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REPOPLIKAN’I MADAGASIKARA

Tanindrazana – Fahafahana - Fandrosoana

MINISTERE DE L’EDUCATION NATIONALE


ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

Université d’Antananarivo

Faculté de Droit, d’Economie, de Gestion


et de Sociologie (DEGS)

Département ECONOMIE

MEMOIRE DE FIN D’ETUDES

L’ARTISANAT MALGACHE :
ANALYSE SWOT DANS LE CADRE DE
SA CONTRIBUTION A LA REDUCTION
DE LA PAUVRETE

Présenté par : ANDRIANTSEHENO Paul Hubert


Encadreur : RASOAMANANA Georges
Promotion : ANDRAINA
Option : DEVELOPPEMENT
Année Universitaire : 2006-2007

Date de soutenance : 31 Octobre 2007


REMERCIEMENTS

Je ne saurais présenter ce travail sans témoigner toute ma gratitude à :

Dieu Tout Puissant qui m’a donné la force et la santé

Monsieur Ranovona ANDRIAMARO, Doyen de la Faculté DEGS


Monsieur Mamy RAVELOMANANA, Chef de département de l’Economie
Monsieur RASOAMANANA Georges, mon encadreur
Monsieur RANDRIANARIMANANA MoÏse André, Mon encadreur professionnel
pour ses précieuses critiques et qui n’a pas ménagé sa patience et prodigué son
savoir et son expérience son savoir et son expériences pour diriger mes travaux de
recherche malgré ses multiples charges

J’adresse également tous mes remerciements à :

L’administration et aux corps enseignants du département « ECONOMIE » pour


la qualité des enseignements qu’ils ont disposés durant mes années d’études ;

Ma famille qui m’a soutenu tout au long de ces études ;

Et aussi à toutes les personnes qui, de près ou de loin m’a aidées et soutenues
et ainsi permis que cette étude ait pu être conduite à bonne
SOMMAIRE

REMERCIEMENTS
AVANT PROPOS
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION

PREMIERE PARTIE : LA SITUATION DE L’ARTISANAT


MALGACHE ET SON ANALYSE SWOT(FFOM)

Chapitre1 : Etat des Lieux


Chapitre2 : Les forces et faiblesses
Chapitre3 : Les menaces et les opportunités

DEUXIEME PARTIE : DEFINITION DES PROBLEMATIQUES


IDENFIEES DANS LA FILIERE ARTISANAT
Chapitre1 : Les problématiques d’ordre organisationnel
Chapitre2 : Les problématiques d’ordre financier
Chapitre3 : Les problématiques d’ordre commercial

TROISIEME PARTIE : DES SUGGESTIONS


/RECOMMANDATIONS D’AMELIORATION

Chapitre1 : Rôles de l’Etat


Chapitre2 : Rôles du secteur privé
Chapitre3 ; Rôles des organismes d’appui technique et financier

CONCLUSION
ANNEXES
LISTE DES ABREVIATIONS
BIBLIOGRAPHIE
AVANT- PROPOS

Pourquoi un ouvrage sur l’artisanat malgache ?

Nous savons que le Secteur Artisanat occupe une proportion conséquente de la


population à Madagascar : 1,8 millions d’artisans répartis dans tous le pays en 2001,
d’après des travaux d’enquête et de recensement réalisés par les différentes
institutions étatiques depuis le début des années 80, et 250 000 artisans
professionnels enregistrés au registre des métiers ,soit 5% de la population activité.
Avec une telle proportion de la population active, le secteur Artisanat tient une place
importante dans l’économie du pays. Ce secteur permet à une catégorie de
population de pratiquer une activité professionnelle. Cependant, le chiffre d’affaire de
plus gros exportateurs malgaches reste très faible par rapport à ceux des autres
pays : en 2001, le chiffre d’affaire moyen des plus gros exportateurs malgache est
évalué à USS 244,250 et tandis que celui de Philippines USS 700,000 presque le
triple de celui de Madagascar. Le revenu par travailleur malgache dans le secteur
artisanat, en moyenne, USS1,376 tandis que USS 5,000 par travailleur pou
Philippines. La question se pose : « Pourquoi le Secteur Artisanat n’arrive pas
atteindre ces chiffres représentés par le Secteur Artisanat de Philippines ? »
INTRODUCTION

L’artisanat a toujours fait partie de la vie culturelle, sociale et économique des


Malgaches, toutes communautés confondues ; les activités d’artisanat produisent
encore de nos jours des objets utilisés dans la vie quotidienne ou dans le cadre de
cérémonies traditionnelles ou rituelles, liés quelquefois à des valeurs symboliques
comme la culture du riz, l’élevage, le culte des morts et des ancêtres.

Historiquement, l’activité artisanale précédait l’activité industrielle pour


certains pays développés en particulier la France et l’Angleterre. C’est le cas aussi
pour certains pays sous développés si on ne cite que le cas de Madagascar.
L’activité artisanal existait déjà à l’ère de l’homme primitif. Par contre, les industries
n’ existent qu’après la découverte de la machine à vapeur et du charbon. Même à
cette époque la plupart des industries sont des industries artisanales. En effet, la
découverte de charbon permet la création de nouveaux types de produits artisanaux
tels que les produits fabriqués à partir du fer. Et cette évolution permet enfin
d’aboutir à la formation des industries lourdes.

Le plus étonnant, malgré le développement industriel très propice, c’est que


le secteur artisanal occupe toujours une place importante dans l’économie et dans la
vie quotidienne de la population. Cela se voit même dans les pays développés, si
l’on prend à titre d’exemple le cas de Japon qui est la deuxième puissance
économique mondiale après les Etats-Unis : dans ce pays, l’artisan possède le
statut d’un artiste.

En général à Madagascar, on pratique l’activité artisanale par défaut . Si on


n’arrive pas à trouver des emplois à cause d’un niveau de connaissance très bas, le
Malgache se reconvertit dans la pratique de l’activité artisanale. Tel est le cas plus
fréquent à Madagascar. Le secteur artisanal permet à la catégorie de la population
qui a un niveau d’étude très bas d’accéder à un emploi. Si tel est le cas, le secteur
artisanal atténue le problème de chômage. Mais nous savons que le chômage est
l’un des principaux problèmes de l’économie alors on peut dire qu’à Madagascar ce
secteur devrait figurer parmi classés les secteurs stratégiques. La question se

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pose : « avec un tel rôle, pourquoi la population malgache ne s’intéresse t-elle pas
pour autant à l’activité artisanale ?

Pour répondre à cette question, le présent mémoire essaiera de mettre en


évidence le rapport entre l’artisanat malgache et ses obstacles pour atteindre ses
objectifs.
Il sera donc procédé à une analyse SWOT de l’artisanat malgache dans le cadre de
sa contribution à la réduction de la pauvreté.

Ainsi seront exposées successivement :

Dans la première partie :

- La situation de l’artisanat malgache: Etat des lieux, les


forces et faiblesses ainsi que les menaces et les opportunités ;

Dans la deuxième partie :

- Une analyse diagnostique de filière artisanat avec


l’identification et la définition des problématiques d’ordre organisationnel, des
problématiques d’ordre financier, des problématiques d’ordre commercial.

Dans la troisième partie :


Il sera émis des suggestions pour améliorer cette situation
de l’artisanat malgache : en mettant en exergue respectivement les rôles de l’Etat,
ceux du secteur privé, et ceux des organismes d’appui technique et financier, au titre
d’apport aux solutions/ recommandations.

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CHAPITRE I : ETAT DES LIEUX

Actuellement, nous constatons un développement continu dans le secteur


artisanal malgache et cela s’explique en partie par la réussite des entreprises
franches ici à Madagascar en particulier celles qui se spécialisent dans les
exportations des produits textiles et des produits de vannerie.
L’entreprise franche est un nouveau débouché pour certaines unités de production
artisanales. Ces dernières tirent du profit en travaillant comme leurs sous-traitants.

Par ailleurs, le monde retrouve aussi le goût de produits fabriqués à partir des
matières naturelles qui sont des matières très répandues à Madagascar si l’on ne
cite que le papier antemoro et la rabane. La valorisation de ces fibres malgaches a
été constatée depuis 1990. Ces produits sont répandus dans les marchés
occidentaux ( France y compris la Réunion, les Etats-Unis, l’Italie, la Scandinavie, le
Japon, l’Australie ). Le fait que les pays occidentaux sont attirés par ces produits,
encourage la Chine à importer de matières brutes provenant de Madagascar dans le
but de dominer les marchés américains par leurs produits finis. D’ après le rapport en
2002, l’exportation de raphia brut de Madagascar a augmenté de 64% par rapport
à 2001.

Nous allons voir successivement dans cette section, en premier lieu, les
caractéristiques des produits artisanaux malgaches, en second lieu, les différents
acteurs et leur rôle, et enfin une brève description sur l’activité de production
artisanale depuis l’ approvisionnement jusqu’à l écoulement de produits sur le
marché.

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Section I : Les principales caractéristiques de produits artisanaux
malgaches

Madagascar est la troisième Ile la plus grande du monde qui avec une superficie
598000km². Madagascar est répartie administrativement en 22 régions, mais on
peut diviser aussi Madagascar en plusieurs régions économiques en fonction de la
richesse naturelle qui y existe. On peut déterminer ces caractéristiques en analysant
l’origine des produits par la matière utilisée, la qualité de production et enfin par
l’usage des produits

1) Origine des produits :

Les produits artisanaux malgaches sont fabriqués dans les différentes régions.
Chaque région a ses artisans. Cette situation est l’origine de la diversité des activités
sauf dans les hauts plateaux. En tenant compte du climat, chaque région possède
ses propres ressources disponibles. Dans les hauts plateaux, on trouve en général
une concentration des activités cela s’explique en fait par l’accès facile aux matières
et aux marchés.

2) Les matières utilisées :

A part le critère d’origine des produits, les produits artisanaux malgaches sont
reconnus par l’immense variété des matières premières disponibles : le raphia, les
bambous, « harefo », bois etc.

Certaines sont d’ailleurs encore méconnues, comme la majorité des essences de


bois, d’autres sont encore sous-utilisées comme les pierres fines et ornementales, d’
autres ont un faible potentiel d’approvisionnent en faveur de nombreux artisans : le
cocons de soie par exemple.

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3) L’usage final du produit :

L’usage final du produit artisanal varie aussi selon le type des produits. Il y a des
produits utile de façon régulière comme la soubique et les nattes. D’autres produits
sont également nécessaires pour l’activité de production plus précisément utilisés
comme appareil productif : les angady, la charrue, ou encore utilisés comme
habillement, décoration etc.
On peut citer les nappes brodées et ammonites. A l’heure actuelle, on trouve même
des maquettes de bateaux historiques.

4) La qualité des produits :

Elle est totalement disparate et diffère selon les, les filières, les modes de
production l’artisan producteur a peu de contact avec les acheteurs finaux de ses
produits et ne peut évaluer le niveau de qualité de sa production, de même que le
niveau de satisfaction des utilisateurs. Les distributeurs ne jouent pas toujours leur
rôle de contrôleur de qualité, face aux impératifs de livraison. Cette variation de
qualité entraîne une variation de prix et des comportements différents au niveau
des producteurs. Certains artisans se trouvent dans l’obligation de vendre sans se
préoccuper de la rentabilité de leur activité tandis que d’autres ont plus le souci de
valoriser leur travail, délaissant quelque peu le critère d’écoulement commercial

Telles ne sont pas les seules principales caractéristiques de la production


artisanale malgache, on peut distinguer aussi son caractère permanent . L’activité
est loin d’être saisonnière sauf pour certaines filières fluctuent en fonction de la
disponibilité des matières premières, de la main d’œuvre rurale ou des saisons de
vente sur les marchés occidentaux.

5) L’originalité :

Le caractère original de l’artisanat malgache est difficile à évaluer : certaines


productions peuvent être stéréotypées par rapport aux produits trouvés dans les
pays d’Afrique ou d’Asie alors que d’autres sont quasi-uniques. Cependant les

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matières utilisées sont souvent exceptionnelles (bois précieux, pierres fines,
matières animales ou végétales rares ) et donnent l’impression d’être sous-utilisées
du fait du déficit de qualité ou de création. Mais il y a des produits originaux comme
les personnages naïfs brodés sur les nappes, les soubiques en fibre végétale, les
châles en soie sauvage ou les meubles sculptés Zafimaniry, et les tapis mohair à
Ampanihy.
Après avoir mentionné auparavant les principales caractéristiques qualitatives de la
production artisanale malgache nous allons essayer d’analyser la production et ou
l’exportation en terme de volume plus précisément sur le plan quantitatif.

6) La commercialisation de la production artisanale :

- Analyse de l’exportation en valeur monétaire sans tenir compte de la destination


(1996-2002) :

Si on analyse le résultat des exportations des produits artisanaux entre 1997-


2004. Il est constaté une fluctuation économique très variée en général pour les
châles et écharpes en soie, linges de maison, bois marqueté ou incrusté, matières
animales, pierres fines, bijouterie …, tissus de soie, tapisserie et passementerie,
maroquinerie, objets d’ornement, matières végétales ou minérales.
Mais pour les articles de tapisserie et passementerie, maroquinerie, objets
d’ornements, une augmentation de la production en francs courants a été relevée
En outre pour la sparterie et la vannerie, une augmentation continue a été
enregistrée depuis 1997 à 2001, suivie d’une baisse en 2002 et une reprise de la
hausse en 2003 et 2004.
Pour le tissu de soie, on relève une valeur à l’exportation, élevée de 1997 à 2000
plus que la moitié de la valeur de l’exportation en 1997 et un peu moins de la moitié
en 2000.

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Tableau1. Exportations de Produits Artisanaux, (1997 - 2004)
(en millions d’Ariary courants)

SH6 Produits 1997 1998 1999 2000


2001 2002 2003 2004
4601/2 Sparterie et vannerie 1551.8 3428, 4485 8135
9024 6708 7059 8591
2 ,8 ,8 ,8 ,8 9
621410 Châles et écharpes en 2622,4 1421 1039 2021
6089 19,6 1513 2709
sois 1,8 7,2 6,4
,2 2,2 31
6302+ Linge de maison 3127,8 1218, 1953 1546
951, 933, 933, 2042
4 6 6 6 ,2
4420+ Bois marqueté ou 684 1084, 990, 970, 824, 1197 693 1007
incrusté 8 4 8 2 ,4 ,2
960190 Matières animales 240,2 366,8 678, 351, 312, 202, 305, 253,
4 2 8 4 2 8
710/1+ Pierres 212,6 293,8 262, 220, 246, 87,4 65,4 54
fines,bijouterie,… 2 6 6
5007+ Tissus de soie 27439, 524,4 1114 3117 1,6 nd 16,6 18,4
2 8,6 5,8
5805/8 Tapisserie et 213 98,4 119, 337, 110, 4,2 1087 3554
passementerie 8 6 2 ,2 ,8
4202/3 Maroquinerie 20,6 28,8 12,4 11,2 6,2 41,2 169, 1047
4 ,4
830629 Objets d’ornement 22,4 1,6 4,2 16,2 7,4 28,8 130, 243
8
960200 Mat .végétales /minér 6,2 1,8 6,4 0,6 0,6 2,6 0,4 4,2
ale

Source :INSTAT(2003)

Les marchés de destination des produits artisanaux malgaches :

La principale destination de l’artisanat malgache est la France qui occupe en


moyenne pendant l’année 1996 à2004 à peu près les 2/3 des exportations
réalisées. Suivie par les Etats-Unis très loin derrière mais avec un flux d’exportation
plus stable au fil des années qui est en moyenne 1,4 millions Ariary par an. La
Réunion, l’Italie et l’Allemagne figurent également parmi les grands importateurs
d’artisanat malgache, mais très loin derrière la France. Il est d’ailleurs fort probable
qu’une partie des articles ne font que transiter en France pour être distribués sur
toute l’Europe ou vers d’autres pays.

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On n’enregistre également une part très significative pour l’Océan Indien et de l’Asie .
Mais, il y a aussi lieu de mentionner que les pays émergents comme la Chine qui importent
en quantité du raphia brut et des panneaux de rabane. Et pour l’Afrique Subsaharienne et
l’Océanie, une légère augmentation continue existe sauf en 2002 où une baisse est
enregistrée suite à la crise politique. Néanmoins, il est difficile de confirmer une corrélation
entre les exportations d’artisanat vers un pays et le nombre de visiteurs issus de ce pays si
on se réfère à la répartition des touristes venant à Madagascar par pays de résidence.
TABLEAU 2 EVOLUTION DES EXPORTATIONS D’ARTISANAT PAR ZONE,1996-
2004 (en millions d’Ariary )
Destination 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004
Union 4836,4 34352,6 22137 28167 73155 15969,4 9882 23290,8 40095,6
Européenne
Amérique 1159,4 1301 1507,4 1639,4 2276 2231,2 1963,2 712,4 1308,6
Asie 577 464,6 1078 1240,8 2342,6 2151 3428,8 132 170
Océan Indien 650,2 2908,4 898,2 1291,8 1456 1418,2 1211 1076,8 1766
Afrique 106,6 79,8 110,2 194,4 185,8 307,8 205 207,2 242,8
subsaharienne
Europe hors UE 48 77 52,4 70 13,96 175,4 162,6 557,2 536,6
Océanie 132,4 69,6 117,4 85,4 71,8 180,4 117 119,2 180,2
Moyen Orient 3,6 7 0,2 0 7,8 30,4 60,6 22,2 9,8
Afrique du Nord 0 0 20,8 0 12,6 2,8 0 0,4 8,8
TOTAL 7544 39279,6 26365,2 33231 79764,2 22668,8 17088,4 26118,2 44365,6
EXPORTATION
EVOLUTION -21,3 420,7 -32.9 26,.0 140,0 -71,.6 -24,6 60,5 70
(en %)
TABLEAU 3 Répartition des touristes venant à Madagascar par pays de résidence
1999 2000 2001 2002 2003 Moyenne
France 54% 55% 56% 52% 58% 55%
Réunion 8% 9% 10% 5% 11% 9%
Italie 6% 5% 5% 5% 7% 6%
Etats-Unis 5% 4% 4% 5% 3% 4%
Allemagne 4% 4% 4% 5% 3% 4%
Royaume Unis 3% 3% 3% 4% 2% 3%
Suisse 2% 2% 2% 4% 2% 2%
Autres 18% 18% 16% 20% 16% 18%
Source :Ministère de la Culture et du Tourisme

Analyse de la répartition des exportations par rapport au pays de destination de


l’artisanat (1996-2004 ) :

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La France qui occupe la part de capacité d’absorption la plus élevée (en
moyenne 67,1% ) de la production malgache d’artisanat suivie de très loin par les
Etats-Unis (5,7%), la Réunion (4,3% en moyenne ) et Italie (4,2% en moyenne ). Le
tableau ci-après illustre cette répartition par pays de destination pour la période
indiquée supra.
TABLEAU 4.Les principaux pays de destination de l’ artisanat malgache,1996-2004

Destination 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 Moyenne
France 36,0% 83,2% 72,6% 78,6% 88,9% 56 ,3% 30,6% 79,7% 77,9% 67,1%
Etats-Unis 15,1% 3,0% 4,7% 4,5% 2,7% 8,2% 9,0% 2,1% 2,5% 5,7%
La 8,2% 1,5% 2,1% 1,8% 1,0% 5,2% 9,4% 3,9% 5,2% 4,3%
Réunion
Italie 7,7% 7,3% 2,8% 3,7% 1,6% 4,9% 4,5% 2,6% 2,5% 4,2%
Allemagne 12% 1,8% 5,7% 2,7% 0,6% 2,5% 5% 1,1% 1,5% 3,7%
Chine 1,6% 0,4% 1,5% 1,2% 1% 5,3% 12,3% 0 ,2% 0,1% 2,6%
Hong- 4,7% 0,5% 1,4% 1,1% 0,8% 2,3% 5,8% 0,1% 0% 1,9%
Kong
Pays Bas 1,5% 0,2% 1,1% 0,3% 0,1% 1,1% 6,6% 1,3% 0,7% 1,4%
Royaume 3,4% 0,1% 0,5% 0,4% 0,2% 0,6% 1,6% 2,1% 1% 0,8%
Uni
Danemark 0% 0% 0% 0,4% 0,5% 2% 1,6% 2,1% 1% 0,8%
Afrique du 1,2% 0,2% 0,4% 0,5% 0,2% 1,3% 1,1% 0,6% 0,5% 0,7%
Sud
Taiwan 0,2% 0,1% 0,2% 0,6% 0,7% 0,6% 1,1% 0% 0% 0,4%
Source :INSTAT

Dans la section suivante , nous allons identifier les différents acteurs du secteur
artisanat et définir leurs rôle respectifs.
Section2 : Les différents acteurs et leurs rôles :
Il est difficile pour les artisans producteurs d’assurer à la fois la production,
l’approvisionnement, ainsi que la commercialisation de produits. Cela entraîne la
participation et l’implication d’ autres intervenants dans le secteur artisanat. Lesquels
occupent en général les volets approvisionnement et commercialisation. Mais la
question est de savoir pourquoi les artisans producteurs malgaches auront besoins
des autres intervenants dans l’approvisionnement et dans la commercialisation ?

9
1) Les acteurs intervenants dans la chaîne d’approvisionnement :

L’exploitant ou le producteur de matières premières :

Certaines matières premières ne sont disponibles que dans des régions


spécifiques de Madagascar alors qu’elles peuvent être travaillées dans toute l’Ile.
Les zones de transformation sont globalement éloignées des zones
d’approvisionnement des matières faute de la déforestation pour les bois, d’extinction
des matières dans certaines zones, ou d’utilisation des terres à d’autres fins. En plus
la taille de l’Ile est le facteur le plus représentatif de la distance qui conduit à une
différenciation entre les exploitants de matières premières et ceux qui les travaillent.
Cette distance est un des facteurs prépondérants qui rendent impossible d’assurer
en même temps l’ approvisionnement en matières premières et la production pour
les artisans producteurs, c’est la raison pour laquelle ils ont besoin d’autres
intervenants pour assurer l’ approvisionnement. Mais telle n’est pas la seule raison
de la difficulté de l’exploitation ou de la production de matières premières mais il y a
également la loi en vigueur dans notre pays sur l’activité de l’exploitation des
matières matière. En effet l’activité d’exploitation des matières est soumise à une
réglementation spécifique qui requiert des licences ou des autorisations à l’instar du
bois, des

pierres, peaux d’animaux etc., et qui la nécessité d’une spécialisation dans cette
activité. On peut lire le texte de cette réglementation dans la partie gras ci-dessous.

Malgré tout, les artisans qui se spécialisent en matière de vannerie peuvent


s’adapter aux ressources qui les entourent. C’est la raison de l’existence de diversité
de matières utilisées, de style de message et de dessins dans toutes les régions de
Madagascar. Mais ceci n’est pas le cas pour d’autres métiers qui nécessitent
l’utilisation de palissandre ou de bois de rose.

10
<Les fibres végétales, à l’exclusion du raphia ( considéré comme « produit
principal » des forêts ), sont classées parmi les « produits accessoires » des
espèces de flore des forêts. Il est obligatoire d’avoir un permis appelé
« convention de ramassage » pour être autorisé à les ramasser.
La conformité à la législation en vigueur depuis la collecte à l’exportation doit
être observée par tout exportateur afin qu’il obtienne « l’autorisation
d’exportation » délivrée par la Direction de la valorisation des ressources
forestières du Ministère chargé des Eaux et Forêts.
Madagascar a en effet ratifié la Convention sur le Commerce International des
Espèces de Faunes et de Flores Sauvages menacées d’extinction (CITES) en
1975 par l’ordonnance n° 75.014. La dernière version a été signée le 15
novembre 2002 à Santiago du Chili et dans les annexes figurent les espèces
de Faune et Flore malgache en voie d’extinction (Cf. modèle de permis CITES ).
Quant à l’exportation des espèces de flore non menacées d’extinction ou des
produits de ces espèces, elle est réglementée hors CITES. Toutefois, une
demande d’autorisation de sortie doit être déposée auprès du Ministère en
charge des Eaux et Forêts.

Toute personne voulant exporter, réexporter ou importer les espèces


réglementées sous CITES ou hors CITES, que ce soit à des fins scientifiques
ou commerciales, doit appuyer son dossier par la facture (d’achat) de ces
produits et dans les 48heures, l’autorisation lui sera accordée à condition
qu’elle soit agréée par ledit Ministère et que le produit en question ne présente
aucune anomalie .>

Les collecteurs de matières premières :

Le collecteur de matières premières est indispensable pour le secteur artisanat .


Cet intervenant assure la canalisation de matières premières de l’exploitant ou du
producteur de matières premières vers l’artisan producteur. Cela est dû au fait que
certains exploitants ou producteurs de matières premières n’ont pas les moyens de
transport pour assurer l’approvisionnement de l’artisan producteur en matières

11
premières. Alors la livraison de matières premières est faite par d’autres
intervenants appelés collecteurs. Quelquefois, les marchés sont organisés si on ne
cite que le marché des pierres à Betafo et le marché du raphia au Coum 67ha.
Cependant, ces marchés restent dominés par les collecteurs qui réservent
habituellement les meilleures qualités à des clients spécifiques ou font appel à des
démarcheurs alors les restes pour l’écart de triage en général de qualité inférieure,
écoulé sur les marchés des villes et des villages. La qualité de matières livrées est
aléatoire faute dû à l’inexistence d’infrastructure adéquate de stockage aussi bien en
amont qu’en aval. Cette situation engendre des impacts négatifs sur l’artisan
producteur en terme de qualité de production laquelle dépend essentiellement de la
qualité de matière première utilisée. Cela empêche l’artisan d’honorer des
commandes importantes. Certains artisans sont même obligés de refuser une
commande conséquente face au souci de ne pas pouvoir maîtriser la quantité et la
qualité du bois livré ou disponible.

Les fournisseurs d’intrants et d’accessoires :

Ce type d’intervenant assure l’importation de matières premières qui ne sont


pas fabriquées à Madagascar comme les fermetures, les fils de coton, les boucles de
ceinture etc. . Ils assurent aussi la fabrication de certains accessoires sur commande
comme les boutons en nacre, l’anse de sacs en bois ou en corne de zébu etc. et les
collectes de certaines matières par ex : les coquillages. Alors l’équilibre se trouve
dans le cas où le fournisseur est en situation de monopole ou non. Cependant
certains fournisseurs sont en situation de monopole tandis que d’autres ne le sont
pas.
Les intervenants dans la conception et de création :

Au niveau de cette étape du processus de production, le créateur (styliste appelé


également ou dessinateur ) tient une place importante. Et parfois ce créateur est
confondu avec l’artisan producteur. Mais l’importance de l’activité de conception
varie en fonction des types de produits et les marchés. Cependant à Madagascar, le
créateur se limite souvent à la reproduction des modèles importés ou observés
auprès d’autres artisans plus innovateurs. Toutefois, les articles touchant à
l’habillement (vêtement ) et accessoires de mode (châles, sacs , bijoux ) sont les plus

12
sensibles à cet effort de création en particulier les produits destinés aux marchés
d’exportation.

L’expansion des exportations des articles en rabane a conduit à un


développement de design des articles similaires, plus spécifiquement le sac à main.
La différenciation des articles selon les marchés auxquels ils sont destinés, est
indispensable pour cette filière. Par exemple, les sacs destinés au marché japonais
devraient avoir des couleurs différentes de ceux prévus au marché français.
Quelquefois, les acheteurs étrangers sont des créateurs, ils conçoivent les modèles
avec l’assistance des producteurs malgaches afin de pouvoir faire leur propre
recherche pour arriver à proposer leurs propres modèles. Cela engendre un effet
d’entraînement auprès de producteurs locaux et leur permet de tirer de profit toutes
les matières et du savoir faire disponibles à Madagascar.

2) Les producteurs :

Les études réalisées par l’ ADEVA en 1995 confirment l’existence d’une


différenciation des structures de production selon les lieux ( en zone rurale ou zone
urbaine )
L’artisan individuel :

En milieu urbain le lieu d’habitation et l’atelier se trouvent dans 2 endroits


différents.
Tandis qu’en milieu rural, l’atelier se trouve à l’intérieur même ou à proximité du lieu
d’habitation. En effet, la plupart des familles en zone rurale produisent de l’artisanat
pour leurs propres besoins. Dans le milieu rural, il y a une perpétuation de savoir
faire traditionnel. Les artisans produisent plus des produits en soie sauvage, ou en
rabane, « harefo » ou bambou ou un autre des articles en bois. En milieu rural,
l’activité artisanale est une activité accessoire, pour laquelle il est appliqué des prix
quelquefois dérisoires des articles au regard du temps passé pour les réaliser, au
grand bénéfice des intermédiaires ou revendeurs. Toutefois, quand l’artisanat tend à
rapporter plus de revenus que l’agriculture, certaines familles font appel à des
ouvriers agricoles journaliers pour travailler la terre ou s’occuper des bêtes.

13
L’unité artisanale :

Cette unité regroupe les membres d’une même famille au sens large, où chacun a un
rôle précis à jouer dans la production, mais aussi dans l’approvisionnement et la
commercialisation, en tant que point de contact avec les intermédiaires. Le cas
échéant, des apprentis viennent renforcer l’équipe de production et seront recrutés
selon des critères familiaux, communautaires ou amicaux.

L’unité artisanale peut également travailler pour un ou plusieurs producteurs


et /ou distributeurs sur le principe du travail à sa façon, les modèles et quelquefois
les matières sont fournies par l’artisan -client, qui accroît ainsi sa capacité de
production. L’unité est rémunérée sur la main d’œuvre majorée du coût des matières
fournies .Les artisans sous-traitants sont sélectionnés par les distributeurs.

L’entreprise artisanale :

Elle embauche des apprentis qui auront été préalablement sélectionnés. La


taille des ateliers varie en fonction des marchés visés. Certains ateliers travaillant
pour l’exportation peuvent recourir à plus de vingt ouvriers à plein temps, et
bénéficier du statut de Zone Franche. Le recours à des ouvriers temporaires ou à
des sous – traitants est également largement utilisé du fait du caractère saisonnier
de l’activité, régulé par les marchés internationaux (les livraisons doivent être
effectuées avant l’été dans l’hémisphère nord et avant la saison de Noël ). Les
entreprises artisanales résident en général en milieu urbain.

3) Les distributeurs :

Il y a plusieurs acteurs qui assurent la production artisanale malgache : le


revendeur sur le marché local, l’exportateur, les agents ou acheteurs.

Le revendeur sur le marché local :

Il peut être, soit revendeur ambulant, soit revendeur en boutique.

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L’exportateur :

Il y a des exportateurs producteurs directs mais parfois aussi des exportateurs


non producteurs.

Les agents ou acheteurs :

Certains producteurs veulent exporter directement leurs produits. Ils engagent


des courtiers ou des agents afin de trouver pour eux des clients. La commission de
ces commerciaux est 19% en moyenne sur le montant des ventes conclues.

Le revendeur à l’étranger

Certains artisans malgaches travaillent directement en exclusivité pour des


boutiques ou des acheteurs à l’étranger, sur la base de collections conçues
conjointement ou non.

4) Description de chaîne d’approvisionnement :

Les intrants se divisent en trois catégories principales telles que les matières
premières, les matières accessoires et les matières consommables
.
Les artisans ont des soucis permanents sur l’approvisionnement. Cela
s’explique par plusieurs raisons :

-Les fournisseurs sont peu nombreux et ne sont pas toujours fiables. Il y a des
risques parce que cela dépend du degré d’enclavement et varie selon les matières
utilisées. L’existence des réglementations sur certaines matières limite le nombre de
collecteurs (par ex : les bois , produits accessoires des forêts , pierres , peaux de
crocodile …).

15
-Les livraisons de matières ne sont pas régulières mais les moyens financiers
et techniques limités ne permettent pas toujours aux artisans de stocker une certaine
quantité de matière première .

-La qualité des matières livrées est variée surtout si les collecteurs sont
informels. Pour résoudre ce problème certains artisans préfèrent de s’approvisionner
eux-mêmes. Par ex : certaines femmes artisanes élèvent des vers à soie et cultivent
des mûriers afin de satisfaire leurs propres besoins en matières premières.

-Le prix varie aussi selon la disponibilité et la qualité de l’offre (science de la


rareté ).C’est la loi de loi de l’offre et de la demande.

Mais certaines filières comme la vannerie bénéficient de circuits


d’approvisionnement structurés qui facilitent la mise en place d’un système de
gestion intégrée des ressources naturelles.

La proportion élevée des matières premières de l’artisanat sont des plantes


sauvages ( la soie d’élevage constitue une exception ).
Pour les filières comme la vannerie ou la soie sauvage qui ont connue un
développement spectaculaire, la conquête des nouvelles zones d’approvisionnement
et la mise en place de plantation et/ou d’une gestion intégrée et durable des
ressources sont nécessaires . L’accès aux matières sera aussi rationalisé et
permettra une rémunération correcte des exploitants, à condition que le facteur
d’enclavement puisse être réduit par la rénovation des pistes et une meilleure
structuration des marchés. Cela mène à une allocation optimale des ressources.

5) Le mode actuel de production :

Matériel et équipement :

L’artisanat malgache repose sur le travail manuel. Néanmoins, chaque filière


requiert des outils ou un équipement dont la disponibilité et l’accessibilité délimitent
le nombre des artisans producteurs, pourvu qu’ils soient en mesure de veiller aux

16
exigences de maintenance et d’entretien. Ainsi, le nombre d’artisan dans les filières
qui ne demandent pas d’outils autres que des objets usuels (couteaux, ciseaux …)
est important. Par ex : les activités de vannerie de fibre tressées ou de poterie
traditionnelle.
Les équipements utilisés par des artisans sont des matériels hérités de leur
famille .C’est le cas pour les brodeuses qui disposent souvent de vieilles machines à
coudre familiales, très fonctionnelles en milieu rural car manuelles et ne nécessitant
pas d’électricité. A force de travailler, ces familles peuvent disposer de machines à
coudre moderne, elles transmettent l’ancien matériel à d’autres membres de la
communauté familiale.

Mais certains équipements sont plus difficiles à acquérir comme le matériel de


lapidaire (taille des pierres ), faute de fournisseurs.

Créativité et design :

L’artisan malgache produit souvent des articles stéréotypés, les mêmes


modèles sont imités et reproduits à l’infini, variant seulement par la qualité de
réalisation. Les créateurs sont minoritaires, mais leurs influences dans la production
sont durables. L’existence de l’exposition de mode Manja, organisée tous les ans
depuis 1986, a poussé les jeunes créateurs à émerger : Eric Raisina fait aujourd’hui
l’unanimité dans le domaine de la soie et fait valoir ses compétences à l’extérieur.
Plus les contacts avec les agents et acheteurs internationaux se maintiennent,
plus l’activité de design se développe. Cette situation incite l’artisan producteur à
renouveler sa gamme de produits. Chaque saison a ses particularités dans la filière
concernant l’habillement et les accessoires de mode (vannerie et broderie haut de
gamme ).

Section3 : Brève description de la commercialisation des produits :

1) Les circuits de commercialisation :

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Il y a plusieurs circuits de commercialisation tels que les marchés en plein air,
les boutiques’ les revendeurs ambulants et la vente directe, les espaces de vente
.Nous allons voir successivement ces quatre types de circuit de commercialisation :

les marchés en plein air :

Le mode de commercialisation type pour les producteurs ruraux sont les


marchés des grandes bourgades et des villes. Les marchés se tiennent lors de jours
précis de la semaine (par ex : Samedi à Ambositra et Fandriana, Dimanche à
Betafo, Mercredi à Sandrandahy, Jeudi à Ambalavao, Lundi et Vendredi à Vohipeno)
et il arrive que les membres d’une famille vendent la production familiale toute la
semaine sur les marchés environnants. Par ailleurs des marchés permanents se
tiennent et se spécialisent par quartier et par produit. Si On ne cite que le cas
d’Antananarivo : soie à Andranotapahana, raphia au Coum 67ha etc.

Les boutiques :

Un autre circuit de vente consiste pour les produits artisanaux à vendre à des
boutiques spécialisées (pierres précieuses, pierres ornementales, articles en soie,
…) ou généralistes (mélange et combinaison de produits artisanaux ).

Les revendeurs ambulants et vente directe :

Une alternative pour les producteurs à la vente aux boutiques est le recours à
des revendeurs ambulants qui abordent les clients (surtout les touristes) dans les
rues ou la vente directe aux clients en bord de route ( notamment les routes
nationales ).

Les espaces de vente :

Ces espaces de vente sont utilisés par les producteurs les plus organisés par
exemple : le village artisanal d’Andravoahangy, le virage de la route digue et 67ha

18
(espace CENAM) à Antananarivo, le marché des pavillons à Antsirabe, les alentours
du Grand Hôtel à Androndra, …

2) Les débouchés actuels :

On peut recenser en terme de débouchés actuels :


-le marché des touristes étrangers,
-les résidents expatriés,
-les résidents nationaux,
-les acheteurs étrangers.

3) Les marchés émergents :

En outre, des marchés émergents peuvent être répertoriés et qui regroupent :


-les grands hôtels et les hôtes de caractère,
-les boutiques et les galeries,
-les boutiques spécialisées à l’étranger,
-les grandes marques de haute couture et de prêt-à-porter,
-les prestataires de services étrangers (décorateurs, architectes d’intérieur ),
-les réseau de commerce équitable.
Tel était présenté l’état des lieux du secteur artisanal au niveau de ce premier
chapitre. Dans le chapitre suivant, nous allons faire ressortir les forces et faiblesses
de ce secteur.

CHAPITRE II : LES FORCES ET FAIBLESSES

Nous allons entamer la entamer la partie d’analyse SWOT par la circonscription des
forces et faiblesses du secteur Artisanat.

19
Section I : les forces :

Les forces de l’artisanat malgache s’expliquent par (1) l’existence d’un cadre
institutionnel opérationnel , (2) le renforcement des capacités de création et de
production des artisans ,(3) une grande ouverture aux marchés et enfin (4) la
facilitation de l’accès au financement.

1) un cadre institutionnel opérationnel :

Il faut noter actuellement d’une part l’existence de plusieurs acteurs, tant


publics que privés, et d’autre part le nombre élevé de projets et l’éclatement des
zones de production qui appellent un effort de coordination important pour aboutir à
un développement effectif de l’artisanat à Madagascar. Des structures existent
actuellement au niveau du secteur public sous la tutelle du Ministère en charges de
la promotion de l’ artisanat et du secteur privé dont entre autres les EPA ou Espaces
Promotion de l’artisanat, le CENAM et au niveau du Secteur privé les Chambres de
métiers. Toutefois, On remarque qu’elles manquent de ressources et peinent à
fédérer les autres entités publiques et les opérateurs. Les interlocuteurs des
partenaires techniques et financiers multiples et les contacts divers génèrent de
nombreux projets qui ,s’ils ont le mérite d’exister et d’être opérationnels, ne sont pas
toujours conformes à un schéma de développement global.

A ce titre, la mise en place d’un Bureau de partenariat pour l’artisanat de


Madagascar sur le modèle de l’entité English Farming and Food Partnership (EFFP)
se positionne comme une force potentielle pour l’artisanat malgache parce que cela
pourrait être un moyen d’accroître la visibilité, l’effectivité du secteur et d’asseoir sa
pérennité.

Ce Bureau aurait pour mission de définir et de mettre en œuvre une politique


nationale de développement de l’artisanat à Madagascar en assurant la coordination
des actions du secteur public avec celles des entités représentant le secteur privé à
un niveau national, provincial et régional ainsi qu’avec celles des ONG et autres

20
partenaires, cela permet une organisation efficace de la production. Il doit également
assurer la promotion des accords de partenariat entre ces différentes structures dans
le but d’aboutir à des actions de soutien concret et efficaces aux artisans producteurs
et aux acteurs faisant partie des chaînes d’approvisionnement, de production et de
commercialisation.

2) Le renforcement des capacités de création et de production de artisans :

Même si les Malgaches affichent sans contexte des dispositions réelles pour le
travail manuel, ces dernières nécessitent un encadrement et un besoins d’
amélioration pour se matérialiser en termes de rentabilité et de compétitivité. L’ONG
joue un rôle important dans ce renforcement de capacité même si cet apport n’atteint
pas encore tous les artisans malgaches. Un programme de développement des
capacités de création et de production , associé à la mise à disposition d’équipement
approprie, de technologie moderne et d’information sur les marchés s’avère
indispensable.

3)Une plus grande ouverture aux marchés :

Cette grande ouverture s’explique par la volonté des artisans producteurs de


s’engager pour les ventes. Cela se fait en général par l’intermédiaire de courtiers qui
se voient confiés des prestations de service de la part des artisans dans la recherche
de clients pour eux. Actuellement, les artisans producteurs à défaut d’ avoir la
possibilité d’identifier et de mieux connaître les marchés pour lesquels leurs produits
sont destinés, se contentent seulement et pour le moment, de produire. C’est
pourquoi il est impératif que les circuits de commercialisation leur permettent de
recevoir des informations et des réactions des consommateurs ou des acheteurs, ou
un encadrement des intermédiaires pouvant pallier à ce déficit.

Une meilleure connaissance des marchés devrait également s’accompagner


d’une ouverture plus large aux autres producteurs et autres filières, aussi bien à
Madagascar que dans le monde, par le biais de séminaire, de foire et d’exposition

21
dans le but de nouer des contacts et de stimuler les échanges . A l’ère de la
mondialisation aujourd’hui , le mouvement d’intégration est nécessaire d’abord à un
niveau national, puis international.

Pour ce faire, l’artisanat malgache a besoin non seulement d’une reconnaissance


nationale lui permettant de s’appuyer sur un marché intérieur élargi, incluant les
résidents et les touristes, mais surtout d’une reconnaissance internationale pour
acquérir une réputation durable et pérenne.

4) La facilitation de l’accès au financement :

Dans le volet renforcement de capacité, il existe une amélioration de leur


capacité financière des artisans parce que le renforcement des capacités des
producteurs inclut également leurs capacités financières, qui devraient permettre
d’investir dans des équipements de production et dans des programmes de
formation et d’apprentissage.

Un rapprochement entre les institutions financières existantes, comme les


mutuelles d’Epargne et de Crédit et les organismes de micro crédit, et les artisans
producteurs favorisent le développement des instruments de financement adaptés
aux besoins des producteurs et des autres acteurs de la chaîne . Par ailleurs, le
renforcement des relations de partenariat entre les différents acteurs d’une chaîne ou
d’une filière devrait permettre le développement de système de garantie se basant
sur des contrats.
Et qu’en est-il des faiblesses de la Filière Artisanat ?

Section2 : Les faiblesses

22
Les faiblesses de l’artisan malgache se trouvent en général 1)dans le
système de contrôle qualité, 2)dans l’apprentissage et formation et 3)dans l’accès au
financement. Nous allons ainsi voir successivement ces domaines.

1) Le système de contrôle qualité :

Il est reproché à l’artisan de ne pas fournir une qualité régulière de produits : les
réalisations ne sont pas à la hauteur des échantillons présentés initialement . Cela
s’explique par la difficulté de produire en quantité des articles faits à la main
(production en série.
Par ailleurs, Il est difficile pour les artisans de garantir leurs
approvisionnements en matière. Cela est causé par un système d’approvisionnement
instable aussi bien en qualité qu’en quantité. Cette situation a des répercussions sur
la qualité des produits fabriqués.
Les fournisseurs ne sont pas nombreux et ne sont pas toujours fiables.
L’approvisionnement dépend également du degré d’enclavement et varie selon les
matières. Il y a des matières soumises à des réglementations (comme les bois,
produits accessoires des forêts, pierres, peaux de crocodiles, etc. ) qui limitent le
nombre de collecteurs.
Déjà les livraisons de matières premières ne sont pas régulières mais l’artisan ne
peut non plus pas stocker une grande quantité de matière première à cause de
contraintes liées aux limites financières et techniques

2) L’apprentissage et la formation :

Malgré les talents innés possédés par les artisans malgaches ,il reste
également admis qu’ils ne disposent pas de connaissances et technicités
nécessaires pour aboutir à la production des ouvrages suffisamment accomplis pour
les marchés extérieurs et dans une moindre mesure pour les touristes. Le principal
problème dans ces apprentissages et formation est sans contesté le financement. La
question du financement des programmes de formation reste ouverte dans la mesure
où les entreprises n’ont pas toujours la capacité financière requise et que les
pratiques de débauchage ou de non-respect de contrats d’engagement sont
courantes. Elles sont cependant moins importantes que dans le secteur

23
manufacturier : les ouvriers artisans ont tendance à privilégier l’ambiance de travail
et entretiennent une relation de proximité avec leurs employeurs.
3) Accès limité au financement :
Le secteur financier classique :

Le système bancaire malgache est peu propice pour les petites et moyennes
structures en général, notamment si elles travaillent dans un secteur de production
comme l’artisanat où les banques et ne peuvent pas évaluer les risques comme elles
l’entendent. Ainsi, un exportateur important de produits artisanaux n’a pu obtenir un
financement de son fond de roulement garanti par une lettre de crédit irrévocable
ouverte par un acheteur français. Récemment, une importante banque a ouvert des
guichets à l’intention des Petites et Moyennes Entreprise (PME), y compris les
artisans. Mais la condition sine qua non reste le caractère formel des structures.

Les institutions de micro finance :

Les institutions de micro finance à Madagascar se sont initialement partagées les


zones d’action mais cette répartition géographique est de moins en moins valable .
Les trois principaux réseaux, à savoir CECAM, TIAVO, et OTIV ont été rencontrés
dans trois endroits distincts, respectivement Ambondra, Fianarantsoa et Nosy be.
Les mutuelles d’Epargne et de Crédit (MEC) sont une alternative d’accès au
financement pour les artisans, même si elles ont tendance à privilégier les activités
commerciales et les distributeurs dans le cas précis de l’artisanat, y compris en
milieu rural. Les producteurs ont toujours des difficultés à acquérir le type de matériel
précis dont ils ont besoin, même d’occasion et à financer leur fond de roulement sur
moyen terme (constitution de stocks).
Les artisans sont généralement réticents à recourir au crédit car ils ne maîtrisent pas
toujours le circuit de distribution, trop aléatoire selon eux. L’auto financement et le
réinvestissement sont plus souvent pratiqués mais limitent la progression de
l’activité.

CHAPITREIII : LES MENACES ET LES OPPORTUNITES :

24
Après avoir circonscrit les forces et les faiblesses de la filière Artisanat, essayons
d’aborder les volets « Menaces et Opportunités » de notre analyse FFOM :

Section1 : Les menaces :

L’artisan malgache est menacé par l’épuisement de matière première. L’exportation


massive de matière première (exemple : raphia) vers la Chine pourra provoquer en
partie cet épuisement. On note en effet une hausse continue de l’exportation des
matières brutes vers la Chine. L’exportation massive de ces matières premières
représente une réelle menace pour l’artisanat pour différentes raisons :

1- Diminution de la quantité des matières premières disponibles :

Nous avons mentionné dans la partie précédente que l’artisanat rencontre


quelquefois à des problèmes d’approvisionnement en matière première. Si on
continue à exporter nos matières premières vers la Chine, le problème de
disponibilité de matière risque de s’accentuer. Cette situation peut à terme, ruiner
l’artisan malgache. La diminution de la quantité des matières premières
disponibles le rendrait vulnérable. En effet, les fournisseurs préfèrent exporter
les matières premières vers la Chine, opérations qui leur permettent d’avoir plus
de bénéfice (recettes en devises étrangères), que les vendre aux petits
producteurs malgaches en monnaie locale et à prix bas.

2- Détérioration de la qualité des matières premières disponibles :

Comme nous avons évoqué auparavant, les fournisseurs gagnent plus en


exportant des matières premières vers la Chine qu’en vendant à un artisan
malgache. Il faut remarquer que les producteurs chinois a comme cibles les
marchés américains. En effet, ces derniers exigent des matières premières de
très bonnes qualités. Donc, c’est l’écart de triage qui est destiné aux producteurs
nationaux. C’est ainsi que la compétitivité de nos produits artisanaux s’amenuise
au fil des temps sans des mesures de solutions appropriées.

25
3- Diminution de la compétitivité des produits artisanaux malgaches :

Nous avons vu dans la paragraphe 2 ; qu’il y a une détérioration de la qualité des


matières disponibles. Cela entraîne ipso facto une diminution de la qualité de
produits domestiques qui à son tour altère considérablement la compétitivité des
produits artisanaux malgaches. Quel en serait donc le principal résultat ?

4- Diminution de notre part de marché :


Si la qualité de nos produits se détériore, il sera évident que les consommateurs
s’intéressent de moins à moins nos produits. Par conséquent, s’ensuivra
inévitablement une diminution de notre part de marché, voire leur annulation pure
et simple. Cela provoquerait une destruction totale à terme, du secteur artisanat
malgache.

Le marché américain va bientôt être couvert des produits chinois fabriqués en


majorité par des matières premières provenant de Madagascar. Ces produits chinois
sont très compétitifs grâce à leurs qualités et à un coût de main d’œuvre très bas.
Ces menaces concernent en général les produits qui ne sont pas originaux (modèles
standards).
A l’encontre de ces menaces qui sont réelles pourraient être les opportunités à
saisir pour la filière Artisanat ?

Section 2 : Les opportunités :

26
Dans le secteur artisanal, Madagascar peut receler beaucoup d’avantages. Il est
connu pour le caractère exotique de son artisanat. Il dispose d’une large variété des
matières premières et d’un réservoir de main-d’œuvre important. A court terme, on a
identifié cinq fenêtres d’opportunités.

1) La possibilité de vendre à de meilleurs prix :

Des produits d’artisanat malgache existant sur le marché pourraient être


vendus à de meilleurs prix ou accéder à des marchés plus porteurs dès qu’il y a plus
d’attention apportée à leur qualité finale : par exemple, en mettant à disposition des
artisans des matières plus appropriées (cas des brodeuses dont le travail mérite des
tissus de qualité comme support ), les outils de base indiqués (couteaux de précision
à la place de ciseaux ) et un cadre leur permettant d’évaluer la finition des produits. Il
faut un moindre effort pour que cette possibilité de vendre à meilleurs prix soit
réalisée.

2) L’existence d’établissement hôteliers et de jeunes créateurs :

L’artisanat malgache présente des atouts grâce à l’existence


d’établissements hôteliers et de jeunes créateurs. Certaines filières ont produit avec
succès des articles inspirés des traditions malgaches sous l’impulsion
d’établissements hôteliers et de jeunes créateurs sous-traitant ayant marqué
l’identité malgache à la suite de travaux de recherche. La collaboration avec les
établissements hôteliers et des jeunes créateurs représente une grande et réelle
opportunité pour l’artisan parce que les marchés local et international ont répondu
favorablement à ces initiatives et on assiste depuis quelques années au retour de
certains accessoires vestimentaires traditionnels, remis au goût du jour.
Un tel type d’initiative doit être soutenu et facilité en mettant à disposition
des créateurs les archives disponibles à Madagascar et à travers le monde.

3) L’existence de variété de matières disponibles :

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Une autre opportunité pour l’artisanat malgache consiste aussi en
dotation naturelle des matières disponibles à plusieurs variétés. Cette variété non
négligeable de matières premières prévue être utilisées pour produire des articles
d’artisanat est étendue et varie selon les régions . Par exemple : mohair à
Ampanihy ; « Harefo» à Vohipeno ; bambou et raphia dans la région de l’Est.
Toutefois, le degré d’exploitation reste inégal : certaines filières d’approvisionnement
sont extrêmement structurées face à une demande importante pour le marché local
et l’exportation (bois précieux, raphia, pierres, fines ), alors que d’autres matières
restent méconnues car peu demandées (peau de requin ).

4) Un secteur touristique en net développement progressif :

L’artisanat malgache bénéficie en outre d’une opportunité grâce à


l’existence d’un secteur du tourisme en nette progression . Le nombre des touristes
accueillis par le pays ne cesse d’augmenter depuis 2005 jusqu’aujourd’hui. En
2008,le pays prévoit d’attirer encore plus de visiteurs qu’en cette année. L’artisanat
malgache est apprécié par les touristes qui y consacrent près de 8% de leur budget
de voyage s’élevant en moyenne à USD 2,000. La demande potentielle du marché
des touristes en artisanat malgache peut ainsi être évaluée à USD 17,6 millions par
an, ce qui correspond à 76% des exportations de produits artisanaux en 2004.

Les touristes viennent aux produits et quelquefois aux producteurs eux-mêmes,


et cela permet aux producteurs d’avoir un partenaire à l’étranger et par la suite des
nouveaux débouchés. Toutefois, les espaces dédiés à l’artisanat sur les principaux
itinéraires touristiques (RN7, Nosy be et Antananarivo ) méritent d’être mieux
organisés pour représenter de véritables vitrines du savoir –faire et de la culture
locale. D’autres marchés touristiques sont également demandeurs d’artisanat
malgache dans l’Océan Indien (les exportations s’élèvent à USD 600, 000 en 2004 )
et élargissent la demande potentielle indiquée ci- dessus )

5) L’existence de programme d’assistance technique pouvant intervenir à


Madagascar :

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L’artisanat malgache bénéficie encore d’autres opportunités grâce à l’existence de
plusieurs organisations non gouvernementales (ONG) et organismes internationaux
qui mettent en oeuvre des programmes d’assistance technique à l’artisanat et aux
artisans, et interviennent à travers le monde. Cette assistance permet aux artisans
malgaches d’améliorer leurs produits. Les domaines d’intervention sont divers, allant
de la promotion des exportations au développement rural, en passant par la
formation . Il en est de même pour les sources de financement assez diversifiées
dont entre autres : Banque Mondiale, SFI, Union Européenne, PNUD, BIT,
UNESCO, USAID, etc. . Par exemple, le centre du commerce International pour
(CCI) a organisé en 2004 un atelier et une table ronde des bailleurs en faveur d’un
projet régional sur le « Développement des Exportations et la Promotion des Produits
Artisanaux d’Afrique de l’Ouest » qui concerne à la fois le Bénin, le Burkina Faso, la
Cote d’Ivoire, la Guinée- Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo. D’autres
organismes interviennent à des niveaux communautaires à travers les réseaux
religieux ou sociaux.

6) Préservation de l’environnement :

Certains produits artisanaux malgaches ne sont pas une menace pour


l’environnement. Prenons, le cas du « Satroka harefo Antemoro » qui a comme
matière première les « Harefo ». Le « Harefo « est une sorte de prairie qui se trouve
dans la rizière. Après avoir organisé la saison de moisson, il y a des prairies dans le
champs, et parmi ces prairies, il y a ce qu’on appelle « harefo » qui sert de matière
première au produit « satroka harefo ». Toutefois, ces produits qui devraient mériter
de bénéficier d’un label vert ne trouvent pas encore leur essor tant au niveau
national qu’international. Ces produits méritent d’être exploités en mettant en
exergue une conscience la dégradation de l’environnement, parce que, car
effectivement, ce genre de produit nous aide à réaliser le développement durable.

Après cette première partie consacrée à la présentation de l’état des lieux


du Secteur Artisanat suivie de l’identification et de la définition des forces, faiblesses,
opportunités et menaces liées à cette filière, nous allons entamer dans la Partie II,
l’énoncé ainsi que l’identification des problématiques de tous ordres susceptibles

29
d’handicaper voire de bloquer les actions d’amélioration et de promotion judicieuse
de l’Artisanat à Madagascar.
Nous allons voir successivement dans cette deuxième partie les problématiques
d’ordre organisationnel, les problématiques d’ordre financier et enfin les
problématiques d’ordre commercial.

CHAPITRE I : LES PROBLEMATIQUES D’ORDRE


ORGANISATIONNEL :

30
Section1 : Production :

La faiblesse de la production ne permet pas aux artisans de bénéficier des revenus


substantiels qui lui permettent d’avoir beaucoup d’épargne. Et seule, cette épargne
lui permettrait d’investir dans l’appareil de production. Cette faiblesse de la
production oblige ainsi l’artisan de se contenter de l’utilisation du mode de production
traditionnel en l’occurrence le travail manuel. La plupart de malgaches y ont recours
dans le cas où c’est le seul moyen pour exercer une activité professionnelle. Les
Malgaches pratiquent donc ce genre de métier par défaut et non par volonté. Cela
est dû au fait que l’Ecoles des Beaux Arts, ou l’Atelier d’ Art Appliqué capables de
valoriser l’activité artisanale sont inaccessibles aux artisans sauf une formation de
proximité.

Par ailleurs, la pratique de techniques de production traditionnelles accentue ce


problème de non valorisation des activités artisanales. Cela est provoqué en partie
par l’inexistence de la révision de ces techniques dans le sens d’une amélioration en
technologie.

Section2 : Matières premières :

La difficulté de l’ approvisionnement en matière oblige les artisans malgaches de ne


pas prendre une demande importante ou plus précisément une certaine commande
conséquente. Ils ont en effet, peur de ne pas pouvoir satisfaire la production y
afférente aussi bien en qualité qu’en quantité. En qualité parce que la qualité de la
production dépend de la qualité de la matière première utilisée. Cependant la qualité
de la matière ici à Madagascar n’est pas stable, surtout si les collecteurs sont
informels. Cela s’explique par l’existence de fournisseurs de matière première en
petit nombre. En effet, ce fournisseur est en situation de monopole. Il peut faire ce
qu’il par exemple les meilleures qualités aux démarcheurs et le reste de qualité
inférieure fait l’ objet de marchés. C’est la raison pour laquelle l’ artisan ne peut
satisfaire le marché. Alors l’ artisan malgache par souci handicapée par cette qualité
de matière première, n’arrivera pas à satisfaire la quantité exigée par les collecteurs
de produits finis parce que l’approvisionnement est aléatoire, car il dépend du degré

31
d’enclavement et varie selon les matières premières demandées. Une commerçante
qui opérant dans le textile a dit : « nous sommes confrontés à des problèmes de
matières premières ». Par conséquent ,à certaines périodes, la production n’arrive
plus à satisfaire la demande, à cause de l’insuffisance des matières premières.

Le problème de l’ approvisionnement en matière première constitue ainsi un


blocage à l’augmentation de la production pour les artisans malgache. Il représente
aussi une contrainte à une amélioration de la qualité de production. Les qualités de
matière première restent inférieures. Par ailleurs, la quantité reste insuffisante alors
la taille de l’ activité de l’ artisan ne permet pas de générer des revenus
supplémentaires et la part du surplus commercialisé est faible et ne permettant pas
aux artisans d’acheter et de stocker une quantité importante et suffisante de matières
premières. La difficulté de gestion de l’approvisionnement oblige l’artisan d’assurer
lui même l’approvisionnement de matière en élevant des vers à soie et en cultivant
des mûriers alors que cette méthode ne tient pas compte de la division de travail
générée par l’avantage comparatif. C’est ainsi qu’il y a une diminution de gain pour le
producteur.

Section 3 : structure et ouverture :

Le secteur artisanal touche un nombre important de personnes, alors que la visibilité


de ce secteur reste encore diffuse. Par ailleurs, le cadre institutionnel demeure flou.
Les rôles du Secteur public et ceux du Secteur privé (la société civile, les ONG
nationales et internationales, et les bailleurs de fonds ) ne sont pas biens définis.
Cela ne nous permet pas d’atteindre une meilleure intégration du secteur qui facilite
la réduction du degré d’ enclavement des producteurs, des régions et des filières.
Cependant tout ceci peut entraîner des reformes des institutions existantes comme
le CENAM, par un appui institutionnel aux Chambres des Métiers et par une
répartition judicieuse des tâches avec les Chambres de Commerce sans pour autant
nécessiter une modification du cadre réglementaire.

Si on arrive à une plus grande combinaison du secteur, on arrivera à une


structuration progressive des marchés et à une reconnaissance des artisans en tant

32
qu’acteurs économiques à part entière et diffuseurs de l’identité malgache. Mais pour
le moment, il n’existe aucune mesure pour inciter les artisans à se formaliser ou
même à s’inscrire auprès de ces Chambres de Métiers.

L’intégration vise à rapprocher les acteurs représentant les différentes étapes de la


chaîne dans chaque filière, par le biais de salons ou foires professionnels, organisés
de façon régulière dans le temps et l’ espace et consistant à limiter la dispersion des
actions et des acteurs. Par conséquent, une ouverture limitée des acteurs a un
impact direct sur la production et sur la qualité des produits, associés à un déficit en
terme de formation et d’équipement.

33
CHAPITRE2 : PROBLEMATIQUES D’ORDRE FINANCIER :

Section1 : Insuffisance de l’épargne :

L’artisan a besoin d’une somme importante pour pouvoir innover, s’il veut investir en
équipement. Cependant, sa capacité d’autofinancement est actuellement moindre,
voire nulle. L’épargne, si elle existe, est généralement faible. Elle ne lui permet de
faire un auto investissement. En effet, s’il veut investir, il est obligé de recourir à un
emprunt. Par exemple auprès d’une Banque ou d’un autre bailleur de fonds ou d’une
institution de micro finance. Nous allons voir plus loin la possibilité de recours de
l’artisan à des bailleurs de fonds.

Section2 : le financement :

La difficulté d’accès au crédit bancaire oblige les artisans à produire manuellement.


Ceci ne modifie guère la productivité d’une génération à l’autre. Cela empêche toute
possibilité d’augmentation de la production. Le problème de financement dans ce
secteur constitue un blocage à l’amélioration de la productivité artisanale. Il
représente également une contrainte à une bonne préparation des campagnes de
commercialisation.

Les prix du crédit restent également très élevés à Madagascar. Le taux d’intérêt
est de 27% pour les banques primaires et de 36% pour les mutuelles (exemple :
OTIV, CECAM, …). Cette situation est due en partie à l’importance des
intermédiaires. Par ailleurs, toutes les productions artisanales ne sont pas couvertes
par les crédits, ceux-ci ne concernant que la production de rentes ( habillement ).

La finance rurale est un facteur crucial pour le développement de l’ artisanat


malgache. La taille des exportations ne permet pas de générer des revenus
substantiels et la part du surplus commercialisée est faible.

34
La difficulté d’accès aux crédits bancaires favorise le recours aux usuriers alors
que ce moyen de financement contribue à la baisse des revenus des producteurs.
En effet,il est impossible pour l’artisan de s’en sortir tout seul sans aide extérieure
parce qu’il se trouve dans un cercle vicieux .

35
CHAPITRE3 : PROBLEMATIQUE D’ORDRE COMMERCIAL :

Section1 : Formalités administratives :

Une commerçante qui œuvre dans le secteur textile affirme: « nous sommes
confrontés à quelques difficultés en matière d’exportation alors que ce sont les
étrangers qui constituent nos principaux clients. Les procédures d’exportation ne
nous sont pas du tout facilitées. Nous avons du mal à nous procurer des
autorisations d’ exportation, et dans la majorité des cas, ce sont généralement nos
partenaires de l’étranger qui prennent en charge les frais de formalités
administratives ainsi que de l’acheminement des produits ».

Une partie non négligeable de l’économie malgache dépend pourtant de


l’exportation de produits artisanaux. En revanche, ce sont les grandes firmes qui
accaparent le marché au détriment des petits artisans locaux.

Section2 : Faible productivité :

Les cas où les artisans arrivent à décrocher des commandes importantes mais ne
parviennent pas à les honorer de façon satisfaisante sont également récurrents dans
le monde. Une augmentation de la capacité de production génère des difficultés en
matière d’approvisionnement en matière, d’organisation de travail, de transports
adaptés et de procédures administratives supplémentaires. Les artisans n’ont pas
toujours la capacité de réagir rapidement pour surmonter ces nouveaux problèmes.
Les artisans malgaches ont la réputation de fournir des échantillons de produits
exceptionnels sans pour autant être en mesure de les reproduire en quantité
suffisante dans des délais et à des prix raisonnables. Une alternative serait de se
focaliser sur les marchés de niche ne demandant que des quantités limitées mais de
très haute qualité, mais une autre alternative serait de changer de mode de
production. A l’exemple de leurs confrères travaillant dans des pays ‘Afrique
subsaharienne, des exportateurs malgaches ont réussi à adapter leur mode de
production pour des quantités suffisantes de commande en combinant des ateliers

36
en zone urbaine et des accords de sous-traitance passés avec des artisans
travaillant à domicile. L’exemple africain de regroupement (clusters ) d’artisans
opérant en zone rurale est moins suivi à Madagascar, faute d’encadrement suffisant
de la part des intermédiaires.

Face à ces problématiques identifiées et décrites supra, quelles seraient les


suggestions de recommandations à émettre ? C’est ce que nous allons vous livrer
dans la Partie III qui va suivre.

37
En terme de suggestion de proposition d’amélioration, nous allons structurer les
recommandations émises en mettant en exergue les rôles de chacune des parties
prenantes à la filière Artisanat.

CHAPITRE1 : ROLES DE L’ETAT :

Les nouvelles théories de croissance insistent sur les rôles joués par l’Etat pour
assurer la croissance économique. Nous savons que l’artisan occupe une proportion
non négligeable de la population active malgache. Alors l’Etat devrait faire des efforts
considérables pour améliorer le secteur artisanal.

Section1 : Sensibilisation à la constitution d’Associations ou


Groupements :

L’Etat doit encourager la constitution d’Association ou Groupement, cela permet aux


artisans de faire face au problème qu’ils ont dû rencontrer lors de
l’approvisionnement de matière première et cela facilite aussi la division de tâches
entre artisans pour ne pas obliger de vendre petit à petit. L’association permet
d’augmenter la production afin de répondre les éventuelles commandes
conséquentes. L’Association facilite en général l’accès au financement pour
développer le secteur artisanal.
Section2 : Appui à la qualité et à la recherche de marché :

L’Etat doit mettre en œuvre une politique de formation associée à des activités de
recherche. Le déficit de formation est souvent évoqué comme le principal facteur de
blocage par les opérateurs. Une telle politique doit englober toutes les étapes de la
chaîne, de l’approvisionnement à la commercialisation sur le marché local ou les
marchés extérieurs, en partant du principe qu’une intégration progressive des filières
est entreprise.

38
L’Etat doit aussi mettre en place une Ecole des Arts Appliqués, une action à
considérer pour constituer un vivier de créateurs. Une telle institution permet aux
artisans d’améliorer la qualité de leurs produits. L’Etat doit s’assurer que cette école
permet de pourvoir l’appareil productif en artisans qualifiés. Nous ne sommes pas
sans savoir que c’est un aspect fondamental dans un processus de développement
parce qu’il permet à des artisans de « monter en gamme ». L’Etat doit ainsi assurer
une formation professionnelle permanente aux artisans en cours d’activité.

Section 3 : Appui dans la recherche de financement :

Le rôle des banques sera d’abord souligné. On sait qu’elles apportent aux
entreprises toute une gamme de financement, pour couvrir des besoins à toute
échéance. Elles offrent également une large gamme de services qui sont un soutien
de premier ordre à l’activité des entreprises. En quoi peuvent-elles donc contribuer,
spontanément et sous l’impulsion des Pouvoirs publics (notamment les autorités
chargés du contrôle prudentiel ), à la promotion de l’esprit d’entreprise ?

On leur a souvent reproché une trop grande réserve face aux projets de
nouvelles entreprises. Elles rechignent, à leur consentir des concours permettant un
véritable amorçage de leur activité, ou alors elles le font trop chichement ,et ne leur
accordent en fait aucun traitement de faveur. Certes, elles doivent aussi tenir compte
de leurs propres contraintes en matière de maîtrise des risques et, assurément, il ne
serait pas sain q’elles ne soumettent pas leur sélection de projets à des critères
rigoureux. On pourrait cependant attendre d’elles un peu plus de considération pour
les créateurs, en leur apportant un soutien approprié et en prodiguant des conseils
adaptés . L’Etat pourrait en outre intervenir comme ultime garant et, éventuellement,
bonifier quelques concours.
Section4 : Appui sur l’approvisionnement de matières premières :
Nous avons vu dans les faiblesses de l’entreprise que les principaux problèmes
(pour l’approvisionnement de l’artisan ) ainsi que l’approvisionnement des artisans
dépendent de l’enclavement de la zone et les matières utilisées. De nouvelles
analyses (voir, par exemple : Romer) ont mis en évidence un processus dit de

39
« croissance endogène » qui insiste sur le rôle de l’Etat dans la croissance. C’est
pourquoi on doit insister sur l’importance des infrastructures qui, elles sont bien
matérielles mais jouent un rôle crucial dans le fonctionnement des marchés. Il s’agit
d’abord des réseaux et des équipements de transport qui sont essentiels pour la
circulation des biens et des personnes. Leur adaptation à la demande, tant en
quantité qu’en qualité, évitent des pertes de temps à l’origine de surcoûts non
négligeables pour les entreprises. Cela permet ainsi d’approvisionner des matières
premières à l’artisan à bas coût. Par exemple : la gestion de stock au minimum ne
peut se concevoir si les livraisons sont ralenties par la mauvaise qualité des
infrastructures des transports. Mais malgré ses rôles, l’Etat ne peut pas tout assumer
car il a déjà plusieurs tâches, et il faut donc définir les rôles du Secteur privé. Nous
allons voir en chapitre2 le rôle du Secteur privé.

Section5 : Liste des actions possibles

Au niveau du Secteur Privé, les actions suivantes sont à préconiser :

a- La Création d’un Bureau de Partenariat de l’Artisanat à Madagascar , sur


la base d’une restructuration du CENAM , qui assurerait la coordination
des actions d’assistance aux acteurs du secteur (producteurs ,
intermédiaires et exportateurs )

b- La Révision du statut des Chambres de Métier et mise en œuvre d’un


programme d’appui (financement et assistance technique ) aux Chambres
des Métiers .

c- La Mise en place d’une base de données sur la production artisanale et les


artisans à Madagascar et dans les régions : production , exportation ,
nombre d’unités de production , répartition par région et par filière , sites
de commercialisation , etc.

d- La Mise en œuvre d’un programme d’enquêtes et d’études sur les artisans


et leurs conditions de production et de vie ( cf. INSTAT ) ;

40
e- La Mise en œuvre d’un programme d’intégration des filières : structuration
des marchés , positionnement marketing global, évaluation de la qualité
des produits , rationalisation des modes d’approvisionnement , de
production et de commercialisation, etc. .

f- La Mise en place d’un programme de renouvellement ou de gestion


durable des matières premières à Madagascar en partenariat avec des
organismes spécialisés nationaux ou internationaux (raphia, bois, fibres
naturelles, etc.)

g- La Création d’une Ecole des Arts Appliqués à Antananarivo .

h- La Mise en place d’une exposition permanente et itinérante de la


production artisanale malgache « omaly sy anio », par région .

i- La Mise en place d’un programme de formation, d’apprentissage et de


renforcement des capacités au niveau des Chambres des Métiers pour les
membres adhérents.

j- L’intégration les activités d’artisanat parmi les activités éligibles aux


mécanismes de financement en zone rurale et urbaine à la mise en place
de ligne de financement spécifique pour les artisans en partenariat avec
des chaînes de commercialisation par exemple.

k- Un organisation périodique de concours régionaux, provinciaux et


nationaux sur la production et la création artisanale.

41
CHAPITRE2 : ROLES DU SECTEUR PRIVE (ARTISAN)

Section1 : Production de qualité :

Les artisans doivent s’efforcer d’améliorer leurs œuvres pour assurer une satisfaction
pour l’acheteur . Cela leur permet de mieux écouler leurs produits dans les marchés
aussi bien nationaux qu’internationaux . Cela leur permet d’augmenter leur chiffre
d’affaire et profit . L’augmentation de profit entraîne une augmentation par suite
l’augmentation de l’investissement accru leur permet d’améliorer l’activité .

L’artisan doit investir en matériel qui permet de donner des produits de qualité et
quantité. Cela lui permet d’échapper aux reproches dont l’artisan malgache est taxé
en l’occurrences le fait comme quoi cet artisan ne peut pas fournir une qualité
régulière de produit . Cela leur permet d’avoir une meilleure image qui constitue un
atout certain pour le marché.

Section2 : Compétitivité

Pour qu’une entreprise soit compétitive, il faut qu’il y ait une flexibilité et la
démarche qualité . Nous allons donc voir en 1) la flexibilité et en 2) la démarche
qualité

1) La flexibilité

Le concept de flexibilité renvoie à l’image du réseau de la Fontaine qui


stipule :« Qui plient ne mouront pas » . C’est précisément sa flexibilité qui lui permet
de résister à un environnement hostile et de traverser l’orage sans dommage .On
définira la flexibilité en opposition à la rigidité comme l’aptitude d’un système à céder
facilement à la pression des éléments .

Pour l’entreprise , il s’agit de sa capacité à s’adapter rapidement et à moindre


coût aux perturbations nées d’un environnement devenu turbulent .

42
La mesure de la flexibilité :

La flexibilité d’un équipement se mesure par :

- le nombre de produit réalisé simultanément sur un même équipement


- le nombre de produit susceptible d’être réalisé sur un même équipement
- la facilité de modifier un produit
- la possibilité de changer de machine en cas de panne .
- la possibilité de faire varier le volume de la production
- la capacité à tolérer une variation de qualité de matières premières

Les conséquences de l’accroissement de la flexibilité :

L’existence de la flexibilité permet d’aboutir à une amélioration de performance


économique . Le coût d’investissement lié à l’implantation d’une nouvelle technologie
flexible est souvent très élevé.

En contrepartie, certaines performances s’améliorent . Le retour sur


l’investissement peut être attendu par :

-une augmentation de la productivité du travail


-un raccourcissement de délai de réalisation des opérations
-une diminution de stock des produits en cours de fabrication
-une réduction de la taille de lots
-une amélioration de la qualité de produit
-une diminution du délai et du coût de mise en fabrication de produits
nouveaux
-un allongement dans certains cas de la durée de vie des équipements
-une diminution du nombre d’ouvriers directs à volume constant

Mais la flexibilité n’est pas suffisante pour assurer la compétitivité mais il faut
aussi adopter une démarche Qualité .

43
2) La démarche qualité :

Définition et l’évolution :

L’AFNOR définit la qualité comme l’aptitude d’un produit ou d’un service à satisfaire
le besoin, exprimé au potentiel des utilisateurs . Pour certains , la qualité se limite à
la simple conformité de produit aux certifications techniques: c’est la qualité
qualiticienne, un courant plus récent préconise l’élargissement du concept qualité
dont les composantes deviennent :

- la qualité de conception de produit


- la qualité de fabrication
- la qualité des approvisionnements
- l’analyse des attentes de la clientèle
- la qualité de relation de travail
-
C’est la vision intégrée de la qualité
Tout récemment s’est développé le concept de la qualité totale : la qualité englobe
non seulement l’ensemble de l’activité de la Firme ou de l’Entreprise mais aussi tous
ces réseaux de fournisseurs, clients sous-traitants filiale,….Actuellement, apparaît et
se vulgarise l’initiative d’un japonais MASSAKI et MAI concernant la stratégie
« Kaisienne » qui signifie une amélioration graduelle continue : il ne doit pas se
passer un seul jour dans l’entreprise sans qu’il intervienne une amélioration .

La qualité est totale si :

-le produit ou service satisfait tous les besoins de tous les utilisateurs
-elle est le résultat de l’action de tous les services de l’entreprise
-elle tend vers l’absence totale de défaut ( 0 défaut, 0 panne, 0 stock, 0 délai, 0
papier )

La qualité totale (TQM ou Total Quality Management ). Ainsi, sont définis les raisons
d’une démarche qualité totale . Parmi celles-ci, nous retiendrons :

44
- la complexité croissante de produit et service
- la crise économique exacerbant la concurrence internationale
- les plus grandes exigences du client

Les impératifs de la démarche qualité totale :

Mettre en place une démarche qualité totale suppose que chaque acteur de
l’entreprise applique à lui-même et l’ensemble de ses actions les cinq impératifs de la
qualité :

-la conformité : il n’y a de conformité que celle seule qui réponde aux
besoins du client
-la prévention prospective est mise en œuvre lors de la conception du
produit et concerne aussi bien le produit que le processus de fabrication.
La prévention active consiste à éliminer les erreurs les plus en amont possible du
processus .

La mesure :

Elle consiste à évaluer le taux de conformité du produit /service réalisé par


rapport aux besoins exprimés par ex : en matière de paie , le besoin est que tous les
Bulletins soient exacts , la qualité donc se définit comme le bulletin exact par rapport
au nombre de bulletin . La mesure permet de constater les améliorations possibles.

L’excellence :

C’est la recherche de 0 défaut .

45
La responsabilité :

Dans son acceptation courante , la responsabilité est une obligation ou une


nécessité morale et, intellectuelle de réparer une faute, de remplir un devoir, de
respecter un engagement et implique l’acceptation de conséquence de la prise de
décision.

La mise en place de la démarche qualité totale implique sans doute un


important changement de comportement et non pas un changement de mentalité.
Quelle serait ensuite la responsabilité dévolue aux organismes d’appui tant
technique que financier ?

46
CHAPITRE 3 : ROLE DES ORGANISMES D’APPUI
TECHNIQUE ET FINANCIER :

Section1 : Faciliter l’accès au crédit :

Les Banques et les micro finances devraient faciliter l’obtention de crédit pour
les artisans , cela peut se faire au biais de la diminution de taux d’intérêt , la facilité
de procéder à une demande d’argent.

Le rôle des banques sera d’abord souligné. On sait qu’elles apportent aux
entreprises toute une gamme de financement, pour couvrir des besoins à toute
échéance. Elles offrent également une large gamme de services qui sont un soutien
de premier ordre à l’activité des entreprises. Mais en quoi peuvent –elles contribuer,
spontanément et sous l’impulsion des pouvoirs publics (notamment les autorités
chargées du contrôle prudentiel), à la promotion de l’esprit d’entreprise ?

On leur a souvent reproché une trop grande réserve face aux projets de
nouvelles entreprises. Elles rechignent à leur consentir des concours permettant un
véritable amorçage de leur activité, ou alors elles le font trop chichement ,et ne leur
accordent en fait aucun traitement de faveur. Certes, elles doivent aussi tenir compte
de leurs propres contraintes en matière de maîtrise des risques et, assurément, il ne
serait pas sain qu’elles ne soumettent pas leur sélection de projet à des créateurs,
en leur apportant un soutien approprié et en prodiguant des conseils adaptés .L’Etat
pourrait en outre intervenir comme ultime garant et, éventuellement, bonifier
quelques concours.

On a également critiqué les banques pour leur relatif manque de volonté


d’engagement durable auprès des entreprises surtout les entreprises artisanales,
afin de les épauler, les soutenir, tout au long de leur développement. L’idée a fait son
chemin dans nombre de pays que les banques doivent offrir aux entreprises, des
relations de partenariat qui reposent bien entendu sur des droits et obligations
réciproques. Dans ces conditions, les entreprises sont mieux à même de s’engager

47
sur des options stratégiques d’avoir une démarche plus innovante et plus offensive
sur leur marché.

Section2 : Faciliter la créativité :

Les banques et institution de micro finance devraient avoir une démarche plus
active en ce qui concerne la restructuration et la modernisation de l’appareil
productif, sans pour autant se livrer totalement à des activités de banques d’affaires.
A ce titre, elles peuvent suggérer des rapprochements, susciter les conclusions
d’accords de partenariat entre entreprise, éventuellement au-delà des frontières de
l’économie nationale. Dans leurs activités de conseil, elles devraient aussi être en
mesure d’orienter leurs entreprises clients vers certaines nouvelles activités ou
techniques de production, voire de management. Il ne faut pas, bien entendu,
qu’elles s’immiscent directement dans la gestion de ces entreprises mais, à
l’occasion de certaines décisions, elles peuvent infléchir dans un sens plus favorable
à l’efficacité économique, insufflant ainsi en permanence ce qui est au cœur même
de l’esprit d’entreprises.

Pour les ONG internationales ou nationales, elles devraient accentuer la


formation des artisans. Elles devraient assurer le renforcement de capacité des
artisans. Elles devraient donner une formation non seulement en technique de
production mais aussi, surtout en matière commerciale pour faciliter l’accès des
artisans dans les marchés tant nationaux qu’internationaux.

48
Section3 : Quelques cas pratiques des initiatives privées pour
promouvoir l’activité artisanale :

Exemples de production artisanale et de réduction de la pauvreté à


Madagascar

Une grande partie des artisans exercent leur métier par défaut, faute d’accéder à
des occupations nécessitant un niveau d’éducation qu’ils ne peuvent obtenir. Les
artisans bénéficient souvent d’un encadrement familial qui leur donne accès à des
moyens de production et de commercialisation. Quand ce cadre fait défaut, les
artisans producteurs se trouvent fortement démunis, d’où la mise en place d’autres
formes d’encadrement par différents programmes de lutte contre la pauvreté avec
pour objectif d’aider les artisans à évoluer d’eux-mêmes. Plusieurs illustrations sont
données ci-dessous à travers des appuis à la formation pour les femmes
vulnérables, en l’occurrence le financement à court terme des activités de production
et la production d’articles à base de vétiver .

Les tisserandes d’Ambalavao

La commune d’Ambalavao a depuis toujours une tradition de tissage de lamba


en soie sauvage (landibe ) du fait de la proximité des forêts de tapia qui abritent les
cocons se trouvant à la base de la soie sauvage malgache .

En 1996, le Maire d’Ambalavao a souhaité venir en aide aux mères


célibataires de sa commune en leur fournissant une activité leur permettant de
subvenir à leurs besoins, du fait de la précarité dans laquelle ces femmes exclues de
leurs communautés se trouvaient. La Collaboration de la Commune pour le
Développement (CCD) Namana a ainsi vu le jour à Ankazolandy avec l’appui de la
Commune d’Ambalavao , d’institutions nationales (dont le centre séricicole de
Mahitsy ) et de bailleurs de fonds (dont le PNUD et l’Ambassade de Grande
Bretagne ) : il s’agit d’un centre de formation de formateurs,agrémenté d’une
plantation de mûriers , et d’un élevage de vers à soie

49
.
A ce jour , 250 femmes ont été formées ,dont la plupart travaillent pour leur
propre compte en tant que tisserandes ou formatrices , à titre individuel ou dans le
cadre d’un réseau leur permettant de partager un métier à tisser avec d’autres . Ces
femmes dont la formation à plein temps de 45jours a été totalement financée par
CCD Namana ont été sélectionnées sur la base de critères pré-établis .

Plusieurs d’entre elles ont été en mesure de financer la construction d’un atelier
de tissage, où elles ont pu installer leur métier à tisser acquis dans le cadre de leur
formation. Le problème actuel réside dans la commercialisation de leurs produits
qu’elles ont des difficultés à assumer elles-mêmes : les principaux clients sont les
touristes ou les familles aisées des villes de Fianarantsoa, Antsirabe et
Antananarivo . Les tisserandes d’Ambalavao ne disposent pas de boutiques, le CCD
Namana dispose d’un espace de vente (boutique ) mais la période de roulement des
stocks est longue face à des besoins en trésorerie souvent immédiats.

Ces femmes sont devenues les dépositaires d’un savoir faire, combinaison
d’une formation acquise et de traditions ancestrales dont elles ont hérité de leur mère
(teintures végétales, motifs des dessins et des figures sur les lamba, etc.).

Le Crédit avec Education (CAE ) du réseau de micro finance TIAVO

Le programme CAE du réseau de Mutuelles d’Epargne et de Crédit


(MEC) TIAVO couvre environ 39 caisses mutuelles dans toute la Province de
Fianarantsoa . Mis en place en 1999 avec l’appui du programme Microstart du PNUD
et d’une ONG appelée Freedom From Hunger(FFH) , le programme CAE a pour
objectif d’aider les femmes en situation précaire dans les communautés villageoises
à se regrouper pour se constituer une caution solidaire afin de bénéficier de
financement à court terme (cycle de 4 mois ) susceptible de financer des activités de
production, associé à un programme de formation touchant la gestion du foyer, une
activité précise ou la gestion comptable selon les besoins exprimés.
Ainsi, les femmes brodeuses du village de Soatanana (près d’Ambositra ) ont
pu apprendre un métier leur garantissant un revenu régulier. A ce jour, 117
associations regroupant 2.000 femmes ont pu bénéficier de ce programme, qui a

50
l’avantage de jouir d’une relation de proximité via les animatrices du réseau TIAVO.
Ces dernières ont pu noter l’élimination progressive d’une forme de blocage social
qui interdisait aux femmes d’être autonomes financièrement au niveau des
communautés. Il serait intéressant de combiner les actions de micro crédit à un
programme d’assistance technique en matière de formation ou de commercialisation
touchant aux activités de production artisanale.

La production d’articles en vétiver sur l’axe de chemin de fer Fianarantsoa


Côte Est (FCE)

L’antenne à Fianarantsoa du projet LDI( Landscape Development


Intervention ) avait parmi ses objectifs le développement d’activités économiques le
long de la voie ferrée FCE dans le cadre de la réhabilitation de cette dernière . La
culture de vétiver a fait l’objet d’une promotion dans cette zone du fait de ses qualités
reconnues en matière de stabilisation des sols . L’idée était d’utiliser cette nouvelle
fibre comme matière première en remplacement de fibres végétales plus connues
mais dont l’approvisionnement commençait à poser problème.

Le projet de promotion des articles d’artisanat à base de vétiver comporte


trois volets : le volet de production de la matière ,le volet de fabrication des articles ,
le volet commercialisation . Le projet repose sur les communautés villageoises qui
pouvaient se consacrer à l’un ou l’autre des volets :l’entretien des plants et la collecte
des fibres , la fabrication des articles avec l’appui d’un programme de formation
assuré par le Centre National de l’Artisanat de Madagascar (CENAM ) sur la base de
nouvelles techniques de tressage importées notamment d’Asie du Sud – Est ,et la
vente des articles via un kiosque appelé « Maison du Vétiver « à l’intention
notamment des populations locales et des touristes et un système de gestion des
commandes assurée par une association appelée « Mahiratra ».

Le projet en est encore à ses débuts mais génère des revenus


supplémentaires pour les communautés ,notamment les femmes . Le lien avec la
préservation de l’environnement et le développement du tourisme est également
compris par les communautés .

51
Il faut noter que dans d’autres endroits à Madagascar , les racines de vétiver
(et non les fibres ) sont utilisées dans la confection d’articles artisanaux (tapis de
bain , boîtes , art de la table ,etc.. . lesquels commencent à avoir un certain succès
commercial à des prix appréciables . L’avenir du vétiver en tant que matière à part
entière pourrait s’élargir pour peu que des programmes d’échange d’expériences
entre les artisans issus de différentes régions voient le jour.

Remarque : Il convier de savoir concilier structuration des artisans, appui à la


production artisanale, ouverture aux marchés et réduction de la pauvreté.

La production artisanale est importante à Madagascar , mais est fragmentée


entre différentes filières , différentes régions et différents marchés .Les artisans
travaillent de façon indépendante et les contacts entre les producteurs sont rares en
dehors des communautés voisines immédiates (par ailleurs ,spécialisées dans
d’autres filières ) et ils ne peuvent bénéficier de leurs expériences respectives , ni
même faire une évaluation réciproque de leurs produits ou de leur système de
production.

Quelques regroupements existent au niveau de l’approvisionnement en


matières, celui de la production ou de la commercialisation, mais restent ponctuels
dans le temps et dans l’espace et sont souvent liés à des projets appuyés par des
ONG ou des bailleurs visant une structuration des artisans.

L’artisanat a l’avantage de mettre en oeuvre des activités génératrices de


revenus dans les communautés rurales les plus touchées par la pauvreté, du fait
d’une proximité des matières premières et d’une préservation plus marquée des
techniques traditionnelles de fabrication.

Cette situation présente cependant des inconvénients liés à la disponibilité des


programmes de formation et des informations sur les techniques et tendances ,et
surtout à l’accès aux marchés.

52
L’éloignement entre les producteurs ruraux et les marchés ne favorise pas
l’expansion d’un marché de l’artisanat en faveur des pauvres, à moins de se limiter
aux marchés ruraux et aux touristes . Le marché du tourisme a l’avantage de venir
aux producteurs, ce qui leur évite la mise en place d’un circuit de distribution.

53
CONCLUSION :

Dans ce mémoire, nous avons essayé de mettre en exergue l’importance du secteur


artisanat dans l’ économie malgache. L’activité artisanale contribue à la réduction du
nombre de chômeurs .Elle permet aux gens de pratiquer une activité professionnelle.
En effet, l’activité artisanale peut contribuer à la réduction de pauvreté. Mais cela
n’est pas automatique, il faut des mesures d’accompagnement pour arriver à cette
fin. Ces mesures peuvent être de la part des Pouvoirs publics comme elles peuvent
aussi provenir des initiatives des artisans eux-mêmes ou de celles des bailleurs de
fonds.
Nous avons conclu d’après l’analyse, que l’Etat joue un rôle important dans la
promotion du secteur artisanat. Cependant l’initiative de l’Etat est une condition
nécessaire mais non pas suffisante, le résultat sera négatif si les artisans n’ont pas
d’initiative pour améliorer leur situation. Mais pour réaliser ces initiatives, il leur faut
du financement. En effet, les bailleurs de fonds sont tout aussi indispensables. Ceci
implique l’interdépendance inévitable de ces 3 types d’acteurs qui sont
complémentaires . Nous avons ainsi besoin de chacun d’eux pour véritablement
promouvoir et valoriser le secteur artisanat .

54
Annexe1 Textes et lois régissant les différentes filières

Code minier régissant la filière artisanale « Pierre et bijouterie » :

-Décret n° 2000-170 fixant les conditions d’application de la loi n°99-022 du 19


août 1999 portant code minier.

Textes régissant la filière « fibres végétales » :

-Arrêté interministériel n°2915/87 portant conduite de l’exploitation des produits


accessoires des forêts du 30-06-87(JO du 07-09-87, p.2092-98)

Textes régissant la filière « Bois et dérivés » :

- Arrêté n°5139/94 complétant la réglementation en vigueur en matière


d’exploitation forestière d’une part et réglementant la commercialisation des
produits principaux des forêts d’autre part, du 15 novembre 1994(JO du 20-03-
95, p.757-758)

Textes régissant les exceptions dans la transformation de la filière « Divers


animal » :

- Arrêté interministériel n°2915/87portant conduite des produits accessoires des


forêts du 30-06-87(JO du 07-09-87, p.2092-98)

Loi sur la protection de la propriété industrielle

- Ordonnance n°89-019 du 31 juillet 1989 instituant un régime pour la protection


de la propriété industrielle à Madagascar(JO n°2218 du 9/12/92, p.2608)
Annexe2. Liste des Organisations Non Gouvernementales et des Associations rencontrée dans
le cadre de la mission

Noms Partenaires Filières Zones contact Coordonnées


concernée couvertes
Art et AFD, UNESCO Bois National M. Guy 032 07 771 16
environnement Pradelle
Bazar sans Centre de
Frontières Développement
d’ Andohatapenaka
Feedback Soie Sandrandahy, M.TimHealy 22 651 54
Madagascar Ambositra M.Jaimie
Spencer
Akany Avoko
Mondo Justo
Ny Tanintsika
Art Mada
TIAKO PSDR, FNUAP, Toutes Couverture Ms.Patricia 22 555 41
PNUD nationale Andriantavison
Union des Toutes Couverture
Artisans de nationale Uama@
Madagascar( caramail.com
UAMA)
KOJIMA
Association Soie National Ms. Suzanne 22 230 26
Professionnelle Ramananantoan
de la soie dro
Malagasy(
APSM)
Ezaka ny Ambalavao
tovovavy
Tsianampaniry
(ETT)
AFAFI
VOARA Broderie Ms. Annie 22 427 80
Andrianaivo
Annexe 3 .Quelques plantes utilisées pour les teintures végétales

Couleurs Nomenclatures Noms scientifiques Lieux de pousse


Rouge Nato Syderonylon rubio Pays betsileo, pays sakalava,
Alaotra, Côte Est Androy
Jaune Tamotamo Cucurma longa Presque partout
Cendres de bois
Vert Bongo(racine) Dyonicha bojer Pays betsileo
Moana(racines) ?
Hengitra Indigoferia
tinctoria
Bleu Oseille Pays betsileo, sakalave,
betsimisaraka
noir Voahirana(racines) Nénuphar Partout
Lalona(écorces et feuilles) ? Forêts de l’Est
Dondamba ? Forêts de l’Est
Lakitra ou terre noire des ? Forêts de l’Est
rizière
TABLES D’ANACRONYME

ADEVA Action pour le Développement de l’ Artisanat


AGOA African Growth Opportunity Act ou Africa Bill
BIT Bureau International du Travail
CAE Crédit avec Education
CCD Collaboration Commune pour le Développement « Namana »
CECAM Centre d’Epargne et de Crédit Agricole Mutuel
CENAM Centre National pour l’Artisanat de Madagascar
CEP Comité Elargi de Pilotage
CFPB Centre de Formation de la Profession Bancaire
CITES Convention sur le Commerce International des Espèce de
Faune et de
Flore Sauvages menacés d’extinction
DSRP Document de Stratégie pour la réduction de la pauvreté
FCE Fianarantsoa Côte Est
FFH Freedom From Hunger
EFFP English Farming and Food Partnership
INSTAT Institut National de la Statistique
ITB Institut des Techniques de Banques
LDI Landscape Development Intervention
MEC Mutuelle d’Epargne et de Crédit
NIEDA New Ideas for Export Development Aid
ONG Organisation Non Gouvernementale
OTIV Ombona Tahiry Ifampisamborana Vola
PME/PMI Petites et Moyenne Entreprises/ Petites et Moyennes
Industries
PNUD Programme des Nations Unies pour le Développement
TIAVO Tahiry Ifamonjena Amin’ny Vola
TQM Total Quality Management
UNESCO United Nations Educationnel, Scientific and Cultural
Organization
USAID United States Agency for International Developpement
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

- Boudry . L’art décoratif malgache . In Revue de Madagascar ,avril


1953(BN)
- Breton (A) . La fabrication du fer en Emyrne . In Madagascar , vol 2, 1941,
pp . 677-699(BN)

Antenimieran’ny Asa-tànana Antananarivo (ATA) . Centre d’Information Technique


et Economique (CITE ) . Maison de l’Entreprise (MdE ) . Artisanat d’Antananarivo
2002-2007 : une stratégie de développement durable . Mars 2003.
Cabinet ECR . Action pour le développement de l’Artisanat (ADEVA) . Rapport
d’enquête de consommation des produits de l’artisanat . Octobre 1995
.

Ministère du Développement du Secteur Privé et de la Privatisation . Comité Elargi


de Pilotage (CEP) . Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD ).
Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel (ONUDI) .
Programme National d’Appui au Secteur Privé (PNSP ) , 3 tomes . Antananarivo :
juillet 2001
Ministère de l’Economie , des Finances et du Budget (MEFB) . Institut National de
la Statistique (INSTAT ) . Enquête Artisanat 2002 , rapport principal ,Antananarivo :
décembre 2003
Ministère de l’Economie , des Finances et du Budget (MEFB ) ; Institut National de
la Statistique (INSTAT ) . Enquête Artisanat 2003, rapport principal , Antananarivo :
décembre 2004.
Ministère de l’Industrialisation et de l’Artisanat . Direction Générale de l’Artisanat .
Recueil des textes réglementaires sur l’artisanat . Avril 2000
Nathan – MSI Group , Madagascar AGOA Jumpstart Project .Audit de la
Compétitivité de la Chaîne coton – Textile –Habillement à Madagascar . Arlington :
Nathan Associates , Novembre 2003

New Ideas for Export Development Aid ( NIEDA ) . US market linkages and
capacity building for micro , small and medium enterprises in the garments and
accessories , home furnishings and handicraft industries of Madagascar , in support
of USAID strategic objectives .Washington DC : USAID , July 2000

République de Madagascar .Document de Stratégie pour la Réduction de la


Pauvreté ( DSRP) , p 73-82 , Antananarivo: mai 2003

Sud Conseils & Stratégies(SCS ) . Centre National de Télé –Enseignement de


Madagascar (CNTEMAD ) . Mission de contribution à la mise en place d’un réseau
de fournisseurs de produits artisanaux pour le marché export , mémoire de stage de
Sahara Andrianomanana. Antananarivo : SCS , 2003
-Evaluation de l’artisanat 2004
- Economie Bancaire et Finance
Marché des capitaux et intermédiation bancaire CFPB (centre de formation de la
profession bancaire )
Gazette MAlaza (Madagascar laza ) . Mardi 10 juillet 2007 numéro 785 Lova R.
PETIT GLOSSAIRE

Autofinancement
Revenu dégagé par l’entreprise après distribution des dividendes aux associés..
Capacité d’autofinancement
Revenu dégagé par l’entreprise à l’occasion de ses opérations de gestion, après rémunération
de l’ensemble de ses partenaires (autres entreprises, personnel, établissements de crédit et
autres prêteurs, administrations publiques). Ne se confond en aucune façon avec la trésorerie
dégagée par l’entreprise.
Chiffre d’affaires
Montant des affaires réalisées avec des tiers dans l’exercice de l’activité professionnelle
normale et courante de l’entreprise. Dans la pratique, cette notion ne regroupe que des ventes.
Production
Valeur des biens et services fabriqués par l’entreprise, qu’ils aient été stockés, immobilisés ou
vendus.
Provisions
Mise en réserve du revenu de l’entreprise avant calcul du résultat comptable, justifiée par la
dépréciation subie sur des actifs, ou par des sinistres ou des charges probables.
Risque économique
Risque de défaillance de l’entreprise résultant :
- de ses blocages institutionnels ou financiers ;
- de l’insuffisance compétitivité de ses produits et services ;
- des aléas touchant des marchés sur lesquels elle intervient ;
- de structure de production ou de commercialisation inadaptées ;
- d’une absence de vision à long terme
Valeur ajoutée
Création ou accroissement de la valeur apportée par l’entreprise dans l’exercice de ses
activités professionnelles courantes aux biens et services en provenance des tiers.
Titres :Artisanat malgache : analyse SWOT de sa contribution dans le cadre de
sa contribution dans la réduction de la pauvreté.
Nombre de Pages : 57
Nombre d’annexes : 03
Nombre de références bibliographiques : 12
Nombre de tableau : 04

RESUME :
Le secteur artisanat malgache a toujours connu des évolutions. L’influence de la
mondialisation depuis 1980 nous amène à analyser ce secteur à nouveau.
Quelles sont les principales caractéristiques de l’artisanat malgache ? Quelles
sont les forces et faiblesses, les opportunités et les menaces du secteur ? Quelles
sont recommandations pour
améliorer le secteur artisanat ?
Pour comprendre le rôle de l’artisanat dans l’économie malgache, cet ouvrage
dresse un état détaillé de leur caractéristique et une analyse SWOT dans le cadre
de sa contribution à la réduction de la pauvreté.
Le travail ne s’arrête pas à cette présentation, néanmoins indispensable- état des
lieux et analyse SWOT du secteur artisanat mais se propose surtout des
recommandations pour améliorer le secteur artisanat. Afin de rendre la
description du rôle de l’artisanat dans l’économie malgache encore plus proche
de la réalité, cette partie de l’ouvrage est enrichie grâce à des entretiens réalisés
auprès des personnalités reconnues dans la profession artisanale.
Cet ensemble – complet et détaillé est présenté d’une manière dynamique car il
ne s’agit pas ici de l’œuvre de théoriciens mais de praticiens qui se trouvent
périodiquement confrontés aux réalités de l’artisanat. Par ailleurs,il renvoi en
annexe des concepts les plus difficiles donne à cette partie de l’ouvrage un
aspect didactique permettant à tous les types de lecteurs de suivre le
cheminement logique de l’auteur. Ce mémoire est destiné à tous ceux -étudiants
ou professionnels -qui souhaitent comprendre le monde de l’artisanat malgache.

Mots clés : Artisanat, SWOT, Pauvreté, Croissance endogène,

Nom et Prénoms : ANDRIANTSEHENO Paul Hubert


Encadreur : RASOAMANANA Georges
Adresse : Logt 349 CU AnkatsoI 101-Tanà
Téléphones : 033 12 065 72
032 47 295 64

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