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INTRODUCTION

A la recherche du bonheur, Ayn rand, philosophe et romancière américaine, met sur


pied un modèle basé sur l’objectivisme. Elle met ainsi en lumière l’égoïsme rationnel où
« chaque individu a le droit moral de poursuivre ses propres intérêts, de rechercher son
bonheur et de réaliser ses propres valeurs. »1 l’egologisme est donc consommé. Cependant,
se sentir reconnu dans son environnement social consolide le sentiment que la vie vaut la
peine d’être vécue, et nourrit le sentiment d’appartenance, voire de considération. Mais, les
expériences vécues de déni de reconnaissance et considération dans une société égoïste sont
des agents pathogènes susceptibles d’altérer le moi profond dans ses diverses dimensions.
Ceci dit, l’égoïsme éthique a-t-il en toile de fond une identité morale blessée ? Et s’il en est
ainsi, nos nombreux enfermements ne seraient-ils pas que des fruits de manques de
reconnaissance et de considération sociale ? Alors, une éthique de la reconnaissance et la
considération voire de la responsabilité ne serait-elle finalement pas une thérapie ? Ainsi le
problème est la valeur de l’égoïsme éthique dans la société. L’enjeu sera de présenter les
perspectives pour dépasser l’égoïsme éthique. Au-delà d’analyser, La vertu d’égoïsme,
l’égoïsme éthique sous le prisme d’une recherche de son bonheur, la présente recherche
propose une thérapie plausible qui entrelace éthique de la reconnaissance, de la considération
et de la responsabilité. Pour ce faire cette investigation suivra un plan dialectique. En
première instance, les théories d’Ayn Rand sur la vertu de l’égoïsme, ensuite ces
répercussions dans la vie et enfin une éthique pour une résolution plus appropriée des
problèmes à proprement parler.

RESUME DE L’ETHIQUE DES URGENCES

L’éthique des urgences est le second chapitre dans son ouvrage La vertu d’égoïsme.
Rand présente que « le but moral de la vie d’un homme est l’accomplissement de son propre
bonheur. »2 Cela ne signifiant pas qu’il soit indifférent à autrui, que la vie humaine n’ait
aucune valeur pour lui et qu’il n’a aucune raison d’aider les autres en cas d’urgence. Mais cela
signifie qu’il ne subordonne pas sa vie au bien-être d’autrui, qu’il ne se sacrifie pas à leurs
besoins, que le soulagement de leurs souffrances n’est pas sa préoccupation première, que tout
aide qu’il accorde est une exception et non la règle, un acte de générosité, non un devoir
moral.

1
Rand A., La vertu d’égoïsme, Les Belles Lettres, Paris, 2008, p. 32.
2
Ibid., p. 94.
1
I- PRESENTATION DES THEORIES DE AYN RAND
1- Les principes de l’objectivisme
L’essentiel de l’éthique objectiviste est résumé par Ayn Rand en une phrase : « Pour
vivre, un homme doit tenir trois choses pour valeurs suprêmes et souveraines de la vie : la
Raison, le Sens et l’Estime de soi. »3 La raison est considérée comme l’outil essentiel pour
comprendre le monde et agir en conséquence. Le sens quant à lui se réfère à la recherche d’un
but ou d’une signification dans la vie. Car chaque individu à la capacité et la responsabilité de
trouver son propre sens de la vie, en poursuivant ses propres objectifs et en réalisant son plein
potentiel.4 En ce qui concerne l’estime de soi, elle découle de la poursuite rationnelle de ses
objectifs de ses propres valeurs et de la realisations de ses objectifs personnels, plutôt que de
dépendre de l’approbation des autres.
La position objectiviste en matière d’éthique se base sur la responsabilité de chacun à
atteindre son propre intérêt rationnel.
« L’homme est qualifié d’être rationnel, mais la rationalité est un choix -
et l’alternative que lui offre sa nature, c’est : être rationnel, ou animal suicidaire.
L’homme doit être homme - par choix ; il doit avoir sa vie comme valeur - par
choix ; il doit apprendre à en être responsable - par choix ; il doit découvrir les
valeurs qui sont nécessaires à cela et pratiquer ces vertus - par choix. »5
Un code de valeurs accepté par choix est un code moral. Ainsi, l’intérêt propre
rationnel est distingué de ce que Rand appelle égoïsme sans égo un état d’égoïsme vivant
uniquement l’instant présent au service d’un soi sans estime. Par exemple pour elle les voleurs
ne sont pas motivés par une volonté de vivre (contrairement à l’artisan honnête), mais par le
désir de survivre à un niveau sous-humain. Au lieu d’utiliser ce qui promeut le concept de la
vie humaine comme valeur morale, ils utilisent ce qui a de la valeur pour moi ; laissant la
porte ouverte à n’importe quelle définition de ce qui est moral ou immoral. De même on peut
remplacer le pour moi par pour nous, pour lui ou pour Dieu, et laisser la même porte ouverte,
tuant toute éthique: l’intérêt de soi rationnel et l’hédonisme égoïste sont vus de façon
fondamentalement différentes.

3
Ibid., p. 33.
4
Ibid., p. 32.
5
Id.
2
Au centre de l’éthique objectiviste se trouve le concept de valeur. Elle définit la valeur
comme « ce que quelqu’un gagne ou garde. »6 Au niveau le plus fondamental, la poursuite de
la valeur est issue de la nécessité ; en particulier, la nécessité de déterminer ce qu’un individu
devrait chercher pour conserver sa vie s’il choisit de vivre. Toutefois, elle ne prétend pas que
les valeurs soient intrinsèques qu’il y ait des valeurs qu’un individu doit poursuivre
indépendamment de sa volonté. Elle ne dit pas non plus qu’elles sont subjectives qu’il y ait
des valeurs devant être poursuivies parce que quelqu’un dit qu’elles doivent l’être. Au lieu de
cela, elle affirme que les valeurs sont objectives, que ces valeurs doivent être poursuivies si
c’est le choix de l’individu. Par exemple, se nourrir est une valeur objective, il serait
objectivement vrai que la nourriture est indispensable à la survie.
Un corollaire à ce principe d’intérêt propre moral est le rejet de la doctrine de l’éthique
altruiste, qu’elle définit à la manière d’Auguste Comte, qui est l’obligation morale d’exister
pour les autres. D’après George H. Smith :
« Pour Comte, l’altruisme n’est pas simplement la bénévolence ou la
charité, mais plutôt l’obligation morale et politique de l’individu de sacrifier ses
propres intérêts au nom d’un mieux social. Ayn Rand n’était pas opposée au fait
d’aider ceux qui sont dans le besoin, tant que ces actions sont volontaires. La
doctrine de l’altruisme, pour Rand, est mauvaise en partie parce qu’elle sert à
justifier la coercition - c’est-à-dire l’engagement de la force physique - dans les
relations sociales, afin de bénéficier à certains au détriment des autres. »7
Pour Rand tout impératif moral est hypothétique, il n’y a pas d’« impératif
catégorique»8 comme dans le Kantisme, auquel un individu devrait obéir en dépit des faits de
la réalité. Rand dit que la moralité « est un code de valeurs accepté par choix. »9 Ainsi
l’homme n’a besoin de morale qu’en tant qu’élément nécessaire à sa survie. L’objectivisme
n’indique pas pour autant que la morale choisie doive nécessairement attribuer de la valeur à
la vie.
2- L’égoïsme rationnel comme vertu morale
L’égoïsme éthique est une théorie morale qui soutient que la poursuite de son propre
intérêt rationnel est la norme morale la plus élevée. Cette théorie soutient que chaque individu
est responsable de son propre bonheur et doit chercher à atteindre ses propres objectifs dans la
vie. L’égoïsme éthique diffère de l’égoïsme conventionnel en ce qu’il ne justifie pas

6
Rand A., La Vertu d’égoïsme, p. 38.
7
Smith G., Ayn Rand : The Russian Radical, Paperback, London, 1995, p. 86.
8
Kant E., Fondements de la métaphysique des mœurs, Bordas, Paris, 1988, p. 52.
9
Rand A., La Vertu d’égoïsme, p. 38.
3
l’exploitation des autres pour atteindre ses objectifs. « L’éthique égoïste dit : ne vis pas pour
les autres, mais ne demande pas aux autres de vivre pour toi. »10 L’égoïsme comme code
d’éthique rationnel, l’abandon de l’altruisme, la nature d’un « bon » gouvernement et l’éloge
de la raison.
L’égoïsme rationnel comme vertu morale est une perspective qui soutient que la
poursuite de son propre intérêt rationnel peut être considérée comme une vertu morale. Selon
cette vision, l’égoïsme rationnel implique de prendre soin de soi-même de manière éclairée et
de s’efforcer de maximiser son propre bien-être à long terme.
« L’éthique de l’altruisme dit que l’homme doit vivre pour les autres, mais cela
signifie que les autres doivent vivre pour lui. »11 La poursuite des intérêts personnels et la
réalisation du bonheur sont des concepts souvent associés à l’égoïsme rationnel. La poursuite
de son propre bonheur est un droit fondamental de chaque individu. En réalisant notre propre
bonheur, nous contribuons également au bien-être collectif.
Une des idées les plus importantes de cette philosophie est l’absence de devoir de
sacrifice. Cela s’oppose à la philosophie altruiste qui dirait : « si une action nécessite une
perte de bonheur pour vous mais procure un bonheur plus élevé à quelqu’un d’autre en
échange, vous devez effectuer cette action. »12 Autrement dit, il faut se sacrifier pour le bien
commun. Ayn Rand conteste précisément cette morale et affirme au contraire que vous avez
parfaitement le droit moral d’agir dans le sens de votre propre bonheur, même si le sacrifier
pourrait procurer un bonheur plus grand aux autres.
« La poursuite de nos intérêts personnels et la recherche du bonheur sont des moteurs
essentiels du progrès humain. C’est par la réalisation de nos aspirations individuelles que
nous construisons une société prospère. »13 La poursuite des intérêts personnels et la
réalisation du bonheur individuel sont considérées comme des aspects importants de la vie
humaine. Elles mettent en avant l’idée que lorsque les individus cherchent à atteindre leur
propre bonheur, cela peut également avoir des effets positifs sur la société dans son ensemble,
en favorisant le progrès, la productivité et la créativité.
II- VUE D’ENSEMBLE DE L’EGOÏSME ETHIQUE SUR LE MONDE ET
LES RELATIONS HUMAINES
1- Conséquences positives

10
Ibid., p. 39.
11
Ibid., p. 40.
12
Mill J. S., L’utilitarisme, PUF, Paris, 1998, p. 165.
13
Rand A., La Vertu d’égoïsme, p. 66.
4
Bien sûr, il est possible de percevoir les conséquences positives de l’égoïsme éthique
dans certains contextes. Cependant, il est important de souligner que l’égoïsme éthique est
souvent considéré comme une approche éthique controversée, car elle met l’accent sur la
poursuite des intérêts individuels au détriment des autres. Mais pour Rand, l’égoïsme éthique
peut être bénéfique dans quelques situations, car elle encourage l’autonomie individuelle et la
recherche de son propre bien-être. Dalaï-Lama, affirme « La réalisation du bonheur
personnel est la plus haute aspiration de l’être humain. En poursuivant nos propres intérêts,
nous trouvons le sens et la satisfaction dans nos vies. »14 Cela peut conduire à une plus grande
motivation personnelle, à l’innovation, à la prise de risques et à la réalisation personnelle.
Cependant, il est important de noter que ces conséquences positives sont souvent limitées à
l’individu lui-même, sans prendre suffisamment en compte le bien-être collectif et les
conséquences à long terme.
Il est également important de noter que la plupart des approches éthiques
traditionnelles, telles que l’éthique utilitariste ou l’éthique du devoir, mettent l’accent sur
l’importance de considérer les intérêts des autres et de chercher le bien commun. Ces
approches soulignent que l’éthique ne devrait pas être seulement centrée sur l’individu, mais
également prendre en compte les conséquences de nos actions sur les autres membres de la
société.
2- Conséquences négatives

L’égoïsme éthique peut avoir des répercussions négatives dans la société. Lorsque les
individus sont motivés uniquement par leurs propres intérêts et négligent les besoins et les
droits des autres, cela peut conduire à une dégradation des relations sociales et à un manque
de coopération. « L’égoïsme éthique est une contradiction dans les termes. L’éthique
implique de prendre en compte les conséquences de nos actions sur les autres et de respecter
leurs droits et leurs besoins. »15

Avec John Stuart Mill, « l’égoïsme éthique est un danger pour la société. Lorsque
chacun ne cherche que son propre intérêt, l’harmonie et la coopération deviennent
impossibles, et la société se fragmente. »16 Ici nous observons clairement que l’altruisme est à
l’épreuve ; la philosophie objectiviste pourrait paraître immorale et contre-intuitive, mais
examinons quelques exemples concrets. Suivant l’exemple donné par Ayn Rand, « imaginons
un homme, dont la femme serait atteinte d’une grave maladie, et qui dépenserait toute sa
fortune pour la sauver. Si on lui demandait pourquoi il fait cela, il dirait « je ne pourrais pas
14
Dalaï-Lama, Les voies spirituelles du bonheur, Seuil, Paris, 2004, p. 89.
15
Réhaul S., La raison à l’épreuve de la souffrance : L’éthique rationnelle de Peter Singer , Revue, 2016.
16
Mill J. S., L’utilitarisme, p. 190.
5
vivre sans elle. » Cet homme est en fait égoïste, car il ne veut pas vivre sans sa femme et agit
donc pour son propre bonheur. Alors, s’il agissait pour le plus grand bonheur pour tous, que
devrait-il faire? A notre avis il y a certainement plusieurs personnes mourant de faim que cet
homme pourrait sauver, s’il laissait mourir sa femme, et à la place donnait son argent pour
apporter du riz à des affamés. Voilà la vraie action altruiste où il sacrifie son intérêt (vivre
avec sa femme) pour le plus grand bien (plus de vies sauvées). Que feriez-vous à sa place ?
Quel comportement vous parait le plus vertueux ? »17 C’est pourquoi avec Richard Layard
nous pouvons dire : « L’égoïsme éthique peut sembler bénéfique à court terme pour
l’individu, mais il peut entraîner des conséquences néfastes à long terme pour la société dans
son ensemble. »18
De plus, Jean-Jacques Rousseau affirme « L’égoïsme éthique peut engendrer une
fragmentation sociale, où les individus ne se soucient que de leurs propres intérêts, ce qui
peut conduire à la détérioration des relations humaines et à un manque de solidarité. »19 ceci
montre l’égoïsme éthique peut conduire à des comportements égocentriques et à un manque
d’empathie envers les autres. Cela pourra entrainer une détérioration des relations avec les
amis, la famille, les collègues et la société en général.
En outre l’on pourrait entrevoir une injustice sociale car lorsque les individus ne
considèrent que leurs propres intérêts, ils peuvent négliger les besoins des plus vulnérables de
la société, ce qui peut perpétuer les inégalités existantes. Amartya Sen de dire « L’égoïsme
éthique peut conduire à un cercle vicieux de compétition et de désunion, où chacun cherche à
maximiser ses propres gains au détriment des autres, ce qui limite les possibilités de progrès
et de développement pour tous. »20 Cependant, l’éthique des urgences a été critiquée pour son
manque de considération pour les autres. Certains soutiennent que cette théorie peut justifier
des comportements égoïstes et immoraux, comme l’abandon de personnes en danger.
III- PERSPECTIVES POUR DEPASSER L’ETHIQUE EGOISTE
1- Honneth et l’importance de la reconnaissance
Le francfortois reprend l’évolution de la philosophie sociale depuis Rousseau à
Habermas en passant par Marx. Spécialement inspiré de Hegel, l’horizon de valeurs de la
théorie critique est celui de la liberté coopérative ; une société où les hommes sont le produit
de leur organisation sociale, pour autant qu’elle soit produite rationnellement en coopérant.

17
Rand A., La Vertu d’égoïsme, p. 68.
18
Layard R., Happiness: Lessons from a New Science, Penguin Books, London, 2005, p. 265.
19
Rousseau J.-J., Du contrat social, Flammarion, Paris, 2001, p.169.
20
Sen A., L’idée de justice, Flammarion, Paris, 2010, p. 89.
6
L’amour est la condition de la confiance en soi ; le droit, celle du respect de soi, et la
solidarité, celle de l’estime de soi.21
Dans la relation de l’amour, les sujets se reconnaissent comme êtres animés de besoins
affectifs. Aimants, ils se reconnaissent comme êtres de besoins dont la survie dépend des
soins qui leur sont dispensés et de toutes sortes de biens extérieurs. 22 Quant au droit, c’est une
forme de reconnaissance, une relation cognitive et non plus affective, qui constitue la manière
dont la reconnaissance s’effectue. Cette relation a un objet : la personne libre. Le nom de la
troisième forme d’interaction sociale varie. Cette forme mène à une reconnaissance
qualitative entre les membres d’une société. Dans le Système de la vie éthique, un chapitre
sur la vie éthique absolue prend la place des développements consacrés par Hegel au crime.
Dans ce livre, la communauté des sujets est fondée sur une relation spécifique dite
« d’intuition réciproque. »23 Cette relation est introduite à propos du peuple, « forme dans
laquelle apparaît l’idée de la vie éthique »24 car, dans le peuple, « l’individu s’intuitionne
dans chacun comme soi-même. »25 L’intuition désigne une forme de relation intersubjective
supérieure à la relation cognitive. Grâce à elle, la reconnaissance s’étend jusqu’au domaine
affectif.
2- L’éthique de la considération
Au sujet de la société, l’éthique de la considération pelluchonienne se pose les
questions suivantes : « il faut se demander ce qui peut conduire les individus à consentir aux
efforts nécessaires pour contribuer au bien commun. Le problème étant de savoir quelle
morale peut donner à l’être humain le sens de l’obligation tout en lui permettant de se
réaliser. Comment faire en sorte qu’il intègre l’intérêt général à son intérêt personnel, au
lieu d’être constamment déchiré entre le bonheur et le devoir ? Quelles dispositions morales
requises de citoyens afin qu’ils aient du plaisir à faire du bien, qu’ils soient sobres, que la
coopération remplace la défiance et qu’ils œuvrent ensemble à la transmission d’un monde
habitable ? »26 On comprend le souci de cette éthique, celle de maintenir un juste équilibre
dans les rapports que les hommes ont en société. La visée est aussi celle d’inculquer à
l’homme la notion de responsabilité et non celle de devoir. C’est aussi une interrogation
profonde sur la vie bonne et l’articulation entre la morale et la politique.27

21
Harry F., Les Raisons de l’amour, Circé, Belval, 2006, p. 13.
22
Honneth A., La lutte pour la reconnaissance, Cerf, Paris, 2000, p. 68.
23
Ibid, p. 161.
24
Id.
25
Id.
26
Corine P., Éthique de la considération, Seuil, Paris, 2018, p. 5.
27
Id.
7
CONCLUSION
En somme de la démarche tripartite adoptée pour ce travail, il ressort que le souci de
l’américaine est de mettre à jour sa morale libérale qui se place dans le cadre plus large de sa
philosophie l’objectivisme, dont les principes sont expliqués : vous pouvez agir pour votre
propre bonheur et n’avez pas le devoir de le sacrifier pour celui des autres. Inversement, vous
ne pouvez pas exiger de sacrifices des autres pour votre propre bonheur ; les droits de
l’homme sont la vie, la liberté, la propriété et la recherche du bonheur ; la propriété inclut
toutes les créations de l’homme, matérielles et intellectuelles ; Prendre l’initiative d’utiliser la
violence est illégitime et le seul rôle légitime du gouvernement est de protéger les droits
fondamentaux. Si on voulait résumer sa philosophie morale en une phrase familière, on
pourrait dire « Vous pouvez être égoïste du moment que vous n’utilisez pas la violence envers
les autres. »28 L’égoïsme éthique est donc une théorie controversée qui suscite des débats sur
la nature de la morale et de l’éthique. Les partisans de cette théorie soutiennent qu’elle permet
aux individus de poursuivre leur propre bonheur, tandis que les critiques soutiennent qu’elle
peut justifier des comportements égoïstes et immoraux. Il est important de considérer les
arguments des deux côtés avant de prendre une décision sur cette question complexe.
Néanmoins, nous constatons que cette éthique égoïste vu sa forme libérale est au centre des
dérives que nous voyons aujourd’hui.

BIBILIOGRAPHIE
Corine P., Éthique de la considération, Seuil, Paris, 2018.
Dalaï-Lama, Les voies spirituelles du bonheur, Seuil, Paris, 2004.
Harry F., Les Raisons de l’amour, Circé, Belval, 2006.
Honneth A., La lutte pour la reconnaissance, Cerf, Paris, 2000.
Joshua C., La philosophie dans les affaires publiques, Payot, Paris, 2003.
Kant E., Fondements de la métaphysique des mœurs, Bordas, Paris, 1988.
Mill J. S., L’utilitarisme, PUF, Paris, 1998.
Layard R., Happiness: Lessons from a New Science, Penguin Books, London, 2005.
Rand A., La vertu d’égoïsme, Les Belles Lettres, Paris, 2008.
Rousseau J.-J., Du contrat social, Flammarion, Paris, 2001.
Sen A., L’idée de justice, Flammarion, Paris, 2010.

28
Rand A., La Vertu d’égoïsme, p. 11.
8
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION......................................................................................................................1
RESUME DE L’ETHIQUE DES URGENCES.........................................................................1
I- PRESENTATION DES THEORIES DE AYN RAND......................................................2
1- Les principes de l’objectivisme.......................................................................................2
2- L’égoïsme rationnel comme vertu morale.......................................................................3
II- VUE D’ENSEMBLE DE L’EGOÏSME ETHIQUE SUR LE MONDE ET LES
RELATIONS HUMAINES........................................................................................................4
1- Conséquences positives...................................................................................................4
2- Conséquences négatives...................................................................................................5
III- PERSPECTIVES POUR DEPASSER L’ETHIQUE EGOISTE.....................................6
1- Honneth et l’importance de la reconnaissance.................................................................6
2- L’éthique de la considération...........................................................................................7
CONCLUSION...........................................................................................................................7
BIBILIOGRAPHIE.....................................................................................................................8

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