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Les cessions d'actions

dans les SA et les SAS


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Article écrit par L'équipe de la rédaction (1214 articles)
Modifié le 20/09/2022




Les actions sont en principe des titres librement négociables


sauf exception en ce qui concerne les actions attribuées aux
salariés par exemple. Des dispositions spécifiques existent
pour les titres cotés sur un marché réglementé.
Céder ses actions est un droit pour tout actionnaire, qu'il soit majoritaire ou
minoritaire. Seules une inaliénabilité temporaire et des restrictions à l'aide
des clauses d'agrément et de préemption peuvent limiter temporairement
ou aménager ce droit.

Un écrit est alors fortement recommandé, y compris lorsque l'opération est


assortie de conditions particulières comme des conditions suspensives ou
résolutoires, un paiement fractionné ou des garanties par exemple.

Focus DSCG

C'est dans le cadre de l'UE1 du DSCG que les questions relatives aux
cessions de titres de participation, cessions d'actions ou aux cessions de parts
sociales sont relativement récurrentes. Entre 2017 et 2020, elles ont pu
concerner le régime fiscal de la plus-value, l'agrément des associés, etc.

Pour l'expert-comptable, les cessions d'actions sont une activité à risques


qui peut engager sa responsabilité en tant que rédacteur de l'acte, par
exemple dans le cadre de son devoir de conseil.

Cessions d'actions dans les SA ou les SAS : les principales dispositions

Qu'est-ce qu'une cession d'actions ?


La cession d'actions s'inscrit dans le cadre des contrats civils ou
commerciaux suivant la nature du contrôle qu'elle confère aux acquéreurs.
Elle consiste à céder des titres de sociétés détenus par une personne
physique ou morale à destination d'une autre personne physique ou
morale. On parle de transmission à titre onéreux.

Le contrat de cession de titres doit présenter les caractéristiques suivantes :

 consentement non vicié (par le dol ou l'erreur) ;


 un prix déterminé ou déterminable ;
 une garantie des vices cachés.

Comment procéder à une cession


d'actions ?
La cession d'actions de sociétés non cotées (sociétés anonymes ou
sociétés par actions simplifiées) est en principe un acte civil sauf
si l'acquéreur prend le contrôle de la société (l'acte prend alors un
caractère commercial).

Même si aucun formalisme n'est prévu, le recours à un acte de cession est


fortement recommandé. La promesse de cession tout comme l'acte de
cession restent néanmoins facultatifs.

Parmi les actes préparatoires à la cession on peut citer :

 la promesse unilatérale de cession (encadrée par l'Article 1124 du Code


Civil) permet toutefois de fixer les principales caractéristiques de la cession
telles que le nombre d'actions à céder et le prix de la cession ;
 la promesse croisée : l'un s'engage à vendre tandis que l'autre partie
s'engage à acheter ;
 le pacte de préférence : aussi appelée clause de préemption. Il permet de
donner préférence, lors de la cession, à un tiers désigné.

Ce n'est qu'en présence d'une clause d'agrément ou d'une clause


de préemption, qu'une étape supplémentaire, la demande
d'agrément ou l'information des associés sera nécessaire.

La modification des statuts sera parfois nécessaire, notamment lorsque les


actions sont nominatives ou que les statuts fixent la répartition du capital
social entre les actionnaires.

Une déclaration aux services des impôts des entreprises se fait dans le mois
qui suit la cession.

Clauses restreignant la cession


On distingue 3 clauses permettant de limiter le droit, pour un actionnaire,
de céder ses actions. Elles doivent être vérifiées avant tout projet de
cession.

La clause d'inaliénabilité
La clause d'inaliénabilité, également appelée clause d'incessibilité,
permet par exemple d'interdire toute cession pendant une durée
limitée. Elle peut figurer dans un acte de cession, dans les statuts ou dans
un pacte d'actionnaires par exemple. Cette clause est applicable
uniquement dans les SAS.

Pour être valable, la clause d'inaliénabilité doit avoir une limitation dans le
temps. Elle est fixée à 10 ans maximum (article L227-13 du Code de
commerce).

La clause d'agrément
La clause d'agrément figure obligatoirement dans les statuts de la société
anonyme ou de la SAS (dès la constitution ou après modification des
statuts par les assemblées générales). Elle peut également être insérée
dans un pacte d'actionnaires.

Cette clause prévoit que les actionnaires actuels de l'entreprise


donnent leur accord lors d'une cession d'actions. Cela permet ainsi
de contrôler l'entrée de nouveaux actionnaires.

Un actionnaire souhaitant céder ses actions devra effectuer une demande


d'agrément adressée à l'assemblée des actionnaires qui aura un délai de 3
mois pour apporter une réponse et la notifier par écrit à l'actionnaire
cédant.

La clause de préemption
Insérée dans les statuts ou dans un pacte d'actionnaire, la clause
de préemption permet aux actionnaires déjà présents d'acquérir
les actions mises en vente (qui leur sont proposées en
priorité). L'actionnaire souhaitant céder ses actions doit informer les
actionnaires bénéficiant de la préemption de son projet de cession. Ces
derniers peuvent exercer leur droit ou y renoncer. La réponse doit être
formulée dans le délai indiqué dans la clause de préemption, ce délai doit
être raisonnable (généralement 3 mois).

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