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Cas 1

a) Quelle est la forme sociale souhaitable pour la société projetée compte tenu de la situation et
des objectifs ?
la SAS semble être la forme sociale la plus appropriée pour plusieurs raisons , en plus il est indiqué
dans l’énoncé

Les avantages et les inconvénients de la SAS : SAS : Les avantages et inconvenients de la SAS
(lecoindesentrepreneurs.fr)
-Flexibilité Statutaire : La SAS offre une grande liberté dans l'organisation de la société, permettant
aux associés de définir librement dans les statuts les règles concernant leur organisation, la gestion de
l'entreprise, et les modalités de prise de décisions.
-Protection du Patrimoine Personnel : Les associés d'une SAS ne sont responsables des dettes sociales
qu'à hauteur de leurs apports, ce qui limite les risques pour leur patrimoine personnel.
-Ouverture du Capital : La structure de la SAS facilite l'entrée de nouveaux investisseurs et
l'augmentation de capital, ce qui est en ligne avec les objectifs de croissance du projet.
-Adaptation aux Besoins du Projet : La possibilité d'apports en nature (comme le terrain d’Antraigues
et le manoir pour le siège social) et en industrie (le savoir-faire de Mme Solis) est prévue, avec une
évaluation de ces apports par un commissaire aux apports pour ceux en nature.
Article 227-1 du document 3 :

b) Serait-ce une bonne idée d’adopter le statut de « société à mission ?

Définition de la société à mission :


Eléments de cours : Une autre option est la création de "sociétés à mission", qui permettent à une
entreprise de s'engager formellement vers des objectifs sociaux et environnementaux spécifiques, en
plus de leur activité commerciale. Ces sociétés doivent créer un comité de mission et fournir un
rapport sur la réalisation de leur mission, qui peut être vérifiée par des organismes tiers indépendants.
Si une société à mission ne respecte pas ses engagements, elle peut faire l'objet de sanctions
judiciaires.
En résumé, la loi PACTE a introduit des changements significatifs dans le droit des sociétés français
en reconnaissant l'importance des considérations sociales et environnementales dans la gestion des
entreprises. Elle offre des options pour que les sociétés puissent formaliser ces considérations dans
leurs statuts et fonctionner en tant que sociétés à mission avec des objectifs dédiés.
Société à mission : fonctionnement et avantages (demarchesadministratives.fr)

Analyse :
L'adoption du statut de « société à mission » pour le projet « Green Lodge » pourrait être une idée
envisageable , surtout si les fondateurs souhaitent ancrer dans la durée les valeurs écologiques et
sociales de leur entreprise. Ce statut, introduit par la loi PACTE (Plan d'Action pour la Croissance et la
Transformation des Entreprises) en France, offre plusieurs avantages qui semblent en résonance avec
les objectifs du projet.

Avantages de la Société à Mission pour « Green Lodge »


1. Alignement avec les Valeurs Écologiques et Sociales : Le statut de société à mission permet de
formaliser les engagements sociaux et environnementaux de l'entreprise dans ses statuts. Pour « Green
Lodge », cela pourrait inclure la préservation de l'environnement, la promotion du tourisme durable, et
l'impact social positif sur les communautés locales.
2. Différenciation sur le Marché : En devenant une société à mission, « Green Lodge » pourrait se
différencier nettement des concurrents en affirmant son engagement en faveur du développement
durable. Cela peut être un atout majeur pour attirer des clients soucieux de l'environnement et des
investisseurs intéressés par l'économie sociale et solidaire.
3. Attraction des Talents et Engagement des Équipes : Les entreprises à mission attirent souvent des
talents motivés par les valeurs et la quête de sens au travail. Cela pourrait faciliter le recrutement et
l'engagement des employés partageant les convictions écologiques du projet.
4. Crédibilité et Confiance des Partenaires : Le statut de société à mission nécessite un suivi régulier et
la vérification des engagements pris, offrant ainsi une garantie supplémentaire aux partenaires, clients,
et investisseurs quant à la sincérité et la pérennité des engagements de l'entreprise.
5. Facilitation de l'Accès au Financement : Certaines aides financières, subventions ou conditions de
financement avantageuses sont plus accessibles aux entreprises qui démontrent un impact social ou
environnemental positif. Le statut de société à mission peut ainsi faciliter l'accès à ces ressources.
Considérations
Il est important de noter que le statut de société à mission implique également des contraintes, comme
la nécessité de définir des objectifs de mission précis dans les statuts, la mise en place d'un comité de
mission, et la réalisation d'une évaluation externe régulière par un organisme tiers indépendant. Ces
exigences peuvent représenter un investissement en temps et en ressources.

c) Les apports envisagés peuvent-ils être réalisés et sous quelles conditions ?

Apport du Savoir-Faire par Valentine Solis


Valentine Solis propose de mettre son savoir-faire au service de la société, ce qui constitue un apport
en industrie. l'apport en industrie ne peut pas être intégré au capital social. Il peut toutefois donner lieu
à l'attribution de droits de vote spécifiques ou à une rémunération particulière, selon les statuts de la
société. Les conditions de cet apport, notamment en termes de rémunération et de droits, doivent être
clairement définies et acceptées par tous les associés lors de la rédaction des statuts ou d'un pacte
d'associés.
Mise à Disposition du Manoir familiale et le terrain annexe sans perdre son droit de propriété
par Stella Canzi
Plutôt qu'un apport en nature, il s'agirait ici d'un prêt à usage ou d'un bail commercial. Ce dernier
permettrait à la société d'utiliser le manoir comme siège social sans transférer la propriété = apport en
jouissance
Un contrat détaillant les conditions d'utilisation, la durée, les obligations des parties, et éventuellement
un loyer (pour un bail commercial), doit être rédigé et signé.
Apport du Terrain par Hugo Bardet , il souhaite apporter un terrain en Ardèche à la société= apport
en propriété => Le prêteur est garant auprès de la société et est responsable du terrain.

Bernard Lenglois s'engage à apporter une somme significative à la société, avec des conditions
spécifiques pour la protection de son investissement = apport en numéraire

d) Que pensez-vous du contrat proposé par M. Lenglois ?


La clause proposée par M. Bernard Lenglois, qui exige des autres associés un engagement à lui
racheter ses titres à une valeur majorée en cas de sortie, soulève la question de savoir si elle pourrait
être considérée comme une clause léonine
La clause léonine : une clause léonine est une disposition statutaire qui attribue à un ou plusieurs
associés la totalité des bénéfices ou les exonère de la totalité des pertes, ce qui est interdit car elle
rompt l'équilibre des contributions et des bénéfices entre les associés.
La clause assure à M. Lenglois un rendement minimal sur son investissement, grâce à la majoration de
2 % par an sur le montant initial investi. Ce n'est pas en soi une exonération de pertes ou une
attribution de la totalité des bénéfices, mais plutôt une garantie de récupération de son apport avec un
intérêt minimal.
L'obligation pour les autres associés de racheter les parts de M. Lenglois à sa demande, selon des
conditions prédéfinies, met en place une forme de sécurité pour l'investisseur sans nécessairement
exclure ces associés des bénéfices ou les exonérer des pertes de la société.
La clause ne semble pas léonine au sens strict du terme, car elle n'exonère pas un associé de toutes les
pertes ni ne lui attribue tous les bénéfices. Toutefois, elle introduit une garantie spécifique pour
l'investisseur qui pourrait déséquilibrer les obligations entre les associés, en fonction de l'impact
financier de cette garantie sur la société et sur les autres associés.

Il est crucial que cette clause ne crée pas une situation où les autres associés seraient de facto
responsables de garantir un bénéfice à M. Lenglois sans une contrepartie équivalente, ce qui pourrait
s'approcher de l'esprit d'une clause léonine par son effet déséquilibrant.
Article L. 223-19 du Code de commerce (applicable aux SARL mais dont les principes peuvent être
étendus par analogie à d'autres formes de sociétés) précise que « Toute convention par laquelle un
associé est exclu des bénéfices ou serait exempté de contribuer aux pertes est nulle. » Ce principe vise
à garantir l'équité entre les associés en interdisant les clauses qui attribueraient la totalité des bénéfices
à certains associés tout en les exonérant de toute participation aux pertes, ou inversement.

La prohibition des clauses léonines (Art. 240-241) :Les clauses léonines, définies comme
permettant à un associé de s'approprier tous les bénéfices tout en étant exonéré des pertes, sont
prohibées. Si une telle clause est une condition de la création de la société, elle peut être
considérée comme non écrite et entraîner la nullité de la société elle-même.

CAS 2
Elément de cours
La reprise des actes accomplis pour le compte de la société en formation : Les articles 1843 du
Code civil et L.210-6 du Code de commerce permettent à une société régulièrement immatriculée de
reprendre les engagements souscrits en son nom avant l'immatriculation.

Absence de rôle du créancier : Lorsqu'une société en formation reprend les engagements pris en son
nom avant son immatriculation, le créancier (la partie à qui la société ou ses associés doivent quelque
chose) n'a pas le rôle ou le pouvoir de décider si cet engagement doit être repris par la société ou non.
C'est une décision qui appartient uniquement à la société.
La reprise des engagements par la société ne garantit pas toujours un bénéfice pour le créancier. Il y a
des cas où la responsabilité des associés, qui ont agi pour la société en formation, est remplacée par
celle de la société une fois qu'elle est formée. Cela peut être problématique si la société devient
insolvable, c'est-à-dire incapable de payer ses dettes.
Lorsque la société reprend un engagement, la responsabilité entre la personne qui a agi pour la société
en formation et la société elle-même est alternative. Cela signifie que le créancier peut demander à l'un
ou à l'autre de remplir l'engagement, mais pas aux deux en même temps.
Si un créancier veut conserver une certaine sécurité, il peut demander à l'associé, qui a pris
l'engagement pour la société en formation, de devenir caution, c'est-à-dire de garantir le paiement de la
dette. Si l'associé accepte, et que la société reprend plus tard cet engagement, l'associé ne sera
responsable que comme caution, et non comme débiteur principal.
Si la société refuse ou omet de reprendre explicitement un engagement, le créancier ne peut pas forcer
la société à le faire. Dans un tel cas, si un engagement n'est pas repris, le créancier ne peut pas intenter
d'action contre l'associé qui a passé l'acte au nom de la société en formation.

a) Qui est tenu de payer la dette à l’égard de Safari ?


Question : Est-ce qu’il y aura reprise des actes passées avant l’immatriculation et est ce que les
actes passés par M.Bardet ont été conclu dans l’intérêt de la société ?

les actes passés par M. Bardet avant l'immatriculation de la société Green Lodge sont repris par la
société une fois immatriculée comme stipulé dans l’article 32, cependant , bien que la société ait prévu
une clause de reprise automatique des engagements dans ses statuts, pour que cette reprise soit
effective, il faut que l'acte ait été conclu dans l'intérêt de la société en formation c’est ce qui semble le
cas Ici
Cependant , si le mandat donné à M. Bardet est jugé trop général et donc non valable pour engager la
société, M. Bardet et potentiellement les autres associés qui l'ont mandaté pourraient être tenus
solidairement responsables de la dette envers Safari.
En l’espèce M. Bardet est attaqué pour le paiement de la dette, il devra prouver que l'acte a été conclu
dans l'intérêt de la société et que la société a effectivement repris cet engagement après son
immatriculation. Si la société refuse de prendre en charge la dette, M. Bardet peut se retourner contre
la société pour demander un remboursement, en vertu de la clause de reprise automatique prévue dans
les statuts, à condition que cette clause soit considérée comme valable par un tribunal.
Il est également possible que M. Bardet puisse invoquer la responsabilité solidaire des autres associés
mentionnés dans le mandat. Cela signifierait que tous les associés, et pas seulement M. Bardet,
pourraient être responsables du paiement de la dette, en fonction des termes précis du mandat et des
règles de droit applicables.
b) Que pensez-vous du motif allégué par Via-p pour mettre un terme aux négociations ?
L'article 1833 du Code civil stipule que toute société doit être constituée dans l'intérêt commun des
associés et doit être gérée dans son intérêt social, tout en prenant en considération les enjeux sociaux et
environnementaux de son activité. Cela implique que les sociétés doivent opérer de manière à ne pas
seulement viser le profit, mais aussi à tenir compte de l'impact de leurs opérations sur la société et
l'environnement.
En ce qui concerne Via-p, si elle s'est engagée à commercialiser des produits ou services qui se
revendiquent d'un concept « écolodge », elle a un intérêt, voire une obligation, à s'assurer que ses
partenaires commerciaux respectent certaines normes sociales et environnementales. La découverte
que les tentes proposées par Green Lodge sont fabriquées par un sous-traitant qui ne respecte pas des
conditions sociales et écologiques adéquates constitue un non-alignement avec les valeurs et la
mission que Via-p cherche à promouvoir.
L'article L. 210-10 du Code de commerce introduit la notion de société à mission, qui inclut des
objectifs sociaux et environnementaux dans les statuts de l'entreprise. Bien que Green Lodge ne soit
pas spécifiquement décrite comme une société à mission, le refus de Via-p de poursuivre les
négociations semble être en accord avec l'esprit de cet article, qui souligne l'importance pour les
entreprises d'adhérer à des pratiques responsables.
En revanche, si Green Lodge n'était pas au courant des pratiques de son fournisseur, cela soulève des
questions sur la diligence raisonnable et la responsabilité des entreprises de connaître leur chaîne
d'approvisionnement.

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