Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Plan d'autoformation
Introduction
Conclusion Figure 2 :
163
Figure 3:
Figure 7:
Exercice 4. Prévenez les risques liés au projet de formation 172
Figure 8:
Exercice 5. Concevez un dispositif de formation pertinent 173
Figure 9:
Exercice 6. Préparez la sélection du prestataire de formation 174
Figure 10:
Figure 16:
Lexique 205
Figure 18:
Index 217
Table des matières
9
Comprendre les enjeux
Com]
Introduction
13
Comprendre les enjeux
14
Introduction
15
CHAPITRE
Réaliser le diagnostic
préalable
De l'analyse de la demande
à l'étude de faisabilité
A—lamesurer
fin du chapitre, le lecteur sera capable de:
l'enjeu du projet qu'il a à mener et d'en déduire les objec-
tifs stratégiques;
—définir des objectifs opérationnels ambitieux et réalistes;
—identifier les conditions de réussite et les risques d'échec du projet
de formation.
Pour ce faire, il aura acquis :
— une méthodologie pour analyser et comprendre une demande de
formation ;
— une vision d'ensemble des différentes contributions de la formation
à un projet opérationnel;
— les connaissances de base de l'analyse stratégique lui permettant de
faire un diagnostic succinct des relations de pouvoir existant autour du
projet de formation;
— une grille d'analyse de la culture formation d'une organisation.
l'impression que les gens sont démotivés chez nous, il faut former notre maîtrise à peut nous 2
l'animation d'équipe. Ils ne sont pas à la hauteur. Ils ne sont pas solidaires. tâche du ch
Il existe pourtant des techniques, alors s'il vous plaît, pourriez-vous m'organiser, déclinant et
pour le mois de septembre, la formation de nos 200 agents de maîtrise. Je vous
donne carte blanche, mais vraiment faites vite et remotivez-moi tous nos salariés. Je
compte sur MUS. »
Le commanditaire du projet compte sur vous. Vous êtes enfin nommé Analyser
chef de projet. Quelle fierté ! En quelques minutes vous venez en effet stratégique,
d'être investi d'une tâche considérable. Vous êtes heureux. Vous avez faire.
envie d'en parler autour de vous. Mais vous savez qu'une des qualités
majeure d'un chef de projet de formation est la discrétion. Alors vous ) Identifier t
préférez calmement retourner dans votre bureau, et commencer à réflé-
chir... Après la joie : le doute, l'angoisse. Comment vais-je m'y prendre? L'object
connaître li
Et c'est vrai que le problème n'est pas simple. D'ailleurs, quel est-il ce formation.
problème? Votre premier problème, c'est peut-être bien de trouver quel entre la pei
est le problème? ment réahs
du projet e;
1.1 Les problèmes de formation •prise. Si on
n'existent pas un applicat
gigue pour
Cette expression est peut-être un peu provocante, mais il est vrai que tion des fra
dans la réalité des entreprises' il n'y a jamais de problème de formation.
La formation est une solution à des problèmes plus larges, plus opéra- Nous so
tionnels. Il s'agit d'un levier sur lequel on peut agir pour combler des Nous nous
écarts entre une situation souhaitée et une situation existante. Au même question ch
titre que le recrutement, la mobilité, la politique de rémunération, mais peut avoir ;
également, les stratégies marketing ou financières, la politique d'investis- blématiquc
sement... la formation permet aux entreprises d'améliorer leurs résultats, fondamen
d'atteindre les objectifs qu'elles se sont fixés. Sa spécificité réside dans le élevé d'an;
fait que c'est par l'acte pédagogique qu'elle contribue à la performance de pour troum
l'entreprise. Nous y reviendrons (cf. chapitre 2). tion du coi
Si l'on reprend maintenant notre exemple précédent, existe-t-il réelle-
ment un problème de formation? Non, certainement pas. Que nous dit Il y a au
implicitement le commanditaire? «J'ai un problème de démotivation des cher les fi
agents ou des opérateurs ». Ensuite, il en déduit qu'il a un problème de préparer l'
non-maîtrise des techniques les plus modernes de management d'équipe
et enfin, il va de soi pour lui que la formation va l'aider à résoudre ce pro- • Évite;
blème. Mais cet enchaînement logique est peut-être un peu rapide. terme d'éc
Qu'est-ce qui prouve que ce raisonnement est sans faille? Qu'est-ce qui mots des c
18
Réaliser le diagnostic préalable
2. Pour des problèmes de taille plus réduite, il s'agit seulement des écarts de performances d'un service ou d'un secteur
et non pas de toute l'entreprise. Mais le raisonnement logique reste le même.
19
Comprendre les enjeux
problème de motivation, de réduction des délais ou de coût, on est sûr de Deux typolog
partir sur des bases solides. Comme nous le verrons plus loin, il nous res- pour découvr
tera ensuite à nous demander pourquoi cet écart existe et que pouvons- Comment pu
nous faire pour le réduire. Mais une chose est sûre, nous ne travaillerons jet? Telle est la q
plus alors sur de pseudo problèmes. Le meilleur des projets de formation de l'analyse de
pour améliorer la satisfaction des clients a-t-il un sens pour une entreprise deux conditions
intervenant sur un secteur faiblement concurrentiel et ayant déjà des rents critères d.
clients très satisfaits? Non, certainement pas. Et pourtant, il est facile de remonter à la soi
tomber dans des pièges aussi gros, si l'on ne fait pas l'effort de resituer la
demande de formation dans le cadre plus vaste de la performance de l'en- On ne mesur.
treprise. La demande faite par le commanditaire doit donc être remise en prise industriell(
cause, ou tout au moins discutée, analysée, si on veut éviter toute erreur utiliserons deux
grossière d'analyse. Il en va de la réussite globale du projet. prise.
• Identifier le réel enjeu du projet. En partant des objectifs de perfor- • Le QCDSM
mance de l'entreprise, on est au coeur de sa stratégie. On découvre alors gie de K. Suzaki
ses enjeux, ses défis, les actions qu'elle veut mettre en œuvre pour pro- production à pa
gresser et vaincre. On est capable ainsi d'évaluer l'importance du projet Sécurité et la M(
de formation pour l'entreprise, de connaître son enjeu. Et ceci est fonda- générale pour é"
mental pour évaluer les moyens qui seront attribués au projet de forma- triche, comme
tion proprement dit. Prenons l'exemple d'une entreprise industrielle en département de
difficulté qui va sortir bientôt un nouveau produit. Ce produit est en routier, ferroviai
quelque sorte son joker. Elle ne se remettrait pas d'un échec et elle traitement pour
compte bien, grâce à lui, conquérir de nouveaux marchés et se donner logie est sa simp
un nouvel élan. Elle a pour cela investi plusieurs millions d'euros. On ne indicateurs préci
peut pas imaginer alors que le chef de projet de formation n'ait pas tous tes des clients, d
les moyens à sa disposition pour former l'ensemble des commerciaux à la être plus difficilt
promotion de ce nouveau produit. Inversement, qu'en serait-il, pour restent cependai
notre chef de projet, s'il était dans une-entreprise sortant plusieurs cen- des clients est, p
taines de produits par an comme dans l'industrie textile? gereux...). Les e
vent élargir cett
• Préparer l'évaluation de la formation. Savoir quel objectif de perfor- ISO 14000 par (
mance la formation va pouvoir améliorer, permet de répondre à la ques- climat social da]
tion cruciale de son efficacité. Si l'on sait avec précision, bien avant sa réali- sociales, le nive2
sation, à quel enjeu stratégique la formation permet de répondre, il est tère est très util
facile alors d'évaluer la réussite du projet, en terme d'impact sur la perfor- ment et à la con
mance de l'entreprise, une fois terminé (cf. chapitre 4). A l'inverse, faire ses des enquête:
l'impasse sur cette dimension essentielle de l'évaluation de la formation, de mesure préci
c'est se refuser toute possibilité de faire la preuve au commanditaire que
le projet a réellement répondu à son besoin. Peut-on raisonnablement
investir plusieurs dizaines de milliers d'euros dans un projet de formation
sans mesurer avec précision sa contribution à l'amélioration de la perfor- 1 On entend par entrepri
entreprises et. d'autre p
mance de l'entreprise? Non, bien sûr, alors ne négligeons pas cette étape Is performance globale
essentielle qui consiste à relier le projet de formation aux objectifs de per- y sont associés (R01,11(
Ce niveau d'analyse est
formance de l'entreprise ! plus local ou « micro ».
20
Réaliser le diagnostic préalable
3. On entend par entreprise industrielle et commerciale, d'une part, les unités « Développement - Production » des
entreprises et. d'autre part, les unités « Marketing - Commercial - Communication ». On ne prend pas en compte ici
la performance globale de l'entreprise qui peut se mesurer par: la valeur de l'action et tous les critères financiers qui
y sont associés (ROI, RONA...), le capital image de marque, les compétences stratégiques (Core Competencies), etc.
Ce niveau d'analyse est beaucoup trop global ou « macro » pour la formation qui ne peut intervenir qu'a un niveau
plus local ou « micro».
21
•
Comprendre les enjeux
23
Comprendre les enjeux
Autrement dit:
réponse, il lui demandera une nouvelle fois pourquoi? Pourquoi notre
du personnel? '
commanditaire pense-t-il que le repositionnement des agents de maîtrise
rions-nous amél
dans la ligne hiérarchique est indispensable ? Et ainsi de suite, jusqu'à
ce type de ques
retrouver la véritable origine du problème, à savoir la démotivation du
importants et c
personnel. Cette série de questionnement des « 5 Pourquoi » va ainsi per-
Encore une fois
mettre au chef de projet de remonter la piste du problème. Tel le chat
mais elle n'est
avec sa pelote de laine, il peut très vite se retrouver au bout du fil : à la
véritable origine du problème! fion demanden
à la suite de S.
De l'écart de performance à l'objectif stratégique Agir sur le s)
du projet de formation
S. Michel et
Nous voici arrivé à la source du problème. Nous avons clairement définissent le s
identifié les écarts de performance. Nous savons qu'il s'agit d'une chute Compétence, 1
de la marge, d'une opportunité d'améliorer la sécurité, de développer la auteurs, « quell(
qualité des produits, etc. Le chef de projet a alors une nouvelle action à apparaît que la
réaliser : transformer le problème en objectif. Mais il s'agit d'une simple mes ». Et ceci q
formalité à remplir. Il ne lui reste en effet qu'à traduire l'écart de perfor- collective. Si l'a
mance en objectif SMART, c'est-à-dire en objectif Spécifique, Mesurable, que tout projet
Ambitieux, Réaliste et Temporel. On passera ainsi d'un problème de performance d(
démotivation à l'amélioration de 10 % de l'indicateur de motivation du clair, cela signifi
personnel à l'enquête de climat interne annuelle. De la volonté straté- de projet de foi
gique de réduire les délais de livraison à la réduction concrète de 21 jours sur les trois dim
à 7 jours de délais de livraison avant le 31 décembre de l'année en cours. mations et son e
Ces objectifs SMART, nous les appellerons aussi les objectifs stratégiques de formation o
du projet de formation, puisqu'ils sont au coeur de la stratégie de l'entre- cher comment
prise et qu'ils permettent d'améliorer de façon significative ses indica- part, la motivati
teurs de performance. Ils sont rédigés de façon très précise afin de facili- sur les processu
ter l'évaluation finale de la réussite du projet.
Du projet d'
Définir l'objectif opérationnel du projet Reprenons
à mettre en œu
Nous venons de remonter à l'origine du problème, maintenant il ne & on fait l'hypc
nous reste plus qu'à redescendre jusqu'à la « solution formation ». Nous de maîtrise qui
allons donc faire le chemin en sens inverse, en passant d'abord par une lion peut s'artic
première étape : la définition de l'objectif opérationnel du projet. — axe compété
Pourquoi une telle démarche ? Tout simplement parce que nous avons de formatio
besoin de savoir dans quel type de projet d'amélioration va s'inscrire la
— axe motiva
formation, pour pouvoir définir avec précision quelles devront être nos
tanière per
attentes à son égard.
de progressi
De l'écart de performance au projet d'amélioration — axe enviroz
de la ligne
Nous avons identifié un problème, un certain écart de performance. leur marge
La question qui se pose alors est: quelles sont les raisons de cet écart?
Réaliser le diagnostic préalable
25
Comprendre les enjeux
La formation peut avoir des effets très divers. Même s'il ne faut pas tout
attendre de la formation (certains managers opérationnels attendent géné-
ralement beaucoup trop), on ne peut pas cantonner la formation à la trans-
mission de savoir. On retiendra donc que notre chef de projet devra être
ambitieux, mais également réaliste, et qu'il devra évaluer quels peuvent être
les apports de la formation à son projet avant de définir avec précision les
objectifs de formation. C'est pourquoi, à ce stade de sa réflexion, nous lui
conseillons seulement d'imaginer quels peuvent être ces objectifs de forma-
tion, c'est-à-dire de voir dans quels domaines la formation pourrait contri-
buer au mieux à la réussite du projet de remobilisation. Est-ce en changeant
les attitudes de la maîtrise à l'égard de sa hiérarchie ou en facilitant la mise
en place du nouveau dispositif d'appréciation? Ou est-ce encore en déve-
loppant la cohésion entre les agents de maîtrise? Ce n'est qu'après ce pre-
mier travail qu'il pourra passer à la rédaction des objectifs de formation.
Cette évaluation de la contribution de la formation au projet de change-
ment nous paraît si importante que nous avons décidé d'y consacrer un cha-
pitre entier. Après un résumé de la démarche d'analyse de la demande que
nous venons de voir, nous vous invitons à vous y rendre.
27
Comprendre les enjeux
28
Réaliser le diagnostic préalable
5. Notamment : S. Bellier cc La compétence permet d'agir/de résoudre des problèmes professionnels dans un contexte
particulier en mobilisant diverses capacités de manière intégrée » (1998) ou encore P. Gilbert et M. Parlier « La
compétence est un ensemble de connaissances, de capacités d'action et de comportements structurés en fonction
d'un but et dans un type de situations données » (1992).
29
Comprendre les enjeux
opp3ir comment)
contexte donné, qui ne prennent leur sens que par rapport à une situation
amant le savoi
bien connue de l'apprenant et que l'on pourrait appeler « savoirs ou
nombreux savc
connaissances contextualisés » (Weil-Barais, 1993). Que se passe-t-il aujour-
ir un stage d
d'hui dans les stages de formation? Il semble de plus en plus évident que la
chaud », pour
formation n'a plus pour fonction de produire des « savoirs références »,
nécessitent biet
mais seulement des « savoirs contextualisés ». Prenons deux exemples : il y a
pito confondrt
une dizaine d'années, on commençait toujours une formation bureautique
savoir-faire, on
par un rappel sur l'ordinateur et son mode de fonctionnement.
taie ». Par exer
Aujourd'hui, qu'en est-il? Même pour des populations ayant leur premier
n'est pas sûr de
contact avec l'ordinateur, on entre directement par une manipulation du
encore la prati
clavier et de la souris. L'apprenant n'a plus de compréhension globale de
l'outil qu'il manipule. Il saura faire ce que le formateur lui a enseigné, mais Cette habileté
confrontant «
seulement ce qu'il lui a enseigné. Autre exemple : la formation au manage-
compétent. À
ment. Il est loin le temps où le formateur présentait en détail les théories
futurs formatet
psychologiques de la motivation ou l'approche « rogérienne » du dévelop-
de formation
pement de la personne. Aujourd'hui, « on n'a plus le temps pour toutes ces
An minimum, i
théories » comme nous disent les stagiaires. Dites-nous l'essentiel, Monsieur
W à l'aise avec
le formateur, on se débrouillera sur le terrain. Et ainsi il ne reste plus que la certains qu'il:
pyramide de Maslow ou les différents types de questions « ouvertes », « fer- concrète : si cm
mées », etc. On fait du lean training comme disent les Américains, c'est-à-dire concevoir des $.
de la formation allégée, de la formation maigre. De la formation « désincar-
née » pourrait-on dire aussi. Efficace peut-être à court terme, car peu D y a souve
coûteuse en temps. Mais que reste-t-il plusieurs mois plus tard? et de la compé
et d'autre pari
Mais si la formation ne sert plus aujourd'hui à produire des savoirs géné-
ne pourra jam
raux, a-t-elle encore un impact sur les savoirs contextualisés? On peut en
dera toujours
douter. Car, finalement, ce que nous demandent les managers opération-
hension, on s
nels, ce ne sont même plus des savoirs, mais des savoir-faire directement
stage, mais en
transférables. « Dites-nous comment on doit faire dans notre entreprise,
mateur devra
voilà ce qui nous intéresse », nous disent les stagiaires. Petite lueur
bien après sa 1
d'espoir dans ce tableau peut-être un peu sombre : le développement des
nouvelles technologies de la formation et avec elles l'émergence de nouvel- Peut-on et
les pratiques de formation telles que l'autoformation assistée6. Puisqu'on n'a
plus le temps en stage d'acquérir des savoirs, mettons les sur le WEB et les Le savoir-
stagiaires intéressés pourront s'y reporter. Mais on le sait ce seront toujours d'être floue ei
les mêmes qui iront. Ceux qui ont un PC chez eux, qui savent apprendre t S. Berner, 11
par eux-mêmes. Bref, il se créera certainement de nouvelles inégalités face encore plus q
au savoir. On est bien loin des principes fondateurs de la loi de juillet 1971! duise du savoi
cité, vous n'ai
Produire des savoir-faire, pas des « habiletés » » Nos manag
Par savoir-faire, nous entendons une « connaissance procédurale » ment! » ou e
(Weil-Barais, 1993), c'est-à-dire une connaissance pratique qui permet de
7 Par aller plus loin
ESF édit
6. Pour une synthèse sur cette question, lire C. Parmentier, Former l'entreprise de demain, Éditions d'Organisation, 1998.
Réaliser le diagnostic préalable
savoir comment faire dans une situation générale. Il ne faut pas réduire pour
autant le savoir-faire à une capacité manuelle. Il existe évidemment de
nombreux savoir-faire intellectuels. Élaborer un plan de formation, conce-
voir un stage de formation, mettre en place un dispositif d'évaluation « à
chaud », pour ne citer que des exemples dans le domaine de la formation,
nécessitent bien sûr des savoir-faire clairement identifiés. Il ne faut pas non
plus confondre le savoir-faire avec la compétence. Lorsqu'on maîtrise un
savoir-faire, on sait faire en général ou dans une situation « expérimen-
tale ». Par exemple, on arrive à faire dans une salle de formation, mais on
n'est pas sûr de réussir dans la situation de travail concrète. Il nous manque
encore la pratique qui nous permettra d'acquérir une certaine habileté.
Cette habileté, manuelle ou intellectuelle, on l'acquiert en effet en se
confrontant « au terrain ». C'est par l'expérience que l'on devient habile,
compétent. À la fin d'un stage destiné aux formateurs occasionnels, les
futurs formateurs connaissent la procédure pour concevoir un programme
de formation de courte durée. Savent-ils pour autant le faire réellement?
Au minimum, il leur faudra concevoir trois ou quatre stages avant de se sen-
tir à l'aise avec la conception pédagogique. Et encore, nous ne sommes pas
certains qu'ils puissent transférer leur connaissance à leur situation
concrète : si on leur a appris à concevoir des stages en général, sauront-ils
concevoir des stages bureautique en particulier?
Il y a souvent un malentendu autour de cette question du savoir-faire
et de la compétence, entre d'une part, les exigences des commanditaires,
et d'autre part, les capacités des formateurs. Le meilleur des formateurs
ne pourra jamais que produire des savoir-faire. Le commanditaire deman-
dera toujours des stagiaires compétents. Pour dépasser cette incompré-
hension, on sera amené à penser la formation non plus en terme de
stage, mais en terme de processus pédagogique (cf. chapitre 2). Le for-
mateur devra alors passer le relais au coach qui accompagnera le stagiaire
bien après sa formation 7.
Peut-on et doit-on former au savoir-être?
Le savoir-être est une notion qui présente la double particularité
d'être floue et de recueillir pourtant un consensus général sur son utilité
(S. Bellier, 1998). Si l'on en croit en effet certains commanditaires,
encore plus que du savoir-faire, ils attendent de la formation qu'elle pro-
duise du savoir-être. « Mes commerciaux manquent de hargne et de téna-
cité, vous n'auriez pas une bonne formation pour me les redynamiser? ».
« Nos managers manquent de charisme, il faut les former au manage-
ment! » ou encore « Mes secrétaires laissent sonner 10 fois le téléphone
7 Pour aller plus loin sur cette question de l'accompagnement de rapprenant, lire M. Dennery, Organiser le suivi de la
formation, ESF éditeur, 1997.
Comprendre les enjeux
avant de décrocher, ya qu'à les former au téléphone ! ». Mais peut-on for- calmes et sere
mer au charisme, à la ténacité ou à répondre au téléphone au bout de vertis » en de:
deux sonneries ? Difficile de répondre. D'abord, on ne parle pas toujours messes que l'a
de la même chose. Ensuite, on peut se demander non seulement s'il est formation ne
possible de satisfaire cette demande, mais aussi si, d'un point de vue chose d'incon
éthique, la formation a pour mission de « produire du savoir-être ». Nous ou trois jours
allons répondre à ces questions à travers les différentes dimensions du C'est pourtan
savoir-être. Nous en distinguerons 3 essentielles. gement et au
fions dans ces
• Développer des qualités morales? La première dimension du savoir- mations des g
être recouvre ce que l'on appelle généralement « les qualités morales ». II
psychologie
s'agit par exemple de l'ambition, du charisme, du sens des responsabilités, nelle...) qui s
de l'honnêteté... Toutes ces dimensions de la personnalité font référence au rer sensiblem
bien et au mal. Il se cache derrière elles des jugements moraux, mais aussi équipe grâce
des profils d'homme et de femme particulièrement adaptés à l'entreprise trois conditioi
« manageriale » 8. C'est pourquoi, les décideurs cherchent par tous les volontaires et
moyens à développer ces qualités morales, notamment par la formation. fions, pour évi
Telle entreprise va créer un cycle d'intégration des jeunes embauchés per- être invitées à
mettant d'inculquer ces qualités morales. Telle autre, après une fusion — tère, leur pers
acquisition difficile — va organiser des formations pour traduire ses valeurs quérir puis d';
en profil de personnalité. On assiste depuis le début des années quatre-vingt- les » ou des <
dix à une multiplication de ce type de «formation ». Pourtant leur efficacité « Desc de Bov
est loin d'être prouvée. Si elles laissent souvent une bonne impression aux sièmement, e
jeunes embauchés, il n'en est pas de même pour les salariés beaucoup plus 'n'est pas seul(
anciens qui viennent d'être rachetés, par exemple. Et c'est bien normal! On une multitud•
ne change pas de qualité morale en trois jours de séminaires résidentiels. choix d'un po
Les qualités morales sont de l'ordre de l'éducation, pas de la formation. On
n'apprend pas à devenir responsable entre quatre murs. Le sens des respon- • Dévelop
sabilités s'acquiert à travers l'expérience et tout particulièrement à travers les à une dimem
premières expériences de la vie, et non pas en visionnant un film, en partici- le domaine c
pant à des jeux de rôle ou en écoutant le président de sa société, quand bien du choix prc
même serait-il charismatique? Et puis, même si c'était possible, est-ce la mis- travail manu
sion de la formation? Il ne faudrait peut-être pas confondre « former » et intérêt à réal
« formater ». Le rôle de la formation est de donner à voir, d'ouvrir sur la Ces goûts et
connaissance, certainement pas de produire des clones! professionm
Leur partict
• Changer le caractère! Encore plus que les qualités morales, le caractère l'enfance. M
se réfère à quelque chose qui s'inscrit en chacun de nous et qu'on ne peut nouveaux c
changer radicalement, mais seulement développer (S. Bellier, 1998). Et autant, la fo]
pourtant, c'est le rêve de tant de formateurs et de décideurs que de vouloir de longue (
transformer en quelques jours des gens émotifs et stressés en des personnes (bilan de co
s'il s'agit
8. Pour en savoir plus sur l'entreprise manageriale et ses conséquences, lire : N. Aubert et V. De Gaulejac, Le coût de
partiellemei
l'excellence, Le Seuil, 1991. en proi
Réaliser le diagnostic préalable
33
Comprendre les enjeux
9. Pour une critique de ce modèle, lire : S. Michel, Peut-on gérer les motivadons, PUF, 1989, p. 25-30.
Réaliser le diagnostic préalable
savons pas si nos salariés vont les accepter, il va donc falloir les former ». d'équipe, res
Voilà encore une fois un raccourci un peu rapide ! Étudions de plus près sieurs clivisior
cette question. L'objectif du commanditaire est de faire accepter des chan- communicati
gements plutôt désagréables pour les salariés. Bien entendu, ces derniers efficaces? On
n'y sont pas favorables. Leur attitude de départ est donc négative. Et l'ob- on regardait
jectif du commanditaire est donc clairement de les faire changer d'attitude. vrait en effet
La solution formation est-elle alors la meilleure? Non, loin de là. Que va-t- certainement
on faire en formation? Le plus souvent, le formateur produira de longs dis-
J.-C. Abric
cours pour faire prendre conscience aux salariés qu'ils doivent changer
faisait récem:
d'attitude : d'opposants à l'accord de flexibilité, il faut qu'ils en deviennent
cette liste de
de fervents défenseurs ou de réfractaires à la nouvelle organisation de l'ate-
sur deux sed
lier, il faut qu'ils en soient les apôtres. Mais quels sont les résultats concrets?
lion »; sur le:
Ils sont souvent très limités. Les formations se passent mal. Les salariés déni-
grent ce type de stage qu'ils ressentent comme une manipulation. Et leurs
convictions sont suffisamment résistantes, pour ne pas être remises en I Penser à la
cause. La formation a peu de chose à gagner dans ce type d'action. Il existe
d'autres moyens autant efficaces, voire plus. On sait aujourd'hui, grâce aux « Seul, pe
travaux de la psychosociologie 10, que le changement d'attitude « ne se fait deux autres
pas que par la tête, mais aussi par les pieds ». Ou plus clairement, c'est ver ». Ce typc
parce que l'on est amené à agir d'une certaine façon que l'on va changer la formation
de point de vue et non pas uniquement parce qu'une personne nous aura peut-être à ri
convaincu par ses propos. C'est l'acte qui précède le changement d'attitude si deux collè
et non pas l'inverse n. Les groupes de travail ou de progrès sont donc des tique peuver
instances beaucoup plus efficaces que des stages de formation. ont à créer.
compétence
l'échange d'
2.3 Comment la formation peut-elle d'équipe mic
contribuer aux évolutions besoins non
de l'environnement de travail ? tence, mais d
Dernière dimension du système CIVIE, l'environnement de travail. Ici la compléme
aussi, il n'y a pas qu'une seule composante, mais plusieurs. Trois exacte-
ment. Nous allons les passer en revue. De la forma
36
Réaliser le diagnostic préalable
« Seul, peut-être que je ne sais pas faire. Mais avec mon collègue ou
deux autres membres de mon équipe, peut-être vais-je pouvoir y arri-
ver ». Ce type de réflexion exprime bien une problématique actuelle de
la formation, qui est la complémentarité des compétences. Il ne sert
peut-être à rien d'avoir dans son équipe trois experts du langage C ++,
si deux collègues ayant une maîtrise moyenne de ce langage informa-
tique peuvent collaborer ensemble pour développer le logiciel qu'ils
ont à créer. Ainsi, voit-on fleurir aujourd'hui des tableaux de multi-
compétence dans les ateliers, des espaces de travail ouverts facilitant
l'échange d'expertise en direct... et surtout des plans de formation
d'équipe mieux ciblés. En pensant, en effet, au moment de l'analyse des
besoins non plus seulement en terme de besoins individuels de compé-
tence, mais de besoins collectifs ou d'équipe, on peut favoriser aisément
la complémentarité des compétences.
12. Les huit autres sont : l'homogénéité du groupe, l'attrait de l'appartenance au groupe, la fréquence des interactions,
l'existence d'une menace extérieure, la proximité physique, le leadership « démocratique », la compétition inter-
groupe, la répartition claire des rôles.
37
Comprendre les enjeux
38
Réaliser le diagnostic préalable
Connaissances Connaissances
, Savoir-faire contextualisées générales
Compétence Démarches
intellectuelles
Habiletés
Savoir-être
14. Impact fort signifie que la formation, telle qu'elle est organisée aujourd'hui, contribue fortement au développement
du système CME; impact moyen signifie que son influence actuelle est relative, mais qu'elle pourrait être plus
grande si elle était mieux organisée (voir : confiance en soi, apprentissage organisationnel); impact faible signifie
que la formation n'influence que très peu ces domaines (ce n'est pas pour autant qu'il n'y a pas de formation dans
ces domaines).
39
Comprendre les enjeux
40
_
trouve, mais il peut se tromper. Il n'a pas toujours les bonnes informations. Il
peut être manipulé. Il peut aller à l'encontre parfois de ses intérêts, mais le
plus souvent, il essaiera de les satisfaire. En tant que commercial, si je ne suis
évalué que sur des critères de développement de clientèle, je chercherai à
satisfaire toujours plus mon client, quitte à mettre en péril les résultats finan-
ciers de ma société. Inversement, si je suis évalué sur la marge dégagée, je
privilégierai les clients les plus solvables, ceux qui rognent le moins mes
marges. Mais je peux aussi faire des exceptions. Pour un client historique,
avec lequelfairne bien travailler depuis des années, je serais peut-être prêt à
aller à l'encontre de mes objectifs tout simplement pour lui faire plaisir.
Bref, l'homme au travail calcule, mais rassurons-nous, ce n'est pas un ordi-
nateur infaillible, il garde toujours quelque chose d'humain.
• L'acteur est enfin stratégique. Il n'est pas simplement que tactique, il a
il une vision à moyen et long terme. Tel un général sur un champ de bataille,
l'homme de l'organisation calcule ses coups. Il ne joue pas sans penser aux
conséquences de ses actes. Il sait aussi perdre pour mieux gagner. Parfois, il
va chercher à saisir des opportunités en vue d'améliorer sa situation.
M. Crozier dit alors qu'il applique une « stratégie offensive ». À d'autres
moments, au contraire, il préfère maintenir simplement sa marge de
manœuvre afin de se garder des possibilités d'action ultérieures. Il dit alors
que l'acteur emploie des « stratégies défensives ». Prenons le cas d'un for-
mateur professionnel qui se verrait contraint de partir en province réguliè-
rement pour mener un projet de formation stratégique. Il a horreur des
déplacements, et il a le choix d'accepter ou de refuser la mission. Si l'on
analyse à court terme la situation, son intérêt est évidemment de ne pas y
aller. Son meilleur calcul est de refuser. Mais, regardons plus loin : admet-
tons que ce projet soit l'occasion d'acquérir pour lui de nouvelles compé-
tences en management de projet qu'il sera seul à détenir dans son orga-
nisme de formation, son raisonnement peut alors totalement s'inverser.
Accepter devient pour lui un choix très judicieux : c'est le meilleur moyen
pour devenir incontournable dans son organisme et pouvoir plus tard
négocier certains avantages. Mais n'allons pas trop vite, nous touchons déjà
là au troisième concept clé de l'analyse stratégique : le pouvoir.
Toute organisation est un construit social
Chez Crozier, modèle d'organisation et vision de l'acteur sont intime-
ment liés. On ne sera donc pas surpris qu'il pense l'organisation comme un
construit social qui ne détermine pas les comportements de l'acteur.
Autrement dit, selon lui, l'organisation n'est jamais figée, mais peut évoluer
en permanence parce que les acteurs présents sont toujours capables,
comme nous venons de le voir, d'inventer de nouvelles pratiques, de nou-
veaux comportements. L'organisation laisse toujours des zones
d'incertitudes, dans ces zones d'incertitudes se bâtit l'autonomie de
41
Comprendre les enjeux
l'acteur, et à partir de cette autonomie, l'acteur est en mesure de faire évo- en effet
luer l'organisation pour l'adapter à son marché. Comme nous l'avons vu mes don
plus haut, un projet de formation s'inscrit toujours dans ce type de proces- "nation e
sus d'évolution. C'est parce qùe les décideurs de l'entreprise ont une cer- ralliance
taine marge de manoeuvre (maîtrise du budget formation) qu'ils peuvent mire de]
décider d'engager un projet de formation (décision stratégique). Ce projet bic de fi
pourra être plus ou moins bien réussi selon ce qu'en feront les acteurs ment, al(
impliqués, mais une chose est sûre, l'organisation ne sera plus jamais après opératio
comme avant. Le construit social sera modifié. Mais M. Crozier va plus de cool:«
loin : l'organisation n'est pas simplement un construit social, c'est aussi quoi les
« un univers de conflit et son fonctionnement est le résultat des affronte- pourra
ments entre les rationalités contingentes, multiples et divergentes d'acteurs ces rapp
libres utilisant les sources de pouvoir à leur disposition » (M. Crozier et
E. Friedberg, 1977). En clair, les acteurs étant autonomes et stratégiques, et e Comm
l'organisation jamais figée, il existe toujours des relations de pouvoir qu'il avant di
faut analyser si nous voulons comprendre le fonctionnement réel d'une
L' in t
entreprise. C'est ce que nous allons voir maintenant.
dans l'o
Le pouvoir est au fondement des rapports de travail dans sot
à une d(
Puisque l'organisation est un univers flou où chaque acteur possède une tivemen
certaine autonomie, lorsqu'une personne A demande quelque chose à une nombre
personne B cette dernière peut toujours accepter, refuser ou encore mon- méthod
nayer son accord. Autrement dit, il s'instaure toujours, à ce moment-là, une ments ii
subtile relation de pouvoir entre A et B où le premier n'est jamais sûr d'arri- sionnel5
ver à ses fins et le second jamais totalement démuni. Les relations de pou- projets
voir en entreprise engendrent par conséquent des processus de négociation cinq éu
complexes. D'autant plus complexes que nous avons affaire à des acteurs
stratégiques qui réfléchissent non seulement à court terme, mais aussi à long Étap
terme et qui peuvent s'allier ou s'opposer de façon durable. Si je n'arrive pas Les
à obtenir de A qu'il fasse ce que je veux, je peux alors demander à C de nan t
m'aider dans mon entreprise. En tant que responsable de formationje sou- de forr
haite mettre en place une formation bureautique pour l'ensemble des nou- spect
veaux embauchés. Les responsables opérationnels sont plutôt contre, cela va Nous F
prendre du temps. Pour moi, il s'agit d'un enjeu important. Je dois apporter • L'
la preuve à ma hiérarchie que le budget de formation est utilisé à 15 % en C
bureautique, conformément au plan établi en début d'année et approuvé en est
par le comité d'établissement. Je dois absolument mettre en place cette for- ni en (
mation. Je peux alors trouver un allié objectif en la personne du responsa- bon cf
ble informatique. Lui aussi a intérêt à ce que la formation réussisse, car il matie
veut réaliser le moins possible d'assistance sur site pour éviter d'accroître ses
coûts de fonctionnement. Et en plus, il a un atout de plus que moi: les
responsables opérationnels n'osent jamais rien lui refuser car ils savent qu'ils
ont besoin de lui pour faire vivre leurs systèmes informatiques. Lui seul est
Réaliser le diagnostic préalable
18. Par acteur, nous ne désignons pas des personnes mais plutôt des rôles. Une même personne peut être dans cer-
tains cas initiateur et commanditaire ou chef de projet formation et acheteur, par exemple.
43
Comprendre les enjeux
45
Comprendre les enjeux
19. Pour une présentation détaillée et très pratique de ces ressources stratégiques, lire : F. Piotet et R. Sainsaulieu,
Méthodes pour une sociologie de l'entreprise, PFNSP et ANACT, 1994, p. 118-154.
47
Comprendre les enjeux
jamais figé, mais toujours à construire. C'est au coup par coup que les
acteurs en présence font évaluer leur stratégie. Sur un sujet, on va se met-
tre d'accord, sur un autre, on ne pourra pas s'entendre, mais ce n'est pas
pour autant que l'on ira jusqu'au conflit ouvert. La relation cordiale
devra toujours être protégée.
Étape n° 5 : imaginer les stratégies et coalitions possibles
Le bilan des forces est terminé. Il ne nous reste plus qu'à utiliser les
résultats de cette analyse pour pronostiquer ce qui peut réellement se pas-
ser dans la mise en oeuvre du projet. Les deux questions que l'on va alors
se poser sont les suivantes : quelle- va être la stratégie adoptée par chaque
acteur au cours du projet? Comment vont évoluer au cours du projet les
relations stratégiques?
• La matrice des stratégies. On l'a vu précédemment, chaque acteur
peut avoir une stratégie offensive ou défensive selon qu'il peut percevoir à
travers ce projet de formation des opportunités de gain ou au contraire des
risques de remise en cause de ses positions. Mais il peut également, dans les
deux cas et en fonction de ses ressources et relations stratégiques, adopter
une stratégie « active » (blocage agressif ou implication forte dans le pro-
jet) ou, au contraire, « passive » (retrait, attentisme, refus de s'engager dans
un sens ou dans un autre). En croisant ces deux dimensions : actif/passif et
offensif/défensif, on peut élaborer la matrice suivante :
Stratégie
offensive/défensive
Offensif/Actif Défensif/Actif
Ressource majeure pour le Menace majeure pour
projet de formation le projet de formation
Stratégie
active/passive
Offensif/Passif Défensif/Passif
49
Comprendre les enjeux
cause commune pour faire échouer le projet? Le chef de projet forma- Fig
tion a besoin, à cette étape déterminante du projet, d'être un fin sociolo-
gue pour faire le pronostic le plus fiable possible.
Ça y est, votre diagnostic est terminé ! Enfin presque. Car toutes les
1. Les acteurs
données que vous venez d'accumuler demandent peut-être d'être synthé- du « spectre»
tisées. Vous avez deux possibilités : le tableau ou le schéma. Pour notre
part, nous préférons le tableau. Nous allons donc, à travers notre exem- Commanditaire
ple de la formation au management d'équipe, vous proposer un modèle
de tableau (pages 51-52). C'est Hubert, notre chef de projet formation,
qui va être content : c'est une des tâches les plus difficiles à réaliser qu'il
n'aura pas à faire !
certainement la première question que l'on doit se poser pour cerner la cul-
ture formation d'une entreprise. Il y a deux façons de mesurer : en volume
et en valeur. La première façon est certainement plus juste. La seconde est
plus courante et les données sont plus facilement disponibles. Prenons donc
comme critère l'investissement légal qui se calcule en % de la masse salaria-
le. Le minimum légal est de 1,6 % 20, la moyenne nationale toutes entrepri-
ses confondues est de 2,8 %, et la moyenne toujours nationale mais des en-
treprises de plus de 2000 salariés seulement est de 4,7 %. Ces trois chiffres
sont de bons repères pour caractériser le style de culture formation. Subordonnés
Généralement, les entreprises en dessous du seuil légal n'ont pas d'expérien-
ce de gestion de projets de formation. Celles tournant autour de la moyenne
nationale réalisent de petits projets de temps en temps.
20. Ce minimum légal s'applique aux entreprises de plus de 10 salariés. Pour en savoir plus sur les efforts de formation
par secteur et catégorie d'entreprises, se connecter au site du CEREQ : HTTP ://www.cereq.fr
Réaliser le diagnostic préalable
les
1. Les acteurs 2. Risques et 3. Zones 4. Ressources 5. Stratégies
du « spectre» opportunités d'incertitudes de pouvoir et coalitions
)tre
Commanditaire Opportunité Maîtrise Médiocres, Plutôt offensif
.èle stratégique du budget le directeur vient et actif,
pour montrer Maîtrise du choix d'arriver le commanditaire
on, à la direction de l'organisme de l'extérieur va chercher
de son groupe de formation du groupe, il doit à s'allier avec
qu'il met en Maîtrise faire ses preuves, les jeunes agents
place des actions de l'information il a peu d'alliés de maîtrise et
d'envergure sur le projet au sein du comité leurs subordonnés
de direction, pour faire passer
•jet et du groupe. le projet.
re Bénéficiaire Pour Maîtrise Assez fortes Les plus anciens
les plus jeunes du transfert pour les anciens vont être
une opportunité pédagogique qui connaissent sur la défensive
:tte de progresser parfaitement et certainement
dans le métier les rouages plutôt actifs.
-. les
et de développer de l'entreprise. Ils vont chercher
au employabilité Certains tutoient à s'allier
et Pour les plus les membres avec le comité
anciens, remise du Comité de direction et
.ef en cause de direction. éventuellement
au de leur style Plutôt faibles leur hiérarchie.
ri- de management pour les jeunes Les plus jeunes
qui viennent vont faire bloc
d'arriver, avec
le commanditaire
(actif et offensif)
51
ismic•
formation dal
1. Les acteurs 2. Risques et 3. Zones 4. Ressources 5. Stratégies
du « spectre » opportunités d'incertitudes de pouvoir et coalitions économies qu
entreprises g(
Hiérarchie Remise en cause Maîtrise Relativement Plutôt défensives . formation-a(
directe de leur style de la disponibilité faibles. et passives. tuée », de prati
de management, des stagiaires C'est le maillon Leur faible
leurs Maîtrise faible de la chaîne. pouvoir de formation.
collaborateurs du transfert Plutôt récents les empêche
directs en sauront pédagogique dans la société, d'entrer en conflit
plus qu'eux sur Maîtrise ils sont souvent Mais attention : 11Linstrumentc
les techniques de l'information dépassés ils pourraient créer
de management sur le projet pa les agents de une coalition Troisième (
maîtrise anciens de circonstance Avec cette qul
avec le comité
de direction formation. Iv12-
et les agents de on peut rencc
maîtrise anciens, • techno-prud
même si
ces demiers sont techno », on
en opposition nologies ou qt
avec eux.
tir dans ce do
Contexte de l'entreprise : Il s'agit d'une filiale de 2500 personnes appartenant à un grand groupe
importante dc
international Le directeur vient d'arriver, il a été parachuté alors que le comité de direction a été assez contre égalen
peu renouvelé ces dernières années. Le management intermédiaire est partagé entre les anciens et nombre de fo
les modernes. Le directeur est le commanditaire du projet
pensent qi
Ce sont celles qui dépassent la moyenne nationale des entreprises de 'té d'une
plus de 2000 salariés qui ont une bonne pratique des projets de formation. ne. Ici, le poir
Or, plus une entreprise aune bonne pratique de la gestion de projets de for- gigues tels qu
mation, plus il sera facile de trouver des ressources humaines, budgétaires et attend de voir
matérielles pour réaliser de nouveaux projets. t. La trois
les nouv
nt d'eni
Les modalités pédagogiques
depuis
Deuxième question à se poser : quel type de modalités pédagogiques papiers et
l'entreprise utilise-t-elle généralement? On peut classer les entreprises en ces entr(
trois catégories : les « classiques », les « économes'> et les «innovantes ».
La première catégorie regroupe les entreprises qui utilisent le stage inter- Il Les dispensa
entreprise en priorité. Elles traitent en priorité des demandes individuel-
les et elles envoient leurs stagiaires faire des formations dans des organis- Quatrièm
mes extérieurs. Il s'agit généralement de petites entreprises ou Leurs ii
d'entreprises ayant des budgets formations limités. La deuxième catégo- re un m
rie, les « économes », recherchent, comme leur nom l'indique essentiel- formules
lement, à faire des économies. Plutôt que de réaliser des stages en inter- formatio
entreprise, elles préfèrent faire faire ces stages en intra-entreprise. La toujours
pédagogie reste la même. Simplement, le groupe est constitué des per-
sonnes de la même société et les coûts sont réduits. La troisième catégo- '.Lem
rie, quant à elle, cherche à innover. Généralement, les budgets forma- Fon ne
tions sont importants et il y a de nombreux professionnels de la tion i
52
I
Réaliser le diagnostic préalable
• L'instrumentation pédagogique
Troisième question : les dispositifs de formation sont-ils instrumentés?
Avec cette question, on aborde le sujet des nouvelles technologies de la
formation. Mais tout ne se résume pas aux NTF. Dans ce domaine aussi
on peut rencontrer trois catégories d'entreprises : les « anti-techno », les
« techno-prudente », les « techno-maniaque ». Dans le groupe des « and-
techno », on va retrouver les entreprises qui craignent les nouvelles tech-
nologies ou qui ont des budgets si restreints qu'elles ne peuvent pas inves-
tir dans ce domaine. Il s'agit souvent d'entreprises ayant une population
importante de personnel réfractaire aux nouvelles technologies. On ren-
contre également, dans cette catégorie, des entreprises ayant un grand
nombre de formateurs internes qui sont réfractaires à ce type d'outils et
qui pensent que le face à face pédagogique reste le meilleur garant de la
qualité d'une formation. Tout autre est l'attitude de la deuxième catégo-
rie. Ici, le point de vue est plus modéré. On utilise déjà des outils pédago-
giques tels que : e-learning, CD-ROM, mais on est plutôt prudent. On
attend de voir comment ces outils vont évoluer avant de les utiliser large-
ment. La troisième catégorie, quant à elle, n'attend pas. Déjà familiarisée
avec les nouvelles technologies, elle les pratique tous les jours. Il s'agit
souvent d'entreprise de hautes technologies où le micro a remplacé le
stylo depuis longtemps. Alors, c'est la formation classique avec tableaux
de papiers et transparents en noir et blanc qui devient exceptionnelle
dans ces entreprises!
53
IL
Comprendre les enjeux
21. Pour en savoir plus sur l'entreprise formatrice, lire : Noye et Piveteau (cf. bibliographie).
54
Réaliser le diagnostic préalable
en t mal. Dans le meilleur des cas, elles ont une fiche d'évaluation « à chaud »,
- inte mais elles ne l'exploitent pas. Il y a ensuite celles qui réalisent des évalua-
• ge tions « à chaud » et exploitent les données. C'est un premier pas. Mais ce
•- la n'est pas suffisant. Enfin, il y a celles qui pratiquent des évaluations « à
bic chaud » et à « froid » et qui utilisent ces données pour progresser en per-
manence. Ces dernières entreprises savent où elles vont. Elles ont une
vision claire de ce que peut leur apporter la formation.
55
Comprendre les enjeux
Investissement
Catégorie II
Investissement
Catégorie III
Investissement
Du pr
Niveau
d'investissement
formation
légal « Moyenne
nationale»
« Moyenne nationale
des + 2000 salariés» a l'imi
Modalités Classiques Économes Innovantes
pédagogiques
Dispensateurs
de formation
Tout interne Tout externe Mixte inteme/exteme A la fin de
dispositif
res et à la cuit
Dispositifs Stagiomaniaque Tutoramaniaque Entreprise formatrice Ce dispositif s'
d'accompagnement cessus pédago
Dispositifs Sans évaluation Évaluation Évaluation du système de
d'évaluation «à chaud » «à froid»
Pour ce fai
Processus Formations Formations Formations • — des corn)
de décision agrégées imposées négociées
de l'adulte
— des tech
l'apprenait.
— une dérx
projet de I
Vous avez
u'à prése
lous reste à i
Ir plus pertir
vous n'ête
gigue, vous
e. Dar
er d
le chapi
56
naît les
i lui au
CHAPITRE
n om me
..z- étude
1 d'avoir
r ise.
Concevoir le dispositif
de formation
Du processus pédagogique
)riale
3 riés» à l'implication des acteurs
57
Comprendre les enjeux
vous passionnent, vous pourrez lire attentivement les quelques pages qui sui-
vent. Vous y entendrez parler d'architecture pédagogique, d'implication de
l'apprenant, de dispositifs d'évaluation, de plan de communication, etc.1.
1. À cette étape du projet, il est également utile de prendre en compte certaines questions qui se posent autour des
dispositifs de pilotage, de logistique, etc. Mais pour les besoins du découpage du livre en différents exposés, nous
avons préféré garder ces questions pour le dernier chapitre.
2. Piaget est le père du constructivisme. Il s'agit d'un courant de recherche basé sur l'interaction sujet - environnement
qui s'oppose au béhaviorisme et à la psychologie de la forme. Notre présentation ici s'appuie sur la synthèse réalisée
par E Bourgeois et J. Nizet : Apprentissage et formation des adultes, PUF, 1997. C'est pourquoi nous utilisons les ter-
mes déstructuration-restructuration, plutôt que assimilation-accommodation.
58
Concevoir le dispositif de formation
59
Comprendre les enjeux
ce que vous saviez déjà : vous les associez et les mémorisez en les stockant
dans votre mémoire à long terme. Vous restructurez en fait, partiellement
ou progressivement, votre structure de connaissance antérieure. Enfin, vers
la fin de la conférence, le conférencier vous propose une idée qui vous
amène à revoir radicalement votre point de vue sur la pédagogie : vous
commencez alors un travail de transformation de vos connaissances qui
pourra se poursuivre bien après la conférence à travers des réflexions per-
sonnelles, des lectures, des échanges avec des collègues... On peut dire alors
que vous êtes sur la voie d'un véritable apprentiss2ge puisque vous êtes en
train de déstructurer-restructurer radicalement vos connaissances dans le
domaine de la pédagogie6.
Pour conclure cette présentation de la première loi de la pédagogie,
nous vous proposons de synthétiser à travers un schéma (ci-contre), tiré
du livre de E. Bourgeois et.J. Nizet, ce processus de déstructuration-
restructuration des connaissances.
Partant de cette première loi de l'apprentissage, quels principes pra-
tiques pouvons-nous en déduire pour la conception de notre dispositif?
Application pratique
at
6. Dans ces deux derniers cas, il y a à nouveau conflit cognitif, mais la régulation est de type» homéorhésique ». Selon
les constructivistes l'apprenant dépasse le déséquilibre en recherchant un équilibre nouveau et meilleur que le pré- g
cédent. Ils parlent alors avec Piaget de « rééquilibration majorante ». Mais cette rééquilibration peut être progressive SE
(premier cas) ou radicale (second cas). Dans les deux cas, il y a apprentissage, mais dans le second cas l'apprentis-
sage est plus important
60
Concevoir le dispositif de formation
ogie, Structures
de connaissances
), tiré transformées
ation-
Nouvelles structures
des connaissances
s pra- Situation en mémoire
sitif? d'apprentissage
Structures
de connaissances
activées
61
Comprendre les enjeux
62
Concevoir le dispositif de formation
Application pratique
En fait, il existe au moins deux autres méthodes pédagogiques actives la coactive et la méthode par projet mais nous
s un autre
les présenterons ultérieurement
63
Comprendre les enjeux
' faut résoudre un problème ensemble, ils peuvent confronter leurs points de
•ue
vue. À partir de cette confrontation, ils sont amenés à argumenter sur
t'est
en leurs propres solutions et/ou à comprendre la logique des solutions pro-
! posées par leurs partenaires. Ce travail d'argumentation et de compré-
hension permet une meilleure « déstructuration-restructuration » des
vu,
connaissances. Ce qui est fondamental pour l'efficacité de l'apprentissage
être comme nous l'avons vu précédemment. Mais attention, ce type d'appren-
de tissage reste difficile à mettre en oeuvre. Deux conditions doivent être
- du réunies pour qu'il soit réellement efficace : il faut que les apprenants
-ra
ser
aient le même but et qu'ils développent des activités cognitives efficaces
(Weil-Barais, 1994). Autrement dit, il est indispensable, d'une part, que
serta- tous les participants cherchent à réussir l'exercice, qu'ils soient tous moti-
vés et impliqués dans la résolution du problème; et, d'autre part, qu'un
Climat positif règne dans le petit groupe. Or, ce climat positif varie lui-
même en fonction de deux facteurs principaux. D'une part, des relations
- esolvant symétriques (d'un point de vue statutaire) entre les participants doivent
groupe exister, sinon la confrontation de points de vue ne peut avoir lieu car
peut agir. celui qui a le statut le plus élevé dans le groupe impose alors aux autres
..'tjndjvi- participants son point de vue. D'autre part, les acteurs en présence doi-
t passe-t-il vent être capables de développer des attitudes de communication et de
mut en petit négociation efficaces, sinon on assiste à un phénomène de réactance,
nsycholo- Iliaque membre du groupe campe alors sur sa position et le conflit socio-
emières cognitif ne peut avoir lieu.
en effet Il nous reste à savoir maintenant comment un chef de projet forma-
de type .u peut respecter cette loi au moment de la conception de son dispositif
,sage de de formation. Nous lui conseillerons de suivre deux principes majeurs.
l'appren-
• psycho- Application pratique
s es précé-
oup plus • Favoriser une pédagogie de l'atelier au cours de la formation. Puisque ce
forte, liée type d'apprentissage coactif semble efficace, autant le privilégier au cours
de la formation. Au formateur donc d'organiser et d'animer des séquences
cela signifie d'ateliers pédagogiques. Plutôt que de faire un long exposé sur comment
0 -me pour réaliser un scénario pédagogique, il préférera diviser son groupe de forma-
tion en binôme ou trinôme et demander aux participants d'en réaliser un. Il
veillera cependant à motiver chaque stagiaire à réaliser cet exercice. Pour
ce faire, il présentera très clairement les consignes, s'assurera de leur com-
permanente, préhension pas les participants. Il fera également en sorte que le niveau de
l'exercice soit bien adapté aux capacités des stagiaires. Il prendra un soin
essentielle- 4.
' ..5s Europe franco-
tout particulier à la constitution des groupes. Il évitera toute relation hiérar-
ii a pour objet chique au sein du groupe ou toute différence de niveau statutaire. Par
d'étude de ce exemple, il ne mettra pas ensemble un ingénieur et un agent de maîtrise
« maison », ou une assistante et un cadre diplômé.
e l'apprentis-
d'apprentis- • Favoriser des pédagogies coactives après la formation. Ce qui est valable
- . :mpétition des au cours de la formation, l'est aussi après la formation. La réalité quotidienne
- • nt significa-
nous donne suffisamment de problèmes à résoudre pour que nous
65
Comprendre les enjeux
puissions apprendre après la formation. Encore faut-il organiser cet appren- L'influence c
tissage. Traiter des problèmes « pédagogiques » et constituer des petits
groupes, respectant les règles que nous venons de voir, sont deux condi- Moore esi
tions de réussite majeures. Au chef de projet formation de concevoir son rience pour (
dispositif de formation en fonction de ce type de démarche. À lui d'imagi-
ner les meilleures techniques. Exemple : à la suite d'une formation
changement:
commerciale, les managers d'équipe de vente organisent des journées de Boire, il dém(
suivi de la formation au cours desquelles, en petits groupes, les vendeurs communiqu(
résolvent des problèmes de réclamation de clients conçus et préparés par Et ceci quel
le formateur qui a organisé la formation. Ces sessions bâties autour d'étu-
bien pour de
des de cas réelles ou virtuellesu sont animées par les managers des équi-
pes de vente à l'aide d'un guide pédagogique. Ils deviennent ainsi les de cette métl
coachs de leur équipe. les normes s
maire), l'infl
phis forte qt
1.4 On apprend en échangeant pouvons en ti
au sein d'un groupe les stages de]
On a tendance à l'oublier, tellement cela paraît évident : la forma- opinions con
tion se passe le plus souvent en groupe ! Former, ce n'est pas parler cas-là, ce sont
devant une salle de trente-cinq personnes qui écoutent religieusement.
Non, c'est toujours animer un groupe dont la taille varie de cinq à six IL influence d
personnes à une petite vingtaine. Or, quelle est la différence entre un
groupe en formation et une salle passive. Dans le premier cas, il y a des Quelques
échanges entre les participants, tandis que dans le second cas, il n'y en a sociologue ar
pas. Et qui dit échange, dit obligatoirement : influence sociale. Au chef Cette fois-ci i
de projet formation alors de comprendre ces phénomènes pour mieux échanger eni
min du grour
les utiliser.
au groupe et
Un groupe en formation est un système social complexe où tous les s'est pas la n]
stagiaires peuvent être considérés, au même titre que le formateur, siel d'un mer
comme «émetteurs et récepteurs d'influence» (Moscovici). Il est un lieu cette loi de 1
de production d'idées nouvelles qui peuvent être d'un grand intérêt que les stagia
pédagogique. Dans un groupe de 12 stagiaires animé par un formateur, troupe lui-m
il n'y a donc pas qu'un seul message pédagogique qui peut être diffusé du formateui
mais bien 13 messages qui peuvent être entendus, enregistrés, retenus,
bref acquis. Mais certains le seront plus que d'autres. Pour quelles rai-
le L'influence c
sons? La réponse se trouve dans les résultats des très nombreux travaux
menés depuis la fin de la Première Guerre mondiale sur l'influence Si l'on cc
sociale dans les groupes. Voici, en résumé, les cinq idées clés qu'un chef eruence socir
de projet formation peut retenir de ces résultats avant de se lancer dans la expériences
conception de son dispositif de formation'''. um, mais à
ditience de 1:
13. Une étude de cas réelle traite un problème réel de l'entreprise, tandis qu'une étude de cas virtuelle traite d'un pro-
blème qu'aurait pu rencontrer éventuellement l'entreprise. ire que lors
14. Ces idées clés sont tirées de Abric, Psychologie de la communication, A. Colin, 1996. Pour aller plus loin, on smême avis, 1
pourra lire également : J.-N. Kapferèr : Les chemins de la persuasion, Dunod, 1978 ou encore G.-N. Fischer, Les
concepts fondamentaux de la psychologie sociale, Dunod, 1996. 'endance à
66
Concevoir le dispositif de formation
67
Comprendre les enjeux
68
Concevoir le dispositif de formation
69
k
Comprendre les enjeux
70
Rab.
Concevoir le dispositif de formation
Application pratique
est
• Donner les moyens à l'apprenant d'élaborer son propre projet de forma-
tion. Il s'agit pour le chef de projet formation de créer les conditions favori-
sant une réflexion personnelle de la part de chaque apprenant sur ses
besoins de formation dans le cadre de son évolution professionnelle. Pour
ce faire, il peut mettre en place un dispositif permettant au stagiaire de faire
le point sur ses capacités et son orientation professionnelle (voir section sui-
vante). On verra dans le chapitre suivant quels sont les outils à sa disposi-
tion mais, d'ores et déjà, on peut dire qu'il faudra une implication forte de
la hiérarchie pour qu'un dialogue constructif s'instaure entre cette dernière
et le participant.
• Expliciter les intentions pédagogiques. Une fois son projet élaboré, l'ap-
en ayant prenant va s'en servir de guide tout au long de sa formation. Son implica-
tion sera alors d'autant plus forte qu'il aura le sentiment que la formation
tissage lui permet de réaliser son projet personnel d'apprentissage. Pour en être
convaincu et éventuellement demander au formateur de faire évoluer son
ut avoir
programme de formation pour qu'il coïncide mieux avec son projet, ce der-
qu'il se nier sera amené à préciser ses « intentions pédagogiques » (Hameline,
change- 1978). Il devra pratiquer une certaine transparence pédagogique en expli-
aspira- quant, tout au long de la formation, les objectifs qu'il poursuit et pourquoi il
les poursuit. La pédagogie par objectifs est alors une technique particuliè-
. aissan-
rement efficace, à la fois pour permettre au formateur de préciser ses inten-
l'acte de tions pédagogiques et pour favoriser une communication transparente
le désir entre le formateur et les stagiaires.
.plement • Utiliser des méthodes pédagogiques de type « Projet». Il est possible de
•irendre dépasser la pédagogie par objectifs et d'utiliser une véritable pédagogie
Poisson, du « projet ». Dans ce cas, il n'y a plus seulement une confrontation entre
. la capa- les intentions pédagogiques du stagiaire et celles du formateur, mais c'est
le stagiaire lui-même qui bâtit et met en oeuvre son projet pédagogique.
projet Le formateur devient alors une ressource et un assistant. Ce type de péda-
kipants gogie est essentiellement utilisé dans des processus d'autoformation. Le
; e. Mais stagiaire définit son projet : « devenir chef de projet formation », par exem-
réaliser ple. Puis, il va concevoir lui-même son parcours de formation et définir les
objectifs pédagogiques qu'il doit atteindre et les activités pédagogiques
t pas. Il qu'il doit réaliser. Par exemple : suivre une formation sur la gestion de pro-
de s'en- jet de formation, être amené à assister un chef de projet formation dans le
différent cadre d'un projet sensible, formaliser des outils de gestion de projet, etc.
'doit pou- Pour réaliser son projet, il peut faire appel à des experts, un tuteur qui va
l'accompagner, consulter des bases de données, utiliser un centre de res-
• retirer sources... La formation devient ouverte, elle prend des formes très variées;
el. Mais les nouvelles technologies de l'information et la communication facilitent
doit être l'apprentissage (Internet, CD-Rom...).
ter-venir
- se sont
.; s (avec 1.6 On apprend en prenant du plaisir
ses inten- et dans un climat de confiance
certaine
Dewey) L'adulte apprend mieux quand il peut satisfaire ses besoins d'appre-
)édago- nant. Mais, quels sont ces besoins? Outre ceux liés à la réalisation de son
projet personnel de formation, on retrouve pêle-mêle : « la curiosité et le
71
Comprendre les enjeux
16. De nombreux auteurs ont cherché à cerner les besoins de l'adulte en formation, un des plus célébres est CL Pou r aller
M. Knowles qui insistait au début des années soixante-dix sur le fait que l'adulte assimile d'autant mieux les iome 1, p.
connaissances qu'elles sont présentées dans le contexte de leur mise en application future par l'apprenant gogiques,
72
Concevoir le dispositif de formation
Application pratique
• èbres est 17. Pour aller plus loin sur cette question, lire par exemple : Chalvin, Encyclopédie des pédagogies, ESF éditeur, 1996,
mieux les tome 1, p. 104 ou Chalvin, Utiliser tout son cerveau, ESF éditeur, 1995 ou encore : De la Garanderie, Les profils péda-
t. gogiques, 1989.
73
Comprendre les enjeux
Action
Inscription Implication Suivi
de Évaluation de
à avant de
formation la formation
la formation la formation la formation
Étapes du pn
76
Concevoir le dispositif de formation
77
Comprendre les enjeux
Il Processus d'inscription
Le processus d'inscription est une étape essentielle et pourtant souvent
négligée par les chefs de projet formation. Partant du principe qu'il s'agit
d'un projet global pour l'entreprise, ils considèrent généralement que
l'ensemble d'une population concernée doit y participer. À la suite de la
loi du 4 mai 2004 et de l'introduction du DIF, cela est beaucoup moins
vrai : les participants peuvent prendre l'initiative du départ en formation.
Il est donc préférable de choisir la meilleure méthode d'inscription.
• Choix objectif. Avec ce premier processus d'inscription, seules les
personnes ayant les capacités et les motivations pour suivre la formation
sont autorisées à s'inscrire. On met alors en place un système de sélection
par test de connaissance, souvent doublé d'entretien avec un jury ou avec
la hiérarchie. On peut vérifier ainsi aisément. L'avantage d'une telle for-
mule est l'objectivité. Le risque est de faire une certaine discrimination
entre les salariés. Seuls ceux qui peuvent réussir le test ont le droit de se
former. Évidemment, ce type de pratique peut être mal vécu dans certai-
nes entreprises où la formation est habituellement ouverte à tous. Par
ailleurs, le système des tests et de l'entretien hiérarchique peut paraître
« scolaire ». Passé un certain niveau hiérarchique, ce type de pratique n'est
plus accepté. Mais tous ces inconvénients ne doivent pas nous faire écarter
systématiquement ce premier type d'inscription. Pour des formations lon-
gues de type technique où le respect des prérequis est impératif, cette
méthode objective de sélection des futurs stagiaires est très bien adaptée.
• Choix arbitraire. Comme nous l'avons vu précédemment, le choix
arbitraire est certainement le processus d'inscription le plus courant dans
les grands projets de formation. Son avantage est la simplicité. Son inconvé-
nient majeur est la passivité du stagiaire qui ne se sent pas engagé par une
décision initiale. Par ailleurs, les choix effectués étant arbitraires, il y a de
grands risques d'erreurs dans la sélection des futurs stagiaires. On s'expose
ainsi à envoyer en formation des personnes qui n'avaient rien à y faire.
• Choix volontaire. Nous sommes ici à l'opposé du modèle précédent.
C'est le stagiaire qui choisit lui-même s'il doit participer à la formation. Il
s'inscrit librement, sa hiérarchie n'intervient pas ou très peu. Ce modèle
d'inscription est courant dans les entreprises de type « formations agré-
gées ». Il reste cependant rare dans le cadre de projet de formation. Son cl
Concevoir le dispositif de formation
- pe inconvénient majeur est qu'on ne maîtrise pas du tout les départs en forma-
es tion. À l'inverse, il présente l'avantage d'être très motivant pour les stagiaires.
est • Choix négocié. Ce dernier type d'inscription est un compromis très
h- intéressant des deux types précédents. Il repose sur une idée de base fonda-
mentale : le futur stagiaire et son responsable direct sont capables d'analyser
précisément les besoins de formation et de choisir les meilleures réponses
formation. Il s'agit donc d'un processus de co-inscription très participatif; où
le stagiaire peut négocier son départ en formation. Son avantage réside dans
- nt l'implication forte des acteurs directement concernés par la formation (le
agit stagiaire et son responsable). Ses inconvénients sont peu nombreux et peu-
que vent être réduits à condition de respecter certaines règles. D'abord, pour évi-
- la ter des erreurs qui pourraient être commises par le stagiaire et sa hiérarchie
ins directe, on peut solliciter un troisième acteur intervenant plus spécifique-
; • n. ment dans la validation des choix, comme par exemple une commission ou
une autorité supérieure (chef de projet formation, DRH, etc.). Ensuite,
- les pour que les choix soient réellement engageants, on peut mettre en place
;on un dispositif d'aide à la décision qui va amener les interlocuteurs à réfléchir
ensemble sur le besoin de formation, comme par exemple une auto-
.;on
ec évaluation de ses compétences préalables. Enfin, pour ces deux raisons à la
fois, objectivité du choix et engagement, on communiquera largement sur
for-
;on l'offre de formation possible. Ceci suppose que le programme de formation
- se du projet soit conçu préalablement et qu'une « offre de formation » soit éla-
• borée avant de sélectionner les futurs stagiaires. Il s'agit d'une contrainte
Par supplémentaire pour le chef de projet formation dont il devra tenir compte
au moment de l'élaboration de son planning (cf chapitre 4).
- "tre
'est
- er Processus d'implication
Ion-
La formation ne commence pas à 9 heures du matin le premier jour du
tte
stage. Elle démarre beaucoup plus tôt, dès le moment de la remise de la
convocation, voire avant. Pour qu'une action soit réellement efficace, il est
oix nécessaire en effet que l'apprenant se prépare à participer à sa formation,
s aussi bien d'un point de vue motivationnel que sur le plan de l'acquisition
vé- de connaissances. Mais cela suppose d'utiliser certains outils et surtout de
une créer les conditions d'un échange positif entre trois acteurs majeurs du pro-
a de jet de formation : l'apprenant, son responsable direct et le formateur.
•se
Favoriser le dialogue pour améliorer l'implication du stagiaire
- nt. Pour s'impliquer dans le projet de formation, tout apprenant a besoin
. Il de savoir à la fois ce que l'on attend de lui et ce qu'il peut attendre person-
èle nellement de la formation. Pour clarifier ces attentes réciproques un triple
é- dialogue doit s'établir. D'abord, entre l'apprenant lui-même et sa hiérar-
Son chie qui doit lui dire quels objectifs elle poursuit à travers son inscription à
79
Comprendre les enjeux
Entreti
Les outils de l'implication
NB .1
— CD-ROM recter
Cité:
—Site Intranet
—Outils d'auto-formation sur LMS
—Dossier documentaire
•
— Grille d'auto-diagnostic
l'app
—Grille d'observation
tence
—Entretien téléphonique avec le stagiaire
Parti'
—Test de connaissance (quiz, exercice à trous...) ner d
—Questionnaire de profil d'apprenant fondi
— Réunion « kick-off> ident
—Groupe de formalisation des pratiques tYPe I
conç
de su
80
Concevoir le dispositif de formation
81
L
Comprendre les enjeux
82
Concevoir le dispositif de formation
83
Comprendre les enjeux
18. Pour en savoir plus sur les objectifs pédagogiques, lire : D. Hameline, Les objectifs pédagogiques, ESF éditeur, 1979.
84
Concevoir le dispositif de formation
Objectif final
Profil de l'apprenant
• Motivation : très favorable à suivre la formation qui représente pour lui un moyen de se
préparer à sa nouvelle mission.
• Aptitude : jeune technicien ou ingénieur ayant l'habitude de suivre de nombreuses forma-
tions.
• Capacité : a réalisé déjà quelques réunions d'information, mais n'a jamais pratiqué la forma-
tion. Il a participé à une formation de trois jours aux techniques de prise de parole en public.
85
'4
Comprendre les enjeux
19. Ces méthodes pédagogiques ont été abordées dans la partie précédente, c'est pourquoi nous les résumons suc-
cinctement dans ce tableau.
86
Concevoir le dispositif de formation
5- Méthode coactive
6- Méthode du projet
87
Comprendre les enjeux
par heur
Le scénario pédagogique
modèle c
Vous avez fait votre choix. Vous savez quelles méthodes et quelles tech- sous la fo
niques pédagogiques utiliser au cours de la formation. Votre travail de gués pot
conception est maintenant presque terminé. Il ne vous reste plus qu'à met- gigue, le
tre en forme tous ces éléments et à prévoir comment va se dérouler, heure
Pédagogi
scénario
Figure 13 : Exemple de scénario pédagogique ce type d
rents anir
Le processus pédago- Les différents types de techniques savoir col
Cindication des horaires gique est la description pédagogiques sont rappelés ici. s'agit d'i
permet de gérer son précise de ce que feront On peut savoir ainsi d'un seul
formateurs et stagiaires coup d'oeil si la formation sera suf-
(chapitre
temps en formationn
au cours de la formation fisamment active
) Processu
La fon
Horaires Objectifs Processus Techniques Supports c'est main
pédagogiques pédagogique pédagogiques pédagogiques
ment toui
10 h 45 Rédiger • Le formateur présente Exercice Fiche précédeni
des objectifs les caractéristiques d'un objectif de jaillissement méthodologique
pédagogiques pédagogique d'idées sur la rédaction • Capi
• Les stagiaires prennent d'objectif risation e
des notes et posent des questions lion. Con
• Le formateur donne l'énoncé Exercice Tableau
de l'exercice « les bons et d'application de papiers liser pleir
mauvais objectifs pédagogiques » réaliser d<
• Correction en assemblée plénière Énoncé
• Les stagiaires rédigent de l'exercice Internet c
les objectifs pédagogiques de l'une + corrigé rer leurs c
des formations qu'ils ont à animer actions pe
11 h 30 Réaliser • Le formateur présente Exposé Tableau
un scénario les différents éléments interactif de papiers • APPE
pédagogique d'un scénario pédagogique de transfc
• Les stagiaires prennent Exercice Transparents
des notes et posent des questions d'application vierges
progresse'
• Le formateur donne en binôme liter cette
A les consignes pour réaliser imaginer
un scénario pédagogique Exercice
• Les stagiaires réalisent en d'analyse de À l'expert-tu
binôme un scénario pédagogique son expérience n'y a pas c
sur formation de leur choix. de conception
pédagogique
l'objectif r
• Présentation des différents
scénarios en salle plénière au cours de • Géné
• Chaque stagiaire reconstruit la matinée
« sa » méthode pour concevoir cas, de di
une formation. quelques
équipe, vo
On rappelle ici les diffé- Cette colonne sert de guide niques : la
rents objectifs pédago- pour préparer son matériel et
giques. À chaque ob- distribuer la documentation
jectif correspond une pédagogique au cours de la
20. C'est purot«
séquence formation
souhaitent en
88
nEMI•
Processus de suivi
d'action • Les simulations. Avec ce troisième type d'outil, on peut aller encore
sans aug- plus loin, et contrôler la mise en œuvre concrète des savoirs acquis. On peut
mesurer, en effet, si le stagiaire sait résoudre un problème en temps réel et
d'une façon pratique. On peut évaluer les comportements et non plus seu-
lement les raisonnements. Il existe trois grands types de simulation. Tout d'a-
s que de bord, pour les formations techniques, il y a les simulations de pannes ou de
• cours ou problèmes à résoudre à l'aide d'un matériel. On donne au stagiaire un
- question matériel en panne qu'il doit réparer ou on lui confie une tâche complexe à
évaluation réaliser avec un matériel (bureautique par exemple) et on vérifie s'il y arrive.
Il y a ensuite les jeux d'entœprise qui permettent de simuler une expérience
professionnelle (la gestion d'un projet industriel, la vie d'une
ellement entreprise, etc.). Ces jeux permettent de mesurer notamment si la personne
)bjective sait appliquer dans l'urgence les méthodes acquises. Enfin, il y a les jeux de
:age et la n5les qui permettent d'évaluer si les comportements attendus sont maîtrisés.
essentiel- On peut utiliser ce type d'évaluation pour des stages de management et de
-ralué, c'est communication et évidemment pour la formation de formateur.
•scolaire
•. on pré-
ec préci-
trop bien 3. Impliquer les acteurs
ire. Nous dans le dispositif de formation
La tâche du
, ut résou- Vous êtes satisfait ! Vous avez imaginé un processus pédagogique original
ois outils et particulièrement pertinent. Oui, mais voilà, il va falloir le mettre en
ertes limi- œuvre. Ce qui va nécessiter la participation de multiples acteurs : les forma-
teurs, les tuteurs, la hiérarchie directe et indirecte, les collègues de travail. Et
vous vous retrouvez face à un nouveau défi : comment impliquer l'ensemble
acquises,
des acteurs dans le processus? Vous pouvez alors agir à travers deux types
igit d'un
d'intervention : bien définir les rôles et missions de chacun des acteurs et
t être fer-
élaborer un plan de communication autour du projet de formation.
t les ques-
de calculer 3.1 Les rôles et missions
--n sûr des des différents acteurs
• permet-
tgiaires. Dans un projet de formation les différents acteurs peuvent jouer trois
-"nt mesurer grands rôles différents : « informateur », « tuteur » et « démultiplica-
r-faire. Si teur ». Ces trois rôles sont essentiels pour aider les apprenants à réussir
leur formation. Passons donc en revue pour chacun des rôles les missions
,.ii'étude de
qui doivent être exercées.
• efficaces
Ide de cas
I L'informateur
Niais égale-
séminaire, L'informateur est celui qui va informer l'apprenant tout au long de la
des points réalisation du projet de formation. Il n'existe pas en fait un seul informa-
eints. teur, mais une multitude. Il y a d'abord le chef de projet formation qui a,
91
Comprendre les enjeux
Le tuteur
Le tuteur est la personne qui va accompagner l'apprenant tout au
Une foi
long du processus pédagogique et va l'aider à tirer le meilleur parti de sa
à savoir co
formation. Le tuteur va donc intervenir au cours du processus d'inscrip-
projet de
tion, à travers une coévaluation des compétences initiales de l'apprenant;
communic
il va ensuite lui permettre de construire son projet personnel de forma-
tion; puis, il va le guider dans son plan de suivi; et enfin il va participer à aux messa:
cibles, et le
nouveau à une coévaluation, mais cette fois-ci, il s'agira de faire le bilan
des compétences acquises.
Quel messi
Qui peut jouer le rôle de tuteur? Dans la majorité des cas, le mieux
placé est certainement le responsable hiérarchique direct. Au contact Il y a tro,
quasi quotidien du stagiaire, il peut l'accompagner aisément Par ailleurs, Le premier
il connaît bien le métier de l'apprenant et peut donc le conseiller. Mais, le contenu
parfois, le manager direct n'est pas la personne idoine. Pour des forma-
• Le qu
tions de type développement personnel, le formateur, qui à la fois peut
Lorsqu'un I
avoir un regard extérieur et évaluer sans juger, sera plus à même de jouer
le rôle de tuteur. Lorsque les formations seront très techniques on préfé- raières ques
rera également un autre type de tuteur : le « tuteur-expert ». Celui-ci sera qu'est-ce qu
surtout : co
capable de l'aider au quotidien pour transférer ce qu'il a appris en for-
avoir des ré
mation dans son travail quotidien. Enfin, pour des formations transversa-
bon momer
les qui ne sont pas directement applicables dans son poste, mais prépa-
saires dans 1
rent à une évolution de carrière, un membre influent de l'organisation
mation qu'il
pourra jouer dans ce cas le rôle de tuteur. On pense alors au DRH, à un
diffuser le F
responsable « emploi-formation » ou à un membre de la direction.
teurs ». C'es
doit être sin
I Le démultiplicateur
d'informatl
Le démultiplicateur désigne la ou les personnes intervenant dans la messages sug
formation et n'ayant pas conçu le programme. Il y a donc plusieurs types raie. Il s'agir
92
Concevoir le dispositif de formation
93
Comprendre les enjeux
sans entrer dans les détails. On déclinera les grandes étapes du proje t, aller plus
sans préciser le contenu précis de chacune d'elles. lyse des bo
don n aire
• Le contenu de la formation. La communication sur le contenu de la
comment
formation est destinée à trois types d'acteurs. Tout d'abord, les démulti-
don. Enfi
plicateurs qui doivent connaître ce qu'ils ont à dire et à quels moments.
thèmes di
Ils chercheront une information très détaillée sur le programme de for-
sier dodu]
mation, surtout les démultiplicateurs « animateurs ». Ensuite les tuteurs,
tant de tc
qui ont besoin de connaître l'itinéraire pédagogique précis de la forma-
ainsi acce
tion pour savoir comment organiser leur tutorat. Ils doivent être égale-
mation.
ment informés suffisamment sur le programme proprement dit pour
groupe at
conseiller les apprenants de retour de leur formation. Enfin, il y a les sta-
giaires eux-mêmes qui souhaitent avoir une bonne connaissance du pro- • Le st
gramme pour se préparer à leur formation et surtout savoir s'il est néces- de formai
saire qu'ils s'y inscrivent. tes les foi
• Les résultats atteints. Une fois le projet terminé, il est nécessaire de duire tou
communiquer sur le bilan des formations. Le chef de projet formation est entre les
amené à diffuser largement les résultats des évaluations, de montrer les réus- de formai
sites et d'expliquer les difficultés. Tous les acteurs seront satisfaits de voir garantir 1
qu'ils ont participé à un projet qui a réussi. Et s'il a échoué, ils exigeront nécessairr
d'être informés sur les causes de cet échec et des actions correctives à mener. précises.
tre 3), ma
le Quels moyens de communication utiliser? Qu' est
Dans le domaine de la communication, l'imagination n'a pas de limi- cours dul
tes. Nous nous limiterons donc, dans le cadre de cette présentation, à rap- connaissa
peler seulement quatre grands moyens de communication autour du pro- à animer.
jet. Nous ne traiterons pas des moyens classiques et habituels que l'on démultip
retrouve pour toute communication interne et qui restent très utiles tels les démul
que : le journal interne d'entreprise dans lequel on peut faire le compte sent bien
rendu des premières formations, les réunions hebdomadaires ou men- pour un .
suelles animées par la hiérarchie qui peuvent servir de vecteurs de SIMITS occ
94
Concevoir le dispositif de formation
95
Comprendre les enjeux
1_
Une fois que l'on sait quel est le rôle de chacun, ses missions, ce qu'il
faut leur dire et à quel moment, pourquoi et comment il faut le dire, on X
commence à emmagasiner une quantité d'informations significative que
l'on a intérêt à classer, organiser, bref synthétiser. Pour ce faire rien de
mieux qu'un tableau. Nous avons donc repris notre exemple de forma. -o
tion au management d'équipe pour illustrer le modèle de tableau que â)
l'on vous propose d'utiliser (page 97). 8
96
DJla IlâtIOD
ro p,),
-! 5 f'D
(DFe 5
A), z
11J et)
• A) >CI
(D rq
ràD
< — — e:1-•
2. ro , ce
ro
1
>1: ri' :
1) rcAD c ez
0. 5. ! '
e4
, r
ro (IDr-t- 7'i (ID >7. r -t- 7
99 1
Comprendre les enjeux
dii
1. Classifier ses achats ec
rai
Les « Marketeurs » segmentent leur marché, les acheteurs, quant à da
eux, le classifient, mais dans les deux cas, la démarche est la même. Il s'a- Vo
git de découper les besoins de l'entreprise (du client pour le marketing
vente) et de constituer des classes homogènes d'achats (ou de produits et
services si l'on continue la comparaison). Ces classes sont appelées des
« familles d'achats ». Ce travail de classification est absolument nécessaire
si l'on veut attaquer le marché des fournisseurs de façon stratégique. Si
l'on applique cette démarche aux achats de formation, quelles sont les Nc
1112
grandes catégories d'achats que l'on peut distinguer? Il y en a trois prin-
cipales: les achats de prestation de formation, d'ingénierie pédagogique cal
et d'ingénierie de formation. Passons-les en revue maintenant. Ré
trè
m:
1.1 Les achats de prestation
fo
de formation fo
L'achat de prestation de formation est l'achat le plus classique. Il s'agit se
en fait de louer les services d'un formateur à la journée. On attend du d
formateur qu'il délivre un savoir et surtout qu'il crée les conditions d'un fi
apprentissage efficace pour chacun des apprenants dans le cadre d'une 1(
formation en salle ou de tout autre modalité pédagogique (coaching, auto-
formation assistée...). Ce type d'achat est relativement banal. Il existe un
véritable marché dans ce domaine (cf. section 3 de ce chapitre). Dans le
cadre d'un projet de formation, ce type d'achat peut représenter jusqu'à
plus de 80 % des achats globaux. La classification peut paraître alors un
peu large. Savoir que l'on doit acheter une prestation de formation n'est
peut-être pas assez précis. À nous d'affiner. Pour ce faire, il existe au
100
Sélectionner les prestataires de formation
"ts sur le moins deux moyens très efficaces. Premier moyen, classer son achat de
x condi- prestation par domaine de formation. Les résultats d'une telle classifica-
•nc, der- tion nous donnent alors des indications précises sur la stratégie à adop-
t. keting ter. On n'achètera pas en effet de la même façon des prestations de for-
• : biens mation en bureautique qu'en management, en langues qu'en formation
marchan- technique. Nous sommes sur des marchés radicalement différents. Les
du mar- opérateurs ne sont pas les mêmes. C'est un peu comme si l'on voulait
• rentabi- comparer le marché des «voitures particulières» avec celui du « deux
'tement. roues ». Deuxième critère important de classification : la catégorie socio-
mtion de professionnelle des apprenants. Là aussi, on peut distinguer des marchés
.sseur. très différents : le marché des cadres dirigeants n'est pas celui des cadres
intermédiaires et encore moins celui des ouvriers. Il y a peut-être plus de
différences entre le micromarché de la formation continue des grandes
achats écoles (INSEAD, HEC, ESSEC...) et le marché de la formation pour opé-
rateurs de production (AFPA, GRETA, Organismes de branches,...) que
quant à dans l'automobile entre le marché des « spécialistes » (Mercedes, BMW,
e. Il s'a- Volvo) et des « généralistes» (Renault, Peugeot, Fiat...).
n keting
s s uits et 1.2 L'achat
lées des d'ingénierie pédagogique
essaire
Ce second type d'achats est beaucoup plus spécifique que le premier.
....que. Si
- sont les Nous sommes en présence d'un micromarché à l'intérieur du très vaste
sis prin- marché de la formation. Rares sont en effet les organismes de formation
•..ogique capables de fournir des prestations globales d'ingénierie pédagogique.
Réaliser des kits de démultiplication, concevoir des modules de formation
très spécifiques, utiliser efficacement les nouvelles technologies de l'infor-
mation et de la communication afin d'accroître la productivité de la
station formation... n'est pas une compétence forcément maîtrisée par tous les
ation formateurs. Cela nécessite aussi parfois des moyens techniques (investis-
Il s'agit sement dans les NTIC) qui ne sont pas à la portée de tous les organismes
-nd du de formation. Quand on se trouvera confronté à ce type d'achats, il
ns d'un faudra veiller à rechercher de véritables spécialistes. Les organismes avec
- d'une lesquels on a l'habitude de travailler ne seront peut-être plus les mieux
• auto- placés pour répondre à nos besoins.
- .ste un
Dans le 1.3 L'achat
• jusqu'à d'ingénierie de formation
alors un
n n'est Avec ce troisième type d'achat nous sommes à nouveau face à un
micro-marché. Il s'agit du marché des organismes capables de prendre
• iste au
en charge la conduite de votre projet de formation de A à Z. Ce mar-
ché est peut-être encore plus restreint que le précédent. Il repose sur
la maîtrise d'expertise pointue. Gérer un projet de formation, ce n'est
101
Comprendre les enjeux
pas en effet la même chose qu'organiser une simple action de forma- forrnatioi
tion, fût-elle sur mesure. Dans ce domaine aussi, il faudra donc être les diffé
vigilant quant à la réelle expertise du prestataire. Et puis, on pourra manière
toujours se demander s'il est réellement nécessaire de sous-traiter cette premier,
activité stratégique. Selon son degré de maîtrise de l'ingénierie de for- rigueur «
mation, on aura parfois intérêt à conserver ce domaine spécifique. du progri
tement a(
ingénieri
adapté po
2. Élaborer le cahier des charges
• Un d
Une fois notre besoin classé en famille d'achats, il nous reste à le pré- figé une fi
ciser et à le présenter de façon compréhensible à nos interlocuteurs. C'est des prestz.
ici que nous allons faire appel au cahier des charges. moment c
ble, alors g
très précis.
2.1 Qu'est-ce
tant en uti
qu'un cahier des charges? refuser de
Si l'on se réfère à la norme AFNOR X 50-756, le cahier des charges est tandis que
« un document contractuel fixant les modalités d'exécution d'une action le fournism
de formation. Ce document contient les éléments administratifs, pédago-
giques, financiers et organisationnels pour atteindre des objectifs déter-
minés ». Concrètement, il s'agit d'un document qui lie l'entreprise avec
son fournisseur et qui définit avec plus ou moins de précision les condi- Il n'exisi
tions de réalisation du projet de formation. Mais cette définition nécessite nous indiqt
quelques précisions. ment. À ch
• Un document de communication externe. Le cahier des charges est charges spé,
d'abord un document de communication avec ses fournisseurs. C'est un que d'autre
puissant moyen pour leur dire ce que l'on attend d'eux dans le cadre du tion qui per
projet de formation. Pour le fournisseur, c'est le meilleur moyen pour des charges
savoir ce qu'il doit faire et ce qu'il peut faire. cette idée q
des charges
• Un document de communication interne. Le cahier des charges est
rer notre ca
aussi et surtout un document de communication à utiliser avec son com-
manditaire. On devrait toujours faire un cahier des charges! Même si la
formation doit être réalisée en interne, le chef de projet formation a tou- I La norme id
jours intérêt à faire un cahier des charges. Il pourra ainsi reformuler à C'est au I
son commanditaire ce qu'il a compris de ses attentes à l'égard du projet. borée la nor
Ce dernier se sentira engagé par le cahier des charges. En acceptant de formation. (
le signer, il donne son accord sur les spécifications du projet. paix: les n
• Un document plus ou moins précis. Il existe deux types de cahier don. À l'inte
des charges. Le premier type dit « fonctionnel » répond à la question « ça
sert à quoi? ». Le cahier des charges décrit alors les fonctions que doit 2. Pour en savoir pl
remplir le projet de formation. On y retrouve les objectifs du projet de péripéties de la n
102
Sélectionner les prestataires de formation
103
Comprendre les enjeux
104
Sélectionner les prestataires de formation
Icser pour clés à se poser pour présenter de façon compréhensible son projet de
X 50-756 formation (cf. ci-contre les principaux items retenus). Certaines de ces
questions correspondent à des informations « minima », d'autres à des
questions « complémentaires ».
• Les trois temps du processus de sélection. La norme AFNOR part
Iisation du principe que le cahier des charges doit être évolutif. Elle distingue
trois étapes principales à son élaboration : « l'appel à proposition », la
«négociation » et la « commande-réalisation ». À chacune de ces étapes,
le chef de projet formation se posera de nouvelles questions pour préci-
ser son projet de formation auprès de ses fournisseurs, d'abord potentiels
puis définitifs.
• Cinq rubriques dés. La norme est découpée en cinq rubriques prin-
cipales qui se présentent sous la forme de cinq grandes questions :
—« qui sommes-nous? » : présentation de l'entreprise et de ses objectifs;
—« qu'attendons-nous en tant qu'entreprise ? » : précisions sur les
objectifs de formation (et non pas les objectifs pédagogiques) et sur-
tout les compétences visées;
—« quelle est la population concernée ? » : définition du profil des
futurs stagiaires;
- -vention? —« quel est le cadre de l'intervention? » : il s'agit essentiellement des
conditions de réussite et des contraintes à surmonter;
—« quelle évaluation prévoir avec l'organisme ? » : proposition d'un
cadre pour évaluer les résultats de la formation.
• Informations « minima » et « complémentaires ». Pour ne pas alour-
dir le modèle de cahier des charges, les concepteurs de la norme ont, à
juste titre, distingué deux niveaux de questionnement. Un niveau à
minima, qui permet pour de petits projets de formation de recueillir les
informations essentielles, et un niveau « complémentaire », qui permet
d'aller plus loin pour de gros projets ou lorsqu'on décide de réaliser des
cahiers des charges techniques et non plus seulement fonctionnels.
On le voit, cette nonne peut être un outil très utile pour bâtir son cahier
à étape des charges. Chaque chef de projet formation pourra s'y référer chaque
pendant
fois qu'il aura à élaborer un cahier des charges. Cependant, comme toute
norme, elle est le résultat de compromis et c'est pourquoi elle reste encore
négociés
la formation perfectible. Une amélioration essentielle peut y être apportée.
Won
Il Distinguer clairement les différentes rubriques du cahier des charges
rise
stagiaires Une critique que l'on pourrait faire assez facilement à la norme
vtorat)
tion
X 50-756 est son aspect touffu. Quelques questions semblent être rajou-
tées dans certaines rubriques parce qu'elles ne trouvaient pas de place
nielles
ailleurs. C'est le cas notamment des questions sur la « date de retour
105
Comprendre les enjeux
I Un
Les 11 rubriques
d'un cahier des charges de formation
micit
Voici une liste de rubriques pouvant servir à l'élaboration d'un cahier des char-
ges:
- Contexte du projet : présentation de l'entreprise, du service, de l'organisa- datri
tion... carac
- Finalités du projet : objectifs stratégiques et opérationnels du projet prise
- Objectifs de formation : notamment les compétences à acquérir
étudt
giqu(
- Public cible : profil des apprenants
nées
- Contraintes : matériel, temps et éventuellement budget
- Processus pédagogique : si cahier des charges « technique»
actifs
- Messages dés de la formation : philosophie, valeurs, contexte culturel dans ros d
lequel s'inscrit la formation avaie
- Profil des formateurs et/ou de l'organisme de formation : critères objectifs d'hei
sur lesquels porteront la sélection
- Volume de formation et planification : nombre de jours, de stagiaires et des f
périodes de réalisation de la formation plan
- Dispositif d'évaluation : processus et contenu de l'évaluation
- Processus de sélection : date de remise des propositions, modalités de sélec- serai
tion : formation test, présentation devant un panel... il ne
forrn
106
Sélectionner les prestataires de formation
107
Comprendre les enjeux
fois retirés les grands organismes institutionnels tels que les Greta, l'Afpa, la f
les organismes consulaires, les trois quart du marché en valeur sont déte- san
nus par des opérateurs privés, répartis à égalité en organismes privé
lucratifs et en associations à but non lucratif. gu
Les plus grands organismes de formation privés ont un chiffre d'affai- in&
res qui n'excède pas 150 millions d'euros. 5 % des organismes de forma- Par
tion dépassent 1,5 million d'euros de chiffre d'affaires annuel. cert
4
Un marché facile d'accès
reg'
Le marché de la formation est en partie réglementé. Depuis la loi du Cep
17 janvier 2002, la déclaration d'activité a remplacé la déclaration d'exis- lac(
tence. Les ordonnances du 30 juin 2005 ont simplifié le formalisme admi-
Pan
nistratif. D'une manière générale, les contraintes légales à l'exercice de peul
l'activité de formation sont limitées et il n'y a pas sur ce marché à propre- tué]
ment parlé de barrière légale à l'entrée.
L'activité de formation, à l'exception de certaines formations liées à des
métiers spécifiques, ne nécessite pas de capitaux importants. Le marché de
la formation est donc également facile d'accès d'un point de vue capitalis- sant(
tique. Cette affirmation doit être cependant nuancée, car à la suite de la qu'il
mise en place de politiques d'achats de formation au sein des entreprises, mati
les organismes voient leur crédit client augmenter sensiblement. Ils ont
donc un besoin en fonds de roulement (BFR) accru. Pie
108
•
Sélectionner les prestataires de formation
109
Comprendre les enjeux
— Sachant que le DIF s'adresse à toutes les entreprises quelle que soit fais
leur taille, 20 heures par an et par salarié à l'effectif représente le dou-
blement de l'investissement formation.
—Les entreprises de 10 salariés et plus, en 2003, investissaient 2,88 % n'e
de leur masse salariale en formation. C'est 10 % de moins qu'au dor
milieu des années 1990. Cet investissement a représenté 7,8 milliards
d'euros. L'investissement pour une heure de formation représentait
les
68 f (rémunération des stagiaires comprise).
dor
—Sachant qu'en moyenne, pour deux euros investis en formation, un de I
euro correspond à des frais de rémunération et un euro aux frais
pédagogique, d'hébergement et de déplacement, le montant du mar- Fa
ché de la formation du DIF pourrait s'élever potentiellement à 34 € x
13 millions de salariés x 20 heures = 8,84 milliards d'euros.
— Le seul effet du DIF annuel pourrait ainsi correspondre à un dou- pro,,
blement du marché total de la formation (y compris celui de l'inser- met
tion, de la formation des fonctionnaires, des particuliers et des tra- COIT
111