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Dans le sillage d'une chute survenue dans les locaux d'Etablissements Robert Cassegrain,
l'arrêt récent de la Cour de cassation interroge la responsabilité de la société MAAF
assurances. Entre le devoir de garde et les circonstances météorologiques.
La cour d'appel a déclaré la société MAAF assurances responsable des préjudices subis par
les victimes, M. [L] et Mme [C], fixant les indemnités. Elle a argumenté que le sol enneigé et
verglacé, relevant de la garde de la société, présentait un état de dangerosité anormal.
La Cour de cassation est confrontée à la question suivante : "La responsabilité d'une société
peut-elle être engagée lorsque le sol enneigé et verglacé, relevant de sa garde, cause un
accident, même si la société n'a pas directement la garde de la neige et du verglas?"
La Cour de cassation, dans sa décision du 15 juin 2023, rejette le pourvoi. Elle confirme la
responsabilité du demandeur au pourvoit en se basant sur le caractère anormal du sol
enneigé et verglacé dont elle avait la garde, induisant un état de dangerosité au regard de
sa destination fonctionnelle.
La référence à des arrêts antérieurs, tels que l'arrêt du 2 décembre 1992 (Cass. 2e civ., 2
déc. 1992, n° 91-13.002), renforce la base juridique de l'obligation de garde. Dans cette
affaire, la Cour de cassation avait déjà affirmé que le gardien est responsable du dommage
causé par le fait des choses qu'il a sous sa garde.
De même, l'arrêt du 29 janvier 2003 (Cass. 2e civ., 29 janv. 2003, n° 01-00.083) a confirmé
le principe selon lequel le gardien d'une chose inerte est soumis à une obligation de garde.
La jurisprudence a établi que cette obligation persiste même en présence de conditions
météorologiques particulières.
En citant ces arrêts, on souligne que la Cour de cassation, dans l'affaire en question, s'inscrit
dans une ligne jurisprudentielle constante, affirmant le lien indissociable entre la
responsabilité du gardien et son obligation de garde. Ainsi, l'obligation de garde de la société
trouve une assise solide dans ces décisions antérieures, renforçant la légitimité de la
reconnaissance de sa responsabilité en tant que gardienne du sol enneigé et verglacé.
Dans cet axe argumentatif, la Cour de cassation a clairement établi que la responsabilité de
la société était engagée en raison de l'état de dangerosité anormal du sol, attribuable à la
présence de neige verglacée.
La Cour s'appuie sur l'article 1384 alinéa 1er du Code civil, qui dispose que l'on est
responsable du dommage causé par le fait des choses que l'on a sous sa garde. En
qualifiant le sol enneigé de chose sous la garde de la société, la Cour établit un lien direct
entre l'obligation de garde et la responsabilité.
En conclusion, la Cour, en se basant sur des principes juridiques établis et une interprétation
de la jurisprudence, a confirmé que la responsabilité de la société était engagée du fait de
l'état de dangerosité anormal du sol, attribuable à la présence de neige verglacée.
En effet, la Cour a appliqué le principe selon lequel la chose sous la garde du gardien doit
être utilisée conformément à sa destination fonctionnelle. En l'occurrence, le sol en question,
qui permettait le passage de piétons vers les salles, devait être praticable sans danger.
L'arrêt du 28 février 2006 (Cass. 2e civ., 28 févr. 2006, n° 04-17.245) a déjà consacré ce
principe en affirmant que la destination fonctionnelle de la chose sous la garde du gardien
doit être respectée pour exclure sa responsabilité.
De plus, la Cour a souligné le manque de précaution de la société en ne déneigeant pas
adéquatement le sol emprunté par M. [L]. L'absence de mesures préventives, telles que le
déneigement, a été considérée comme un facteur contribuant à la création de l'anormalité
du sol. L'arrêt du 14 février 2001 (Cass. 2e civ., 14 févr. 2001, n° 99-13.790) a déjà établi
que le défaut de précaution peut caractériser l'anormalité de la chose sous la garde du
gardien.