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installe-en-europe_6220161_3234.html
Économie
Crise du logement
En 2022, lorsque les taux d’intérêt se sont envolés, le scénario d’un grand krach
immobilier européen était redouté. Il n’a pas eu lieu, mais il n’y a guère de quoi se
réjouir. A la place, le marché est entré dans une phase de quasi-gel, avec un fort
ralentissement du nombre de ventes, une insuffisance des nouvelles constructions et un
tassement des prix immobiliers qui restent historiquement très élevés, limitant
l’accession à la propriété des jeunes.
Dans toute l’Europe, les prix des logements ont reculé ou stagné en 2023. Ils ont chuté
de 5 % en Allemagne, de 2 % au Royaume-Uni comme en France, et ont légèrement
progressé de 2 % à 3 % en Italie et en Espagne, selon les données de l’agence de
notation Fitch, dans un rapport sur l’immobilier mondial publié en décembre 2023.
« Nous prévoyons des prix stables ou en hausse modérée en 2024 et 2025 », estime
l’agence. La France fait néanmoins figure d’exception, avec un recul des prix de 2 % à
4 % prévu cette année.
Lire le décryptage | Article réservé à nos abonnés Logement : pourquoi le choc d’offre
promis depuis 2017 n’a pas eu lieu
Les propriétaires qui ont des prêts à taux fixes bas, eux, évitent de déménager, de peur
de ne pas pouvoir décrocher un nouvel emprunt. Ce qui grippe le marché, en réduisant
le nombre de biens à la vente – en Allemagne, le nombre de prêts immobiliers a par
exemple baissé de moitié en deux ans. En France, les transactions immobilières ont été
réduites d’un quart. En outre, le nombre de constructions est insuffisant, notamment
dans les pays pris d’assaut par les touristes durant la saison estivale, et dans ceux qui ont
accueilli des réfugiés ukrainiens depuis le début de l’invasion russe en Ukraine, début
2022.