Vous êtes sur la page 1sur 124

Mémoire pour l’obtention du master en Economie, Finance &

Emergence Economique

Thème :

L’initiative national pour le


développement humain : Une approche
novatrice pour l’inclusion économique des
jeunes
– Cas de la province de FIGUIG –

Réalisé par : Encadré par :


-Zineb LADJOUA - M. EL OUDRI Abdelkader

Membres du JURY :

- Pr. EL OUDRI Abdelkader : professeur de l’enseignement supérieure à la


faculté des sciences juridiques économique et sociales d’Oujda, directeur
du mémoire et président du JURY.

- Pr.

- Pr.
2021/2022

Dédicaces :

A mes chers parents qui m’ont soutenu est encouragé durant toutes mes années
d’études, qu’ils trouvent ici le témoignage de ma profonde reconnaissance ;

A ma famille et mes amies qui ont partagé avec moi tous les moments d’émotion lors
de

la réalisation de cette mémoire et qui m’ont chaleureusement supporté au long de mon


parcours;

A mes professeurs qui m’ont aidé à acquérir un savoir, un savoir-faire et un savoir être
dont je serai toujours reconnaissante.
Remerciements :

Je remercie premièrement le Dieu tout puissant qui ne cesse de me protéger, merci

seigneur de m’accorder ta bénédiction à travers ma soutenance.

J’exprime mes profondes gratitudes et respectueuses reconnaissances à mon encadrant

Professeur El OUDRI Abdelkader pour sa bonne volonté d’accepter de m’encadrer, et pour

tous les conseils qu’elle m’a prodigués.

Ma gratitude va également à l’endroit du staff administratif de l’Université

Mohammed Premier de Oujda ainsi qu’aux enseignants du master « Economie, Finance et

Emergence Economique ».
Liste des abréviations :

ANAPEC : Agence Nationale de Promotion de l’Emploi et des Compétences ;

ARIEJ : Amélioration du Revenu et Inclusion Economique des jeunes ;

AGR : Activités Génératrices de Revenus ;

CLDH : Commission Locale de Développement des ressources Économiques ;

CRDH : Conseil Régional de Développement Humain ;

CS : Le Comité Stratégique interministériel ;

CP : le Comité de Pilotage ;

CPDH : Commission Préfectorale de Développement Huma ;

DAS : Division des Affaires Sociales ;

EAQ/C : Equipes d’Animation de Quartiers ou de Communes ;

ESS : Economie Sociale et Solidaire ;

GIE : Groupement d’Intérêt Economique ;

IDH : Indice de Développement Humain ;

ILDH : Initiative Locale de Développement Humain ;

INDH : Initiative Nationale de Développement Humain ;

LOF : Loi de Finances ;

MENA : Afrique du Nord et Moyen Orient ;

OFPPT : Office de la Formation Professionnelle et de Promotion du Travail ;

ONDH : Observatoire National de Développement Humain ;

ONEE : Office National de l’Electricité et de l’Eau Potable ;


PFJF : Plateforme des Jeunes, province Figuig ;

PIB : Produit Intérieur Brut ;

PPA : Parité de Pouvoir d’Achat ;

PPCP : Plan Provincial de Communication de Proximité ;

PPDH : Programmes Pluriannuels de Développement Humain ;

RNB : Revenu National Brut ;

TPMEs : Très petites, Petites et Moyennes Entreprises ;

AMI : Appel à manifestation d’Intérêt ;

FBR : Financement Basé sur le Résultats ;

PPDH : Le Plan Pluriannuel de Développement Humain ;

UP : Unité de Préscolaire ;

CRDH : Commissions régionales des droits de l'Homme ;

SI : Système d’Information ;

ENT : Entrepreneuriat ;

EMP : Employabilité ;
Résumé :

En 2005 le Maroc a entrepris une initiative qui se cadrait dans l’économie sociale et
solidaire (ESS). Initiative qui se distinguait des autres expériences de l’ESS par le rôle joué
par l’État en tant qu’acteur conscient de son incapacité de trouver des solutions ancrées dans
la logique étatique coutumière, cet État qui essai de créer et d’encourager des « espaces
publics de proximité » (Laville, J.L. 2007), afin de stimuler la création des « initiatives
populaires » (Navez-Bou chanine, F., 1994) et combler ainsi cet espace non couvert par les
logiques du marché et de l’État. Nous nous sommes demandés dans cet article sur le degré de
réussite de cette initiative à faire sortir la population démunie de sa précarité, et ainsi à
l’atteinte de son objectif. Pour répondre à notre question, nous avons réalisé une étude de cas
sur la province de BÉNI MELLAL, nous avons conclu que la perception de la population
concernée reste plutôt positive sur cette initiative et sur son impact concernant leur situation
sociale, malgré les rapports des Nations Unies qui classent le pays parmi les derniers en
matière de développement humain.

Mots Clés : Initiative Nationale du Développement Humain (INDH), lutte contre la pauvreté,
exclusion sociale, économie sociale et solidaire, province de FIGUIG.

Abstract:

In 2005, Morocco has undertaken an initiative that may well fit in the social and
solidarity economy (SSE). However, this initiative was different from the other experiences of
the SSE, because of the role played by the State as an actor that is aware of its inability to find
solutions rooted in the traditional State logic, that State trying to create and inspire the «
Public Space of Proximity » (Laville, J.L. 2007), to stimulate the construction of « popular
initiatives » (Navez Bou-chanine, F., 1994) and thus fill the gap that is not covered by the
market logic and the State logic. The purpose of this paper is to answer the question about the
success of this initiative in getting the poor out of their precarious situations, and thus to reach
their goal. We realized a case study on the province of BENI MELLAL. The results show that
the perception of the population concerned remains rather positive about this initiative and its
impact on their social situation, despite the United Nations reports that rank the country
among the last in terms of human development.
Keywords: National Initiative for Human Development (INDH), poverty alleviation, social
exclusion, social and solidarity economy, province of FIGUIG.

Introduction générale :

A travers leurs valeurs de démocratie, de solidarité, de partage et d’entraide, les


coopératives et les associations, qui ont largement profité des Activités Génératrices de
Revenus (AGR) et contribué à la construction d’une économie solidaire, jouent un rôle de
plus en plus important dans le développement économique et social du Maroc. Leur
attractivité croît surtout depuis 2005, année du lancement de l’Initiative nationale du
développement humain (INDH) par le roi du Maroc, Sa Majesté le Roi Mohammed VI,
encourageant la création et la pérennisation des structures de l’économie sociale et
solidaire. Il faut souligner l’importance qu'accorde l’INDH aux AGR, en tant qu’un des
éléments de l’économie sociale et solidaire pour lutter contre la précarité. En effet, l’INDH
a été perçue comme moyen de remédier aux déficits sociaux et essentiellement comme
outil de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale. Mais la réalité est autre, compte tenu
du statut même, de la notion du développement humain dans la sphère du développement
social et économique.

Au Maroc, les récents développements de l’économie sociale et solidaire prennent


appui à la fois sur un socle traditionnel ancien et sur les évolutions internationales du
concept. L’ESS a été conçue moins comme une réponse à l’exclusion et la crise du lien
social qu’à la pauvreté et la marginalisation de certains groupes d’individus ou territoires.
L’enjeu aujourd’hui consiste à dépasser la simple réponse formulée dans l’urgence aux
conditions précaires de travail et à la paupérisation en structurant l’ESS de manière
cohérente et articulée (Sadik, 2019).

On peut dire que cette initiative s’inscrit dans le cadre d’une action gouvernementale
qui vise, d’une part faire sortir une partie importante de la population qui vie dans des
conditions très difficiles de leur précarité complexe (Del Sol Marion et al, 1999), et d’autre
part, faire participer cette même population à la création de cette solution. De ce fait on
peut dire que l’INDH est innovante dès lors qu’elle émane d’un projet de règne, et elle
tente essentiellement de stimuler la créativité et l’entreprenariat social des acteurs
individuels de la société civile. Notre contribution s’inscrit donc dans le cadre où, c’est la
société civile qui est concernée par la création de solutions créatives et innovantes aux
problèmes locaux des acteurs, dans ce cas nous parlons de l’entreprise sociale selon JL
Laville et M Nyssens (2001) (social entreprises), entreprise qui vient incarner cette
nouvelle dynamique de l’économie sociale.

Mais notre apport va au-delà de cette problématique en mettant en avant non pas un «
auto-engagement » de la société civile pour la création de ces solutions innovantes, mais
plutôt une intervention gouvernementale pour stimuler cet engagement de la société civile.
Et cette intervention gouvernementale1 est guidée par une volonté de promouvoir les
processus de co-construction des réponses non seulement appropriées mais aussi et surtout
adaptées à la réalité des différents acteurs et durable dans le temps (Laville, Young, D.,
Eynaud, P., 2015). L’INDH se veut par définition une initiative qui soutient et encourage
l’entreprise sociale, puisqu’elle se fixe des objectifs qui sont cohérents avec l’esprit de
l’entreprise sociale (Laville, J.L. et M Nyssens, 2001), à savoir d’aider une population qui
était exclue du marché de travail, d’encourager l’intégration sociale, l’action locale et
durable, ces dernières caractéristiques sont propres à l’économie solidaire (Laville, J.L.
2007), sauf que cette initiative ressorte de cette vision «Lavillienne» de l’économie
solidaire. En effet, si l’on considère la vision de JL Laville (2007), L’économie solidaire «
est créée par des usagers pour répondre à un manque d’offre de la part du secteur privé ou
de l’État ».

Or l’INDH est initiée par l’État pour promouvoir et soutenir l’entreprise sociale, et
ceci peut être interprété de deux manières. Nous savons que cette initiative a vu le jour
suite à une étude de la situation au Maroc dans les 50 dernières années, la première option
serait que cette société civile n’était pas assez mature pour créer une économie solidaire
d’elle-même afin de combler ce manque d’offre du secteur privée et étatique, qui était déjà
ressentie, et donc l’État a décidé d’anticiper ce « cycle de maturité de la société civile » et
de le catalyser.

Une deuxième option, qui n’est pas incompatible avec la première, serait que cet
État, ayant relevé une insuffisance dans son secteur, et n’ayant pas les moyens de le
combler, aurait initié ce processus de création d’économie solidaire auprès de la société
civile, en jouant le rôle de coordination entre des entités internationales fournissant les
1
L’INDH émane d’une initiative royale, Nous la qualifions de gouvernementale du fait qu’elle passe par le
gouvernement pour être mise en œuvre
moyens d’une part, et la société civile de l’autre. Dans le présent article, notre apport
théorique à l’économie, consiste dans le fait que l’économie solidaire peut être initiée par
un acteur autre que la société civile, qui est conscient de sa défaillance en matière de
création d’offre, mais qui est concerné par la création d’une solution.

L’INDH s’inscrit dans un projet de règne où l’être humain est placé au centre des
politiques nationales dans un projet de société innovant pour un développement national
durable. Notre objectif est de révéler la manière dont laquelle l’INDH contribue au
développement national sur plusieurs niveaux. De ce fait, nous allons discuter le contexte de
mise en place de cette initiative et faire un point sur son cadre théorique. Pour cela, nous
allons présenter l’historique de l’INDH, le contexte de sa mise en place, sa conception, ses
objectifs et les différents programmes que comporte cette initiative ainsi que son impact au
niveau de la région de Figuig et au niveau national. Notre problématique est ainsi :

« Comment l’Initiative Nationale de Développement Humain a contribué et


contribue encore au développement national ? Comment son approche décentralisée a
permis l’amélioration de vie des individus dans toutes les régions du Maroc notamment
la région orientale et la province de Figuig ? Quelles sont nos évaluations sur la
première et deuxième phases de l’initiative ? Et comment la troisième phase est
complémentaire ? »
Partie I : le cadre référentiel de l’initiative nationale
pour le développement humain :
Introduction :
L’INDH est l’une des initiatives phares du Roi qui s’appuie sur la gouvernance et sur
la participation des bénéficiaires. Il a pour objectif de répondre aux défis sociaux et
économiques du Royaume. Les différents documents démontrent de l’importance de cette
initiative et de son impact à court et à long terme sur les bénéficiaires et sa contribution
dans la croissance économique du Maroc.

L’INDH s’inscrit dans un projet de règne où l’être humain est placé au centre des
politiques nationales dans un projet de société innovant pour un développement national
durable.

Les rapports des Nations Unies le démontrent clairement tel qu’on 2003 l’indice du
développement humain (IDH) au Maroc a valu 0.631 2 contre 0.6833 en 2021. Le PIB par
habitant a marqué à son tour une hausse considérable : 4580.9 en 2004 contre 8852.9 en
20214. La baisse du pourcentage des adolescents quittant l’école est également remarquable
: 43 % en 2000 pour arriver à 6.2 % en 20215.

Notre objectif est de rappeler ici le contexte de mise en place de cette initiative et de
faire un point sur son cadre théorique. Pour cela, nous allons présenter l’historique de

2
PNUD, Rapport mondial sur le développement humain 2005 ;
3
PNUD, RAPPORT SUR LE DÉVELOPPEMENT HUMAIN 2021/2022 ;
4
La banque mondiale, Data Bank, Indicateurs de développement mondial, PIB par habitant-Maroc ;
5
La banque mondiale, Data Bank, Indicateurs de développement mondial, Adolescents hors école-Maroc ;
l’INDH, le contexte de sa mise en place, sa conception, ses objectifs et les différents
programmes que comporte cette initiative.

Chapitre I : référentiel théorique pour le développement


humain
Section 1 : Le développement humain :
Avant d’exposer les données sur l’Initiative Nationale pour le Développement
Humain, il est utile de revenir sur le concept de développement humain en vue de le
présenter et le cerner.

I. Définition du développement humain :

« Il s’agit d’une théorie développée principalement dans les années 1990 afin
d’intégrer les dimensions économiques, sociales et politiques du développement.

Le Développement Humain est un processus consistant à élargir pour les individus le


champ des possibilités, et à renforcer leurs capacités en leur permettant de : Vivre longtemps
et en bonne santé, Avoir accès au savoir, Vivre dans des conditions de vie décente et
Participer à la vie de leurs communautés et aux prises de décisions affectant leurs vies » 6

« Aussi, le développement humain implique que les bénéfices de la croissance


économique se traduisent par une amélioration de niveau de vie des individus qui peuvent
mieux satisfaire leurs besoins et connaître une vie plus longue en meilleure santé ce qui leur
permet de construire des projets »

« Troisièmement, Le concept de développement humain implique que l’individu doit


pouvoir participer aux diverses décisions qui orientent leur vie ainsi qu’à l’exécution, au
suivi et à l’ajustement de celles-ci »

« Le DH est un phénomène multidimensionnel, qui touche plusieurs aspects de la vie


économique et sociale : les ressources monétaires évidemment à travers le PNB par tête ;
mais aussi l'alimentation, la nutrition, l'accès à l'eau potable et la santé à travers l'espérance
de vie et les capacités à travers l'alphabétisation et l’éducation ».

6
Programme des Nations Unis pour le Développement (PNUD, Rapport mondial sur le développement humain
2001.)
II. Indice de développement humain : une approche synthétique :

Il existe trois indicateurs essentiels pour décrire le développement humain :la


possibilité de vivre longtemps et en bonne santé, l’acquisition de savoir et l’accès aux
ressources nécessaires à un niveau de vie décent Si ces conditions essentielles ne sont pas
réunies, de nombreuse autre opportunité demeures inaccessibles.

Parmi les indicateurs dits « alternatifs » au PIB (produit intérieur brut), on trouve :
Indicateur du Développement Humain (l’IDH).

Ce succès vient de soutient d’Amartya Sen, prix Nobel d’économie en 1998, qui a
reconnu son utilité : « Nous avons besoin d'une mesure, disait Mahbub, aussi simple que le
PNB -un seul chiffre - mais qui ne soit pas aussi aveugle que lui face aux aspects sociaux de
la vie économique. Mahbub espérait non seulement que l'IDH améliorerait, ou du moins
compléterait utilement le PNB, mais aussi qu'il susciterait un intérêt pour les autres variables
qui sont amplement analysées dans le Rapport mondial sur le développement humain.
Mahbub avait tout à fait raison en cela, je dois l'admettre, et je me réjouis que nous n'ayons
pas essayé de l'empêcher de chercher une mesure sommaire »7

L’IDH se mesure à partir de quatre variables : l'espérance de vie à la naissance ; le


taux d'alphabétisation des adultes ; le taux de scolarisation global aux niveaux primaire,
secondaire et supérieur -- ces deux taux représentent la dimension de l'acquisition du savoir ;
et le PIB réel par habitant exprimé en parité de pouvoir d'achat (PPA),

Il y a d’autres indicateurs de mesure du développement économique tels que :


l’Indicateur de la Pauvreté Humain, L’Indicateur Sexospécifique du Développement
Humain, L’Indicateur de la Participation des Femmes...

Section 2 : L’état des lieux au Maroc


I. Les défis actuels :

La pauvreté et l’un des plus grands défis au Maroc : Le taux de pauvreté relative en 2001
était de 20,4%, Il se maintient à un niveau encore élevé en 2019 ; près de 45% des marocains
se considèrent subjectivement pauvres (38,6% dans le milieu urbain et 58,4% dans le milieu
rural) De plus, la pauvreté subjective affecte l’ensemble des classes sociales du pays mais à
7
Contribution spéciale au Rapport mondial sur le développement humain 1999
des niveaux différents. Le taux de pauvreté subjective a été 55,7% parmi les 20% les plus
pauvres (le premier quintile) et 26,7% parmi les 20% les plus aisés (le cinquième quintile).

Son développement traduisit un signe de diffusion des inégalités sociales, d’un manque
de confiance et d’expression de nouveaux besoins insuffisants et non mesurés par les
approches monétaires classiques.

Aussi, dans le domaine de l’éducation et malgré tous les efforts menés par l’Etat : le
taux d’analphabétisme est de 41,9% pour la population féminine en 2014 au lieu de 22,1%
pour la population masculine. Ces taux étaient respectivement de 78% et de 51% en 1982 8,
souligne le HCP.

La baisse de l’analphabétisme au Maroc a été plus accentuée chez les jeunes de


moins de 25 ans. Le taux d’analphabétisme des populations des 10-14 ans et des 15-24 ans
se situe en 2014 à 3,7% et 10,8% respectivement, au lieu de 36% et 42% en 1994, soit une
baisse de plus de 30 points, poursuit la même source. Mais il reste relativement élevé chez
les personnes âgées de 50 ans et plus, surtout chez les femmes. Il était estimé à 87% en 1994
et se situe encore à 61% en 2014.

Il est à préciser que le taux relatif au sexe féminin est de 76,4% contre 45,6% en
2014 pour le taux relatif au sexe masculin.

Pour le système de santé, lui aussi, est à la traîne de la plupart des pays de la région.
Bien que l’espérance de vie soit passée à 70 ans et que les vaccinations soient plus
répandues, de nombreux indicateurs, notamment en matière de mortalité infantile et
maternelle, restent inquiétants.

Par ailleurs, en zone rurale, l’accès aux soins est limité et la qualité des services
médiocre. Les carences dans le secteur santé sont encore aggravées par un des plus faibles
taux de couverture médicale de la région, celle-ci ne touchant en effet que 15% de la
population. La récente décision d’étendre la couverture médicale, y compris aux pauvres et à
la population à faibles revenus, devrait améliorer de façon sensible les indicateurs de
couverture dans ce domaine.

Malgré les efforts déployés pour améliorer le statut et les conditions des femmes, les
indicateurs de genre sont loin de refléter l'égalité. Cette disparité est particulièrement
prononcée en milieu rural où 75% des femmes sont analphabètes et seulement 78,6% des

8
Selon le Haut-Commissariat de Plan
filles fréquentent l'école primaire. En milieu urbain, les résultats sont meilleurs, avec 23%
d'analphabétisme féminin et 94,4% de scolarisation. La composition de la main-d’œuvre a
progressé avec 35% de femmes (chiffre supérieur aux 28% du MENA).

« La tension sur la ressource en eau ne cesse de s’accroître : Les volumes disponibles


ne peuvent plus satisfaire l’ensemble des besoins, sous-tendus par la croissance
démographique et le développement économique. D’ici 2025, la consommation domestique
croîtra d’environ 40% et la consommation pour l’irrigation (qui représente aujourd’hui 70 %
des prélèvements) de 17 %. Cette tension est particulièrement sensible dans les pays du
pourtour méditerranéen dont certains sont passés sous le seuil de pénurie absolue, fixé par
les Nations Unies à 500 m3/habitant/an. [...]. Le manque d’accès à l’eau et à
l’assainissement est par ailleurs la première cause de mortalité au monde (choléra,
diarrhées...). On estimait en 2000 à 1,1 milliard le nombre de personnes privées d’un accès
convenable à l’eau potable et à 2,4 milliards celles ne disposant pas d’assainissement. » 9

Depuis 2001, le Maroc connaît une plus forte croissance économique (4,8% en
moyenne), en partie imputable à des conditions climatiques favorables et à une légère reprise
du secteur industriel. Ceci s’est traduit par la création d’emplois, en particulier dans les
zones urbaines où le chômage est tombé de 22% en 1999 à 18,4% en 2004.

II. Les progrès en matière de développement :

Au cours des 30 dernières années, le Maroc s'est lancé dans un programme de


développement humain et de libéralisation politique. Le revenu national brut (RNB) a
presque triplé, passant de $550 en 1970 à $1520 en 2004. Alors que l’espérance de vie est
passé de 55 ans à 70 ans dans la même période.

10
Dans les années 90, la croissance annuelle est tombée en dessous de 3%. On
explique cette chute par deux raisons essentielles : le premier est les sécheresses qui ont
durement touché le secteur agricole tributaire des pluies, et le deuxième est la production
industrielle et les exportations stagnantes causées par un retard dans l’application des
réformes.

9
Les acteurs français pour l’eau, 2007
10
Source : direction de la statistique (2002) : calculs effectués sur la base des données du rapport « bilan socio-
économique des régions »
Malgré ça, des politiques macroéconomiques saines ont conduits à des déficits
budgétaires et extérieurs gérables, à une baisse de l'inflation et au maintien de la stabilité
économique.

Section 3 : L’initiative nationale pour le développement


humain :
I. Historique & contexte de l’INDH :

L’INDH a été lancé en 2005 par SM le ROI Mohammed VI et a connu une


évolution depuis son lancement.

« Cette initiative s'inscrit dans la vision d'ensemble qui constitue la matrice de notre projet
sociétal, modèle bâti sur les principes de démocratie politique, d'efficacité économique, de
cohésion sociale et de travail, mais aussi sur la possibilité donnée à tout un chacun de
s'épanouir en déployant pleinement ses potentialités et ses aptitudes » Extrait du Discours
de lancement de l'INDH par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, 18 Mai 200511.

En 2005, l’INDH à travers la phase I avait ciblé 403 Communes et 264 Quartiers
pour lutter contre la pauvreté et l’exclusion en milieu rural. En 2011, au regard des résultats
positifs enregistrés, une deuxième phase de l’INDH a été lancée. À cet effet, Sa Majesté le
Roi Mohammed VI déclarait :
11
« … Vu les résultats positifs enregistrés par l'INDH en faveur des populations démunies,
nous avons décidé le renforcement de ses actions, surtout les activités génératrices de
revenus, ainsi que l'élargissement de ses domaines d'intervention. Ainsi, nous avons
lancé, à cet effet, le cinquième programme destiné à pallier les déficits dans les régions les
plus fragiles, qui manquent d'équipements de base. Nous appelons donc le gouvernement à
assurer les conditions nécessaires pour la mise en œuvre de ce programme… »

Extrait du Discours du Trône prononcé par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, 30 juillet 201212.

La phase II du programme a donc été lancée suite aux résultats satisfaisants obtenus
de 2005 à 2010. Pour cette deuxième phase, le nombre de communes ciblées est passé de
403 à 702 et le nombre de quartiers ciblés de 264 à 532. Aussi, il y a eu une mise
à niveau territoriale de 3300 Douars dans 22 Provinces.

Ces niveaux atteints dans l’exécution de l’INDH ont induit le lancement d’une
troisième phase en 2018 pour consolider les acquis des deux précédentes phases. À cet
effet, Sa Majesté le Roi Mohammed VI déclarait que cette troisième phase avait pour
objectif de :

« … Lancer la troisième phase de l’Initiative nationale pour le Développement humain, en


consolidant ses acquis et en recentrant ses programmes sur le développement du capital
humain, la promotion de la condition des générations montantes, l’appui aux catégories en
situation difficile, et en lançant une nouvelle génération d’initiatives génératrices de
revenus et d’emplois. » Extrait du Discours du Trône prononcé par Sa Majesté le Roi
Mohammed VI, 29 juillet 201813

1. Contexte de l’INDH :

Selon l’Observatoire National du Développement Humain (2013), l’amélioration du


niveau de vie ne peut pas être en l’absence d’une croissance forte, soutenue et
équitablement répartie.

12
http://www.indh.ma/chantier-de-regne/#haut-de-page
13
http://www.indh.ma/chantier-de-regne/#haut-de-page
Selon El Halaissi 14(2018) de l’Université Mohammed V-Rabat, l’initiative nationale
de développement humain (INDH) est conçue sur la base de la carte de pauvreté réalisée en
2004 par le Haut-Commissariat au Plan (HCP) et le rapport cinquantenaire sur le
développement humain au Maroc qui a pour objet la promotion de la prise d’initiatives, la
responsabilisation et la cohésion sociale. Cette initiative est le résultat de la quête de
solutions aux problèmes auxquels fait face la société marocaine, à leur tête la question
sociale.

Par ailleurs, De Miras15 (2007) relève que l’INDH prend ses racines de constats
officiels sur le niveau de pauvreté au Maroc. Même si l’Indice de Développement Humain
(IDH) a évolué en 1980 et 2002 en passant de 0,472 à 0,620 (PNUD, 1990-2004), la
Plateforme pour un plan d’action révèle que 2 % de la population urbaine du Maroc est en
situation de précarité dont 1,3 % en situation de précarité extrême soit 200 000 personnes
(INDH16, 2005). Aussi, 700 000 ménages soit 4 millions de personnes vivent dans des
quartiers non réglementaires ou des bidonvilles, en situation d’exclusion sociale.

Dans le même contexte, « l’enquête de niveau de vie de 1998 a montré


l’augmentation durant cette décennie (1990-2000) des effectifs de populations pauvres et
vulnérables. Ces dernières constituent environ la moitié de la population totale, un taux
bien plus élevé que celui rencontré dans les pays à niveaux de revenus comparables »
(Nations Unies, 2001, p. 11).

Plusieurs stratégies ont été mises en place par le passé au Maroc pour lutter contre
la pauvreté et l’exclusion, mais ces stratégies ont présenté leurs insuffisances. Le Maroc
s’est engagé depuis des années dans un programme d’ajustement structurel qui a pour
vision de résoudre les déséquilibres macroéconomiques. Il a également entamé une
deuxième génération de réformes structurelles pour avoir un système productif plus
compétitive.

Entre 1994 et 2004, le taux de croissance économique du Royaume n’a pas pu


permettre de réduire significativement le taux de chômage. En effet, le chômage touchait

14
Halaissi, M. E. (2018). Gouvernance dans le cadre l’INDH : une lecture critique. International Review of Economics, Management and
Law Research, 1(1).

15
DE MIRAS Claude, « Initiative nationale pour le développement humain et économie solidaire au Maroc pour un accès élargi à l'eau et à
l'assainissement », Revue Tiers Monde, 2007/2 (n° 190), p. 357-377. DOI : 10.3917/rtm.190.0357. URL : https://www.cairn.info/revue-
tiers-monde-2007-2-page-357.htm

16
Recensement effectué dans le cadre de l’INDH dans la wilaya du Grand Casablanca en 2004
10,8 % de la population active au début des années 2000 et 26,9 % des diplômés de
l’enseignement supérieur. Le niveau de pauvreté était également élevé en milieu rural
qu’en milieu urbain (ONDH7, 2013)17.

Cependant, malgré les moyens considérables affectés aux différents secteurs, des
faiblesses subsistaient. L'Initiative Nationale pour le Développement Humain (INDH),
dans un environnement socio-politique plutôt difficile, cherche à se démarquer des
anciennes approches et à faire avancer une philosophie de développement humain durable
basée sur les principes de dignité, de transparence, de participation, de confiance et de
durabilité.

Aussi, en montrant les limites des stratégies déployées par son ministre des
Finances, le Roi Mohammed VI est resté convaincu que les 2 % de croissance qu’il cherche
en plus, le développement humain peut les générer. En effet, le Roi Mohammed VI est
passé du social par instinct pour s’orienter vers le caritatif, à une nouvelle phase ou
économie alternative est prônée (Ksikes, 2005).

Par ailleurs, selon rapport PNUD-Maroc (2003), il était important de compenser les
retards de développement rural, réduire les inégalités sociales et géographiques, et
favoriser de nouvelles perspectives de création de richesse et d'épanouissement personnel et
sociétal. Aussi, la carte communale présentée par le Haut-commissaire du Plan en juin
2004 révélait que l'accès à l'eau potable, l'électrification et le désenclavement n'ont rien fait
pour soulager le sort des Marocains abandonnés (Ksikes, 2005). Tous ces évènements
représentent le contexte dans lequel l’INDH a été initiée.

2. Conception de l’INDH :

En 2005, le Maroc affichait un retard dans la réalisation des objectifs du Millénaire


des Nations Unies et l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH) a été
mise en place pour réduire la pauvreté et combler le retard du Maroc.

Pour la première fois de son histoire, le Maroc s'est doté d'une stratégie à moyen
terme d'une portée aussi large pour lutter contre la pauvreté et l'exclusion sociale. Cette

17
Observatoire national du Développement Humain (2013). Évaluation des réalisations de la première phase de l’INDH (2005-2010)
et de leurs effets sur les populations cibles.
stratégie vise à réduire la pauvreté, la précarité et l'exclusion sociale, ainsi qu'à créer une
dynamique qui favorise le développement humain, préserve la dignité économique et
renforce la cohésion sociale (Toumin 2010). En d’autres termes, cette initiative est une
expression forte qui relève de la volonté de la famille royale de faire du développement
humain l'objectif et le catalyseur d’un nouveau modèle de croissance.

Selon Najat Maalla M’Jid18 (2010), l'INDH repose sur une « philosophie de
développement ». Son objectif est de compléter les programmes mis en œuvre par les
différents services par des activités complémentaires sélectionnées de manière participative
par les communautés concernées dans les régions les plus pauvres, et réalisées le plus
possible par elles-mêmes. En d’autres termes, l’INDH veut construire une économie
moderne et performante à travers le lancement de plusieurs projets d’infrastructure et une
mise à niveau de l’appareil productif national (El Halaissi, 2018). L’INDH a donc pour but
de réduire le déficit de développement humain.

L’INDH a été conçu avec l’appui de la Banque Mondiale et celle-ci contribue à la


conception du programme (en particulier l’appui au Haut-Commissariat au Plan pour
l’élaboration des cartes de la pauvreté qui ont permis de cibler les communes rurales les
plus pauvres et, partiellement, les quartiers urbains). Par ailleurs, la conception de l’INDH
a bénéficié des leçons tirées de l’expérience des projets de développement communautaire
participatif dans le monde. Ces leçons concernent diverses approches telle que
l’amélioration de la participation des femmes, des jeunes et des groupes vulnérables,
l’accès aux moyens d’expression aux plus démunis pour assurer une meilleure adaptation
des services à leurs besoins, la veille au retour d’information et à des mécanismes de
gestion des tensions adéquats. Selon la Banque Mondiale (2006), trois leçons principales
ont été tirées du rapport 2005 du Département d’évaluation des opérations de la Banque
sur « L’efficacité de l’appui de la Banque mondiale au développement à base
communautaire et au développement local participatif » :

18
M’JID Najat Maalla, « L’Initiative nationale pour le développement humain : une initiative novatrice et ambitieuse pour lutter
contre la pauvreté et l’exclusion au Maroc », dans : Daniel Verba éd., Interventions sociales et rôle de l'État. Regards croisés. Rennes,
Presses de l’EHESP, « Hors collection », 2010, p. 41-46. DOI : 10.3917/ehesp.verba.2010.01.0041. URL :
https://www.cairn.info/interventions-sociales-et-role-de-l-etat-- 9782810900329-page-41.html
La nécessité
d’investir
fortement dans le
renforcement des
capacités locales ;

La nécessité de réaliser
des évaluations d’impact
sélectives et rigoureuses
pour garantir
l’apprentissage. Toutes
ces leçons ont été prises
en compte dans la La nécessité d’inciter le
conception de l’INDH
Gouvernement à fournir des
efforts considérables pour
toucher les plus pauvres et
assurer une participation
substantielle des femmes
et des jeunes

Les actions prévues dans le cadre de l’INDH visent à améliorer les conditions de
vie de la population en particulier celle des femmes. Cette amélioration des conditions de
vie passe par la mise en place de dispositifs de promotion de l’investissement, le
développement d’infrastructures sociales et en encourageant la création de projet à petite
échelle pour générer des revenus au niveau des unités géographiques de base.

L’INDH s’est déployée en trois phases et son exécution est confiée à une
coordination nationale domiciliée au Ministère de l'Intérieur et dirigée par un Gouverneur
(Aziz Dadas du 22 juin 2005 au 22 janvier 2009, Nadira el-Guermai du 23 janvier 2009 à
septembre 2018). La mise en œuvre du programme a commencé en 2005 avec une première
série de sous-projets dans toutes les provinces (Banque Mondiale, 2006). La phase I est sur
la période de 2005 à 2010, la phase II sur la période de 2011 à 2015 et la phase III sur la
période de 2019 à 2023. Selon Toumin (2010), quatre programmes prioritaires ont été
identifiés avec une articulation institutionnelle avec les collectivités locales et les autres
partenaires associés : un programme de lutte contre la pauvreté en milieu rural ; un
programme de lutte contre l'exclusion sociale en milieu urbain ; un programme de lutte
contre la précarité et programme transversal.

3. L’approche de l’INDH comme initiative :

Pour lutter contre la pauvreté et l'exclusion par des actions ciblant les catégories
territoriales et sociales, une telle approche a mis du vent dans les voiles de l'Économie
Sociale et Solidaire (ESS) marocaine. De nombreux projets ESS ont été initiés via des
appels d'offres et des partenariats public-privé. D’ailleurs, ses structures privilégiées sont
principalement les coopératives et les associations, éventuellement des partenariats.
L’objectif reste le suivant que les actions menées répondent à l'intérêt collectif d'améliorer
les conditions de vie des populations défavorisées. En raison de leur potentiel d'intégration
des petits producteurs dans la structure économique du pays, les coopératives ont été
largement promues, notamment dans le secteur agricole, où le Plan Maroc Vert intègre
résolument cet élément dominant. L'attractivité des coopératives s'est accrue depuis la
création de l'INDH, favorisant son implantation, notamment en milieu rural, grâce à son
large éventail d'activités génératrices de revenus. De 4 985 coopératives en 2005, il y avait
15 730 coopératives en 2015. Cela reflète le rôle important des organisations coopératives
dans le développement économique et social du Maroc.

Par ailleurs, le service des bénévoles a également connu une croissance importante
avec l'avènement de l'INDH. Il existe aujourd'hui plus de 120 000 associations dans ce
secteur (les quatre dixièmes des associations ont été créées dans le cadre de l'INDH) qui,
avec les institutions publiques, sont fortement impliquées dans le développement socio-
économique et social. Les dispositifs financés par l'INDH ne peuvent atteindre leurs
objectifs que si tous les acteurs responsables de leur exploitation (associations, collectivités
territoriales, agences nationales extérieures) sont disposés à les financer sur le long terme et
à proposer des alternatives et seulement s'ils peuvent fournir des services innovants.

L'ESS doit poursuivre la branche de l'INDH sur le plan économique et social,


innover et intégrer de nouvelles formes de production et de distribution dans un objectif de
compétitivité sur le marché. Avec l'adoption d'une nouvelle constitution en 2011 et la mise
en place d'une régionalisation avancée, ces propositions prennent aujourd'hui une nouvelle
tournure. Concernant le Royal Guidelines, une nouvelle phase s'ouvre pour l'INDH, surtout
depuis l'initiative en ces termes sur 50 milliards de dollars et les services sociaux de base.
Par ailleurs, l’INDH relève d’un caractère multidimensionnel qui regroupe : la santé,
l’éducation, la formation, logement social, développement rural, programmes sociaux
d'assistance, protection sociale, solidarité, appui aux associations, etc. Elle a été fondée sur
la participation des bénéficiaires et des acteurs de développement au niveau local.
L’INDH est un volontarisme politique exprimé au plus haut niveau de l’État, d’en finir
avec les situations d’inégalités sociales inacceptables et d’atteindre à plus long terme un
niveau de développement humain escompté pour le pays et qui est de même, profondément
cohérente avec deux thématiques que Sa Majesté le Roi promeut activement : le nouveau
concept de l’autorité et la politique de proximité. Dans ce sens on trouve que L'INDH suit
les mêmes projets engagés dans le cadre des grandes réformes qui ont été mis en œuvre.

II. La Mission de l’INDH :

La mission de l’INDH n'est pas de s'attaquer directement aux problèmes de précarité,


d'exclusion sociale et de pauvreté, mais d'aborder et de résoudre les problèmes de manière
structurelle afin de mobiliser et de soutenir l'engagement de la société civile. De ce faite, la
mise en œuvre de l’INDH comprendra la participation, l'évaluation des besoins et
l'adoption d'approches novatrices en matière de planification et de gestion des programmes.
En particulier, la lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale occupe une place importante.
En résumé, la mission de l'INDH s'appuie sur une approche décentralisée et
territorialisée qui respecte les principes suivants :

1. La participation :

Elle consiste à l’adoption d’une démarche qui vise à fédérer les efforts de toutes les
parties prenantes. La participation prend en compte les différents acteurs, la représentativité
de la femme et des jeunes au sein des comités. Elle prend en compte la participation des
bénéficiaires dans les différentes phases d’élaboration des programmes ; la connaissance
des bénéficiaires relative aux organes, leur composition et leur rôle ; le traitement des
doléances des bénéficiaires ; le rôle joué par les associations dans les comités de l’INDH ;
l’appropriation des démarches et mécanismes institutionnels par les acteurs et la maitrise
du cadrage procédural.
2. La Planification stratégique :

La programmation des actions de l'INDH suit un processus de planification stratégique


basé sur un diagnostic rigoureux, une définition précise des objectifs et l'expression des
besoins des populations ciblées. Il est demandé au conseil élu de procéder à une
vérification et relecture des plans de développement économique et social, en donnant la
priorité à la dimension du développement humain.

3. Le Partenariat et convergence des actions :

Un partenariat est une relation privilégiée basée sur des projets communs entre deux ou
plusieurs organisations, se manifestant par l'échange formel de personnes, d'informations
ou de ressources. Ce partenariat est vu comme une collaboration entre différents acteurs du
développement. Selon cette définition, un partenariat est une forme de coopération qui
permet de développer des stratégies communes pour surmonter des problèmes inexploités.
Les partenariats reposent sur des échanges entre différents partenaires. Cet échange
comprend des informations, des expériences, des compétences et des méthodes
d'intervention. Les règles importantes sont :

- Respect des engagements par les partenaires ;

- Adéquation des modalités de financement ;

- Perception sur le partenariat INDH/associations ;

- Perception sur le pilotage des projets par association ;

La convergence en tant que métrique de gouvernance permet le développement de projets


collaboratifs basés sur une approche de développement intégré. En effet, « certains des
dysfonctionnements évoqués dans l’évaluation du programme sont dus à une faible
convergence ». La convergence des programmes sectoriels doit être réalisée, en particulier
dans les régions les plus défavorisées.

Les programmes sectoriels et les actions des collectivités locales doivent être coordonnés.
Voilà ce dessous quelque sous-variables du partenariat et de la convergence.

- Appropriation du dispositif procédural et institutionnel par les services


extérieurs ;
- L’importance donnée à l’application des démarches INDH. ;

- Représentativités des services extérieurs au sein des organes de l’INDH.

4. La Bonne gouvernance :

Une vision explicative de la gouvernance fait référence aux mécanismes par lesquels le
pouvoir est exercé dans une société particulière, et selon cette vision le pouvoir est réparti
entre de multiples institutions. La gouvernance inclut les groupes d'intérêts et les citoyens
concernés, désigne toutes les interactions entre acteurs de natures diverses par l’action.

La gouvernance des institutions est l'un des points d'entrée les plus importants en
termes de développement territorial. Plusieurs articles d'analyse théorique et empirique
révèlent que la qualité de la gouvernance est l'un des instruments les plus importants pour
promouvoir un développement territorial à la fois durable et inclusif.

Ceci est également confirmé par de nombreuses expériences internationales pertinentes


dans ce domaine.

Il se base sur les cinq principes de gouvernance qui sont introduits et mis en œuvre
au niveau de la phase III, à savoir :

1. Culture de la participation ;

2. Gouvernance territorialisée ;

3. Convergence de l’action publique ;

4. Contractualisation de la mise en œuvre ;

5. Suivi de l’impact et transparence ;

Les acteurs de cette initiative sont nombreux et très divers. Outre le gouvernement
représenté par le service de l’état, les autorités locales, les élus, les acteurs du milieu
associatif, les ONG nationales et internationales, les bailleurs de fonds étrangers et surtout
les populations cibles. Le schéma de mise en œuvre de l'INDH repose sur une
coordination harmonieuse entre les différents niveaux de décision.

4.1. Le niveau central :


Le Comité stratégique interministériel (CS) : présidé par le Chef du Gouvernement, est
composé des membres du gouvernement et responsables d’établissements et organismes
publics concernés. Il a pour mission d’arrêter le cadre stratégique de l’INDH, et la
supervision de la préparation et de la mise en œuvre de la loi de finances (LOF) afin de
permettre une coordination et une harmonisation entre les différents ministères.

Le Comité de pilotage (CP) : présidé par le Ministère de l’Intérieur, est composé des
départements chargés des Finances, de la Solidarité, de la Femme de la Famille et du
Développement social, du Développement rural, de la Santé, de l’Éducation, de l’Habitat, de
l’Équipement et du Transport et l’ONEE. Il a pour mission le suivi et de l’évaluation de la
mise en œuvre globale de l’INDH, la mise en œuvre de la LOF au niveau ministériel.

4.2. Le niveau local :


La Commission locale de Développement des Ressources Économiques (CLDH) :
présidé par le Wali de région, et comprend les Gouverneurs des provinces et préfectures, le
président du Conseil régional, les présidents des Conseils provinciaux et préfectoraux, les
services déconcentrés de l’État et des établissements publics les plus concernés, les
représentants du tissu associatif régional, le secteur du micro-crédit, l’université et le
secteur privé. Le CLDH a pour mission la préparation de l’Initiative locale de
Développement Humain (ILDH), la mise en œuvre des projets sélectionnés au niveau local,
le suivi des projets sélectionnés, la synergie et convergence avec les programmes sectoriels.

4.3. Le niveau intermédiaire :


La Commission préfectorale de Développement Humain (CPDH) : présidé par le
gouverneur, est une instance décisionnelle. Elle est composée d’élus, de représentants de
l’administration et de la société civile.

Missions au niveau local : Confirmation et validation des Initiatives Locales


Développement Humain (ILDH), élaboration et la mise en œuvre de programmes
pluriannuels de développement humain (PPDH), préparation des conventions de
financement avec les différents partenaires locaux concernés, déblocage des fonds qui
correspond aux ILDH validées suivant l’état d’avancement des projets, supervision,
suivi et contrôle de la mise en œuvre des programmes.

Missions au niveau central : Consolidation et renforcement provincial des ILDH,


élaboration d’un compte rendu au niveau central des indicateurs de suivi des réalisations, et
de l'évolution des indicateurs de développement humain.
Le Conseil Régionaux du Développement Humain (CRDH) : présidé par le
gouverneur, est une instance décisionnelle. Il est composé d’élus, de représentants de
l’administration et de la société civile. Le conseil a pour mission la vérification et la
validation des PPDH (Programme Pluriannuel de Développement Humain) provinciaux et
préfectoraux, l’allocation des fonds basée sur le PPDH adopté, la mise en convergence du
PPDH avec les différents programmes des départements sectoriels et des collectivités
territoriales, le suivi de la mise en œuvre des PPDH, le partage et échange de bonnes
pratiques et des expériences réussies.

4.4. Le niveau opérationnel :


Les équipes d’animation de quartiers ou de communes (EAQ/C) : L’équipe
d’animation est la structure opérationnelle du CLDH. Elle soutient ce dernier dans la
préparation, la mise en œuvre, le suivi et la diffusion d'informations de l’initiative locale de
développement humain. Elle constitue le secrétariat du CLDH et organise le processus de
préparation participative de l’ILDH, en s’assurant de la participation des groupes les plus
défavorisés de la commune ou du quartier cible.

Cette équipe est composée en principe de 4 personnes ressources par quartier urbain
ou commune rurale cible de l’INDH, généralement des fonctionnaires ayant bénéficié de
formations spécifiques lors de la phase I (personnel de l’Etat, des collectivités locales ou
des établissements publics)19, sur la base d’une lettre de mission qui définit les critères de
sélection et les tâches.

Les équipes d’animation de quartiers ont pour mission la diffusion et


l’implantation de l'approche participative de l'INDH, assurer le suivi et la mise en œuvre de
l'INDH, assister les CLDH, assurer le rôle d’interface entre la population et les CLDH,
organiser un processus participatif de préparation de l'ILDH pour les communes ou les
quartiers pour assurer la participation de tous les douars et des groupes les plus défavorisés
de la commune.

III. Les Objectifs de l’INDH :

L'objectif primordial de L’INDH est sans aucun doute celui de la lutte à court et à
moyen terme contre la pauvreté, l'exclusion et la précarité. Elle est une déclaration

19
art. 4 du décret n°2-08249 du 5 rejeb 1429 (Juillet 2008).
d'intention royale visant à faire du développement humain à la fois un objectif et un moteur
d’Activation de nouveaux profils de croissance. Cependant, l’objectif sous-jacent à long
terme reste celui de doter les pays d'un niveau élevé de développement humain global. Le
Maroc est d’ailleurs, un modèle engagé au profit de la réalisation de certains objectifs
depuis des Millénaires pour le Développement, l'INDH est venue au bon moment pour
aider à atteindre ces objectifs :

La mise à niveau sociale des zones pauvres et communes rurales


défavorisées :

Accès aux infrastructures et services sociaux de base

Promouvoir des emplois et activités qui génèrent un revenu stable

Aider les personnes en situation de grande vulnérabilité et les


personnes ayant des besoins spécifiques.
L’INDH s’appuie sur une démarche bien étudiée et organisée. Elle se caractérise par une
approche participative qui passe nécessairement par l'engagement et l'implication des
différentes parties prenantes (Collectivités locales, élus, services déconcentrés de l'État,
société civile, structures associatives et coopératives, secteur privé, groupes cibles, etc.) et à
travers lesquels la population exprime ses besoins et il les traduit dans le projet.

IV. Les différentes phases de l’INDH :

L’INDH a été réalisé suivant trois phases :

a) Phase I :
Cette phase couvre la période de 2005 à 2010 au cours duquel 23 000 projets ont été
initiés. Elle s’est articulée autour de quatre programmes qui ont ciblé différentes catégories
sociales concernées. La lutte contre pauvreté en milieu rural, l’exclusion sociale en milieu
urbain et la précarité constituent les principaux objectifs assignés à ces programmes. Par
ailleurs, cette phase a compté aussi un programme transversal adressé à des communes non
ciblées sur la base d’appel à projets9.

Comme prévu par l’INDH, le programme de réduction de la pauvreté rurale vise à


réduire la pauvreté rurale. Plus de 50 % des exploitations appartiennent à des micro-
entreprises non viables avec une agriculture de subsistance. Pour éliminer l’inégalité des
revenus sur le plan national et créer une dynamique de développement et d’intégration pour
les petites et moyennes entreprises, cette phase a mis en place des filières et des projets
spécifiques innovent. En ce qui concerne la lutte contre l’exclusion en milieu urbaine,
l’objectif de cette phase est d’améliorer l’indice de développement humain (IDH) dans
les communes ciblées par l’appui à l’accès aux infrastructures de bases, aux équipements
sociaux de bases et aux services pour les personnes en situation de précarité et à la
dynamisation du tissu économique local par des activités génératrices de revenus.

Selon l’Observatoire National du Développement Humain10 (2013), 8,7 milliards de


dirhams ont été engagés et ont entrainé par un effet de levier de 40,5 %, un montant
supplémentaire de 5,9 milliards de dirhams. Les montants engagés constituent un transfert
de ressources vers les communes et quartiers pauvres à travers l’ensemble du territoire
national. Un montant équivalent à 0,4 % du PIB a été redistribué au cours de cette période.

L’INDH a permis au cours de cette première phase, la participation d’un tissu associatif
redynamisé et a permis d’instaurer de nouvelles perceptions citoyennes qui favorisent la
mobilisation générale et où les populations interagissent en tant que partenaires des
pouvoirs publics dans l’exécution de projets de développement. La contribution des
populations à la réalisation des projets représente 29 % du budget global en milieu urbain
et 19,3 % en milieu rural (ONDH, 2013). Cette phase a permis une augmentation de 20,3 %
du revenu moyen des ménages et une amélioration relative de l’accès aux services de base
dans les zones rurales ciblées. Rappelons qu’au cours de cette phase, 403 Communes, 264
Quartiers et 8 catégories de précarité avaient été ciblés.

b) Phase II :
La deuxième phase de l’INDH s’est étalée entre 2011 et 2015 et initiée par le Roi à
la suite des résultats de la première phase de l'INDH. Cette phase se caractérisera par une
capacité accrue et une augmentation de budget alloué. Le nombre de communes et quartiers
ciblés est passé à 702 communes rurales et 532 quartiers urbains permettant d'ajouter un 5e
programme de mise à niveau du territoire. La lutte contre la précarité s’est concentrée sur
10 catégories prioritaires avec 4 programmes transversaux.

Par ailleurs selon El Halaissi (2018), pendant sa deuxième phase, l’INDH a augmenté
l’enveloppe budgétaire allouée de 7 milliards de dirhams. Cette augmentation en puissance
financière est venue pour accompagner l’augmentation dans le nombre de projets que
connaîtra la deuxième phase qui est caractérisée par un élargissement du champ de ciblage,
notamment dans les programmes de lutte contre la pauvreté en milieu rural, le programme
de lutte contre l’exclusion sociale en milieu urbain et le programme de précarité. Le
programme de mise à niveau du territoire a disposé d'un budget total de 5 milliards de DH
et a directement bénéficié à 1 million d'habitants de 3 300 douars dans 22 zones enclavées
ou montagneuses.

Section 4 : Le contenu des programmes de l’INDH :


I. Contenu des programmes phase I et II :
Selon El Halaissi (2018), les programmes de l’INDH au cours des phases I et II sont :
1. Programme de lutte contre l’exclusion sociale en milieu urbain :

Le Programme de lutte contre l’exclusion sociale en milieu urbain cible les quartiers
caractérisés par le taux élevé de chômage, la précarité des logements et un faible accès aux
services sociaux de base. Il a pour objectif d’assurer l’insertion et l’amélioration des
conditions de vie, renforcer le capital humain et la cohésion sociale.

2. Programme de lutte contre la pauvreté rurale :

Cible les communes les plus pauvres, les critères pris en compte sont la pauvreté et
l’accessibilité aux infrastructures de base. L’objectif est donc de réduire le taux de pauvreté
au niveau des communes les plus pauvres.

3. Programme de lutte contre la précarité :

Ce programme favorise autant que possible la réinsertion familiale et


socioprofessionnelle des personnes en situation de fragilité et d’exclusion sociale ; il vise
aussi à améliorer la qualité des prestations offertes par les associations et les institutions
publiques pour atteindre des standards de qualité qui garantissent les conditions de la
dignité économique. Les catégories cibles de ce programme sont :

- Les femmes en situation de grande précarité sans ressources ; les personnes


âgées démunies ; les personnes handicapées sans ressources (handicap
physique, sensoriel ou mental) ;

- Les jeunes sans-abris et les enfants des rues ;

- Les enfants abandonnés ;

- Les élèves nécessiteux, les personnes atteintes d’insuffisance rénale sans


ressources ;

- Les personnes atteintes du sida sans ressources ;

- Les malades mentaux sans-abri ;

- Les mendiants et vagabonds ;

- Les toxicomanes sans ressources et les ex-détenus sans ressources ;


4. Programmes transversaux :

Ce programme basé sur l’accompagnement et le soutien des actions à fort impact sur le
développement humain au niveau de l’ensemble des communes rurales et urbaines non
ciblé. Il permet à l’ensemble des provinces et préfectures via le lancement des appels à
projets de s’inscrire dans la dynamique de l’INDH. Il cible l’insertion des populations
pauvres et vulnérables dans le tissu socio-économique via le développement des Activités
génératrices de Revenus (AGR) qui contribuent à la promotion des produits de terroir.

Chapitre II : Le rôle de la DAS dans la concrétisation de


l’INDH
Section 1 Aperçu historique de la DAS
I. Création de la DAS :

En 2001, le service en division des affaires sociales a vu un changement avec l'arrivée du


nouveau Wali à Tanger, cette division a accordé plus d'importance aux instituions d'accueil en
sus de certains dossiers qui ont été ajoutés tels que l'éducation, la santé, jeunesse et sport,
culture, personnes qui ont besoins spécifiques......

En 2005, la division est renommée par la Division de l'Action Sociale sur la base du
discours de sa majesté le Roi Mohammed IV. C’est une unité d’administration de la province
placée sous l’autorité du Gouverneur, assure le secrétariat du CPDH pour l’exécution de
l’INDH et dispose de trois services au niveau des Wilayas chef :

▪ Le service de la Communication de proximité ;

▪ Le service de la Formation et du Renforcement de capacités ;

▪ Le Service du Suivi- Evaluation ;

Et de 3 services au niveau des préfectures, préfectures d’arrondissements et provinces :


▪ Service de la Formation et du Renforcement de capacités ;

▪ Service du Suivi-Evaluation ;

▪ Service de la Communication ;

Les DAS assurent le secrétariat du Comité Provincial de Développement Humain. A ce


titre elles préparent les projets de convention et de contrat entre le président du Comité
Provincial de Développement Humain et les porteurs de projet retenus pour la Maîtrise
d'Ouvrage (MO) de ces projets. En outre, elles suivent l'état d'avancement des Initiatives
Locales de Développement Humain pour le compte du Comité Provincial de Développement
Humain, en assurant la coordination entre le Comité Provincial de Développement Humain et
les Comités Locaux de Développement Humain et entre les différents quartiers, et en
préparant des rapports d'avancement trimestriels.

II. Fonction de la DAS :

Les DAS ont été fortement développées et structurées. Le nombre considérable de tâches
qui lui sont confiées, les compétences qu’elles ont développées et leurs relations avec
l’ensemble des comités et acteurs locaux font d’elles la « cheville ouvrière » du dispositif 20.21

En effet, les fonctions des services effectués par les DAS se résument comme suit :

● Elaborer le plan provincial de communication de proximité (PPCP) ;

● Elaborer les rapports semestriels sur l’état d’avancement de la communication de

proximité ;

● Réaliser les actions du PPCP (minimum 70% des actions programmées) ;

20
Rapport d’achèvement de la Banque Mondiale, Janvier 2012 ;
21
Auditions des CRDH, CPDH, CLDH ;
● Diffuser largement l’information et renforcer la visibilité sur les principes de l’INDH

auprès des jeunes, des femmes, et de l’ensemble des acteurs de l’INDH ;

● Promouvoir la culture de la participation, du partenariat et de la solidarité ;

● Créer une dynamique pérenne de développement humain ;

● Diffuser et vulgariser les nouvelles approches, méthodes et pratiques de développe-

ment humain ;

● Représenter l’INDH auprès de la presse locale et nationale et auprès de toutes per-

sonnes ou institution ayant besoin d’information sur l’INDH ;

● Développer l’écoute active dans la communication et améliorer les outils de diffusion

de l’information ;

● Coordination et échange d’informations entre le comité provincial et les comités lo-

caux du Développement Humain ;

III. L’organigramme de la DAS :

La DAS est dotée de ressources économiques de haut niveau en matière d'action de


développement et de proximité, bénéficiant d’une formation spécifique INDH. Au niveau de
proximité, on trouve les équipes d’animation de communes et de quartiers22 qui :

▪ Jouent le rôle d’interface entre la population et les comités locaux de développement

humain ;

▪ Élaborent les diagnostics participatifs des besoins de la population, ainsi que les Initia-

tives Locales de Développement Humain (ILDH).


La DAS pourra faire appel à des personnes-ressources en fonction des besoins. Elle s’est
composée de :

22
Composés de 4 personnes ressources, fonctionnaires de la commune ou des services déconcentrés de l’Etat
ou membres volontaires d’associations.
- Responsable de la DAS ;

- Plusieurs animateurs et animatrices sociaux (en fonction du nombre et de la

taille des quartiers et des communes) ;

- Gestionnaires de projet (ingénieurs ou équivalents) pour les aspects techniques,

administratifs, financiers et comptables ;

- Assistants de gestion en fonction de ses besoins.

L’organigramme de la DAS est présenté par la figure suivante :

Figure : Organigramme de la DAS

Section 2 : Le champs d’application de la DAS :


I. La DAS est un accompagnant de l’INDH :
La Division Provinciale de l’Action Sociale (DAS) est la structure unique habilitée à
informer, orienter et accompagner les porteurs de projets pour le montage administratif des
dossiers. Ainsi en accompagnement à la mise en œuvre de l’INDH, la DAS est mise en place
afin de généraliser l'ensemble des provinces et préfectures du pays.
Cette division, joue le rôle d'interlocuteur et de pôle de coordination pour les acteurs
locaux impliqués dans l'Initiative23. Elle permet d’identifier les besoins prioritaires dans leur
province, tout en s’assurant que les projets proposés par les Comités Locaux de
Développement Humain (CLDH) apportent des réponses appropriées aux besoins identifiés.

Toutefois, les porteurs de projets ne disposant pas de moyens appropriés pour la


réalisation des études techniques de leurs projets, pourront faire appel aux DAS dans le
montage technique de leurs projets. Pour chaque projet, les DAS doivent préciser la
dimension du développement humain dans laquelle s’inscrit le projet, les problématiques
spécifiques visées et le frein au développement ciblé et qui demeure à relever par le projet
retenu comme étant la réponse appropriée.

II. La DAS est un appui technique de l’INDH :

Le lancement de la DAS, en 2005, a poussé les pouvoirs publics marocains à encourager


les citoyens à s’organiser autour des structures organisationnelles citoyennes (associations et
coopératives)
La division de l’action sociale (DAS) au Maroc s’est engagée dans une approche
d’autopromotion, basée sur la participation et la valorisation du potentiel humain. Ses équipes
sont chargés de recueillir des informations sur les problématiques générales mais aussi les
initiatives effectuées dans le cadre des centres de l’Initiative Nationale pour le
Développement Humain.
Suite aux réunions avec les citoyens, les membres des DAS préparent une série de
fiches illustrant tous les points du quartier qui sont jugés critiques ou insuffisants par la
population, ainsi qu’une liste d'idées de projets ou d’actions issues de ces réunions. Ils
identifient les petits besoins urgents et lance une procédure d’appel à activités facilitatrices.
En effet, ceci permet aux habitants des quartiers concernés de proposer un projet qui vise dans
un premier temps à lutter contre l’exclusion des porteurs de projets et/ou de leur
environnement, puis dans un second temps de le monter et enfin de le gérer ». Du cette façon,

23
CESE, « Initiative Nationale pour le Développement Humain : analyse et recommandations », pp19-22, Rabat ,2013
la division de l’action sociale permet d’entamer rapidement la réalisation concrète d’activités
de l’INDH.

« La participation citoyenne dans l’INDH est un enjeu pour les pouvoirs publics car ça
nous aide à formuler les besoins de la population, parce qu’ils sont mieux placés pour
parler de leurs attentes. C’est pourquoi il est nécessaire de les faire participer »24

Afin d’organiser la « participation citoyenne » dans l’« INDH » en milieu urbain, les
équipes des DAS adoptent une démarche intitulée « diagnostic participatif » ; il s’agit de
déterminer quels projets sont souhaités par la population, d’identifier les groupes capables de
les porter, les réaliser et en tirer profit, de mesurer qui et dans quelle mesure les bénéficiaires
peuvent contribuer à la mise en œuvre et à la gestion du projet.
En outre, la DAS examine les propositions individuellement et les évalue en fonction de
leur qualité par rapport aux critères ainsi que de la pertinence de leur montage. Son objectif
étant d’accroître la confiance de la population dans la démarche participative de l’« INDH ».

III. La DAS : réhausse l’intervention de tous les acteurs :

Sur le plan stratégique de l’INDH, la communication de proximité avec les populations,


les porteurs de projets et de manière générale avec tous les acteurs locaux, est un élément
essentiel du processus participatif initié. Pour répondre à cet impératif, les DAS ont élaboré
des plans de communication territoriaux dans l’objectif d’éliminer l’exclusion sociale et
d’atténuer la pauvreté des populations défavorisées.

Toutefois, les équipes des DAS encouragent à introduire un nouveau concept centré sur
l'idée du droit de chaque être vivant à disposer d'opportunités et de choix dans tous les
domaines essentiels de la vie. Ils établissent le recensement de toute la population, des
infrastructures, des centres d’accueil existants et d’identification des besoins de mise à niveau
et création de capacités nouvelles, afin de constituer des cartes régionales et des schémas
régionaux de précarité, pour déterminer les cibles prioritaires.

Pour les DAS, « le développement humain est un développement qui n’engendre pas
seulement la croissance, mais qui distribue de façon équitable ses bénéfices, qui renouvelle
24
Entretien avec le chargé de communication de la Division de l’action sociale, Wilaya (préfecture régionale) de
Rabat-Salé, 28 mai 2012.
l’environnement plutôt qu’il ne le détruit, qui responsabilise les gens plutôt qu’il ne les exclut
25
».

Elles renforcent les capacités d’intervention de tous les acteurs notamment au niveau
territorial et local par :

⮚ Des plans de formation et d’accompagnement locaux intégrés élaborés sur la base de

l’identification locale des besoins par niveaux d’intervention.

⮚ Des partenariats avec les Agences de développement, les universités, les instituts de

formation et les associations, devraient être développés sur la base de contrats pro-
gramme pluriannuels en vue d’harmoniser les pratiques et les outils, d’assurer des éva-
luations régulières des acquis et pratiques.

⮚ La mise en œuvre d’un référentiel national des métiers du travail social élaboré avec la

participation des acteurs concernés.

Section 3 : les réalisations de la DAS en termes d’actions


INDH :

Comme susmentionné, la division des actions sociales a pour rôle d’apporter un appui
technique et participatif dans l’exécution du programme INDH et principalement l’application
des manuels de procédures. Elle sert aussi de mécanisme de support dans la mesure où elle
assure la mise en place des stratégies de formation et de renforcement des capacités des
acteurs locaux, facilite le partage de connaissance entre pairs, en jouant la fonction d’interface
entre les différentes parties prenantes. Avec ces fonctions, la participation des DAS, se
manifestant, depuis son lancement en 2005, à plusieurs niveaux et dans tous les domaines.
Dans cette partie nous présentons les différentes réalisations de l’INDH renforcées par
l’intervention et l’appui des équipes des DAS.

I. Réalisations sur le bien-être économique :

La mise en œuvre des actions de l’INDH à un impact sur le revenu, la dépense de


consommation et la valeur monétaire des actifs (biens d’équipement) possédés par les
ménages dans le milieu urbain et rural. L’INDH est une innovation d’envergure dans le

25
Speth, J. G. administrateur du PNUD, 1994
domaine de la politique sociale. La théorie de la croissance endogène lui donne un fondement
solide26. Celle-ci accorde une place de choix à l’investissement dans le capital humain pour
expliquer le dynamisme de l’économie.

L’INDH s’appuie sur une démarche déconcentrée basée sur une multitude d’actions
situées, solidement ancrées dans le territoire. La première phase du dispositif (2006-2010)
avait privilégié trois axes : la réduction des déficits sociaux dans les quartiers pauvres et les
communes rurale démunies, la création d’emplois et la promotion des activités génératrices de
revenus stables. 5,2 millions bénéficiaires directs ont été touchés par les programmes engagés
grâce à 22 000 projets, dont 3700 activités génératrices de revenus qui ont permis la création
de 40 000 emplois27.
Une deuxième phase a été lancée le 4 juin 2011. Elle renforce les moyens budgétaires (17
milliards de dirhams pour la période 2011-2015, représente environ 0,4% du PIB du Maroc)
et prône la consolidation des efforts par une intégration de l’ingénierie du développement
humain dans les stratégies nationales de moyen et long terme, en insistant notamment sur un
nouveau programme de mise à niveau territoriale28

Les membres des DAS ont un grand rôle à jouer. Ils appartiennent à l’INDH afin de mener
sur le moyen et le long terme des actions coordonnées entre elles et en harmonie avec les buts
de leur entreprise, adaptées aux contraintes de l’environnement et aux impératifs internes,
financiers et humains.

Avec l’apparition de Covid 19, le programme des DAS a mobilisé au niveau de


plusieurs provinces des montants importants pour lutter contre le coronavirus, limiter sa
propagation et atténuer ses effets socioéconomiques, notamment, la dégradation de l’emploi et
l’augmentation du taux de chômage.

A cet effet, l’INDH lors de sa 3ème phase « 2019-2023 » et à travers son programme
de « l’Amélioration du Revenu et l’Inclusion Economique des jeunes », vise à favoriser
l’employabilité, encourager l’entrepreneuriat et soutenir les projets générateurs de revenus.

26
GUELLEC D. et RALLE P. (2003), Les nouvelles théories de la croissance, Collection « Repères » N°161, La Découverte.

27
Cf. Rapport d’activités 2006-2010 de l’INDH. Les chiffres révèlent un risque de saupoudrage susceptible de peser sur l’efficacité
macroéconomique de l’ensemble.
28
Royaume du Maroc. Plateforme INDH 2011-2015
En recouvrant les Activités Génératrices de Revenus appréciées comme levier
d’inclusion économique et social des jeunes, l’INDH a permis à 132.000 29 bénéficiaires
la réalisation des actions et projets suivants : 3716 activités d’élevage, 1283 activités
d’artisanat, 523 activités de valorisation des produits de terroir, 453 commerces de proximité,
288 activités de pêche artisanale, 122 activités de tourisme, étant donné que
l'intégration des jeunes et le développement de l’esprit entrepreneurial constitue un grand défi
pour le pays.

La création de ces activités a permis :

 L’amélioration des revenus de la population cible ;

 La création d’emplois et la promotion de la culture de l’auto emploi ;

 Le renforcement de la dynamique associative et coopérative ;

 L’intégration dans le tissu économique, des populations démunies, dont notamment les
femmes et les jeunes ;

 La lutte contre l’exode rural ;

II. Réalisation dans le développement humain :

L’INDH, via les DAS, a constitué une dynamique de participation essentielle au niveau
territorial et un développement de l’ingénierie sociale et ce en mettant en relief premièrement
la catégorie sociale qui a un impact plus direct sur les dimensions centrales du développement
humain, à savoir la santé et l’éducation.

En effet, avec un budget de 43 30 milliards de dirhams d’investissements, l’INDH a mis en


œuvre des projets suivants :

Education : 1353 maisons de l’étudiant,1536 écoles-collèges-lycées,1206 moyens de


transport scolaire, 40 MDH/an pour l’opération «1 million de cartables ».

Santé : 1039 ambulances et unités mobiles, 651 centres de santé et dispensaires, 128
centres de femmes accouchées, 191 centres d’hémodialyse, 108 logements pour le personnel
médical.

29
La Coordination Nationale de l’INDH
30
La Coordination Nationale de l’INDH
La DAS s’est également mobilisée pour atténuer l’effet de la crise sanitaire, en mobilisant
des enveloppes budgétaires au niveau de plusieurs provinces, dans le but de mener les
opérations suivantes :

- Aménagement des espaces de soins et d’accueil pour les personnes âgées et


sans domicile fixe ;

- Renforcement du parc ambulancier des hôpitaux ;

- Aides alimentaires aux personnes en situation d’handicap sans ressources ;

- Aides distribués au niveau de l’axe de la nutrition maternelle et infantile ;

La DAS, à travers le programme de l’INDH, a proposé l’implémentation des plateformes


d’innovation sociale au niveau de toutes les provinces, destinées à l’écoute, l’orientation et
l’accompagnement des jeunes pour l’objectif d’assurer l’accueil des jeunes diplômés par des
experts dans leur domaine d’activité, afin de développer leurs compétences et qualifications.

III. Réalisation dans la réduction de pauvreté :

La mise en œuvre de l’ensemble des projets des DAS a permis à des milliers de citoyens
en situation défavorable ou souffrant de la pauvreté et de l'exclusion d'améliorer leurs
conditions de vie et leur niveau social.

Les programmes sur lesquelles elle travaille ont pour objectif global l’opérationnalisation
des principes de la stratégie nationale du développement rural.

Dans ses plans stratégiques, l’INDH a ciblé les 403 communes rurales les plus pauvres qui
comptent 3,5 millions d’habitants. Toutefois, le taux de pauvreté est supérieur de 30% 31. Dans
cette situation, le nombre de projets réalisés a atteint 6756, nécessitant un montant de
2.715.929.169 DH.

L’application du programme de lutte contre la pauvreté en milieu rural est basée sur les
cartes développées par le Haut-commissariat au Plan en collaboration avec la Banque
Mondiale, pour identifier les gens les plus vulnérables tels que les petits exploitants, les
personnes engagées dans la pêche artisanale, les paysans sans terre, les salariés ruraux, ce qui

31
http://www.indh.gov.ma
permet une utilisation efficace des dépenses publiques avec une transparence dans
l’allocation des dépenses, puisque les plus pauvres sont directement touchés.
La mise en œuvre de ce programme, la DAS vise de :
o Construire les infrastructures de base : l’eau, l’électricité, les réseaux routiers ;
o Améliorer les services sociaux de base comme l’alphabétisation, la formation ;
o Renforcer la gouvernance et les capacités locales ;
o Préserver l’environnement et les richesses ;
Elle a permis la concrétisation de 130032 projets et actions au profit de 2,5 millions de
bénéficiaires et ce dans divers domaines interconnectés : 8136 km de pistes et de routes
rurales, 705 ouvrages d’art et de franchissement, adduction de 176 000 foyers en eau potable
et électrification de 89 400 foyers dans le milieu rurale.

IV. Financement des projets de l’INDH :

Selon le rapport d’activité de l’INDH, le programme de financement comprend les phases


suivantes :

Phase I (2005-2010) : le montant total attribué à cette période est de 10 milliards de DH


(Livret INDH, p.12), qui est réparti sur les 4 programmes suivants :

o Lutte contre la pauvreté en milieu rural : relatif à 403 communes cibles


dont le taux de pauvreté est de 30% soit 30% des communes rurales du
royaume.
o Lutte contre l’exclusion en milieu urbain : relatif à 264 quartiers situés au
niveau des grandes agglomérations (plus de 100 000 habitants) identifiés à par-
tir de critères socioéconomiques et démographiques.
o Lutte contre la précarité : concerne 8 catégories cibles dont les jeunes sans
abris, enfants de rue, ex-détenus sans ressources, malades mentaux sans abri,
femmes en situation de précarité, personnes handicapées, mendiants et vaga-
bonds et personnes âgées démunies.
o Programme transversal : couvre les communes non cibles par les pro-
grammes précités ainsi que les porteurs de projets (associations, autres groupe-
ments d'acteurs de développement humain (coopératives, GIE et sociétés de
personnes) et ce à travers la procédure d’appel à projets.

32
http://www.indh.ma/
Phase II (2011-2018) : Le montant total attribué à cette période est de 18 milliards de DH vu
l’augmentation du nombre des communes et quartiers cibles ainsi que la mise en œuvre d’un
5ème programme adressé à la « mise à niveau territoriale » qui concerne 3300 villages au
niveau de 503 communes rurales montagneuses ou enclavées.

Phase III (2019-2023) : qui a été conçue après l’analyse de la performance et l’impact des
phases I et II et dont le montant alloué est de 18 milliards de DH. Cette phase se caractérise
par le renforcement de l’aspect immatériel du développement humain ainsi que la viabilité des
activités génératrices de revenus.

Figure : Programme de financements des phases INDH

Source : www.indh.ma
Conclusion :

À travers ce chapitre, nous avons présenté le cadre théorique de l’Initiative National


pour le Développement Humain (INDH) en abordant l’historique de l’initiative, son
contexte, sa conception, son approche, ses objectifs, les différentes phases, le contenu des
programmes et les missions de l’INDH.

Ces différents éléments abordés nous ont permis de constater que l’INDH tire sa
création de la situation économique du Maroc au début des années 2000. Alors que les deux
premières phases ont eu de très bons résultats, la troisième phase a été lancée pour
consolider les acquis.

Ces différentes phases ont été exécutées à travers des programmes dont la
gouvernance a été confiée à des structures compétentes.
Partie II : Étude prospective de l’exécution de la
troisième phase de l’INDH – Province de FIGUIG - :
Introduction :
Chapitre I : La troisième phase de l’initiative nationale
pour le développement humain :
Section 1 : contexte & Objectifs de la 3éme de l’INDH :
I. Historique de la 3éme phase de l’INDH :

« Extraits du Discours Royal prononcé le dimanche 29 juillet 2018 par Sa Majesté le Roi Mohammed VI,
Que Dieu L’Assiste, à l’occasion du dix-neuvième anniversaire de l’accession du Souverain au Trône de
Ses glorieux ancêtres »

« Cher peuple, la question sociale retient toute Mon attention et M’interpelle vivement à la fois en tant
que Roi et en tant qu’homme (...). Au cours de deux décennies, les réalisations accomplies par le Maroc et
les acquis engrangés en faveur des Marocains, constituent un véritable motif de satisfaction et de fierté.
Pourtant, J’ai le sentiment que quelque chose continue à nous faire défaut en matière sociale. »

« L’ampleur du déficit social et les modalités de réalisation de la justice sociale et territoriale sont parmi
les principales raisons qui Nous ont incité à appeler, dans le Discours d’ouverture du Parlement, au
renouvellement du modèle de développement national. »

« Pour garantir un impact direct et tangible, J’insiste sur la nécessité de se concentrer sur les mesures
d’urgence à mettre en œuvre dans les domaines suivants : (...) Lancer la troisième phase de l’Initiative
nationale pour le Développement humain, en consolidant ses acquis et en recentrant ses programmes sur
le développement du capital humain, la promotion de la condition des générations montantes, l’appui aux
catégories en situation difficile, et en lançant une nouvelle génération d’initiatives génératrices de revenus
et d’emplois. »...

La troisième phase (2019-2023) vise, principalement, à stimuler le rythme de mise en


œuvre des différents projets des deux phases précédentes, afin d'atteindre les objectifs fixés,
à travers des approches innovantes qui conduisent à une meilleure perspective du
développement humain dans sa dimension durable.

II. Contexte de la 3éme phase de l’INDH :

Fort de l’expérience acquise lors des deux premières phases de l’Initiative Nationale
pour le Développement Humain (INDH, 2005 - 2010 & 2011 - 2018), de l’analyse des succès
et défis des programmes mis en œuvre, des réformes engagées au niveau national, et des
consultations avec les parties prenantes, le présent document constitue une plateforme pour la
mise en œuvre de la troisième phase de l’INDH, de 2019 à 2023. Prônant la préservation de la
dignité et le regain de l’espoir pour les générations montantes, la nouvelle plateforme vise, à
partir d’une démarche volontariste, à poursuivre d’une part la dynamique engagée pour
améliorer les conditions de vie des citoyens et d’autre part à bâtir l’avenir en s’attaquant aux
principales causes du retard en termes de développement humain tout au long des étapes de la
vie de l’individu.

III. Objectifs de la 3éme phase de l’INDH :

Ces objectifs ne peuvent être atteints qu’à travers des instances de gouvernance
favorisant une réelle politique de convergence et de planification territoriale et des
programmes innovants empreints de professionnalisme, avec un souci permanent de la qualité
de service, de la pérennité et de l’impact des projets et de la performance opérationnelle. Ce
document décline la nouvelle architecture des programmes ainsi que la démarche articulant
leur mise en œuvre. La Phase III s’inscrit en cohérence avec les récentes évolutions du Royaume
en matière de Régionalisation avancée et de déconcentration, et insuffle une nouvelle dynamique à même
d’apporter des réponses novatrices et efficaces aux besoins de la population, conformément aux Hautes
Orientations de Sa Majesté Le Roi Mohammed VI, Que Dieu L’Assiste.

IV. Conception de la 3éme phase de l’INDH :

La troisième phase de l’INDH a été lancée en 2019 pour consolider les acquis de
l’INDH et en recentrant ses programmes sur le développement du capital humain. Cette
phase s’étant de 2019 à 2023 et part d’une démarche volontariste à poursuivre d’une part la
dynamique engagée pour améliorer les conditions de vie des citoyens et d’autre part à bâtir
l’avenir en s’attaquant aux principales causes du retard en termes de développement
humain tout au long des étapes de la vie de l’individu. L’INDH s’étant imposé comme un
acteur majeur du développement humain, La Phase III insuffle une nouvelle dynamique à
un chantier de Règne. En Phase III, la gouvernance de l’INDH sera renouvelée, et appuyée
par de nouvelles entités.

Dans cette phase, l'INDH, comme les deux premières phases, renforce son rôle
d'innovation sociale, dans le but de combler les déficits de développement humain
constatés et de renforcer les droits économiques et sociaux. La phase III s’est articulée
autour de deux objectifs et quatre programmes. Le premier objectif est de préserver la
dignité et d’améliorer les conditions de vie selon la dynamique impulsée depuis 2005 et le
deuxième objectif est la mise en place de nouveaux projets Cette troisième phase est
divisée en quatre programmes. Il s’agit des programmes pour combler les infrastructures et
les services sociaux de base insuffisants, des programmes d'aide aux personnes en situation
de fragilité, des programmes d'insertion économique des jeunes, et de renforcement du
capital humain des jeunes pour l'insertion économique des jeunes. Ces programmes
s'inscrivent dans la continuité des Phases I et II de l'INDH et visent à lutter contre la
pauvreté et l'exclusion sociale, l'insertion des jeunes diplômés universitaires sur le marché
du travail, et la précarité. La nouveauté de cette troisième phase est de proposer aux enfants
des programmes spécifiques, de soutenir leur développement et de mettre en place les
conditions propices à leur bon développement.

Cette phase bénéficiera d’un financement de 18 MMDhs sur 5 ans. Ce budget est
réparti de façon équilibrée entre les 5 programmes et bénéficie d’un financement national
et international.

Section 2 : Programmes de la 3ème phase de l’INDH :


I. Contenu des programmes Phase III :

L’action de la phase III s’articule autour de quatre programmes volontaristes, dont


deux nouveaux programmes (3 & 4) qui s’attaquent aux principales causes du retard en
termes de développement humain tout au long de la vie.
1. Programme 1 : Rattrapage des déficits en infrastructures et
services sociaux de base :

Il s’agit à ce niveau de consolider les progrès réalisés lors des Phases I & II en cohérence
avec les autres programmes de l’État. Dans un contexte où les Phases I & II ont permis de
combler une partie des déficits en infrastructures et services sociaux de base, les efforts de
la Phase III devront s’articuler avec les autres programmes gouvernementaux. Le
Programme de Réduction des Disparités Territoriales et Sociales dans le monde rural
(PRDTS) lancé en 2015 pour la période 2017 - 2023, avec un budget de 50 MMDhs.
Ce programme cible 24 000 douars dans 12 régions et est articulé autour de cinq
programmes : les routes, pistes rurales et ouvrages d’art, l’adduction en eau potable,
l’électrification rurale, l’éducation et la santé. L’INDH fera une contribution au PRDTS
entre 2019 et 2023 avec des interventions directes en complément du PRDTS notamment
dans les quartiers urbains défavorisés.

2. Programme 2 : Accompagnement des personnes en situation de


précarité :

Il s’agit à ce niveau de consolider et d’élargir les interventions menées lors des


Phases I & II. Dans un contexte où de nombreux progrès réalisés lors des Phases I & II,
l’enjeu est de renforcer la qualité des prestations. L’INDH agira comme un facilitateur en
favorisant la mise en réseau des acteurs et en disséminant les bonnes pratiques afin d’agir
sur 3 leviers : Entretien et maintenance des bâtiments et équipements ; gestion optimisée de
la capacité d’accueil des centres et la formation et professionnalisation du personnel
d’encadrement. Trois axes d’interventions ciblant 11 catégories prioritaires. Le premier axe
est l’assistance aux personnes âgées, malades ou ayant des besoins spécifiques (personnes
âgées démunies, personnes souffrant de handicap sans ressources, aliénés sans abri,
hémodialysés sans ressources, malades atteints du sida sans ressources), le deuxième axe
est l’appui à la réinsertion socio-économique qui concerne les femmes en situation de
grande précarité, les ex-détenus sans ressources, les mendiants et vagabonds, et les
toxicomanes sans ressource. Le troisième axe est la protection de l’enfance et de la
jeunesse qui concerne les enfants abandonnés et les enfants en situation de rue.
3. Programme 3 : Amélioration des revenues et inclusion
économique des jeunes :

Ce programme s’intéresse à l’amélioration du revenu qui est un levier


développement majeur nécessitant une approche ambitieuse. Dans un contexte où les
résultats des projets des phases I et II doivent être amplifiés, l’enjeu est d’obtenir un
changement de culture qui est nécessaire pour créer de la valeur durale pour les
communautés grâce à une approche de projet. Ce programme agira sur trois leviers pour
générer du revenu et créer des emplois pour les jeunes. Il s’agira d’agir sur les hommes
(Accompagnement des entrepreneurs et porteurs de projets par des « conseillers
techniques » pour améliorer la performance des projets, accompagnement à l’insertion pour
les plus vulnérables et intermédiation intra et interrégionale, soutien financier à la
formation, notamment technique), d’agir sur les projets (analyses des chaines de valeur,
promotion des acteurs économiques et financement des TPEs) et d’agir sur le système
(fédération des acteurs, élaboration de feuilles de route et effet de levier pour attirer des
fonds publics et privés).

À travers le renforcement de leur employabilité, le soutien à l’entreprenariat et le


développement d’une nouvelle génération de projets susceptibles de valoriser les
potentialités locales en adoptant l’approche filière.

4. Programme 4 : Impulsion du capital humain des générations


montantes :

Le programme 4 s’attaque de façon volontariste aux principales causes du retard en


matière de développement humain, en accompagnant les individus tout au long de leur
cycle de développement. Au niveau du développement de la petite enfance, il s’agira
d’investir dans le capital humain dès le plus jeune âge pour lutter contre le déterminisme
social et redonner de l’espoir. De manière spécifique, les trois priorités sont : contribuer à
renforcer le dispositif de santé maternelle et infantile, contribuer à l’amélioration de la
nutrition des enfants et favoriser le développement cognitif et social des enfants. Au niveau
du développement de l’enfant et de l’adolescent, il s’agira d’atténuer les écarts
d’apprentissage et favoriser l’épanouissement des enfants et adolescents. De manière
spécifique, les trois priorités sont : lutter contre la déperdition scolaire et promouvoir la
réussite scolaire, accompagner les élèves au moment de leur orientation et favoriser
l’épanouissement des enfants et adolescents.

Afin de promouvoir le capital humain des individus, tout au long de leur cycle de vie,
par la mise en place d’une démarche volontariste et proactive dans le but de contrecarrer les
principales barrières au développement humain, en agissant sur deux composantes
Développement de la petite enfance en contribuant aux :

- Renforcement du dispositif de santé maternelle et infantile ;

- Amélioration de la nutrition des enfants ;

- Généralisation du préscolaire ;

Accompagnement de l’enfant et de l’adolescent pour lutter contre la déperdition et l’échec


scolaire et favoriser leur épanouissement, à travers :

- Renforcement du soutien scolaire ;

- Amélioration de l’environnement scolaire (Structures d’hébergement,


cantines scolaires et transport scolaire), Promotion de la santé scolaire ;

- Accompagnement et orientation des élèves ;

- Soutien des activités culturelles, sportives et parascolaires ;

SECTION 3 : les leviers de la 3eme phase de l’INDH :


Programme 1 : Rattrapage des déficits en infrastructures et services sociaux de base

A. CONTEXTE :

Pour lutter contre la pauvreté, les pouvoirs publics ont mené plusieurs efforts
généralement en matière de réduction des disparités territoriales et sociales et de soutien à
l’accès aux infrastructures et services sociaux de base, certains territoires défavorisés
connaissent toujours des déficits.

Afin de remédier à ce problème, le programme de rattrapage des déficits en


infrastructures et services de base dans les territoires sous équipés s’est fixé comme
objectifs :
Améliorer les conditions de vie des populations vulnérables dans les douars défavorisés
en matière de désenclavement, desserte en eau potable et électrification ainsi que l’accès
aux services de soins de proximité et de scolarisation.

Assurer un développement territorial intégré et garantir la convergence avec les autres


programmes de développement territorial,

A. Interventions de l’INDH au titre de la 3eme Phase :

Le programme de rattrapage des déficits en infrastructures et services de base dans les


territoires défavorisés cible les douars défavorisés et les centres ruraux sous équipés, à
travers deux axes principaux :

 Axe 1 : Soutien aux douars défavorisés dans le cadre de la mise en œuvre de la


composante INDH du programme de réduction des disparités territoriales et sociales
en milieu rural (PRDST). Il concerne cinq secteurs prioritaires : le désenclavement,
la santé, l’éducation, l’eau et l’électrification rurale.

 Axe 2 : Soutien à l’accès aux infrastructures, et services sociaux de base dans les
quartiers et centres ruraux sous-équipés en accompagnant les autres programmes
INDH par des micro-projets hors site tels que la réalisation d’une route de connexion
ou une passerelle pour faciliter l’accès aux unités d’enseignement préscolaire.

B. Modalité de Mise en œuvre :

 Axe 1 : Soutien aux douars défavorisés en vertu du programme de réduction des


disparités territoriales et sociales en milieu rural :

L’effort entamé dans le cadre du programme PRDST au titre de la période 2017-


2018 doit être unifié et poursuivi, afin d’honorer l’engagement de l’INDH au titre de la
période 2019-2023.

De même, les projets inscrits dans les plans régionaux de Réduction des Disparités
Territoriales et Sociales, doivent être préparés selon une approche de convergence, de
complémentarité et d’intégration. Les projets validés doivent faire l’objet des études
techniques nécessaires et doivent être saisis au niveau du système d’information (SI),
pour procéder à la délégation des crédits y afférents.

 Axe 2 : Soutien à l’accès aux infrastructures, aux équipements et aux services


sociaux de base dans les quartiers et centres ruraux sous-équipés :
Cet axe vient en complément au premier axe ainsi que les autres programmes de la 3 ème
phase de l’INDH. Les projets éligibles doivent émaner des diagnostics participatifs et portent
sur des actions d’accompagnement, qui permettent l’amélioration de l’accessibilité et les
conditions d’impact et de pérennisation des structures réalisées dans les autres programmes.

Financement : Le programme dispose d’un budget de 4 MMDH, répartis comme suit :

 Axe 1 : 3 MMDH,

 Axe 2 : 1 MMDH, est consacrée au financement de cet axe au titre de la période


2020-2023.

Indicateurs de résultats et de performance :

Infrastructures de base :

- Eau Potable : Pourcentage des ménages ayant accès à une source


d’approvisionnement en eau potable Pourcentage des ménages branchés au
réseau d’eau potable.

- Electricité : Pourcentage des ménages raccordés au réseau électrique.

- Réseau routier : Pourcentage des ménages ayant accès au réseau routier


(distance d’une route < 1 Km).

Services sociaux de base :

- Santé : Pourcentage de la population bénéficiaire.

- Education : Pourcentage de la population bénéficiaire.

Programme 2 : Accompagnement des personnes en situation de précarité

A. Contexte :

La lutte contre la précarité est une composante très importante de l’INDH parce
qu’elle traduit la volonté de SM Le Roi Mohammed VI de créer un cadre de vie qui préserve
la dignité économique des personnes en situation de précarité et d’offrir un appui et un
accompagnement pour leur insertion socio-économique.

Le programme d’accompagnement des personnes en situation de précarité, La 2éme phase


de l’INDH, s’inscrit dans la continuité de la consolidation des réalisations des phases
précédentes en élargissant plus l’élargissant les interventions réalisées et les catégories
cibles. (11 catégories concernées au lieu de 10).

Il vise également l’amélioration de la qualité des services et prestations offerts et la


diffusion des bonnes pratiques à travers les actions suivantes :

- Porter assistance et offrir un soutien et un accompagnement de qualité aux


personnes en situation de précarité ;

- Garantir la continuité et la qualité des prestations et contribuer à la pérennité


des projets réalisés ;

- Appuyer les acteurs et les associations intervenant dans le domaine de la


précarité ;

- Soutenir les actions dispensées au profit des personnes en situation de


précarité ;

- Assurer une prévention efficace à travers des actions susceptibles d’arrêter le


phénomène de précarité.

Le programme cible 11 catégories de personnes en situation de précarité et catégorisé


selon les axes d’intervention suivants :

Assistance aux personnes âgées, malades ou en situation de handicap :

- Personnes âgées démunies ;

- Personnes souffrant de handicap sans ressources ;

- Personnes aliénées sans abris ;

- Malades hémodialysés sans ressources ;

- Malades atteints du SIDA sans ressources ;

A. Interventions de l’INDH au titre de la 3eme Phase :

L’INDH III, met l’accent sur la nécessité de renforcer la qualité des services offerts aux
catégories cibles par :

Amélioration de l’offre actuelle des structures d’accueil en agissant sur les leviers suivants :
- Accueil et offre des prestations spécifiques aux différentes catégories cibles :
Hébergement de durée variable ; Protocole de prise en charge ; Ecoute et
soutien moral, orientation et information ;

- Amélioration de la qualité de gestion et d’encadrement des centres d’accueil.

- Entretien et maintenance des bâtiments et équipements.

- Appui à la réinsertion familiale ;

Accompagnement à l’insertion socio-économique :

- Formation par apprentissage aux métiers de base ;

- Aide à l’insertion professionnelle ;

- Renforcement des capacités des associations chargées de la gestion des


centres ;

- Mise à niveau et équipement de certains centres d’hémodialyse et prise en


charge des bénéficiaires.

B. Modalité de Mise en œuvre :

Financement : L’enveloppe budgétaire allouée à ce programme s’élève à 4 Milliard de


Dirhams.

Rubriques Budgétaires :

- Entretien et maintenance des centres d’accueil ;

- Construction et équipement des centres d’accueil ;

- Gestion et fonctionnement des centres d’accueil ;

- Acquisition des unités de soins mobiles et d’ambulances ;

- Formation et professionnalisation du personnel d’encadrement ;

- Enquêtes et études ;

Indicateurs :

- Nombre de personnes précaires prises en charge ;

- Nombre d’actions de formation-insertion ;


- Nombre de personnes cibles formées ;

- Nombre de personnes précaires insérées dans le tissu économique et social ;

- Nombre de structures d’accueil dont les compétences des ressources


économiques qualifiées ont été renforcées ;

- Nombre d’établissements de protection sociale mis à niveau conformément


aux lois en vigueur ;

- Nombre de centres mis à niveau/créés ;

- Nombre d’actions préventives réalisées.

Programme 3 : Amélioration des revenues et inclusion économique des jeunes :

A. Contexte :

Le taux de chômage est estimé à 11,4%. Ce taux élevé rend la situation socio-économique
des jeunes au niveau national inquiétante. Ce taux s’accentue chez les jeunes et dépend
fortement du milieu, du genre et du niveau d’instruction.

Aussi, les jeunes souffrent de problème de sous-emploi qui touche près de 1 million de
personnes, ce problème concerne ceux qui ont un emploi pas adéquat par rapport à leur
niveau d’éducation ou ceux tirant un revenu insuffisant de leur activité.

Dans ce cadre, le programme « Amélioration du Revenu et Inclusion Economique des


jeunes » (ARIEJ) vise à augmenter le revenu des bénéficiaires, par le lancement d’une
nouvelle génération de projets d’inclusion économique des jeunes favorisant leur
employabilité et faciliter l’accès à l’entreprenariat. Ce programme cible les jeunes de 18 à 34
ans.

B. Interventions de l’INDH au titre de la 3ème Phase :

Il existe plusieurs institutions et organismes nationaux qui offre des opportunités en


termes d’employabilité d’accès à l’entrepreneuriat, mais ils ont des faiblesses qui limitent
l’accessibilité à ces offres A cet effet, l’INDH à travers le programme ARIEJ, contribuera à
la croissance inclusive et à l’augmentation des revenus des jeunes, en intervenant sur deux
niveaux :

- Soutien des jeunes pour accéder à un premier emploi en renforçant leur


employabilité ;
- Soutien aux projets générateurs de revenu, en passant d’une logique de
subsistance à une logique de développement économique et humain pérenne.
Ainsi, l’INDH doit jouer un rôle de facilitateur et catalyseur de l’écosystème
du développement économique local et l’emploi des jeunes (secteur privé et
public, institutions financières, acteurs de l’économie sociale et solidaire).

Dans ce cadre, trois priorités principales ont été identifiées :

Agir sur les Hommes : Cet axe Comporte deux côtés :

- L’aide à l’employabilité par l’accompagnement des jeunes à l’insertion dans


le marché de l’emploi via le développement de leurs compétences.

- Le soutien à l’entreprenariat par l’accompagnement pré et post création des


projets des jeunes entrepreneurs et les aider à améliorer leur performance.

Agir sur les projets :

S’articule autour de l’analyse des chaines de valeurs pour identifier les opportunités
des projets à développer, l’accompagnement des porteurs de projets pour faciliter leur accès
aux marchés, ainsi que la participation au financement des TPME créatrices d’emplois.

Agir sur le système :

Vise à mettre en synergie trois composantes essentielles à savoir, Le tissu


économique, le système de formation et le système financier, en procédant à :

- La fédération des acteurs locaux publics, privés, et la société civile ;

- L’élaboration des feuilles de route pour le développement économique local ;

- La mobilisation des fonds publics et privés pour le financement des projets.

En tenant compte de ce qui précède, le programme ARIEJ propose la mise en place de


plateformes d’innovation sociale dédiées aux jeunes : « Plateformes des Jeunes » «
Plateforme socio-professionnelle des jeunes »

Ces espaces qui seront implémentées au niveau de l’ensemble des provinces, joueront
le rôle d’un carrefour d’interaction entre les différents intervenants du système de
gouvernance œuvrant pour l’intégration des jeunes.
Ils offrent aussi aux jeunes, des opportunités intéressantes en matière d’employabilité
et de soutien à l’entreprenariat, ainsi que l’accessibilité à l’information.

Ces structures installées en dehors des bâtiments administratifs, seront dédiées


principalement à l’écoute, l’orientation et l’accompagnement des jeunes.

Pour mieux répondre aux demandes des jeunes et les orienter vers les solutions
appropriées, une équipe de professionnels en orientation et écoute sera mise à leur
disposition pour les accompagner dans le processus de mise œuvre de leurs projets
professionnels.

Par ailleurs, ces « Plateformes Jeunes » comportent plusieurs espaces et ateliers :

Espace d’écoute : Lieu où les jeunes sont reçus et écoutés pour mieux répondre à leurs
besoins et leurs attentes en information, et partant assurer leur employabilité et leur accès à
l’entreprenariat.

Espace d’orientation : Les jeunes sont reçus par des professionnels spécialisés dans leurs
domaines d’activités, afin de les orienter vers des offres de formation adaptés à leur profil
(OFPPT, ANAPEC) et aux opportunités correspondantes à leurs aspirations et leurs projets
professionnels.

Espace d’accompagnement : Vise à accompagner les jeunes dans leurs projets en


organisant des ateliers d’aide à l’employabilité, de soutien à l’entrepreneuriat et d’appui à
l’économie sociale et solidaire.

Aide à l’employabilité : Vise à doter les jeunes diplômés en quête d’une première
expérience, en outils permettant de réussir leur insertion dans le marché de l’emploi, à
travers un accompagnement pointu, le renforcement de leurs compétences, notamment en
matière de développement personnel et techniques de recherche d’emploi.

Soutien à l’entrepreneuriat : Permet d’assurer aux jeunes porteurs d’idées innovantes en


entreprenariat, un contact avec des conseillers techniques, et un accès à des formations et un
accompagnement pré et post création :

- Phase pré-création : soutenir l’effort du jeune et l’outiller afin qu’il puisse


monter son projet (plan d’affaires) et créer son entreprise (conseil juridique) ;

- Phase post-création : permet au jeune d’être suivi et accompagné lors du


démarrage et le développement de son activité.
Appui à l’économie sociale et solidaire : Dédié aux coopératives et porteurs de projets
émanant de l’analyse des chaines de valeurs, et permet le soutien à l’économie sociale et
solidaire par l’accompagnement et l’assistance technique (aide à la création des
coopératives, labélisation, certification qualité...).

Espace Associatif : Réservé au développement des compétences des associations en vue de


les appuyer dans le montage des projets et ce à travers, l’organisation des ateliers et des
forums pour garantir le développement du tissu associatif local.

C. Modalité de Mise en œuvre :

L’approche adoptée pour la mise en œuvre de ce programme, s’articule autour des


axes suivants :

Partenariat et gestion de l’écosystème : La mise en œuvre de ces « Plateformes Jeunes »


s’appuiera sur un partenariat national axée principalement sur les associations, ainsi qu’un
partenariat international autant sur le plan gouvernance que sur le plan financier.

Ciblage : Ce programme ciblera les jeunes de 18 à 35 ans et tout porteur d’initiative


innovante en faveur des jeunes.

A. Gouvernance :

Le CLDH prendra les mesures nécessaires pour sensibiliser, informer et orienter les jeunes
vers les plateformes créées.

Le CPDH sera chargé de :

- Préparer et aménager les espaces jeunes, et contractualiser avec les


associations pour l’encadrement et l’animation des plateformes sur la base
d’indicateurs de performance et de résultats.

- Mobiliser les moyens financiers nécessaires pour le fonctionnement des


plateformes et le financement des projets et actions identifiés.

- Faire appel à des organismes nationaux ou internationaux ou à des bureaux


d’études pour la réalisation des études se rapportant à l’analyse des filières
porteuses et la détermination des chaines de valeurs appropriées.
- Conclure des partenariats avec les différents services déconcentrés pour
l’appui à la réalisation des études filières et apporter le soutien technique
nécessaire aux projets identifiés.

- Les associations sont sélectionnées sur la base de critères liés à


l’organisation, la capacité de gestion financière et de suivi-évaluation. Elles
seront appelées à apporter leur expertise en matière d’employabilité,
d’entreprenariat et d’économie sociale et solidaire, à déployer les référentiels
méthodologiques, les bonnes pratiques et à fédérer les acteurs du secteur
privé, public et les associations locales.

Financement : L’INDH assurera le fonctionnement des plateformes « espace jeunes », la


prise en charge des frais liés à la mobilisation des associations, le financement des projets et
fonds d’amorçage ainsi que la mobilisation des fonds avec d’autres partenaires.

L’enveloppe budgétaire allouée à ce programme s’élève à 4 milliards de dirhams, est


répartie comme suit :

- 40% à répartir par région, en tenant compte du nombre de provinces,


préfectures et préfectures d’arrondissements.

- 60% à affecter, par province, selon le nombre des jeunes.

Indicateurs :

Aspect Entreprenariat :

- Nombre de projets identifiés, et mis en œuvre, par province dans le cadre de


l’approche filière et analyse de CDV ;

- Nombre de projets assistés pré et post création ;

- Nombre des emplois crées ;

- Taux de survie des projets crées.

Aspects Employabilité :

- Nombre de jeunes identifiés ;

- Nombre de jeunes formés et assistés ;

- Nombre de jeunes insérés ;


- Nombre de jeunes ayant obtenus des contrats premiers embauches ;

- Nombre de jeunes ayant obtenus des contrats à durée indéterminée.

Aspects Système :

- Nombre de plateformes mises en place pour les jeunes (au moins une par
province) ;

- Associations têtes de réseaux ayant gérer les plateformes jeunes et ont mis
des programmes d’inclusion économique en faveur des jeunes.

- Nombre de partenariats réalisés au niveau de chaque province avec les


partenaires Institutionnels, ONG et secteur privé pour l’inclusion des jeunes ;

- Nombre des associations locales impliquées ;

- Effet de levier généré.

Programme 4 : Impulsion du capital humain des générations montantes :

AXE 1 : DEVELOPPEMENT DE LA PETITE ENFANCE

A. Contexte :

La période la plus importante pour le développement futur de la personne est la petite


enfance. Elle se réfère à la période durant laquelle un nombre important de changements
décisifs et rapides marquent le développement des enfants.

Les conditions de vie et de santé des enfants auront des impacts durables sur leur évolution
physique, cognitive, sociale et psychique. Dans ce sens, l’investissement dans le domaine de
la santé de la mère et l’enfant, constitue une pierre angulaire dans le développement du
capital humain du pays et enchaîne des conséquences positives et directes sur les
comportements des individus.

De même, l’amélioration de la nutrition de l’enfant et du jeune et l’absorption du déficit


existant en termes de carences et des inégalités, ont de multiples répercussions sur
l’éducation des enfants et leur productivité dans l’avenir.

Par ailleurs, les programmes initiés au niveau de notre pays ont abouti à des améliorations
considérables dans les domaines de la santé maternelle, néonatale, ainsi que la nutrition
micronutriment et la vaccination en témoigne la baisse des indicateurs liés à la mortalité
néonatale et maternelle (le taux de mortalité néonatale est passé de 26% en 1990 à 13% en
2016, et la mortalité maternelle a connu une importante baisse en passant de 112 décès pour
100.000 naissances vivantes sur la période 2009-2010 à 72.6 durant la période 2015-2016),

Cependant, des retards demeurent encore pour certains indicateurs tels que le nombre des
enfants de moins de 5 ans souffrant de la malnutrition estimée à 27% et la proportion des
retards de croissance pour la même tranche d’âge qui est de 15% en 2018. Quant au taux de
mortalité des enfants de moins de 5 ans, il a atteint 2,7% en 2017.

Ainsi, les liens étroits entre les problèmes nutritionnels, la persistance des difficultés d’accès
aux soins maternels et infantiles de qualité et les facteurs socio-économiques et
environnementaux, appellent à dépasser l’approche biomédicale classique et les solutions
isolées pour s’orienter vers des mesures créatives et de proximité.

A. Interventions de l’INDH au titre de la 3eme Phase :

L’INDH III, sans se substituer aux rôles des départements ministériels et des collectivités
territoriales, doit œuvrer pour améliorer l’efficacité des politiques mises en œuvre dans le
domaine d’accompagnement de la petite enfance.

Les axes prioritaires d’intervention de l’INDH, dans ce sens, se présentent comme suit :

- Renforcement de la santé de la femme et de l’enfant ;

- Amélioration de la nutrition de la mère et de l’enfant ;

- Renforcement du développement cognitif et social des enfants issus des


familles défavorisées, et dont les mères sont ouvrières/journalières, et ce à
travers la réalisation des crèches et garderies.

Les interventions au profit de la petite enfance doivent correspondre aux cycles de vie de
l’enfant et répondre aux besoins constatés de chaque cible :

Femmes en âge de procréer :

- Besoin spécifique en micronutriments pour combler les carences en


vitamines ;

- Déficit de sensibilisation et d’information.

Femmes enceintes ou allaitantes :


- Nombre important de décès maternels ;

- Insuffisance en matière de sensibilisation et d’accompagnement


(Accouchement en milieu surveillé, allaitement naturel exclusif) ;

Nouveau-Né (<30jours) : Nombre important de décès liés à des causes évitables (Hygiène,
Froid, Allaitement maternel exclusif, pratiques traditionnelles dangereuses) Difficulté de
dépistage de l’hyperthyroïdie congénitale.

Enfant moins de 2 ans : Insuffisance en matière de communication parentale (planification


familiale, vaccination, nutrition...) Non optimisation des prestations offertes par les
structures d’appui en matière de sensibilisation et d’accompagnement des parents (unités
préscolaires, centres socio-éducatifs...) ;

Taux élevé d’infections respiratoires dans les zones froides et montagneuses (Broncho
alvéolite respiratoire).

Enfant moins de 5 ans : Faible sensibilisation des parents et des éducatrices sur
l’importance des techniques de développement cognitif et social ;

Insuffisance en matière d’adoption des techniques de stimulation précoce.

Pour pallier aux insuffisances constatées, une stratégie a été adoptée et qui repose sur les
éléments suivants :

Ciblage : L’identification des personnes cibles doit-être précise et nominative permettant


d’atteindre les femmes en âge de procréer, enceintes ou allaitantes, les nouveau-nés
(<30jours), les enfants de moins de 2 ans et ceux de moins de 5 ans.

Sensibilisation : Une multitude de campagnes de sensibilisation et d’information sur


l’importance du développement de la petite enfance (soins post-natal, vaccination, nutrition,
etc....) sont à organiser à l’adresse des parents, des femmes enceintes, des femmes en âge de
procréer.

Dans ce cadre, les différentes structures d’appui de l’INDH (Dar Al Oumouma, Unités de
préscolaire, centres socioéducatifs...) sont utilisées comme plateforme de sensibilisation.
Formation : des formations thématiques seront dispensées aux différents intervenants
(relais communautaires, membres du tissu associatif actifs et engagés, sage-femmes,
personnel médical...)
Création et mise à niveau des structures d’appui : Elaboration d’un programme de
normalisation, de création et de mise à niveau des Dar Al Oumouma existantes, et de
réhabilitation des espaces de sensibilisation (locaux au niveau des centres de santé, centres
sociaux de proximité,).

D’autres types d’espaces sont à programmer tels que les unités kangourou et de
néonatologie.

Acquisition des équipements : Equipements audiovisuels/Communication/Médias destinés


aux salles de sensibilisation dans les centres de santé, Dar Al Oumouma. Equipements et
matériels de dépistage destinés à renforcer les soins de santé dispensés à la population
(matériels anthropométriques, Automates, couveuses). Equipement d’espaces pour crèches
et garderies.

Convergence avec les autres partenaires : les Associations, le Ministère de la santé, les
collectivités territoriales et acteurs privés.

B. Modalité de Mise en œuvre :

Partenariat et gestion de l’écosystème :

- Partenariat avec les départements : Une convention-cadre sera signée avec le


Ministère de la Santé qui précisera les engagements et les responsabilités de
chaque partie.

- Partenariat avec les associations : Des Associations seront identifiées et


sélectionnées sur la base de certains critères, notamment l’expertise et la
qualité de gestion dans les domaines de la santé maternelle et infantile, la
nutrition et le développement des techniques cognitives et sociales.

Indicateurs : Pour mesurer l’efficacité des actions INDH, des indicateurs de suivi et de de
résultats sont adoptés tels que :

Indicateurs de suivi Indicateurs d’impact (de résultat)

– Taux de sensibilisation et de promotion Pourcentage de mortalité infantile (< 5ans)


(nombre de personnes cibles sensibilisées et néonatale (< 2ans)
par rapport au nombre total)
– Pourcentage de mortalité maternelle
- Taux d’achèvement des consultations
– Pourcentage des enfants de moins de 5
prénatales (CPN) ans qui souffrent de retard de croissance

– Taux d’allaitement exclusif et mise au – Pourcentage de femmes enceintes


sein précoce dépistées et déclarées atteintes de carences
en micronutriments (fer, vitamine A, D,
– Taux de morbidité (décès causés par
zinc, ...)
l’hyperthyroïdie congénitale/ infections
respiratoires). – Taux d’accouchement en milieu surveillé

Les données relatives aux mesures des indicateurs seront collectées par le comité
local de développement humain (CLDH).

AXE 2 : SOUTIEN AU PRESCOLAIRE EN MILIEU RURAL DEFAVORISE

A. Contexte :

La préscolarisation est une période cruciale dans le développement de l’individu vu son


impact évident sur les facultés cognitives, et émotionnelles de l’enfant ainsi que sur tout son
parcours scolaire de primaire au supérieur.

En effet, la préscolarisation estompe l’abandon scolaire, motive l’accès à l’école


primaire et améliore la trajectoire scolaire. Elle améliore également le niveau du capital
humain national, en accroissant la durée moyenne de scolarisation, composante clé de
l’indice du développement humain (IDH).

Dans ce sens, le retour en investissement sur le capital humain est très important au
niveau du préscolaire, comparativement avec les autres cycles de scolarité (17 fois plus).

Partant de ce constat, l’INDH a fait du soutien au préscolaire, un axe prioritaire dans sa


troisième phase. Dans ce sens, la convention signée devant Sa Majesté Le Roi que Dieu
L’assiste, entre-le Ministre de l’Intérieur et le Ministre de l’Éducation Nationale, de la
formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique,
traduit la volonté de l’INDH de soutenir la généralisation de l’enseignement préscolaire
notamment en milieu rural défavorisé.

B. Interventions de l’INDH au titre de la 3eme Phase :

L’intervention de l’INDH, vise à combler le déficit enregistré dans les zones rurales
défavorisées en se concentrant sur les douars ne disposant pas d’écoles primaires et aussi à
améliorer l’efficacité et la qualité des prestations dispensées par les services déconcentrés de
l’Education Nationale.

Cette action sera déclinée en deux principaux axes d’intervention :

 Mise à niveau de 5 000 unités de préscolaire déjà existantes ;

 Création de 10 000 nouvelles unités.

Aussi, un appui financier sera pris en charge par l’INDH pour couvrir les charges des 2
premières années de fonctionnement des unités nouvellement créées.

C. Modalités de mise en œuvre :

Partenariat et gestion de l’écosystème :

 Partenariat avec les associations :

La mise en œuvre de cet axe s’appuie sur les partenariats avec les fondations, les
associations et les organisations relevant de la société civile qui permettront à l’INDH de
disposer d’un relais territorial de proximité.

Ces entités devront répondre à des critères de compétences et d’expertise dans le


domaine du préscolaire et justifier des capacités avérées à encadrer et professionnaliser les
associations locales œuvrant dans le préscolaire.

Le partenariat entre l’INDH et les associations sera établi selon une démarche de
contractualisation avec les organes de gouvernance, à trois niveaux :

 Au niveau central : convention cadre CN/INDH et associations.

 Au niveau régional : convention CRDH et associations.

 Au niveau provincial/préfectoral : contrat programme CPDH et associations.

 Au niveau central, une convention cadre fixera les régions de déploiement des
associations, les engagements et la nature de ses interventions, les modalités de
partenariat entre les associations et les organes de gouvernance locaux, ainsi que les
modes de déblocage des crédits et le suivi-évaluation.
 Au niveau régional, des conventions de partenariat arrêteront les provinces et
préfectures concernées, le nombre des douars et les unités de préscolaire (UP) à
mettre à niveau ou à créer ainsi que les modalités de suivi-évaluation.

 Au niveau provincial/préfectoral, les contrats programmes entre les CPDH et les


associations seront établis et fixeront les modalités opérationnelles de mise en œuvre
(liste des douars, UP à créer : nombre et lieu d’implantation, projets d’aménagement
des locaux en UP : lieu et nombre).

Ils fixeront également, les engagements du CPDH relatifs au financement, à la maitrise


d’ouvrage (Construction, d’aménagement, de mise à niveau des UP), et au financement de
l’équipement et de fonctionnement des deux premières années pour les UP créées.

Aussi, lesdits contrats arrêteront les engagements des associations par rapport à la
maitrise d’ouvrage déléguée de l’équipement, la gestion et l’exploitation des classes en
termes d’offre pédagogique, d’encadrement et de supervision ainsi que le recrutement, La
formation des éducateurs/rices, la sélection et l’accompagnement du gestionnaire local.

Diagnostic participatif et identification des besoins :

Sera effectué par les CLDH et consiste au dénombrement de la population cible (enfants
dont l’âge est inférieur à 6 ans) et à l’identification des besoins en UP à mettre à niveau ou à
créer dans les douars ne disposant pas d’écoles primaires.

Elaboration du PPDH :

Sur la base des diagnostics participatifs locaux effectués par les CLDH, les besoins
dégagés feront l’objet d’une consolidation au niveau provincial et seront soumis à
l’évaluation du CPDH pour prioriser les localités à fortes disparités et élaborer par la suite la
composante du soutien au préscolaire dans le plan pluriannuel du développement humain
provincial/préfectoral (PPDH) qui sera soumis à la validation auprès du CRDH.

Mise en œuvre :

Le mode opératoire repose sur l’implication des organes de gouvernance locaux en


partenariat avec les associations selon le montage suivant :
Les provinces et préfectures assurent la maitrise d’ouvrage relative à l’aménagement, la
construction et la mise à niveau des unités de préscolaire.

Elles garantissent également le financement des équipements dont la maitrise d’ouvrage


sera confiée aux associations et le financement du fonctionnement des deux premières
années des unités de préscolaire créées ;

La gestion des unités préscolaires et volet pédagogique :

La gestion pédagogique des classes créées sera assurée par l’association (gestion directe)
ou à travers un gestionnaire local (gestion indirecte).

L’approche pédagogique sera centrée sur l’enfant en utilisant la langue maternelle en


tant que langue d’accueil et les deux langues (arabe/français) tout en adoptant une méthode
ludique, basée sur la pédagogie d’un programme de 2 ans conforme au cadre référentiel de
l’Education Nationale et en adéquation avec les spécificités linguistiques locales.

Le processus de recrutement de la ressource économique (éducateurs/trices et


superviseurs) sera à la charge des associations en accordant la priorité aux jeunes relevant
des douars concernés qui bénéficieront d’une formation de deux à 3 mois dispensée par les
associations.

Le suivi et l’évaluation :

La supervision de la qualité de l’offre du préscolaire dans les douars concernés, fera


l’objet d’un contrôle permanent qui sera effectué par des superviseurs relevant des
associations concernées.

Par ailleurs, un système de suivi-évaluation sera mis en place et comportant des


indicateurs de mesure de l’efficience (moyens mis en œuvre) et de l’impact social, selon le
tableau ci-après.

Performance et d’impact

Moyens mis en œuvre Impact social

Nombre d’unités de préscolaire mises à Taux de préscolarisation.


niveau/créées.

Nombre d’enfants préscolarisés. Durée moyenne de scolarisation des élèves


préscolarisés.

Nombre d’enfants préscolarisés inscrits à % de réussite au bac des élèves préscolarisés


l’école primaire.

Nombre de familles touchées par le


préscolaire.

Nombre d’action de sensibilisation au


préscolaire.

Nombre d’associations relais accompagnées


et structurées.

Nombre d’éducateurs recrutés.

Nombre d’éducateurs formés.

AXE 3 : APPUI SCOLAIRE ET LA LUTTE CONTRE LE DECROCHAGE

A. Situation de l’éducation au Maroc :

L’éducation est un impératif incontournable pour le développement humain de chaque


pays, et tous les investissements effectués dans le capital humain se répercutent positivement
sur les capacités des citoyens, la croissance, l’accès à l’économie et à la société du savoir.

Le Maroc s’est engagé depuis les années 1990, dans un processus de généralisation de
l’éducation qui s’est traduit par une amélioration notoire des taux de scolarisation,
notamment au niveau primaire, en passant de 55 % en 1990 à 98,8 % en 2014.

Devant ce processus de massification, les dimensions qualité de l’éducation et


environnement de scolarisation n’ont pas été suffisamment pris en considération sachant que
ces variantes contribuent fortement à la constitution d’un capital humain solide.

Certes, plusieurs programmes ont été invités dans ce sens notamment en matière d’appui
scolaire aux élèves démunis, tels que le programme Tayssir, l’Initiative Royale « un million
de cartables », les bourses, les cantines Scola » ires, les internats, les Dours Talib(a) et le
transport scolaire.
En dépit de ces programmes, l’état du décrochage scolaire reste en deçà des ambitions de
notre pays, et qui fait apparaitre que, durant l’année 2017-2018, 260000 élèves sont touchés,
dont 1,1% au primaire (soit 38.740 élèves) et 12% au collège (183.218).

B. Interventions de l’INDH au titre de la 3eme Phase :

L’INDH est appelée à œuvrer avec les différents intervenants pour améliorer la qualité
du système éducatif, et partant réduire le décrochage scolaire.

Dans ce cadre, l’INDH doit concentrer ses efforts autour des actions ciblées et réfléchies
dédiés aux élèves en situation difficile, relevant des zones rurales et des quartiers urbains
défavorisés, et ce, en s’appuyant sur des partenaires expérimentés relevant de la société
civile.

A cet égard, les actions prioritaires de l’INDH porteront sur :

Renforcement du soutien scolaire à travers :

 Identification des élèves bénéficiaires en s’appuyant sur le système MASSAR ;

 Choix et appui financier aux associations ;

 Sensibilisation, mobilisation et information des élèves et de leurs parents au sujet des


programmes d’appui scolaire ;

 Utilisation des NTIC pour la dématérialisation du soutien scolaire.

 L’objectif escompté pour cet axe est d’atteindre, annuellement, 300 000 bénéficiaires
relevant principalement du niveau primaire.

Amélioration de l’environnement scolaire et des conditions de scolarisation :

- Transport scolaire : Elargissement de l’offre en transport scolaire en s’appuyant sur


la carte des besoins élaboré par les AREF ; Identification des associations
provinciales qui vont assurer la gestion des ressources économiques, le
fonctionnement et la maintenance du parc.

- Structures d’hébergement : Renforcement des structures d’hébergement par la


construction ou l’aménagement (Dar Talib (a) et Internat) en veillant sur :

 La pérennité du financement ;
 L’optimisation de la gestion des structures (Dar Al Talib(a)) ;

 La qualité des services offerts.

Amélioration de la nutrition : Amélioration de la qualité nutritionnelle et de la quantité


des repas servis au sein des cantines scolaires, et ce, en coordination avec le ministère de la
santé (instauration et diffusion des normes d’hygiène et de nutrition et mise en place d’un
système de contrôle). Exploration des nouveaux modes de gestion des cantines scolaires
(délégation du service de restauration au profit des élèves du cycle primaire aux coopératives
des femmes rurales).

Santé scolaire :

 Organisation des campagnes de dépistage et de prise en charge des cas souffrant


des troubles de santé et d’apprentissage ;

 Equipement des unités mobiles et des centres de santé en matériel de dépistage et


d’appareillage (visuel, auditif, orthophonique et orthopédique...) ;

 Appui à la formation et sensibilisation des directeurs des établissements et des


enseignants au repérage des troubles d’apprentissage ;

 Soutien aux projets institutionnels et communautaires visant le développement de


l’éducation à la santé et des compétences psychosociales des enfants scolarisés.

Orientation scolaire :

 Renforcement du dispositif d’orientation précoce dès le cycle collégial ;

 Appui des campagnes de communication et de pédagogie auprès des élèves et


leurs familles ;

 Soutien aux associations œuvrant dans l’orientation scolaire.

C. Modalité de Mise en œuvre :

Pour opérationnaliser ce sous-programme, la démarche suivante est à adopter :

Partenariat et gestion de l’écosystème : Une bonne conduite du changement requiert


l’appropriation de l’esprit du changement et la convergence des actions à toutes les échelles.
Partenariat avec les départements ministériels : La convention cadre conclue avec le
MEN sera déclinée en conventions spécifiques dédiées à l’appui scolaire pour délimiter
clairement les engagements et les responsabilités de chaque partie. Le MEN, via les AREF,
sera chargé, en coordination avec les CLDH, du diagnostic des besoins, de l’identification de
la population cible (nombre d’élèves et leurs besoins) et les structures prioritaires qui
abriteront les actions d’appui scolaire.

En matière de santé scolaire, la convention cadre N°18/23 du 10 Octobre 2018


portant sur la santé scolaire et universitaire doit être opérationnalisée et déclinée en
conventions spécifiques.

Partenariat avec les associations : Les associations, qui répondent aux critères notamment,
en termes d’expertise et de qualité de gestion, seront sollicitées pour mener les actions
suivantes :

 Formation, encadrement et accompagnement des associations locales actives ;

 Déploiement des référentiels et kits pédagogiques ;

 Mobilisation des ressources économiques nécessaires (enseignants, animateurs,


superviseurs, orienteurs, relais communautaires, gestionnaires des Dar Talib(a),
chauffeurs, etc.…) ;

 Mobilisation des ressources financières propres pour la mise en œuvre des projets ;

Ciblage :

Les critères d’éligibilité à l’appui scolaire doivent être affinés en privilégiant :

 Élèves issus des douars défavorisés, notamment ceux qui seront couverts par le
programme préscolaire ;

 Elèves du rural en échec scolaire identifiés à travers les données du système


MASSAR;

 La catégorie cible par les activités de soutien scolaire se limitera au cycle primaire et
collégial en milieu rural.

D. Gouvernance :
Pour assurer la mise en œuvre desdites actions, le CLDH assure la supervision de
l’identification des élèves souffrant du retard d’apprentissage en coordination avec les
associations choisies.

E. Indicateurs :

Pour chaque activité INDH, des indicateurs de mesure seront adoptés en vue d’assurer
plus d’efficacité, d’efficience et d’impact. A cet effet, deux types d’indicateurs sont
envisagés

Indicateurs d’impact :

 Taux de déperdition scolaire ;

 Taux de scolarisation ;

 Taux de réussite des élèves bénéficiaires.

Indicateurs intermédiaires ou d’effet :

 Taux d’assiduité des élèves par genre ;

 Nombre d’activités parascolaires organisées ;

 Nombre d’enseignants sensibilisés ;

 Nombre de pensionnaires des structures d’hébergement ;

 Taux d’absentéisme.

Enfin, la disponibilité des indicateurs au niveau territorial est un gage de réussite du


diagnostic participatif élaboré par le CLDH.
Chapitre II : PROGRAMME 3 – L’Amélioration du
revenus et l’inclusion économique des jeunes –
Province de FIGUIG :

La province de Figuig s’est dotée d’une plateforme dédiée à l’accompagnement des


jeunes à l’emploi, à l’entreprenariat ainsi qu’à l’appui aux projets relevant de l’économie
sociale et solidaire.

La création de cette plateforme s’inscrit dans le cadre de la 3ème phase de l’Initiative


Nationale pour le Développement Humain (INDH), et plus précisément dans le cadre du
programme 3 de l’INDH « l’amélioration des revenu et l’inclusion économique des jeunes »
qui vise l’amélioration de la situation économique et sociale des populations défavorisées,
surtout la population jeune de 18 à 45 ans.

La plateforme dispose des espaces d’accueil, d’écoute et d’orientation, elle se veut un


levier essentiel pour orienter les jeunes, les aider à renforcer leurs compétences en
développement personnel et techniques, et les accompagner à transformer leurs idées en
projets.

Pour assurer un bon fonctionnement de la plateforme, il y’a eu une mise en place d’un
dispositif de gouvernance à travers le comité provincial de développement économique
(CPDE), dont le rôle est de réunir les représentants des acteurs clefs dans le domaine de
l’insertion socioéconomique des jeunes ; et d’approcher les offres d’emplois et de création
de richesses à la demande locale notamment celle émanant des jeunes.

Section 1 : la mise en œuvre de la plateforme des jeunes


– PROVINCE DE FIGUIG – (définition & objectifs) :
I. Lancement d’un AMI régional et sélection des prestataires
d’accompagnement :

L’accompagnement des jeunes dans les étapes de pré et post création nécessite la
sélection d’un prestataire de services capable de fournir l’accompagnement requis.

Le processus de sélection ainsi que les critères d’évaluation du prestataire sont


formalisés dans l’AMI correspondant.

Sont éligibles à répondre à l’AMI, les associations ou fondations d’appui à


l’entrepreneuriat dotées de l’expertise nécessaire ainsi que la capacité de toucher les
bénéficiaires potentiels (Sourcing).

Les prestataires éligibles sont des associations/fondations d’appui à l’Entrepreunariat


possédant un bon niveau d’expertise dans les domaines prioritaires d’intervention
(comptabilité, fiscalité, techniques de gestion, gestion financière, marketing, accès au
marché,), ainsi que la capacité de toucher des bénéficiaires sur l’ensemble du territoire.

Le détail des critères de sélection des prestataires ainsi que les activités dont ils auront la
charge, sont formalisés dans le document AMI pour la sélection des prestataires. Les critères
d’éligibilités de ces prestataires sont définis comme suit à titre non exhaustif :

- La divulgation des états financiers audités d’au moins une année ;

- L’expertise, le niveau d’expérience du personnel ainsi que son taux


d’encadrement ;

- La capacité de fournir des services de proximité aux bénéficiaires dans les


provinces/préfectures ciblées ;

- La capacité de fournir un traitement spécifique de la population cible de


l’axe, notamment des plus vulnérables et une inclusion des femmes ;

- La connaissance du territoire et ses potentialités économiques ;


Sélectionnés par appel à manifestation d’intérêt avec présélection régionale (l’appel peut être
retreint à une liste préétablie), les prestataires associatifs d’accompagnement seront chargés
d’une ou plusieurs missions ; en fonction de leur expertise et niveau de compétences,
incluant :

- L’organisation de sessions d’informations et de compagne de sensibilisation ;

- L’organisation d’ateliers de business plans ;

- La sélection de porteurs de projets éligibles à un appui pré-création et poste


création ;

- L’accompagnement des porteurs de projets pendant la phase de pré-création ;

- L’accompagnement des porteurs de projets pendant la phase poste-création ;

- La signature de conventions avec les porteurs de projet bénéficiant d’un appui


poste création ;

- Le reporting régulier des actions d’accompagnement réalisées, aux organes


de gouvernance de l’INDH.

Les prestataires seront rémunérés par un contrat basé sur la performance. Des
conventions régissant le cadre de contractualisation avec les prestataires associatifs seront
signées annuellement, avec un renouvellement conditionné par l’atteinte des résultats
escomptés.

Les prestataires seront requis de participer activement au suivi -évaluation de l’axe.


Ils seront amenés à mettre en place les outils nécessaires pour assurer une remontée
d’information permettant de faire un suivi rapproché et répondre aux exigences en matière
de collecte d’information nécessaire pour la vérification de l’atteinte des objectifs de l’axe.

II. Sensibilisation et ciblage des bénéficiaires :

Conformément à la stratégie de communication mise en place par le BET gestionnaire de


la PFJF, une caravane d'information-sensibilisation a été organisée Du 12-01-2022 Au 15-
01-2022, afin de sensibiliser et communiquer autour du role, des objectifs et des axes du
projet de la « Plateforme des Jeunes – Province de Figuig ».

La caravane s’est déroulée selon le planning suivant :

 Le 12/01/2022 : Talsint ;
 Le 13/01/2022 : Beni-tadjite ;

 Le 14/01/2022 : Bouarfa ;

 Le 15/01/2022 : Figuig ;

Ont participé à la caravane de sensibilisation ; la Division de l’Action Sociale (DAS),


BET ANZAR – gestionnaire de la PFJF, l’Association TARGA, le personnel de la PFJF,
l’ANAPEC et les autorités locales des cercles concernées.

L’(équipe de la PFJF a utilisé pendant cette caravane un affichage de présentation


détaillée sur la plateforme et qui a abordé les points suivants :

1. Le contexte général de la phase III de l’INDH et le programme III : « l’amélioration


du revenu et l’inclusion économique des jeunes » ;

2. Les axes de la plateforme ;

3. Le public cible de la plateforme ;

4. La mission de la plateforme ;

5. Les objectifs de la plateforme ;

6. Le parcours des jeunes au sein de chacun de ses axes de travail ;

7. Les services de la plateforme ;

8. Les espaces de la plateforme.

Suivant le programme de chaque rencontre préétabli et validé par la DAS, cette


présentation a été suivie par un échange. L’objectif était de répondre aux questions des
présents et de les inciter à s’inscrire à la PFJF pour bénéficier de ses services.

Il en ressort de l’analyse faite après l’achèvement de la caravane que le nombre des


jeunes inscrits à l’axe de l’entrepreneuriat est très élevé par rapport au nombre des inscrits en
l’axe de l’employabilité (voir graphique ci- dessous), vu qu’il a été constaté la présence des
porteurs de projets et les porteurs des idées de projets plus que les jeunes diplômés , et cela
peut être justifié par la faiblesse du tissu économique de la province ; et le role qu’a joué
l’état dans l’encouragement de l’Entrepreunariat chez les jeunes pour camoufler le manque
des postes de travail.
Figure 1: Répartition des inscrits dans la PF selon les cercles de la province

III. Accompagnement et suivi des populations cibles :

L’objectif de cette mission consiste à entamer les opérations d'accompagnement et de


suivi des populations cibles, durant toute la période du projet. Il s’agit principalement de :

 Assurer la gestion administrative de la plateforme ;

 Assurer l’accueil, l’écoute et l’orientation des populations dans la


plateforme ;

 Mettre en œuvre de l’accompagnement par cible validée dans la première


mission ;

 Mobiliser et animer le réseau de partenaires institutionnels locaux concernés


par la mise en œuvre de l’accompagnement avec un transfert du savoir et de
renforcement de capacité de leurs compétences afin de garantir la pérennité
des offres de services de la plateforme ;

 Elaborer des programmes de formation adaptés aux différents profils de


candidats, et aux besoins et spécificités locales ;
 Élaborer une étude du marché de l’emploi et identification des secteurs en
croissance et en création d’emploi et employeurs potentiels ;

 Accompagner les populations cibles dans les diverses démarches liées au


projet;

 Mobiliser, encadrer, former et impliquer les organisations communautaires et


collectives (associations, groupements structurés...) dans les différentes
étapes du projet ;

 Favoriser et promouvoir l'appropriation par les populations cibles des


concepts ayant attrait au management des projets économiques ;

 Établissement d’un système de mise à l’épreuve, bilan d’étape et d’évaluation


de la capitalisation des prestations fournies par la plate-forme aux profits des
bénéficiaires ;

 Assister le maître d’ouvrage pour la contractualisation avec les partenaires


identifiés ;

 Instaurer un système d’information de gestion et de suivi de la plateforme et


l’alimenter par des informations socio-économiques pertinentes capables
d’améliorer l’offre de service ;

 Assurer l’archivage des différents documents liés à la mise en œuvre du


projet ;

Section 2 : le rôle de la plateforme des jeunes –


Province de Figuig- dans l’amélioration du revenu et
l’inclusion économique des jeunes :

I. La mission principale de la plateforme des jeunes – province de


Figuig :

1. Accueil, Ecoute, Orientation & Accompagnement des jeunes :


La plateforme des jeunes – Province de Figuig- repose sur le déploiement de deux
principales missions :

a) L’écoute et l’orientation :

C’est une action majeure qui est nécessaire pour la réussite de l’approche adoptée pour le
programme 3, elle est accordée soigneusement à des professionnels en écoute et en orientation
des jeunes vu qu’elle constitue la porte d’entrée a la déclinaison de l’ensemble des missions
« Axes » explicitées ci-après.

b) L’accompagnement :

Cette mission consiste à :

- Accompagnement des jeunes pour accéder à un premier emploi par le


renforcement de leurs capacités ;

- Accompagnement des jeunes pour accéder a l’Entrepreunariat et créer leurs projets


de vie ;

- Soutien aux AGR, et leurs permettre de passer d’une logique de subsistance a une
logique de développement économique pérenne en faveur des coopératives, TPME
des jeunes.

2. Les réalisations en chiffre :

Mission principale de la PFJF

939

4188
2800

Visiteurs Ecoute & Orientation Accompagnement

- La plateforme des jeunes -Province de Figuig- a accueillis depuis son lancement un


nombre important de jeunes visiteurs qui a atteint les 4188 jeunes désirants bénéficier
de ses services.
- Le nombre des jeunes ayant bénéficié de l’écoute et l’orientation dans les 3 Axes de la
PFJF ou vers un service extérieur est de 2800 jeunes.

- L’effectif des jeunes orientés et ayant bénéficiés de l’accompagnement (en


Employabilité, Entrepreunariat, ESS) s’élève à 939 jeunes.

II. Les axes de la plateforme des jeunes – province de Figuig :

1. Employabilité :

A l’intention de l’aide à l’employabilité, l’INDH a relevé les défis de l’employabilité par le


développement des soft skills et l’aide à l’insertion professionnelle, à travers la mobilisation des acteurs
d’intermédiation professionnelle et des acteurs du marché de l’emploi Pour la mise en œuvre des
prestataires de services relevant du tissu associatif seront sélectionnés sur la base d’un AMI lancé au
niveau régional. Le CRDH procédera à la contractualisation par le biais d’une convention régionale
déclinée en conventions spécifiques au niveau Préfectoral/Provincial.

Figure : rapport du programme 3 – amélioration du revenus et inclusion économique des jeunes de l’INDH-

Les missions confiées aux prestataires retenus en matière de service d'accompagnement sont les
suivantes :

a. Étude de marché de l’emploi local :

Il s’agit de l’analyse du potentiel local en matière de l’emploi afin de :


- Identifier les secteurs en croissance et en création d’emploi ;

- Identifier les partenaires employeurs potentiels ;

- Cibler les métiers et postes en forte demande ;

- Désagréger les compétences techniques et comportementales recherchées

b. Sensibilisation et ciblage des bénéficiaires :

Après étude et identification des besoins du marché de l'emploi local, le prestataire


procédera à l’organisation de plusieurs actions ciblées d’information et de sensibilisation
(Salon de l'emploi). Ensuite, il procédera à la mobilisation et au sourcing des jeunes (diplômés
ou non) selon les critères d’éligibilité suivants :

- Âgés de 18 à 35 ans. (Le CPDH peut accorder des dérogations) ;

- En recherche active d’emploi ;

- Résidant dans la Préfecture/ Province ;

c. Profilage et bilan des compétences :

Le profilage et l’établissement du bilan des compétences des jeunes chercheurs d’emploi


doivent être menés par des professionnels spécialisés mobilisés par le prestataire. Pour cerner
le plus précisément possible le profil de chaque jeune inscrit :

- Évaluer ses compétences comportementales et techniques pour apprécier la


fiabilité et le réalisme de ses attentes et éventuellement de son projet
professionnel ;

- Évaluer les besoins en accompagnement et appui de chaque jeune et son


orientation vers l’une des opportunités existantes dans la préfecture/province.

d. Élaboration du programme de formation en soft skills :

L’élaboration des programmes de formation adaptés aux profils des candidats, aux besoins
et aux spécificités locales est un déterminant dans le processus d’accompagnement.

Le programme doit comprendre des formations axées sur les besoins du marché du travail
au niveau Préfectoral et Provincial, principalement pour bénéficier aux jeunes peu qualifiés.

e. Accompagnement des candidats :


À l’issue de la phase d’élaboration des programmes de formation, deux types de parcours
peuvent être proposés en fonction du profil des candidats, le parcours de « Formation
Employabilité » et le parcours « Formation-Insertion ».

Formation-Employabilité : consiste à proposer une collection de formations en soft


skills pour renforcer les compétences des jeunes en techniques de recherche d’emploi à
travers des ateliers de rédaction de CV et lettre de motivation, des sessions de préparation aux
entretiens d’embauche et réseautage.

Formation-Insertion : en plus des formations de compétences techniques,


comportementales et linguistiques demandées sur le marché du travail, les jeunes chercheurs
d’emploi bénéficieront d’une formation dans des métiers en croissance demandés par le
marché de l’emploi.

f. Insertion professionnelle des candidats :

Les jeunes ayant suivi des formations de type « Formation-Insertion » bénéficieront


d’une insertion en emploi formel dans un emploi dans lequel il est déclaré par un organisme
employeur affilié à la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS). Aussi, le prestataire est
tenu d’assurer le maintien en emploi formel pour les bénéficiaires ayant été insérés.

g. Renforcement des acteurs locaux :

Afin de pérenniser l’impact des actions promues par cet axe, des associations locales
seront sollicitées à participer au déploiement de la méthodologie d’accompagnement des
jeunes chercheurs d’emploi selon des critères préétablis.

À cet effet, les associations répondant aux critères d’expertise et de qualité de gestion
seront sélectionnées et leurs représentants seront formés lors de formation de formateurs
(Training of Trainers) pour assurer un fort ancrage local et une dissémination des bonnes
pratiques avec l’écosystème régional.

h. Modalités de financement :

Le mode de financement adopté est « le financement basé sur les résultats ». Ainsi, une
partie des financements déboursés aux prestataires dans le cadre de cet axe, est liée à la
vérification de résultats préétablis, à savoir :

- Nombre de bénéficiaires des formations en compétences techniques et


comportementales ;
- Nombre de bénéficiaires insérés en emploi formel, c’est-à-dire dans un
organisme affilié à la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) et étant en
mesure d’y déclarer ses salariés ;

- Nombre de bénéficiaires maintenus en emploi formel.

Le paiement sera lié à l’obtention des résultats vérifiés de manière rigoureuse. Les modalités
de vérification sont définies plus précisément dans le manuel des procédures.

I.1. La mise en œuvre de l’axe employabilité – Plateforme


des jeunes – Province de FIGUIG - :

Depuis sa mise en œuvre de la PF a commencé l’accueil des jeunes diplômés de la


province âgée de 18 à 35 ans pour les inscrire pour bénéficier de l’accompagnement à la
recherche d’emploi et cela à travers un cursus de formation de l’axe employabilité afin de
renforcer leurs capacités et leurs permettre d’acquérir les compétences nécessaires pour
intégrer le marché de l’emploi.

Dans de cadre de l’aide à l’employabilité, les jeunes vont bénéficier d’un


accompagnement à l’insertion professionnelle, via un séjour d’encadrement individualisé et
collectif pour répondre à leurs besoins et aspirations.

Les bénéficiaires auront accès à un apprentissage à travers un programme de formation


adaptée aux profils des candidats et aux besoins et spécificités locales, y compris les
formations en soft/ hard Skills, en développement personnel, en compétences techniques,
comportementales et linguistiques demandées sur le marché de travail.

Les formations seront fournies par le personnel de la plateforme, des compétences


vacataires et experts nationaux et internationaux, ainsi que par des acteurs et intervenants en
emploi au niveau territorial, afin d’assurer un apprentissage professionnel et un appui
technique aux candidats.

En plus des formations, un suivi régulier du jeune est assuré pour l’aider à postuler sa
candidature pour des offres d’emplois adéquat à son profil, passer des entretiens ou se
préparer pour réussir des concours ou test d’embauche.

OBJECTIFS :

 Permettre aux chercheurs d’emploi d’acquérir les compétences requises pour occuper
des emplois identifiés ;

 Faciliter l’insertion des jeunes par l’acquisition des compétences professionnelles et


l’adaptation de leurs profils aux besoins du marché de l’emploi ;
Depuis son lancement la PFJF a assuré des séances de formation en collaboration avec ses
partenaires tels que l’ANAPEC et la délégation provinciale de l’éducation nationale –
Province de Figuig- au profit de 224 jeunes de la province en total pour les années 2021-2022.

I.2. Les réalisations en chiffre :


Accompagnement en Employabilité (EMP)
200 189
160
120 98
80
33 30 24
40 18 18 18 18
0
s s oi
rit ill pl na
l e ire
sc Sk ol
a
i n ft em tio sc
Le
s So d' na é
he n pr
rc tio u
ch
e
uc
a
esd
re i c
l' ed itr
de e on
es sd
qu r sm
ni ou de
ch nc on
te co ati
s au
Le rm
on Fo
rati
a
ep
Pr
2021 2022

La plateforme des jeunes – Province de Figuig- a assuré des formations en les techniques
de recherche d’emploi au profit de 72 jeunes de la province, ainsi que des séances de
préparation au concours de l’éducation nationale au profit de 54 candidats, en plus des
formations au profit de 98 monitrices du préscolaire en collaboration avec la délégation
provinciale de l’éducation nationale – Province de Figuig- pour les années 2021-2022.

2. Entrepreneuriat :

L’appui à l’entrepreneuriat chez les jeunes vise à promouvoir et développer la culture


de l’entrepreneuriat chez les jeunes et encourager les concours d’idées dans les secteurs
porteurs et ce, à travers :

- L’appui à la création d’une nouvelle génération de projets générateurs de


revenu notamment des petites et très petites entreprises ;

- La mise en œuvre d’une offre d’appui couvrant de façon homogène et


continue tout le processus d’appui à l’entrepreneuriat (appui pré et post
création).

a. Lancement du « concours d’idée pour les jeunes » :


Un concours d’idées pour les jeunes est à lancer pour identifier les bénéficiaires potentiels
de l’appui pré-création. L’objectif est d’encourager les initiatives privées à l’entrepreneuriat,
principalement chez les jeunes de 18-45 ans en situation de chômage ou de sous-emploi ou
ceux exerçant une activité entrepreneuriale ne dépassant pas les 12 mois, tout en privilégiant
l’approche genre.

b. Sélection des idées de projets :

Suite au lancement du concours d’idées, l’équipe de la PFJF procède à l’étude et le tri


des idées de projets sur dossier selon des critères de faisabilité et d'innovation et ce, à travers
une commission technique interne qui évalue les projets.

Le comité qualifié est constitué pour la sélection des meilleures idées, afin de juger de la
pertinence et de la possibilité de financement. Ledit comité regroupe des acteurs publics et
privés, ayant une bonne connaissance du contexte économique local.

Les projets doivent répondre à des critères d’éligibilité d’ordre économique (création de
valeur ajoutée, stabilité des revenus...), social (création d'emplois, conditions de travail,
amélioration du statut de la femme, respect des droits de l’enfant...) et environnemental
(conservation des ressources, naturelles, maintien de la biodiversité...).

Ne sont pas éligibles les projets qui nuisent à l’environnement ou ceux soumis par des
fonctionnaires, des agents d’entreprises publiques ou des salariés du secteur privé ainsi que
les projets dont les porteurs ont déjà bénéficié individuellement ou dans le cadre de
groupement d’un financement public y compris dans le cadre d’autres programmes
gouvernementaux.

c. Accompagnement pré-création :

Après étude des meilleures idées de projets, la PFJF procède à l’organisation des
sessions de renforcement à plein temps, d’orientation et de profilage des porteurs de projets
pendant une semaine ou deux par des consultants experts en accompagnement
entrepreneurial.

Cet accompagnement concerne principalement l’accueil, l’écoute, l’orientation, l’étude


de marché, l’étude du montage de projet, l’étude de faisabilité, l’aide à l’établissement du
business plan et des aspects budgétaires et juridiques.

d. Soumission au CPDH pour validation et financement :


Les projets présélectionnés et jugés viables par le comité de sélection devront par la suite
être confirmés par le Comité Provincial du Développement Humain (CPDH) sur dossier
(proposition de projet, programme d’investissement, évaluation du comité technique,
engagement bénéficiaire-prestataire, etc.).

Les porteurs de projets sont amenés à déposer des devis contenant le montant de leurs
contributions en numéraire et des factures justifiants la valeur de leurs contributions en
nature.

Après la soumission et la validation des projets, des conventions tripartites sont conclues
entre CPDH-bénéficiaires et prestataire de services déterminant les obligations et résultats à
atteindre pour chaque projet.

e. Accompagnement post-création :

L’accompagnement post-création se fait à travers un parcours de coaching incluant des


formations pratiques et un accompagnement individuel et en groupe, y compris sur le terrain
(lieu de l’entreprise), adapté aux besoins du porteur de projet.

Cet accompagnement couvre en priorité les compétences de gestion essentielles à la


bonne conduite du projet, à savoir la gestion financière, la gestion de trésorerie, le
marketing, le démarchage d’opportunités d’affaires, la commercialisation et
l’accompagnement à la conduite des formalités administratives, ainsi que les aptitudes
comportementales (soft-skills).

II.1. La mise en œuvre de l’axe entrepreneuriat – Plateforme


des jeunes – Province de FIGUIG - :

Le rôle de la plateforme des jeunes à ce niveau étant d’encourager les initiatives privées
à l’entreprenariat, principalement chez les jeunes de 18-45 ans, en situation de chômage ou
de sous-emploi ou ceux exerçant une activité entrepreneuriale ne dépassant pas les 12 mois,
tout en privilégiant l’approche genre ; elle permet d’assurer ainsi aux jeunes porteurs
d’idées innovantes en entrepreneuriat, un contact avec des conseillers techniques, durant les
principales phases de projet pré- création, création et post création:

Phase pré-création : soutenir l’effort du jeune et l’outiller afin qu’il puisse monter son
projet (plan d’affaires) et créer son entreprise (conseil juridique) ;
Phase post-création : permet au jeune d’être suivi et accompagné lors du démarrage et
le développement de son activité ;

CRITÈRES D’ÉLIGIBILITÉ ET SÉLECTION DES PROJETS DE LA


PLATEFORME :

 Ayant un âge de 18‐45 ans


 Être résident dans le territoire de la province de Figuig ;
 En recherche active d’emploi ;
 Ayant une idée de projet et un esprit d’entreprenariat ;

Figure : Coordination Nationale de l’INDH- Département système d‘informations

Dans le cas de la plateforme des jeunes – Province de Figuig, Le premier concours d’idée
a été lancé par la PFJF en mois de Mars 2021 pour la période de 15-03-2021 Au 17-04-
2021avec 429 dossiers de candidatures reçus, et le deuxième a été lancé en mois de Juillet
2022 pour la période du 12-07-2022 Au 29-07-2022 avec un total de 191 dossiers de
candidatures reçus.
Les candidats éligibles pour les deux concours d’idées ont bénéficié de l’accompagnement
de l’équipe de la PFJF tout au long de la période des dépôts des dossiers en tout ce qui
concerne l’orientation et l’assistance en le rassemblement des dossiers de candidatures et le
remplissage des annexes constituant les dossiers en question.

Pour l’année 2021, 11 projets ont été retenus pour bénéficier du financement dans le
cadre du concours d’idées en tant que des auto-entrepreneurs/sté, ainsi que 29 projets retenus
pour bénéficier du même financement dans le cadre du concours d’idées 2022.

Le fonds d’amorçage octroyé aux porteurs de projets était de 100.000 DH/projet en 2021
dont 60% du cout total du projet est une contribution de l’INDH et le reste du 40% est la
contribution du porteur de projet (20% contribution en numéraire et 20% contribution en
nature), en 2022 le fonds a connu une augmentation et il s’est élève à 150.000 DH/projet
dont 90% du cout total du projet est une contribution de l’INDH et le 10% restant est la
contribution du porteur de projet en numéraire.

II.2. Les réalisations en chiffre :

Accompagement en entrepreneuriat (ENT)


800
738
709
700

600

500

400

300

200
91 80
100
11 29
0
Les inscrits - ENT - Pré-création Post-création

2021 2022

L’accompagnement dans l’axe de l’entreprenariat se fait en 2 phases principales :

1- La phase pré-création comprend tout ce qui est formation en capacitation et en


l’amélioration de l’esprit d’entreprenariat chez les jeunes, et durant les deux
années (2021-2022) 789 jeunes ont bénéficié de ces formations avant de
candidater pour les concours d’idées afin de bénéficier du financement de
l’INDH.

2- La phase post-création est la phase qui s’intéresse aux jeunes qui ont été
sélectionné pour bénéficier du financement de l’INDH, l’accompagnement dans
cette phase consiste en l’assistance à la création des entreprises et les formations,
et le nombre des bénéficiaires dans cette phase s’élève à 30 jeunes bénéficiaires.

3. Amélioration de revenu- Economie sociale et solidaire


(ESS) :

Le programme 3 de l’INDH, vise à apporter un accompagnement au profit des porteurs de


projets issus de l’analyse des chaines de valeur et des coopératives ainsi que les autres
organisations professionnelles œuvrant dans le domaine de l’économie sociale et solidaire.

L’intervention de l’INDH dans ce cadre se trouve justifiée par l’intérêt accordé à


l’inclusion économique des jeunes et des femmes en leur offrant des opportunités d’emploi et
d’auto-emploi.

L’objectif consiste à développer des activités économiques locales issues des résultats des
analyses de chaines de valeur à travers l’accompagnement des porteurs de projets, des
structures existantes ayant un fort potentiel de croissance et créant des opportunités d’emploi
pour les jeunes ou des structures nouvellement créées répondant aux critères de création de
valeur.

I. Soutien à l’économie sociale et solidaire :

Des mesures spécifiques d'accompagnement sont mises en œuvre pour appuyer les
coopératives, les groupements d’intérêt économique et les TPMEs existantes et les
accompagner dans leur développement à travers :

 Appui Technique : concerne d’apporter de l’aide lors de la création des


coopératives ou TPMEs porteurs de projets à fort impact, ou la mobilisation
d’une assistance technique pour la labélisation et la certification de qualité, et
ce de concerte avec les départements ministériels concernés.

 Appui Financier : destiné à appuyer le processus d'exploitation des


coopératives, GIE et TPMEs afin de les inciter à la création de l’emploi et de
l’auto-emploi, en particulier pour les jeunes. Le soutien financier de l’INDH
est plafonné à 300.000 DH, représentant au maximum une valeur de 60% du
capital investi et doit concerner uniquement les investissements dans des
activités émanant des chaines de valeur locales. L’apport du porteur de projet
doit former 20% en numéraire et 20% en nature.

Sont éligibles au financement les coopératives dont le nombre de coopérateurs jeunes et


femmes dépasse 30 %, et les conventions sont conclues entre le CPDH et le porteur de projet
déterminant les obligations et résultats à atteindre.

La démarche de mise en œuvre se décline comme suit :

a. Identification et priorisation des filières

À la lumière des études disponibles auprès des départements sectoriels concernés, les
filières à fort potentiel sont identifiées et classées par ordre de priorité. À défaut de
disponibilité desdites études, le CPDH peut lancer des études se rapportant aux potentialités
locales en concertation avec les partenaires concernés.

b. Analyse et identification des chaînes de valeur des filières identifiées :

Après l’identification des filières prioritaires, une analyse des chaines de valeur doit être
menée pour renforcer les maillons constituant des freins au développement et d’identifier les
niches et les opportunités de croissance de chaque filière.

En s’appuyant sur les résultats de l’analyse de la chaine de valeur, le Comité Provincial


pour le Développement Economique (CPDE) pour le compte du CPDH, arrête la stratégie de
développement des filières et des chaînes de valeur identifiées.

Il est à souligner que le CPDE est un organe consultatif et d’aide à la prise de décision mis
à la disposition du CPDH, qui a pour mission de contribuer à l’amélioration de la performance
des acteurs provinciaux et d’appuyer un développement économique durable générateur de
richesse et d’emplois.

c. Élaboration d’un plan d’action :

Le CPDH établit un plan d’action décliné en projets à fort impact favorisant l’approche
genre et orienté principalement vers l’inclusion économique des jeunes.

II. Soutien aux projets générateurs de revenus :

Fidèle à l'esprit innovant qui anime la troisième phase de l'INDH, l’axe de soutien aux
projets générateurs de revenu prévoit l’organisation d’un concours d'idées inspiré des
Hackathons en substitution des appels à projets classiques.
Il s’agit en l’occurrence de mobiliser les jeunes dans un esprit de concours d’idées et de
faire émerger des idées de projets innovants qui répondent à des problématiques de
développement local en relation avec les chaines de valeur.

Néanmoins, ne sont pas éligibles les associations, les fonctionnaires régis par le Statut
Général de la Fonction Publique, les employés des entreprises et des établissements publics,
les employés du secteur privé et les personnes ayant déjà bénéficié individuellement ou dans
le cadre de groupement d’un financement public y compris dans le cadre d’autres programmes
gouvernementaux.

Un jury sera désigné afin d’évaluer les projets soumis par les participants en fonction de
différents critères. À titre indicatif, ces critères pourront concerner :

- La faisabilité technique et commerciale,

- Les capacités du porteur de projet,

- L’importance de l’impact socioéconomique, etc.

Le concours d’idée concerne :

 Les coopératives et leurs unions (conforme à la loi : 112-12) ;

 Les GIE ;

 Les TPMEs (Société de Personnes et SARL) ;

 Les personnes disposant du statut « Auto-entrepreneurs » ;

 Les jeunes cibles de l’INDH âgés de 18-45 ans.

Néanmoins, ne sont pas éligible les associations, les fonctionnaires régis par le statut
général de la fonction publique, les employés des entreprises et des établissements publics, les
employés du secteur privé et les personnes ayant déjà bénéficié individuellement ou dans le
cadre de groupement d’un financement public y compris dans le cadre d’autres programmes
gouvernementaux.

Un jury sera désigné afin d’évaluer les projets soumis par les participants en fonction
de différents critères. A titre indicatif, ces critères pourront concerner : la faisabilité technique
et commerciale, les capacités du porteur de projet, l’importance de l’impact socioéconomique,
etc.

Déroulement du concours d’idées se décline comme suit :

- Lancement du concours d’idées ;

- Présélection des participants ;


- Boot camps au niveau Préfectoral/Provincial ;

- Compétition ;

- Sélection des projets et/ou meilleures idées de projets.

III.1. La mise en œuvre de l’axe économie sociale et solidaire


– Plateforme des jeunes – Province de FIGUIG - :

A ce niveau il s’agit d’instaurer un processus de création de coopérative, AGR, GIE, et ce


en offrant un suivi et un accompagnement technique et administratif aux jeunes.

Cet accompagnement en maintiendra lors de la phase de la création et même de post


création. Il est dédié aux coopératives et porteurs de projets émanant de l’analyse des chaines
de valeurs, il permet le soutien à l’économie sociale et solidaire par l’accompagnement et
l’assistance technique (aide à la création des coopératives, labellisation, certification
qualité…) ;

OBJECTIFS :

 La création des coopératives, des groupements d’intérêt économique GIE et les


TPMES et les accompagner dans leur développement ;

 Accompagnement spécifique des structures déjà crées ;

 Développement de ces structures en termes de labellisation et certification ;


Dans le cas de la plateforme des jeunes – Province de Figuig, Le premier appel a projet a
été lancé par la PFJF était en mois de Mars 2021 pour la période de 15-03-2021 Au 17-04-
2021avec 429 dossiers de candidatures reçus, et le deuxième a été lancé en mois de Mars
2022 pour la période du 28-03-2022 Au 12-05-2022 avec un total de 89 dossiers de
candidatures reçus.

Les candidats éligibles pour les deux appels à projets ont bénéficié de l’accompagnement
de l’équipe de la PFJF tout au long de la période des dépôts des dossiers en tout ce qui
concerne l’orientation et l’assistance en le rassemblement des dossiers de candidatures et le
remplissage des annexes constituant les dossiers en question.

Pour l’année 2021, 27 projets ont été retenus pour bénéficier du financement dans le
cadre du concours d’idées en tant que des coopératives/ SNC, ainsi que 13 projets retenus
pour bénéficier du même financement dans le cadre de l’appel à projet 2022.

Le fonds d’amorçage octroyé aux porteurs de projets était de 300.000 DH/projet dont
60% du cout total du projet est une contribution de l’INDH et le reste du 40% est la
contribution du porteur de projet (20% contribution en numéraire et 20% contribution en
nature).

Les projets retenus dans le cadre de l’axe « Economie sociale et solidaire » seront
soumis aux mêmes modalités pratiques d’accompagnement et décrites dans l’axe de l’appui à
l’entrepreneuriat.

III.2. Les réalisations en chiffre :


Accompagnement en ESS
14

12

10

0
coopérative société les femmes les jeunes

2021 2022

Section 3 : La méthodologie de recherche – Cas


pratique :

Introduction partielle
Un éventail de choix trace le chemin que suit un travail de recherche, de sa conception à
son terme, et détermine dans quelle mesure les résultats obtenus sont fiables. Du
positionnement épistémologique aux démarches, de la problématique de recherche aux
hypothèses, en passant par les objectifs et le contexte de recherche, se définit un tout indivis,
se dessine un ensemble paradigmatique à partir duquel ressortent des outils d’enquête et de
recherche, comme le questionnaire et l’entretien. C’est donc cet ensemble qui sera
incessamment exposé et discuté, étayé par les propos de chercheurs en épistémologie, en
méthodologie et en sciences économiques et sociales.

« De part et d’autre, tout se déduit, tout s’enchaîne. La


cause fait deviner un effet, comme chaque effet permet de
remonter à une cause ». Honoré de Balzac, La Recherche de
l’absolu.

Le terme de méthode recouvre un ensemble de définitions disparates. Toutefois, comme


terme de philosophie, le Littré le définit ainsi : « ensemble des procédés rationnels employés à
la recherche de la vérité ». À la lumière de cette définition, trois éléments sont à examiner.
D’abord les procédés. Ces derniers sont l’ensemble des démarches suivies pour approcher une
réalité.

Ensuite la raison. Celle-ci est le fondement même de l’épistémologie et reste corollaire de


l’esprit de logique. Enfin la vérité. En sciences économiques, on parlerait davantage de réalité
que de vérité, cependant que d’un point de vue téléologique, l’étude de la réalité vise à aboutir
à une vérité dans la logique qui relie les phénomènes économique. En ce sens, la
méthodologie n’est pas seulement un discours sur la méthode, définition strictement
cartésienne, mais également, comme la définit Littré, « l’art de diriger l’esprit humain dans la
recherche de la réalité ». Ce qu’il sied d’en retenir est bien la notion de direction.

En effet, la méthodologie peut être conçue comme une doctrine professant un ensemble de
directives qui rendent uniformes les procédés, les logiques et les solutions adoptés pour
étudier un phénomène ou une situation problème. « D’une manière générale, écrit Dépelteau,
la notion de méthodologie de la recherche désigne l’ensemble des règles, étapes et procédures
auxquelles on a recours dans une science pour saisir les objets étudiés »33.

Règles, étapes et procédures sont autant d’éléments consubstantiellement liés et regroupés


sous le concept d’ensemble paradigmatique. Dans une réédition récente de La nouvelle

33
François Dépelteau, La Démarche d’une recherche en sciences humaines. De la question de départ à la
communication des résultats, De Boeck Université, Coll. « Méthodes en sciences humaines », Bruxelles, 2007,
p. 6.
communication, Alex Mucchielli évoque la nature de ce lien : « […] toute recherche
scientifique, en sciences économiques et sociales, est liée à l’ensemble : positionnement
épistémologique du chercheur-théorie/concepts-méthode-objet. Cet ensemble forme un tout
indissociable […], où chaque élément dépend des autres et renvoie aux autres. »1 34 En effet,
rien n’est plus ardu que de considérer qu’une recherche puisse se constituer ex nihilo, sans un
cadre théorico-méthodologique préétabli. La raison en est que précisément la méthodologie
est un enseignement à partir duquel toute recherche fonde sa légitimité et la raison d’être de
ses résultats. C’est aussi, seconde raison, un cadre de recherche éprouvé et expérimenté, qui
fait que toute étude ne peut se constituer sans retirer d’enseignement de celles qui l’ont
précédée. De ce point de vue, la méthodologie est également une épistémologie. C’est un
savoir raisonné qui n’est pas un moule figé, mais bien un ensemble de modèles perfectibles et
en constante évolution. Le paradigme de recherche pourrait dans ce sens être défini comme un
modèle parfait, un canevas de recherche éprouvé constamment de sorte qu’il donne à voir sa
faillibilité. En voie de conséquence, il ne pourrait s’agir, a fortiori en sciences économiques,
de reproduire et de dupliquer à l’envi un modèle de recherche, mais de remettre en question sa
validité en élargissant ses limites de telle sorte qu’il admette les résultats que ses mécanismes
n’envisagent pas en théorie. Le résultat opposé à la théorie serait donc la matrice d’une
dialectique des méthodes.

1. Positionnement épistémologique et démarche


méthodologique :
Le positionnement épistémologique constitue le fondement de toute recherche en sciences
économiques et, à plus forte raison, en sciences de la communication. En effet, la posture
épistémologique et méthodologique du chercheur conditionne l’ensemble paradigmatique à
partir duquel se fonde la validité des conclusions auxquelles il aboutit à l’issue de la
recherche.

Cela s’explique du fait que la posture épistémologique peut être définie comme une
manière d’approcher un phénomène, de comprendre ou de construire une réalité. Bien que
perçue comme seule et unique, cette dernière a différentes facettes qui laissent à supposer que
les positionnements épistémologiques révèlent et abordent seulement un aspect de la réalité
ontologique. Chaque méthode aborde cette réalité ontologique sous un angle donné, selon des
postulats préliminaires ou à partir de méthodes d’analyse confirmées par l’expérience.

34
Alex Mucchielli, Étude des communications : Nouvelles approches, Armand Colin, Coll. « U », 2006, p. 61
Cette disparité des approches est ce qui forge la distinction entre les résultats obtenus par
les différents positionnements. À dire vrai, cette complexité de la « réalité » impose aux
modèles d’analyse une incompatibilité entre leurs approches. Pour répondre à cet
antagonisme, la conjugaison de méthodes apparentées peut être préconisée, l’objectif étant,
par exemple, d’éclairer pleinement un aspect communicationnel quelconque au lieu de tenter
d’éclairer un ensemble vaste en se livrant aux contradictions inhérentes à la relation entre les
deux positionnements premiers : l’épistémologie positiviste et l’épistémologie
compréhensive-systémique. Cette distinction n’est pas par ailleurs immotivée. Au contraire,
comme l’explique Alex Mucchielli, la constitution des sciences et de leurs objets d’études
peut en être une des causes.

En effet, la différenciation opérée au XIXème siècle entre phénomènes naturels et


phénomènes humains a engendré une séparation méthodologique fondatrice : « Les
phénomènes naturels et physiques demandent des « explications » ; les phénomènes humains
requérant une « compréhension ». »35 Ce n’est pas seulement au niveau de l’épistémologie et
de ses champs qu’a eu lieu cette rupture, mais également, et surtout, au niveau des démarches
adoptées. Mucchielli résume l’antagonisme en ces termes : « Il y aura, s’occupant des
phénomènes des sciences naturelles et physiques, une démarche visant l’explication, qui sera
dite « démarche positiviste » ou « hypothético-déductive ». Il y aura, s’occupant des
phénomènes des sciences économiques et sociales, une démarche visant à la compréhension,
qui sera appelée « démarche subjectiviste » ou « empiricoinductive ». »36

Bien que cette distinction tende à exclure du champ des sciences économiques toute
approche, démarche ou positionnement positiviste, il n’en demeure pas moins que ce dernier
s’est constitué comme une « habitude culturelle » 37, une sorte d’attitude allant de soi. Pour
Mucchielli, le positivisme s’est en effet constitué comme mode de pensée privilégié, comme
un « état d’esprit », d’une part consacré par l’éducation, entériné par les médias d’autre part.
Cette hégémonie proclamée engage à sérier les principes fondateurs l’approche positiviste.

En effet, les principes du positionnement épistémologique positiviste sont au nombre de


trois. D’abord, il s’agit du tiers exclu, postulat selon lequel un phénomène « ne peut être lui-
même et un autre à la fois » 38. Ensuite, le positivisme consacre l’existence ontologique et
35
Ibid., p. 40
36
Ibid., p. 40
37
Loc. cit.
38
Ibid., p. 41
irréfutable de la réalité. Enfin, postulat drastique, la causalité linéaire : « il y a une nécessaire
liaison entre un phénomène constaté et un phénomène précédent qui en est la source […]. » 39
D’un autre sens, opposé foncièrement au positivisme, il est une épistémologie compréhensive-
systémique. Selon ce positionnement, trois principes (Mucchielli en recense cinq) sont
majeurs, qui se situent en effet a contrario de la pensée positiviste. D’abord, « il n’existe pas
de réalité objective donnée »40 , c’est-à-dire que, dans les sciences économiques, la réalité est
exclusivement construite, et n’est par conséquent jamais préexistante. Ensuite, puisqu’il
n’existe pas une réalité, il existe « plusieurs réalités […] construites par les différents acteurs
et coexistantes en même temps […] » 41, c’est-à-dire que l’existence d’un phénomène n’exclut
pas forcément l’existence d’un autre connexe ou similaire.

Enfin, l’existence d’un phénomène ne peut être sur le mode de l’unicité, mais bien « il
existe nécessairement en relation avec d’autres phénomènes » 42, cela signifie qu’ici la
causalité circulaire est préférée à celle linéaire, tant au niveau de la réalité que du phénomène.
À partir de ces deux positionnements, il est possible d’adopter les démarches qui leurs sont
respectivement liées.

D’une part, le positivisme est lié à la démarche hypothético-déductive. Cette dernière


consiste à partir d’une théorie (ou d’un modèle, c’est-à-dire une vision réductionniste de la
théorie) pour, ensuite, à travers des lois, relier des phénomènes à des postulats. Cela revient à
aboutir par la suite à formuler des hypothèses pour relier observation et théorie. D’autre part,
la compréhension est liée à la démarche empirico-inductive. Cette démarche consacre
davantage la découverte et l’exploration, d’autant que le résultat escompté demeure inconnu
au départ. En effet, il s’y agit d’abord de recueillir des données, de les trier et de les ordonner
pour formuler un schéma de compréhension, autrement dit une théorie partielle qu’il s’agit de
réitérer pour formuler une théorie globale.

En résumé, le choix d’un positionnement épistémologique et de la démarche qui lui est liée
revient exclusivement au chercheur. En effet, rien ne permet d’avancer qu’un positionnement
garantit de meilleurs résultats qu’un autre, a fortiori dans les sciences économiques. Aussi
Mucchielli explique-t-il : « Le débat de fond sur la posture épistémologique préférentielle des

39
Ibid., p. 42.
40
Ibid., p. 44.
41
Loc. cit
42
Loc. cit
SIC n’est donc pas tranché dans la communauté scientifique des sciences de la
communication. Je soutiens qu’il n’est pas possible de le trancher avec des arguments «
scientifiques » et je propose donc que les chercheurs se situent volontairement dans un des
courants et en affichant leur appartenance. » 43 C’est en effet ce que Mucchielli regroupe sous
le concept de double référence. Ce dernier explicite la possibilité, en sciences économiques et
sociales, de recourir à l’un ou l’autre des positionnements, en cela qu’ils permettent d’aboutir
mutatis mutandis aux mêmes conclusions. Pourtant, bien que la démarche empirico-inductive
soit majoritaire dans la plupart des sciences, il n’en reste pas moins que c’est la démarche
hypothético-déductive qui préside à la plupart des recherches en sciences économiques. En
effet, la liberté de réflexion qu’elle permet, bien qu’elle ne se détache pas d’une certaine
rigueur académique, correspond aux phénomènes étudiés en sciences de la communication.

En somme, « seules les approches les plus modernes basées sur d’autres formes de
causalité en physique […] s’en affranchissent sans complexes, mais les SIC (Sciences de
l’Information et de la Communication) tout comme les SHS (Sciences Économiques et
Sociales) n’intègrent que très lentement les dernières évolutions épistémologiques. » 44 La
prédominance de la démarche hypothético-déductive se trouve d’autant renforcée que d’une
part elle admet ce que Mucchielli nomme la possibilité de double référence en sciences
économiques et sociales et que, d’autre part, elle facilite l’accès à des procédés de recherches
propres à la démarche empirico-inductive.

Toutefois, prise de sa totalité, cette dernière ne peut répondre à la primauté de la


compréhension sur l’explication en sciences économiques. « C’est pourquoi, ajoute Jean-Luc
Michel, le chercheur ne peut guère compter que sur les méthodes déductives : on émet des
hypothèses et on cherche à les vérifier. » 45 Cependant, avant d’émettre des hypothèses, la
recherche est tenue de problématiser son objet d’étude.

Ainsi, le positionnement épistémologique compréhensif prévaut à l’épistémologie


positiviste, bien qu’au niveau des démarches de recherche, le présent travail tentera d’articuler
des méthodes du second positionnement, sans en adopter le raisonnement et en concevant
l’hypothético-déductivité comme démarche principale. En résumé, cet ensemble
paradigmatique crée une jonction essentielle entre l’aspect théorique et l’aspect pratique de

43
Ibid., p. 61.
44
Jean-Luc Michel, Le mémoire de recherche en information-communication, Ellipses, 1999, p. 14.
45
Loc. cit
toute monographie, entre la part d’érudition et la part de réflexion que comporte toute
démarche du chercheur.

D’une manière synthétique, l’aspect méthodologique d’une recherche en sciences


économiques débute par la définition d’un positionnement épistémologique et le suivi de la
démarche qu’il privilégie. Dès lors, il est question d’élaborer des hypothèses de recherche,
définir d’un plan de vérification de ces hypothèses et analyser les données. Pour ce faire, le
recours aux méthodes qualitatives et quantitatives est essentiel car à l’issue de cette étape, il
est loisible d’émettre des recommandations et de tirer les conclusions de la recherche en
question, ne négligeant aucunement de faire part des découvertes relevées et des difficultés
rencontrées.

2. Problématique de recherche :
À l’instar du positionnement épistémologique et de la démarche de recherche, « la
problématique est fondamentalement liée au sous-ensemble théorie/concepts méthode » 46 .
Cependant, signale Mucchielli, « à l’origine d’une recherche, il y a le chercheur et son projet
de recherche »47. Cette relation serait conduite par un ensemble d’a priori que doit pallier la
définition d’une problématique de recherche.

Ainsi, citant Pierre Paillé, Mucchielli rapporte la définition suivante de la problématique :


« une mise en relation argumentée des considérants permettant de poser un problème de
recherche (une grande question). Elle inclut ou (selon les cas), donne suite, à une recension
des écrits sur le sujet traité »48.

À partir en effet d’une revue de littérature, augmentée d’une méthode documentaire


globale, il revient au chercheur de formuler une problématique de recherche, d’abord
temporaire et, ensuite, définitive. Sa formulation est importante en cela que « une
interrogation critique doit être faite sur chacun des mots utilisés […] » 49, ayant pour objectif
de complexifier la problématique. « Cette complexification de la problématique de départ est
souvent nécessaire tant les problèmes des sciences économiques ressortissent bien de la «

46
Étude des communications : Nouvelles approches, op. cit., p. 81.
47
Loc. cit
48
Ibid., p. 83. *« Les considérants sont toutes les informations scientifiques, connues du chercheur […], qui lui
permettent de justifier son questionnement ». Loc. cit.
49
Loc. cit.
complexité » défendue par E. Morin » 50, complexité évoquée plus avant indissociable de la
recherche scientifique et plus encore de la communication comme transdisciplinaire. Pour
autant, il n’est pas seulement question de fonder une problématique à partir d’une recension
des écrits, mais de l’inscrire dans une théorie prédéfinie. « C’est donc bien au nom d’une
théorie que l’on énonce une problématique puisque la théorie précise comment le monde est
organisé, et donc, quels sont les problèmes qu’on peut y trouver. »51

Ce procédé demeure indissociable de la critique des fondements pluriels de toute


problématique ; indissociable également de la nécessité de confronter cette dernière à un cadre
référentiel différent52. En somme, une problématique de recherche est à la fois la source et
l’aboutissement d’une réflexion sur une situation donnée. En effet, d’une part, elle découle de
l’intérêt porté à un phénomène présentant un intérêt pour les SIC ; de l’autre, elle est la forme
finale d’une réflexion sur la méthode de recherche à suivre. Ainsi, l’élaboration d’un cadre
méthodologique est une des conditions nécessaires pour formuler une problématique
cohérente.

C’est par ailleurs dans le même ordre d’idées que la partie première de ce travail s’est
attachée non seulement à définir des concepts et des notions, mais également à les mettre en
lien avec la problématique de recherche et à discuter sa formulation et les éléments qui la
composent. Ce questionnement permanent de la problématique a permis de la formuler de la
sorte : dans quelle mesure la communication participe-t-elle de la médiation culturelle
engagée par la Médiathèque de l’Institut Français de Meknès ?

Pour résumer, dans le champ des sciences économiques et sociales et, à plus forte raison,
dans le domaine des Sciences de l’Information et de la Communication (SIC), toute
monographie repose sur une problématique de recherche. Cette dernière constitue le point de
départ de la réflexion théorique et méthodologique, de même qu’elle guide l’élaboration de la
partie pratique. Elle constitue ainsi un élément majeur du mémoire, en ceci qu’elle assure une
cohérence du propos et une unité dans la démarche du chercheur.

Par ailleurs, une problématique de recherche est la somme d’une série de questionnements
dont l’objectif est de mettre en perspective un phénomène problématique identifié dans un
contexte donné. Dans notre cas, il s’agit du rôle de la communication dans la diffusion de la

50
Loc. cit.
51
Ibid., p. 85.
52
Sq., pp. 85-86.
culture au sein de la Médiathèque de l’IFM. En effet, à la lumière des concepts évoqués en
partie première, nous visons, à travers notre problématique, à comprendre l’importance des
différents dispositifs de communication dans la diffusion de la culture et, partant, dans la
promotion de l’image de marque de l’IFM.

3. Outils de recherche
Si une recherche en sciences économiques, et à plus forte raison en sciences de
l’information et de la communication, se fonde à partir d’un cadre méthodologique précis,
dont la définition du positionnement épistémologique et de la théorie de référence sont les
passages obligés, il n’en demeure pas moins que ce qui anime une recherche n’est autre que
l’information dont la collecte est une étape importante. À cette fin, il existe quatre outils
majeurs : l’observation, l’entretien et le questionnaire.

Pour définir ces outils, force est de relever de prime abord la distinction entre ceux affiliés
aux méthodes qualitatives et ceux affiliés aux méthodes quantitatives. D’une part, les
méthodes qualitatives « visent la compréhension d’un phénomène pris dans son contexte et se
caractérisent par une ouverture sur le monde, par leur capacité à décrire un phénomène dans
sa complexité, par leur souplesse et par leur capacité à combiner différentes techniques de
collecte de données […] »53. Dans ce sens, elles regroupent essentiellement l’observation et
l’entrevue de recherche. Les résultats obtenus grâce à ces deux méthodes sont susceptibles
d’être analysés par des techniques comme le résumé, l’analyse thématique ou encore l’analyse
de contenu qualitative54.

D’autre part, « les méthodes quantitatives visent à expliquer un phénomène et reposent


essentiellement […] sur la mesure des variables relatives au phénomène à l’étude » 55. En voie
de conséquence, l’outil afférent à cette méthode est le questionnaire, au même titre que le
sondage. Les résultats obtenus grâce au questionnaire peuvent faire l’objet d’une analyse
statistique descriptive ou bien infférentielle. En outre, il est un outil d’investigation
qu’englobent et les méthodes qualitatives et les méthodes quantitatives : il s’agit de la
documentation.

53
La recherche en sciences de l’information et de la communication. De l’objet au processus de recherche, op.
cit, p. 75
54
4 Ibid., pp. 77-78.
55
Ibid., p. 71.
Ainsi, l’ensemble de ces outils fortifie l’idée selon laquelle la recherche en sciences
économiques et sociales est intimement liée à une certaine subjectivité à laquelle le
positionnement épistémologique compréhensif est attaché. En effet, « Pour « objectiver »
davantage nos impressions, nous avons besoin d’instruments et d’outils qui puissent nous
permettre de démarquer et de rationaliser les liens entre nos perceptions des phénomènes, nos
observations, nos souhaits et notre imagination. En fait, nous avons besoin de méthodes. » 56

D’ailleurs, comme expliqué plus avant, les méthodes sont particulièrement indissociables
de l’ensemble paradigmatique qui constitue le cadre global de l’enquête. Pour en prendre la
mesure, il s’agit d’abord de définir ce qu’est le recueil d’informations dont les outils à suivre
constituent le pan méthodologique. Dans ce sens, la définition donnée par Jean-Marie de
Ketele et Xavier Roegiers semble la plus complète : « Le recueil d’informations peut […] être
défini comme le processus organisé mis en œuvre pour obtenir des informations auprès de
sources multiples en vue de passer d’un niveau de connaissance ou de représentation d’une
situation donnée à un autre niveau de connaissance ou de représentation de la même situation,
dans le cadre d’une action délibérée dont les objectifs ont été clairement définis, et qui donne
des garanties suffisantes de validité. »57

Ce qui importe dans cette définition, par-delà les éléments qu’elle recense, est le fait
qu’elle cadre avec le propos méthodologique plus haut et éclaire le lien entre l’ensemble
paradigmatique et les outils de recherche afférents.

En résumé, il sera ici question de définir ces outils, d’en donner les typologies et, enfin,
d’exposer leurs spécificités respectives. Pour ce faire, le concours d’ouvrages de
méthodologie n’est pas à négliger, cependant que, pour appuyer nos choix et les usages à faire
des outils de recherche, le recours à des ouvrages de théorie s’est avéré nécessaire, dans des
domaines divers en sciences sociales et économiques.

A. Observation :
Dans le cadre de la méthodologie de recherche en sciences économiques et sociales,
l’observation reste un outil incontournable de recherche défini comme « une technique de
collecte de données au cours de laquelle le chercheur observe lui-même le processus ou le
comportement qui se déroulent dans une situation précise pendant une période de temps

56
Alain Laramée et Bernard Vallée, La recherche en communication. Éléments de méthodologie, Presses
universitaires du Québec, 2005, Québec, p. 7.
57
limitée. »58 Cependant, l’importance de l’observation n’est avérée que lorsque ses différentes
typologies sont identifiées. En effet, il est trois modes d’observation principaux.

D’abord, l’observation brute (dite également sauvage). Celle-ci se caractérise par une
démarche adaptée au phénomène de communication observé. Les informations recueillies
grâce à elle sont abondantes et variées. Cela implique un tri et une classification de ces
informations, dans le double objectif de retenir celles importantes au regard de la
problématique de recherche et de rejeter celles jugées inutilisables ou insignifiantes. Dans ce
sens, pour que les informations recueillies ne soient pas sous l’influence des acteurs observés,
l’enquêteur doit adopter une attitude neutre et distante, accompagnée d’une prise de notes
ininterrompue. En somme, l’observation sauvage est définie par Jean-Pierre Adigran en ces
termes : « elle est fondée sur une démarche empirique et consiste à se présenter devant le
phénomène et à le regarder agir en prenant des notes pour ensuite se les remémorer.

Le chercheur n’a ici aucune idée préconçue avant l’observation du phénomène. » 59 Il est à
noter, à partir de cette définition, que l’observation brute se situe a contrario des démarches
déductives, en cela qu’elle ne se constitue pas à partir d’une théorie, d’une problématique ou
d’un ensemble d’hypothèses à confirmer ou à infirmer, ce qui rend davantage ardu son
fonctionnement étant donné le nombre conséquent d’informations qu’elle permet de recueillir
sans pour autant pouvoir les exploiter.

Ensuite, l’observation directe. Cette dernière, selon Henri Peretz, « consiste à être le
témoin des comportements sociaux d’individus ou de groupes dans les lieux mêmes de leurs
activités ou de leurs résidences sans en modifier le déroulement. » 60 Suivant cette définition,
force est de constater que l’attitude de neutralité est ici également prépondérante dans la
mesure où l’implication de l’observateur peut induire des changements de comportements
chez les individus observés.

Enfin, l’observation participante. Au départ, relative exclusivement à l’ethnographie, elle


s’est caractérisée par son interdépendance par rapport « au travail de terrain ou à la recherche
sur le terrain, ce qui signifie qu’un chercheur s’en va sur le terrain, bien loin de son

58
La recherche en sciences de l’information et de la communication. De l’objet au processus de recherche, op.
cit., p. 76.
59
Jean-Pierre Adigran, Initiation à la méthodologie en sciences sociales, L’Harmattan, 2018, p.82.
60
Henri Peretz, Les méthodes en sociologie. L’observation, La Découverte, « Repères », 2004, p. 14.
laboratoire ou même de la civilisation. » 61 Cependant, l’observation participante ne s’est
rattachée aux sciences sociales, en particulier, et, plus tard, aux sciences économiques, en
général, qu’à partir du moment où les théories issues de ces dernières ont commencé à
engendrer des paradigmes d’abord empiriques et, ensuite, prétendant à une certaine
scientificité des résultats.

En effet, gnoséologie et téléologie ne s’accordent pas avec la nature des résultats de


recherche de l’observation, également du questionnaire qui en est un outil connexe. Aux
dépens donc de la sérendipité, l’observation participante est un outil qui engage le chercheur à
fonder une construction méthodologique propre à doter ses résultats d’une certaine reliance.
C’est ainsi que l’observation s’est constituée, selon François Dépelteau, comme « un mode
d’investigation scientifique de la réalité. »62

En somme, bien que les types d’observation soient souvent identifiés en fonction des trois
catégories précitées (brute, directe et participante), il reste que cette répartition ne laisse pas
place au cadre méthodologique d’une recherche. À cet effet, François Dépelteau identifie
quant à lui huit types d’observations. Pour distinguer ces types, Dépelteau évoque trois
critères différents : « la position du chercheur, le type de démarche scientifique et la situation
du chercheur ». Ces trois critères rassemblent les notions d’attitude, de neutralité et de nature
du phénomène ou des acteurs observés. En schématisant, Dépelteau esquisse la figure
suivante :

Figure : "Les huit types d’observations" in La démarche d’une recherche en sciences économiques, p. 342.

61
Russel A. Jones, Méthodes de recherche en sciences humaines. De Boeck Université, Coll. « Méthodes en
sciences humaines », Bruxelles, 2000, p. 45.
62
La Démarche d’une recherche en sciences humaines. De la question de départ à la communication des
résultats, op. cit., p. 341.
Pour compléter la figure supra, il est question de distinguer l’observation participante du
non participant, selon le critère de distance ou d’engagement de l’observateur ; distinguer
également la nature de l’observation en fonction des prédispositions épistémologique du
chercheur. Ainsi, bien que l’observation soit identifiée comme inductive, « il est cependant
possible et acceptable, note Dépelteau, de procéder à des observations se basant sur des
conjectures théoriques »63.

À partir d’une démarche hypothético-déductive, l’observation commence par une question


de départ, alimentée ensuite de conjectures théoriques aboutissant à un test empirique dans un
terrain d’observation donné et portant sur le phénomène étudié, en vue de corroborer ou
réfuter l’hypothèse pour, enfin, communiquer les résultats64. Enfin, la dernière distinction à
établir concerne la différence entre observation dissimulée et ouverte. La première, bien que
comportant des avantages, ne constitue pas une démarche déontologie ; la seconde, quant à
elle, malgré ses désavantages, constitue a contrario une démarche éthique et plus complète.
Par ailleurs, Jürgen Habermas expose dans Théorie de l’agir communicationnel l’idée selon
laquelle l’observation, en tant qu’outil des sciences sociales en général, implique ce qu’il
nomme « l’objectivité du comprendre » :

Si la compréhension du sens est conçue comme un mode de l’expérience, et si


l’expérience communicationnelle n’est possible que dans l’attitude performative de celui qui
prend part à une interaction, l’observateur en sciences sociales, qui recueille des données
tributaires du langage, doit revêtir un statut semblable à celui du profane en sciences
sociales.65

Ainsi, l’objectivité du comprendre se traduit par l’attitude (ou le statut) de l’observateur


dont le but ne peut être de rechercher à coordonner son action avec autrui en vue de réaliser
les intentions respectives des parties de l’interaction. Au contraire, explique Habermas, «
l’interprète en sciences sociales ne poursuit pas cette sorte d’intentions d’action. » En effet, la
volonté de coordonner, la recherche du consentement dirait Albert Camus, ne doit en aucun
cas suppléer la volonté de comprendre. Habermas ajoute : « [l’interprète en sciences sociales]
prend part au procès de l’incompréhension en vue du comprendre et non pas en vue d’un but

63
Ibid., p. 347.
64
Ibid., p. 348. Figure : « Les grandes étapes de l’observation hypothético-déductive »
65
Jürgen Habermas, Théorie de l’agir communicationnel. Rationalité de l’agir et rationalisation de la société,
Tome I, Fayard, Coll. « Espace du politique », 1987, p. 130.
exigeant qu’il coordonne son agir dirigé vers un objectif avec celui des participants
immédiats. »66

En conséquence, Habermas formule comme suit la question qui se pose à l’observateur


dont le souci majeur est de performer le procès de l’incompréhension : « L’interprète peut-il
faire totalement abstraction d’une appréciation par laquelle il juge de la validité des
expressions qu’il doit saisir dans la description ? »67

Autrement dit, qu’est-ce qui constitue le jugement de l’interprète et qu’est-ce qui fonde son
objectivité ? Selon Habermas, l’interprète ne peut a priori constituer son jugement qu’à partir
d’un agir nodal : reconstituer les raisons68, c’est-à-dire qu’il s’agit de saisir le discours,
l’expression et le contexte selon que l’interlocuteur est dans la perspective du procès de
l’incompréhension ou bien qu’il est dans la recherche d’une coordination. Cependant, la
définition d’une telle césure est ardue : « Les raisons sont faites d’une matière telle qu’on ne
saurait absolument pas les décrire dans l’attitude d’une tierce personne, i. e. sans réaction ou
d’accord, ou de refus, ou d’abstention. »69 Par ailleurs – et pour en revenir à l’objectivité du
comprendre, Habermas lie le statut de l’observateur à ce qu’il nomme le rôle du participant
virtuel. Il explique cette posture en ces termes :

Si l’interprète se limite à l’observation au sens strict, il ne perçoit que les substrats


physiques des expressions sans les comprendre. Pour faire une expérience
communicationnelle, il doit adopter une attitude performative, et participer au procès
d’incompréhension original, bien que sa participation ne puisse être que virtuelle70.

Ainsi la notion de procès de l’incompréhension rejoint-elle la notion, à caractère


strictement méthodologique, de participation. En effet, l’objectif du chercheur étant de
recueillir des informations, son rôle aussi ne se détache pas de l’objectivité à laquelle il est
tenu, à laquelle il ne peut s’arracher qu’en exerçant, à côté de ceux dont l’action rejoint la
sienne, le comprendre, c’est-à-dire l’association d’expressions, dont il doit sonder les raisons
et les validités, pour construire l’interprétation et fonder son jugement. Autrement dit, le
procès de l’incompréhension précède l’objectivité du comprendre. En somme, comme
66
Loc. cit.
67
Ibid., p. 131
68
Ibid., p. 132.
69
Loc. cit.
70
Ibid., p. 131.
l’écrivait Paul Valéry, « On a beau faire croître l’effort, varier les méthodes, il n’en résulte
jamais qu’une évidence qui est l’impossibilité de séparer l’observateur de la chose observée
[…]. »

En résumé, dans le cadre de la présente recherche, nous avons opté pour une observation
participante ouverte à démarche hypothético-déductive (voir dans la figure supra les cases en
gris et les modalités en gras). D’une part, parce que les différents manuels de méthodologie,
que nous avons cités mais que nous avons également consultés, confortent notre choix.
D’autre part, parce que suivant les enseignements de Jürgen Habermas, nous avons jugé plus
éthique notre posture de recherche et avons considéré que l’apport l’objectivité du
comprendre est d’une importance considérable pour notre recherche dont la compréhension de
la culture comme élément intangible demeure l’objectif final et constant.

B. Entretien :
Au même titre que l’observation, « l’entretien » est un outil de collecte de données
qualitatives qui recouvre une multiplicité de techniques, de typologies et de styles. Dans le
cadre de la méthodologie de recherche en sciences de l’information et de la communication, «
l’entrevue de recherche ou l’entretien permet la collecte d’informations sous forme de
données discursives, c’est-à-dire des données relatives au discours d’un individu. C’est aussi
un dispositif de face à face où un enquêteur cherche à favoriser chez un enquêté la production
d’un discours sur un thème défini dans le cadre d’une recherche. »71

Dans ce sens, l’entrevue de recherche fait partie des méthodes qualitatives de recherche.
Les entretiens varient essentiellement en fonction de leur nature et de leur finalité. Autrement
dit, il est une différence non négligeable entre, par exemple, une interview et un débat d’idées.
C’est en effet selon ces typologies que la forme de l’entretien change, également selon la
situation, le contexte et le statut des interlocuteurs.

Cependant, au-delà de ces variations, les différents types d’entretiens sont définis comme «
72
des situations sociales dans lesquelles deux personnes échangent face à face. » . Cette
définition rend compte de la nécessité de comprendre que cet échange social ne doit pas être
improvisé, mais dûment préparé. La préparation de l’entretien passe au premier abord par la
définition des objectifs escomptés.
71
La Recherche en sciences de l’information et de la communication. De l’objet au processus de recherche, op.
cit., pp. 75-76.
72
André Guittet, L’Entretien. Techniques et pratiques, Armand Colin, Coll. « U », [7ème édition], 2008, p. 3.
En effet, comme le signale André Guittet, « L’objectif principal de la rencontre détermine
la nature de l’entretien »73. Dans ce sens, Guittet explique que mener un entretien revient à
suivre plusieurs étapes.

La première concerne la définition du « but général de l’entretien ». Comme cité supra, ce


but détermine la constitution de l’entretien. Par exemple, si l’objectif est de rechercher des
renseignements, l’entretien le plus adapté serait « l’entretien d’information ». Dans ce cas, «
on recherche de l’information, enquête, questionne, on explore » 74. Cependant, il est
nécessaire de constamment clarifier l’objectif de l’entretien et ne pas se détourner du résultat
à atteindre. La deuxième étape a trait au temps et à l’espace. D’une part, le choix du lieu où se
tiendra la rencontre peut changer la nature de l’entretien et conditionner les réponses de
l’interlocuteur. En effet, « L’environnement impose des contraintes spécifiques. Il faut
pouvoir se voir, s’entendre, prendre des notes ; la distance spatiale, le bureau, les sièges sont
autant d’éléments qui vont éloigner ou rapprocher les interlocuteurs. »75

D’autre part, l’aménagement du temps est autant matriciel, en cela qu’il recouvre nombre
d’éléments disparates. D’abord, « la manière de prendre rendez-vous se montre […]
indicative du rapport que l’on souhaite entretenir avec autrui » 76. Il en est de même s’agissant
de la durée impartie à l’entretien qui conditionne la qualité des réponses et, par conséquent,
l’importance des informations recueillies. Liée à la durée, l’organisation du temps consacré à
l’entretien importe davantage car il s’y agit de la manière de présenter les questions et de la
façon selon laquelle elles sont ordonnées. En effet, force est de prendre en considération à la
fois la nature et le nombre de questions au regard du temps disponible et en fonction des
différentes interruptions que peut connaître l’entretien. Aussi est-il que débuter par les
questions les plus malaisées ou bien les repousser à la fin dépend du déroulement de la
rencontre.

Ensuite, André Guittet insiste sur l’importance de la clarification des rôles de chacun des
interlocuteurs, étape cruciale en cela que « faciliter la communication nécessite de repérer les
écarts réels qui différencient les deux personnes en présence. […] Ainsi, un individu se
caractérise par des critères aussi variés que son sexe, son âge, son image corporelle, sa tâche,

73
Ibid., p. 5.
74
Loc. cit.
75
Ibid., p. 10.
76
Ibid., p. 11.
sa fonction, sa personnalité, sa culture, sa formation, ses attitudes, ses valeurs, ses croyances,
etc. »77Ces éléments permettent le passage à l’étape finale de l’entretien : la synthèse et la
conclusion.

En effet, l’importance de cette étape vient du fait qu’elle implique de tirer des
conséquences unanimes sur l’utilité et la portée de l’entretien. Elle est aussi nécessaire dans la
clarification de possibles malentendus passés sous silence durant l’entretien. Cependant, à
l’instar d’André Guittet, il faut différencier, synthèse et conclusion : « La synthèse rassemble
les éléments d’informations traitées pendant l’entretien. La conclusion rappelle le pourquoi et
le comment de la rencontre : elle propose à l’interlocuteur les résultats essentiels de l’échange.
»78.

Tirée de l’ouvrage d’André Guittet, la figure ci-après résume les aspects méthodologiques
à considérer durant un entretien dans le cadre d’une enquête :

Les différents aspects recensés (voir figure supra) donnent à relever l’importance de la
reformulation. En effet, étant donné que l’objectif de l’entretien est en partie de corroborer
des hypothèses issues de l’observation, chaque information recueillie doit être vérifiée et
validée pour constituer une hypothèse valable et vérifiable. Par ailleurs, considérer de même
l’importance de la dimension non verbale dans la facilitation de la communication et du

77
Ibid., pp. 11-12.
78
Ibid., p. 14.
recueil d’informations. Cependant, ces aptitudes doivent faire écho à une préparation en
amont de l’entretien, complémentaire d’une improvisation79 in situ.

Il est à remarque que la notion d’improvisation rejoint celle d’interaction : « C’est en effet
l’interaction interviewer/interviewé qui va décider du déroulement de l’entretien.

Enfin, considérer l’importance de l’étape de rédaction des questions. D’ailleurs, il est


plusieurs types de questions possibles durant un entretien. Le tableau ci-après en recense sept
types majeurs, présentés par André Guittet dans son ouvrage précédemment cité80 :

Le choix de l’un de ces types de questions doit correspondre à une vision générale et
répondre au contexte dans lequel l’entretien sera mené. Ce choix et la formulation des
questions participent de la dynamique de l’entretien et constituent la pierre de touche de son
élaboration. Aussi est-il est que, selon André Guittet, on peut juger de la qualité et de
l’efficacité d’une question en fonction de huit critères.

Ainsi, « une bonne question sera :

- Pertinente par rapport au thème exploré ;

79
Ibid., p. 14
80
L’Entretien. Techniques et pratiques, op. cit., pp. 37-39.
- Concrète, directement compréhensible ;

- Ciblée sur un seul objectif ;

- Non interprétable, neutre, non inductive ;

- Courte, directement mémorisable ;

- Stimulante, facilitant l’expression ;

- Énoncée au présent et sous une forme active ;

- Opportune, posée au bon moment ;

- Recevable dans le système de valeurs de la personne. »81

Suite à la rédaction des questions, l’enquêteur est en mesure de choisir un type d’entretien, en
fonction du contexte et de ses besoins en information. Dans cette optique, il peut recourir à
deux sortes d’entrevues de recherche : non-directives (libres) et semi directives (guidées).
Suivant la première approche, « l’enquêté organise son discours à partir d’un thème qui lui est
proposé […]. Il choisit librement les idées qu’il va développer sans limitation, sans cadre
préétabli. »82 Suivant la seconde, « l’enquêteur s’est fixé des zones d’exploration et veut
obtenir que le sujet traite et approfondisse un certain nombre de thèmes. »83.

Il apparaît, à partir de cette distinction, que le premier type d’entretiens est préférable quand il
est question pour l’enquêteur d’explorer et de découvrir un terrain, tandis que le second est
plus adapté dès lors que l’enquêteur a construit une problématique de recherche à partir
d’observations, ou bien même d’entretiens informels ou de groupe (nommés communément
focus group). Cependant, comme le signale Nicole Berthier, l’entretien semi-directif demeure
plus adapté en cela qu’il est à mi-chemin entre l’entretien directif et libre : « L’entretien semi-
directif combine attitude non-directive pour favoriser l’exploration de la pensée dans un
climat de confiance et projet directif pour obtenir des informations sur des points définis à
l’avance. »84.

81
Ibid., p. 40
82
Nicole Berthier, Les techniques d’enquête en sciences sociales, Armand Colin, Coll. « Cursus », [2ème
édition], 2006, p. 72
83
Ibid., p. 78.
84
Ibid., p. 78.
En prenant en considération la distinction entre les types d’entretiens, de même entre les
types de questions, et en veillant à suivre les étapes citées supra pour la conduite d’une
entrevue de recherche, nous avons réalisé un seul entretien, dans le cadre de la présente
recherche, avec la responsable du Pôle Médiathèque à l’IFM. Étant donné le statut particulier
qui caractérise la Médiathèque, nous avons jugé en effet suffisantes les informations
collectées lors de cette entrevue, dans la mesure où la gestion de la Médiathèque est la
mission directe de son responsable et de son équipe. Ces derniers veillent à respecter la
volonté d’uniformiser l’offre culturelle des médiathèques de l’IFM. Les décisions prises en
interne sont donc l’apanage du responsable du Pôle Médiathèque, en concertation avec le
directeur du site et son secrétaire général.

Cependant, pour ne pas limiter l’enquêtée à sa seule fonction, on a été amené à formuler
des questions ouvertes dont l’objectif était de sonder ses opinions à l’endroit des différents
services de l’IFM. De même, au fil de l’entretien, nous avons eu recours à des questions
indirectes pour connaître la place accordée à la communication interne qui lie la responsable à
son équipe, étant donné que, comme expliqué précédemment, la nature de la communication
interne dans une organisation a un impact non négligeable sur son image et sur la qualité des
services qu’il propose aux publics, a fortiori dans le secteur de la culture.

C. Questionnaire :
Le questionnaire est un outil de collecte de données quantitatives particulièrement
important. En effet, ce dernier « constitue un outil d’investigation composé de questions
fermées (parfois ouvertes) destiné à recueillir des informations standardisées et quantifiables
sur une population donnée »85.

En effet, le questionnaire est une suite de questions ordonnées en fonction des différentes
hypothèses à confirmer ou à infirmer. Dans ce sens, on recense des questions fermées et
ouvertes. Les premières peuvent être de différents types : fermées, à choix multiples ou à
échelle. Les secondes consistent à recueillir l’opinion de l’enquêté sur une situation définie.
Dans ce sens, comme le rappelle Auguste Ependa, « Le questionnaire est comme une entrevue
sans intervieweur, car le répondant fait face à un intermédiaire, soit une ou des pages de
questions écrites au lieu d’échanger directement et oralement avec un locuteur » 86. En effet, ce

85
La Recherche en sciences de l’information et de la communication. De l’objet au processus de recherche, op.
cit., p. 72.
86
Augustin Ependa, Pièges et étapes du processus de recherche, L’Harmattan, 2017, p. 134.
qui caractérise le questionnaire est, d’une part, la présence d’un intermédiaire et, d’autre part,
l’anonymat.

Toutefois, il est notable de distinguer deux types majeurs de questionnaires : questionnaire


auto administré et questionnaire-interview87. Dans le premier cas, le répondant est seul à
répondre, ce qui implique que la formulation des questions, la définition des consignes et la
mise en forme jouent un rôle important, dans la mesure où la lisibilité, la simplicité et la clarté
des questions augmentent le taux et la qualité des réponses. Dans le second cas, ces
inconvénients sont contournés dans la mesure où l’enquêteur lit et présente les questions et les
modalités de réponse, cependant que la fiabilité des réponses s’en trouve compromise par
cette présence, alors qu’elle a tendance à être plus prépondérante dans le cas d’un
questionnaire auto administré.

En outre, l’élaboration du questionnaire est consubstantiellement liée aux notions


d’échantillonnage et de population. En effet, d’une part, l’échantillonnage désigne « la
technique de construction d’un échantillon » 88. Ce dernier désigne l’ensemble des éléments
d’une population prélevés par le chercheur afin de les soumettre à une enquête par
questionnaire. Dans ce sens, la notion de population désigne la totalité de ce qui est à
analyser. Ainsi, la définition d’un échantillon représentatif89 de la population étudiée

87
Ibid., p. 135.
88
La Recherche en sciences de l’information et de la communication. De l’objet au processus de recherche, op.
cit., p. 73.
89
Sur la question de la représentativité de l’échantillon, voir Jean-Paul Béaud, « L’échantillonnage » in
Recherche sociale. De la problématique à la collecte des données, Presses universitaires du Québec, 2009,
Québec, pp. 251-283. La notion de représentativité, à côté de celles de population et des différentes techniques
d’échantillonnage, est traitée comme le pendant méthodologique d’une réflexion d’ensemble sur la nature de
l’enquête sociologique. « Le principe même du sondage et des techniques qu’il implique (dont celles de
l’échantillonnage) se trouve ainsi posé : nous recueillons de l’information sur une fraction (échantillon) de
l’ensemble (population) que nous voulons étudier, puis nous généralisons, parfois à tort il est vrai, à cet
ensemble de ce que nous avons mesuré sur le sous -ensemble. » (p. 253). On comprend ainsi que
l’échantillonnage est une creatio ex materia, c’est-à-dire que sa constitution implique de partir d’une
connaissance élevée de la population étudiée, connaissance qui peut être acquise par le biais de l’entretien et de
l’observation. Le non connaissance de la population peut entraîner une erreur dans l’approche de l’échantillon.
Jean-Paul Béaud explique ce lien : « on sait, par exemple, que plus la population est homogène, moins
l’échantillon aura besoin, à précision constante, d’être de taille importante. » (loc. cit.) Ce donné permet
d’avancer que le questionnaire et ses techniques se trouvent liés à l’ensemble paradigmatique opté dans la
recherche et qu’ils ne peuvent se détacher de l’observation, de l’entrevue de recherche et de la documentation,
tant les informations recueilles par ces derniers conditionne la technique d’échantillonnage suivie.
constitue une étape importante dans l’élaboration d’un questionnaire d’enquête. Il s’en suit
la nécessité de définir les outils par lesquels il sied de traiter les informations recueillies à
l’issue de l’enquête. À cet effet, il est deux outils majeurs pour effectuer cette opération : la
statistique inférentielle et la statistique descriptive. Elite Ipondo Elika les distingue en ces
termes : « Alors que la statistique descriptive permet de tracer un portrait de l’ensemble des
données de l’échantillon, l’analyse statistique inférentielle vise à estimer les caractéristiques
d’une population à partir de celles observées dans l’échantillon étudié. »201 Force est de
noter, à partir de cette distinction, que les deux outils sont complémentaires. En effet, d’un
côté, il s’agit d’opérer un tri à plat pour sérier les différents aspects de l’échantillon ; d’un
autre côté, il est question d’aboutir à des conclusions susceptibles d’être étendues à
l’ensemble de la population dont l’échantillon est représentatif.

Par ailleurs, l’administration des données nécessite un logiciel de traitement statistique.


Dans la présente recherche, le logiciel choisi est Sphinx Plus 90. Ce dernier offre la possibilité
d’y élaborer le questionnaire et de le mettre en forme. Il permet également la saisie des
observations. Quant au pan statistique, Sphinx Plus offre la possibilité de recourir au tri à plat
et au tri croisé des statistiques recueillies. En effet, la procédure de dépouillement est autant
importante que la phase d’élaboration et d’administration du questionnaire. Dans ce sens, le
dépouillement « s’effectue sous la forme de tableaux à simple entrée dans le cas d’un tri à plat
ou à double entrée dans le cas d’un tri croisé (croisement de deux questions). » 91 À la phase de
dépouillement succède celle de la présentation des résultats, qui est associée au travail sur un
logiciel de traitement statistique. « Il existe sur le marché des logiciels de dépouillement
d’enquête (tels que Ethnos, Question ou Sphinx) qui permettent d’établir le rapport présentant
les résultats d’enquête. »92

Bien que le logiciel Sphinx ne soit pas le plus performant (en comparaison à IBM-SPSS et
Google Analytics), il nous a semblé, d’une part, complet car il permet de réaliser toutes les
étapes de l’élaboration du questionnaire et, d’autre part, adapté à notre échantillon constitué
de 82 observations. En outre, pour obtenir ces observations, nous avons distribué 85
questionnaires et avons eu recours à la technique du questionnaire auto administré, étant

90
La Recherche en sciences de l’information et de la communication. De l’objet au processus de recherche, op.
cit., p. 74.
91
Nathalie Aldosa, Monique Le Bihan et Martine Monin, Information Communication Organisation, Bréal, 2003
[2ème édition], p. 12.
92
Ibid., p. 12.
donné les caractéristiques (sériées en phase d’observation) de la population étudiée et du lieu
où le questionnaire a été distribué (médiathèque de l’IFM).

D. Documentation :
Outil de collecte de données à la fois qualitatives et quantitatives, la documentation est la
méthode qui préside à la constitution d’un cadre notionnel et conceptuel dans une recherche.

Dans ce sens, il est à distinguer entre recherche documentaire et dépouillement des


archives. Suivant la première méthode, « l’effort consiste à exploiter l’étude scientifique
relative à l’objet d’étude, en vue d’élaborer une problématique théorique »93.

Pour ce qui est de la seconde méthode, « la démarche est de repérer les documents selon
une stratégie bien précise. Les documents recueillis constituent des données de la recherche,
au même titre que le discours recueilli par l’interview ou les comportements recueillis par
l’observation. Le but ultime est de vérifier une hypothèse »94.

Force est de remarquer que, au même titre que l’observation, le questionnaire et l’entretien,
la documentation constitue un outil majeur dont l’exploitation permet en effet de vérifier une
hypothèse, quand elle n’en constitue pas le fondement et la justification. Cadre notionnel
d’une part, recension des écrits d’autre part, la documentation découle directement de la
question de départ. Cette dernière cependant, si elle peut se constituer provisoirement par
l’entremise du contact avec le terrain, demeure tributaire des idées et concepts que
développent dans des ouvrages les auteurs s’investissant dans le même questionnement.

93
La Recherche en sciences de l’information et de la communication. De l’objet au processus de recherche, op.
cit., p. 72.
94
Ibid., p. 72
Conclusion partielle
Il ressort au terme de la partie méthodologique un constat important : la logique qui sous-
tend l’ensemble méthodologique que nous avons présenté n’exclut pas le pendant subjectif de
toute recherche, mais l’envisage tout au contraire comme une conjoncture qui favorise la
liberté d’agir et de penser qui n’entame pas la légitimité de la recherche, qui a par ailleurs
constamment obligation de justifier ses résultats, de légitimer, par le biais de la méthode, les
choix qui ont marqué des étapes dans le parcours intellectuel du chercheur, jusqu’à
l’aboutissement à des résultats autant logiques, car ils découlent de faits observables et
quantifiables, que discutables, puisqu’ils font souvent l’objet d’une volonté de reliance et de
consonance de la part du chercheur.

S’il en est ainsi dans les sciences économiques, les sciences de l’information et de la
communication réconfortent davantage ses chercheurs dans leur randonnée créative 95. En
effet, « pas plus que les médias dont elles s’efforcent d’élaborer la critique, nos SIC ne parlent
d’une seule voix, et cette cacophonie, qu’on peut trouver gênante, est aussi une chance à saisir
pour la curiosité et les recherches personnelles. »96

95
Introduction aux sciences de la communication, op. cit., p. 112.
96
Loc. cit.
Recommandation :

Sensibilisation ( Le fait que les jeunes de quelques communes ont refusé de se déplacer (par
exemple les jeunes de Bouaanane et Tendrara, ont refusé de se déplacer à Talsint et Bouarfa) est
également un facteur à prendre en compte. Dans cette perspective, planifier des journées de
sensibilisation pour ces deux communes pourrait être d’ordre afin d’atteindre ces jeunes.

Suite à la demande des jeunes présents lors de la rencontre de Talsint et de Bni-Tadjit


respectivement, le déplacement vers ces deux communes pour déployer le cycle de formation est à
considérer.

Également, la confusion entre la mission de la PF et celle de l’INDH chez l’audience a été


ressentie lors des échanges questions/réponses. Celle-ci a influé le taux d’inscriptions dans chaque axe.
Dans ce sens, il est important, pour la PF, de tenir compte de la jeune population potentiellement
cliente de la plateforme qui est motivée d’abord par l’aide financière de l’Etat, ceci est la conséquence
et l’effet d’appel à projets provoqué par les programmes généreusement intéressants que la province
a offert à travers ses différents fonds dédiés au financement des projets. Ainsi, faire la part des choses
en travaillant sur la multiplication des programmes d’insertion des jeunes avec une certaine
divergence sectorielle de la demande politique locale devient une priorité de la PF en coordination
avec ses partenaires.

Afin de remédier à cela, il est nécessaire de recadrer la mission de la PF auprès des jeunes
potentiellement bénéficiaires ainsi qu’auprès de l’ensemble des acteurs clés de la province,
particulièrement les institutions publiques membres du CPDE. Il est clair, que La plateforme offre des
services qui permettent au jeune d’avoir plus de conditions pour réussir son insertion
socioéconomique.

Dans cette optique, le jeune doit comprendre que son inscription dans les programmes de la
PF ne garantit pas le financement de son projet ni l’emploi dans une entreprise. Avec l’assistance de la
PF qui consiste essentiellement, en parallèle aux formations, à l’orientation des jeunes inscrits à la PF
en adéquation à leurs profils, le jeune doit donc s’appuyer sur son potentiel et sur son effort personnel
pour réaliser ses souhaits et son projet de vie.)
Conclusion ;
Conclusion générale ;
Table des matières
Dédicaces :......................................................................................................................................................2
Remerciements :..............................................................................................................................................3
Résumé :..........................................................................................................................................................6
Abstract:..........................................................................................................................................................6
Introduction générale :....................................................................................................................................7
Partie I : le cadre référentiel de l’initiative nationale pour le développement humain :................................10
Introduction :.................................................................................................................................................10
Chapitre I : référentiel théorique pour le développement humain.................................................................10
Section 1 : Le développement humain :........................................................................................................10
I. Définition du développement humain :.............................................................................................11
II. Indice de développement humain : une approche synthétique :........................................................11
Section 2 : L’état des lieux au Maroc............................................................................................................12
I. Les défis actuels :..............................................................................................................................12
II. Les progrès en matière de développement :......................................................................................14
Section 3 : L’initiative nationale pour le développement humain :...............................................................15
I. Historique & contexte de l’INDH :...................................................................................................15
1. Contexte de l’INDH :........................................................................................................................16
2. Conception de l’INDH :....................................................................................................................18
3. L’approche de l’INDH comme initiative :........................................................................................20
II. La Mission de l’INDH :....................................................................................................................21
1. La participation :...............................................................................................................................21
2. La Planification stratégique :............................................................................................................22
3. Le Partenariat et convergence des actions :......................................................................................22
4. La Bonne gouvernance :...................................................................................................................23
III. Les Objectifs de l’INDH :.................................................................................................................25
IV. Les différentes phases de l’INDH :...................................................................................................26
a) Phase I :........................................................................................................................................26
b) Phase II :.......................................................................................................................................27
Section 4 : Le contenu des programmes de l’INDH :....................................................................................28
I. Contenu des programmes phase I et II :............................................................................................28
1. Programme de lutte contre l’exclusion sociale en milieu urbain :....................................................28
2. Programme de lutte contre la pauvreté rurale :.................................................................................28
3. Programme de lutte contre la précarité :...........................................................................................28
4. Programmes transversaux :...............................................................................................................29
Chapitre II : Le rôle de la DAS dans la concrétisation de l’INDH................................................................29
Section 1 Aperçu historique de la DAS.........................................................................................................29
I. Création de la DAS :.........................................................................................................................29
II. Fonction de la DAS :........................................................................................................................30
III. L’organigramme de la DAS :............................................................................................................31
Section 2 : Le champs d’application de la DAS :..........................................................................................32
I. La DAS est un accompagnant de l’INDH :.......................................................................................32
II. La DAS est un appui technique de l’INDH :....................................................................................33
III. La DAS : réhausse l’intervention de tous les acteurs :......................................................................34
Section 3 : les réalisations de la DAS en termes d’actions INDH :...............................................................35
I. Réalisations sur le bien-être économique :........................................................................................35
II. Réalisation dans le développement humain :....................................................................................37
III. Réalisation dans la réduction de pauvreté :.......................................................................................38
IV. Financement des projets de l’INDH :...............................................................................................38
Partie II : Étude prospective de l’exécution de la troisième phase de l’INDH – Province de FIGUIG - :.....42
Introduction :.................................................................................................................................................42
Chapitre I : La troisième phase de l’initiative nationale pour le développement humain :............................43
Section 1 : contexte & Objectifs de la 3éme de l’INDH :.............................................................................43
I. Historique de la 3éme phase de l’INDH :.........................................................................................43
II. Contexte de la 3éme phase de l’INDH :...........................................................................................43
III. Objectifs de la 3éme phase de l’INDH :...........................................................................................44
IV. Conception de la 3éme phase de l’INDH :........................................................................................44
Section 2 : Programmes de la 3ème phase de l’INDH :................................................................................45
I. Contenu des programmes Phase III :................................................................................................45
1. Programme 1 : Rattrapage des déficits en infrastructures et services sociaux de base :...................45
2. Programme 2 : Accompagnement des personnes en situation de précarité :.....................................45
3. Programme 3 : Amélioration des revenues et inclusion économique des jeunes :............................46
4. Programme 4 : Impulsion du capital humain des générations montantes :.......................................46
Chapitre II : PROGRAMME 3 – L’Amélioration du revenus et l’inclusion économique des jeunes –
Province de FIGUIG :...................................................................................................................................69
Section 1 : la mise en œuvre de la plateforme des jeunes – PROVINCE DE FIGUIG – (définition &
objectifs) :..................................................................................................................................................... 69
I. Lancement d’un AMI régional et sélection des prestataires d’accompagnement :...........................69
Section 2 : le rôle de la plateforme des jeunes – Province de Figuig- dans l’amélioration du revenu et
l’inclusion économique des jeunes :..............................................................................................................74
I. La mission principale de la plateforme des jeunes – province de Figuig :........................................74
1. Accueil, Ecoute, Orientation & Accompagnement des jeunes :.......................................................74
2. Les réalisations en chiffre :...............................................................................................................74
II. Les axes de la plateforme des jeunes – province de Figuig :............................................................75
1. Employabilité :..................................................................................................................................75
1.1. La mise en œuvre de l’axe employabilité – Plateforme des jeunes – Province de FIGUIG - :.....78
1.2. Les réalisations en chiffre :...........................................................................................................80
2. Entrepreneuriat :...............................................................................................................................80
2.1. La mise en œuvre de l’axe entrepreneuriat – Plateforme des jeunes – Province de FIGUIG - :...82
2.2. Les réalisations en chiffre :...........................................................................................................84
3. Amélioration de revenu- Economie sociale et solidaire (ESS) :.......................................................85
3.1. La mise en œuvre de l’axe économie sociale et solidaire – Plateforme des jeunes – Province de
FIGUIG - :.................................................................................................................................................87
3.2. Les réalisations en chiffre :...........................................................................................................89
Conclusion ;................................................................................................................................................113
Conclusion générale ;..................................................................................................................................114
..................................................................................................................................... Table des matières
.....................................................................................................................................................................115

Vous aimerez peut-être aussi