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UNIVERSITE DENIS SASSOU NGUESSO

KINTELE

COURS DE GEOMORPHOLOGIE DESTINE AUX


ETUDIANTS de 1 re année en URBANISME,
BTP et 2eme année en ARCHITECTURE

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PLAN DU COURS DE LA GEOMORPHOLOGIE
GENERALITE
I- RAPPEL SUR QUELQUES NOTION DE BASE DE GEOLOGIE
1) STRUCTURE DE LA TERRE
2) TECTONIQUE DES PLAQUES
I I- LES DIFFERENTES FORMES DU RELIEF
1) PLAINES
2) PLATEAUX
3) MONTAGNES
4) VALLEES
5) COLLINES
6) TALUS

III - LES CAUSES DE LA DEGRADATION DU RELIEF


1) RUISSELLEMENT
2) CAUSES METEOROLOGIQUES :
 PHYSIQUES
 CHIMIQUES
3) CAUSES HYDROLOGIQUES

IV - LES CONSEQUENCES DE LA DEGRADATION DE LATERRE


1) EBOULEMENT
2) EROSIONS
3) GLISSEMENTS DE TERRAIN

V - IMPORTANCE DE LA CARTOGRAPHIE POUR LES ETUDES


GEOMORPHOLOGIQUES

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GENERALITES
La géomorphologie est l’étude des formes de la terre (relief) et de son évolution. Le relief de
la terre est donc l’objet d’étude de la Géomorphologie. Le relief est l’ensemble des inégalités
topographiques de la surface de la terre.

La démarche méthodologique de la géomorphologie regroupe trois étapes qui sont


l’observation, la description et l’explication du relief.

L’observation scientifique du milieu constitue le premier travail du géomorphologue. Elle


permet la description qui elle permet de saisir tous les détails susceptibles d’orienter le
chercheur vers l’interprétation, c’est-à-dire, la recherche des éléments explicatifs.
L’observation est soit directe sur le terrain soit à travers des documents cartographiques,
photographiques et des images de satellites qui offrent une vue beaucoup plus générale, plus
globalisante des paysages.
Pour comprendre le relief et sa dynamique la géomorphologie doit prendre en compte les
données de toutes ces forces (internes et externes) qui agissent en interaction. En effet, la
géomorphologie doit analyser, d’une part le rôle de la dynamique interne c’est-à-dire étudier
le relief dans ses rapports avec la structure géologique (géomorphologie structurale) et, d’autre
part, s’intéresser aux forces externes en mettant en avant le rôle des agents atmosphériques et
donc des climats (géomorphologie dynamique).

I- RAPPEL SUR QUELQUES NOTION DE BASE DE GEOLOGIE


1- Structure de la terre
La Terre est une planète du système solaire. Sa structure interne montre un empilement de trois
couches (figure 1) : Croute (10 à 70 Km de profondeur), Manteau (vers 2900 Km) et Noyau qui Se plus
de 6000 km de profondeur.

Fig.1 : Structure du globe terrestre

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La croute regroupe :
- La croute continentale

Les structures continentales sont composées des boucliers (qui sont des vastes étendues très
anciens généralement plissés, métamorphisés, granitisés), des plates formes (qui sont des
secteurs des boucliers recouvert par des terrains sédimentaires marins) et des chaînes des
montagnes.

Figure 2 : Structure continentale

- La croute océanique

Les structures océaniques sont composées du plateau continental (qui est la bordure du
continent immergé), le talus continental (qui est le domaine de transit entre le continent et
l’océan), le glacis continental (qui est une zone située au pied du talus), la plaine abyssale (qui
est une étendue plane constituant le fond des océans sur la croute océanique) et la crête médio-
océanique (qui est un relief situé au centre des océans)

2- Notions de la tectonique des plaques

La croute terrestre est toujours en mouvement. Cette partie superficielle de la terre (croute) est
morcelée en plaque qui flottent sur la lithosphère soit en s’affrontant soit en s’éloignant l’une
de l’autre les scientifiques donnent alors le nom de tectonique des plaque.

a) Conséquences du mouvement des plaques tectoniques

Les mouvements des plaques tectoniques sont traduits sur la surface de l’écorce Terrestre par des
modifications des aspects des paysages, fusion des roches profondes magmatiques mais aussi la
modification des propriétés intrinsèques des roches.

Ce sont les mouvements des plaques qui provoquent:

- Les tremblements des Terres séismes


- Les éruptions volcaniques
- l’orogénèse (formation des chaines de montagnes)

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- Diverses fractures (failles) qui affectent les séries des roches

a1) Tectogenèse et orogenèse (formation des chaines de montagnes)

On appelle orogenèse la naissance des reliefs et tectogenèse celle des déformations. Les chaines de
montagnes sont le résultat de l'orogenèse, elles-mêmes directement liée à la tectogenèse.

Orogenèse

Le mobilisme de l'écorce terrestre provoque, à une échelle de temps géologique, des déformations
intenses conduisant à des reliefs montagneux dans certaines zones du globe. Les chaînes de
montagnes les plus récentes sont situées soit à la limite des masses continentales et des aires
océaniques (chaînes liminaires), soit entre des masses continentales, à l'emplacement d'anciennes
aires océaniques disparues (chaînes intercratoniques).

a2) Failles et fractures

Une faille est une cassure de l'écorce terrestre qui sépare deux compartiments de l'écorce terrestre
qui ont subi un déplacement l'un par rapport à l'autre (lorsqu'il n'y a pas de mouvement, la cassure
s'appelle une diaclase).

A noté :
La croute terrestre est présente trois grands types des roches (voir cours géologie)
- Les roches magmatiques (qui se forment à haute température)
- Les roches sédimentaires formées à la suite de l’altération des roches préexistantes,
transport, dépôt puis diagenèse.
- Les roches métamorphiques (qui se forment par la transformation des roches
préexistantes sous l’action de la température et/ou de la pression).

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II- LES DIFFERENTES FORMES DU RFELIEF
Les continents ne se présentent pas sur une surface homogène. Les roches composant la croûte
terrestre sont disposées et reparties différemment selon les régions du globe et forment des
unités structurales ou des grands types de reliefs.

Le relief est l’ensemble des inégalités topographiques de la surface de la croute terrestre. Il


s’organise en trois grands types à savoir le relief de plaine, le relief de plateau et le relief de
montagnes.
1) Le relief de plaines

Les plaines sont des surfaces planes, calmes, c’est-à-dire dépourvues d’inégalités
topographiques majeures, sur lesquelles les cours d’eau coulent « à fleur de sol » c’est-à-dire
non encaissés dans des vallées mais délimité juste par les berges. Une plaine peut être
légèrement inclinées ou sans inclinaison ou encore ondulée avec de dépressions fermées
occupées par des étangs et des bosses de faibles altitudes. Les plaines peuvent être basses telles
les plaines côtières situées au bord de certaines mers, les plaines alluviales situées au milieu
des montagnes. Les plaines peuvent être en altitude comme celle de la Bekaa au Liban, située
à 800 m d’altitude, au nord-est de la Rift-Valley.

2) Le relief de plateau

Les plateaux sont des surfaces inclinées ou non mais découpées par des vallées plus ou moins
encaissées (profondes). A l’instar de la plaine, un plateau peut être légèrement incliné ou non.
Le degré de dissection de la surface par les vallées détermine le type de plateau. Le plateau
tabulaire a une surface plane située à la même altitude ou presque très peu découpé par les
vallées. Lorsque la surface est très découpée par les vallées on parle de plateau disséqué.
Lorsque la dissection réduit la surface du plateau en un réseau de collines on parle d’un plateau
de collines.
3) Le relief de montagne
Les montagnes (figure 4) sont un type de relief élevé par rapport aux terres qui l’enterrent et
qui est caractérisé par la multiplication des versants très inclinés, séparés au sommet par des
lignes de crête plus ou moins étroites et allongées. Les montagnes forment souvent une chaîne,
un système dans lequel plusieurs montagnes appelées chaînons se succèdent, séparées par des
vallées en gorge (très profondes). Dans les chaînes jeunes, les lignes de crête sont très étroite

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alors que dans les vieilles chaînes de montagnes, elles sont arrondies parce que réduites par
l’érosion.

Figure 5 : Chaines des montagnes et ligne de partages des eaux du bassin versant

4) Les vallées
Les vallées sont des sillons allongés, plus ou moins sinueux et plus ou moins encaissés. Une
vallée se compose de deux versants opposés délimitant un fond plus ou moins étroit ou large
(voir croquis);

Quelques types de vallées en fonction du


profil transversal Canyon

En raison de ces dimensions, une vallée peut devenir une plaine. C’est le cas des vallées situées
entre deux chaînons dans un relief de montagnes. En effet, la vallée en gorge d’une chaîne de
montagnes peut, à la suite du remblaiement par les produits de l’érosion des sommets, voir son
fond exhaussé et devenir une plaine alluviale sur laquelle les cours d’eau qui descendent des
versants coulent à fleur de sol. La vallée du Niari au Congo est appelée plaine du Niari à cause
de sa largeur qui fait plusieurs Kilomètres.

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Figure 6 : Bloc diagramme de quelques éléments du relief

5) Les collines
Les collines sont des formes saillantes composées par plusieurs côtés convergents vers un
sommet plus ou moins convexe. Une colline peut être isolée au milieu d’un relief plat.
Généralement les collines forment un champ, c’est-à-dire un groupe. On parle alors de relief
de colline ou plateau de collines.
6) Les talus
Les talus sont des surfaces inclinées séparant deux surfaces planes ou ondulées situées l’une
en position basse et l’autre en position haute. Un talus peut être découpé ou échancré par
l’érosion qui peut modifier son tracé en le rendant irrégulier. On parle alors de talus festonné.
Lorsque son tracé est régulier avec très peu de sinuosités, on parle de talus rectiligne. Le profil
transversal peut être convexe, concave ou convexo-concave.

III - LES CAUSES DE LA DEGRADATION DU RELIEF

1- Les ruissellements
Le ruissellement est l’écoulement des eaux de pluie à la surface du sol. Il se produit lorsque
l’infiltration n’est pas possible ou est réduite ; ceci soit par saturation du sol, soit à cause de la
grande intensité de la pluie, soit enfin à cause d’une formation peu perméable.
1.1 Les types de ruissellement et les processus morphogénétiques
Le ruissellement s’effectue selon deux types essentiels de processus. Il s’effectue soit sous la
forme d’un écoulement généralisé sur une vaste superficie, soit sous la forme d’un écoulement
concentré et linéaire.

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- Les écoulements généralisés ont plusieurs aspects. Ils peuvent être diffus c'est-à-dire en petits
filets d’eau, anastomosés, circulant parfois rapidement entre les obstacles. Ce type de
ruissellement est presque présent sur toutes les latitudes, dans les milieux à végétation herbacée
plus ou moins dense. Son action sur les versants est décapante. Le ruissellement diffus arrache
superficiellement les particules fines, déchaussent les touffes d’herbes, les racines, les
fondations des maisons...
- Les ruissellements généralisés peuvent être embryonnaires c’est-à-dire en chenaux et
ruisselets plus ou moins larges (5 à 80 cm environ), peu épais (2 à 3 cm), très longs,
anastomosés, instables. Ils dominent sur les interfluves très aplanis. Ce type de ruissellement
se situe en amont de l’écoulement diffus et constitue une phase transitoire. Son action
morphologique est très faible et se limite à la redistribution des particules fines libres à la
surface du sol et sur des courtes distances.
- Les ruissellements concentrés et linéaires sont également multiformes. Il s’agit en général
d’un écoulement localisé dans un chenal plus ou moins profond. Ils ravinent c’est-à-dire
creusent et incisent et leur action peut donner plusieurs types de formes.
2) LES FACTEURS ET LES PROCESSUS DE LA METEORISATION.

La météorisation est l’ensemble des processus de fragilisation des roches. Elle prépare ainsi les
conditions de l’érosion mécanique qui regroupe les mécanismes de mobilisation du matériel
dégradé. On distingue deux grandes familles de processus de météorisation : les processus
chimiques et les processus physiques.

A - Les processus ou mécanismes physiques


Ce sont les mécanismes qui fragmentent la roche sans changer sa nature chimique ou
minéralogique. Ce sont principalement :

a) La thermoclastie :

C’est la fragmentation d’une roche cohérente sous l’effet des variations de températures. En
effet, les variations intenses (amplitudes supérieures à 20 degrés) et répétées des températures
sur la roche provoquent une alternance des phénomènes de dilatation et rétraction. La
conséquence est soit un détachement des minéraux les uns des autres, soit une séparation des
différentes strates des roches (desquamation) soit encore un écartement des fissures.

b) La gélifraction :

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c’est la fragmentation provoquée par les effets propres du gel et du dégel. Elle résulte donc
des oscillations de températures au-dessus et en dessous de zéro degré. Elle est, de ce fait,
conditionnée par ce paramètre et par la présence de l’eau dans la roche. En effet, la
transformation de l’eau en glace, engendre une augmentation de l’ordre de 1/10ème de son
volume initial. Ce qui crée des pressions de l’ordre de 10 à 15 kg/cm2. Ainsi, le gel-dégel de
l’eau contenue dans les fissures ou tout autre vide de la roche, entraîne une augmentation
continue desdits vides et, à la longue à la dislocation de la roche.

c) L’haloclastisme :

c’est la fragmentation de la roche par le sel cristallisé. Lorsque de l’eau suffisamment riche en
sels dissous pénètre dans les plans de discontinuité puis s’y évapore, les sels cristallisent à la
manière des glaces mais sans augmentation de volume. Mais, la plupart des sels formés par les
évaporites sont hygroscopiques c’est – à – dire sont capables de capter directement l’humidité
de l’air. Ils sont alors capables d’augmenter de volume et d’exercer sur les parois qui les
abritent des pressions comparables à celles exercées par l’eau lors de l’engel.

d) L’hydroclastisme :

c’est aussi une forme de dégradation physique des roches cohérentes liée, ici, à l’alternance
des phénomènes d’humectation et de dessiccation dans les roches argileuses. En effet, la
capacité qu’ont les argiles à changer de volume en fonction de leur teneur en eau, peut avoir
des répercussions aussi bien au niveau des séries sédimentaires qu’au niveau des roches
contenant des minéraux argileux.

Dans des séries sédimentaires où des roches dures, cohérentes comme le calcaire, alternent
avec des bancs d’argile à fort coefficient de rétraction tel le montmorillonite, la rétraction des
argiles à la suite d’un retrait d’eau, peut créer des pressions mécaniques au niveau de ces roches
dures sus-jacentes, capables de les briser.

Les variations de volume des minéraux argileux au sein d’une roche cristalline, peuvent
provoquer une désagrégation granulaire, c’est-à-dire une séparation des minéraux les uns des
autres, sans que ceux-ci ne soient effectivement affectés dans leur nature.

e) Le Splash:

c’est le bombardement de la surface du sol par les gouttes d’eau de pluie dotées d’une certaine
énergie. Ce qui se traduit par un arrachement des particules. En effet, les gouttes de pluie, en

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tombant, brisent les mottes et les agrégats du sol ; ensuite de fines gouttelettes chargées de
particules sont projetées sur quelques centimètres. Ce phénomène du splash engendre plusieurs
effets. D’abord le rejaillissement affecte plus particulièrement les particules fines et micro-
agrégats qui ont tendance en retombant sur le sol à être piégées entre les éléments plus grossiers
et à fermer ainsi les macrospores ensuite, les particules fines qui sont en général argileuses, se
collent les unes aux autres pour former une croûte dite de battance qui est une pellicule plus ou
moins fine et plastique qui recouvre le sol. De ce fait le splash réduit l’infiltration des eaux de
pluie au profit des ruissellements qui engendrent le transport. Ce processus est efficace au-
dessus des roches meubles nues ou très faiblement couvertes par une végétation.

B - Les Facteurs de la dégradation chimique des roches.

La dégradation chimique des roches est favorisée principalement par :

a) La présence de l’eau dans la roche :


c’est elle qui sert de solvant pour les différents minéraux des roches. Sans eau il n’y a pas
d’altération chimique. Plus le contact de l’eau avec la roche est long plus l’attaque chimique
est permanente ;

b) La charge de l’eau :
elle détermine ses capacités de solvant. L’eau pure a une faible capacité de destruction des
roches mais elle est rare dans la nature. L’eau est souvent chargée. En effet, en traversant les
différents milieux géographiques (atmosphère, litières, sols etc.), l’eau de pluie se charge des
gaz divers qui augmentent son agressivité vis à vis des minéraux des roches ;

c) La température :
elle influe également sur les réactions chimiques. Plus la température est élevée, plus les
réactions chimiques sont rapides. C’est la loi de VAN T’HOFF (Physicien néerlandais, né à
Rotterdam ; 1852 – 1911) qui établit qu’une augmentation de 10° de la température multiplie
par 2,5 la vitesse des réactions chimiques. La température favorise le développement des
micros organismes qui non seulement secrètent des acides mais aussi accélèrent l’humification
de la litière et la minéralisation de l’humus.
Les régions chaudes et humides sont donc très favorables à l’altération chimique ;

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d) La porosité de la roche :
La porosité favorise l’infiltration plus ou moins profonde des eaux à l’intérieur de celle-ci. On
entend par porosité dans le sens de ce cours, l’ensemble des vides contenus dans la roche. Il
existe une microporosité constituée par toutes les ouvertures minuscules, parfois invisibles à
l’œil nu, contenus dans la roche. Il existe également la macroporosité constituée par les grandes
discontinuités (fissures, diaclases, failles …) qui affectent la roche. Plus la roche est poreuse
plus elle est facilement attaquable par les processus d’altération.

e) La couverture végétale :
Elle produit de la matière organique qui secrète des acides qui, à leur tour, donnent à l’eau son
agressivité. La végétation produit également de la litière qui se gorge d’eau et se comporte
comme une éponge et maintient l’humidité au-dessus de la roche et rend, par conséquent
l’altération permanente (fig.7).

Fig. 7 : action de la végétation sur la roche

IV - CONSEQUENCES DE LA DEGRADATION DE LA TERRE

a) LES EBOULEMENTS
Ce sont des mouvements brutaux et occasionnels. Ils surviennent lorsque la roche est mise en
surplomb par affouillement ou sapement basal. La chute affecte, simultanément une masse
importante de matériaux de gros calibre. Le phénomène commence par un cisaillement de la
roche le long des plans de discontinuité. Des secousses sismiques peuvent également provoquer
la dislocation et le déséquilibre générateur d’écroulement. Les produits des éboulements
forment souvent des amoncellements chaotiques atteignant plusieurs centaines de mètres
cubes. Leurs empreintes sur les parois rocheuses sont en général plus spectaculaires.

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b) EROSIONS
L’érosion vient du verbe éroder (décaper). Il existe deux formes d’érosions : l’éolienne et
l’érosion hydrique.
L’érosion c’est l’ensemble des processus qui dégradent les roches et modifient le relief. Elle
regroupe trois types d’action à s’avoir :
- la fragilisation des roches ;
- la prise en charge et le transport des matériaux fragilisés ;
- le dépôt des produits des actions antérieures.

 L’érosion éolienne
Elle est liée au vent. Le vent est un agent très actif de l’érosion mécanique. Son action est
efficace sur les surfaces dénudées et où la végétation discontinue, protège peu les sols. En
général, les dimensions des particules transportées par le vent dépend de sa force et donc de sa
vitesse : à 6.5m/s le vent transporte facilement des particules de diamètre inférieure à 0.25mm ;
jusqu’à 10m/s, le vent déplace jusqu’à 1mm de diamètre ; un coup de vent (jusqu’ à 20m/s)
entraîne déjà des particules de 4mm de diamètre.

 Les processus de l’érosion éolienne : Le vent prélève le matériel libre c’est-à-dire


les particules non liées les unes aux autres, par la déflation qui est un processus à travers
lequel, le vent, en se frottant au sol, prend en charge les particules. Le transport des
particules fines (sables, limons et argiles) se fait soit par saltation c’est-à-dire par bonds
successifs, soit par suspension (processus à travers lequel la charge reste suspendue
dans l’espace). Celui des débris plus gros par des poussées. Les limons et les argiles
peuvent être transportés sur plusieurs milliers de kilomètres alors que les sables sur des
centaines de kilomètres. Le vent peut également se servir de sa charge pour arracher
des particules accrochées à des parois rocheuses. Ce processus est dit corrasion
éolienne.
 L’EROSION HYDRIQUE

C’est une érosion due à l’action de l’eau sur le sol. Les eaux peuvent provenir des
précipitations, d’une rivière (fleuve) ou des eaux souterraines

 L’érosion par les cours d’eau

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Les cours d'eau sculptent le relief des continents à travers les vallées qu’ils creusent et les
formes d’accumulation tels que les deltas, les plaines alluviales. Le rôle érosif des cours d’eau
est particulièrement important. On estime que les fleuves de tous les continents entraînent
chaque année dans les mers et les océans 7 milliards de m3 de roche soit une érosion moyenne
de 1mm par 20 ans.

 Le travail des cours d’eau


L’érosion par les cours d’eau qui s’effectue dans les vallées est dite érosion linéaire alors que
celle par les ruissellements qui s’effectue sur les versants est appelée érosion aréolaire. Tout
comme dans le cas des ruissellements, le travail des cours d’eau se compose de désagrégation
des terrains (ablation), d’évacuation des produits (transport) et de dépôt (accumulation).

 GLISSEMENT DE TERRAIN

C’est le déplacement plus ou moins rapide vers le bas et l’extérieur de la masse de terre, le long
d’une pente. Le glissement de terrain peut être superficiel ou profond et concerner tout un plan
de montagne par exemple.

Les facteurs déclenchant un glissement de terrain sont :

Nature du sol et sous-sol: un sol meuble présentant peu de cohésion sera par nature instable.
De même un sol présentant des couches discontinues de nature différente aura tendance à
glisser. Un sol argileux ou marneux saturé d’eau sera susceptible de glisser vers le bas de la
pente (diminution de la pente).

L’eau : lors de fortes pluies ou à la fonte des neiges, l’eau en pénétrant dans le sol exerce une
poussée verticale qui peut déstabiliser le terrain. La situation est d’autant plus dangereuse si la
quantité d’eau qui pénètre dans la terre est supérieure à celle qui s’en écoule.

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La sècheresse : une terre trop sèche peut perdre sa cohésion, s’effriter et glisser.

L’érosion : un sol érodé ou mise à nu sans végétation sera plus vulnérable aux infiltrations et
donc sera plus susceptibles de glisser.

Les activités humaines : la construction d’infrastructures ou bâtiments en haut de la pente


augmente la charge qui pèse sur celle-ci et peut entrainer un glissement.

L’activité sismique : en zone sismique, une secousse même minime peut faire bouger une pente
déjà sensibilisée par d’autres facteurs de fragilisation.

V - IMPORTANCE DE LA CARTOGRAPHIE POUR LES ETUDES


GEOMORPHOLOGIQUES

La géomorphologie, à l’instar de la plupart des sciences de la nature, est avant tout une science
d’observation. En effet, pour décrire et expliquer le relief, il faut l’observer sur plusieurs angles.
L’observation se fait surtout sur le terrain ou l’objet d’étude doit être décrit dans les moindres
détails. Mais pour comprendre le relief et l’expliquer, il faut replacer les différentes formes
dans leur contexte d’ensemble. Or sur le terrain la vision englobant, qui est essentielle pour
cerner les articulations ou les agencements des paysages, est difficile à obtenir. Les éléments
du paysage situés au second plan échappent toujours à l’observation directe. Seules les cartes,
les photographies aériennes et les images de satellites qui couvrent des espaces très vastes
permettent cette observation.
Ainsi :

Les cartes sont des représentations planes de certaines parties (relief) de la terre. On distingue :
des cartes topographiques, géologiques et géomorphologiques.

La photographie aérienne est la première forme de télédétection, c’est à dire le premier moyen
utilisé pour obtenir des images de la surface de la terre depuis les différents niveaux de
l’Atmosphère.

Les photographies aériennes sont donc des images de la surface de la terre prises à la verticale,
à partir des avions volant à des altitudes plus ou moins hautes.

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Les images satellitaires sont des images obtenues à partir de la Télédétection moderne. Celle-
ci utilise le rayonnement électromagnétique comme moyen d’acquisition des informations de
la terre depuis les différentes couches de l’atmosphère.

Les limites des images de télédétection spatiale résident sur le fait qu’elles coûtent très chères
et que leur traitement nécessite une formation appropriée.

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