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WILAYA D'ALGER
DIRECTION DES RESSOURCES HYDRAULIQUES
ET DE L'ECONOMIE DE L'EAU
Confluence des oueds El Akra et Mektaa au sud-ouest de Hammam Melouane, formant l'oued El Harrach (photo SOGREAH)
RAPPORT – VERSION 1
DECEMBRE 2010
N°1360635
ALGERIE
WILAYA D'ALGER
DIRECTION DES RESSOURCES HYDRAULIQUES
ET DE L'ECONOMIE DE L'EAU
RAPPORT – VERSION 1
SDR/CGD/
V0 VERSION INITIALE 21/09/2010 JLR
SBD
SDR/CGD/
V1 VERSION FINALE 17/12/2010 JLR
SBD
DIRECTION DES RESSOURCES HYDRAULIQUES ET DE L'ECONOMIE DE L'EAU – WILAYA D'ALGER
ETUDE D'AMENAGEMENT DE L'OUED EL HARRACH – NF 5. 342.1.262.116.08.01
MISSION 1 – COLLECTE DES DONNEES ET ETUDES PRELIMINAIRES
TOME B – ETUDE HYDROLOGIQUE ET DU TRANSPORT SOLIDE
SOMMAIRE
INTRODUCTION ................................................................................................................. 1
1. DEROULEMENT DU PROJET ............................................................................................. 2
1.1. ELEMENTS DE MISSION ......................................................................................................... 2
1.2. CONTENU DE LA MISSION 1 ................................................................................................... 2
ANNEXES ....................................................................................................................... 86
ANNEXE 1 ~ COMPTE – RENDU DE LA VISITE DE TERRAIN DU 20 AU 24 JUIN 2010 ................ 87
ANNEXE 2 ~ REPORTAGE PHOTOGRAPHIQUE LORS DE LA RECONNAISSANCE DE TERRAIN DU 21
JUIN 2010 .............................................................................................................. 88
FIG. 46. OUED EL HARRACH, CRUE DE JANVIER 1994 - HYDROGRAMMES ET CONCENTRATION EN SEDIMENTS AUX STATIONS DE ROCHER
DES PIGEONS ET BARAKI ....................................................................................................................................................... 83
FIG. 47. OUED EL HARRACH, CRUE DE MARS 2007 - HYDROGRAMMES ET CONCENTRATION EN SEDIMENTS AUX STATIONS DE ROCHER DES
PIGEONS ET BARAKI ............................................................................................................................................................. 84
TABL. 1 - RECAPITULATIF DES DONNEES DE PLUIE REÇUES SOUS FORME DE TABLEAUX JOURNALIERS ..................................................... 12
TABL. 2 - RECAPITULATIF DES DONNEES REÇUES DES STATIONS LIMNIMETRIQUES .................................................................................. 14
TABL. 3 - EXEMPLE DE FICHIER DE TRANSPORT SOLIDE POUR LA STATION DE ROCHER DES PIGEONS ....................................................... 21
TABL. 4 - RECAPITULATIF DES DONNEES DE MAXIMA ANNUELS DE PLUIES JOURNALIERES........................................................................ 27
TABL. 5 - ANALYSE REGIONALE DES PLUIES – TABLEAU 1/2 .................................................................................................................. 29
TABL. 6 - ANALYSE REGIONALE DES PLUIES – TABLEAU 2/2 .................................................................................................................. 30
TABL. 7 - TEMPS DE RETOUR DES PLUIES JOURNALIERES....................................................................................................................... 32
TABL. 8 - RECAPITULATIF DES DONNEES PLUVIOMETRIQUES DE CRUES................................................................................................... 33
TABL. 9 - RECAPITULATIF DES FORTES PLUIES JOURNALIERES SUR LE BASSIN VERSANT DE L’OUED EL HARRACH ................................... 36
TABL. 10 - VALEURS DE H0 POUR LA STATION DE BARAKI ....................................................................................................................... 40
TABL. 11 - VALEURS DE H0 POUR ROCHER DES PIGEONS ........................................................................................................................ 42
TABL. 12 - RECAPITULATIF DES VALEURS DE DEBITS DE CRUES A LA STATION DE BARAKI ......................................................................... 43
TABL. 13 - RECAPITULATIF DES VALEURS DE DEBITS CRUES A LA STATION DE ROCHER DES PIGEONS ........................................................ 46
TABL. 14 - DEBITS DE CRUE A LA STATION DE BARAKI AUX TEMPS DE RETOUR SIGNIFICATIFS .................................................................... 60
TABL. 15 - DEBITS DE CRUE A LA STATION DE ROCHER DES PIGEONS AUX TEMPS DE RETOUR SIGNIFICATIFS.............................................. 60
TABL. 16 - DEBITS DE CRUE DE L'OUED EL HARRACH A L'EMBOUCHURE AUX TEMPS DE RETOUR SIGNIFICATIFS .......................................... 61
TABL. 17 - TEMPS DE RETOUR DES CRUES MAJEURS DE L'OUED EL HARRACH .......................................................................................... 61
TABL. 18 - COEFFICIENTS DE MONTANA PRIS EN COMPTE POUR LA MODELISATION PLUIE – DEBIT .............................................................. 66
TABL. 19 - PRINCIPALES CARACTERISTIQUES DES BASSINS VERSANTS DE L'OUED EL HARRACH................................................................ 67
TABL. 20 - RESULTATS DE LA MODELISATION PLUIE – DEBIT AUX STATIONS HYDROMETRIQUES ET A L'EMBOUCHURE .................................. 68
TABL. 21 - RESULTATS DE LA MODELISATION PLUIE – DEBIT POUR LES PRINCIPAUX AFFLUENTS DE L'OUED EL HARRACH ........................... 69
TABL. 22 - FORMES D'EROSION ET VALEUR D'INDICE IV ............................................................................................................................ 74
TABL. 23 - RELATION ENTRE L'INDICE IP ET LA CONCENTRATION.............................................................................................................. 74
TABL. 24 - FORMES D'EROSION ET VALEUR D'INDICE IV POUR L'OUED EL HARRACH .................................................................................. 76
TABL. 25 - ANALYSE DES VOLUMES DE CRUES ET DE CONCENTRATION MOYENNE EN SEDIMENTS AUX STATIONS DE ROCHER DES PIGEONS ET
BARAKI ................................................................................................................................................................................ 85
ONS
Office National des Statistiques
RdP
Rocher des Pigeons
SEEAL
Société des Eaux et de l'Assainissement d'Alger
SIG
Système d'Information Géographique
SRTM
Shuttle Radar Topography Mission (Modèle d’élévation)
TdR
Termes de Références
oOo
INTRODUCTION
L’oued El Harrach est l'un des principaux cours d'eau qui traversent la wilaya d’Alger. Il prend
sa source dans l’atlas blidéen et dans le Sahel, et couvre un large bassin versant de plus de
1200 km². Après avoir traversé la plaine de la Mitidja, il entre dans la wilaya d'Alger pour y
parcourir environ 18 km jusqu’à son embouchure en mer Méditerranée.
Par le passé et jusqu'à nos jours, de nombreux phénomènes hydrologiques extrêmes ont
provoqué des crues importantes sur l'oued El Harrach, occasionnant des inondations
dévastatrices, à la fois en termes humain et matériel. Les inondations constatées sont
principalement localisées sur le territoire de la wilaya d’Alger.
Pour faire face à ces inondations, de multiples interventions ont été réalisées afin de protéger
les zones urbanisées (curage du lit, désensablement et entretien de l’embouchure, drainage de
berges). En 1974, une étude de CKI a proposé des mesures de prévention et de protection
contre les inondations, dont la première tranche de travaux d’urgence a été réalisée à partir de
1976 (aménagement de l'embouchure, recalibrage du lit, mur de soutènement).
Malgré les diverses interventions effectuées au fil des ans, la population de la wilaya d’Alger
riveraine de l’oued El Harrach reste soumise au risque inondation. L’incapacité du lit de l'oued à
contenir tous les apports lors des crues exceptionnelles, à laquelle s'ajoute le développement
anarchique de l'urbanisation à ses abords et le cumul de nombreux désordres (pollutions,
effondrement de berges, rejets…) a des conséquences qui se font de plus en plus sentir pour la
population, les activités économiques et les infrastructures.
Le dimensionnement des aménagements ainsi que le choix des équipements de prévision des
crues, nécessitent au préalable l’élaboration d’une étude détaillée permettant de diagnostiquer
les aménagements déjà réalisés, et de définir le projet d’exécution de la meilleure variante
technico-économique, afin d'assurer la protection de la wilaya d'Alger contre les inondations de
l'oued El Harrach.
oOo
1.
DEROULEMENT DU PROJET
Le présent document constitue le rapport de l'étude hydrologique, qui fait partie de la mission 1
de l'étude d'aménagement de l'oued El Harrach. La première partie traite de l'analyse
hydrologique proprement dite sur la totalité du bassin versant de l'oued El Harrach. La seconde
partie concerne l'analyse du transport solide de l'oued.
2.
ETUDE HYDROLOGIQUE
2.2. GENERALITES
2.2.1.1. TOPOGRAPHIE
Le bassin versant de l’oued El Harrach couvre une superficie totale de 1251 km² ; il s’étend du
Nord au Sud sur 53 km et d’Ouest en Est sur 31 km.
Le bassin versant s'étend très au sud et est divisé topographiquement en trois régions
distinctes. En amont, le bassin versant est composé principalement par un massif montagneux,
l’Atlas tellien (environ 600 km²). Dans sa partie nord-ouest, le bassin est constitué des pentes
des collines du Sahel (100 km²), et du pied de l’Atlas tellien jusqu’à la mer par la plaine de la
Mitidja (environ 500 km²).
Les points les plus hauts du bassin versant sont : Kef Takhrina (1478 m), Harn Belek (1952 m)
et Chréa (1526 m) au sud – ouest du bassin versant. Le point le plus bas se trouve à
l’embouchure de l’oued dans la mer Méditerranée.
Le bassin versant de l’oued El Harrach est représenté ci-dessous avec les données
topographiques issues du SRTM mondial (précision de 90 m).
Une analyse des pentes du bassin versant a été effectuée à partir des données existantes. Le
résultat est présenté sur la figure suivante.
Au nord du Tell, s’étend la plaine de la Mitidja, très plate avec une altitude variant de 100 m au
sud à 25 m au nord. Jadis marécageuse, la plaine de la Mitidja est devenue le centre d’une
activité agricole intense. De grandes entreprises industrielles s'y sont installées.
Depuis une vingtaine d’année, la région d’Alger connaît une extension urbaine galopante,
essentiellement dans les collines du Sahel, mais aussi vers l’ouest, et dans la plaine (zones
industrielles d'El Harrach et d'Oued Smar, zone de Dar El Beida).
Les matériaux de construction sont prélevés directement dans le lit des oueds, et l'oued El
Harrach est particulièrement sollicité par cette activité industrielle d'extraction de matériaux
alluvionnaires. Plusieurs carrières calcaires sont également exploitées sur l'amont du bassin
versant, vers le lieu-dit Rocher des Pigeons.
La plaine de la Mitidja est limitée au nord par le bassin versant du Sahel qui s’élève jusqu’à une
altitude de 400 m. Au nord – est de cette région, on trouve surtout la ville d’Alger et une forte
concentration de constructions. A contrario, le sud reste plutôt agricole et boisé.
Le bassin versant de l’oued El Harrach abrite une population d’environ 3 millions d’habitants. Il
regroupe l’ensemble des communes de la zone centrale de la Wilaya d’Alger (de Bouzareah à
Bordj El Kiffan et de Hussein Dey à Sidi Moussa) et une partie des communes de la zone nord
de la Wilaya de Blida (Bougara, Ouled Slema, Meftah, Chebli, Larbaâ).
La carte ci-dessous présente les communes et les wilayas intersectées par le bassin versant de
l'oued El Harrach.
Dans sa traversée de la plaine de la Mitidja, l’oued El Harrach reçoit en rive droite l’oued
Djemaa, venant du sud et prenant sa source vers le Col des Deux Bassins. L'oued Djemaa
rejoint l'oued El Harrach environ 3 kilomètres au nord – ouest de Sidi Moussa. Le bassin
versant de l’Oued Djemaa couvre environ 230 km², dont 160 km² de montagne.
L’oued Baba Ali grossi de l’oued Terro, issus de la Mitidja rejoint en rive gauche l’Oued El
Harrach près de la ville de Baba Ali. L’oued Kerma se jette dans l’oued El Harrach en rive
gauche à quelques centaines de mètres plus au nord. Il est issu d’un bassin versant formé en
grande partie par les pentes est du Sahel et prend sa source vers Bouzareah.
A environ 3 km avant l’embouchure en mer, l’oued El Harrach reçoit en rive droite l’oued Smar,
issu de la Mitidja, cours d’eau récepteur des zones industrielles de Oued Smar et El Harrach
Sud dont le bassin versant est de 173 km² environ. Par la déviation de l’oued Barek dans l’oued
Hamiz, le bassin versant de l’oued Smar est restreint et n’a plus qu’une superficie de 117 km²
située en grande partie dans la plaine de la Mitidja.
A 1 km environ en amont de l’embouchure avec la mer, l’oued El Harrach reçoit en rive gauche
l’oued Ouchaîa venant de l’ouest. Issu du Sahel, l’oued Ouchaîa est un cours d’eau récepteur
de communes et quartiers urbains fortement peuplés (Kouba, Birkhadem…) ; il couvre environ
22 km² de zones fortement urbanisées. Il sert principalement de collecteur d’eaux usées et il est
canalisé par endroit, à l’intérieur de la ville.
La carte page suivante présente les principaux affluents et sous – bassins versants de l'oued El
Harrach.
Cette visite avait pour but de présenter la mission hydrologie à la DRHHE, de réaliser des
reconnaissances de terrain sur le bassin versant de l'oued El Harrach (stations hydrométriques,
oued, ouvrages principaux, couverture végétale et sols du bassin versant…) et de collecter des
données pluviométriques et hydrométriques auprès de l'ANRH.
2.3.2.1. PLUVIOGRAPHES
Les données demandées pour mener à bien cette étude sont les pluies journalières sur des
stations du bassin versant étudié, mais aussi sur les parties limitrophes du bassin hydrologique
N°2 d’Algérie. Les années de début et de fin des st ations sont données en années
er
hydrologiques (depuis le 1 septembre de l’année N au 31 Août de l’année N+1).
La carte page suivante présente l’ensemble des pluviomètres sur le bassin N°2 d'Algérie.
Des pluies au pas de temps horaire et/ou toutes les demi-heures (30 mn) sur la même période
ont été demandées auprès de l’ANRH, en particulier sur les périodes de crues. Ces données
pluviographiques sont délicates à collecter et à utiliser. En effet, les enregistrements
automatiques (pluviographes) sont souvent archivés et il est difficile d’obtenir des séries
exhaustives et continues.
L'analyse des hydrogrammes des crues exceptionnelles doit donc tenir compte de cette
contrainte. Le caractère robuste de l'approche probabiliste mise en œuvre dans la méthode
SPEED permet de tirer le meilleur parti des données disponibles et de continuer à fournir des
résultats lorsque les données sont partielles (cf. paragraphe 2.8).
Le tableau suivant présente les données de pluie reçues sous forme de tableaux journaliers.
Tabl. 1 - RECAPITULATIF DES DONNEES DE PLUIE REÇUES SOUS FORME DE TABLEAUX JOURNALIERS
D’autre part, l’ANRH n’a effectué qu’une saisie informatique partielle de ces données. Des
photographies des bandes enregistrées pendant les périodes de crue ont donc été effectuées
afin de compléter les données exploitables.
Outre des photos d'enregistrements pluviographiques pour la crue de mars 2007, des copies
des enregistrements papier ont également été demandées auprès de l’ANRH à Blida, pour les
stations pluviométriques suivantes :
– 020509 (Birmandreis ANRH) : série ancienne, probablement hebdomadaire,
enregistreur de type Jules Richard ;
– 020502 (Ouled Fayet) ;
– 021227 (Bouinan) ;
– 021225 (Douera ) ;
– 021128 (Mouzaïa Mines) : série ancienne, probablement hebdomadaire, enregistreur
de type Jules Richard ;
– 021431 (Sakamody).
La station d'Altairac située sur l’oued Smar permettrait de caractériser les crues caractéristiques
de cet important affluent, mais la station est située dans le remous de l'oued El Harrach. Les
données de cette station sont de fait fortement influencées par le niveau de l'oued El Harrach,
ce qui rend la station inutilisable pour l'analyse des crues caractéristiques.
La carte ci-dessous présente les stations limnimétriques situées sur le bassin versant de l'oued
El Harrach.
Les données fournies par l'ANRH sont présentées dans le tableau ci-dessous.
Notons que pour la station de Rocher des Pigeons, les années hydrologiques 1998 à 2002 sont
absentes pour les débits journaliers. De plus, en ce qui concerne les jaugeages, la période
d'avril 1996 à septembre 2003 est absente également pour cette même station.
En complément de ces fichiers, les courbes de tarage, les hauteurs maximales mesurées ainsi
que les jaugeages de chaque station ont été récupérés.
Ce sont des hauteurs d'eau que l'on mesure aux stations hydrométriques ; les débits sont
connus à travers une transformation utilisant les relations hauteur – débit successives de la
station. Les services hydrométriques doivent donc régulièrement refaire des jaugeages pour
régulièrement remettre à jours la relation hauteur – débit. Nous mettons en évidence dans le
présent paragraphe les variations observées des profils en travers des stations hydrométriques
du bassin.
Cette détermination de l'évolution du profil en travers permet dans un deuxième temps, sur la
base de considérations hydrauliques, d'effectuer une reprise du tarage des stations et, ce
faisant, de préciser les valeurs des débits de crue (cf. paragraphe 2.7.2).
Afin de mieux appréhender les débits et les hauteurs de chaque station limnimétrique, les
profils en travers disponibles ont été collectés auprès de l’ANRH de Blida pour les stations
suivantes :
– 021301 – Rocher des Pigeons ;
– 021418 – Baraki ;
– 021443 – Altairac.
Les profils ont été pris en photo ou au scanner à l’ANRH puis ressaisis au format Excel.
La station de Rocher des Pigeons se situe en aval de la ville d’Hammam Melouane, à l’endroit
où l’oued El Harrach forme une percée dans le Rocher des Pigeons. La station a beaucoup
évolué au fil des années. Actuellement (2010), une carrière est installée en rive gauche en aval
immédiat de l'ancienne station. De par son activité d'extraction et les installations qui lui sont
liées (pistes d'accès…), cette exploitation perturbe le fonctionnement morphologique de l'oued
et déstabilise son profil en long.
Elle est dotée depuis février 2009 d'un capteur "radar" de niveau de l'eau par-dessus, et est
reliée à un système d'alerte aux crues.
Les photos ci-dessous montrent l’ancien et l'actuel emplacement de la station de Rocher des
Pigeons.
154
153
152
151
Echelles hydrométriques
150
149
148
147
146
145
144
143
Distance cumulée en m
142
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 26 28 30 32 34 36 38 40 42 44 46 48 50 52 54 56 58 60
Le graphique ci-après représente la section de l’oued au droit du câble de jaugeage pour les
années 1971 (en rouge) et 1979 (en noir), ainsi qu’un profil plus en amont en juin 1971.
150
149
148
147
146
145
144
143
142
141
140
139
138
137
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
Fig. 10. PROFILS EN TRAVERS DE L’OUED EL HARRACH A LA STATION DE ROCHER DES PIGEONS
AU DROIT DU CABLE
La visite effectuée le 21 juin 2010 avait pour but de relever les profils en travers au droit de la
station de Rocher des Pigeons. Cependant, le développement d'une carrière en face de
l’ancienne station de Rocher des Pigeons et la construction d'une piste dans le lit de l'oued
n'ont pas permis d'effectuer ces mesures (cf. annexe 1).
150
149
148
147
146
145
Terrasse cultivée T = 20 à 50 ans
144
143
142
Gabions
141
139
Distance cumulée m
138
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90
La station de Baraki (ou Gué de Constantine) est située sur l’oued El Harrach, sous le pont de
la route entre Baraki et Gué de Constantine. Elle est stabilisée par un radier bétonné de 25 m
de long environ. Un îlot de 2 à 3 m situé à 18 m du mur en rive gauche sépare l’écoulement sur
le radier en deux bras.
Les mesures de niveaux se font grâce à six (06) échelles situées en rive droite à l’amont du
pont et un enregistreur en rive gauche (cabine dans l’enceinte de l’usine).
Les photos ci-dessous montrent l’emplacement de la station de Baraki ainsi que les échelles de
crue.
Le graphique ci-après représente les profils en travers au droit des échelles (en rouge) et du
câble de jaugeage (en noir). En juin 1971, le niveau d’eau sur le seuil bétonné est représenté
en bleu.
18
Cable
17
16
15
14
13
12
11
10
6
Distance cumulée en m
5
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
Fig. 14. PROFILS EN TRAVERS DE L’OUED EL HARRACH A LA STATION DE BARAKI AU DROIT DES
ECHELLES ET DU CABLE
La station d’Altairac est située sur la commune d’El Harrach, au droit d’un pont, situé à
quelques mètres en aval des échelles sur l’oued Smar. Elle se situe à 2.5 km en amont de la
confluence avec l’Oued El Harrach.
Station d’Altairac
Echelles
En 1979, le pont était dessiné comme une passerelle métallique mince. En 2010, le pont a une
épaisseur de tablier d'un (01) mètre environ. En 2010, comme en 1998, l'échelle 0 – 1 mètre
était cachée dans la vase.
Un relevé de la tête de l’échelle maximale a été effectué en juillet 2010 par le géomètre -
topographe en charge des levés topographiques de la présente mission.
Fig. 16. RELEVE TOPOGRAPHIQUE DE LA STATION D'ALTAIRAC SUR L'OUED SMAR (JUILLET 2010)
Le graphique ci-après présente les profils en travers au droit de la station d'Altairac pour l’année
1979 (en rouge), 1987 (en noir) et 1998 (en bleu), ainsi que la position (schématique) du pont.
Les pentes aux stations ont ainsi pu être estimées selon les valeurs suivantes :
– 10 ‰ pour la station de Rocher des Pigeons ;
– 1 ‰ pour les stations de Baraki et d’Altairac.
Tabl. 3 - EXEMPLE DE FICHIER DE TRANSPORT SOLIDE POUR LA STATION DE ROCHER DES PIGEONS
Concentration Débit solide
Code station Date Heure Hauteur
[g/l] [kg/s]
02 13 01 04-mars-70 07:00 80 1,00 10.1
02 13 01 29-mars-70 19:00 70 0,30 1.8
02 13 01 02-avr-70 14:00 52 0,90 2.282
2.4. METHODOLOGIE
S 0, 75
QT = (PT − P0 ) si T > T0
12
S 0, 75
QT = (C 0 PT ) si T < T0
12
avec QT = débit de pointe de crue de période de retour T (années) ;
La théorie s’ajuste aussi à la pratique pour inciter à choisir la loi de Gumbel comme loi
universelle d’ajustement des maxima annuels de crues et de précipitations journalières.
Ces formules sont utilisables dans le sens direct : calcul probabiliste des crues caractéristiques
connaissant P0 ou C0 et les pluies.
Elles sont surtout très utiles pour visualiser la relation probabiliste pluie-crue à partir des séries
de mesures concomitantes sur une rivière : on peut ainsi à la fois valider le modèle et calculer
la valeur régionale des paramètres P0, T0 et Co. Pour ce faire, on dispose sur un même
graphique de Gumbel les précipitations journalières observées et l’équivalent Qre en mm des
débits de pointe de crue (appelé débit réduit) :
12.Q
Qre =
S 0, 75
Un document plus complet de présentation de la méthode SPEED est fourni en annexe 3.
Or, il apparaît que ce temps de concentration (ou le temps de base) est une variable aléatoire
pour les phénomènes courants ; la forme de l’hydrogramme étant liée aux caractéristiques des
précipitations (durée, déplacement). En revanche, pour les phénomènes rares, c’est une
constante qui dépend de la géomorphologie du bassin versant.
Qrel. =
(Q − Qbase )
(Q max − Qbase)
– superposition des hydrogrammes relatifs de façon à dégager une forme standard.
Nous aurons alors un ordre d’idée de la forme des hydrogrammes associés aux crues les plus
rares et donc les plus fortes observées.
Des données journalières ont également été collectées, ainsi que des données horaires (ou
toutes les demi-heures) sur les crues majeures. Des enregistrements papier ont également été
demandés à l’ANRH.
Une carte de la situation des pluviomètres est donnée en Fig. 5 du présent rapport.
Les principales données utilisées pour mener à bien la présente mission sont les pluies
journalières maximales annuelles, ainsi que les pluies annuelles. Les stations pluviométriques
pour lesquelles les données ont été extraites et exploitées sont listées dans le paragraphe
2.3.2.1.
Rappelons que le travail effectué à la fois sur les données de pluies et sur les données
er
hydrométriques se fait sur des années hydrologiques : c'est-à-dire des années qui vont du 01
septembre de l’année N au 31 août de l’année N+1.
1
Impact des changements climatiques sur les ressources en eaux – Rapport de Mission 2.1 – Critique et analyse des
données – SOGREAH, Novembre 2008 & Etude d'actualisation et de finalisation du Plan National de l'Eau – Régions
hydrographiques Centre et Est – Rapport de Mission 2 – Volet 4 – Hydrologie – Groupement SOGREAH – BCEOM –
BG, Mars 2005
Il faut tout d’abord s’assurer de la cohérence et de la fiabilité des données à chacune des
stations par une approche de doubles cumuls sur les totaux annuels. Il s’est agi ici de comparer
les cumuls des pluies annuelles aux stations voisines prises deux à deux.
On a déterminé d’abord les périodes communes entre les deux stations. On a préparé alors
pour chacune des deux stations, sur la période commune, la série des cumuls. La première
valeur de la série est la valeur de la pluie annuelle de la première année commune, la seconde
valeur est la somme de la première valeur et de la pluie annuelle de l’année suivante, la
troisième valeur est la somme de la second valeur et de pluie annuelle de l’année suivante, etc.
On a porté ensuite sur un graphique les deux séries obtenues, l’une en abscisse l’autre en
ordonnée. Si les deux séries sont homogènes, on obtient une droite au tracé d’autant plus net
que la corrélation entre les deux stations est forte. S’il y a une cassure de la droite, ceci signifie
qu’un problème a été rencontré sur une des stations à partir de la date de la cassure.
Nommons A et B ces deux premières stations, il reste alors à déterminer laquelle des deux a eu
un problème. Le test doit alors être recommencé avec une troisième station C : on testera cette
fois-ci les couples de stations A et C d’une part et B et C d’autre part.
En procédant ainsi avec toutes les stations voisines, de deux en deux, et de proche en proche,
on est parvenu à déterminer celles qui sont fiables et celles qui sont erronées. L’interprétation
du graphique des doubles cumuls est parfois délicate du fait d’une ou deux années très
fausses.
80000
Doubles cumuls Pluies Annuelles 2008
Autres séries (mm)
De 1897 à 2008
70000 Meftah & Douar Makli
Col2bassins
60000 Arba
50000
40000
30000
20000
10000
1897
Alger (mm)
0
0 10000 20000 30000 40000 50000 60000 70000 80000
Remarque : Un palier témoigne d'un arrêt des observations. La série d'Alger, série de
référence, est complète.
60000
50000
50000
40000
40000
30000
30000
20000
20000
10000
10000
1887 1887
Années
0 0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 110 120 130 0 20 40 60 80 100 120 Années 140
Les simples cumuls sans correction de sécheresse après 1976 montrent qu'il y a lieu de
corriger les totaux annuels mais pas les maxima annuels de pluies journalières, comme le
montre le graphique ci-après.
5000 1976
Alger
Arba
Meftah 1966-70
4000
Col2bassins
Baraki
3000
2000
1917-25
1000
1905
Années
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90
Fig. 21. SIMPLE CUMUL DES MAXI ANNUELS DES PLUIES JOURNALIERES
Les stations pour lesquelles les pluies maximales journalières ont été exploitées sont listées
dans le tableau ci-dessous.
Chaque série de pluie maximale journalière annuelle Pj a été traitée par ajustement statistique
en utilisant une loi de Gumbel, selon la formulation suivante :
Y (T ) − y 0
P(T ) = m p
(C − y 0 )
T : temps de retour
1
Et : Y (T ) = − Log − Log 1 −
T
Cette loi a deux paramètres principaux : la moyenne m et l’écart type s.
La théorie montre que l’un peut remplacer s par y0, qui est une combinaison de la moyenne et
de la déviation standard. Le terme y0 est relié au nombre annuel d’événements pluvieux ; il est
aussi l’abscisse à l’origine de la droite d’ajustement.
L’analyse régionale met en évidence des régions où toutes les droites d’ajustements se
recoupent au même point, le pivot.
On calcule donc :
– la moyenne P = m = 1/N Σ xi ;
– la variance V = 1/N Σ (xi – m) ² ;
– l’écart type s ;
– Cv = s/m ;
– le pivot : y0 = C – π √6 / Cv avec C = 0.5772 ;
– ∆80%(m) =1.28 s/√N, l’intervalle de confiance à 80% sur la moyenne.
D’où :
2
– ∆80%(y0) = 1.28/Cv* formula/√N) et formula = (1.28255 √(1.1– 1.13955Cv + Cv )
Les deux tableaux présentés pages suivantes synthétisent les résultats obtenus. Pour chaque
pluviomètre, chaque maximum de pluie journalière annuelle est étudié pour la synthèse
régionale ; les paramètres mathématiques présentés ci-avant sont indiqués dans le tableau.
L’objet est de déterminer le pivot y0 optimal pour l’ensemble des stations. On peut distinguer
deux ensembles:
– les pluviomètres en plaine, représentés en rouge dans le tableau ;
– les pluviomètres de zone montagneuse, représentés en bleu dans le tableau.
SYNTHESE REGIONALE
Formule 1,1 1,2 1,1 1,2 1,1 1,1 1,1 1,2 1,1 1,1 1,1 1,1
80% (Yo) 0,3 0,9 0,5 0,7 0,6 0,3 0,9 2,2 0,7 0,5 0,4 0,9
Yo
Yo Plaine = -2,3 Montagne -2,2
=
Position
par
+ + + + + + + + + -1,7 + +
rapport à
un Y0 fixe
Formule 1,1 1,2 1,1 1,1 1,1 1,1 1,2 1,2 1,1
80% (Yo) 0,3 1,4 0,6 0,6 0,4 0,4 0,7 0,4 0,3
Y0
Yo Plaine = -2,3 -2,2
Montagne =
Position par
rapport à un Y0 -1,4 + + + + + + -2,7 +
fixe
L’ajustement des maxima annuels de pluies journalières est représenté sur graphique de
Gumbel ci-dessous.
Crête
400 .
T = 2 ans Hamiz
350 Col2Bassins
Sakamody
300 MeurdjaMF
Alger
Moyenne
250 YemmaHalima
GhellaieMF
200 ChreaCol
PriseMedea
Plaine
150 LacMouzaïa
MouzaïaMine
100 Ouzera (sud)
50
Yo =-2,2
Variable de Gumbel y
0
-3 -2 -1 0 1 2 3 4 5 6 7
On constate une convergence des séries d’ajustement vers le pivot Yo. La valeur du pivot est
égale à -2.2.
Dans cette sélection de stations, on met en relief les caractéristiques des précipitations en
montagne (quelques lois sont "un peu" mixtes comme Chrea Col) et en plaine.
Il est à noter que les plus fortes précipitations observées (environ 300 mm dans la journée) sont
comparables aux averses qui ont provoqué les inondations de Bab El Oued en 2001.
Les périodes de retour peuvent donc être évaluées pour chaque zone avec la moyenne au
poste pluviométrique et le pivot, en appliquant la formule suivante :
Y (T ) − y 0
P(T ) = m p
(C − y 0 )
Avec :
– C = 0.5772 ;
– y0 = -2.2.
P (T ) = 0.363m p (Y (T ) + 2.2 )
En appliquant cette formule nous obtenons le tableau ci-après qui présente les valeurs de
pluies journalières caractéristiques pour les temps de retour 10, 50, 100 et 200 ans, pour les 16
pluviomètres étudiés.
On constate que les pluies journalières sont plus importantes sur les reliefs qu’en plaine.
Il est à noter que pour les pluies mixtes, on peut parfois observer des cassures dans les
ajustements. Ces cassures interviennent pour des stations situées en limite de deux zones de
flux, ou lorsque les orages exceptionnels provoquent des pluies supérieures à celles du flux
classique.
Les pluies mixtes sont caractérisées par une cassure de la loi de pluie, qui ne suit plus une
droite d’ajustement, mais qui en suit une deuxième au-delà d’un seuil.
Sur l’exemple présenté sur le graphique ci-après (station du Col des Deux Bassins), les maxima
annuels suivent une droite d’ajustement de pivot -2.2 et de moyenne m1 (en rouge sur le
graphique) jusqu’au temps de retour 10 ans. Après, les maximas annuels suivent une deuxième
droite d’ajustement ayant le même pivot, mais n’ayant pas la même moyenne. Il faut donc
considérer cette moyenne m2, pour calculer les temps de retour au-delà de 10 ans.
400
T = 2 ans
350
300
Moyenne
250 Col2Bassins
200
m2
150
100
m1
50
Yo =-2,2
Variable de Gumbel y
0
-3 -2 -1 0 1 2 3 4 5 6 7
Fig. 23. AJUSTEMENTS DE PLUIE SUR UN EXEMPLE DE PLUIES MIXTES – STATION DU COL DE DEUX
BASSINS
Dans la zone étudiée, les pluviomètres suivants sont influencés par ces pluies mixtes :
– Sakamody ;
– Mouzaia Mines ;
– Col des Deux Bassins.
Les figures présentées pages suivantes montrent les périodes des données disponibles et les
cumuls, incrémentés heure par heure, sur des durées variables (en général plusieurs jours).
100
150
200
250
100
150
200
250
100
150
200
250
50
Fig. 24.
50
50
0
0
0
1/11/77 0:00 1/11/77 0:00 1/11/77 0:00
Hamiz Barrage
14/10/88 0:00 14/10/88 0:00 14/10/88 0:00
Temps en h
Temps en h
Temps en h
150
100
50
0
1/11/77 0:00
16/3/79 0:00
28/7/80 0:00
10/12/81 0:00
24/4/83 0:00
5/9/84 0:00
18/1/86 0:00
2/6/87 0:00
14/10/88 0:00
26/2/90 0:00
11/7/91 0:00
22/11/92 0:00
6/4/94 0:00
19/8/95 0:00
31/12/96 0:00
15/5/98 0:00
27/9/99 0:00
150
100
50
0
1/11/77 0:00
16/3/79 0:00
28/7/80 0:00
10/12/81 0:00
24/4/83 0:00
5/9/84 0:00
18/1/86 0:00
2/6/87 0:00
14/10/88 0:00
26/2/90 0:00
11/7/91 0:00
22/11/92 0:00
6/4/94 0:00
19/8/95 0:00
31/12/96 0:00
15/5/98 0:00
27/9/99 0:00
8/2/01 0:00
Temps en h
Fig. 25. HISTORIQUES DES AVERSES RELEVEES AUX PLUVIOGRAPHES – GRAPHES 4 A 5/5
SOGREAH CONSULTANTS & SOGREAH ALGERIE – 1360635 – DECEMBRE 2010 – V1 PAGE 35
DIRECTION DES RESSOURCES HYDRAULIQUES ET DE L'ECONOMIE DE L'EAU – WILAYA D'ALGER
ETUDE D'AMENAGEMENT DE L'OUED EL HARRACH – NF 5. 342.1.262.116.08.01
MISSION 1 – COLLECTE DES DONNEES ET ETUDES PRELIMINAIRES
TOME B – ETUDE HYDROLOGIQUE ET DU TRANSPORT SOLIDE
Les pluies journalières des crues importantes, au-delà d’un seuil (>40mm/j en plaine et
>50mm/j en montagne), ont été répertoriées et présentées dans le tableau ci-après. Les
données en rouge correspondent à des crues exceptionnelles qui seront étudiées
ultérieurement.
Tabl. 9 - RECAPITULATIF DES FORTES PLUIES JOURNALIERES SUR LE BASSIN VERSANT DE L’OUED EL
HARRACH
NB : les données sont exhaustives au dessus d’un seuil indiqué entre septembre 1970 à août
2007. Les blancs indiquent une absence de données.
Ce tableau permet de montrer qu’à toute forte crue de l’oued correspond une forte averse sur le
bassin versant, et que toute forte pluie provoque une crue.
Nous reviendrons plus loin (dans le paragraphe 2.7.3) sur cet aspect des relations pluie-crue,
en rapprochant les pluies présentées dans le tableau précédent aux fortes crues de l’oued El
Harrach.
Les caractéristiques de ces stations sont présentées en détail dans le paragraphe 2.3.2.2. Une
carte des stations hydrométriques est présentée en Fig. 6 du présent rapport.
Pour chaque station hydrométrique, on dispose des relevés topographiques de la station (pour
plusieurs années), des jaugeages ainsi que des mesures de niveaux.
Il arrive parfois qu’il manque des données ; par ailleurs certaines données ne sont pas très
sûres et les mesures ne couvrent pas toujours les plus fortes hauteurs observées en crue.
2.7.2.1. METHODOLOGIE
Le périmètre mouillé et la surface mouillée sont calculés grâce aux profils en travers levés aux
stations (cf. paragraphe 2.3.2.3).
B
Cette loi est ensuite résumée en une formule de tarage, de la forme Q = A (H – H0) .
2.7.2.1.2. DEUXIEME ETAPE : AJUSTEMENT DE LA COURBE DE TARAGE ISSUE DES DONNEES DE JAUGEAGES
Toutes les données mesurées au cours des jaugeages et les données calculées par application
de la formule de Strickler sont positionnées sur le même graphique Q = f(H).
Le coefficient K peut être ajusté ; des périodes de mesures peuvent être également
déterminées. Ces points sont positionnés sur un graphique arithmétique et logarithmique. Des
tests doivent ensuite être menés pour trouver le meilleur ajustement de la courbe. L’objectif est
B
d’obtenir une relation Q en fonction de H, du type : Q = A (H – H0) . A et B sont les coefficients
Les paramètres des ajustements ainsi que les valeurs H0 sont présentés ci-après pour les 2
stations étudiées (Baraki et Rocher des Pigeons).
Grâce aux profils en travers et aux valeurs de H0 présentés dans le tableau précédent, on
obtient la relation suivante :
Q = 14.9(H − H 0 )
2.105
300
Débit (m3/s) O.El Harrach: tarage de la station de Baraki
Q 76-81
Q 84-93
250
Q82-83 & 08-09
2001/08
LoiH/Q
200 Strickler1971
150
100
50
0
0,00 0,50 1,00 1,50 2,00 2,50 3,00 3,50 4,00 4,50
10000
Débit (m 3/s)
O.El Harrach: tarage de la station de Baraki
Q 76-81
1000 Q 84-93
Q82-83 & 08-09
2001/08
LoiH/Q
Strickler1971
100
10
Cote à l'échelle (m )
0,1
0,10 1,00 10,00
Avec les valeurs de H0 pour les périodes déterminées, on obtient la relation suivante :
Q = 16(H − H 0 )
2.5
1000 Q1 m3/s
Q2 m3/s
Q3 m3/s
Q4 m3/s
100
Strickler
Q =16*( H-H0)^2,5
10
0,1
Fig. 28. RELATION HAUTEUR – DEBIT A LA STATION DE ROCHER DES PIGEONS – GRAPHIQUE
LOG/LOG
On peut ainsi établir le tableau des débits de toutes les crues supérieures à un seuil et de
toutes les pluies journalières supérieures à 40 mm en plaine et à 50 mm en montagne. L'étude
sera effectuée non pas sur les seuls maxima annuels mais sur tous les maxima des
événements de crues (il peut y en avoir plusieurs par an).
Pour chaque station hydrométrique le débit maximal de la pointe de crue est mis en relation
avec la pluie journalière. Les tableaux ci-après présentent les débits maximaux aux stations de
Baraki et de Rocher des pigeons, ainsi que la pluie journalière sur plusieurs pluviographes.
Ce tableau des crues servira de base au calcul probabiliste. Les crues exceptionnelles sont
représentées en rouge dans le tableau.
Les valeurs de débits de pointe de crues à la station de Baraki et les valeurs de pluies
journalières correspondantes sont présentées dans le tableau ci-après.
Pj Pj
Année QBaraki
Mois 3 Douera Makli Col des Deux Bassins
hydrologique [m /s]
[mm] [mm]
2 128 48 62,1
1978 2 103 72,8 54,1
3 190 57,8
1 121 45,6
3 320 44,8 60,3
1979
4 130 53,5
4 129 53,1
12 153 81,2 52,9
1980
12 103 47,1
1981 76
1982 45 44,5 81,5
1985 3 380 62,4 115,5
12 139 64,6 66,5
2 201 50,7 52,8
1986
2 145 45 79,9
2 111 50,6 53,3
1987 30 51,7 53,5
1988 12 242 44,8 54,1
1989 68 49,8 42
1990 2 122 49 62,3
1 287 83,8 58
1 620 90,8 131,8
1991
1 112 48,9 47,8
4 238 59 51,2
1992 39 64,9 73,3
1993 1 706 70,7 59,4
1 135 64,3 56,2
1994 1 121 47,6 51,3
3 144 50,3
4 167 110,5
1995
4 178 82,4 100
1996 4 127 43,4 61,9
Pj Pj
Année QBaraki
Mois 3 Douera Makli Col des Deux Bassins
hydrologique [m /s]
[mm] [mm]
9 135 50 64,4
11 145 50,6 64
12 135 59 51,2
1997
1 119 46,6
4 126
5 167 46,2
1998 1 129 47,2 76,3
1999 12 119 59,5 52,4
2000 74
2001 43
12 107 55,9 59,8
2 160 48,6 55,9
2002
4 114 43,1 91,5
4 161 51
2007 3 531 36,5 72
900
Débit m3/s
27/11/71 O.El Harrach - Baraki
30/03/74
800
20/01/1994
700
26/01/92
8/03/2007
4/02/73
600
300
200
100
0
Date
26/09/71
26/09/73
26/09/75
26/09/77
26/09/79
26/09/81
26/09/83
26/09/85
26/09/87
26/09/89
26/09/91
26/09/93
26/09/95
26/09/97
26/09/99
26/09/01
26/09/03
26/09/05
Les valeurs de débits de pointe de crues à la station de Rocher des Pigeons et les valeurs de
pluies journalières correspondantes sont présentées dans le tableau ci-après.
Tabl. 13 - RECAPITULATIF DES VALEURS DE DEBITS CRUES A LA STATION DE ROCHER DES PIGEONS
Pj
Pj Pj
QRocher des Pj Col des
Année Mouzaia Douera
Mois Pigeons Passerelle Deux
hydrologique Mines Makli
[m3/s] [mm] Bassins
[mm] [mm]
[mm]
11 939,8 323 184,4 162,5
12 90,5 57,4 47 76
1971
1 41,5 96,6
4 51,8 73,2 59,6
9 145,8 53,7 50,9
12 229,1 69,4 104
1 38,4 89 63,4 70,8
1972
2 316,5 63,5 87 61,7
3 139,8 74,5 41,8 86,6
4 75,5 61,5 56,8 71,2
9 34,5 71,8 85,3
12 35,8 69,1 57,4
1973 12 21,7 43,5
3 977,1 114,8 125 310,3
3 216,7 78,2 146
10 14,1 65,6
1974 10 16,0 60,4 57,2
11 72,5 58 50,7 44,8
11 34,5 135,6 48,4 52,3
1975 2 128,4 83,4 40,6 77,2
3 51,8 40,8 45,7
9
10 Pas de données 41
1976
12 51,0 Pas de données 57,8 37,7
4 Pas de données
Pj
Pj Pj
QRocher des Pj Col des
Année Mouzaia Douera
Mois Pigeons Passerelle Deux
hydrologique Mines Makli
[m3/s] [mm] Bassins
[mm] [mm]
[mm]
10 33,3 46,3 37,5 46,7
1978 2 39,1 61 39,2 62,1
3 42,6 47,5 72,8 113 54,1
9 44,1 50 56,8 46,6
9 59,2
11 19,8 50,3
1979 12 16,8 57,8 73,1 42,2
1 82,8 73 45,6 81,5 60,3
3 328,6 61,5 44,8 77,2 45,1
4 75,5 81,5 53,5 59 44,8
12 102,3 101,9 81,2 83,9 57
1980 12 69,6 83,5 38,4
3 32,9 60,2 44,3
12 16,4 42,7 50,3
1981 1 39,8 74,6 47,1 42,8 40,2
2 19,4 70 44,5 36,5
10 28,0 81,5
1982
11 26,3 28,2 27,6 40,7
1 70 50,1 59,4
1983 1 40,3 50,7 30,8
2 34,5 52 38,6 74,1
10 65,8 100,5 76,8 66,3 105,6
12 9,7 61,5 59,8
1 81,5
1984
2 95
3 30,8 59,5 54,6 51,6 51,6
5 8,3 47 62,4 50,9
11 10,3 52,5 64,6 65,5 46,1
2 28,5 62,7
1985
3 225,2 61 50,7 62,6 115,5
7 50,4
Pj
Pj Pj
QRocher des Pj Col des
Année Mouzaia Douera
Mois Pigeons Passerelle Deux
hydrologique Mines Makli
[m3/s] [mm] Bassins
[mm] [mm]
[mm]
12 90,5 50,5 45 64 66,5
12 14,4 38,7
1986 1 42,6 42 52,8
2 184,6 51,3 65,2 79,9
2 125,6 49,7 49,3 53,3
11 25,8
1987 11 118,8 50,6 47,8 38,2
3 73,5 44,5 51,7 39,9 53,5
9 75,5 42,5
12 144,3 47 41,5 38 44,7
1988
12 316,5 79 44,8 65,4 54,1
1 155,0 44,5
4 148,8 49,8
Pj
Pj Pj
QRocher des Pj Col des
Année Mouzaia Douera
Mois Pigeons Passerelle Deux
hydrologique Mines Makli
[m3/s] [mm] Bassins
[mm] [mm]
[mm]
2 22,7 57 41,4 70 110,5
1995
4 42,6 Pas de données 82,4 105 150,4
1996 9 4,1 Pas de données 40,8 46,9 43,2
9 1,2 Pas de données 61,9
29-oct 6,6 Pas de données 50 64,1 64,4
14-nov 42,6 Pas de données 50,6 49,2 64
1997 12 40,5 25,8
22-avr 10,0 59 36,1 46,3
02-mai 6,6 46,6 36,4 51,2
03-mai
2 37,1 Pas de données 46,2 41 76,3
1998
2 15,2
1999 19-déc 25,2 Pas de données 47,2 Pas de données 52,4
10 29
2000
1 47,9 69,8 36,8 34,1
1 5,5 23,9 43
2001
8 14,1 Pas de données 24,7 43,3 33
11 59,5 48,3 41,1
11 14,1 47,3 55,9 58,3 59,8
2002
1 36,4 55,8 68,5 55,9
2 259,9 81,7 48,6 64,3 49
9 34
12 21,7 39,7
2003
3 40,9
5 18,1 43,1 37,3
11 36,4 41,7 45,3
2004 1 31,4 50,6 85,6
2 6,3 41,6 51 46,1
10 6,8 40,7 32,4
12 17,2 34,7
2005
1 61,2 66,8 42,9 38,5
5 63,0 43,3 52,2 48,5
11 43,8
2006
12 4,1 Pas de données 41,4
Pj
Pj Pj
QRocher des Pj Col des
Année Mouzaia Douera
Mois Pigeons Passerelle Deux
hydrologique Mines Makli
[m3/s] [mm] Bassins
[mm] [mm]
[mm]
3 638,7 166,4 36,5 48,9 72
4 96,3 31,5 38,5
9 30,8 39,8 45,3 43,6
2007
10 99,8 35,8 76,4 52,5
11 45,6 Pas de données 46,3
3 1,9 38,8
11 10,7 56,8 46,5 39,1 35,1
2008 12 33,3
1 20,3 46,5 30,1
30/03/1974
1000,00
900,00
800,00 26/01/1992
700,00 08//03/2007
Débits m3/s
600,00
20/01/1994
500,00
06/03/1980 03/05/1990
400,00 04/02/1973 14/12/1988
300,00
200,00
100,00
0,00
05/09/1972
11/06/1973
18/10/1974
03/11/1975
28/10/1976
11/05/1978
14/01/1980
30/03/1982
27/12/1982
15/02/1984
04/01/1985
14/05/1985
02/02/1987
10/12/1988
10/04/1990
19/04/1991
28/10/1993
15/09/2003
09/02/2005
Temps en jours
Il n’a pas été possible, du fait du manque de disponibilité des données pluviométriques, de
travailler avec un seul pluviomètre de référence.
900 900
10 10 No data
800 800
700 700
20 20
600 600
500 500
400 400
300 300
200 200
100 100
Temps (1/2 heures)
0 Temps (1/2 heures) 0
0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 0 20 40 60 80 100 120 140 160 180
900 900
800 10
800 10
700 700
20
600 600
500 500
400 400
300 300
200 200
100 100
Temps (1/2 heures) Temps (heures)
0 0
0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90
Q (m3/s) 6 mars (0h) au 8 mars 1986 (24h) Crue à Baraki Q (m3/s) 25 janvier (12h) au 28 janvier 1992 (24h) Crues Baraki
pluie (mm/h) Pluies à ANRH 020509 & Mouzaïa Mines pluie (mm/h) Pluies ANRH 020509 & Mouzïa Mines
10000 1000 0
900 900
800 10 800 10
700 700
20
600 600
500 500
400 400
300 300
200 200
100 100
Temps (heures) Temps (heures)
0 0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90
Q (m3/s) 19 janvier (0h) au 21 janvier 1994 (24h) Q (m3/s) 8 mars (0h) au 11 mars 2007 (24h) Crue à Baraki
pluie (mm/h) Crue à Baraki - Pluie à Rocher des Pigeons pluie (mm/h) Pluie à Mouzaïa Mines
0
1000,0 1000
0
900,0 900
10 10
800,0 800
700,0 700
20 20
600,0 600
500,0 500
400,0 400
300,0 300
200,0 200
Fig. 31. GRAPHIQUES DES CRUES MAJEURES ENTRE 1971 ET 2003 A LA STATION DE BARAKI
Q (m3/s) Q (m3/s)
Baraki: 31 déce mbre 1972 (6h) au 3 janv ie r 1973 (21h) 23 novembre (18h) au 26 novembre 1974 (24h)
pluie (mm/h) pluie (mm/h)
Pluie horaire à M ouzaïa mine s 021128 Crues à Baraki - Pluies à Douera
1000 0 0
1000
900 900
10 10
800 800
700 700
20 20
600 600
500 500
400 400
300 300
200 200
100 100
Temps (heures) Temps (heures)
0 0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90
90
80 10
70
60
50
40
30
20
10
Temps (heures)
0
0 10 20 30 40 50 60
700,0
700,0
20 20
600,0 600,0
Q m3/s
Q m 3/s
500,0 500,0
400,0 400,0
300,0 300,0
200,0 200,0
100,0 100,0
0,0
0,0
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 26 28 30 32 34 36 38 40 42 44 46 48 50 52 54 56 58 60 62 64 66 68 70 72 74 76 78 80
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
Temps en h
Temps en h
Crue du 29/03/1974 00h00 au 01/04/1974 24h00 Crue du 05/03/1980 (00h00) au 07/03/1980 22h00
Pluie en mm/h Pluie à Douera et à Sakamody Pluie en mm/h Pluvio Anrh et Mouzaia M ines
1000,0 Bouché? 1000,0 0
0 Décalé?
900,0 Rocher des pigeons Q m3/s 900,0 Rocher des Pigeons Q m3/s
Pluviographe Douera Mouaia Mines
10 10
800,0 Pluviographe Sakamody 800,0
ANRH
700,0 700,0
20 20
600,0 600,0
Q m 3/s
Q m 3/s
500,0 500,0
400,0 400,0
300,0 300,0
200,0 200,0
100,0 100,0
0,0 0,0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
Temps en heure Temps (h)
Pluie en mm/h Crue du 05/03/1986 (00h00) au 07/03/1986 22h00 Crue à Rocher des pigeons
0 Crue à Rocher des pigeons - Pluvios ANRH ET Mouzaia Mines du 25/01/1992 10h00 au 28/01/1992 24h00
1000,0
Rocher des Pigeons Q m3/s 1000,00 0
600,0 600,00 20
Q m 3/s
Q m 3 /s
500,0 500,00 25
400,0
400,00 30
300,00 35
300,0
200,00 40
200,0
100,00 45
100,0
0,00 50
0,0 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
800
700,0 15
700
P lu ie en m m /h
600,0 20 20
600
Q m 3/s
Q m 3/s*10
500,0 25
500
400,0 30
400
300,0 35
300
200,0 40 200
100,0 45 100
0,0 50 0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 110 120
Temps en H Temps en h
Fig. 33. GRAPHIQUES DES CRUES MAJEURES ENTRE 1971 ET 2007 A LA STATION DE ROCHER DES
PIGEONS
Crue du 31/12/1972 06h00 au 03/01/1972 21h00 Crue du 23/11/1974 18h00 au 28/11/1974 00h00
Pluviographe de Douera
1000,0 0
1000,00
900,0 5
Rocher des pigeons m3/s Rocher des Pigeons en m3:s
900,00
Pluie horaire Mouzaia mines Pluviographe Douera
800,0 10
800,00
700,0 15
700,00
P lu ie e n m m /h
600,0 20
600,00
Q m 3 /s
Q m 3/s
500,0 25
500,00
400,0 30
400,00
300,0 35 300,00
200,0 40 200,00
100,0 45 100,00
0,0 50 0,00
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
Temps en h Temps en heure
900,00
10
800,00 Q à Rocher des pigeons en m3/s
Pluviographe de Douera
700,00
20
600,00
Q m3/s
500,00
400,00
300,00
200,00
100,00
0,00
0,0 10,0 20,0 30,0 40,0 50,0 60,0
Temps en heure
12.Q
Qre =
S 0,75
L’analyse des débits réduits est fondée sur les relations probabilistes développées par
SOGREAH entre pluies journalières et débits réduits. Ces relations s’expriment comme suit :
S 0, 75
QT = (PT − P0 ) si T > T0
12
S 0, 75
QT = (C 0 PT ) si T < T0
12
Avec : C0 : coefficient de proportionnalité des faibles crues aux pluies
Les analyses qui suivent consistent donc à comparer, sur un graphique de Gumbel, les
échantillons de débits à des échantillons de pluie disponibles sur la même période que celle
des débits. Cette analyse s’effectue séparément pour chaque station limnigraphique.
1. état initial : la base du manteau d'altération perméable est, avant l'épisode pluvieux,
saturée d'eau sur une certaine épaisseur (par exemple un mètre alors que la couche
perméable est de quatre mètres). Cette eau s'écoule naturellement vers la rivière, et
alimente son débit de base ;
2. premier stade : la préparation : quand il se met à pleuvoir, l'eau précipitée sur les versants
s'infiltre dans la partie sèche de la couche perméable, puis rejoint la nappe de versant
(base humide). Cet apport augmente un peu le débit souterrain d'écoulement, et une onde
de crue parvient dans le lit de la rivière: son débit augmente doucement ;
3. second stade : la crue lente : si la pluie continue et devient suffisamment intense, l'onde de
crue souterraine prend de l'ampleur. La nappe peut affleurer aux endroits où le manteau
d'altération s'amincit, provoquant des sources. L'eau de ces sources peut rejoindre
directement un thalweg et couler en surface, ou se réinfiltrer et augmenter d'autant la crue
souterraine: les sources vont se multiplier en bas des versants, de plus en plus de ravins
vont être en eau. La crue de la rivière principale est amorcée ;
4. stade final : la crue rapide : ce stade est celui du Gradex : les versants sont totalement
saturés d'eau (la nappe atteint partout la surface) et toute pluie supplémentaire (en
moyenne supérieure au seuil journalier P0) ruisselle en surface jusqu'à la rivière en crue.
La vitesse d'alimentation latérale de la crue devient alors beaucoup plus rapide, et le corps
de crue se développe considérablement. Le niveau d'eau descendra tout aussi
brusquement quand la pluie aura cessé, jusqu'au stade de décroissance lente des débits
souterrains.
On considère généralement dans le modèle pluie-crue que le premier stade décrit ci-dessus est
celui de la préparation des sols par les "pluies antérieures", que l'on doit prendre en compte sur
une période de quelques semaines dans un modèle de prévision.
En résumé, la nature physique de la relation pluie - crue est différente suivant que l'événement
est de faible ampleur ou qu'il est important :
– en petite crue il n'y a pas ruissellement vrai du bassin versant, mais une succession
de ruissellements locaux, d'infiltrations et de résurgences dont la résultante est un
accroissement relativement lent et modéré du débit de la rivière. Les crues faibles à
moyennes (temps de retour inférieur à 2 ou 5 ans en Algérie) sont donc de nature et
de "typologie" très variables: elles peuvent être générées par un fort orage localisé
(crue effilée s'amortissant ensuite dans le grand chenal aval), ou par des pluies plus
ou moins irrégulières saturant mal les sols (crue lente, à plusieurs pointes, de forme
très variable suivant les épisodes) ;
– en grande crue il y a ruissellement vrai de l'ensemble du bassin intéressé (en
moyenne) par la pluie. Les crues les plus fortes (temps de retour supérieur à 10 ou 20
ans en Algérie) sont générées par des épisodes pluvieux généralisés qui durent
suffisamment longtemps pour saturer la majeure partie du bassin. Alors leur durée est
liée au temps de concentration du bassin et leur forme s'éloigne peu de celle d'un
"hydrogramme - type".
En conséquence les meilleurs modèles pluie - crue ne sont pas de même nature suivant que
l'on désire prévoir les crues ordinaires ou les crues exceptionnelles. Un modèle maillé, exigeant
beaucoup de données d'entrée, sera bien adapté à la variabilité des crues ordinaires. Un
modèle global, moins complexe (donc plus "fiable" et moins cher), se calera bien sur des crues
simples parce que bien formées. Il est d'ailleurs illusoire de vouloir calculer un grand nombre de
paramètres de calage sur les quelques vraies grandes crues effectivement mesurées.
Pour le cas qui nous intéresse, celui de l'oued El Harrach, la situation est simple à Rocher
des Pigeons car tout le bassin est montagneux. Par contre le bassin aval, jusqu'à Baraki,
est totalement plat et constitué d'alluvions récentes relativement perméables sur une
grande profondeur. On peut donc prévoir que la crue à Baraki sera simplement la
propagation vers l'aval de la crue amont, avec un faible apport complémentaire du bassin
de plaine.
En dessinant sur le même graphique de Gumbel les pluies journalières des pluviomètres
retenus et les débits réduits mesurés à la station de Baraki sur la période commune de
disponibilité des données, on obtient la relation présentée ci-après.
350
Relation Pluie - Crue à Baraki (970 km²)
m m de pluie
journalière
1974
300
Q Baraki mm
1000 ans
P Makli
2 ans 10 ans 100 ans
250 P 2 Bassins
P0 = 60 m m
200
150
1954
100
50
On constate que les pluies à Douera Makli, station caractéristique du bassin, ne présentent pas
cette droite parallèle comme on s’y attendrait. La droite en rouge sur le graphique présente
l’ajustement le plus représentatif des données de pluie à la fois pour Douera Makli et pour Col
des Deux Bassins.
L'écart pluie – crue P0 résultant est de 60 mm. En général, sur l’ensemble de l’Algérie, les
valeurs de P0 sont de l’ordre de 20 à 30 mm.
La valeur de 60 mm peut s’expliquer par une forte infiltration de la pluie dans les sols. Le bassin
versant aval "rend moins la crue" du fait de sa composition (limons perméables principalement).
En dessinant sur le même graphique de Gumbel les pluies journalières des pluviomètres
retenus et les débits réduits mesurés à la station de Rocher des Pigeons sur la période
commune de disponibilité des données, on obtient la relation présentée ci-après.
Les pluies à Mouzaïa Mines et Col des Deux Bassins sont caractéristiques de pluies de
montagne qui suivent une loi mixte. La loi des crues est alors mixte également. C’est pour cela
que l’on observe une cassure de la droite des pluies. Pour un temps de retour inférieur à 10
ans, les pluies suivent la droite inférieure de moyenne m1. Pour un temps de retour supérieur à
10 ans, on considère la droite supérieure de moyenne m2.
L'écart pluie – crue P0 résultant, après le temps de retour 10 ans, est de 50 mm.
Tabl. 15 - DEBITS DE CRUE A LA STATION DE ROCHER DES PIGEONS AUX TEMPS DE RETOUR
SIGNIFICATIFS
Période de retour
10 20 50 100 200
[années] ►
Pj Col des Deux Bassins [mm] 137 160 188 210 231
Qre [mm] 87 110 138 160 181
3
Q [m /s] 610 775 970 1125 1270
Ce sont donc les valeurs de débits réduits obtenus par analyse probabiliste pluie – débit à la
station de Baraki qui sont considérés pour déterminer les débits de crues caractéristiques de
l'oued El Harrach à son embouchure.
De la même manière que précédemment, la relation pluie – crue de la station de Baraki est
appliquée à une surface de bassin versant correspondant à la totalité du bassin versant de
l'oued El Harrach (S = 1251 km²), ce qui permet de déterminer les débits de crues de temps de
Période de retour
2 5 10 20 50 100 200
[années] ►
Qre [mm] 12.5 35 68 88 115 135 155
3
Q [m /s] 220 615 1190 1540 2015 2365 2715
Les plus fortes crues en termes de période de retour associée seraient les crues de 1954 et
1957 (pour lesquelles les mesures sont incertaines). Les événements récents, comme la crue
de mars 2007 ayant touché le quartier des Trois Caves, ont un temps de retour plutôt court,
inférieur à 20 ans voire à 10 ans.
Qrel. =
(Q − Qbase )
suit :
(Q max − Qbase)
– superposition des hydrogrammes relatifs de façon à dégager une forme standard.
Les crues considérées sont les plus fortes crues mesurées sur la période d’exploitation de la
3
station (présentées dans le tableau précédent ainsi que les crues de 1988 (Qmax = 236 m /s) et
3
1995 (Qmax = 154 m /s).
La figure suivante montre la superposition des hydrogrammes relatifs. On constate que mis à
part la crue de 1974, pour laquelle il y a plusieurs pics successifs, les hydrogrammes relatifs se
superposent plutôt bien. Un hydrogramme type a ensuite été défini sur la base des
hydrogrammes communs (tracé noir épais).
Débit relatif %
Hydrogrammes relatifs à la station de Baraki
100
26/11/1971
90 03/02/1973
29/03/1974
80 05/03/1980
05/03/1986
70 13/12/1988
25/01/1992
19/01/1994
60
13/01/1995
08/03/2007
50 Référence
40
30
20
10
Temps (heure)
0
-30.00 -20.00 -10.00 0.00 10.00 20.00 30.00 40.00 50.00 60.00
Les hydrogrammes de crues caractéristiques (Q10, Q20, Q50, Q100 et Q200) peuvent ensuite être
déterminés selon la forme de l'hydrogramme de référence tracé précédemment, en appliquant
le débit de pointe correspondant.
2200 Q10
2000 Q20
1800 Q50
1600 Q100
1400
1200
1000
800
600
400
200
0
0 12 24 36 48 60 Temps (heure) 72
2.10.1. OBJECTIFS
La bonne connaissance du régime hydrologique du bassin versant de l'oued El Harrach est
indispensable pour procéder à un dimensionnement adapté des ouvrages de protection qui
seront proposés par la suite, mais également pour définir un système de veille et d'alerte ajusté
au mieux à la réponse hydrologique du bassin versant.
Cerner ces éléments, définir un système de veille et d'alerte et réaliser un modèle hydraulique
des écoulements à surface libre de l'oued (cf. tome C du rapport de mission 1) nécessitent la
mise en œuvre d'un outil de modélisation pluie-débit, permettant de reproduire au mieux la
réponse hydrologique du bassin versant au niveau de détail souhaité (principaux affluents de
l'oued, bassin versant urbanisé aval).
La mise en œuvre de cet outil de modélisation pluie – débit doit permettre d'atteindre les
objectifs suivants :
– caractériser les apports successifs des affluents au cours principal de l'oued El
Harrach (débit de pointe, forme générale de l'hydrogramme à la confluence avec
l'oued El Harrach) ;
– caractériser le décalage temporel des pointes de crue entre l'hydrogramme de
l'affluent et l'hydrogramme de l'oued El Harrach ;
– déterminer le comportement hydrologique du bassin versant dans son ensemble en
prenant en compte la partie urbanisée aval.
Le modèle comprend un ensemble de nœuds, deux nœuds délimitant un bief. Un nœud reçoit
les apports :
– de son bassin versant propre (modèle pluie-débit) ;
– du bief amont (modèle de propagation).
Les nœuds doivent être positionnés de manière stratégique sur le bassin versant :
– à l’exutoire des principaux sous-bassins versants ;
– au droit des stations hydrométriques ou des échelles limnimétriques ;
– au droit des secteurs à risque du bassin versant où des objectifs de réduction de
débits sont définis.
Les débits de pointe et les temps auxquels se produisent les pics de crue ont été modélisés sur
chacun des bassins versants de la zone étudiée à l’aide du modèle.
Pour chaque période de retour considérée, le modèle de simulation a été calé de manière à
reproduire les hydrogrammes correspondants au droit de la station de Baraki ainsi qu'à
l'embouchure. Ce calage permet d'obtenir une crue centennale sur le cours aval de l'oued El
Harrach, objet de la présente étude.
Pour chaque période de retour considérée, le réglage a été réalisé en modélisant la pluie de
même période de retour sur l'ensemble des bassins versants, en utilisant des valeurs de
coefficient de ruissellement déterminées après analyse des cartes géologiques (capacité
d’infiltration des sols) et topographiques (occupation des sols).
Cette formule a été appliquée pour tous les bassins versants, sauf pour celui en amont de la
station de Rocher des Pigeons pour lequel la formule de Kirpich a été retenue afin de mieux
traduire les fortes pentes sur cette partie du bassin versant.
2
Actualisation du Schéma Directeur d'Assainissement de la Wilaya d'Alger – SEAAL – SAFEGE, Novembre 2009
Les principales caractéristiques des bassins versants définis dans le modèle pluie – débit sont
rassemblées dans le tableau suivant.
Les principaux résultats de calcul obtenus sur le cours principal de l'oued El Harrach sont
rassemblés dans le tableau ci-dessous, qui présente pour chaque période de retour le débit
obtenu par analyse probabiliste SPEED (cf. paragraphes précédents), le débit obtenu par
modélisation pluie – débit PLUTON et l'écart relatif qui en résulte.
Les résultats présentés dans ce tableau concernent le cours principal de l'oued, c'est-à-dire au
niveau des stations hydrométriques de Rocher des Pigeons et de Baraki, ainsi qu'à
l'embouchure.
Bassin versant
Période de
Valeur Station de Rocher
retour Station de Baraki Embouchure
▼ des Pigeons
▼ [S = 970 km²] [S = 1251 km²]
[S = 370 km²]
Débit méthode SPEED [m3/s] 610 985 1190
T = 10 ans Débit modélisé PLUTON [m3/s] 480 980 1195
Ecart relatif [%] 21.3 % <1% <1%
Débit méthode SPEED [m3/s] 775 1275 1540
T = 20 ans Débit modélisé PLUTON [m3/s] 635 1285 1550
Ecart relatif [%] 18.1 % <1% <1%
Débit méthode SPEED [m3/s] 970 1665 2015
T = 50 ans Débit modélisé PLUTON [m3/s] 830 1695 2015
Ecart relatif [%] 14.4 % 1.8 % <1%
Débit méthode SPEED [m3/s] 1125 1955 2365
T = 100 ans Débit modélisé PLUTON [m3/s] 970 1980 2375
Ecart relatif [%] 13.7 % 1.3 % <1%
Débit méthode SPEED [m3/s] 1270 2245 2715
T = 200 ans Débit modélisé PLUTON [m3/s] 1100 2240 2720
Ecart relatif [%] 13.4 % <1% <1%
Les résultats obtenus par la modélisation pluie – débit sont très proches de ceux obtenus par
l'analyse probabiliste SPEED (écart relatif systématiquement inférieur à 2%) excepté pour la
station de Rocher des Pigeons, où les débits modélisés semblent sous-évalués. Ces résultats
ne sont toutefois pas inquiétant dans la mesure où l'on cherche ici à "reproduire" une crue de
période de retour donnée sur le secteur d'étude (wilaya d'Alger), ce qui est bien le cas à la
station de Baraki et à l'embouchure.
2.11.1. GENERALITES
Pour une crue urbaine, qui se développe sur un bassin versant partiellement imperméabilisé, on
calcule la crue provoquée par une pluie dont la durée est égale au temps de concentration du
bassin. Pour des bassins urbains de moins de 1 km², ce temps de concentration est inférieur à
une demi – heure, donc le volume de crue est un peu inférieur au quart de la pluie journalière
multiplié par la petite superficie du bassin versant : ce volume est négligeable devant le volume
de la crue du bassin naturel qui a une superficie plusieurs centaines de fois supérieure à celle
du bassin urbain.
Pour la crue du bassin naturel, le débit de pointe de la crue de temps de retour T est
directement relié à la pluie journalière de même temps de retour (formulation SPEED).
PT
PT (t ) = × t 0.4
3
Avec : T : le temps de retour T (années) ;
Par exemple, à temps de retour donné, la pluie en 1 heure vaut 1/3 de la pluie journalière, la
0,4
pluie en 30 minutes vaut (0,5) /3 = ¼ de la pluie journalière et la pluie en 6 minutes vaut
0,4
(0,1) /3 = 0,133 fois la pluie journalière.
On peut calculer son hydrogramme type en utilisant un modèle pluie – débit au pas de temps
horaire avec un hyétogramme type de même temps de retour comme donnée d'entrée: cela est
utile dans le cas d'une étude d'alerte aux crues pour aider à déterminer les seuils d'alerte.
3.
ETUDE DU TRANSPORT SOLIDE
Ces deux méthodes et les résultats qui découlent de leur application sont présentés dans les
paragraphes qui suivent.
Algérie, on trouve les glissements les plus impressionnants sous forme de grandes
langues argileuses qui, tels des glaciers, "coulent" vers l'aval; on observe ces
écoulements argileux quasi continus par exemple à Alger, à mi parcours du Télémni,
ou sur l'Oued Kebir, en rive gauche du lac de barrage de Beni Haroun. En général, les
glissements de terrain sont plus localisés et se produisent sur argiles ou sur marnes
schisteuses à pendage plus ou moins parallèle à la surface du sol. Le terrain glissé,
ameubli par le déplacement, est en général raviné. Après le glissement, le versant a
un aspect caractéristique qui peut être décrit d'amont en aval de la façon suivante : au
dessus du glissement, le versant est un plan incliné ; au niveau du glissement, il y a
brusque rupture de pente, l'amont de la zone glissée étant presque vertical et l'aval se
redressant (le profil a une forme parabolique) ; en dessous on trouve la masse
éboulée de surface plus ou moins chahutée, souvent érodée en ravines. Les
sédiments transportés de cette masse ameublie vont dans la vallée: si la vallée est en
V, ils se retrouvent dans la rivière et se déposeront en aval ou dans la mer; si la vallée
est suffisamment large et plate, il y a formation d'un cône de déjection qui peut
stopper la progression des sédiments vers la rivière mais dont le pied peut aussi être
sapé en cas de très grande crue ou de divagation du lit. L'érosion par mouvement de
masse produit environ 100 fois plus de sédiments que l'érosion aréolaire si le
glissement est jeune, mais le transport solide dans la rivière dépend de la présence
ou non de cônes de déjection.
Le charriage concerne
généralement le transport des
matériaux les plus grossiers
(sables, graviers, galets,
blocs) de diamètre supérieur
à 1 mm, sur le fond du lit ou
dans les parties basses de la
veine fluide.
Le transport en suspension concerne les particules fines (argiles, limons, sables fins) de
diamètre inférieur à 0.2 mm, qui sont transportées dans la partie principale de la veine fluide.
Ce mode de transport n’agit que très faiblement sur la morphologie du cours d'eau.
3
Fixation partielle du lit par les plus gros sédiments qui ne sont repris qu'en cas de très forte crue
La granulométrie des particules sédimentaires a une influence majeure sur leur mode de
transport et sur leur vitesse de sédimentation. La charge en suspension des écoulements
turbulents (crues) est beaucoup plus importante que celle des écoulements laminaires
(écoulements courants).
Très souvent en Algérie, la turbulence de l'écoulement force les matériaux solides transportés
par l'eau à se répartir assez uniformément dans toute la section mouillée (ce qui justifie la
mesure par prélèvement à la bouteille dans une zone turbulente). En rivière plus calme, on
trouve plus de matériaux vers le fond du lit parce que la turbulence ne parvient pas à
compenser la pesanteur, mais ce cas est rare sur les oueds algériens en crue.
Ce sont les deux premières méthodes mentionnées ci-dessus qui seront appliquées dans le
cadre de cette étude.
4
Etude méthodologique sur l'hydrologie des retenues collinaires et mise au point d'outils de calculs pratiques -
SOGREAH/ANRH, 1986-1989
IP = A + 2B + C + D + 2E
3.2.4.4. METHODOLOGIE
L'application de la méthode des paysages se fait en deux étapes :
– on dispose d'une concentration de référence CR mesurée sur un bassin versant ; on
ramène cette concentration à une valeur C0 pour un indice paysage IP de 1 ;
– on calcule la valeur d'indice Iv et l'indice paysage IP pour le bassin à étudier, puis on
calcule CS en fonction de la concentration C0.
Sur une trentaine de petits bassins algériens, on a trouvé la corrélation suivante entre la pluie et
le coefficient C0 :
Fig. 40. RELATION TRANSPORT SOLIDE - PLUIE ANNUELLE ETABLIE SUR UNE TRENTAINE DE PETITS
BASSINS VERSANTS DE L'ALGERIE TELLIENNE
On constate la constance de Co pour les zones correctement arrosées d'Algérie, mais en zone
semi-aride (Pa < 450 mm) la formulation serait à revoir.
Sur le bassin versant de l'oued El Harrach, la pluie annuelle vaut 700 à 750 mm vers Yemma
Halima (mais jusqu'à 1000 mm en crête). Dans la zone où C0 est constant, sa valeur
moyenne peut être estimée à :
C0 = 6 g/l
L'indice de paysage qui découle de ces observations est le suivant (IP = A + 2B + C + D + 2E) :
IP = 7
La concentration de sédiments en crue sur l'oued El Harrach peut donc être estimée à (CS = 3 x
C0 ) :
CS = 18 g/l
Il faut par ailleurs noter que la méthode des paysages fournit une concentration moyenne en
crue, sans distinguer les petites crues des grandes crues. En cas de grande crue, il peut y avoir
reprise de sédiments déposés auparavant, ce qui peut rendre la concentration en grande crue
supérieure à la concentration moyenne calculée.
Il n’a pas été possible de calculer la concentration en sédiment sur toutes les crues majeures
de l’oued El Harrach entre 1971 et 2007 car les concentrations instantanées en sédiment
n’étaient pas forcément disponibles sur les deux stations en même temps.
Les données pluviographiques sont parfois réajustées par un facteur multiplicatif pour une
meilleure représentativité de la pluie sur le bassin versant. Par exemple, on multipliera la pluie
de plaine par un facteur de 1.2 pour représenter la pluie d’un bassin versant de montagne. Les
pluviographes utilisés ne sont malheureusement pas toujours les mêmes : ils sont utilisés en
fonction de leur disponibilité au moment de la crue.
Les graphiques et leurs commentaires associés sont présentés ci-après. De manière générale,
on constate une forte concentration en sédiment en début de crue.
800
10
mm/h Baraki - Q (m3/s)
Baraki - C x 10 (g/l)
700
Q (m3/s)
C x 10 (g/l)
Sakamody - P (mm/h)
600
500
400
300
200
100
Temps (heures)
0 = 08h00 le 26/11
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
900
Mouzaïa Mine
Rocher des Pigeons - Q (m3/s)
non observé le 3
10
800
mm/h
Rocher des Pigeons - C x 10 (g/l)
400
300
200
Temps (heures)
0 = 00h00 le 03/02
100
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
Baraki - Q (m3/s)
20
800 mm/h
Douera - P (mm/h)
Q (m3/s)
C x 10 (g/l)
Sakamody - P (mm/h)
600
400
Temps (heures)
200 0 = 00h00 le 29/03
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
400
300
Faux ?
200
100
Temps (heures)
0 = 18h00 le 05/03
0
0 10 20 30 40 50 60 70
900
10
800 mm/h Rocher des Pigeons - Q (m3/s)
Rocher des Pigeons - C x 10 (g/l)
700
Q (m3/s) Baraki - Q (m3/s)
C x 10 (g/l)
600 Baraki - C x 10 (g/l)
ANRH - P (mm/h)
500
Mouzaïa Mine - P (mm/h)
400
300
200
Temps (heures)
100 0 à 0h le 26/01
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
500
400
300
200
100
Temps (heures)
0 = 00h00 le 19/01
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
Baraki - C x 10 (g/l)
700
Q (m3/s) Mouzaïa Mine - P (mm/h)
C x 10 (g/l)
600
500
Faux ?
400
300
200
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
ANNEXES
ANNEXE 1
~
COMPTE – RENDU DE LA VISITE DE TERRAIN DU 20 AU 24
JUIN 2010
Une visite de terrain et de collecte des données a été réalisée du 20 au 24 juin 2010 par
monsieur Olivier Cayla et madame Anne-Sophie Jardin, de SOGREAH Consultants,
accompagnés de messieurs Abdelkader Mahmoudi et Ayad Lyazid de SOGREAH Algérie.
Cette visite avait pour but de présenter la mission hydrologie à la DRHHE, de réaliser des
reconnaissances de terrain sur le bassin versant de l'oued El Harrach (stations hydrométriques,
oued, ouvrages principaux, couverture végétale et sols du bassin versant…) et de collecter des
données pluviométriques et hydrométriques auprès de l'ANRH.
Avec Madame Ayad, chef de Bureau et Madame Mechkak, responsable du Projet et Olivier
Cayla, Anne-Sophie Jardin (Sogreah Consultants) et Abdelkader Mahmoudi (Sogreah Algérie).
La DRHEE souhaite l'implantation d'un système de veille et d'alerte des crues pour l'oued El
Harrach dans la Wilaya d'Alger, mais elle désire que le rendu de la SOGREAH ne fasse pas
double emploi avec l'étude BURGEAP et les installations d'annonce de crue faites pour l'ANRH,
mais, au contraire, qu’il soit complémentaire.
Le souci de la DRHEE est de bénéficier d'un système de veille et d'alerte qui soit opérationnel
dès que possible. Il peut s'agir d'un système géré de façon indépendante par la DRHEE, sauf à
ce qu'une cellule responsable soit implantée au Ministère pour superviser divers utilisateurs
dont la DRHEE.
Sogreah présente sa mission : après analyse des données encore manquantes, une dernière
demande sera effectuée auprès de l'ANRH. Il manque surtout les données les plus anciennes
(de 1969 à 1975) qui sont intéressantes parce que, depuis 1976, les pluies et les crues sont
nettement plus faibles. On désire en particulier traiter les deux crues exceptionnelles de
novembre 1971 et de mars 1974.
D'autre part, l'équipe SOGREAH se rend sur l'Oued El Harrach cette semaine pour acquisition
des données de terrain ; on visitera essentiellement les stations hydrométriques pour en
mesurer les caractéristiques géométriques, lever les marques laissées par les crues anciennes
et observer les paramètres permettant de quantifier les transports de sédiments.
Suite à l'étude BURGEAP de 2008, un réseau d'alerte des crues à trois niveaux (vert, orange,
rouge) a été installé dans le cadre d'un projet gouvernemental de réduction des vulnérabilités
des zones urbaines de la Wilaya d'Alger qui était dirigé par la Direction du Logement de la
Wilaya d'Alger (Monsieur Smaïn).
« Pour que ce système devienne opérationnel, il est nécessaire de créer une cellule d'alerte
auprès du Wali. Toute entité intéressée par l'alerte aux crues devrait ensuite se raccorder à
cette cellule d'alerte aux crues, après avoir précisément défini ses objectifs.
Pour l'instant, la prise en charge technique n'est pas assurée: ONM pour la prévision des pluies,
ANRH pour les modèles pluie – débit, non plus que la prise en charge opérationnelle : cellule
d'alerte aux organismes concernés par la sauvegarde des biens et des populations »
1.3. MARDI 22 JUIN 2010 : VISITE A L’ANRH ALGER POUR COLLECTE DE DONNEES
Les données collectées sont les suivantes :
– profils en travers scannés à la station de Rocher des Pigeons (pas de niveau de crue
placé sur le profil de 1971 ni sur celui de 1979), profil en travers à la station de Baraki
(17 juin 1971) et profil en travers à la station d'Altairac (juillet 1987) ;
– série de tous les jaugeages à la station de Rocher des Pigeons ;
– niveaux max en crue à la station de Rocher de Pigeons de mars 1978 à septembre
2009 ;
– note ANRH et dossier de photos sur la crue de mars 2007 (annexe 3)
– données pluviographiques à la station de Rocher des Pigeons du 22/09/1993 au
28/02/1996.
Une équipe se charge de retrouver dans les archives de l'ANRH des documents sur les
grandes crues passées (1953 ou 1954, 1971 et mars 1974 entre autres).
Sogreah demande s’il est possible d'avoir une documentation sur les crues passées telles que
répertoriées dans les Termes de Références. La réponse fournie par la DRHEE est positive, en
particulier en ce qui concerne l'hydrogramme de la crue de 1954, au programme de la réunion
de dimanche 27 juin (petit film de 2 minutes).
Sogreah soulève deux problèmes pour mettre en place un système de veille et d'alerte, qui ne
sont pas des problèmes techniques mais dépassent le cadre de cette étude :
1) Organisation entre administrations
Le responsable de la cellule d'alerte doit plus être un utilisateur qu'un technicien, probablement
cellule auprès du Wali. On trouve des informations très intéressantes et complètes sur
l'organisation et la formation dans les rapports UKMO.
Danger propre à l'oued El Harrach : les très grandes crues sont rares et, entre le moment de la
mise en place du système et le jour où il y aura à avertir les populations, on risque de
"s'endormir". Il faut donc probablement mettre un seuil de veille assez bas (au niveau du
système ANRH, le seuil de veille est au temps de retour 20 ans et l'alerte à 100 ans, d'après les
responsables de l'ANRH Blida).
Dans le secteur le plus intéressant pour implanter une station d'alerte aux crues, vers Hammam
Melouane, il règne une intense activité touristique qui se traduit par le remaniement perpétuel
du lit par des engins de terrassement et des micro- barrages en sacs de sable (pour faire des
lieux de baignade).
Au niveau du site du Rocher des Pigeons, une carrière s'est installée, laissant des déchets
dans l'oued et pour laquelle des accès sont tracés dans le lit.
Il en résulte dans les deux cas une instabilité des conditions d'écoulement qui est incompatible
avec le fonctionnement satisfaisant d'un capteur de niveau d'eau en crue destiné à activer
l'alerte.
Une solution envisageable qui serait d'installer le capteur sur le barrage de dérivation vers
Douera, moyennant un aménagement éventuel. Bien entendu, cela dépend de négociations
avec le propriétaire de l'ouvrage.
ANNEXE 2
~
REPORTAGE PHOTOGRAPHIQUE LORS DE LA
RECONNAISSANCE DE TERRAIN DU 21 JUIN 2010
Vue en crête du bassin versant (après Bougara, RN29 puis à Taibanet, route vers Chrea Col puis suivre la piste)
Amont du bassin versant
Aménagement estival de
l’oued – paillotes
installées dans le lit de
l’oued et petites retenues
d’eau (sac de sable) –
entre Rocher des
Pigeons et l’amont
d’Hammam Melouane
Amont d’Hammam
Melouane – Travaux
dans le lit de l’oued
Emplacement du relevé
topographique effectué
ce jour
Terrasse alluviale de
temps de retour entre 10
et 50 ans. Elle se trouve
à 3.5 m au dessus de
l’eau, laissée dans
l'intrados d'un méandre
très accusé.
Confluence de l’oued
Lakhra et de l’oued
Brandane pour former
l’oued El Harrach
Amont du pont
Echelles de mesure en
amont du pont – vue du
dessus et vue de la
berge
Vue de la station
d’Altairac
Station d’Altairac et
Echelles
ANNEXE 3
~
NOTE DE L'ANRH SUR LA CRUE DE MARS 2007
DEPARTEMENT HYDROLOGIE
Auteur : Mr Benchabekh .A
1 - INTRODUCTION :
3 - Participants :
4 - Stations visitées :
Station : Baraki
Oued : El Harrach
Code : 02 14 18
Source d’information :
- Observateur station
- Laisse de crues
- Seuil maximal : Atteint le jeudi soir : ( H= 3 – 4 m)
Vendredi : ( H= 2,25 m)
Samedi : ( H= 1,20 m)
- Séction : Très large ( 20 – 25 m ).
Equipement de la station: Lecture d’échélles (trois éléments de 1 m)
Apports : Les apports enregistrés jusqu'à Samedi sont considérables
l’oued est toujours en crue.
Max du 8/03/2007 à 23h30: 5,42
Source d’information :
- Observateur station
- Enregistrement des appareils
- Hauteur maximale : Enregistrée dans la bande
limnigraphique est de ( H = 4,32 ,m ) jeudi 8/03 à 19 h
- Samedi à 13 h ( H = 1 m )
- Station du réseau automatique : (H = 95 cm )
- Equipement de la station:
- Limnigraphe : Fonctionne correctement
- Eléments d’échelle : 4 éléments de 1 m
- Station automatique : Fonctionne normalement.
ANNEXE 4
~
PRESENTATION DE LA METHODE SPEED
La théorie adoptée est le processus de Poisson. Il est considéré que la pluie (comme
d'autres évènements météorologiques accidentels - coups de vent, cyclones, orages etc.)
satisfait aux axiomes de base de cette théorie.
Ceci implique en particulier que les maximums annuels (ou saisonniers) de la pluie
journalière (Pj) suivent une loi de Gumbel. Cet ajustement des pluies observées sur
graphique de Gumbel se traduit par une droite (cf graphique page suivante) définie par :
• Y0, qui est le pivot de la distribution, c'est à dire la valeur de la variable de Gumbel pour
laquelle la droite de Gumbel coupe l'axe Pj = 0.
Il est démontré que n=e-Y0 est le nombre d'évènements indépendants d'où sont tirés les
maximums annuels. Ce nombre n est proportionnel au nombre de perturbations
météorologiques et on peut s'attendre à son invariance dans une région géographique,
donc à l'invariance de Y0, pour des phénomènes de même origine.
• La moyenne PJm, qui est plus caractéristique du régime de pluie dont dépend le
secteur.
Elle peut varier spatialement au contraire du paramètre Y0 (pour une même famille
d'évènement), cette variation étant liée à des raisons géographiques (un même
évènement pluvieux peut évoluer au cours de son déplacement). On démontre
mathématiquement que la moyenne est associée à une variable de Gumbel de 0.5772
(variable d'Euler) soit une période de retour de 2,3 ans.
C'est cette moyenne PJm et le pivot Y0 qui sont utilisés pour caractériser les pluies sur
le secteur d'étude. Dans l'étude qui suit nous considèrerons la pluie de période de
retour 2 ans (PJ2) très proche de la moyenne (période de retour 2,3 ans).
Le Gradex est la pente de la droite de Gumbel utilisée pour évaluer les débits de crues
rares.
A.1.2 REGIONALISATION
L'intérêt de régionaliser l'étude réside en premier lieu dans la détermination du pivot ce qui
permet de réduire l'incertitude sur les ajustements statistiques. Mais la régionalisation a
permis, au fil des applications de la méthode, de mettre en évidence des phénomènes
particuliers liés à la géographie du secteur d'étude et révélant des "cassures" dans les
droites d'ajustement de Gumbel.
On citera en particulier deux phénomènes qui peuvent apparaître sur certains bassins et
qui conduisent chacun d'eux à une augmentation de la valeur des pluies rares et donc à
celles des débits rares ce qui explique les phénomènes catastrophiques de Nîmes, Vaison
la Romaine etc...
Le premier effet est observable sur une station située en aval d'une chaîne de montagne
(par rapport au flux des masses d'air humides).
Considérons deux stations A et B comme indiqué sur la figure suivante, la première étant
sur le versant montagneux amont et la seconde en aval du versant recevant la
perturbation.
Lorsqu'une masse d'air chaude et humide arrive sur le versant, le massif montagneux
l'oblige à s'élever en altitude ce qui se traduit par des pluies. Lorsque la masse d'air arrive
en B, son humidité a diminué ce qui se traduit en B par des pluies moins intenses qu'en A.
Sur un graphique de Gumbel cela se traduirait par deux ajustements A et B passant par le
même pivot mais dont la pente (le Gradex) est plus faible pour la station B que pour la
station A.
Or, si l'on considère une masse d'air de grande ampleur et très humide donc un
phénomène de fréquence rare, on peut imaginer que les pluies tombant en A ne
provoquent qu'un faible "assèchement" de la masse d'air qui arrive en B avec quasiment
les mêmes potentialités qu'en A. Il s'en suit des pluies en B comparables à celles tombées
en A. Sur un graphique de Gumbel, cela conduit à une cassure pour l'ajustement B : en
dessous d'une certaine période de retour T1 les pluies sont inférieures aux pluies en A et
au-dessus d'une autre période de retour T2, les pluies sont identiques aux pluies A.
Le phénomène des bulles froides conduit au même résultat que celui exposé
précédemment.
Il peut apparaître sur des stations situées à proximité d'un relief même réduit et en amont
de ce relief par rapport au flux des perturbations atmosphériques.
Il arrive parfois qu'une masse d'air froide se bloque contre le relief et joue alors, pour la
masse d'air chaude et humide qui survient, le rôle d'un relief plus prononcé c'est à dire
provoque une ascension de cette masse d'air humide générant ainsi des pluies plus
intenses que celles qu'il y aurait en l'absence de la masse d'air froide.
Ce phénomène est fréquent dans les Pyrénées orientales où il peut concerner des bassins
étendus et explique les crues exceptionnelles survenues ces deux dernières décennies à
Nîmes, Vaison la Romaine entre autres. Il explique également des cassures constatées
sur le bassin de la Moselle par exemple.
La relation pluie-débit à l'échelle d'une crue de période de retour T fait intervenir les
variables suivantes :
• le débit de pointe QT (en m3/s) de la crue,
• le volume de la crue VT (en millions de m3),
• le temps de base de la crue Tb (en heures),
• la pluie journalière PjT (en mm) telle que mesurée au pluviomètre,
• la pluie de durée te, PT(te) (en mm), mesurée au pluviographe,
• le temps de concentration tc du bassin (qui est une constante, en heures),
• la superficie S du bassin versant (en km²),
• la lame ruissellée en crue RT (en mm) : RT = 1000 VT/S
Physiquement, une pluie P(te) provoque une crue de volume V et de débit de pointe Q : te
est le temps de pluie efficace, c'est à dire qu'il y a ruissellement sur le bassin pendant la
durée te.
Elle relie les forts volumes de crue aux fortes pluies par :
la loi probabiliste des lames d'eau ruisselées est parallèle à celle des pluies
dès que le temps de retour est supérieur à T0 (alors te = tc).
c) Loi intensité-durée-fréquence
Où
Remarques :
• Le dépouillement des pluviogrammes pour l'étude des relations intensité-durée-
fréquence est une tâche particulièrement délicate: beaucoup d'études basées
sur des dépouillements faux donnent des résultats erronés.
• D'autre part, il convient dans certaines régions de séparer les pluviogrammes
de pluies cycloniques des enregistrements de pluies d'origine convective.
Quand un régime de pluies cycloniques existe dans une région (c'est le cas de
la France), c'est ce régime qui provoque les crues de forts temps de retour,
quelle que soit la taille du bassin versant, sauf en cas de bassin imperméabilisé
(hydrologie urbaine).
TB = k.S0,417
Cette dernière formule n'est pas classique, mais peut être rapprochée de la
formule de Kirpich donnant le temps de concentration tc = K.(L/√S)0,77 , avec L
= longueur du thalweg principal en km. Le calcul de TB par les deux formules
(avec TB = 2 tc) fournit des résultats extrêmement proches.
S 0, 75
QT = (C 0 PT ) si T < T0
12
S 0, 75
QT = (PT − P0 ) si T > T0
12
Cette formule est extrêmement stable d'un bassin à l'autre bien que les
paramètres d'ajustement des formules 1 à 4 soient très variables suivant les
régions.
On a vérifié expérimentalement que cette formule est valable pour des bassins
versants tout petits (à condition qu'ils soient "naturels") et jusqu'à des bassins
de 500 à 1000 km², voire plus (comme pour la méthode du Gradex).
Il faut remarquer que, dans cette formule, PT est la pluie journalière afférente à
un pluviomètre particulier, dit pluviomètre caractéristique du bassin.
Enfin, pour T < To, on effectue l'ajustement direct à partir des observations
(après correction des erreurs d'échantillonnage). En effet, pour ces épisodes
de période de retour relativement faible, une partie de la pluie tombée sert à
remplir la nappe et les flaques de surface (théorie des "aires contributives").
Pour un bassin karstique, on observe que le pivot des débits réduits n’est pas
confondu avec celui des pluies (cf graphique page suivante). Le décalage est
lié à la quantité d’eau perdue dans les karsts. Celle-ci augmente la P0 global
d’autant.
1. Méthode du GRADEX
Au début des années 60, P.Guillot et D.Duband (Electricité de France) ont posé les
bases d'une méthode entièrement nouvelle. Ils affirmaient que :
. l'information sur les crues est davantage contenue dans le régime des pluies que
dans les mesures hydrométriques,
. la loi de probabilité des lames ruisselées (volumes de crue exprimés en mm) en
forte crue est parallèle à celle des fortes pluies. Leur pente commune en loi de
GUMBEL s'appelle le GRADEX.
La théorie probabiliste la plus simple et la plus générale est celle du Processus de Poisson (qui
a donné naissance en statistiques à la théorie du renouvellement). Si on lui adjoint la théorie
de l'échantillonnage (qui permet de calculer les incertitudes d'appréciation d'une population-
mère par un échantillon), on peut bâtir une méthodologie d'étude probabiliste des crues et
des apports (liquides et solides).
Le "Système Probabiliste d'Etudes par Evénements Discrets", SPEED, a été construit par
SOGREAH à partir de 1976. SPEED est basé sur les deux théories citées plus haut et représente
le développement complet et opérationnel des deux affirmations de l'EdF.
3. Démarche générale
SPEED est un système élaboré par des ingénieurs dans le but d'optimiser (en temps de travail
et en fiabilité des résultats) les calculs hydrologiques servant aux aménagements en rivière :
barrages, prises d'eau, recharge de nappes, protection contre les crues.
Le système couvre tout le champ des études : enquêtes de terrain et réseaux de mesure,
saisie et prétraitement des données d'observations, étude probabiliste des pluies et des crues,
génération des séries les plus probables des crues sur le nombre d'années utiles, simulation des
ouvrages projetés.
SOGREAH Consultants Page 2
Annexe technique SPEED: crues et fichiers de données. Hydrologie
1. Etude probabiliste des pluies. On utilise des outils de synthèse régionale. La variable
"pluie" est la pluie journalière telle qu'elle est mesurée au pluviomètre. La synthèse
régionale fournit les pluies de projet en tout point de la zone d'études.
2. Etude des relations probabilistes pluie-crue. La variable pluie est la pluie journalière
en un point particulier du bassin dont les débits sont mesurés. La variable crue est
successivement le débit de pointe, puis la lame ruisselée.
On remarque que la variable pluie est exactement la même dans les trois étapes de l'étude. Il
n'y a en particulier jamais de calcul de la pluie moyenne sur un bassin.
- étude statistique conjointe des débits de pointe et des volumes de crue, ce qui
conduit à la notion de temps de base de la crue triangulaire équivalente,
- détermination, par superposition des hydrogrammes des quelques (cinq) plus fortes
crues connues, d'une forme type.
Par "étude statistique conjointe" on entend que l'on vérifie qu'en grande crue il y a liaison entre
débit de pointe et volume de crue, au sortir d'une entité homogène ( cela n'est pas vrai en
cas de crue petite et moyenne, ce qui interdit d'effectuer brutalement des corrélations).
Il est également envisageable que la saison joue sur les hydrogrammes types, bien que cela
soit peu compatible avec la théorie: en hydrologie, la théorie est bien souvent un excellent
support à l'analyse d'événements qui refusent de s'y soumettre!.
La forme type sera ensuite précisée de façon à respecter les deux critères conjoints de débit
de pointe et de volume.
4. Relations PLUIE-CRUE
Admettre que les pluies P (journalières) et les crues Q (débit de pointe par exemple) suivent
ensemble des lois de GUMBEL signifie évidemment que la relation probabiliste pluie-crue est
linéaire. Si y est la variable réduite de GUMBEL :
P = Ap + Bp y et Q = Aq + Bq y
Q = C ( P - Po )
Pour tout phénomène accidentel (averse, crues mais aussi vent, vagues), tout paramètre
descriptif (mesure) de ce phénomène (pluie journalière, débit de pointe) est tel que :
SOGREAH Consultants Page 3
Annexe technique SPEED: crues et fichiers de données. Hydrologie
. les maxima annuels de la mesure suivent une loi de Gumbel, dont les deux paramètres
sont la moyenne et le "pivot" : point où la droite représentative de la loi sur papier de
Gumbel coupe l'axe des mesures nulles (voir figure en annexe 3),
. le pivot de la loi de Gumbel est une fonction mathématique d'un nombre qui est le
nombre moyen annuel d'apparition de l'événement que l'on mesure,
. les valeurs de cette mesure supérieures à un seuil (ce seuil pouvant être nul) suivent une
loi exponentielle (dont le paramètre unique est le Gradex).
Les variables Q, V, R, P et P(tΘ) sont analysées en temps de retour T (années). On note alors QT,
VT, PT,...
Physiquement, une pluie P(tΘ) provoque une crue V, Q : te est le temps de pluie efficace, c'est-
à-dire qu'il y a ruissellement sur le bassin pendant la durée te.
Rappelons que QT est le débit de pointe (m3/s) de temps de retour donné et PT la pluie
journalière de même temps de retour. Cette formule est extrêmement stable d'un bassin
versant à l'autre bien que les paramètres d'ajustement des formules intermédiaires soient très
variables suivant les régions.
On trouve systématiquement (dès que T dépasse une certaine valeur To) une droite des crues
parallèles à celle des pluies (ce qui justifie le coefficient constant, égal à 1/12 de la formule) et
décalée de Po. Cette relation probabiliste permet de déterminer Po bassin par bassin.
La quantité 12 Q / S0.75, qui s'exprime en mm (de pluie journalière) est un excellent marqueur
de l'aptitude d'un bassin versant à produire des crues
Remarque: la relation probabiliste est plus précise (plus stable d'un bassin à l'autre) en
caractérisant la crue par son débit de pointe et non pas par son volume.
SPEED est donc au maximum de la précision pour le calcul des débits de pointe de crue de
période de retour donnée. La précision est moindre pour le volume de crue, donc pour
l'hydrogramme (elle est néanmoins meilleure que celle des méthodes concurrentes). Il faut
cependant relativiser ce qui précède: le facteur premier du risque des crues est bien le débit
de pointe. Une incertitude raisonnable sur les hydrogrammes n'a qu'une influence de second
ordre sur d'éventuels aménagements de protection.
1. Les valeurs supérieures à un seuil suivent une loi exponentielle dont le paramètre
unique est le gradex a. Ceci est vrai pour la pluie journalière comme pour les débits de
pointe de crue.
2. Les maximums annuels suivent une loi de GUMBEL (doublement exponentielle) dont
les paramètres se déduisent du gradex a (pente de la droite sur papier de GUMBEL) et
d'un nombre n. Ce nombre est, en théorie, le nombre moyen annuel d'événements
pluvieux indépendants dont on a extrait les maximums.
Appelons y0 le point où la droite de GUMBEL coupe l'axe des variables réduites y. Le nombre n
est l'exponentielle de -y0. Donc, des séries de maximums à n constant forment un faisceau de
droites de GUMBEL : toutes ces droites passent par le point (maximum = 0 ; y = yO).
En synthèse régionale des pluies journalières on utilise toutes les séries disponibles de
maximums annuels sur une zone d'études. Le calcul est pleinement efficace si l'on dispose, par
région, d'au moins 20 à 30 séries de plus de 10 années chacune.
REGIONALISATION.
En général, la zone d'études peut être découpée en sous-zones affectées par les mêmes
perturbations météorologiques. Leur nombre est identique à tous les pluviomètres de la sous-
zone (que l'on appelle dans ce cas une REGION). Alors les fluctuations de la valeur de n (ou
de y0) que l'on peut observer d'une série de maximums à une autre sont des fluctuations
d'échantillonnage: les populations-mères forment sur papier de GUMBEL un faisceau d'origine
y0 unique.
Les populations-mères de la région ne diffèrent donc entre elles que d'un seul paramètre: la
moyenne. On voit que l'opération de synthèse régionale consiste en trois opérations
successives:
Nous n'insistons pas sur les modalités d'application de la méthode, décrites en bibliographie.
On notera pourtant qu'elle fournit des valeurs de projet sans que l'on ait effectué le moindre
ajustement statistique. La détermination en tout point de la zone d'études des deux
paramètres de la loi de GUMBEL (donc de toute valeur de projet, puisque la droite est
l'ensemble des valeurs de temps de retour donné) est réalisée par une méthode globale,
probabiliste.
L'inconvénient de cette méthode est double: d'une part on subit les incertitudes
d'échantillonnage (qui ont 1 chance sur 10 de dépasser plus ou moins 15% environ pour
des séries de 40 ans et T=10 à 100 ans). D'autre part on analyse de façon incorrecte les
séries "mixtes" que la méthode SPEED permet de mettre en évidence.
On notera également l'intérêt d'associer à un paramètre probabiliste (ici y0) une quantité
physique immédiatement compréhensible (ici le nombre de perturbations météorologiques).
En permettant d'interpréter physiquement le paramètre probabiliste, cela facilite
l'extrapolation à des zones d'études pauvres en données d'observations. On peut donc
réaliser des études probabilistes même dans le cas où toute étude statistique est impossible,
faute d'échantillons de taille raisonnable.
POPULATIONS MIXTES.
La méthode permet enfin de résoudre l'irritant problème des "horsains", ces valeurs
"aberrantes" éloignées de la droite de meilleur ajustement, que les méthodes statistiques ne
savent pas traiter. Elle montre que l'existence de "horsains" est tout à fait normale, et qu'il s'agit
d'un cas particulier d'une situation beaucoup plus fréquente qu'on le pense généralement: le
mélange en un même point d'observations de deux ou plusieurs populations-mères.
Il est évident que dans une zone affectée par des cyclones tropicaux les précipitations ont
deux origines différentes (averses ordinaires et pluies de cyclones).
Comme il existe un marqueur de la situation "cyclone", on peut traiter statistiquement de
façon séparée chacune des deux catégories de pluie journalières.
Par contre, il n'existe pas de marqueur dans le cas où le pluviomètre est situé en limite de deux
régions. Ni dans le cas très fréquent décrit ci-dessous, que la synthèse régionale permet non
seulement de traiter mais aussi de déceler.
Dans une même région la valeur de y0 est unique mais la moyenne varie par effet
orographique: les droites d'ajustement forment un faisceau. Par exemple, les pluies sont, sur tel
versant montagneux au vent, deux fois plus fortes que dans la plaine. Cela est dû au fait que
chaque perturbation est activée (la masse d'air instable doit s'élever, se refroidir) sur l'obstacle
constitué par la montagne.
Or cette activation est d'autant plus précoce que la masse d'air est plus instable, donc que
l'épisode est plus pluvieux. Un pluviomètre situé en piedmont recevra donc les pluies de la
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Annexe technique SPEED: crues et fichiers de données. Hydrologie
plaine en cas de perturbation peu active et le pluies du versant lors d'épisode majeur. On y
observe un régime mixte, un mélange de faibles pluies de plaine et de fortes pluies de
montagne. La population-mère dessine une courbe en S entre deux droites de même origine:
la droite "plaine" et la droite "montagne".
Si le pluviomètre est implanté assez loin de la montagne, seuls les épisodes extraordinaires sont
activés à cet endroit: on y observe un ou deux "horsains". Il en est de même quand l'obstacle
est une masse d'air froid qui stagne ici ou là, au hasard des situations météorologiques, ou
dans le cas de "gouttes froides".
6.1 Généralités.
Une relation intensité - durée - fréquence est une relation qui fournit, en un point donné du
territoire, la précipitation PF(t) (en mm) pour une gamme de fréquences F (ou de temps de
retour T=1/(1-F), en années) et pour une gamme de durées t (en heures). En divisant PF(t) par t,
on obtient si besoin l'intensité IF(t), en mm/h.
PF(t) = a PF tb
avec:
PF = pluie journalière de même fréquence F,
a et b = paramètres régionaux d'ajustement.
Ces résultats ne sont pas toujours en accord avec les valeurs que l'on peut trouver dans les
rapports d'études ou de recherches. Ces divergences peuvent avoir deux origines:
- une cause d'erreur instrumentale non prise en compte: beaucoup de pluviographes
(enregistreurs de précipitations) s'engorgent en cas d'averse très intense. Le mesure des
pluies de courte durée est alors entachée d'erreur systématique: cela produit une
cassure des relations intensité - durée, c'est à dire que les coefficients a et b prennent
apparemment des valeurs différentes en deçà et au-delà d'une certaine durée to (0,5
à 1 heure).
- une cause méthodologique, c'est à dire que l'un des maillons de la chaîne de
traitement décrite ci-dessous est défectueux. Bien souvent, le dépouillement des
pluviogrammes n'est pas réalisé de façon rigoureuse.
Le but du dépouillement est de trouver dans la suite d'averses mesurées tous les maxima
précipités pour chaque durée dont on désire effectuer l'analyse probabiliste.
En pratique, on fixe des durées arbitraires: 0,10 0,25 0,50 1,0 2,0 3,0 6,0 12 24 et 48 heures par
exemple. Pour chaque durée on fixe un seuil en dessous duquel on ne garde pas les valeurs,
par exemple respectivement 2 3 4 5 7 8 10 12 15 et 20 mm.
Afin de corriger à la fois les erreurs d'échantillonnage et les erreurs systématiques de l'appareil
(tarage approximatif), on relève en outre la quantité de pluie journalière de type
"pluviomètre", c'est à dire de 7h la veille à 7h le jour. Si P est cette quantité, toutes les analyses
seront effectuées relativement à P. Cette information manque généralement dans les
dépouillement que l'on peut obtenir des organismes gestionnaires de réseaux de mesures
pluviométriques.
2) si les deux tronçons présentent une partie commune, alors on ne garde que le plus
fort des deux, avec son heure de début.
En fait, on s'intéresse à toutes les durées d en même temps. Des maximums séparés en 6
minutes (cas 1) peuvent se combiner en un seul maximum en 30 minutes, et deux maximums
avec partie commune (dont un seul est gardé: cas 2) en 15 minutes: le tableau de
dépouillement se présente donc sous la forme suivante:
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Annexe technique SPEED: crues et fichiers de données. Hydrologie
Remarques:
1- En cas de fonctionnement défectueux de l'enregistreur (neige par exemple), on élimine
toute la journée: on ne garde que des lignes complètes pour l'analyse. On note cependant la
panne et le type de panne.
2- Il est impératif de ne pas tenir compte de l'aspect de l'enregistrement: deux averses de 15
minutes séparées par 11 heures sans pluie font bien une averse unique (la somme) dans la
durée 12 heures.
3- On peut effectuer une analyse par doubles cumuls P pluviomètre/ P pluviographe pour
détecter une éventuelle modification du tarage du pluviographe.
SOGREAH Consultants Page 9
Annexe technique SPEED: crues et fichiers de données. Hydrologie
Il s'agit d'effectuer une synthèse régionale sur les durées d. En effet, d'après les théories de
SPEED, toutes les droites d'ajustement à diverses durées d doivent, en graphique de Gumbel,
former un faisceau d'origine yo.
Ce faisceau doit en plus être tel que les rapports P(d)/P, indépendants de la fréquence,
doivent s'aligner sur un graphique Log(P(d)/P), Log(d): formule de Montana.
On positionne donc les points afférents aux valeurs supérieures au seuil pour chaque durée sur
un même graphique de Gumbel. On observe que les divers alignements s'organisent à peu
près en faisceau. On trace une série de droites passant toutes par un même point de l'axe des
fréquences, puis on vérifie l'alignement du graphique Log-Log de Montana: on constate que
cet alignement n'est pas parfait, d'où petite correction des ajustements sur graphique de
Gumbel.
Quand le faisceau tracé est compatible avec la formule de Montana, alors l'écart de chaque
série de points à la droite d'ajustement proposée doit s'expliquer par des incertitudes
d'échantillonnage. Cela ne peut se vérifier que par la répétition de l'opération sur plusieurs
séries enregistrées dans une même zone climatique: pour une série, les pluies en 15 minutes
sont un peu au dessous de la droite, pour une autre série elle sont plutôt au-dessus.
Si les calculs sont effectués suivant la procédure SPEED, sur au moins dix années de mesures au
pluviographe et sur une gamme de durée étendue (1/4 d'heure à 24 heures au moins), alors il
n'y a quasiment pas d'erreur d'échantillonnage sur a et b. Par exemple, on trouvera
exactement les mêmes valeurs de a et b à deux ou trois postes de la même région
climatique.
Il existe pourtant une incertitude d'échantillonnage sur chaque valeur de projet PF(t): il s'agit
de l'incertitude sur la connaissance de la pluie journalière PF.
La synthèse régionale SPEED permettant d'optimiser le calcul des valeurs de projet PF (ou PT),
on réduit d'autant l'incertitude sur la connaissance en tout point du territoire des pluies de
durée t en les calculant à partir de la carte des pluies journalières.
ANNEXE A COMPLEMENTS
- dans la méthodologie SPEED, on dispose de tableaux de toutes les plus fortes crues
(supérieures à un seuil) sur la période d'observations et de toutes les plus fortes pluies
journalières sur les périodes d'observations des principaux pluviomètres. On travaille
ensuite strictement sur la période commune d'observations de pluie et de débit.
- on remarque que cette méthode exige de disposer de toute l'information (et non pas
seulement des maxima annuels). Dans le cas où l'information pluviométrique est rare
(ou onéreuse), on se contente de vérifier l'adéquation d'un pluviomètre unique disposé
en limite du tiers amont du bassin versant.
- dans le cas (peu fréquent) où la pluie varie considérablement dans le bassin on est
amené à le couper en deux sous-bassins plus homogènes. Très souvent l'homogénéité
est meilleure pour les grandes crues qu'en cas de crues ordinaires: la décision du choix
du poste caractéristique dépend des résultats de l'étude pluviométrique (en Synthèse
Régionale).
- économie de données,
- homogénéité dans le temps de la série des pluies journalières (une pluie moyenne
calculée est rarement déduite des mêmes postes sur toute la période d'observations).
La série en question peut provenir de postes d'observations différents pourvu que les
divers postes appartiennent à une même région (au sens de la Synthèse Régionale),
Toujours en accord avec la théorie du chaos, la relation probabiliste est plus précise (plus
stable d'un bassin à l'autre) en caractérisant la crue par son débit de pointe et non pas par
son volume.
Pour aider à comprendre comment fonctionne la formule de base de SPEED (en ce qui
concerne les crues), nous proposons le petit exercice de présentation ci-dessous. Il ne faut pas
prendre cette manipulation d'équations pour une démonstration (les variables impliquées sont
plus ou moins aléatoires), mais la considérer comme une mise en forme, un peu à la façon des
équations aux dimensions en physique.
Les variables Q, V, R, P et P(tΘ) sont analysées en temps de retour T (années). On note alors QT,
VT, PT,...
Physiquement, une pluie P(tΘ) provoque une crue V, Q : te est le temps de pluie efficace, c'est-
à-dire qu'il y a ruissellement sur le bassin pendant la durée te.
2. Gradex :
. RT = PT(te) - Po(te) si T > To : la loi probabiliste des lames ruisselées est parallèle à celle des
pluies dès que le temps de retour est supérieur à To.
Cette dernière formule n'est pas classique, mais peut être rapprochée de la formule de
0,77
Kirpich donnant le temps de concentration t c = K ( L / S ) 1, avec L = longueur du thalweg
principal en km. Le calcul de TB par les deux formules (avec TB = 2 tc) fournit des résultats
extrêmement proches.
3- Grand bassin.
Plus le bassin est grand (c'est à dire dépasse 5000 km2) plus il y a risque de combinaison de
crues d'origine différentes, ce qui est contradictoire avec SPEED. Ce n'est pas une question de
durée de la pluie (les relations intensité-durée-fréquence sont valables pour plusieurs jours)
mais bien une question d'événements indépendants survenant par hasard à peu près en
même temps sur le grand bassin.
P et 12 Q/S0,75
On trouve systématiquement (dès que T dépasse une certaine valeur To) une droite des crues
parallèles à celle des pluies (ce qui justifie le coefficient 1/12) et décalée de Po. Cette relation
probabiliste permet de déterminer Po bassin par bassin.
Une relation probabiliste est, par définition, une relation entre les lois de probabilités de deux
phénomènes aléatoires.
De même qu'une corrélation (qui mesure le degré de liaison apparente entre deux
échantillons) ne garantit pas qu'il existe réellement une relation entre les variables analysées,
une relation probabiliste n'est utilisable que si l'on s'assure par ailleurs que le phénomène 1 est
bien la conséquence du phénomène 2: le débit d'une rivière résulte bien des précipitations.
Mais le tracé du graphique de corrélation entre les mesures du débit de pointe de crue et les
mesures de précipitation sur le bassin fournit toujours un nuage de points extrêmement
dispersé: la liaison entre les deux variables est très lâche, en dehors du domaine de
compétence de l'outil "corrélation".
Par contre, si les lois de probabilités des pluies journalières et des débits de pointe de crue sont
toutes deux des lois de Gumbel, la relation probabiliste pluie-crue est très simple: c'est une
droite.
L'expression usuelle de la théorie du Gradex est la suivante (18éme Congrès CIGB No2
Novembre 1994 "Les crues de projet des barrages: méthode du Gradex/ Spécial Durban):
"Au delà d'une certaine hauteur de pluie (sur un bassin versant), le déficit d'écoulement,
résultant essentiellement de l'infiltration, n'augmente plus. On fait en outre l'hypothèse qu'une
précipitation d'une certaine durée alimente l'écoulement pendant la même durée. Il en
résulte qu'à partir d'une certaine valeur de la précipitation (point-pivot):
SOGREAH Consultants Page 13
Annexe technique SPEED: crues et fichiers de données. Hydrologie
De fait cette formulation mélange des notions déterministes ("infiltration", "durée"), des notions
statistiques ("relation...devient linéaire","graphique de Gumbel") et un point (b) résolument
probabiliste. Cela présente l'avantage de la rendre compréhensible à tous, mais autorise
toutes les dérives consécutives à son manque de rigueur.
Etant acquis que toute série de maxima annuels de mesure d'un phénomène accidentel suit
une loi de Gumbel (théorie du Processus de Poisson), il est naturel que la relation probabiliste
pluie-crue soit une droite.
La théorie du Gradex se résume donc à affirmer le point (b), c'est à dire que la relation est
composée de deux demi-droites: une demi-droite inférieure correspondant à des crue "mal
formées" (voir théorie des aires contributives, par exemple dans les publications de Madame
Claude Cossandey), et une demi-droite supérieure correspondant aux crues de ruissellement
vrai.
Les outils de SPEED sont conçus de façon à présenter graphiquement la relation probabiliste
pluie journalière-débit de pointe de crue.
- la demi-droite inférieure est affine à la droite des pluies, sauf cas particuliers,
- la demi-droite supérieure est parallèle à la droite des pluies, sauf cas particuliers.
Pour répondre à la question posée, il faut examiner successivement le cas général et les cas
particuliers.
Les deux demi-droites du graphique SPEED représentent la relation GLOBALE entre les pluies et
les crues: il s'agit encore de la relation MOYENNE, où toutes les perturbations aléatoires entre
l'averse et le ruissellement sont figés. Chaque point définissant la relation est tiré des
observations, mais la globalisation a éliminé la date, c'est à dire la concomitance de la pluie
et de la crue.
Considérons maintenant une crue particulière dont il nous intéresse d'analyser les
caractéristiques.
Si l'on essaie de décrire cette crue par des méthodes classiques, on va devoir
fournir une quantité de nombres (pluie moyenne sur le bassin) et de qualificatifs plus ou moins
objectifs ("mauvaise" répartition de la pluie sur le bassin, irrégularité dans le temps): que faire
de cette description? Comment comparer cette description avec celle d'une autre crue?
Comment en déduire une typologie utile à la prévision d'un risque?
SOGREAH Consultants Page 14
Annexe technique SPEED: crues et fichiers de données. Hydrologie
Il reste à expliquer cet écart par une particularité de cette crue: cet écart est-il dû à la pluie?,
comparons la pluie moyenne au relevé au poste caractéristique. Est-il dû à un ruissellement
particulier?, analysons la forme de l'hydrogramme.
La typologie des grandes crues passées sera ainsi présentée sous forme très ramassée, et
l'analyse par ses anomalies permettra une relation immédiate avec les conséquences en
termes de risques.
On ne va pas décrire tous les cas particuliers, mais seulement donner le principe général et un
exemple.
Le principe de base consiste à soutenir que la théorie est juste: si la relation probabiliste pluie-
crue présente un aspect incompatible avec la théorie, alors le bassin présente une anomalie
physique mise en évidence par l'anomalie du graphique.
Un exemple classique est une demi-droite inférieure "décrochée" de la droite des pluies: le
débit de pointe est en moyenne nul pour une pluie de 20 mm.
Risques.
Les risques sont la combinaison de trois facteurs:
3. BIBLIOGRAPHIE
[1] M. DESBORDES, J.M. MASSON - Fortes précipitations dans le Sud de la France, Tome 1
des actes des 23e journées de l'hydraulique, congrès de Société Hydrotechnique de
France 'Crues et Inondations", Nîmes, 14 au 16/9/1994.
[2] C. COSANDEY - L'origine des crues dans les bassins versants élémentaires : du
ruissellement sur les versants à l'écoulement de crue, Annales de géographie n 556 -
XCIXe année - Novembre-décembre 1990.
[3] Bulletin du Comité Français des Grands Barrages. Les crues de Projet des Barrages :
Méthode du Gradex, 18e congrès GIGB/ICOLD (Durban) - N 2 - Novembre 1994.
[4] Guillot P., Duband D. : "La méthode du GRADEX pour le calcul de la probabilité des
crues à partir des pluies". Colloque International sur les crues et leur évaluation,
Leningrad, 15-22/8/1967. IASH Publication n 84,560-569. Symposium International
d'Hydrologie, Fort Collins- Sept. 1967.
[5] Ven Te Chow: "Handbook of Applied Hydrology", Mc.Graw Hill, New York, 1964.
O. CAYLA "Calcul probabiliste des crues de projet - SPEED", actes des 23e journées de
l'hydraulique, congrès de la Société Hydrotechnique de France "Crues et
Inondations", Nîmes, 14 au 16/9/1994.
oOo
DIRECTION DES RESSOURCES HYDRAULIQUES ET DE L'ECONOMIE DE L'EAU – WILAYA D'ALGER
ETUDE D'AMENAGEMENT DE L'OUED EL HARRACH – NF 5. 342.1.262.116.08.01
MISSION 1 – COLLECTE DES DONNEES ET ETUDES PRELIMINAIRES
TOME B – ETUDE HYDROLOGIQUE ET DU TRANSPORT SOLIDE
ANNEXE 5
~
PRESENTATION DU LOGICIEL PLUTON
Mots clés
Transformation pluie-débit,
précipitations, débits de crue,
propagation de crue, bassins
versants, bassins urbanisés, bassins
naturels, bassins combinés,
écrêtement.
Domaine d'application
Transformation pluie-débit permettant
de modéliser, à partir de données
pluviométriques réelles ou simulées,
l’hydrogramme de crue de sous-bassins
Résultat de la versants urbains, semi-urbains ou ruraux.
transformation PLUTON permet en outre la
pluie-débit modélisation de réseaux
Station hydrographiques complexes grâce à
PLUTON hydrologique
la décomposition en sous-bassins et
à la prise en compte de l’éventuelle
présence de barrages.
SETS 12/05
Station hydrologique
la modélisation de bassins sous-bassin est décrit par ses Opérations sur les sous-bassins
versants sans limite de taille. caractéristiques physiques. PLUTON permet des opérations
diverses représentant au mieux la
Détail du programme Méthodes utilisées réalité du bassin versant étudié :
N Méthode de Caquot. N combinaison de sous-bassins,
Pluies N Modèle de transfert afin de modéliser le réseau
Plusieurs possibilités sont offertes "Muskingum" ou "Réservoir complet d’un cours d’eau et
pour le calcul du hyétogramme Linéaire". de ses affluents,
qui affecte chaque sous-bassin : N Formule rationnelle. N écrêtement par un ouvrage
N pluie de temps de retour N Formules de synthèse régionale. (barrage avec ou sans
déterminé (lois de Montana), régulation),
N pluie réelle mesurée en un ou Possibilités complémentaires N utilisation complémentaire d’un
plusieurs postes de la zone N Choix d'un coefficient de module externe (exemple :
d’étude. ruissellement constant, variable modélisation des consignes de
ou avec une rétention initiale. gestion d’un barrage).
Ruissellement N Comparaison de plusieurs
Plusieurs méthodes de calcul méthodes sur un même sous-
de l’hydrogramme de crue sont bassin avec possibilité d’en
disponibles et classées selon le introduire de nouvelles.
type de sous-bassin. Chaque