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OBJECTIFS DU TD
a. apprendre à voir et à analyser une image ;
b. se familiariser visuellement avec les œuvres et les artistes ;
c. acquérir un vocabulaire approprié.
Les exposés prendront la forme de présentations de 15 minutes d’un sujet attribué lors de la
première séance. Aucune modification n’est possible – Ils font l’objet d’une reprise de 10
minutes.
L’exposé s’appuie sur la projection d’un support type power point créé par l’étudiant.e (faire une
copie sur clé USB en deux formats : PPT et PDF). Après l’exposé, chaque étudiant.e dispose de
deux semaines pour remettre une version écrite de l’exposé (5 pages) et de la bibliographie (cf. ci-
dessous, IV), qui tiendra compte des échanges et corrections.
Toute copie littérale d’une source électronique est interdite au titre du délit de plagiat (assimilable
à une fraude à l’examen). Au contraire, l’adjonction d’un dossier bibliographique documentaire
(photocopies de monographies de référence) valorisera son évaluation.
Des recherches en bibliothèque sont nécessaires, par exemple pour identifier la destination
originelle des œuvres. Au 5e étage de la BIU Chervreul (site Berges du Rhône) vous trouverez
tous les ouvrages nécessaires. Si vous traitez de scènes narratives se fondant – comme c’est en
général le cas à la Renaissance – sur des passages de la Bible, de la Légende dorée de Jacques de
Voragine ou des Métamorphoses d’Ovide, vous donnerez la référence précise de ces textes-
sources dans la bibliographie. Pour repérer ces textes-sources, vous pouvez recourir à des
dictionnaires iconographiques (cf. bibliographie du cours) ; n’oubliez pas de les mentionner
également dans votre bibliographie. Dans tous les cas, veillez à indiquer précisément les pages des
ouvrages dont vous vous servez.
ENJEUX DE L’EXERCICE
Entre la fin du patronage ecclésiastique des fabriques et des donateurs médiévaux et
l'émergence d'un marché de l'art contemporain identifiant l'œuvre d'art à une forme d'expression
esthétique suprême, la commande aux artistes étaient largement conditionnée par des données
d'ordre sociologique qui impliquent, de la part de l'historien et du chercheur, une prise en
considération du contexte et des attendus spécifiques de la production artistique. L'histoire de l'art
est la discipline qui se propose d'étudier l'émergence et la vie des œuvres en regard de ces
conditions, de ces contextes et de ces attendus. C'est la raison pour laquelle sa méthodologie
distingue généralement un certain nombre d'aspects ou d'angles d'attaque que l'on peut regrouper,
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au sein d'une analyse d'oeuvre, en cinq orientations : A : l'artiste et le milieu ; B : la matérialité et
le statut ; C : le sujet et la plasticité ; D : la manière et la facture ; E : la fortune et la réception.
Cette approche est à la fois thématique et analytique. Elle implique bien sûr une réflexion
passant par une description nourrie de sensibilité et assortie à chacune des orientations. Toutefois,
en distinguant quel aspect de l'œuvre nous interroge le plus (ou nous intéresse le plus), on pourra
interroger chacune des orientations en utilisant la description et la documentation pour les étayer,
afin d’établir une démonstration. C'est à partir de cet aspect perçu comme essentiel qu'une
problématique peut être élaborée, selon différents formats, par exemple (toutes ces
problématiques sont distinctes) :
Comment l'artiste a-t-il fait de son œuvre un manifeste de son milieu ? Comment l'ensemble
des composantes de cette œuvre démontrent qu'elle a été conçue pour être exposée
publiquement ? Comment et pourquoi l'artiste a-t-il délibérément choisi des moyens matériels,
plastiques et stylistiques qui freinent la compréhension du sujet ? Comment l'ensemble des
composantes de cette œuvre correspondent à la manière et à la facture d'un artiste, d'un moment et
d'un milieu spécifique de l'histoire de l'art ? Comment l'étude de la réception de cette œuvre révèle
qu'elle a toujours fait l'objet d'une interprétation erronée ?
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et l’état modernes dont nous tenons compte ne nous conduisent-ils pas à opérer des contresens
quant à l’interprétation que nous en donnons ?
Toutes ces questions nous renseignent certes sur les différents statuts de l'œuvre : sa fonction
sociologique originelle, son instrumentalisation par le politique ou les collectionneurs, le rôle
qu'elle tient dans l'histoire de l'art. Mais les réponses et informations que nous pourrons collecter
ici seront aussi fondamentales dans le cadre de l’interprétation à laquelle vise toute étude
monographique d’œuvre. Car il est évident que si ces œuvres nous laissaient indifférents, nous ne
nous attarderions pas à les étudier. Donc : si notre envie de savoir nous conduit à les interroger,
autant que cette interrogation ne soit pas perturbée dans sa progression par des informations
erronées ou approximatives. C’est dans cette perspective que l’analyse d’œuvre via la
reproduction photographique trouve ses limites évidentes : comment comprendre (au sens
d’appréhender) un retable de trois mètres de haut lorsqu’il est reproduit dans le coin inférieur
gauche d’un format de livre de poche ?
La prise en considération des dimensions d’une œuvre d’art détermine tout ou partie du
rapport qu’elle entretient, du point de vue de l’artiste qui l’élabore, avec celui qui l’appréhende.
Une gravure imprimée à trois mille exemplaires pénètre la société tout autant qu’un grand décor
d’hôtel de ville admiré par trois mille citoyens différents, mais les conditions du regard porté sur
l’œuvre (temps du regard, concentration de l’œil dans un cadre privé ou public, intimité ou
circulation internationale) vont déterminer dans chacun des cas des choix différents dans la mise
en place du sujet et des différents dispositifs artistiques.
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permettent la transcription de l’histoire en formes artistiques – systèmes que l’on regroupe sous la
notion générique de plasticité.
Fondée sur un substrat narratif, l’histoire implique en effet composition et perspective,
disposition des protagonistes et délinéation des corps et des objets, répartition chromatique et
organisation lumineuse, effets de matière et répartitions des pleins et des vides – autant de
dispositifs simples à appréhender dans leurs effets propres mais que l’œuvre ancienne associe
avec une telle virtuosité qu’elle en finit par susciter chez le spectateur moderne l’illusion d’une
magie photographique – à laquelle on ne cèdera évidemment pas.
Mais il va de soi que l'intentionnalité multiple et complexe que recèle l'œuvre d'art ne se
réduit pas à la mise en scène plastique/visuelle d'un fonds littéraire. L'artiste, le commanditaire et
le milieu ont pris appui sur cette mise en scène (et en œuvre) pour signifier différents protocoles
idéologiques. L'iconographie, étudiée du point de vue du contexte, peut ainsi donner lieu à une
iconologie qui se doit de convoquer au moins deux autres aspects de l'œuvre : l'ensemble des
références artistiques et culturelles mises à la disposition de l'artiste, c'est à dire les référence à
l'Antiquité ou à la tradition médiévale, à la théorie de l'art et aux grands maîtres, mais aussi à
toutes les images ou symboles disponibles dans l'univers visuel.
L’étude de l’œuvre ainsi menée ne confine pas toujours à préciser au service de quel idéal
religieux, politique ou sociologique elle a été conçue. Bien souvent, la charge réflexive de
l’œuvre, en particulier à l’époque contemporaine, lui permet d’échapper à l’emprise idéologique.
Toutefois, il n’est pas raisonnable de concevoir que toute œuvre d’art échapperait nécessairement
à l’instrumentalisation religieuse, politique et sociale et qu’elle renseignerait un imaginaire sans
participer à son accomplissement. La conclusion peut servir précisément à évaluer quelle distance
l’œuvre étudiée entretient avec les structures idéologiques, morales, politiques et mentales de son
milieu, et quelles conséquences la participation fusionnelle de l’œuvre à son milieu ou son divorce
ont eu sur l’estime qu’elle inspire encore.
Selon le sujet qui vous a été attribué, vous analyserez les éléments suivants. Attention,
l’analyse comparative n’est pas une description. Il est essentiel de garder à l’esprit que toutes les
observations que nous pourrons faire face à une œuvre devront toujours déboucher sur des
conclusions (effets plastiques, narratifs, expressifs, etc.).
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Observer s’il y a une construction géométrique de l’œuvre relativement
indépendante du format (en triangle, en croix, en forme circulaire…).
Quelques modèles compositionnels :
- L’isocéphalie : les têtes des figures se trouvent sur la même ligne. C’est ce qu’on
appelle aussi la composition en bas-relief.
- La composition pyramidale : les figures ou les autres objets représentés
s’étendent sur une assez grande largeur dans la partie basse du tableau, et se
regroupent de façon plus étroite dans la partie haute.
- La composition circulaire : l’ensemble des figures constitue un groupe plus ou
moins resserré en demi-cercle.
- La composition en croix
La spatialité : les indications de lieu et les rapports des personnages aux lieux
A la différence de la composition, la spatialité intègre les effets de profondeur.
Les indications de lieu
- Pour les lieux architecturés, vous devez décrire les bâtisses, analyser la
construction perspective.
- Il faut donc se familiariser avec le vocabulaire architectural et les différentes
techniques de mise en perspective.
- Comment l’artiste a-t-il procédé pour rendre l’espace et les objets représentés
convaincants ?
- Où se trouvent les lignes de fuite (lignes fuyantes), dans le carrelage, le plafond,
les bâtiments ?
- Y-a-t-il un point de fuite unique ou plusieurs ? Où se situe(nt)-il(s) et que désigne-
t-il (intention symbolique…) ?
- Pour les fonds de paysage, vous devez repérer les conventions figuratives que le
peintre a mises en œuvre pour donner une impression de profondeur (arbres,
enrochements, couverture végétale, perspective atmosphérique).
- Effets d’ampleur ou de restriction spatiale
Les rapports des personnages aux lieux
- Il faut tenir compte conjointement de l’effet de profondeur et de l’effet de surface.
- Dans la profondeur, un personnage s’inscrit dans un seul lieu, voire deux, s’il se
déplace (= INSCRIPTION SPATIALE), tandis que, à plat, il déborde sur plusieurs
lieux, dans lesquels il ne se trouve évidemment pas (= INSCRIPTION PLASTIQUE :
par ex., « les pieds du personnage et le bas de ses jambes s’inscrivent plastiquement
sur le dallage, le haut de ses jambes, son buste, son bras gauche et une partie de son
bras droit s’inscrivent plastiquement sur le mur du fond, son avant-bras droit s’inscrit
plastiquement sur la baie et sur les montagnes, et sa tête s’inscrit plastiquement en
totalité sur le ciel »).
- Les décalages plastiques des personnages par rapport aux lieux consistent en
franchissement plastique de limites. Ils indiquent toujours que l’espace est
parcourable, c’est-à-dire que les personnages pourraient changer de lieu.
- Les continuités plastiques consistent en superpositions plastiques entre des objets
spatialement éloignés les uns des autres. Elles sont souvent génératrices de sens (par
ex., dans une Nativité, l’arête d’un pan de mur peut instaurer une continuité plastique
entre la tête de l’Enfant et un minuscule clocher censé être très loin dans le fond de
paysage, symbolisant de ce fait l’avènement de l’Eglise).
Les personnages : le traitement des corps et les relations entre les personnages
Observation générale des personnages et du traitement des corps :
- traitement de l’anatomie
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- le modelé (il donne le volume)
- les textures (des carnations)
- la minutie descriptive (traitement plus ou moins détaillé des mèches de cheveux,
des traits du visage, du jeu des muscles, des plis des vêtements)
- les articulations anatomiques (rapports entre les membres)
- les proportions (importantes pour l’art maniériste)
- les habits (rendu des tissus, vêtement ou drapé, typologie du costume)
- les postures (contrapposto, figure serpentine ; statisme ou dynamisme)
- la gestuelle
- les fléchages : les accessoires, les vêtements et les membres (un doigt pointé, mais
aussi un bras, une jambe, un genou, une orientation de la tête ou du regard) pointent
des directions, instaurent des élans
Relations entre les personnages :
- contacts physiques : si les personnages se touchent, et comment
- contacts plastiques : si ils sont mis en rapport par la composition ou la couleur
- Quels effets résultent des relations entre les personnages ? Essayez d’établir dans
quelle mesure ces rapports sont habituels/inhabituels, etc.
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- Le modelé est-il fort ou faible ?
- Pour les carnations, se demander également si le modelé est rigide ou souple. Un modelé
rigide donne l’impression d’une matière lisse et dure (comme le bois, le marbre ou le
métal). Un modelé souple donne l’impression de douceur et d’élasticité de la peau.
- À la suite de Léonard de Vinci, pour créer un modelé souple, les peintres recourent
souvent au procédé du « sfumato » (trad. : « enfumé ») : dans les œuvres traitées en
sfumato, il semble qu’un imperceptible voile de brume ou de fumée enveloppe toutes les
formes, y compris celles qui sont éclairées.
La couleur
- Repérer les jeux de contraste, d’opposition, de rappels.
- Il faut aussi s’interroger sur l’individualisation ou la non individualisation de la couleur.
Soit chaque objet ou partie d’objet possède une couleur propre, différente de la couleur des
autres objets (ou parties d’objets). Soit les couleurs de chaque objet se rapprochent des
couleurs des autres objets. Dans le premier cas, on parle de couleur(s) locale(s). Dans le
deuxième, on dira que les couleurs sont prises dans une tonalité d’ensemble.
- On pourra enfin se demander quel rôle joue la couleur dans le tableau, quel effet elle
produit sur le spectateur. Est-ce que certaines couleurs sont réservées à certains
personnages, si oui pour quelle(s) raison(s) etc. Attention aux interprétations abusives ou
trop personnelles.
- Sur la symbolique des couleurs, vous pouvez vous référez aux ouvrages de Michel
Pastoureau, mais évitez les généralisations, lorsque vous avez un doute sur la signification
éventuelle d’une couleur, mieux vaut ne pas se lancer dans une interprétation fragile.
Les effets de texture
- S’interroger sur la non-différenciation ou la différenciation des effets de texture.
- Se demander si cette non-différenciation ou différenciation vaut pour l’ensemble de
l’œuvre ou seulement pour telle ou telle partie.
- Regarder les tissus et se demander s’il est possible d’identifier précisément les étoffes.
- Regarder les jeux de lumière qui se produisent sur les matières dures dont la surface polie
prend des formes bombées ou à facettes. Parler de «lustre» ou de «brillance» quand la
surface blanchit progressivement sans se décolorer complètement (on dit «du lustre», avec
l’article partitif), d’«éclat de lumière» quand la surface blanchit brusquement et perd
complètement sa couleur propre, de «reflet» quand la forme d’un autre objet ou sa
silhouette ou simplement sa couleur apparaît dans un éclat de lumière.
La minutie descriptive
IV. BIBLIOGRAPHIE
Les références bibliographiques doivent être présentées dans l’ordre alphabétique et formulées
de façon cohérente. Par exemple :
Anderson, Jaynie, Giorgione. Peintre de la « Brieveté Poétique ». Catalogue raisonné, trad.
fr. de Bernard Turle, Paris, Lagune, 1996, p. 89.
Anderson, Jaynie, « La contribution de Giorgione au génie de Venise », Revue de l’art, n° 66,
1984, p. 59-68.
Arasse, Daniel, « L’atelier de la grâce », dans Patrizia Nitti, Marc Restellini et Claudio Strinati
(dir.), Raphaël. Grâce et beauté, cat. exp. (Paris, Musée du Luxembourg, du 10 octobre 2001 au
27 janvier 2002), Paris, Skira/Seuil, 2001, p. 57-68.
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V – CALENDRIER ET RÉPARTITION DES EXPOSÉS PAR GROUPES
JANVIER
Lu 22 / Rentrée Univ : 8-10h TD 1307 [1] [attention, pas de cours semaine suivante]
Ve 26 / 8h TD [1] 1302 – 10h TD 1305 - 12h TD 1306
Lu 29 / [Report TD L3-1307]
FÉVRIER
Je 1er / 8h TD [1] 1301 – 10h TD 1304 – 12h TD 1303
Ve 2 / 8h TD [2] 1302 – 10h TD 1305 - 12h TD 1306
Lu 5 / 8-10h TD 1307 [2]
Je 8 / 8h TD [2] 1301 – 10h TD 1304 – 12h TD 1303
Ve 9 / 8 h TD [3] 1302 – 10h TD 1305 - 12h TD 1306
Lu 12 / 8-10h TD 1307 [3]
Je 15 / 8h TD [3] 1301 – 10h TD 1304 – 12h TD 1303
Ve 16 / 8-14h [4] 1302 – 10h TD 1305 - 12h TD 1306
Lu 19 / 8-10h TD 1307 [4]
Je 22 / 8h TD [4] 1301 – 10h TD 1304 – 12h TD 1303
Ve 23 / 8-14h TD [5] 1302 – 10h TD 1305 - 12h TD 1306
26 / Vacances universitaires Lyon 2 / Lyon 3 jusqu'au 3 mars
MARS
Lu 4 / Rentrée : 8-10h TD 1307 [5]
Je 7 / 8-14h 8h TD [5] 1301 – 10h TD 1304 – 12h TD 1303
Ve 8 / 8-14h TD [6] 1302 – 10h TD 1305 - 12h TD 1306
Lu 11 / 8-10h TD 1307 [6]
Je 14 / 8-14h 8h TD [6] 1301 – 10h TD 1304 – 12h TD 1303
Ve 15 / 8-14h [7] 1302 – 10h TD 1305 - 12h TD 1306
Lu 18 / 8-10h TD 1307 [7]
Je 21 / 8-14h 8h TD [7] 1301 – 10h TD 1304 – 12h TD 1303
Ve 22 / 8-14h TD [8] 1302 – 10h TD 1305 - 12h TD 1306
Lu 25 / 8-10h TD 1307 [8]
Je 28 / 8-14h 8h TD [8] 1301 – 10h TD 1304 – 12h TD 1303
Ve 29 / 8-14h TD [9] 1302 – 10h TD 1305 - 12h TD 1306
AVRIL
Lu 1er / Férié
Je 4 / 8-14h 8h TD [9] 1301 – 10h TD 1304 – 12h TD 1303
Ve 5 / 8-14h TD [10] 1302 – 10h TD 1305 - 12h TD 1306
Lu 8 / 8-10h TD 1307 [9] – 10-12h TD 1307 [10]
Je 11 / 8-14h 8h TD [10] 1301 – 10h TD 1304 – 12h TD 1303
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