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La cession de parts sociales constitue l’un des moments critiques durant lesquels la
gestion d’une Société peut basculer très souvent, soit par l’entrée d’un cessionnaire
qui ne serait pas animé par l’affectio societatis, soit par la naissance d’une
mésentente suite au refus opposé par certains associés. D’où l’intérêt d’encadrer
cette opération, qui malheureusement est très souvent prise à la légère par les
associés lors des rédactions des statuts. Pour se faire des contributions sont faites
tant par les parties elle‐même aux travers des statuts de la Société, que par le
Législateur à travers des textes et des lois, tel que l’acte uniforme relatif au droit
des sociétés commerciales et du groupement d'intérêt économique pour la zone
OHADA qui nous intéresse.
Nous nous focaliserons sur les Sociétés par actions les plus courantes, en
occurrence les SA et les SARL. En effet au sein de ces deux types de sociétés la
Cession d’actions est caractérisée par le principe de la libre transmissibilité des
parts sociales entre associés et tiers, qui a pour fondement juridique l’Article 764
AUSCGIE pour les SA « Les actions sont en principe librement transmissibles
(…) », et pour les SARL, les Articles 318 Alinéa 1 AUSCGIE « Les statuts
organisent librement les modalités de transmission des parts sociales entre
associés. A défaut, la transmission des parts entre associés est libre », et 319
Alinéa 1 AUSCGIE « Les statuts organisent librement les modalités de
transmission des parts sociales à titre onéreux à des tiers étrangers à la
société (…)».
Nonobstant ce principe établit, des limitations sont prévues dans une nécessité
comme elle l’a été signalé plus haut d’encadrer les modalités de transmission des
parts sociales. D’où l’exigence pour l’associé cédant du consentement et de
l’agrément des autres associés. Le mécanisme auquel les associés font le plus
recours ici est la clause d’agrément.
En principe, les cessions de titres de sociétés par actions sont libres. Mais il
est possible d’insérer une clause d’agrément dans les statuts de toute société
par actions ﴾SA, SAS, SARL etc…﴿.
Elle puise sa source dans les Articles 765 et suivants AUSCGIE pour les SA, et 319
et suivants du même acte pour les SARL.
· Actionnaire X ﴾50%﴿,
· Actionnaire Y ﴾25%﴿,
· Actionnaire Z ﴾25%﴿.
X décide de céder ses parts à W. à moment‐là, pour éviter que W prenne la majorité
du capital, Y et Z peuvent décider de racheter les actions de X et de les répartir
entre eux. ﴾à condition d'avoir précisé cette obligation de rachat dans le pacte ou les
statuts﴿.
L’acte Uniforme nous précise également qu’à défaut d’une réponse de la société ou
des associés à l’expiration de ce délai de 03 ﴾trois﴿ mois, le consentement
ou l’agrément à la cession est réputé acquis. Article 768 AUSCGIE pour les SA, et
l’Article 319 Alinéa 3 pour les SARL.
Ainsi l’associé cédant peut après l’expiration de ce délai 03 ﴾trois﴿ mois, réaliser
librement la cession initialement prévue ou, selon son gré, renoncer à la cession et
conserver ses parts. C’est ce qui ressort des Article 771 AUSCGIE pour les SA, et
l’Article 320 pour les SARL.
En définitive, s’il le principe de la libre transmissibilité des parts sociales est une
réalité, force est de constater que ses limitations, consacrées dans les textes en
vigueur notamment l’Acte uniforme régissant le droit des sociétés commerciales et
le groupement d’intérêt économique, constituent des « garde‐fous », aux dérives qui
pourraient surgir dans les cessions d’actions. La clause d’agrément permet donc aux
associés de refuser l’entrée au capital social de personnes qui ne seraient pas
animées de l’affectio societatis, et également de contrôler l’évolution de
la répartition du capital social entre les actionnaires. La clause d’agrément est
une clause qui subordonne la vente d’actions ou de parts sociales par un associé
à l’agrément de l’assemblée générale des associés ou d’un autre organe social.
Elle peut être prévue dans les statuts ﴾dès la constitution ou par insertion
ultérieure﴿ ou dans un pacte extra‐statutaire ﴾pacte d’associés﴿.
Pouvons‐nous dire parvenus au terme de notre analyse que tous les statuts des
Sociétés par actions comporteront des clauses d’agrément ? Nous serons forcés de
répondre par la négative, au regard de la pratique, notamment dans les cas des
Sociétés cotées en bourse. Ne faut‐il pas reconnaître que ce cas de figure ouvre une
brèche au déclin de la clause d’agrément qui ne pourra plus jouer son rôle de filtre
dans les statuts à l’entrée de nouveaux actionnaires au sein des grandes firmes ?
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Bonjour, votre article est intéressant, et tribunejustice souhaiterait publier votre article pour une
plus grande audience. Merci
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