Vous êtes sur la page 1sur 7

Chapitre I : REVUE DE LA LITTERATURE SUR LA

STRUCTURE FINANCIERE ET LA RENTABILITE D’UNE


ENTREPRISE

1.1. GENERALITES SUR LA STRUCTURE FINANCIERE

1.1.1 Approche Historique de la structure financière1


L'approche théorique de la structure financière préconise l'optimisation. La structure financière
optimale qui d'une part permet de minimiser le coût du capital et d'autre part maximiser la valeur
de l'entreprise. Cette étude prend son essor depuis 1995 par un article de Modigliani et Miller.

Vers les années 1970, ces analyses furent adaptées à la situation des entreprises. Ainsi, certains
éléments ont été intégrés. La prise en compte de l'imperfection des marchés, des coûts d'agence,
de l'asymétrie d'information et la considération d'autres facteurs liés ou non à l'activité de
l'entreprise constituent un éclairage qui a son importance pour comprendre les déterminants du
choix de la structure financière

1.1.2. Les déterminants de la structure financière


La réflexion sur la structure financière d'une entreprise dans une optique micro-économique nous
amène à rechercher un optimum dans le rapport endettement / capitaux propres qui minimise le
coût moyen pondéré du capital. Plusieurs études sur la structure financière des entreprises ont été
faites depuis Modigliani et Miller, qui considèrent que la structure n'a pas d'impact sur la valeur
de l'entreprise, cette neutralité a été fortement critiquée par les traditionalistes qui soutiennent la
thèse de l'existence d'une structure financière optimale c'est-à-dire que la valeur d'une entreprise
dépend de sa structure financière. Pour maximiser la valeur d'une entreprise, il faudra minimiser
le coût moyen des ressources investies. Becker et Wurgler montrent que les entreprises peu
endettées ont été celles qui ont procédé à des augmentations de capital quand leur valorisation
relative (mesurée par le rapport valeur des capitaux propres / montant comptable des capitaux
propres) était généreuse et vice-versa.2

2
Becker et Wurgler, Structure financière d'une entreprise, éd. Dalloz, Paris, 1983, p20
Il n'existe de structure optimale que si le financement des entreprises est intégralement assuré
par la source la moins onéreuse. Le niveau d'endettement judicieusement choisi qui permet
d'obtenir le plus faible coût moyen du capital, est le seul déterminant de la valeur de l'entreprise.

La théorie de Modigliani et Miller repose sur le fait que la valeur d'une firme est
fondamentalement liée à sa capacité bénéficiaire et donc la structure financière n'a aucune
incidence sur la valeur de la firme. Dans un marché parfait Modigliani et Miller ont montré la
non-pertinence de la structure financière :

- La structure financière choisie par l'entreprise ne peut pas modifier sa valeur. Peu importe la
façon dont cette structure est partagée entre la dette, les capitaux propres et autres titres de
créances, la valeur du placement se maintient.

- Les investissements sont capables de substituer un endettement personnel à un endettement de


l'entreprise et de reproduire ainsi toute structure financière que la firme pourrait vouloir atteindre.

La valeur d'un actif est conservée intacte indépendamment de la façon dont on subdivise cet
actif. C'est le côté gauche du bilan, les actifs réels qui déterminent la valeur d'une entreprise et
non les proportions des titres d'emprunts et de capitaux qu'elle a émis. Une fois la valeur totale
est déterminée, les actionnaires n'ont pas à se soucier de la façon dont la découpe a été faite.

L'endettement peut augmenter la valeur d'une entreprise et diminuer le coût de ses ressources à
travers la fiscalité. La dette est privilégiée par le fisc, puisque les intérêts sont déductibles du
bénéfice imposable. Selon le principe de l'additivité de la valeur, la valeur d'une entreprise
endettée est supérieure à celle entièrement financée par fonds propres.

L'approche de Modigliani et Miller qui traitent de la structure financière ne permettent pas de


bien saisir et expliquer le comportement des entreprises au niveau du choix du financement tel
qu'il est observé réellement, ni de comprendre et d'appréhender les nouveaux modes de
financement de plus en plus complexes qui ne cessent de se développer et qui peuvent répondre à
de nouvelles préoccupations des entreprises. Une autre analyse effectuée par Modigliani et
Miller inclut la présence de l'impôt sur les résultats et nous permet de déduire que :

- Le financement par emprunts est toujours préféré à celui des capitaux propres ;
- La valeur d'une firme est d'autant plus grande qu'elle est endettée ;

- La stratégie optimale consiste à s'endetter le plus possible, tant que les prêteurs acceptent de lui
fournir des fonds à des taux sans risques.

1.1.3. Notions sur la structure financière des banques


Le terme structure financière est un ensemble de concepts qui est complexe et peut voir en
profondeur selon des différentes dimensions

1.1.3.1 Définition

La structure financière est l'ensemble des propositions qui existent à un moment donné entre les
différentes ressources de l'entreprise, propres ou empruntées, permanentes ou provisoires.3

Selon J. BARREAU et J. De la HAYE, dans leur manuel de gestion financière ;la structure
financière est une évaluation des grandes masses du bilan et l'étude des relations qui existent
entre elles et entre leurs composantes principales.4

Lorsqu'on parle de la structure financière de l'entreprise, on fait référence à l'ensemble des


ressources qui financent l'entreprise qu'il s'agisse des capitaux propres, dettes à long ou moyen
terme, des dettes à court terme ou des ressources d'exploitation.5

I.1.3.2 Etude de la structure financière d’une banque

L'outil le plus pertinent pour apprécier les indicateurs de la structure financière est le bilan
comptable.

a. bilan d’une banque

Le bilan est un document de synthèse dans lequel sont regroupés, à une date donnée, l'ensemble
des ressources dont dispose l'entreprise et l'ensemble des emplois qu'elle en a fait6

3
Conso P. et Cie, Dictionnaire de gestion financière, Ed. Dunod, Paris, 1984, p400
4
J. BARREAU et J. De la HAYE, gestion financière, Ed. Dunod, Paris, 2007,p275
5
DEPALLENS G. et JP. JOBARD, Gestion financière de l'entreprise, 11ème édition, Dalloz, 1997, p811
6
J. BARREAU et J. De la HAYE, op cit, p89
Il constitue un matériel pertinent pour la formulation d'un diagnostic orienté vers l'appréciation
des conditions d'équilibre financier ou de solvabilité, et plus largement encore, vers l'étude de la
structure financière, malgré les limites inhérentes à une représentation instantanée de patrimoine.

b. Structure du bilan d'une banque

Le bilan est un tableau de synthèse à deux parties : l'actif et le passif. Il permet de connaitre à la
fois les opérations qu'il enregistre, mais également les agents économiques avec lesquels ces
opérations ont été faites.

- Les opérations interbancaires sont des opérations que la banque réalise avec d'autres
institutions financières, dans le cadre de sa gestion de trésorerie. En effet, quand son exploitation
lui permet de dégager des excédents de trésorerie, la banque se trouve en position de prêteur net
sur le marché interbancaire. Les éléments d'actif excèdent les éléments correspondants du passif
dans le cas inverse la banque doit avoir recours au marché pour assurer son refinancement. Les
opérations interbancaires intègrent également les comptes dits de liaison: il s'agit des dépôts
qu'une banque dans d'autres établissements et de ceux que ces derniers détiennent chez elle pour
les besoins de la compensation interbancaire.

- Les opérations avec la clientèle sont les opérations que la banque réalise avec sa clientèle :
L'actif retrace les crédits accordés. Le passif inclut les dépôts collectés qu'il ventile selon leur
degré d'exigibilité, leur forme (compte, bon, certificat) et leur nature au regard de la
réglementation bancaire (compte d'épargne à régime spécial, comptes ordinaires). Le poids de
ces comptes dans le bilan traduit l'intensité de l'activité de financement de la banque.

- Les opérations sur titre : Elle retrace les interventions de la banque sur le marché des capitaux
pour son propre compte. L'actif fait donc état de son portefeuille de titres, classés selon leur
durée de conservation, dans l'ordre croissant de cette durée: les titres de transaction, de
placement et d'investissement. Au passif, on retrouve ceux que la banque émet pour se
refinancer, et qui sont à revenu fixe ou variable: les titres de créance négociables et
hypothécaires. Le bilan, faisant prévaloir une logique patrimoniale, les opérations sur titres
effectuées pour le compte de la clientèle n'y apparaissent pas.
- Les valeurs immobilisées : Elles sont les biens et valeurs censés demeurer durablement dans le
patrimoine de la banque. Le bilan bancaire ne présente donc, de ce point de vue, aucune
originalité face à celui de l'entreprise industrielle et commerciale.

- Les opérations extra-bilancielles : Enfin, l'importance des opérations extra-bilancielles, tant en


termes qualitatifs que de volume, incite à les prendre en compte pour caractériser la position de
la banque. Les comptes de hors-bilan comportent toutes les opérations qui ne sont pas neutres en
termes de risque, non encore survenues en date de situation mais pour lesquelles des
engagements contractuels ont été donnés ou reçus.

c. Le hors -bilan

Le hors bilan des banques regroupe toutes les opérations dont la réalisation complète est reportée
dans le futur et qui constituent ce que l'on appelle un passif éventuel7

Celui-ci peut avoir pour origine soit un engagement de la banque, soit la réalisation d'une
condition, incertaine par nature, et indépendante de la volonté de la banque.

Le hors-bilan constitue un poste important du fait du recours fréquent à des produits dérivés et à
des produits financiers à terme. A la différence des entreprises industrielles et commerciales, qui
n'ont aucune obligation en la matière (sauf en annexes), les banques et tous les établissements de
crédit doivent dans la plupart de législations comptables et financières, tenir une comptabilité
d'engagements.8

L'environnement concurrentiel a obligé les banques à rechercher de façon plus agressive des
profits en s'engageant dans des activités hors-bilan, comme : La cession de prêts, Les
engagements de financement, Les garanties données sur les prêts, L'émission de titres adossés à
des prêts hypothécaires, Les opérations de marché du type swaps ou opérations à terme.9

7
MOURGUES M., La monnaie : système financier et théorie monétaire, 2ème éd., Economica,
Paris, 1990, p95
8
LUMONANSONI, Cours de gestion des institutions financières au congo, Inédit, L1 gestion
financière, UNIKIN, 2008, p23

9
http://fr.wikipedia.org
Le hors-bilan est un secteur sensible dans les institutions financières qui donnent des garanties à
des tiers ou à des établissements de crédit pour le compte de ses clients mais qui reçoivent aussi
de leur côté des engagements des établissements de crédit

1.1.4 Les sources de financement d’une banque

Les sources de financement d'une banque peuvent être classées dans trois catégories : les
ressources de trésorerie, les ressources clientèles, ainsi que les ressources propres.

Ø Les ressources de trésorerie sont constituées d'emprunts à court terme obtenus par
refinancement auprès de la banque centrale et des emprunts au jour le jour sur le marché
interbancaire. La banque centrale est rémunérée par un « taux de refinancement » ou « taux de
réescompte ».

Ø Les ressources clientèles sont des fonds en provenance de la clientèle sous forme de dépôts à
vue et à terme, ou de l'épargne. Les dépôts à vue sont des dépôts collectées auprès des agents
économiques non financiers et sont qualifiés d'instables car les clients peuvent les réclamer
chaque fois de besoin, par retrait de caisse, virement de compte à compte, etc. L'épargne est régie
par certaines conditions de liquidité ou de disponibilité et des conditions de rémunération
particulières ou des avantages spécifiques, notamment, le droit à avoir des prêts par exemple.

Ø Les ressources propres d'une banque caractérisées par quelques aspects économiques,
juridiques et réglementaires sont des ressources stables ne faisant pas l'objet de retrait. Elles sont
essentiellement constituées de capital social, de réserves, de report à nouveau, de divers, etc.

1.1.5. Solvabilité d’une banque


Lorsqu'il s'agit de juger la situation financière d'une banque, l'aptitude à assurer la solvabilité et à
surmonter le risque de faillite se trouve placé au premier plan des préoccupations de l'analyste.

Pour une banque, les dettes sont essentiellement constituées des dépôts à vue. Les actifs
financiers sont constitués des crédits octroyés. C'est en effet la finalité d'une banque de distribuer
du crédit.
La solvabilité d'une banque est donc sa capacité à faire face aux demandes de retrait de ses
déposants. Et cela fait partie de la responsabilité des autorités de tutelle, de s'assurer que les
banques sont bien aptes à faire face à leurs obligations. Il y va en effet de la stabilité de
l'économie tout entière d'un pays.

Pour pouvoir distribuer davantage de crédit, la banque doit soit collecter d'avantage de dépôts, au
risque de ne pas pouvoir rembourser ceux-ci, soit renforcer ses capitaux propres.

Or, une entreprise se trouve d'avantage en sécurité si une partie de son actif circulant n'est pas
financée par des ressources qui viendront à échéance dans l'année. L'actif présente toujours un
caractère aléatoire et donc risqué (en particulier quand il est constitué essentiellement des
créances comme pour les banques), alors que les dettes, elles, sont inéluctables. Il faut qu'une
partie de l'actif soit financé non pas par des dettes mais par du capital.

Si on impose à une banque d'augmenter ses fonds propres, elle a plus à perdre en cas de faillite et
aura donc tendance à adopter des activités moins risquées. Le niveau de fonds propres est garant
de la solvabilité financière de l'entreprise. Les fonds propres sont donc garants de la solvabilité
de la banque face aux pertes que les risques pris à l'actif sont susceptible d'engendrer.

Pour toutes ces raisons, le ratio de solvabilité, dans le cas des banques, s'exprimait initialement
par le rapport du montant des fonds propres au montant des crédits distribués, ceux-ci étant
pondérés par leur caractère plus au moins risqué. Dans sa nouvelle version, ce ratio prend en
compte d'autres catégories de risque que le risque de crédit, à savoir le risque de marché et le
risque opérationnel

1.1.6.

1.2. NOTIONS DE RENTABILITE

Vous aimerez peut-être aussi