Performance Logistique en Algérie - Etude Évaluative - V2.7 F

République Algérienne Démocratique et Populaire
Ministère de l’enseignent Supérieure et de la Recherche Scientifique

Université d’Oran2 Mohamed BENAHMED
Faculté des Sciences Economiques, Commerciales et des Sciences de Gestion
Mémoire pour l’Obtention du Diplôme de Master en Finance et Commerce

International
Performance logistique
en Algérie
Mémoire réalisé par :
BOULEKHRAS Hafida
Les membres de jury :
Président : U Oran2
Rapporteur : Pr ZAIRI Belkacem – Professeur U Oran2
Examinateur : U Oran2
Année universitaire : 2019/2020

Thème : Performance logistique en Algérie
DEDICACE
Je dédie ce modeste travail tout d’abord à la mémoire de mon

cher père Mohamed qui a fait de moi la femme que je suis.
A ma défunte sœur Nadia qui a été un modèle de réussite.
A me très chère mère Lila sans qui, grâce à ses prières, à son
affection et à ses encouragements, je n’aurai jamais rien pu
accomplir dans ma vie.
A mes très chères sœurs Amina, Nawel et Schahrazed pour
leurs présences et leurs soutiens.
A mes neveux Asma, Aissa, Amine et Ilhem pour la joie
qu’ils m’apportent.
A mes chers beau-frères Abderrahmane, Mohamed et
Mustapha pour leurs sentiments sincères.
A mes amies Fifi, Houda, Assia, Fouzia et Samia.
1
REMERCIEMENTS
Tout d’abord, je tiens à remercier le Professeur ZAIRI, mon encadreur, pour sa
présence, ses orientations et pour la confiance qu’il m’a accordée.
Je remercie également Mme la Chef de département des sciences commerciales
de la faculté SEGC de l’Université Oran 2 Mohamed BenAhmed ainsi que son adjointe
pour leur disponibilité durant tout mon cursus.
Je remercie aussi tous les enseignants de notre faculté pour leurs
enseignements et leurs dévouements.
Et je remercie tout particulièrement mon responsable le Professeur BALASKA
pour sa patience durant mes études, ses encouragements à aller de l’avant et sa foi en
mes capacités qui m’ont aidé à évoluer.
2
« Il n’y a pas d’échanges sans logistique et

une logistique défaillante rime souvent avec
des performances commerciales médiocres »
Huxiang Zhao, président de la Fédération

internationale des associations de transitaires et
assimilés
3
TABLE DES MATIERES
Article I. Performance logistique en Algérie : Etude évaluative

Résumé : .................................................................................................................................................. 6
Introduction générale.......................................................................................................................... 8
I. Chapitre I : La logistique dans le commerce international ............................................................ 12
Introduction 12
1. Evolution du commerce international :................................................................................. 12
1.1. Historique du commerce international : ............................................................................... 13
1.2. Le commerce extérieur de l’Algérie : .................................................................................... 14
2. La logistique dans le commerce international : .................................................................... 15
2.1. Historique de la logistique commerciale : ............................................................................. 16
2.2. Définition de la logistique : ................................................................................................... 18
2.3. Objectifs, mission et enjeux de la logistique commerciale internationale : ......................... 20
2.4. Logistique des transports : .................................................................................................... 23
Conclusion 25
II. Chapitre II : La performance logistique ......................................................................................... 27
Introduction :..................................................................................................................................... 27
1. La performance Logistique : .................................................................................................. 27
1.1. Définition : ............................................................................................................................. 27
1.2. Les leviers de la performance logistique ............................................................................... 28
1.3. Le concept de performance logistique : ................................................................................ 30
2. L’indice de performance logistique : ..................................................................................... 31
2.1. Définition : ............................................................................................................................. 31
2.2. Les indicateurs de l’indice de performance logistique : ........................................................ 32
2.3. Méthodologie de calcul de l’IPL : .......................................................................................... 34
Calculer l’Indice de Performance Logistique : ................................................................................... 35
3. L’indice de Performance Logistique de l’Algérie : ................................................................. 37
Modèle du Maroc .............................................................................................................................. 43
Conclusion générale .......................................................................................................................... 46
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ..................................................................................................... 48
4
Références bibliographiques ............................................................................................................. 49

Liste des tableaux .............................................................................................................................. 52
Liste des figures ................................................................................................................................. 54
5
Résumé :
La notion de performance logistique existe depuis la création des entreprises et surtout des
multinationales. Cette notion leurs permettaient de faire mieux, plus vite et au moindre coût.
L’indice de performance logistique mis en place par la Banque Mondiale permet de calculer
cette performance à l’international selon plusieurs indices.
L’Algérie étant présente dans ce classement avec plus de 160 pays, n’arrive pas à conquérir le
haut du classement.
Ce travail fait état de l’évolution de cet indice en comparaison avec celui du Maroc et de la
Tunisie pour essayer de mettre la lumière sur les défaillances de notre performance logistique
à l’international.
‫ملخص‬
‫لقد كانت فكرة األداء اللوجستي موجودة منذ إنشاء الشركات وخاصة الشركات متعددة‬
.‫ وقد سمح لهم هذا المفهوم بأن يقوموا بعمل أفضل وأسرع وبأقل تكلفة‬.‫الجنسيات‬
‫ويتيح مؤشر أداء السوقيات الذي أعده البنك الدولي حساب هذا االداء على الصعيد الدولي وفقا‬
.‫مؤشرات‬ ‫لعدة‬
.‫ وال تستطيع أن تغزو قمة الترتيب‬،‫ دولة‬160 ‫والجزائر موجودة في هذا الترتيب مع أكثر من‬
‫ويورد هذا العمل تطور هذا المؤشر مقارنة مع ما حدث في المغرب وتونس في محاولة إللقاء‬
.‫الضوء على إخفاقات أدائنا اللوجستي على الصعيد الدولي‬
Abstract
The notion of logistic performance has existed since the creation of companies and especially
multinationals. This concept allowed them to do better, faster and at the lowest cost.
The logistics performance index set up by the World Bank makes it possible to calculate this
performance internationally according to several indices.
Algeria is present in this ranking with more than 160 countries, does not manage to conquer
the top of the ranking.
This work reports on the evolution of this index in comparison with that of Morocco and
Tunisia to try to shed light on the failures of our logistics performance internationally.
6
INTRODUCTION GENERALE
7
Introduction générale
La nécessité de la pratique des échanges internationaux s’est manifestée suite aux

inégalités constatées quant à la répartition des ressources naturelles, des climats et du
développement technologique.
Le commerce international est né suite aux besoins ressentis par les nations
d’effectuer des échanges commerciaux au-delà de leurs frontières géographiques. Ceci aux
fins de combler un déficit de certaines ressources nécessaires à leur développement. Cette
division internationale des ressources a accéléré le développement des flux internationaux.
Avec cette continuelle croissance de l’activité économique et le développement rapide

des technologies de l’information et de la communication, les entreprises cherchent à
développer des réseaux mondiaux stratégiques et efficaces. Ces réseaux que l’on appelle plus
souvent logistique globale, visent à intégrer les sources d’approvisionnements, la production
et la distribution des produits.
Le concept de la logistique étant d’origine militaire, il n’a été connu des entreprises
qu’après la 2ème guerre mondiale. Cette logistique concerne principalement toutes les
opérations qui concernent le mouvement de la marchandise ; telles que : la localisation des
usines et entrepôts, les approvisionnements, la gestion physique des encours de fabrication,
l’emballage, le stockage et la gestion des stocks, la manutention et la préparation des
commandes, le transport et les tournées de livraison. Ces différentes activités ne sont pas
nouvelles, l’innovation de la logistique internationale consiste à intégrer ces différents aspects
dans une réflexion globale axée sur deux priorités, minimiser les coûts et maximiser la qualité
de service.
Pour atteindre cette performance, plusieurs études ont été menées afin de cerner les
éléments et les coûts engendrés par une opération d’expédition internationale. Que ce soit
de manière locale ou globale, l’étude des coûts logistiques et leurs impacts sur la qualité des
8
échanges internationaux a été une préoccupation absolue de plusieurs entreprises et

organismes. Une enquête mondiale, ordonnancée par la Banque Mondiale, est effectuée
auprès de plus de 800 spécialistes de la logistique, cette enquête concerne plusieurs éléments
dont : les régimes douaniers, les coûts logistiques concernant le taux de fret maritime, la
qualité des infrastructures, la capacité à suivre et localiser les chargements, ainsi que le
respect des délais.
Selon Huxiang Zhao, président de la Fédération internationale des associations de

transitaires et assimilés « Il n’y a pas d’échanges sans logistique et une logistique défaillante
rime souvent avec des performances commerciales médiocres…. L’efficacité logistique est
conditionnée à l’intégration d’un grand nombre de facteurs tout au long des chaînes
d’approvisionnement. ».(NACHOUI, 2017)
Comme synthèse des enquêtes citées précédemment, la Banque Mondiale a

développé l’indice de performance logistique présenté dans un rapport bisannuel intitulé
« Connecting to Compete : Trade logistics in the Global Economy ». Ce rapport regroupe des
informations qui permettent de calculer l’Indice de Performance Logistique ou IPL (LPI :
Logistics Performance Index en anglais). Cet indice va servir à classer les pays ; 160 en tout.
L’IPL englobe les activités de transport, les technologies de l’information,

l’entreposage, la massification des flux, la distribution, le paiement, les procédures de douane,
la ponctualité et la sécurité des expéditions, la qualité des agents publics et privé travaillant
dans ce secteur et plus particulièrement le rapport coût/délai des acheminements, la fluidité
des procédures administratives et l’efficacité des services portuaires et aéroportuaires.
Entre 2016 et 2018, l’Algérie a perdu 42 places dans le classement des Indices de
Performance Logistique de la Banque Mondiale, ce déclassement est dû à plusieurs facteurs
que nous essayerons de déterminer dans notre étude en répondant à une question principale
qui est :
- A quoi est dû ce déclassement ?
Pour répondre à cette question nous essayerons de déterminer :
- Les éléments (ou les indicateurs) qui sont la cause de cette baisse de l’IPL.
9
- Quels sont les pays voisins qui s’ont passé par le même cas ?
- Et quelles sont les mesures prises par ces pays pour améliorer leur performance ?
Pour cela, nous avons divisé notre travail en deux chapitres.
Dans le premier chapitre nous présenterons un historique du commerce international

d’une façon général ainsi que l’évolution du commerce extérieur de l’Algérie en particulier.
Nous aborderons aussi dans ce chapitre et en sa deuxième partir le concept de logistique,
logistique globale et son évolution au fil des temps ainsi que quelques éléments concernant
le transport maritime.
Le deuxième chapitre concernera la performance logistique, sa définition, les critères

constituant l’indice (IPL – Indice de Performance Logistique) qui permet de classer les pays
selon leur performance. L’IPL de l’Algérie et son évolution ainsi qu’un comparatif avec l’indice
d’un pays voisin.
N’ayant pas pu faire une étude de terrain suite aux évènements actuels, notre étude
sera exclusivement théorique.
10
PREMIER CHAPITRE
11
I. Chapitre I : La logistique dans le commerce international
Introduction
« La logistique compte désormais parmi les grandes fonctions autour desquelles se
structurent l’organisation et le fonctionnement des entreprises. Selon certaines acceptions, la
logistique désigne une série d’opérations de traitement matériel des produits périphériques
à leur fabrication. Selon d’autres, c’est une méthode de gestion des flux, et notamment des
flux d’informations. » (SAVY, 2017)
La logistique est considérée comme une fonction essentielle pour l’organisation et le

fonctionnement des opérations internationales des entreprises, que ce soit par rapport au
traitement matériel des produits ou à la gestion des flux. Avec le développement et l’extension
du commerce international ces derniers siècles, la logistique prend une place très importante
du fait que sans elle aucun bien ne pourra circuler entre les pays. La maitrise de cette fonction
essentielle conduit inéluctablement à augmenter la compétitivité des entreprises en réduisant
leurs coûts.
Dans ce chapitre nous présenterons en première partie l’évolution du commerce

international à travers son historique ainsi que celui du commerce extérieur de l’Algérie
durant les périodes les plus importantes qui ont marqué l’économie algérienne.
La deuxième partie de ce chapitre abordera le concept de logistique dans sa globalité,

son historique, quelques définitions, ses composants principaux et plus particulièrement ceux
qui sont liés au transport international.
1. Evolution du commerce international :

Les échanges internationaux sont passés par plusieurs étapes à travers les siècles. La
nécessité de ces échanges s’explique par l’inégalité de la répartition des ressources naturelles
entre les pays.
12
1.1. Historique du commerce international :

Le commerce international s’est développé à partir du XVIème siècle comme
conséquence de l’évolution du transport maritime et les différentes découvertes des
nouveaux territoires, ainsi qu’un développement industriel fulgurant. Cet état de fait a conduit
à un développement des échanges internationaux assez rapide.
Le commerce extérieur a commencé à prendre forme à partir du XVIIème siècle suite à

la prise de conscience des pays de la contribution des échanges internationaux dans leur
développement économique. En effet, les nations importaient les biens qu’elles ne pouvaient
produire et exportaient les biens qu’elles avaient en excès.
Adam Smith (1723-1790) dans son livre « La richesse des nations », publié en 1776,
met au point la première théorie dans le but d’expliquer les échanges internationaux et le
fondement du commerce international. Cette théorie est connue sous le nom de « Théorie
des avantages absolus » qui est basée sur le principe qu’un pays produit le bien pour lequel il
détient un avantage absolu et abandonne la production des biens dont d’autres pays
détiennent un avantage absolu à les produire. D’où l’échange.
Pour David Ricardo (1772-1823), qui est venue compléter la théorie d’Adam Smith,
tout pays a intérêt à participer à l’échange international s’il produit un bien ou un service à
moindre coût que ses concurrents, qu’il dispose dans un secteur productif donné le plus grand
avantage absolu ou le plus petit désavantage absolu. Cette théorie est connue sous le nom de
« Théorie des avantages comparatifs ».
A partir du XXème siècle, le commerce international connait une évolution assez rapide.
Les échanges internationaux ont contribué grandement au développement économique des
pays. Cette évolution à développer un certain nombre d’éléments qui sont apparus pendant
cette période comme la sous-traitance dans les secteurs industriels, la recherche d’une main
d’œuvre bon marché, d’où l’apparition de la délocalisation des entreprises, la croissance
fulgurante des secteurs de transport, plus particulièrement le transport maritime, et aussi
l’apparition des technologies de l’information et de la télécommunication (TIC).
Ce développement des échanges internationaux a favorisé la création d’institutions

internationales comme la Banque Mondiale et le Fond Monétaire International qui ont pour
13
rôles principaux : la réduction de la pauvreté ainsi que la stabilité du système monétaire

international en exerçant une surveillance sur les politiques de change.
Des blocs économiques sont apparus favorisant ainsi l’apparition de pays émergents
qui se sont distingués par le faible coût de leur main d’œuvre, lieu de prédilection des
multinationales. Ainsi est apparue une nouvelle distribution du commerce international.
1.2. Le commerce extérieur de l’Algérie :

L’économie algérienne, dirigée et administrée depuis l’indépendance, s’est vu
contrainte à se soumettre aux nouvelles exigences de l’économie mondiale. Elle a entrepris
une série de réformes nécessaires à l’ouverture de son marché. Les principales étapes du
commerce extérieur de l’Algérie sont :
a- L’après-guerre :
La réglementation du commerce extérieur de Algérie a pris naissance avec la
promulgation du décret 62-125, qui confiait à l’Etat Algérien le monopole échanges
extérieurs, les points essentiels contenus dans ce décret sont :
- L’orientation des importations selon les priorités de l’économie nationale.
- La prévention des réserves de change et la préservation de l’équilibre de la
balance des paiements.
- La protection de la production nationale.
b- Les années 70 :
En 1971, et dans le but de planifier les achats à l’étranger, un système de monopole
par branche d’activité a été instauré. Ce système fonctionne sur « licence
d’importation » attribuée aux entreprises. Ce système a été vite remplacé par le
Programme Général d’Importation/Exportation (PGI/PGE), qui consistait en la
délivrance d’autorisations générales d’importation ou d’exportation.
c- Les années 1980 :
En 1980, le secrétariat d’Etat au Commerce Extérieur (SECE) a été créé.
En 1986, les entreprises nationales ont eu le statut d’Entreprise Publique
Economique (EPE), ce statut leur confère une autonomie dans la prise de décision.
14
Le Programme Général d’Importation/d’Exportation a été remplacé par les

budgets devise dans le but d’encourager les exportations hors hydrocarbures. Ce
budget est élaboré sur la base des disponibilités financières prévisibles et des
prévisions d’endettement extérieur.
d- Les années 90 :
Cette période a été marquée par la libéralisation du commerce extérieur. Plusieurs
réformes économiques ont été lancées. Ces réformes ont été indispensables au
passage de l’Algérie vers l’économie de marché. Ces réformes ont institué un cadre
réglementaire avec l’introduction d’un certain assouplissement des échanges tout
en préservant les attributions et missions de l’Etat qui a conservé son rôle de
régulateur de l’économie nationale. Il a été mis en place un système de Plan de
Financement Devises (PFD), ainsi qu’une loi qui fait de la Banque d’Algérie
l’autorité monétaire.
e- Les années 2000-2010 :
Ces années ont été marquées par la crise financière et son impact sur le prix du
pétrole, ceci a mis l’accent sur la dépendance pétrolière dont souffrait l’économie
algérienne. Pour contrer cela, l’Algérie a encouragé le développement du secteur
privé pour permettre une meilleure compétitivité et préparer une meilleure
intégration à l’OMC.
2. La logistique dans le commerce international :
« La logistique commerciale est essentielle à la compétitivité économique, à la

croissance et à la réduction de la pauvreté ». Note Octavio CANUTO, vice-président Réduction
de la Pauvreté et Gestion économique (PREM) à la Banque Mondiale.(MALPASS, 2012)
La mondialisation et la nécessité d’acheminer les produits aux quatre coins du monde

font de la logistique un facteur déterminant de la compétitivité des entreprises à
l’international. Le concept de logistique a évolué en même temps que les attentes du
consommateur et les besoins de l’entreprise.
15
2.1. Historique de la logistique commerciale :

Historiquement, la logistique est apparue, en premier lieu, dans le domaine militaire.
Du fait de la nécessité qu’avaient les chefs des armées de l’antiquité à « gérer » leurs stocks
de vivres et de munitions aux fins de tenir le plus longtemps possible durant les sièges. Cette
efficience recherchée les a poussés à innover dans le domaine en économisant le temps et les
ressources. Elle est considérée comme le l’art de combiner tous les moyens de transport, de
ravitaillement et de logement des troupes.
Elle est apparue ensuite dans le domaine industriel, notamment dans les opérations
pré et post transformation. De l’instant où les matières premières quittent les entrepôts du
fournisseur au moment où le bien est livré à son acquéreur final. Elle désignait l’art de bien
gérer les flux des produits au meilleur coût tout en mettant l’accent sur la minimisation des
coûts et en assurant la meilleure qualité de service possible.
La logistique commerciale de ce fait est passée par différentes étapes depuis

l’antiquité.
Le terme logistique prend ses racines du terme grec « logistikos » qui signifie
« administration ». L’institution militaire, où ce terme est apparu en premier, l’utilisait pour
définir l’activité qui réussit à combler deux éléments essentiels qui sont la gestion du temps
et de l’espace.
Dans chaque étape de son évolution, des contraintes liées à la complexité de la gestion
des flux sont apparues, et cela concernant le moyen de déplacement des armées d’où est né
le rôle de la logistique. Ce rôle a évolué rapidement dans la pensée d’abord militaire ensuite
industrielle :
1- Avant le XVIIème siècle :

a- Au IV siècle avant JC, Sun Tzu met en avant la nécessité de disposer de chariots
d’approvisionnement de denrées alimentaires.
b- Alexandre le Grand (356-323 avant JC), avant de se lancer dans un périple en Asie,
brula ses chariots de denrées afin de gagner en mobilité. Il avait pensé à faire
précéder son mouvement de ses armées par l’organisation de son ravitaillement.
16
c- Jules César en créant la fonction « logista », chargeait un officier de s’occuper des

mouvements des légions romaines en organisant les campements et constituant
les dépôts d’approvisionnement dans les villes conquises.
d- XVIII siècle : Les chefs militaires ont éprouvé la nécessité de préserver la survie des
troupes en aménageant des sites d’approvisionnement et des forts pour se
protéger des attaques ennemies.
2- XIXème – XXème :
Avec le développement des facteurs technologiques, l’apparition des chemins de
fer et des véhicules à roues, la logistique a pris un essor fulgurant.
a- Elle est apparue en entreprise au début des années 50 juste après la fin de la 2ème
guerre mondiale et cela en appliquant le savoir militaire au service des entreprises
pour la reconstruction et l’aide à la reconstruction avec le développement de la
recherche opérationnelle et des premières techniques d’optimisation appliquées à
la résolution des problèmes de transport et d’entreposage.
b- Dans les années 70, avec la rationalisation des structures et l’optimisation
opérationnelle, il a eu quête d’efficience avec la réduction des coûts en
recherchant la fluidité de la circulation des marchandises.
c- Dans les années 80-90, la logistique a permis à travers la coordination des
différentes fonctions de l’entreprise, d’améliorer l’efficacité des processus avec la
maitrise des coûts et la réduction des niveaux de stocks. Elle a contribué à la
stabilité et la continuité des flux. Cette période a été marquée par la croissance de
la fonction logistique.
d- Les années 2000 : la coordination s’étend des opérations internes vers les
opérations externes de l’entreprise. Avec l’optimisation des flux des matières et
d’informations sur l’ensemble de la chaine d’approvisionnement.
17
Figure 1 : Les grandes phases d’évolution de la logistique
2.2. Définition de la logistique :

Les définitions académiques et professionnelles de la logistique sont nombreuses et
disparates. La plupart se réfère à un aspect particulier de la logistique non pas son contenu
substantiel mais par ses finalités très générales.
En 1973, apparait la première définition de la logistique d’entreprise : « Gestion de

toutes les activités qui contribuent à la circulation des produits et à la coordination de l’offre
et de la demande dans la création d’entité par la mise à disposition des marchandises en un
lieu et à un moment donné. »(BOUAICHE, 2017-2018)
18
La logistique regroupe toutes les opérations d’acheminement des produits à leur

destination finale, elles incluent l’entreposage, la manutention, l’emballage, la gestion des
stocks, la préparation des commandes, le post-manufacturing, la maintenance, la logistique
de retour, le tracking, …
Ce qui fait d’elle un levier économique majeur surtout par rapport à l’optimisation des
coûts et des stocks. Avec la mondialisation croissante de l’activité économique et le
développement des technologies de l’information et de la communication, les entreprises
cherchent à développer et à organiser des réseaux mondiaux stratégiques et efficaces.
L’évolution de la logistique est due essentiellement à la croissance et le développement des
moyens de transport.
Plusieurs définitions sont proposées, la plus commune est : « Mettre à disposition un

bon produit, au bon endroit et au bon moment, au moindre coût. »(AFROUNE & AKNOUCHE,
2017-2018)
 D.TEXIER définit la logistique comme étant « le processus par lequel l’entreprise

organise et soutint son activité. A ce titre, sont déterminés et gérés les flux
matériels et informationnels afférents, tant internes qu’externes, qu’amont et
aval ».
 SOHIER Jaêl quant à lui pense que « la logistique est une fonction qui a pour objet
d’organiser, au moindre coût, le circuit de matières aboutissant à livrer au client le
bien qu’il souhaite au moment voulu. »
 Selon Martine Massabie François et Elisabeth Poulain : « L’ensemble des activités
et des moyens relatifs au déplacement des marchandises à tous les stades :
fabrication, emballage, transport, dédouanement, export et import, gestion des
approvisionnements, suivi des livraisons ».
 L’Association Françaises des Logistiques d’entreprises (ASLOG) définit la logistique
comme étant « l’ensemble des activités ayant pour but la mise en place, au
moindre coût, d’une quantité de produit, à l’endroit et au moment qu’une
demande existe. La logistique est donc toutes les opérations déterminant le
mouvement des produits tels que la localisation des usines et entrepôts,
19
l’approvisionnement, gestion physique des encours de fabrication, l’emballage, le

stockage, et la gestion des stocks manutention et la préparation des commandes,
le transport et les tournées de la livraison. »
 La définition du comité de l’American Association : « La logistique concerne le
mouvement et la manutention de marchandises du point de production au point
de consommation ou d’utilisation. »
 Le Council of Logistics Management, la logistique est définie comme étant : « la
partie du processus de la chaine d’approvisionnement qui planifie, met en œuvre
et contrôle le transit et le stockage efficace et efficient des biens et services ainsi
que l’information adjacente, de l’endroit de leurs créations jusqu’à celui de
consommations, dans le but de répondre aux exigences des consommateurs. ».
 Selon Masozera : « La logistique est un ensemble des techniques de gestion et
d’optimisation des flux d’approvisionnement, de stockage et du transport des
biens. C’est une fonction de l’entreprise qui a connu son application dans le
domaine de la production à cause de la volonté du type juste à temps. »
En résumé la logistique consiste à apporter ce qu’il faut, là où il faut et quand il le

faut. »
2.3. Objectifs, mission et enjeux de la logistique commerciale internationale :

Historiquement dans un contexte militaire puis civil, la logistique a d’abord désigné un
ensemble d’opérations physiques d’interventions matérielles sur les produits manufacturés.
Elle englobe le transport (déplacement dans l’espace) et l’entreposage (déplacement dans le
temps) ainsi que les opérations liées que sont la manutention et l’emballage, voire le
conditionnement des produits. Ces opérations peuvent être confiées par le propriétaire des
produits, totalement ou partiellement, ou à un prestataire extérieur.
a- Mission de la logistique :
La mission de la logistique au départ consistait simplement à traiter l’acheminement
du matériel, mais la fonction logistique a beaucoup évolué au fil des temps.
Les activités logistiques de transport permettent de gérer l’ensemble des flux des matières et
de produits depuis l’approvisionnement en matières premières jusqu’à la livraison au
20
consommateur final. Ainsi, la logistique au sens large recouvre les opérations déterminant le
mouvement des produits :
- Localisation des usines et des entrepôts,
- Approvisionnement,
- Gestion physique des encours de fabrication,
- Emballage,
- Stockage et gestion des stocks,
- Manutention et préparation des commandes,
- Transport et tournées de livraison.
De là, elle doit assurer la disponibilité des produits au bon endroit, dans la bonne
quantité et au bon moment. Il est nécessaire de disposer des ressources adaptées pour gérer
les flux de produits, mais aussi les flux d’informations et les flux financiers pour être en mesure
de répondre aux besoins des clients, et cela en maitrisant les éléments détaillés ci-dessous :
1- La réponse optimale au client (ECR : Efficient Consumer Response).
2- La variabilité minimale quant aux retards ou erreurs de livraison.
3- Le stock minimum.
4- La consolidation des transports afin de réduire les coûts de rupture de charge.
5- La qualité (TQM : Total Quality Management).
6- Analyse en termes de cycle de vie du produit en évaluant le coût du produit à
chaque étape de son évolution.
21
Figure 2 : Les différents flux parcourant
b- Enjeux de la logistique :
Les enjeux auxquels les entreprises sont confrontées sur le plan logistique sont
nombreux. Les gisements de productivité se situent d’avantage au niveau de la gestion des
stocks, des transferts ou de la distribution, qu’au niveau de la production elle-même.
La logistique est ainsi un outil de différenciation et d’efficacité économique qui doit
intégrer des impératifs de développement durable.
En effet, la logistique conditionne :
 La croissance de l’entreprise.
 La maitrise des coûts.
 Les possibilités d’externalisation des fonctions de l’entreprise.
 La normalisation des produits et des processus de gestion.
 La diversification de l’entreprise.
 La flexibilité et l’adaptabilité de l’entreprise.
22
2.4. Logistique des transports :

La libéralisation du commerce a supprimé les contraintes frontalières et a réduit les
coûts tarifaires qui les accompagnent. Les avancées de la technologie de l’information et des
télécommunications ont donné aux entreprises le moyen d’améliorer l’efficacité de leurs
activités géographiquement dispersées.
Une des manifestations les plus évidentes des activités logistiques est la croissance du
transport de marchandises en raison de l’expansion du commerce mondial. La mondialisation
de l’industrie, notamment des activités de planification, d’approvisionnement, de fabrication
et de commercialisation a abouti à une plus grande complexité du commerce et à un
développement amplifié des réseaux de transport.
Le transport maritime international est le principal mode de transport, le moins

coûteux et le plus adapté aux marchandises volumineuses.
Le port est l’un des composants essentiels dans la chaine de transport maritime, il est
considéré comme un espace économique stratégique et un lieu de transit de diverses
marchandises dans les meilleures conditions, coût, délais et sécurité.
Le port est l’ensemble des espaces terrestres, des eaux maritimes ou fluviales, des
infrastructures et des superstructures réunissant les conditions physiques et d’organisation
permettant l’accueil des navires pour qu’ils s’y abritent, accostent, y effectuent des opérations
d’embarquement, débarquement des marchandises ou des passagers, s’y approvisionnent ou
y effectuent des réparations.
Ils représentent des nœuds majeurs dans la logistique mondiale, considérées comme
des centres de transbordement entre la terre et la mer, ce qui leurs confère une vocation de
plate-forme logistique. Ce sont des lieux de concentration et d’éclatement des marchandises.
La logistique portuaire est un ensemble de moyens stratégiques et opérationnels qui

permettent l’optimisation des fonctions de la chaine portuaire. Elle englobe plusieurs activités
dont la manutention et l’entreposage :
Les plus importants prestataires de la zone portuaire sont :

- Les clients du port : armateurs, chargeurs.
23
- Les services aux navires : pilotes, remorqueurs, lamaneurs, agents maritimes,

avitailleurs….
- Les services administratifs : l’autorité portuaire, la douane, les banques, les services
sanitaires et phytosanitaires, la gendarmerie, la police aux frontières ….
- Les entreprises de manutention.
« Le commerce international repose sur les services logistiques. Une bonne logistique
réduit le coût des échanges, sachant que les chaines d’approvisionnement sont aussi bonnes
que leur maillon le plus faible. Pour les pays en développement, l’amélioration de la logistique
passe par celle de leurs procédures douanières, de leur niveau de compétences logistiques et
de leurs réglementations », a expliqué Caroline Freund, Directrice Macroéconomie,
commerce et investissement du Groupe de la Banque mondiale.(BENALI, 2018)
24
Conclusion
Nous avons pu constater à travers les différentes définitions et concepts abordés dans
ce chapitre, le rôle primordial de la logistique en général et de la logistique globale en
particulier dans l’efficience d’un pays ou d’une entreprise donnée.
En effet, la recherche de cette efficience a conduit les pays développés à entre en

compétition afin d’accroitre leurs compétitivités à travers l’attractivité de leurs structures
logistiques.
Le port, poumon du commerce international, est devenu, par sa taille et par la

modernité de ses structures, un moyen substantiel de réduction des délais et des coûts des
échanges internationaux. C’est ce qui est connu sous le nom de performance logistique.
De ce fait, la performance logistique recherchée, sujet de notre deuxième chapitre, est

le but des pays, développés ou pas, afin d’attirer de plus en plus d’opérateurs économiques
et de développer son commerce international.
25
SECOND CHAPITRE
26
II. Chapitre II : La performance logistique
Introduction :
Dans leurs courses vers l’efficience, les pays en général et ceux développés en
particulier, sont à la recherche du meilleur, du plus rapide, du moins coûteux, et cela dans
tous les domaines.
Le développement des échanges internationaux, après l’essor connu ses dernières

décennies, l’évolution des facteurs technologiques et l’expansion des réseaux de transport, il
a été logique pour les différents acteurs du commerce international d’aller vers la recherche
de la performance logistique.
Comme cité précédemment, « Il n’y a pas d’échanges sans logistiques et une logistique
défaillante rime souvent avec des performances commerciales médiocres … » (NACHOUI,
2017)
Comme suite aux sujets traités dans le premier chapitre, nous allons aborder dans ce
chapitre la notion de performance logistique, sa définition, l’indice de performance logistique
développé par la Banque Mondiale et qui permet de classer les pays du monde selon leur
performance, l’indice de performance logistique de l’Algérie et son évolution.
1. La performance Logistique :
1.1. Définition :
La notion de performance logistique : « désigne les résultats obtenus des opérations
logistique et liées à la logistique. Elle se mesure en termes de fiabilité, de délai, de commodité,
de mise en œuvre, etc. … » (SAVY, 2017)
27
« La logistique concerne l’ensemble des opérations de transport, de stockage,

d’allotissement, de distribution, de dédouanement de la marchandise permettant de la
mettre à disposition dans les délais et les quantités souhaitées sur les lieux de production, de
distribution ou de consommation. C’est une fonction très large qui déborde le simple cadre
du transport international. Sa finalité est d’optimiser les coûts d’approvisionnement et de
stockage, de rendre l’entreprise plus compétitive sur les marchés extérieurs et de valoriser
tous les efforts à caractère mercatique qui auront été réalisés par ailleurs. » (LEGRAND &
MARTINI, 2008)
A travers ces définitions, nous constatons que la performance logistique est au cœur
de la croissance et de la compétitivité des pays. Etant donné que le secteur de la logistique est
considéré comme un des piliers du développement économique. La nécessité de répondre à
une exigence accrue conduit à former des chaines logistiques agiles et innovantes, c’est ce qui
permet d’atteindre la performance logistique.
La recherche d’une plus grande réactivité permettant de répondre aux exigences des
marchés, s’est traduite par la conception de chaines logistiques ayant pour but la réduction
des délais, des coûts logistiques et l’amélioration de la qualité de service, mais aussi celui de
la capacité d’adaptation. La chaine logistique s’apparente alors à un réseau dynamique de
nombreux acteurs engagés dans des activités et des processus de création de valeur
permettant une adaptabilité permanente. « Maitriser des chaines logistiques faisant agir une
multitudes d’acteurs s’avère encore plus complexe dans un contexte de mondialisation où les
entreprises développent des stratégies d’approvisionnement. » (MORVAN & BRUN, 2014)
Ces évolutions de stratégies ont engendré des changements significatifs dans la nature
même du rôle joué par les ports au sein des chaines logistiques. En effet, les ports maritimes
ne sont plus considérés comme des lieux de passage de marchandises mais aussi comme des
lieux à forte valeur ajoutée en devenant des centres de transports intégrés et des plates-
formes logistiques pour le commerce international.
1.2. Les leviers de la performance logistique

La performance logistique, pour pouvoir s’établir, doit se baser sur plusieurs éléments,
ces éléments sont :
28
- La fiabilité.
- L’efficience.
- La réactivité.
- Le paramètre éco-logistique.
a- La Fiabilité :
Une organisation est dite fiable lorsque la probabilité de remplir la mission sa mission
sur une durée donnée correspond à celle spécifiée dans le contrat ou le cahier des charges.
Quant à la fiabilité dans la logistique, elle se traduit par la capacité de répondre à la demande
du client selon un niveau de service fixé. Elle se vérifie à travers plusieurs paramètres :
 La qualité du service client.
 La qualité du service fournisseur (approvisionnements).
 Le taux de litige engendrés par le transport.
 Le taux de réclamations des clients.
 L’exactitude des données transmises.
 La fiabilité des prévisions.
b- L’efficience :
L’efficience est le rapport efficacité/coût. Elle désigne le fait d’atteindre un objectif
avec le minimum de moyens engagés. Elle se base sur :
 Le coût de possession des stocks
 Le coût de préparation.
 Le coût de transport.
 Le coût de passage à quai.
 La productivité des opérations.
 Le taux de remplissage des véhicules.
c- La réactivité :
La réactivité est la capacité d’adapter rapidement les volumes de production et la
variété des produits aux fluctuations de la demande, ainsi que d’accélérer la mise sur le
marché d’un nouveau produit. Ses principaux indicateurs sont :
 La rotation des stocks.
 La vitesse d’écoulement des produits.
29
 Le temps de cycle de transit, d’attente.

 Le délai commande, livraison …
d- Le levier éco-logistique :
Ce paramètre se concentre sur le respect de l’environnement et le développement
sociétal en limitant les pollutions occasionnées par les activités logistiques. Elle se calcule sur
la base de :
 La consommation d’énergie
 Le nombre de tonnes de CO2 émis par les plates-formes logistiques et le
transport…
1.3. Le concept de performance logistique :

L’amélioration de la performance logistique est souvent un enjeu très important,
notamment en raison des coûts considérables en découlant. Elle a été le centre d’études et
de recherches de la part de plusieurs organismes dont la Banque Mondiale.
Les divers paramètres utilisés par la Banque Mondiale pour apprécier la performance
logistique d’un grand nombre de pays dans le monde éclairent le caractère multidimensionnel
de cette notion. L’enquête lancée auprès de professionnels du transport international et de la
logistique couvre en effet six aspects de la logistique :
- L’efficacité des procédures douanières.

- La qualité des infrastructures de transport.
- La concurrence sur le marché du fret.
- La qualité des services logistiques.
- La faculté de suivre les envois en temps réel.
- La ponctualité des livraisons à destination.
L’ensemble de la chaine logistique est appréhendé. Les trois premiers éléments

(douane, infrastructure, condition de concurrence) sont directement sensibles aux
réglementations et pratiques publiques, les 03 autres (qualité de service, suivi des envois,
ponctualité) reflètent le niveau de prestation des entreprises.
30
En assemblant les 06 indicateurs de base, la Banque Mondiale calcule un indice de

performance logistique (IPL) pour quelque 160 pays du monde. Cet indice est devenu la base
du classement de pays concernés par cette enquête.
L’enquête ne couvre pas toutes les logistiques intéressant chaque pays, mais met
l’accent sur la logistique du commerce international de marchandises (transportées par
conteneur et par voie maritime). La Banque Mondiale désigne la logistique comme un élément
qui contribue à l’insertion des pays dans l’économie mondiale.
2. L’indice de performance logistique :
2.1. Définition :
L’indice de performance logistique (IPL – LPI en anglais : Logistics Performance Index)
incarne l’expérience des professionnels de la logistique dans le monde, et essai de mettre en
place, pour saisir la complexité des chaines logistiques et d’approvisionnement, des
indicateurs qui soient comparables à travers les pays.
L’IPL permet d’avoir des informations indispensables pour la planification des

infrastructures, la fourniture des services appropriés et la facilitation du commerce et
transport internationaux.
Développé par la Banque Mondiale en 2007, il permet à travers ses indicateurs

d’évaluer la performance logistique d’un pays sur une échelle de 1 à 5. Cette évaluation est
menée à l’aide d’enquêtes menées auprès de plusieurs organismes internationaux, basée sur
le résultat de six (06) indicateurs :
- L’efficacité des processus de dédouanement.

- La qualité des infrastructures commerciales et des infrastructures de transport
connexe.
- La facilité de l’organisation des expéditions à des prix concurrentiels.
- La qualité des services d’infrastructures.
- La capacité de suivi et de traçabilité des consignataires.
31
- La fréquence avec laquelle les expéditions arrivent aux destinataires dans les délais
prévus.
 José Guilherme Reis, chef de service au pôle mondial d’expertise en commerce et
compétitivité du groupe de la Banque mondiale. « L’indice de performance logistique
permet aux décideurs d’avoir une vision concrète de l’efficacité de leur pays par rapport
aux autres en termes d’acheminement des biens entre les frontières et d’accès aux
chaînes logistiques internationales ». Il rajoute : « Ils peuvent ainsi repérer les maillons
faibles et réaliser tout l’intérêt de chaînes d’approvisionnement fluides. » (NACHOUI,
2017)
 Selon Jeffrey Lewis, directeur du département des politiques économiques, de la dette
et du commerce à la Banque mondiale, « L’indice de performance logistique est un outil
concret de sensibilisation qui encourage les améliorations… Il nous permet d’évaluer les
contraintes dans un large éventail de pays. » (NACHOUI, 2017)
 Daniel Saslavsky, spécialiste des échanges commerciaux et coauteur du rapport, se
félicite de l’apport des rapports en disant : « L’indice de performance logistique
contribue à sensibiliser les esprits et constitue souvent le point de départ d’un dialogue
sur les politiques…. Avec cet outil et d’autres, nous contribuons à l’avancement de
réformes en constante évolution. ».(NACHOUI, 2017)
Ces évolutions sont tributaires de plusieurs éléments dont :
- La politique volontariste des grands chantiers (construction de routes, d’autoroutes,

de ports, d’aéroports, …)
- Les services douaniers.
- La connectivité marine.
- Les infrastructures portuaires.
- Les prestations portuaires.
2.2. Les indicateurs de l’indice de performance logistique :

L’indice de performance logistique fournit des informations précieuses sur les
politiques nécessaires pour la planification du commerce et du transport international. Il
reflète la performance logistique d’un pays en fonction de six indicateurs qui sont :
32
a- L’efficacité de la gestion des douanes et du passage des frontières.

b- La qualité des infrastructures du commerce et des transports.
c- La facilité d’organisation d’opérations de transport international à des coûts
compétitifs.
d- Le niveau des compétences et la qualité des services logistiques.
e- La capacité de retracer des flux.
f- La ponctualité des livraisons et des arrivées de marchandises.
Ces indicateurs seront détaillés ci-dessous :
a- L’efficacité de la gestion des douanes et du passage des frontières :

Mesure la perception des chefs d’entreprises quant à l’efficacité des procédures
douanières de leurs pays. La note varie de 1 à 5 (1=extrêmement inefficace à
7=extrêmement efficace) avec une note plus élevée indiquant une plus grande
efficacité. Les données proviennent de l’enquête d’opinion réalisée par la Banque
Mondiale en partenariat avec des institutions universitaires et internationales ainsi
que des sociétés privées et des personnes activant dans le marché de la logistique
internationale.
b- La qualité des infrastructures du commerce et des transports :
Mesure la perception des opérateurs économiques de la qualité des installations
portuaires de leurs pays. Les scores vont de 1 (infrastructure portuaire considérée
extrêmement sous-développée) à 5 (infrastructure portuaire considérée comme
efficace par les normes internationale).
c- La facilité d’organisation d’opérations de transport international à des coûts
compétitifs :
Concerne le temps et le coût de la conformité documentaire de tous les organismes
gouvernementaux dans leur pays d’origine, le pays destinataire et les pays
d’escales. L’objectif étant de calculer la charge totale de préparation de la liasse
documentaire nécessaire à l’opération d’importation ou d’exportation. Le résultat
varie entre 1 (faible) à 5 (élevée).
33
d- Le niveau des compétences et la qualité des services logistiques :

Concerne la compétence et la qualité des services logistiques tels que les
opérateurs de transport, les courtiers en douane, ….
Varie de 1 (très faible) à 5 (très élevé).
e- La capacité de retracer des flux : (Indice de connectivité de la navigation en ligne)
L’indice de la connectivité de la navigation en ligne indique dans quelle mesure les
pays sont bien connectés aux réseaux d’expéditions mondiaux.
f- La ponctualité des livraisons et des arrivées de marchandises :
Le délai d’exportation ou d’importation est temps moyen que prend une opération
entre le point d’expédition et le port de destination. Ainsi que la fréquence des
envois vers les marchés évalués. Echelle allant de 1 (faible) à 5 (élevé).
2.3. Méthodologie de calcul de l’IPL :

La nature multidimensionnelle de la logistique transforme le fait de vouloir la mesurer
en un réel défi. Les informations sur le temps et les coûts associés à des processus logistiques
importants ; comme le temps de traitement aux ports, les délais de dédouanement et de
transport, fournissent un bon point de départ pour cette évaluation.
Ces données, mêmes complètes et détaillées, sont difficilement résumables en une

seule donnée cohérente, et cela à cause des différences multiples dans la structures de la
chaine logistique des pays du monde.
De ce fait, et par rapport à la complexité de cette tâche, qui est l’évaluation de la

performance des pays, des réflexions ont mené à la conclusion que le meilleur moyen d’y
parvenir est de collecter l’information directement à la source, en l’occurrence à partir des
différents intervenant se trouvant sur le terrain. L’indice de performance logistique s’appuie
donc sur une enquête en ligne portant sur les aspects de la logistique adressée aux
compagnies chargées du commerce de marchandises à travers le monde : les transitaires
internationaux et les transporteurs.
Près de 1000 professionnels de la logistique appartenant à des entreprises

internationales dans 130 pays ont participé à la première enquête.
34
Dans ce contexte, la localisation des opérateurs privés reflète l’importance croissante

de la facilitation des échanges internationaux dans les pays développés : 55% des pays objets
de l’enquête sont classés dans la tranche à revenu moyen, 45% dans la tranche à faible revenu
et les 10% restant dans la tranche à revenu élevé.
L’IPL comprend également l’évaluation des grandes, moyennes et petites entreprises

exerçants dans le domaine de la logistique. Les grandes entreprises à hauteur des 45% de la
tranche enquêtée, les 55% restant proviennent des petites et moyennes entreprises.
Il est également important de souligner la participation des cadres appartenant aux

entreprises sondées dans l’évaluation de l’environnement logistiques des différents pays. Ces
cadres sont répartis entre cadres supérieurs, et gestionnaires de zones ou de département. La
plupart de ces cadres sont impliqués dans la totalité ou dans la plupart du processus logistique
de leur entreprise, entre entreposage, distribution, services de messagerie, contrôle et suivi
des solutions logistiques, services des transports, …
Calculer l’Indice de Performance Logistique :

La première partie du sondage de la Banque Mondiale (question 9 à 15) fournissent les
données utilisées pour calculer l’IPL. Il est demandé de coter 08 marchés étrangers sur la base
de 06 critères. Les 08 marchés sont choisis sur la base des marchés d’exportation et
d’importation du pays où se trouve le prospecté. Pour les pays enclavés, ce sont les pays
voisins liant ce pays à la partie maritime qui sont inclus.
La méthode utilisée pour sélectionner les groupes de pays évalués varie selon les
caractéristiques du pays dans lequel se trouve le prospecté :
35
Pays appartenant à un Pays appartenant à un Pays appartenant à un

pays à faible revenu pays à moyen revenu pays à fort revenu
- 3 des plus important pays - 2 pays choisis
- 5 des plus important pays exportateurs aléatoirement des 5 plus
Prospecté exportateurs + importants exportateurs
pays + - 1 des plus important pays et des 5 plus grands
côtier - 3 des plus important pays importateurs importateurs
importateurs + +
- 1 pays de chaque groupe1 6 pays choisis
- 3 des plus important pays aléatoirement des groupes :
exportateurs
- 4 des plus important pays – Afrique.
+
exportateurs – Asie de l’Est et Asie
- 1 des plus important pays
Prospecté + Centrale.
importateurs
pays - 2 des plus important pays – Amérique Latine.
+
enclavé importateurs – Pays de l’OCDE et Europe
- 02 pays ponts
+ (ceux de l’Asie centrale
+
- 02 pays ponts exclus).
- 02 pays, 1 de chaque
groupe 2
Tableau 1 : Sélection des pays (Source Connecting to Compete 2010)
L’IPL est un indicateur de synthèse de la performance du secteur logistique d’un pays,

il combine les données de 06 dimensions de base qui sont :
- Efficacité du processus de dédouanement, coté de « très faible » (1) à « très élevé »

(5) – Question 09 du sondage.
- La qualité des infrastructures du commerce et des transports, cotée de « très faible »
(1) à « très élevée » (5) – Question 10 de l’enquête.
- La facilité d’avoir des prix concurrentiels, cotée à partir de « très difficile » (1) à « très
facile » (5) – Question 11 du sondage.
- La qualité des services logistiques, de « très faible » (1) à « très élevée » (5) – Question
12 du sondage.
- Capacité à suivre et à retracer les envois, évaluée de « très faible » (1) à « très élevée »
(5) – Question 13 du sondage.
1 – Afrique, – Asie de l’Est et Asie Centrale, – Amérique Latine, – Pays de l’OCDE et Europe (ceux de l’Asie centrale exclus)
2 – Afrique, Asie de l’est et Asie Centrale, et Amérique Latine, – Pays de l’OCDE et Europe (ceux de l’Asie centrale exclus)
36
- Fréquence à laquelle les envois arrivent aux destinataires dans les délais prévus,
évaluée de « très rarement » (1) à « presque jamais » (5) – Question 15 du sondage.
L’IPL est construit à partir de ces 06 indicateurs en utilisant la méthode « Analyse des
Composantes Principales » ou ACP (PCA en anglais – Principal Component Analysis).
L’ACP est une méthode d’analyse de données qui consiste à transformer des variables
liées entre elles (dites corrélées) en nouvelles variables décorrélées les unes des autres. Ces
nouvelles variables sont nommées « composantes principales » ou axes principaux. Elle
permet de réduire le nombre de variables et de rendre l’information moins redondante.
Pour l’IPL, les inputs du ACP sont le score des différents pays dans les 06 questions
énoncées ci-dessous. Le résultat de l’analyse est un indicateur unique. Quant à l’IPL local (ou
domestique), il est calculé sur la base du choix établi dans les questions 16 à 21 du
questionnaire de la Banque Mondiale, 05 catégories sont proposées cotées de 1 (très élevée)
à 5 (très faible).
Le reste est traité sur la base de la même méthode.
Tous ces calculs nous conduisent au calcul de l’Indice de Performance Logistique par
pays.
3. L’indice de Performance Logistique de l’Algérie :

Après avoir détaillé les composantes de l’Indice de Performance Logistique, ainsi que
sa méthodologie de calcul, nous allons nous intéresser à l’Indice de Performance Logistique
de l’Algérie ainsi que son évolution sur la période s’étalant de 2007 à 2018.
2007 2010 2012 2014 2016 2018

score 2,06 2,36 2,41 2,65 2,77 2,45
rank 140 130 125 96 75 117
Tableau 2 : Evolution LPI Algérie 2007 – 2018 (Source https://www.worldbank.org)
37
rank
160
140
120
100
80
60
40
20
0
2007 2010 2012 2014 2016 2018
rank
Figure 3 : Evolution classement LPI Algérie 2007–2018
score
2,90
2,80
2,70
2,60
2,50
2,40
2,30
2,20
2,10
2,00
2007 2010 2012 2014 2016 2018
score
Figure 4 : Evolution score LPI Algérie 2007-2018
Nous relevons à travers le tableau et les deux graphes ci-dessus que l’IPL de l’Algérie a
connu des fluctuations. Les constats les plus importants sont :
 Malgré la position stratégique de l’Algérie et son atout majeur qui se traduit

par un grand littoral (plus de 1600 kilomètres), elle n’arrive pas à bien se
positionner dans le classement IPL de la Banque Mondiale.
38
 Une chute fulgurante de 42 places dans le classement de l’Algérie entre

2016 et 2018, de la 75ème à la 117ème place sur les 167 pays évalués.
 Une évolution dans le score global de cet indice entre 2007 et 2016, ensuite
une régression assez importante la période 2016-2018.
Pour cela nous avons étudié l’évolution des différentes dimensions du LPI pour pouvoir
déterminer si cette régression concerne toutes ces dimensions ou seulement partie d’entre
elles.
Envois Class.
Clas Clas. Infra Clas. Logis Class. Traça Class. Class.
Années LPI Douane Inter Env Délais
sement Douanes structure Infrast tique Log bilité Traç. Délais
nationaux Int
2007 2,06 140 1,60 148 1,83 139 2,00 139 1,92 139 2,27 108 2,82 103
2010 2,36 130 1,97 141 2,06 122 2,70 98 2,24 129 2,26 138 2,81 136
2012 2,41 125 2,26 117 2,02 139 2,68 89 2,13 145 2,46 114 2,85 116
2014 2,65 96 2,71 66 2,54 87 2,54 117 2,54 102 2,54 109 3,04 94
2016 2,77 75 2,37 108 2,58 80 2,80 77 2,91 59 2,86 72 3,08 91
2018 2,45 117 2,13 138 2,42 96 2,39 122 2,39 113 2,60 103 2,76 124
Tableau 3 : Evolution Indice et Indicateurs LPI de l’Algérie 2007-2018
Score
3,30
3,10
2,90 LPI
2,70 Douane
2,50 Infrastructure
2,30 Envois Intrenationaux
2,10 Logistique
Traçabilité
1,90
Délais
1,70
1,50
2007 2010 2012 2014 2016 2018
Figure 5: Evolution Indice et Indicateurs LPI de l’Algérie 2007-2018 (Score)
39
Rank
160
140
120
LPI
100 Douane
Infrastructure
80
Envois Intrenationaux
Logistique
60
Traçabilité
40 Délais
20
0
2007 2010 2012 2014 2016 2018
Figure 6 : Evolution Indice et Indicateurs LPI de l’Algérie 2007-2018 (Classement)
A travers les éléments relatés ci-dessus, la ligne de la douane se démarque quant à

l’intensité de sa régression. L’évolution entre 2016 et 2018 (période de régression) du
classement de l’Algérie à travers les 06 indicateurs de l’IPL se traduit comme suit :
- Dédouanement de 108 à 138.

- Infrastructures de 80 à 96.
- Envois internationaux de 77 à 122.
- Services logistiques de 59 à 113.
- Traçabilité de 72 à 103.
- Délais de 91 à 124.
Pour savoir si cette défaillance est propre à l’Algérie ou générale pour les pays du
Maghreb, nous avons procédé à un comparatif des LPI des trois pays du Maghreb Arabe qui
sont l’Algérie, le Maroc et la Tunisie.
40
Score 2007 2010 2012 2014 2016 2018
Algérie 2,06 2,36 2,41 2,65 2,77 2,45

Maroc 2,38 2,38 3,03 3,03 2,67 2,54
Tunisie 2,76 2,84 3,17 2,55 2,50 2,57
Tableau 4 : Evolution score Algérie-Maroc-Tunisie période 2007-2018
3,40
3,20
3,00
2,80
2,60
2,40
2,20
2,00
2007 2010 2012 2014 2016 2018
Algérie Maroc Tunisie
Figure 7 : Evolution score Algérie-Maroc-Tunisie période 2007-2018
Classement 2007 2010 2012 2014 2016 2018

Algérie 140 130 125 96 75 117
Maroc 94 943 50 50 86 109
Tunisie 60 61 41 110 110 105
Tableau 5 : Evolution classement Algérie-Maroc-Tunisie période 2007-2018
3
NB : pour les score du Maroc 2010 et 2014 (en rouge dans le tableau), ces données ne sont pas disponibles, nous avons pensé que cela
serai plus judicieux de reprendre les chiffres de l’année précédente pour assurer une continuité pour le graphe.
41
160
140
120
100
80
60
40
20
0
2007 2010 2012 2014 2016 2018
Algérie Maroc Tunisie
Figure 8 : Evolution classement Algérie-Maroc-Tunisie période 2007-2018
Envois Envois Traça Traça

Douane Douane Infrast. Infrast. Log. Log. Délais Délais
Année Pays inter. Inter. bilité bilité
score Class score class. Score Class score Class.
Score Class Score Class.
Algérie 1,60 148 1,83 139 2,00 139 1,92 139 2,27 108 2,82 103
2007 Maroc 2,20 101 2,33 77 2,75 64 2,13 119 2,00 130 2,86 95
Tunisie 2,83 39 2,83 44 2,86 55 2,43 88 2,83 60 2,80 105
Algérie 1,97 141 2,06 122 2,70 98 2,24 129 2,26 138 2,81 136
2010 Maroc
Tunisie 2,43 73 2,56 65 3,36 22 2,36 109 2,56 102 3,57 58
Algérie 2,26 117 2,02 139 2,68 89 2,13 145 2,46 114 2,85 116
2012 Maroc 2,64 65 3,14 39 3,01 46 2,89 59 3,01 58 3,51 53
Tunisie 3,13 33 2,88 54 2,88 65 3,13 40 3,25 40 3,75 35
Algérie 2,71 66 2,54 87 2,54 117 2,54 102 2,54 109 3,04 94
2014 Maroc
Tunisie 2,02 146 2,30 118 2,91 73 2,42 120 2,42 124 3,16 80
Algérie 2,37 108 2,58 80 2,80 77 2,91 59 2,86 72 3,08 91
2016 Maroc 2,22 124 2,46 90 3,09 54 2,59 91 2,34 122 3,20 83
Tunisie 1,96 147 2,44 93 2,33 133 2,59 90 2,67 84 3,00 99
Algérie 2,13 138 2,42 96 2,39 122 2,39 113 2,60 103 2,76 124
2018 Maroc 2,33 115 2,43 93 2,58 103 2,49 101 2,51 112 2,88 114
Tunisie 2,38 107 2,10 133 2,50 115 2,30 123 2,86 71 3,24 70
Tableau 6 : Evolution indicateurs LPI, Algérie-Maroc-Tunisie période 2007-2018
42
Après avoir présenté quelques chiffres comparatifs entre l’Algérie, le Maroc et la

Tunisie nous constatons :
- Que l’Algérie, malgré l’importance de sa superficie et de la taille de son littoral par

rapport à ses voisins, garde, la plupart du temps, un classement plus bas que le Maroc
ou la Tunisie.
- Que ce soit l’indice en lui-même ou par rapport au classement, et malgré une évolution
conséquente entre 2014 et 2016, la chute enregistrée après tend l’évolution de
l’Algérie vers la baisse contrairement à ses voisins.
Après avoir relaté ces éléments comparatifs, nous constatons que la défaillance dans
la performance logistique est propre à l’Algérie. A ce stade de l’étude, nous ne pouvons
proposer des solutions vu que cette analyse demande un travail chevronné de la part
d’experts, ayant accès à la totalité du processus logistique et touchant tous les aspects de la
situation actuelle de la performance logistique.
Par ailleurs, et en se basant sur une étude faite (NACHOUI, 2017) sur la performance
logistique du Maroc (qui a enregistré une nette amélioration dans ses scores), nous avons
essayé de savoir quelles ont été les démarches entreprises par le Maroc à court, moyen et
long terme pour arriver à ce résultat.
Modèle du Maroc
Le Maroc s’est lancé dans des réformes axées sur 05 éléments majeurs :
1- La dotation du Maroc d’infrastructures logistiques performantes à travers la mise

en place d’un réseau national de zones logistiques, réalisé progressivement dans
le cadre de schémas régionaux en majorité publics, conçus en concertation avec
les acteurs locaux.
2- L’accélération d’une modernisation cohérente du secteur à travers des plans
d’actions sectoriels d’optimisation des flux logistiques.
3- Des actions favorisant l’émergence de logisticiens intégrés et performants.
4- Un plan national global de développement des compétences en logistique.
43
5- Le renforcement de la gouvernance du secteur, via la mise en place d’instances

dédiées.
Sa stratégie de développement de la compétitivité logistique comprend :
- Un mécanisme de mise à disposition des sols relevant de la domanialité publique qui

favorise leur utilisation rapide et à faible coût.
- Des dispositions fiscales et d’aide à l’accueil des entreprises.
- Etablissement des documents de planification urbaine, …
Cette stratégie s’appuie sur le développement d’un réseau de zones logistiques

multiples et la mise à niveau du secteur en optimisant les structures de la chaine logistique.
Les impacts attendus de ces réformes sont :
- La baisse de la part des coûts logistiques dans le PIB national.

- L’accélération de la croissance du PIB à travers l’émergence d’un secteur logistique
compétitif avec des acteurs logistiques intégrés et des plates formes de services
performants.
- La contribution au développement durable à travers la réduction des nuisances.
Ces remarques peuvent être des pistes de recherche à approfondir pour faire un
constat plus judicieux de la situation de la performance logistique de l’Algérie.
44
CONCLUSION GENERALE
45
Conclusion générale
Pour pouvoir détenir une place de choix dans l’environnement des échanges
internationaux, il est nécessaire de suivre son rythme. Cet environnement en continuelle
évolution rend la mise à niveau d’un pays quant à sa performance logistique assez difficile.
Il est nécessaire de se doter des moyens matériels, financiers et humains pour pouvoir
y parvenir.
La course incessante vers ce qui se fait de mieux, dans de meilleurs délais et à moindre
coût, accélère les innovations et relève le niveau de la compétitivité des pays.
Effectivement, l’étude de l’IPL, fait révéler le fait que les pays à revenu élevé dominent
le classement logistique, tandis que les pays moins performants sont les économies moins
développées qui sont souvent des pays enclavés, de petits états insulaires ou des pays sortant
d’un conflit.
L’étude de la performance logistique de l’Algérie à travers l’indice développé par la

Banque Mondiale met la lumière sur les lacunes des processus douaniers et de la situation de
sa chaine logistique à l’international. Il permet d’identifier les maillons faibles en donnant des
pistes de recherche aux fins d’arriver à une amélioration conséquente de la qualité des
échanges internationaux de l’Algérie.
L’Algérie avec sa politique protectionniste, souffre également de coûts d’échange

assez élevés, que ce soit les coûts politiques (barrières tarifaires et non tarifaires), ou les coûts
46
directs et indirects (transport, transbordement, …), en plus de sa faiblesse du point de vue

infrastructures.
Pour cela, et afin d’améliorer la performance logistique de l’Algérie, certains moyens

doivent nécessairement être mis en place :
 La modernisation des ports.

 L’amélioration de l’efficacité des procédures de contrôle douanier.
 La modernisation de la flotte maritime.
 La réduction des barrières protectionnistes, véritable frein aux échanges.
 L’investissement dans les moyens humains en encourageant les formations
dans les métiers du transport et de la logistique.
 L’amélioration de la compétitivité d’une façon générale.
L’étude de l’Indice de Performance Logistique, appelée à être approfondie dans

l’avenir, est un élément important pouvant contribuer à l’amélioration de l’économie
Algérienne en encourageant les échanges internationaux à moindre coût et en augmentant la
performance logistique du pays et sa compétitivité dans l’environnement du commerce
international.
47
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
48
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et sociales.
50
LISTE DES TABLEAUX
51
Liste des tableaux
Tableau 1 : Sélection des pays (Source Connecting to Compete 2010) ................................................ 36
Tableau 2 : Evolution LPI Algérie 2007 – 2018 (Source https://www.worldbank.org) ......................... 37
Tableau 3 : Evolution Indice et Indicateurs LPI de l’Algérie 2007-2018 ................................................ 39
Tableau 4 : Evolution score Algérie-Maroc-Tunisie période 2007-2018 ............................................... 41
Tableau 5 : Evolution classement Algérie-Maroc-Tunisie période 2007-2018 ..................................... 41
Tableau 6 : Evolution indicateurs LPI, Algérie-Maroc-Tunisie période 2007-2018 ............................... 42
52
LISTE DES FIGURES
53
Liste des figures
Figure 1 : Les grandes phases d’évolution de la logistique ................................................................... 18
Figure 2 : Les différents flux parcourant ............................................................................................... 22
Figure 3 : Evolution classement LPI Algérie 2007–2018........................................................................ 38
Figure 4 : Evolution score LPI Algérie 2007-2018 .................................................................................. 38
Figure 5: Evolution Indice et Indicateurs LPI de l’Algérie 2007-2018 (Score) ....................................... 39
Figure 6 : Evolution Indice et Indicateurs LPI de l’Algérie 2007-2018 (Classement) ............................. 40
Figure 7 : Evolution score Algérie-Maroc-Tunisie période 2007-2018.................................................. 41
Figure 8 : Evolution classement Algérie-Maroc-Tunisie période 2007-2018 ........................................ 42
54
ANNEXES
55
Logistics Performance Index (LPI) 2018 Questionnaire
56
57
58
59
60
61
62
63
64
65

Performance Logistique en Algérie - Etude Évaluative - V2.7 F

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République Algérienne Démocratique et Populaire

Ministère de l’enseignent Supérieure et de la Recherche Scientifique

Faculté des Sciences Economiques, Commerciales et des Sciences de Gestion

Mémoire pour l’Obtention du Diplôme de Master en Finance et Commerce

Mémoire réalisé par :

Les membres de jury :

Rapporteur : Pr ZAIRI Belkacem – Professeur U Oran2

Année universitaire : 2019/2020

Je dédie ce modeste travail tout d’abord à la mémoire de mon

Tout d’abord, je tiens à remercier le Professeur ZAIRI, mon encadreur, pour sa

présence, ses orientations et pour la confiance qu’il m’a accordée.

Je remercie également Mme la Chef de département des sciences commerciales

pour leur disponibilité durant tout mon cursus.

Je remercie aussi tous les enseignants de notre faculté pour leurs

enseignements et leurs dévouements.

Et je remercie tout particulièrement mon responsable le Professeur BALASKA

mes capacités qui m’ont aidé à évoluer.

« Il n’y a pas d’échanges sans logistique et

Huxiang Zhao, président de la Fédération

TABLE DES MATIERES

Article I. Performance logistique en Algérie : Etude évaluative

Références bibliographiques ............................................................................................................. 49

La nécessité de la pratique des échanges internationaux s’est manifestée suite aux

Avec cette continuelle croissance de l’activité économique et le développement rapide

échanges internationaux a été une préoccupation absolue de plusieurs entreprises et

Selon Huxiang Zhao, président de la Fédération internationale des associations de

Comme synthèse des enquêtes citées précédemment, la Banque Mondiale a

L’IPL englobe les activités de transport, les technologies de l’information,

- A quoi est dû ce déclassement ?

Pour répondre à cette question nous essayerons de déterminer :

Pour cela, nous avons divisé notre travail en deux chapitres.

Dans le premier chapitre nous présenterons un historique du commerce international

Le deuxième chapitre concernera la performance logistique, sa définition, les critères

I. Chapitre I : La logistique dans le commerce international

La logistique est considérée comme une fonction essentielle pour l’organisation et le

Dans ce chapitre nous présenterons en première partie l’évolution du commerce

La deuxième partie de ce chapitre abordera le concept de logistique dans sa globalité,

1. Evolution du commerce international :

1.1. Historique du commerce international :

Le commerce extérieur a commencé à prendre forme à partir du XVIIème siècle suite à

Ce développement des échanges internationaux a favorisé la création d’institutions

rôles principaux : la réduction de la pauvreté ainsi que la stabilité du système monétaire

1.2. Le commerce extérieur de l’Algérie :

Le Programme Général d’Importation/d’Exportation a été remplacé par les

2. La logistique dans le commerce international :

« La logistique commerciale est essentielle à la compétitivité économique, à la

La mondialisation et la nécessité d’acheminer les produits aux quatre coins du monde

2.1. Historique de la logistique commerciale :

La logistique commerciale de ce fait est passée par différentes étapes depuis

1- Avant le XVIIème siècle :

c- Jules César en créant la fonction « logista », chargeait un officier de s’occuper des

Figure 1 : Les grandes phases d’évolution de la logistique

2.2. Définition de la logistique :

En 1973, apparait la première définition de la logistique d’entreprise : « Gestion de

La logistique regroupe toutes les opérations d’acheminement des produits à leur

Plusieurs définitions sont proposées, la plus commune est : « Mettre à disposition un

 D.TEXIER définit la logistique comme étant « le processus par lequel l’entreprise

l’approvisionnement, gestion physique des encours de fabrication, l’emballage, le

En résumé la logistique consiste à apporter ce qu’il faut, là où il faut et quand il le

2.3. Objectifs, mission et enjeux de la logistique commerciale internationale :

Figure 2 : Les différents flux parcourant

2.4. Logistique des transports :

Le transport maritime international est le principal mode de transport, le moins