schématiques de chaînes de détection.

55
II.1. Principe de détection des rayonnements ionisants
3. Electronique associée au détecteur
1. Détecteur :

La fonction du détecteur est de produire un signal pour chaque particule entrant dans. Chaque détecteur
fonctionne à côté d'utiliser l'interaction des particules avec la matière.
Peu de détecteurs ont 100 % d'efficacité, mais en raison des effets statistiques, il n'y a aucun détecteur avec la
résolution d'énergie idéale. Donc il n'y a aucun détecteur qui satisfait tous ces conditions.

2. Alimentation haute tension :

L'alimentation de haute tension est un élément indispensable quelque soit le détecteur.


Dans la très grande majorité des cas on utilise des alimentations électroniques qui doivent remplir les conditions
suivantes:

1. Etre réglables pour les tensions imposées par les détecteurs.


2. Pouvoir supporter sans chute de tension le courant débité par le détecteur.
3. Avoir un bruit très faible
56
II.1. Principe de détection des rayonnements ionisants
3. Préamplificateur :
Il assure que l’amplitude du signal de sortie soit indépendante de la capacité du détecteur. Pour cela, on utilise
un préamplificateur de charge c’est-à-dire un montage à grand gain interne Gi en contre-réaction sur une
résistance Rf et une capacité Cf en parallèle.
Le préamplificateur doit impérativement être placé le plus près possible du détecteur pour réduire la capacité
parasite apportée par le câble de liaison.

57
II.1. Principe de détection des rayonnements ionisants

4. Amplificateur :

Placé à la suite du préamplificateur, l'amplificateur a pour fonction de multiplier dans un rapport donné
ajustable (le gain) l'amplitude du signal qu'il reçoit. Le gain doit être linéaire sur la totalité de la dynamique
des signaux d'entrée. L'amplificateur contribue à la mise en forme finale du signal en vue son analyse ou de
son traitement.

5. Convertisseur analogique-numérique(ADC) :

La résolution d'un ADC est exprimée en termes de canaux. Il représente le nombre maximum des incréments
discrets de tension en les quels l'impulsion d'entrée maximum peut être subdivisée.

58
II.1. Principe de détection des rayonnements ionisants

6. Analyseur multi-canaux (MCA) :

L'analyseur multicanaux (MCA) comprend un codeur analogique-numérique enregistre et stocke des impulsions
selon leur taille. Chaque unité de stockage s'appelle un canal. La taille de l'impulsion a un certain rapport-
habituel connu proportionnel à l'énergie de la particule qui entre dans le détecteur. Chaque impulsion
alternativement est stockée dans un canal particulier correspondant à une certaine énergie. La distribution des
impulsions dans les canaux est une image de la distribution des énergies des particules. A la fin d'une
période de compte, le spectre qui a été enregistré peut être affiché sur l'écran de micro-ordinateur, l'axe
horizontal est un nombre de canal, ou énergie de particules et l'axe vertical est un nombre de particules
enregistrées par canal.

7. Micro-ordinateur :

C’est un instrument utilisé pour afficher le signale arrivé de MCA et on peut analyser ce signale par des
programme spéciale qui fonctionné avec le micro-ordinateur et MCA.

59
II.1. Principe de détection des rayonnements ionisants

❑ Analyseur multicanal : trie et compte les impulsions en fonction de leur amplitude

60
II.1. Principe de détection des rayonnements ionisants
4. Paramètres Caractérisant un détecteur

Un détecteur peut être considéré comme un volume de milieu sensible où les interactions ont lieu. Ce volume est
capable de convertir l’énergie en un signal détectable mais les résultats obtenus dépendent de performances de
détecteurs tels que la:

• Résolution en énergie

• Temps mort

• Efficacité de détection

• Sensibilité

• caractéristiques géométriques.

61
II.1. Principe de détection des rayonnements ionisants
4. Paramètres Caractérisant un détecteur: La résolution en énergie

La résolution en énergie traduit la précision avec laquelle le détecteur est capable de déterminer l’énergie
d’une particule détectée. Elle caractérise donc la qualité du détecteur à séparer deux énergies proches. La
définition de la résolution en fait une grandeur sans dimension est donnée au moyen de la largeur à mi-
hauteur, FWHM et de la position du pic enregistré à la sortie du détecteur . (FWHM: full width at half
maximum).

Figure : Définition de la résolution pour un pic parfaitement gaussien


62
II.1. Principe de détection des rayonnements ionisants
4. Paramètres Caractérisant un détecteur: La résolution en énergie

Pour une distribution gaussienne on a :

Où σ est l’écart type

La réponse des détecteurs est approximativement linéaire, donc H0 ≈ K×N avec N couples de porteurs en
moyenne créés et K une constante, représentant l'énergie moyenne nécessaire pour créer un couple de
particules.
Nous en déduisons que

63
II.1. Principe de détection des rayonnements ionisants
4. Paramètres Caractérisant un détecteur: La résolution en énergie

Response functions for detectors with good and poor resolution

64
II.1. Principe de détection des rayonnements ionisants
4. Paramètres Caractérisant un détecteur: La résolution en énergie
La résolution est une fraction sans dimension exprimée en pourcentage

Plus petit le chiffre pour « R » ; mieux le détecteur capable de distinguer deux rayonnements dont les
énergies sont proches l'une de l'autre.
65
II.1. Principe de détection des rayonnements ionisants
4. Paramètres Caractérisant un détecteur: La résolution en énergie

Question 1 : Calculer la largeur à mi-hauteur de la gaussienne

La loi de distribution gaussienne est sans doute la plus employée, en physique comme ailleurs, à tel point
qu'on l'appelle généralement loi normale.
La densité de probabilité gaussienne est :

1 ሺ𝑥−𝜇)²

𝑃 𝑥 = 𝑒 2𝜎²
𝜎 2𝜋

Dans cette formulation, µ représente la moyenne,


et σ l'écart-type.

66
II.1. Principe de détection des rayonnements ionisants
4. Paramètres Caractérisant un détecteur: La résolution en énergie

La largeur à mi-hauteur (FWHM) correspond à la valeur de la variable pour laquelle la fonction est réduite de moitié par
rapport au pic central, soit :

𝑒− 𝑥0 2 Τ2𝜎² = 0.5

et 𝑥0 = −2𝑙𝑛0.5 ∗ 𝜎

𝐹𝑊𝐻𝑀 = 2𝑥0 ~2.3548𝜎

67
II.1. Principe de détection des rayonnements ionisants
4. Paramètres Caractérisant un détecteur: Le temps mort

Quelles que soient les qualités du détecteur et de l’électronique associée, la chaine de comptage ne peut intégrera toutes
les informations qui lui viennent de la source radioactive.
La rapidité de sa réponse a des limites. Le temps qui doit séparer deux événements successifs pour qu’elle les prenne en
compte est appelé « temps mort ». Pendant ce temps, la chaine n’est plus en mesure de distinguer les événements qui se
succèdent. Certains événements échappent à la mesure, il y a des pertes de comptage.

La probabilité de voir ce phénomène se manifester est liée au flux des particules détectés.

Négligeable pour les très faibles flux, il va prendre de l’ampleur au fur et a mesure de l’augmentation du flux.

68
II.1. Principe de détection des rayonnements ionisants
4. Paramètres Caractérisant un détecteur: Le temps mort

Deux modèles permettent de rendre compte du phénomène et de les corriger :

a) Modèles non paralysable


A partir de l’instant ou un événement est pris en compte par la chaine de mesure, rien n’est plus compté avant que ne
s’écoule un temps égal à τ (temps mort). Tout se passe comme si un temps de récupération, le temps mort, était nécessaire
au système pour prendre en compte un nouvel événement. Ceci correspond au modèle ≪non paralysable ≫
Pour ce modèle, le taux de comptage réel est de la forme :
Nr représente le taux de comptage réel ou corrigé, Nc le taux de comptage mesuré
b) Modèles paralysable

Dans le modèle ≪ paralysable ≫ , tout événement entraine un temps de récupération même s’il intervient pendant τ.

Remarque : lorsque le produit Nr. τ est très petit (ou encore Nr << l/τ), on peut utiliser une même formulation :

69
II.1. Principe de détection des rayonnements ionisants
4. Paramètres Caractérisant un détecteur: Le temps mort

70
II.1. Principe de détection des rayonnements ionisants
4. Paramètres Caractérisant un détecteur: Efficacité de détection

Au cours du fonctionnement du détecteur on ne peut pas garantir que tous les rayonnements incidents émis par la source
vont interagir avec le milieu de détecteur c’est pour cela qu’il faut définir « l’efficacité de détection ». D’autre part, on ne
peut pas garantir que tous les porteurs de charge (électrons et ions) vont être collectés à 100% par les électrodes associes,
respectivement par l’anode et par la grille. C’est pour cela qu’on exprime l’efficacité de détection en pourcentage. D’une
façon générale on définit deux types d’efficacités pour les détecteurs : « l’efficacité absolu » et « l’efficacité intrinsèque
».
1. Efficacité absolue (dépend des propriétés du détecteur et de la géométrie de détection) :

2. Efficacité intrinsèque (dépend des propriétés du détecteur):

71
II.1. Principe de détection des rayonnements ionisants
4. Paramètres Caractérisant un détecteur: Sensibilité

un détecteur a une gamme d’énergie, à laquelle il est sensible. La sensibilité du détecteur à un rayonnement avec une
énergie donnée dépend de plusieurs facteurs comme :
- La longueur de pénétration des rayonnements incidents : Pour certains rayonnements (comme les rayonnements α), ce
facteur est faible de manière que les particules incidentes seront atténuées avant qu’elles atteignent le volume sensible de
détecteur, par conséquent elles ne seront pas détectées.
- La masse de détecteur : Une plus grande densité de masse et de volume sont nécessaires pour accroître le taux
d’interaction.
- Les bruits internes : Le bruit interne de détecteur

- Les bruits externes : Les environs du détecteur, l’environnement et les rayons cosmiques, peuvent affecter gravement la
sensibilité du détecteur.
- Le bruit électronique : Le rapport du signal d’ionisation produit dans le détecteur par la moyenne du niveau de bruit
électronique à la sortie du détecteur, doit être aussi élevée que possible.
72
II.1. Principe de détection des rayonnements ionisants
4. Paramètres Caractérisant un détecteur: autres caractéristiques des détecteurs

➢ La réponse géométrique : l'angle d'incidence des rayonnements.

➢La stabilité en réponse et de l'information dans le temps : un détecteur


doit avoir une réponse qui ne varie que très peu dans le temps. Pour des
détecteurs, tels que des dosimètres, qui enregistrent une somme globale
d'informations élémentaires, il est essentiel que cette information ne se perde
pas progressivement .

Plus généralement, un détecteur et sa chaîne de mesure associée, doivent avoir les mêmes qualités que celles recherchées
pour tout type de capteur physique : fidélité, justesse, rapidité, bon rapport signal sur bruit et insensibilité aux conditions
extérieures (température, humidité, lumière, champs électromagnétiques..etc.).

73
II.1. Principe de détection des rayonnements ionisants
4. Méthodes de détection et mesure du rayonnement

74
II.1. Principe de détection des rayonnements ionisants
4. Méthodes de détection et mesure du rayonnement

▪ Toutes les méthodes de détection sont basées sur la détection des particules chargées (mesure directe) .

▪ les particules neutres doivent d’abord interagir et produire des particules chargées avant de pouvoir être détectées
(mesure indirecte).

- Détecteurs à gaz

3 principales méthodes de détection - Détecteurs à semi conducteur


- Scintillateurs

D’autres méthodes existent mais moins fréquentes

75
III.DÉTECTEURS À GAZ
02

76
III. Détecteurs à gaz
1. Caractéristiques générales des détecteurs gazeux

Le détecteur à gaz est parmi les plus anciens et les plus utilisés. Il est constitué d’un volume de gaz dans lequel des
électrodes créent un champ électrique afin de collecter les particules. Lorsqu’une particule ionisante traverse ce
volume, elle va interagir avec les atomes de ce milieu gazeux et les ioniser. Ainsi la mesure se décompose ensuite
sur deux autres processus physiques bien distincts :

▪La dérive des charges vers les électrodes.

▪La multiplication des électrons dans un champ électrique intense et la collection de la charge sur les électrodes.

77
III. Détecteurs à gaz
1. Caractéristiques générales des détecteurs gazeux

Si des rayonnements ionisants pénètrent dans le cylindre:

-Sous l'action du champ électrique, les électrons vont vers l'anode et les ions vers la cathode où ils seront collectés.
-Un signal est généré et peut être interprété.

78
III. Détecteurs à gaz
I.1.ionisation

1. Ionisation primaire : Création de paires électrons / ions


2. Mouvement des électrons et des ions :Déplacement dans le champ électrique
3. Multiplication éventuelle :Avalanche dans le gaz (si champ fort)
4. Influence sur les électrodes :Création du signal

5. Electronique de lecture :Traitement du signal

79
III. Détecteurs à gaz
I.1.ionisation

80
III. Détecteurs à gaz
1. Caractéristiques générales des détecteurs gazeux : collection des charges

•Le déplacement des charges est donc une combinaison de deux processus: diffusion (dû au chocs avec les atomes) et
migration (dû au champ électrique)
•Étant donné la différence de masse → la vitesse de migration u+ des ions est beaucoup plus faible que celle u− des électrons
.
•Au cours de la migration → la charge et le potentiel du condensateur (constitué par les deux électrodes) évoluent jusqu’à
collection complète des charges

81
III. Détecteurs à gaz
2. Multiplication par avalanche ou ionisation secondaire

•les paires électrons-ions créées par la radiation initiale sont dits issus de l'ionisation primaire.
•Si certains électrons ont une énergie suffisante, ils peuvent à leur tour créer de nouvelles paires électrons-ions. On parle
alors d'ionisation secondaire.

82
III. Détecteurs à gaz
2. Multiplication par avalanche ou ionisation secondaire

Multiplication par avalanche

▪ Pour 𝑛0 paires créées on collecte la charge Q :

83
III. Détecteurs à gaz

2.1 - Création du signal


•Théorème de Shockley–Ramo
Le théorème de Shockley-Ramo permet de calculer facilement le courant instantané induit par une charge en mouvement
entre 2 électrodes. Il est basé sur la notion suivante:
- Le courant induit sur l'électrode est dû au mouvement des charges,

Ce théorème établit que le courant instantané i induit sur une électrode dû au mouvement d'une charge est donné par:

84
III. Détecteurs à gaz

2.1- Création du signal


Dans une chambre à ionisation:

Charge totale induite due aux ions:

Charge totale induite due aux électrons:

Charge induite totale:

85
III. Détecteurs à gaz
3. Phénomènes entraînant la disparition des charges

➢ La recombinaison

Quand les ions positifs et les ions négatifs sont en présence, ils ont tendance à se recombiner pour donner des molécules
neutres. →Pertes de charges →courant I faible

➢ attachement électronique

les électrons formés par ionisation ont tendance à se fixer sur les molécules des gaz électronégatifs tels que oxygène

➢ Charge d’espace

Dans certaines conditions, des ions de même signe peuvent s'accumuler dans une partie du volume gazeux.

86
III. Détecteurs à gaz
4. Evolution typique du signal de détecteur en fonction de la tension appliquée
Les différents régimes de fonctionnement
Un détecteur ou un compteur à gaz est une enceinte contenant un mélange gazeux et deux électrodes métalliques entre
lesquelles on applique une différence de potentiel V. Lors du passage d’une particule chargées les atomes de gaz vont être
ionisées d’où la création des électrons dans le milieu gazeux et sous l’influence de champ électrique très intense avoisinant
une énergie va être communiquée aux électrons primaires une énergie ce qui permettra d’ioniser à son tour les atomes de
gaz d’où le phénomène d’avalanche. Le mouvement des charges crées va induire un signal au niveau de l’électrode.

Figure: Détecteurs mettant en jeu l’ionisation des gaz 87


III. Détecteurs à gaz
4. Evolution typique du signal de détecteur en fonction de la tension appliquée

Les différents régimes de fonctionnement


• Régime I : V petite ddp < 100V, champ
électrique faible , recombinaison

• région II (100 – 200 V) chambres d’ionisation

• région III (300 – 1000V) des compteurs proportionnels

• Zone intermédiaire (1000 – 1100V) proportionnalité


limitée

• région IV (> 1100V) : C’est le régime de


fonctionnement en « Geiger-Müller ».

Evolution typique du signal de détecteur en fonction de la tension appliquée pour les


particules α et β.
88
III. Détecteurs à gaz
Les chambres d'ionisation

❑Mode courant moyen

•En mode courant moyen, on mesure un courant qui intègre l’énergie de toutes les particules qui interagissent dans le
détecteur.

Exemple :
Pour 1000 particules par seconde de 200 keV avec w=30 eV/paire

mesure de faibles courants


Permet de mesurer les caractéristiques des faisceaux δ intenses (on mesure un courant).
89
III. Détecteurs à gaz
Les chambres d'ionisation
❑mode impulsion

–on mesure la tension instantanée aux bornes

1.d’une résistance de charge R

2.et d’une capacité C

qui caractérise l’ensemble du circuit (chambre d’ionisation, câbles, circuit de mesure…)

90
III. Détecteurs à gaz
Les chambres d'ionisation
❑Chambre d’ionisation en mode impulsion

Les chambres d’ionisation en mode impulsion sont encore utilisées dans une certaine mesure en spectrométrie (bien qu’elles
aient été largement remplacées par des détecteurs à semi-conducteur) et pour certaines applications très spécialisées
comme des spectromètres alpha à grande fenêtre d’entrée ou pour la détection de neutrons

R : résistance de charge
C : capacité de la chambre + toutes les autres capacités en //; capacité équivalente
de tout le circuit 91
III. Détecteurs à gaz
Les chambres d'ionisation
❑ Mode impulsion
Soit t- le temps de collecte des électrons et t+ le temps de collecte des ions. (t- est environ 1000 fois plus faible que t+)

Théorème de Shockley–Ramo:

après le temps t- pour les électrons

après le temps t+ pour les ions

92
III. Détecteurs à gaz
Les chambres d'ionisation

❑ Mode impulsion
Théorème de Shockley–Ramo:

si RC = ∞,
Mouvement de électrons
Mouvement des ions

Sur ce schéma, on néglige le mouvement des ions entre 0 et 𝑡−


93
III. Détecteurs à gaz
Les chambres d'ionisation
❑ Mode impulsion

si t- << RC << t+ , alors la réponse est rapide mais la tension maximale fluctue en fonction de x pour des
particules d’énergie identique

Mouvement de électrons
Mouvement des ions
94
III. Détecteurs à gaz
Les chambres d'ionisation
❑ Mode impulsion
si t- << RC << t+ , alors la réponse est rapide mais la tension maximale fluctue en fonction de x pour des particules
d’énergie identique => comptage

95
III. Détecteurs à gaz
Les chambres d'ionisation
❑ Mode impulsion

si t+ << RC , alors la tension maximale sera proportionnelle à la charge collectée et donc à l’énergie déposée par la
particule ionisante dans le détecteur => spectrométrie.

Mouvement de électrons
Mouvement des ions
96
III. Détecteurs à gaz
Les chambres d'ionisation
❑ Mode impulsion

si t+ << RC , alors la tension maximale sera proportionnelle à la charge collectée et donc à l’énergie déposée par
la particule ionisante dans le détecteur => spectrométrie.

97
III. Détecteurs à gaz

Les chambres d'ionisation


❑ Mode impulsion

Pour la spectrométrie, collecte des électrons et des ions


⇒ lent !!
Si on arrive à n’utiliser que les électrons pour le signal alors, la réponse sera bien
plus rapide .

98
III. Détecteurs à gaz
Compteur proportionnel
Géométrie :
Nous allons voir que le choix de la géométrie cylindrique est capital pour le développement de l’avalanche de Townsend
dans le cas d’un compteur proportionnel.
Avant cela, nous allons rappeler brièvement les calculs du champ électrique et la capacité de ce compteur.

Pour cela on procède à un traitement similaire au traitement d’un


condensateur cylindrique.
En raison de symétrie le champ électrique entre les deux électrodes est
radiale est fui l’anode qui est porté à un potentiel positif.
Par application du théorème de gauss, le flux du champ électrique à
travers une surface cylindrique de rayon r fermée aux deux extrémités
par deux disques de surface S1, et S2 et de surface latérale SL est :

99
III. Détecteurs à gaz
Compteur proportionnel

Or

On déduit ainsi l’expression du champ électrique

La représentation graphique de la variation du champ électrique en


fonction de la distance de l’anode montre que de grandes valeurs de E
sont enregistrées à proximité du fil qui constitue l’anode.

Cette région est en fait la région de multiplication, au-dessus d’une distance critique 𝑟𝑐 le champ électrique est faible
pour accélérer les électrons à des énergies suffisante pour déclencher de nouvelles ionisations.

100
III. Détecteurs à gaz
Compteur proportionnel

Exercice . "Compteur proportionnel "


On considère un compteur proportionnel constitué par un cylindre métallique de rayon Rb ayant en son axe un fil
conducteur isolé et mince de rayon Ra porté à un potentiel V positif par rapport au corps du compteur. Ce fil constitue
l'anode et le cylindre, la cathode.
1- Quel est l’expression du champ électrique en un point situé entre les deux électrodes du compteur.
2- Calculer la valeur du champ électrique au voisinage des deux électrodes.
3- Quelle est la fraction de volume de la région de multiplication si le 1MV/m est requis pour initier la multiplication
des électrons.

Données : 𝑹𝒂=𝟑𝟎𝝁𝒎, Rb=𝟐𝒄𝒎 𝒆𝒕 𝑽=𝟐𝟎𝟎𝟎𝑽.

101
III. Détecteurs à gaz

Exercice
Une particule alpha d’énergie 5,485 MeV émise par l’Américium 241 (241Am) arrive dans une chambre
d’ionisation remplie d’air. Sachant qu’en moyenne l’énergie perdue par une particule alpha pour produire une
paire d’ions dans l’air est de 35 eV.
1- Calculer la charge électrique totale de chaque signale collectée sur les armatures de la chambres
d’ionisation.
2- Calculer la hauteur de l’impulsion (en mV) arrivant au circuit électronique sachant que la capacité de la
chambre est de 9,5 pF.
3- Calculer le courant moyen en ampères sachant que l’activité de la source de l’Américium est de 3,5MBq.

102
IV. DÉTECTEURS À SEMI-
CONDUCTEUR
03

103
IV. Détecteurs à semi-conducteur
1. Introduction aux semi-conducteurs
On peut diviser tous les matériaux en trois grandes catégories: conducteurs semi-conducteurs et isolants. Ils se
différentient selon leur efficacité de conduction électrique.
Celle-ci découle de leur structure en bandes. On définit la structure en bande selon l’énergie comme suit: bande de
valence, bande interdite et bande de conduction.

Figure: Structure de bande d’énergie dans les solides


104
IV. Détecteurs à semi-conducteur
1. Introduction aux semi-conducteurs
Etat probable occupé d’un électron dans un cristal à l’équilibre thermodynamique
La conduction électrique n’est possible que si il existe à l’intérieur d’une bande permise des niveaux occupés. Dans ce cas,
les charges vont pouvoir se déplacer sous l’effet d’un champ électrique.

❑ A 0° K, la bande de valence des SC intrinsèque est pleine. Pas de conduction possible

❑A Température >0° K
La bande de conduction vide n’étant séparée de la bande de valence pleine
que par un intervalle relativement faible (de l’ordre de ~ 1eV), une excitation Conduction possible
thermique suffit aux électrons pour atteindre la bande de valence .

105
IV. Détecteurs à semi-conducteur
1. Introduction aux semi-conducteurs
Liaisons électroniques & porteurs de charge

❑A température > 0°K, formation de paires électron /trou par excitation thermique

106
IV. Détecteurs à semi-conducteur
1. Introduction aux semi-conducteurs
❑Dopage de type N

❑Les atomes donneurs créent un niveau donneur (Wd) dans la bande interdite très légèrement sous le bas de la bande
de conduction (à environ 0.01eV pour le Germanium):
➢L’électron du donneur peut être excité facilement(T>0°K) dans la bande de conduction

107
IV. Détecteurs à semi-conducteur
1. Introduction aux semi-conducteurs
❑Dopage de type p

108
IV. Détecteurs à semi-conducteur
2. Jonction PN

Le semi-conducteur de type N contient bien plus d’électrons libres que le


matériaux de type P.
Lorsqu’on met en contact un semi-conducteur de type P et un semi conducteur de
type N, par diffusion, les électrons du type N vont combler les trous du type P
jusqu’à l’équilibre.
Ce déplacement laisse localement une charge nette due aux dopants fixes
ionisés des deux matériaux

Cette charge nette induit un champ électrique qui va limiter la diffusion des
charges jusqu’à équilibre.

La zone sans porteur de charge mobile est la zone de charge d’espace, zone de déplétion ou zone dépeuplée. Elle
constitue une barrière de potentiel pour les électrons et les trous.
109
IV. Détecteurs à semi-conducteur
2. Jonction PN

110
IV. Détecteurs à semi-conducteur
2. Jonction PN

111
IV. Détecteurs à semi-conducteur
2. Jonction PN

112
IV. Détecteurs à semi-conducteur
2. Jonction PN

113
IV. Détecteurs à semi-conducteur
2. Jonction PN

114
IV. Détecteurs à semi-conducteur

• La jonction et la détection des rayonnements

La largeur de la zone de déplétion est en général relativement petite, de l’ordre de 100


μm et dépend de la concentration des impuretés n et p.
On peut éventuellement augmenter la taille de la zone déplétée en appliquant une tension
inverse, qui aura pour effet d’augmenter le champ E : la zone déplétée peut atteindre 300
μm.

115
IV. Détecteurs à semi-conducteur
3. Déplacement des électrons et des trous

116
IV. Détecteurs à semi-conducteur

3. Déplacement des électrons et des trous

117
IV. Détecteurs à semi-conducteur
3. Avantage des détecteurs à semi-conducteurs

➢ Ils ont une excellente résolution en énergie, de l’ordre de dix fois supérieure a celle du détecteur NaI (Tl)

➢ La réponse en fonction de l’énergie présente une bonne linéarité.

➢Le temps de collection des charges électriques est très rapide du fait du champ électrique élevé.

118
IV. Détecteurs à semi-conducteur

Le domaine d’application des détecteurs à semi-conducteurs:

La physique médicale : c’est très demandée en radiothérapie et en imagerie médicale.

Exemples: les détecteurs en Si et en CdTe dans les micros CT+PET. Aussi les détecteurs en CdTe pour le diagnostic
du cancer du sein.

L’industrie nucléaire et la radioprotection : utilisé dans le domaine militaire et le nucléaire civil.

Exemples:
• Les détecteurs CdTe pour la surveillance de la matière dangereuse.
• Le contrôle non destructif
• Le diagnostic dans les aéroports contre les incidents nucléaires.

La science : en physique des particules, la spectrométrie de fluorescence X, et la cristallographie.

119
V. LES DÉTECTEURS À
SCINTILLATION
04

120
V. Détecteurs à scintillation
1. Les scintillateurs

Par définition, la scintillation (aussi appelée fluorescence) est le phénomène d’émission de lumière par un matériau
suite à une irradiation. Pour être un bon scintillateur, un matériau doit posséder les propriétés suivantes :

❑ Il doit pouvoir générer, pour une particule incidente donnée, suffisamment de lumière pour qu'elle puisse être collectée

❑ Il doit être transparent à sa propre lumière, pour éviter les pertes

❑la lumière doit être émise suffisamment rapidement après le passage de la particule

❑Son indice de réfraction doit être proche de celui des photocathodes des photomultiplicateurs , et la longueur d'onde
de la lumière émise doit être le plus proche possible de celle du maximum d'efficacité des photomultiplicateurs.

121
V. Détecteurs à scintillation
2. Caractéristiques essentielles des scintillateurs

❖Rendement de scintillation

Le rendement d’un scintillateur caractérise le pouvoir de scintillateur a transformé l’énergie absorbé en lumière de
scintillation, il est définit comme le rapport de l’énergie émise par scintillation 𝐸𝑠 et l’énergie absorbé du rayonnement
ionisant 𝐸𝑎
Le rendement d’un scintillateur R est souvent exprimé en %.

❖Durée de scintillation T: doit être la plus courte possible pour limiter les temps morts

Temps mort: durée minimale pour qu’un autre rayonnement soit détecté.

❖Application spectrométrie: le nombre de photons de fluorescence émis doit être proportionnel à l’énergie des
radiations incidentes (rendement lumineux stable)
122
V. Détecteurs à scintillation

2. Caractéristiques essentielles des scintillateurs

Scintillateurs
Deux grandes familles

Scintillateurs Inorganiques Scintillateurs Organiques

Cristaux Molécules aromatiques


Généralement -Z moyen faible
- Z et densité élevés -Densité voisine de 1
- Beaucoup de lumière -Moins de lumière
- Faible rapidité - Mais plus rapide

Gaz nobles (Ar, Kr, Xe)


utilisés à l’état liquide 123
V. Détecteurs à scintillation
2. Caractéristiques essentielles des scintillateurs
➢ Des scintillateurs minéraux : Iodure de césium (CsI) et iodure de
sodium (NaI), dopés au thallium, pour la détection des rayonnements
X et gamma.

Cristal de scintillation CsI (l’iodure de césium )

➢ Des scintillateurs organiques solides (anthracène, plastiques) pour la détection des β, γ, neutrons, ou
liquides (en particulier pour la détection des β et γ de faible énergie). La caractéristique essentielle d’un
scintillateur sa transparence par rapport à sa propre lumière c’est-à-dire que les photons formés dans le
scintillateur doivent pouvoir sortir pour être à leur tour utilisés dans l’étape suivante de la chaîne de
détection
124
V. Détecteurs à scintillation

2. Détecteur à scintillation

Le détecteur à scintillation a été utilisé très tôt pour la détection des rayonnements.

Un compteur à scintillation est donc l'association :

· D'un cristal de scintillation, en général du NaI.

· D'un photomultiplicateur (PM).

· D'une électronique de comptage.

125
V. Détecteurs à scintillation
1. Principe de fonctionnement :

Une particule chargée traversant un milieu va non seulement ioniser mais également exciter les atomes et les molécules du
milieu. En retournant à leur état fondamental, ils émettent des photons lumineux.

Le scintillateur est couplé optiquement à un tube photomultiplicateur composé d’une cellule photoélectrique appelée
photocathode, suivi d’un multiplicateur d’électrons car le courant provenant d’un seul flash lumineux dans le scintillateur est
trop faible. L’ensemble est enfermé dans une enveloppe ou règne un vide poussé, assurant un grand libre parcours aux
électrons.

Figure : Principe de fonctionnement de détecteur à scintillations


126
V. Détecteurs à scintillation

2. Détecteur à scintillation

▪ Le rayonnement ionisant pénètre dans le scintillateur et interagit avec le


matériau du scintillateur. Cela provoque la montée des électrons à un état excité.
▪ Pour les particules chargées, la piste est le chemin de la particule elle-même.
▪ Pour les rayons gamma (non chargés), leur énergie est convertie en un électron
énergétique via l’effet photoélectrique , la diffusion Compton la diffusion ou la
production de paires .
▪ Les atomes excités du matériau scintillateur se désexcitent et émettent
rapidement un photon dans la gamme de lumière visible (ou presque visible). La
qualité est proportionnelle à l’énergie déposée par la particule ionisante, le
matériau serait fluorescent.

127
V. Détecteurs à scintillation

2. Détecteur à scintillation

• Trois classes de luminophores sont utilisées:


o cristaux inorganiques,
o cristaux organiques,
o phosphores plastiques
• La lumière créée dans le scintillateur frappe
la photocathode d’un tube photomultiplicateur , libérant au plus un
photoélectron par photon.
• En utilisant un potentiel de tension, ce groupe d’ électrons
primaires est accéléré et concentré électrostatiquement de sorte qu’ils
frappent la première dynode avec suffisamment d’énergie pour libérer
des électrons supplémentaires.
•Ces électrons secondaires sont attirés et frappent une seconde dynode
libérant plus d’électrons. Ce processus se produit dans le tube
photomultiplicateur.

128
V. Détecteurs à scintillation
2. Détecteur à scintillation
• Chaque impact de dynode suivant libère d’autres électrons, et il y a
donc un effet d’amplification de courant à chaque étage de
dynode. Chaque étage a un potentiel plus élevé que le précédent
pour fournir le champ d’accélération.
• Le signal primaire est multiplié et cette amplification se poursuit sur
10 à 12 étages.

• À la dynode finale , suffisamment d’électrons sont disponibles pour


produire une impulsion d’une amplitude suffisante pour une
amplification supplémentaire. Cette impulsion transporte des
informations sur l’énergie du rayonnement incident d’origine. Le
nombre de ces impulsions par unité de temps donne également des
informations sur l’intensité du rayonnement

129
V. Détecteurs à scintillation
▪Scintillateurs solides à cristaux minéraux

Cristal dopé par des impuretés → émission de rayonnement lumineux

130
V. Détecteurs à scintillation

▪Scintillateurs solides à cristaux organiques

▪Scintillateurs → molécule organique (anthracène naphtalène , stilbène)

▪Molécules fixées sur un film plastique (scintillateur plastique)

▪Rendement lumineux faible et non stable à haute énergie

▪Scintillateurs liquides

▪Scintillateurs → molécules organiques en solution

131
La scintigraphie

132
CAMÉRA À POSITRON INTRODUCTION
Imagerie Anatomique

Échographie(Ultrasons)
Tomodensitométrie
IRM
(Scanner X)
Imagerie Fonctionnelle (métabolique)

Scintigraphie (Gammacaméra) PET isotopes à vie courte


Iode 123, Technétium 99m… Fluor18, Carbone11…
• Donc la tomographie par émission de positrons est une imagerie fonctionnelle métabolique.
133
1. La scintigraphie

La scintigraphie consiste à visualiser , par détection externe , la répartition dans un organe


d’atomes émetteurs gamma couplés ou non à une molécule spécifique.

C’est une technique :


• Simple , le plus souvent irradiante
• Peu invasive

• Images morphologiques mais surtout fonctionnelles (avantage par rapport à la


radiologie): visualise l’organe sous plusieurs incidences et permet de suivre au cours du
temps les variations de l’activité détectée : image dynamiques =spécificité de la
médecine nucléaire.

134
1. La scintigraphie

Les images de médecine nucléaire sont des images d’EMISSION:

Injection (absorption, inhalation) Se fixe sur un organe (tissu): émission de rayonnement


gamma

Détecté par scintillation solide: GAMMA-CAMERA

Image =Scintigraphie
135
1. La scintigraphie

-Les scintigraphies tirent leur nom de la faculté de


certains cristaux, comme l'iodure de sodium, de scintiller
(émission lumineuse) sous l'effet des rayonnements.

-Historiquement, la première gamma-caméra était faite


d'un détecteur simple muni d'un collimateur à trou unique
et qui balayait mécaniquement la zone à explorer.

-L'acquisition d'une image complète était fort longue,


compte tenu de cet aspect mécanique bien sûr mais aussi
du fait que pour chaque position du détecteur il fallait
attendre le temps nécessaire à l'obtention d'une bonne
statistique de comptage.

136
2. Principe de fonctionnement d’une gamma camera
-Une gamma-camera, ou détecteur à scintillation (scintigraphie), est un imageur médical qui
permet de mesurer et de visualiser la concentration d’un marqueur radioactif dans des tissus
vivants.
-La gamma-camera a pour rôle de transformer les rayons gamma émis par les radioéléments,
fixés à l’organe étudié et qui parviennent à elle, en une image scintigraphiques c’est-à-dire en
une forme que l’on peut mesurer et exploiter (courant électrique).
-Pour que cette transformation ait lieu, il faut d’abord qu’elle accepte qu’une partie de ces
rayonnements puis qu’elle arrête ces derniers en absorbant leur énergie grâce un matériau
spécial. Après avoir absorbé l’énergie des photons gamma, pour récupérer cette énergie, elle
va la transformer en lumière c’est-à-dire en photons lumineux.
-Il est alors bien plus simple de convertir ces photons lumineux en courant électrique. Les
signaux ainsi produits sont traités par un système électronique et l’information qui à la base
n’était pas exploitable (rayons gammas) le sont après avoir passée toute cette chaîne de
détection. 137
2. Principe de fonctionnement d’une gamma camera

138
2. Principe de fonctionnement d’une gamma camera : :Type
Typedede la gamma -caméra
la gamma -caméra

Gamma-caméra à simple tête

Gamma caméra à triple tête

Gamma-caméra à double tête

139
3. Eléments constitutifs de la gamma camera

-L'émission d'un rayon gamma est un phénomène nucléaire. C'est le rôle de la tête de
détection d'une gamma-caméra d'amplifier ce minuscule phénomène sous la forme d'un signal
électrique qui pourra être détecté. En exploitant un grand nombre de ces signaux électriques,
on arrive à déterminer où se trouvent dans l'organe examiné les marqueurs radioactifs qui
émettent ces rayons gamma.

-Une tête de gamma-camera est entourée d’un blindage pour que seuls les rayons gamma du
patient soient détectés. Entre les parois de ce blindage, il y a un collimateur, un cristal, des
photomultiplicateurs. Ces derniers sont reliés à un système informatique par l’intermédiaire de
composants électroniques.

140
3. Eléments constitutifs de la gamma camera
schéma d’une tête de gamma-caméra :

141
3. Eléments constitutifs de la gamma camera

schéma d’une tête de gamma-caméra :

142
3. Eléments constitutifs de la gamma camera
Le Collimateur

-Par définition, l’image produite par un imageur planaire doit conserver


l’information spatiale de la distribution du radio élément. Les photons gamma
étant impossibles à dévier, la seule solution est d’absorber les rayons qui ne sont
pas dans la direction voulue grâce à un matériau très dense comme du plomb
ou du tungstène. Le collimateur qui va laisser passer que les photons utiles.

-Le collimateur qui va laisser passer que les photons utiles. Un collimateur est
en fait une plaque de plomb dans laquelle il y a une série de trous. Chaque
trou est séparé de son voisin par une cloison que l’on appelle un septa.

La cloison séparant deux trous voisins du collimateur est appelée septum.


L’épaisseur de plomb est calculée pour entraîner une atténuation d’au moins
95% des photons traversant les septas. Le collimateur le plus couramment
utilisé est à trous parallèles. Il conserve les dimensions de l’image

143
3. Eléments constitutifs de la gamma camera
Le Collimateur

Selon le type de collimateurs, les trous sont percés de différentes façons. Des collimateurs différents peuvent différer en
fonction de leur nombre de trous, de l’épaisseur de septas ,du diamètre des trous et de la hauteur des trous mais aussi en
fonction de la position des trous. En effet, le collimateur le plus courant est le collimateur à trous parallèles mais il existe aussi
des collimateurs convergents, divergents et sténopés.
-Ainsi, le passage des photons dépend du type de collimateurs. 144
3. Eléments constitutifs de la gamma camera
Le Cristal Scintillateur
-Le cristal est en fait un scintillateur transparent d’Iodure de Sodium
(NaI) d’environ 50x60 cm et d’une épaisseur de 9,5 mm avec des
impuretés de thallium (Tl).
C’est vraiment l’élément fondamental de la chaine de détection : son
rôle est essentiel. Il a comme rôle de convertir l’énergie des photons
gamma en lumière donc en photons lumineux.
-L’iode du cristal a un grand pouvoir absorbant du fait de sa masse
atomique (127 u). Les photons formant la lumière qui est réémise par le
cristal ne sont pas adaptés ou du moins très peu adaptés aux
photocathodes : c’est pour cela que le cristal est dopé au Thallium. Ainsi,
le thallium va absorber les photons qui sont émis par le Iodure de
Sodium et va les remettre sous la forme d’ultra-violets.

-Aussi, le cristal permet de réaliser ainsi plusieurs photons lumineux


pour un seul rayon gamma déposé mais seulement un tiers de ces
photons lumineux continueront la chaîne de détection. 145
3. Eléments constitutifs de la gamma camera
Les photomultiplicateurs

-Un photomultiplicateur (PM) est un tube électronique qui convertit par effet photo-électrique un rayonnement
lumineux visible en un signal électrique. Ce signal est ensuite amplifié à l’intérieur même du tube.
Pour que cette conversion ait lieu, une photocathode c’est-à-dire une feuille métallique est au contact du cristal
pour que les photons lumineux lui arrachent des électrons.

146
3. Eléments constitutifs de la gamma camera
Les photomultiplicateurs

-Les électrons ainsi arrachés vont alors se diriger vers une dynode (chargée positivement) grâce
à une haute tension entre la photocathode et la dynode.

-L’accélération des électrons créée par cette haute tension va faire que les électrons vont
arracher encore plus d’électrons à la dynode puis vont se diriger vers une autre dynode à
laquelle ils vont arracher d’autres électrons et ainsi de suite. Il y a donc phénomène
d’amplification. Enfin, l'anode collecte le courant électrique: on obtient alors un vrai courant
électrique que l’on peut mesurer et interpréter en images scintigraphiques.

147
▪ Pour conclure la « gamma-caméra » détecte les rayons
gamma émis par le marqueur radioactif.
▪ L'impact de ces rayons gamma sur un cristal d'iodure de
sodium génère des scintillations qui sont détectées par des
photomultiplicateurs.
Il s'agit, à partir de l'observation d'un grand nombre de
scintillations, de localiser la position des atomes émetteurs de
rayons gamma.
▪ Les scintillateurs et photomultiplicateurs pour la détection du
gamma sont maintenant de plus en plus remplacés par des
détecteurs au silicium, moins encombrants, plus efficaces, plus
précis.
148
MERCI POUR VOTRE ATTENTION
www.cnesten.org.ma/

149

Vous aimerez peut-être aussi