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Machines Thermiques: les TAG 08/05/2016

Chapitre-3: Les cycles de puissance à Gaz

Dans ce chapitre, nous allons étudié les cycles de puissance à gaz qui concerne les
turbines à gaz (TAG).

Objectifs:

 Poser les hypothèses simplificatrices pour l’analyse des cycles de puissance à gaz.

 Quantifier le rendement de ces cycles dans les TAG.

I- Les turbines à gaz


• La turbine à gaz est un équipement largement utilisé actuellement en
aéronautique et dans les centrales de production d’énergie électrique,

• Permet d’assurer des services de pointe très rapide et de produire de


l’énergie mécanique (directement utilisable), qui peut être transformée en
énergie électrique,

• Sa production peut dépasser les 100 MW.

Ses principaux avantages sont les suivants :

- Démarrage rapide,
- Large possibilité d’automatisation,
- Absence des besoins en eau,
- Matériel peut encombrant,
- Simplicité de gestion et de maintenance.

Description d’une TAG

Une turbine à gaz est constituée d’un générateur de gaz chaud sous pression et d’un
récepteur.

Le récepteur peut varier selon l’utilisation, il peut être une turbine, une hélice, ou une tuyère
(cas d’un turboréacteur). 3

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Fonctionnement d’une TAG

Les TAG fonctionnent habituellement selon un cycle ouvert:

 L’air atmosphérique s’engage dans le compresseur où il est comprimé à


haute pression et à haute température.
 Il est ensuite admis dans la chambre de combustion.
 Les gaz chauds résultant de la combustion se détendent dans une turbine
qui produit du travail mécanique
 A la sortie de la turbine, les gaz sont évacués dans l’atmosphère
4
Le cycle ouvert est ainsi complété.

Cycle de base d’une TAG:


Cycle de Brayton

Cycles idéales-Hypothèses d’aire standard

Les TAG sont des systèmes qui décrivent un cycle mécanique mais ne
parcourent pas un cycle thermodynamique complet: Une fois le travail
produit, les gaz d’échappement sont expulsé de la machine: Il s’agit
d’un cycle ouvert.

Afin d’analyser le comportement thermodynamique d’un cycle ouvert, il


est opportun de le modéliser par un cycle fermé appelé « cycle
théorique » ou « cycle idéale ».

Hypothèses du « cycle idéale » Hypothèses d’air standard:

Le fluide moteur du cycle est constitue d’une masse d’air fixe.
Toutes les évolutions sont réversibles intérieurement.
Le phénomène de combustion est représenté par un apport de chaleur
provenant d’une source externe
Le cycle se termine avec l’évacuation de la chaleur dans le milieu extérieur
Air
Chambre de Produit de Cycle réel
combustion combustion
Carburant

Apport de chaleur

Section Air
Air Cycle idéal
chauffée

Evacuation de la chaleur 6

+ les chaleurs massiques de l’air estimées à 25 °C demeurent constante


Hypothèses d’air standard simplifiées

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En admettant les hypothèses d’air standard le cycle ouvert d’une TAG peut être
modélisé par un cycle fermé: Il s’agit du « cycle idéal » de Brayton.

Le cycle de Brayton comprend quatre évolutions réversibles :


-une compression adiabatique réversible
T 3
- un chauffage isobare
- une détente adiabatique réversible qin
2
- un refroidissement isobare 4

1 qout
qin
Echangeur 3
2 de chaleur
S

Compresseur Turbine

1 Echangeur
4
de chaleur

7
qout V

Rendement du de Brayton
Hypothèses :
- Cycle calorifugé
- Frottements visqueux dans le fluide est négligeable
- Variation de l’énergie cinétique et potentielle est négligeable
- Le fluide moteur est constitué principalement d’air supposé comme un gaz
parfait
Le bilan d’énergie pour l’ensemble du cycle est:

( Qin − Qout ) + (Win − Wout ) = hsortie − hentree


Wnet,u Travail net util

La chaleur transmise au fluide moteur est: Qin = h3 − h2 = c p (T3 − T2 )


La chaleur évacuée est: Qout = h4 − h1 = c p (T4 − T1 )
On a aussi: Wnet ,u = aire 1234 = ( h3 − h2 ) − ( h4 − h1 )
= ( h3 − h4 ) + ( h2 − h1 )
8
WT WC

Donc le rendement du cycle de Brayton assujetti aux hypothèses d’air standard


simplifiées est donc:

Wnet ,u Qout cp (T4 − T1 ) T1 (T4 T1 −1)


ηth, Brayton = = 1− = 1− =
Qin Qin c p (T3 − T2 ) T2 (T3 T2 −1)

Les évolutions 1-2 et 3-4 sont isentropique, et P2=P3 et P4=P1, on a

(γ −1) γ (γ −1) γ
T2  P2  P  T3
PV γ = cst , PV = nRT et =  = 3  =
T1  P1   P4  T4

1 γ : Le rapport des chaleurs massique


ηth,Brayton = 1 − (γ −1) γ
rp P2
rp = :Rapport des pressions
P1

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Le rendement d’une TAG croit en fonction de γ et rp = P2 P1

Tmax correspond à la température des gaz à la sortie de la chambre de combustion (état


3). Elle dépend des propriétés physiques des aubes de la turbines.

Elle impose une limite au rapport des pression. 10

T isobare isobare
isobare isobare
rp = 15
Tmax = 1000K 3
rp = 8.2

2
Wnet,max rp = 2
4

Tmin = 300K
1

Pour une température donnée T 3 à l’entrée de la turbine, le travail produit croit en


fonction du rapport de pression, atteint un maximum puis décroit.

Donc il y a un compromis à faire entre le rapport de pression (rendement) et le travail


produit.

Dans la plus part des TAG, le rapport des pressions varie entre 11 et 16.

11

Remarques
Dans les TAG, L’air comprimé est employé pour:
- Oxyder le carburant
- Refroidir les différentes composantes de la machine

C’est pour cette raison qu’on admet beaucoup plus d’air que ne le nécessite la combustion
complète du carburant (le rapport air combustible peut dépasser 50)

L’hypothèse selon laquelle les gaz d’échappement se comporte comme l’air est, dans l’analyse
thermodynamique des TAG justifié

Turbomoteurs : énergie mécanique disponible sur un arbre.


→ Produc on d’électricité, propulsion marine et terrestre
TAG
Turboréacteurs : énergie cinétique de poussée par réac on → Propulsion aérienne

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Turboréacteur

Développement des TAG


Les principaux paramètres à tenir compte lors du développement des TAG sont:
-Le rendement des TAG (< à 20% durant les années 1940 et 1950):
La température était limitée à 540°C, aujourd'hui elle atteint 1425 °C et ce par
l’utilisation de matériaux pouvant tolérer des températures élevées,

-Le rendement isentropique des compresseurs et des turbines:


Utilisation d’outils de simulation aérodynamique sophistiqués.

-La modification du cycle de base:


le rendement du cycle de base peut être considérablement accru si on
récupère une partie de la chaleur des gaz expulsés de la turbine (cycle à
régénération) et si on comprime l’air par étage à refroidissement entre les
étages.
14

Exemple1: Cycle de Brayton idéal


• Soit une turbine à gaz fonctionnant selon le cycle de Brayton
idéal. Le rapport de pression est de 8. La température à
l’entrée du compresseur est de 300K et à l’entrée de la
turbine, de 1300 K. Déterminer:
a/ La température du gaz à la sortie du compresseur et
de la turbine
b/ Le rapport du travail consommé par le compresseur au
travail que produit la turbine
c/ Le rendement thermique du cycle.

Admettez les hypothèse d’air standard dans le cycle

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L’écart entre le cycle réel de la turbine à gaz et le cycle idéal

Le cycle réel de la turbine à gaz s’écarte du cycle idéal par:

- Les irréversibilités dans le compresseur et la turbine

- Chute de pression dans les conduits, la chambre de combustion et


les échangeurs de chaleur

Les irréversibilités dans le compresseur et la turbine peuvent être prises en compte


grâce aux rendements isentropiques définis comme:

ws ( h2 s − h 1 ) wa ( h3 − h 4a )
ηC = ≅ et ηT = ≅
wq ( h2a − h 1 ) ws ( h3 − h 4s )

Les états 2a et 4a: états réels du fluide moteur à la sortie du CR et la TAG

Les états 2s et 4s: évolutions isentropique dans le CR et la TAG


16

Exemple 2: Cycle réel de la TAG


• On reprend le même exemple que le précédent en supposant cette fois-ci

que le rendement isentropique du compresseur est de 80% et que celui de

la turbine est de 85%.

Déterminer

a/ Le rapport du travail du compresseur à celui de la turbine.

b/ le rendement thermique du cycle.

c/ La température du gaz à la sortie de la turbine.

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Le Cycle de Brayton avec régénération


L’exemple 2 a montré que la température des gaz d’échappement à la sortie de
la turbine est considérablement plus élevée que la température de l’air
comprimé admis dans la chambre de combustion.

Pourquoi ne pas utiliser une


fraction des gaz d’échappement
pour augmenter la température
des gaz dans la chambre de
combustion ?
Amélioration du rendement du cycle de Brayton

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Ceci est possible en utilisant un échangeur de chaleur appelé « régénérateur »

Il s’agit d’un échangeur de chaleur qu’on le supposera adiabatique au sein duquel les

variation des énergies cinétique est potentielle des écoulements est négligeable.

Techniquement parlant, ceci est fait en réalisant une pare 2→3 grâce aux gaz 4

sortant de la turbine.

Régénérateur

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Le rendement du cycle de Brayton à régénération est donc:


Wnet WT −WC C p (T3 − T4 ) − (T2 − T1 ) 
ηth,regen = = =
QC QC C p (T3 − T6 )

Lorsqu’il s’agit d’un régénérateur idéal (échangeur idéal) on peut écrire : T4 = T6 et T2 = T5


(T3 − T4 ) − (T2 − T1 )
ηth,regen == 
(T3 − T4 )
 
γ −1

 P2  γ − 1
 T2   P  
 − 1  1  
( T2 − T1 ) T1  T1  T
ηth ,regen = 1− = 1− = 1− 1
(T3 − T4 ) T3  T4 

T3 
γ −1

 1    P1  γ 
 T3  1 −  P  
  2  

 T  γ −1 γ
ηth,regen = 1 −  1  rp( )
 T3  20

L’efficacité du générateur à récupérer la chaleur est:

Valeurs idéales

Valeurs réelles

Dans le régénérateur idéal, le gaz à haute pression sortirait du régénérateur à Tx’ = T4 .

Pour un régénérateur réel, la température réelle Tx à la sortie du régénérateur est inférieure à


Tx’.

Le rendement du régénérateur est défini par :

∈rege =
( hx − h 2 ) ≅ (Tx − T 2 ) Si la chaleur massique à pression
( hx′ − h 2 ) (Tx′ − T 2 ) constante Cp reste constante

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On remarque que pour le cycle à régénération, le rendement thermique


dépend des rapports de pressions et aussi du rapport des températures
minimale et maximale du cycle.

Le rendement décroit lorsque le rapport de pression augmente

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Les Cycles d’Ericsson et de Stirling


Les cycles d’Ericsson et de Stirling servent à démontrer comment un régénérateur peut
augmenter le rendement du cycle qui devient proche du rendement de Carnot.

Dans le cycle d’Ericsson les deux


Le cycle de Stirling comporte les évolutions évolutions à volume constant (2→3) et
suivantes : (4→1) sont remplacées par des
1→2 : une compression isotherme évolutions à pression constante.
2→3 : chauffage à volume constant La difficulté de réaliser un cycle d’Ericsson
3→4 : détente isotherme réside dans le fait que la compression et la
4→1 : refroidissement à volume constant détente isotherme sont difficiles à réaliser
dans la pratique 23

Exemple: Considérons un cycle d’Ericsson exécuté dans une turbine à gaz :

QC

QF

Lorsqu’il s’agit d’un régénérateur idéal, la quantité de chaleur fournie au gaz dans le
régénérateur entre 2 et 3 est égale à celle qui est cédée par le gaz chaud
entre 4 et 1.

Dans ce cas, QC est fourni entièrement au niveau de la turbine


(3→4) et QF est rejetée entièrement par le compresseur (1→2).

Puisque la chaleur est rejetée ou fournie isothermiquement, le rendement de ce cycle sera


égal au rendement du cycle de Carnot fonctionnant entre les mêmes températures TC et TF.

On peut imaginer un cycle semblable qui approcherait le cycle de Stirling


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Cycle à régénération utilisant une compression étagée avec refroidissement


intermédiaire, une détente étagée avec surchauffe.

Il s’agit d’un cycle à refroidissement intermédiaire et réchauffage intermédiaire


L’approche pratique de ce cycle consiste à utiliser un régénérateur, une compression
étagée avec refroidissement entre les étages et une détente étagée avec resurchauffe
entre les étages de la turbine.

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Le travail net produit par la TAG est: Wnet ,T = WT − WC


On peut augmenter W net ,T
soit en augmentant WT ou/et bien en diminuant WC
Comment réduire le travail du compresseur ?

Travail épargné P2
T Px
D≡2 C
P2
Polytropique ou isentropique
P1
D≡2
Refroidissement
Px A intermédiaire T1
B 1
Isotherme
P1 1
S

A mesure que le nombre d’étages croit, la compression tend vers une évolution isotherme à la
température d’admission dans le compresseur et le travail requis pour la compression
diminue.
26

Le travail que produit la turbine fonctionnant entre deux niveaux de pression peut être accru
si on détend le gaz par étages et qu’on réchauffe entre chaque étage. Ce processus est réalisé
sans accroitre la température maximale du cycle.

A mesure que le nombre d’étages croit la détente se rapproche d’une évolution isotherme

TH ,moy

TL, moy

A mesure que le nombre d’étages croit, la compression tend vers une évolution isotherme à la
température d’admission dans le compresseur et le travail requis pour la compression
diminue.
On se rapproche du cycle d’Ericsson ηth,regen → ηCARNOT 27

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Cycle théorique de la propulsion par


Jet
Turboréacteur

1 2 3 4 5 6

Diffuseur Compresseur CC Turbine Tuyère

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Détente partielle pour


Wout ,tur = Win ,com entrainer le
T compresseur
4
p = Const Wout ,tur
qin 5

3
6
Win,com qout
2 p = Constante = Patm

S
Dans les cycles réels, les irréversibilité qui se manifestent au sein des composantes réduisent
la poussée développée par le turboréacteur 29

La poussée qui provient du turboréacteur résulte du déséquilibre des forces qu’engendre la

différence entre la quantité de mouvement de l’air s’écoulant à basse vitesse à l’entré du

réacteur et la quantité de mouvement de l’air s’écoulant à haute vitesse à la sortie du

réacteur .

F = ( mV ) sortie − ( mV ) entree

Or, δ mcarburant = ( m ) sortie − ( m )entree est faible (rapport air combustible est assez élevé)

La poussée exercée sur l’avion se déplaçant à vitesse


constante est utilisée pour surmonter la force de résistance
dans l’air appelée « Trainée »

La puissance de propulsion est: W p = FVavion = m (Vsortie − Ventree )


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Rendement du turboréacteur
Le travail net produit par le turboréacteur est nul. Donc on ne peut pas l’évaluer en se basant
sur l’expression du rendement pour une turbine à gaz.

On fait appel à la définition générale du rendement:

Puissance de propulsion Wp
ηP = =
Puissance thermique du carburant consommé Qin

Il s’agit d’une mesure de l’efficacité avec laquelle la chaleur dégagée par la combustion du

carburant est transformée en énergie pour la propulsion

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Exemple 3: Cycle théorique de la


propulsion par Jet
Un avion, propulsé par un turboréacteur, vole à une altitude où la pression

atmosphérique est de 35 kPa et la température de l’air extérieur, de -40 °C. La vitesse

et de 260m/s. Le débit d’air à l’entrée du compresseur est de 45Kg/s et le rapport de

pression dans le compresseur est de 10. La température des gaz à l’entrée de la

turbine est de 1100 °C. Déterminer:

1-La température et la pression des gaz à la sortie de la turbine.

2- la vitesse des gaz à la sortie de la tuyère.

3- Le rendement de propulsion.
Admettez les hypothèse d’air standard simplifiées

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