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FICHE DE REVISION

INTRODUCTION
• L’histoire du mot « philosophie » : dé nie comme recherche de la sagesse
• S’appuie sur la distinction savoir/sagesse

• La question de Socrate et « la recherche de la vie bonne »


• Socrate prend position sur le problème le plus central de la vie humaine (puisque nous savons
que nous allons mourir, comment faut-il vivre? Qu’est-ce que bien vivre?) inaugurant ainsi la
ré exion morale ou éthique (les philosophies présocratiques avaient privilégié la connaissance de
la nature, la pensée qu’on appellera scienti que plus tard)

• On étudie la distinction :
• Vivre / survivre / bien vivre

• Pendant l’antiquité, à la n de la période classique (en gros le 4e siècle avant l’ère commune,
EC), surgit l’empire macédonien. C’est la n des cités-États (cf. La démocratie athénienne ou
l’oligarchie spartiate). La politique et la vie sociale changent radicalement : c’est une période de
crise où on a l’impression que la vie collective et ses problèmes échappent à toute action.
Plusieurs écoles de philosophie dites écoles de philosophie hellénistique s’occupent de proposer une
réponse à la question de la vie bonne :
• Les épicuriens
• Les stoïciens
• Les sceptiques
• Les cyniques
• Les cyrénaïques (les hédonistes)
• Les aristotéliciens
• Les platoniciens

I. PEUT-ON DEFINIR LE BONHEUR?


On travaille à partir du sujet tombé l’année dernière : « Le bonheur est-il affaire de raison? »

• Travail autour du texte d’Épicure, extrait de la Lettre à Ménécée


4 idées importantes ont été étudiées

• La distinction désirs naturels/désirs arti ciels


• Les désirs naturels sont simples à satisfaire, ils peuvent être nécessaires ou non-nécessaires
• Les désirs arti ciels sont le fruit des conventions sociales (statut social, consommation, aspirations liées à la
gloire…) ou d’idées déraisonnables (l’immortalité)

• L’importance du plaisir : la critique des positions hédonistes


• Les hédonistes prétendent que la vie heureuse provient de la satisfaction des tous nos désirs et dans
l’assouvissement de tous les plaisirs. Il faut vivre entièrement dans le présent en pro tant de toutes les
opportunités de jouir de la vie.
• Épicure dit que le plaisir est central à la vie humaine mais qu’il s’agit de fuir la douleur (on ne peut pas être
heureux dans la souffrance).
• Il critique la position des hédonistes qui proposent une vie absorbée par des préoccupation égoïstes, sans
lendemains et sans aspirations à la connaissance

• Il faut choisir la sobriété et utiliser la connaissance pour satisfaire nos désirs naturels
• Pour bien vivre, il faut utiliser la raison qui nous permet de connaître comment fonctionne notre corps et ce dont
il a besoin
• Il faut refuser les excès et se livrer aux plaisirs avec modération en privilégiant les satisfactions simples
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• Les êtres humains ont besoin de satisfaire à des choses simples et à vivre en compagnie d’être aimés (il considère
l’amitié comme une part importante de la vie humaine, cf. Les désirs naturels non-nécessaires)

• Le bonheur provient de la maîtrise de soi et du renoncement à l’excès (modération)


• La recherche du luxe n’est pas une bonne chose (cf la mentalité de la consommation), mais il n’est pas nécessaire
de tout refuser, ce qu’il faut c’est apprendre à modérer ses désirs (pour éviter le piège des désirs arti ciels)
• La maitrise de soi suppose un effort de contrôle s’appuyant sur la discipline (cf le mot ascèse)

Les philosophes sont divisés sur l’idée de bonheur :


• Certains disent qu’il s’agit d’un idéal de vie inatteignable et que donc pour bien vivre il faut
choisir la tranquillité de l’âme (qu’on appelle ataraxie).
• D’autres disent que le but de la vie humaine est le bonheur (eudaïmon) et qu’il faut tout faire
pour chercher le bonheur (eudémonisme).
• Pour d’autres encore, c’est un concept vide de sens car on ne peut jamais le dé nir
concrètement, il ne renvoie qu’à des expériences subjectives.

> Travail sur le texte de Kant


3 grandes idées :
• Le bonheur est un concept indéterminé
• Il n’est saisissable qu’à travers des expériences subjectives qui ne sont pas généralisables
• Si l’on examine chacune des idées à partir des quelles on construit l’idée de bonheur (où Kant
critique les anciens) on voit qu’il n’y a pas de consistance et que c’est un concept vide.

Une des idées présupposées par Kant est que, à trop mètre l’accent sur le bonheur en tant que
recherche purement individuelle on risque de perdre de vue que la vie humaine est digne d’être vécue
parce que les êtres humains sont des êtres moraux (libres). La recherche du bonheur ne peut pas être
uniquement une recherche égoïste, elle doit prendre en compte la vie morale, en partie le fait que
nous avons des devoirs moraux, des responsabilités.

Ré exion et débat en cours sur un autre sujet de dissertation : « être heureux, est-ce assez? »

II. MORALE ET BONHEUR


Travail sur deux textes stoïciens :
• Extrait du Manuel d’Épictète (des choses qui dépendent de nous…)
• Extrait des Tusculanes de Cicéron (la gure du « sage »)

4 idées fondamentales du texte d’Épictète :


• La distinction fondamentale : « il y a des choses qui dépendent de nous et des choses qui ne
dépendent pas de nous »
• Pour Epictète, la seule manière d’être heureux est de savoir que nous avons le pouvoir, grâce à la
raison, de contrôler les choses les plus importantes de notre vie et laisser les autres.
• L’idéal stoïcien est de vivre en accord avec la vertu en toutes circonstances (et en assumant les conséquences
de ce choix qui nous est donné). Débat en cours : c’est une morale radicale, très exigeante.
• Le texte de Kant fait légèrement référence à cette morale stoïcienne du devoir : notre premier devoir
c’est d’être dèles à notre conscience et faire ce que nous devons faire (responsabilité).

Dans la tradition philosophique on fait en général référence à une compréhension distincte de deux
termes de morale et d’éthique
• Dans la tradition morale : on met l’accent, surtout après Platon, sur nos devoirs, sur le fait
que nous devons par exemple obéir à la loi, aux règles. On parle de morale ou de tradition
déontologique.
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• Exemple 1 : en tant que professeur je dois me comporter d’une certaine manière avec les élèves, j’ai une
responsabilité (je dois répondre de mes actes, donc envisager ce que je fais en fonction des conséquences) mais aussi je
dois obéir au fonctionnement de l’institution et à ses règles (j’ai des devoirs). Dans les 2 cas il y une notion
d’obligation.
• Exemple 2 : pour éviter des problèmes très graves on demande aux médecins de respecter un code de
déontologie où sont non seulement signalées les choses qui ne doivent pas être faites (des interdits) mais aussi
des comportements à respecter (on appelle cela des injonction à faire quelque chose)

• Dans la tradition éthique : provenant essentiellement d’Aristote, on met l’accent sur le fait
que nous faisons tout le temps des choix, et que donc je dois savoir pourquoi je fais ce que je fais.
Cette dimension des choix laisse penser qu’il n’y a pas nécessairement une seule manière de se
comporter dans certaines situations. Et donc on prend en considération des situations qui ne
sont pas uniquement sous le coup d’une règle ou d’une obligation. Cette idée provient du fait
que les situations humaines sont à chaque fois différentes et parfois uniques, et que donc il n’y a
pas de règles de conduite pour toutes les situations.

> nos verrons ces choses en détail pendant les cours portant sur la morale et les problèmes moraux

Pour bien vivre, il ne faut donc pas uniquement privilégier la recherche de notre satisfaction
individuelle, mais aussi nous comporter de manière digne et morale avec les autres. L’enjeu de la vie
morale montre qu’il n’est pas toujours facile de faire face à la tragédie de la vie humaine, et que
nous devons parfois préférer de faire notre devoir plutôt qu’à chercher à satisfaire nos désirs.

On voit bien que la question du bonheur pose le problème du con it entre la sphère de la vie
individuelle et la vie collective.

Débat en cours : que se passerait-il si nous choisissions tous de vivre selon l’idéal de vie hédoniste
(exercice d’imagination). Réponses :
• Cela imposerait un mode de vie égoïste radical (ne pas prendre en compte les autres, jamais et toujours privilégier
la satisfaction de ses propres désirs)
• L’exemple des idées du Marquis de Sade.
• Multiplication des con its entre personnes et destruction des liens sociaux, ou d’une morale commune
• Ré exion et discussion en classe sur la question des modes de vie et de la société de consommation
• quel est l’idéal de vie qui se dégage de nos choix de société?
• Qu’est-ce qui est important, apparemment, dans la société où nous vivons? Quel rôle joue l’argent dans ce
dispositif ?

Ce débat nous a amené à parler d’autres concepts, qui viennent des sciences sociales (l’anthropologie et
la sociologie, mais aussi l’Histoire)
• La distinction sociétés individualistes/ sociétés holistes
• L’individualisme n’est pas nécessairement égoïste, mais il s’agit d’une conception de la société
où on place la personne au centre (ce qui a des conséquences politiques). La conception
individualiste pose que les choix individuels doivent être acceptés tant qu’ils ne nuisent pas ou
n’empiètement pas sur l’intérêt général.
• La conception holiste insiste sur le primat du collectif, les individus se soumettent aux règles et
aux codes du groupe, toujours en toute circonstance.
• Exemple 1 : l’exemple du mariage dans nos sociétés et dans les sociétés traditionnelles.
• Exemple 2 : dans beaucoup de sociétés y compris la notre, les métiers se pratiquaient en famille et
s’héritaient, et les familles imposaient leurs choix professionnels à leurs enfants (c’est souvent aussi le cas dans
certaines familles dans nos sociétés aujourd’hui). Dans les sociétés individualistes, on accepte qu’il s’agit là
d’un choix individuel sur lequel on ne devrait pas s’inmiscer.

• Nous avons aussi parlé brièvement de la distinction idéal de vie/modèles de vie (elle aussi
issue des sciences sociales). Il s’agit là d’une discussion plus globale qui touche à la morale mais
qui a avoir avec la notion de valeurs.
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• L’idéal de vie fait référence aux valeurs d’une société, par exemple dans l’Iliade on a l’image
des valeurs d’une société guerrière aristocratique où apparaît le choix d’Achille :
• Achille se dé nit comme un « héros » (mode de vie héroïque ou guerrier)
• Il préfère la gloire dans la mémoire des hommes et la mort pendant sa jeunesse à une vie tranquille
entouré de sa famille
• Il méprise la vie confortable et préfère la violence et le combat qui lui apportent la considération des
autres (un statut moral « supérieur »)
• Il défend la « belle mort » (kalos thanatos)
• C’est aussi un idéal viril (autrement dit un idéal que les femmes ne peuvent pas vivre, dans cette société).
• L’idéal de vie chrétien est redé ni autour de la croyance en la vie après la mort (qu’on trouve
aussi dans l’islam). Ici la vertu est redé nie non seulement par rapport à la morale mais aussi
et surtout à partir des obligations religieuses qui conforment un mode de vie particulier).
• Le croyant croit aux vérités révélées (et ne doute pas) : c’est la valeur donnée à la foi.
• Il se soumet à l’organisation sociale prônée par la religion
• Dans tous les con its ou situations, il a en tête les valeurs promues par sa religion y compris dans la
guerre.
• Le cas des chevaliers est intéressant : le premier christianisme est paci ste mais pendant le
développement de la société féodale, la violence joue un très grand rôle dans la vie sociale. On trouve
alors une manière d’intégrer dans le christianisme des valeurs guerrières qui n’y étaient pas au départ.
En particulier on introduit une distinction sur les formes de violence et les motivations. Ainsi on aboutit
à l’idée de croisade (guerre contre les in dèles). On trouve le même phénomène dans l’islam (la « guerre
sainte »), à part que le prophète de l’islam n’est pas, contrairement au Christ, un paci ste.

III. BONHEUR ET POLITIQUE


Cette partie peut être mise en parallèle avec un autre sujet de dissertation : « Que peut-on
demander à l’Etat? » (et aussi, en particulier, la question de savoir si l’on peut demander notre bonheur à
l’Etat)

Un peu d’Histoire : les révolutions politiques et sociales et la question du bien être


matériel
• La naissance du monde moderne et contemporain change complètement les conceptions et la
société anciennes (cf la société d’ordres, comparable à la société de castes).
• Les Révolutions changent radicalement la politique et l’État mais aussi les sociétés. On prend en
compte désormais les individus et la sphère individuelle. (Cf le préambule de la Constitution des
EEUU : qui af rme que l’un des buts d’une société libre et juste est the pursuit of happiness, la
poursuite du bonheur).
• La modernité postule qu’on peut changer la vie sociale, surtout en s’appuyant sur les sciences et
les techniques. Cela provient de l’idée qu’on a les moyens (les capacités) de vivre et de s’organiser
autrement. Nous ne sommes pas condamnés à vivre des tragédies. Une nouvelle forme de conscience
émerge, centrée sur la vie ici telle qu’on la vit et non, comme le prônait la religion, en particulier
la religion chrétienne, en pensant à la vie dans l’au-delà (la « vraie » vie).
• Cf la conception chrétienne de « la résignation » : les expressions « la vie est une vallée de larmes »,
« nacimos para sufrir » (nous sommes nés pour souffrir) mettent l’accent sur l’acceptation du rôle de la souffrance
dans la vie humaine qui est une forme de destin tragique. À cette constatation on ne peut rien opposer, selon le
christianisme, il faut l’accepter. Dans cette conception, il faut accepter notre sort en attendant la « vie
meilleure » qui selon la théologie chrétienne est la vie après la mort. Cette conception décrit la vie humaine à
travers des réalités invariantes et éternelles : il y a toujours eu des pauvres et des riches, il y a toujours eu de
l’injustice, il y toujours eu des guerres et de la violence ; cela ne changera pas. La conception moderne se
révolte contre cette conception de la vie et af rme la possibilité du changement.

• Le cas de la question sociale au XIX siècle fait émerger un nouveau monde : la naissance du
mouvement ouvrier et du socialisme changent notre conception du bonheur et de la vie sociale.
• Le mouvement ouvrier insiste sur l’injustice de la société industrielle capitaliste, foncièrement individualiste,
fondée uniquement sur les statuts et la richesse. Il se révolte contre la misère et des conditions de vie
inacceptables, jugées injustes. Il exige l’intervention de l’État pour garantir un accès à des biens qui doivent être
considérés comme des biens communs appartenant à tous. Il n’est pas juste que des enfants meurent parce que
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leurs parents n’ont pas accès à la médecine. Ou de perdre son emploi sans compensation à cause d’un accident
du travail. Il faut que la société organise la protection sociale des personnes fondée en partie sur le travail et en partie
le fait que nous vivons tous dans la même société (référence à l’ancienne idée de république). Pour eux : la vie en
société suppose des formes de solidarité qui devraient faire partie de la citoyenneté. Si l’on est citoyen d’un État
démocratique cela ne veut pas seulement dire des droits politiques (voter, être élus, participer…) mais aussi des
droits sociaux. Toute la question est comment on dé nit ces biens sociaux dont l’état doit garantir l’accès ou la
distribution.
• On voit revenir la distinction entre bien être matériel et bonheur que nous avons vu avec Epicure. Nous ne
pouvons pas être heureux, au fond, dans la souffrance et la privation (les stoïciens pensent que qui, l’on peut mais
parce qu’ils ont une dé nition un peu différente du bonheur). Pour bien vivre, pensent les modernes, il faut avant
tout avoir les conditions de vie pour s’épanouir. Cette mentalité est très différente de celle de l’antiquité.

La naissance de la société de consommation et le retour de l’hédonisme


• Entre les années 1920 et les années 1950-1960 se met en place un nouveau modèle de société aux
EU et dans les pays d’Europe de l’ouest : la société de consommation.
• Cette société s’appuie sur l’idée héritée de la société industrielle de la production de masse et de la
baisse des coûts de production mais où les biens manufacturés ne sont plus l’apanage des seuls ultra
riches : tout le monde peut maintenant avoir accès à des produits de consommation grâce au
crédit, notamment. Les banques gagnent de l’argent en prêtant de l’argent et un nouveau
système se met en place, fondé sur la dette et l’accès à des biens de consommation produits en
masse et distribués partout.
• La société de consommation se voit comme une société d’abondance. La société se remplit
d’objets qui changent notre vie matérielle : vêtements, produits électroménagers, services divers,
divertissement, voyages, aliments… Derrière cette idée apparaît l’idée d’une prospérité matérielle qui
permettra de redé nir les enjeux de la vie humaine. (Vieux rêve ancien de l’âge d’or).
• Le programme existentiel de la société de consommation est une nouvelle version de l’hédonisme
(ou du mode de vie hédoniste). Un hédonisme qui paraît plus raisonnable parce qu’il se présente
comme une démocratisation du luxe.
• La consommation s’appuie sur un dispositif central : il faut que les gens achètent et consomment
(même s’ils n’en ont pas les moyens là). Pour cela il faut qu’ils en aient envie. La publicité/propagande
devient centrale car il faut en effet induire les individus à avoir envie d’acheter des choses (cf les
désirs arti ciels d’Epicure). Pour cela la publicité, les tendances de mode dans la société et la
psychologie jouent un rôle central (et la manipulation). Pour nous pousser à consommer, il faut
souvent recourir à des formes de conditionnement et de manipulation psychologiques très variées.
Conditionner veut dire mettre les individus à se comporter de manière irré échie, comme dans le
comportement ré exe.
• Certains philosophes ont dit qu’il s’agissait de capter le désir et le détourner vers les objets.

Les dictatures totalitaires et la question du bonheur


• Le totalitarisme est dé ni comme un nouvelle forme extrême de dictature, où l’État intervient
dans tous les secteurs de la vie sociale et individuelle. Il devient selon l’expression de B. Mussolini
(le fondateur du fascisme italien) un « État total ». Rien n’échappe à son contrôle, ni l’intimité,
no les amitiés, ni la vie de famille, le travail, les rapports dans l’espace public, les relations
hommes-femme etc.
• Exemple : dans le fascisme italien, les enfants entraient dans leur première « organisation de masse » à 6
ans (les balila), ils devaient porter un uniforme et suivaient des rituels d’adoration du leader. L’idéologie leur
était inculquée le plus tôt possible.
• Les totalitarismes notamment le fascisme italien, le communisme soviétique et le nazisme
allemand, se sont appuyés sur une idéologie qui exige une adhésion absolue. Pour contrôler les
pensées des personnes et les conditionner on utilise la violence, l’exclusion sociale et la
marginalisation, les abus de pouvoir arbitraires, la peur, la censure et la propagande de masse. Le
collectif est au dessus de tout et justi e tout.
• Dans la plupart des totalitarismes il existait une aspiration à l’homogénéité très forte, d’où l’uniformisation et
le conformisme extrêmes. Des listes de personnes indésirables à éliminer ou à exclure comprenaient par
exemple, dans le nazisme : les personnes handicapées, les malades mentaux, les homosexuels, les tsiganes (le
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peuple rom), les juifs, les témoins de Jehovah, les slaves et d’autres catégories de population étaient
considérées comme devant être expulsées, enfermées ou tout simplement éliminées physiquement.
• Les totalitarismes considèrent que le bien le plus important est le « bonheur du peuple ». Ils proposent
ainsi de considérer que tout signe d’individualité ou de caractère est une forme de décadence
égoïste qui doit être extirpée (éliminée). Seul compte le bonheur collectif.
• Les totalitarismes puisent leur origine non seulement dans la politique, mais dans la vieille
aspiration de la société idéale (la cité idéale, l’utopie), qui depuis l’antiquité essaye de répondre à la
question : quelle serait le modèle idéal de société?
• Le premier philosophe à se poser la question est Platon, dans un dialogue très important (la République, en
grec Politeia) où il décrit une société très organisée, très encadrée, avec des règles très strictes où toute la vie
sociale est tournée vers le maintien de l’ordre et les intérêts de la cité.
• La conception paternaliste de l’autorité pose ainsi que les citoyens ne sont pas capables d’eux mêmes de
voir ce qu’il faut faire, qu’ils sont naturellement portés à l’égoïsme et non pas au bien commun et
que, surtout, ils ne peuvent pas se prendre en charge eux-mêmes. Cette conception n’est pas née
avec les dictatures mais est très enracinée dans la pensée politique, en particulier dans l’idée que
les humains et la société en général sont comme un troupeau qu’il faut guider (conception appellé
dans le christianisme pouvoir pastoral, à partir de la métaphore du pasteur et de son troupeau). Ainsi
l’Etat sait mieux qu’eux ce qu’il faut faire.

CONCLUSION
• Notre bonheur individuel peut dépendre de certaines conditions sociales. Dans le monde
moderne, les conceptions de la vie en société et du lien social ont radicalement changé (par
rapport à l’antiquité). Les progrès de la médecine, la science moderne et la technologie, ont
chamboulé les conditions de l’existence et il paraît aujourd’hui invraisemblable de défendre un point
de vue épicurien ou stoïcien strict (notre santé et notre corps « dépendent de nous », et de notre
accès à la médecine et à l’école, pour nous socialisé, pour reprendre l’expression d’Epictète).
• L’hédonisme de la société de consommation a permis a beaucoup de gens de sortir d’une vie de
privations et de manque (caractéristiques de la misère et de la pauvreté dans le monde d’Ancien
Régime et du premier capitalisme industriel), tout en ne résolvant pas la question existentielle du
bien vivre. Ce n’est pas parce qu’on a accès a toute sorte d’objets de consommation que nous
sommes plus heureux. Cependant comme le dit le vieux proverbe yiddish : « il est vrai que
l’argent ne fait pas le bonheur, mais ça calme les nerfs ». (Argument de l’ataraxie).
• La société individualiste semble avoir poussé les individus à des formes et des modèles de vie plus
égoïstes qui renforcent des comportements problématiques par rapport aux règles de vie
commune et au bien public en général. L’idée que nous vivons dans une société où le fait
d’appartenir à un même corps social implique une solidarité et des comportements civiques à
renforcer est aujourd’hui malheureusement en crise. (cf notre société semble se rapprocher plus de
Zola et Dickens sur les attitudes d’indifférence face à la misère ouvrière du XIX siècle alors que la
question sociale et le travail se sont eux complètement métamorphosés).
• Il est toujours important d’être et de nous sentir responsables non seulement des nos actes pour
conduire notre propre vie mais aussi par rapport à notre rôle dans la cité. Pour battre
l’individualisme et le narcissisme très accentués de notre époque, qui semblent pousser au
nihilisme et à l’indifférence, il faut peut être une bonne dose de morale stoïcienne et kantienne.
Comme disait ma grande tante : « le monde ne change pas avec tes opinions, le monde change
avec tes actes ».
• Cependant, il est vrai que la question ouverte par le monde moderne (le changement lié à l’action
collective) est aussi en crise. On peut se demander si nous ne sommes pas dans la situation
qu’affrontaient les philosophies hellénistiques alors que la crise de leur monde s’accentuait et
qu’on ne voyait pas comment réagir à la n de la cité de l’époque classique. En un sens nous
sommes aussi un peu dans la sensation d’impuissance face au devenir du monde (en particulier face à
la crise climatique et la complexité des solutions en vue). La meilleure manière d’y faire face est de
revenir à des formes d’action concrète locale, en rencontrant des gens et en faisant des choses.
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• L’idéal épicurien de la connaissance mise au service d’une vie sobre et meilleure n’est pas
complètement dénué de sens, mais outre que dans l’antiquité les relations amoureuses n’avaient
pas le même sens alors qu’elles l’ont pour nous elles sont devenues centrales dans notre recherche
d’équilibre affectif et émotionnel (Epicure ne défendait que l’amitié). D’autre par, une forme
d’hédonisme raisonnable semble avoir gagné une partie du débat. Nous aurions du mal à refuser
complètement les plaisirs devenus communs grâce à la société de consommation : qui refuserait le
plaisir d’une glace en plein été? En fait c’est la redé nition de la sobriété qui est l’enjeu du débat.
Une sobriété face à une société de l’abondance.
• En n la critique de la société de consommation peut avoir plusieurs aspects importants pour la
question du bonheur, mais nous voyons bien que, en tant que mode de vie à l’échelle de la planète,
celle-ci n’est pas viable. D’une part, elle suppose des inégalités très violentes en termes de niveaux
de vie, et d’autre part, surtout, elle implique la destruction des milieux naturels par un système de
marché planétaire et globalisé fondé sur l’extraction incessante des ressources nies et
l’exploitation des sources d’énergie pour faire tourner le système.
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