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01. Introduction à la
philosophie
Michael Murez
michael.murez@univ-nantes.fr
Questions pratiques
• Salle : C002 9h-11h
• Emploi du temps : edt.univ-nantes.fr
• Livret : lettreslangages.univ-nantes.fr/departements/philosophie
• Usage des listes de diffusion : ne pas répondre à tous
• Permanence : lundi 16h-17h C139 (prendre rendez-vous par mail)
• Madoc.univ-nantes.fr
• UED1 Philosophie générale 1
• MP : LLGPPC1U01
A. Introduction à la philosophie
B. La méthode philosophique
But général du cours
L’esprit conscient
Emmanuel Kant (1724-1804)
Logique, Introduction
« À la première question répond la
métaphysique… »
• Une conception plus courante de la métaphysique (ou de l’ontologie) en fait
plutôt la réponse aux questions « Qu’y a-t-il ? », « Qu’est-ce qui existe ? » ou
encore « Qu’est-ce qui dépend de quoi ? »
• La métaphysique étudie traditionnellement la nature et la structure de la réalité
par des méthodes a priori : y a-t-il un dieu ? Des âmes ? D’autres mondes
possibles ? Des universaux ou seulement des particuliers ? Etc.
• La question « Que puis-je savoir ? » définit plutôt le champ de la théorie de la
connaissance ou à l’épistémologie.
• (En la subordonnant à la théorie de la connaissance, Kant défend une position
philosophique : il remet en question la possibilité de faire de la métaphysique telle
qu’elle est traditionnellement conçue – cf. Panorama d’histoire de la philosophie).
« [À] la seconde [question répond] la morale
… »
• On distingue les questions descriptives ou théoriques des questions
normatives ou pratiques, auxquelles appartiennent les questions
morales.
• Les premières traitent de ce qui est (les faits) ; les secondes de ce
qui doit être ou de ce qu’il faut faire (les valeurs, les normes).
ØRelèvent de la philosophie pratique au sens large tout ce qui a
trait à l’action (individuelle et collective), à la normativité, ou aux
valeurs, notamment la philosophie politique et juridique/
Ø Vous aborderez la philosophie morale avec M. Michon au S2.
« [À] la troisième [question répond] la
religion … »
• La question qui intéresse Kant est s’il faut qu’il existe un dieu, et une âme
immortelle, pour qu’on puisse espérer être récompensé pour nos bonnes
actions et puni pour les mauvaises.
• Mais la question concerne plus largement la dimension existentielle de la
philosophie, celle qui concerne la condition humaine, et le sens et la
valeur qu’on peut donner à notre propre vie.
• « Juger que la vie vaut ou ne vaut pas la peine d'être vécue, c'est répondre
à la question fondamentale de la philosophie. » (Albert Camus Le mythe de
Sisyphe)
• Nous ne présupposerons pas que seule la religion (même en un sens
étendu) est en mesure de poser, ou de répondre, à de telles questions.
« [À] la quatrième [question répond]
l’anthropologie … »
• « … Mais au fond, on pourrait tout ramener à l’anthropologie,
puisque les trois premières questions se rapportent à la dernière. »
• Il s’agit ici de l’anthropologie au sens philosophique, et non de la
science sociale du même nom.
• Accorder à l’anthropologie le statut de philosophie première est très
discutable.
• La centralité de la question de ce que nous sommes peut se
justifier si la philosophie vise à la sagesse plutôt qu’à la simple
connaissance : c’est un point de contact entre théorique et
pratique, et entre la philosophie et la conduite de son existence.
B. La méthode
philosophique
Comment faire de la philosophie ?
• La philosophie consiste (en grande partie) à défendre des
thèses par des arguments.
• Une thèse est une proposition que l’on avance, en réponse à
une question ou à un problème philosophique.
• Une proposition : le contenu d’un énoncé déclaratif complet,
susceptible d’être vrai ou faux (même si nous ne sommes pas
toujours en mesure de connaître sa valeur de vérité).
• La logique est la branche de la philosophie qui étudie
systématiquement les arguments.
ØL’un des buts des TD sera de vous former à l’argumentation
et (un peu) à la logique informelle.
Qu’est-ce qu’un argument ?
• Un argument est une suite de propositions, composée de
prémisses et d’une conclusion.
• Les prémisses sont censées donner des raisons d’accepter la
conclusion, qu’elles supportent ou justifient.
• Un argument est déductivement valide quand la vérité de la
conclusion suit de celle des prémisses, au sens suivant : si les
prémisses sont vraies, alors nécessairement la conclusion est
vraie aussi (on dira alors que la conclusion est une conséquence
logique des prémisses).
• Un argument est correct s’il est valide et ses prémisses sont
vraies.
Un exemple d’argument valide (pas spécialement
philosophique)
1. Ou bien le lapin a pris le chemin de
droite, ou bien le lapin a pris le
chemin de gauche.
2. Le lapin n’a pas pris le chemin de
gauche.
∴ Le lapin a pris le chemin de droite.
PvQ
¬Q
∴P
Inspiré du « chien de Chrysippe », voir Montaigne, Essais, II, 12.
Comment évaluer un argument pour savoir s’il
est valide ?
• Un test informel : est-il concevable que les prémisses
soient toutes vraies en même temps, et que la
conclusion soit néanmoins fausse ?
• Si c’est concevable (il y a un monde possible où c’est
le cas), alors l’argument n’est pas valide.
Un exemple d’argument philosophique
1. S’il n’y a pas de dieu, alors la vie n’a aucun sens.
2. Il n’y a pas de dieu.
∴ La vie n’a aucun sens.