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L'internationalisation est le processus par lequel une entreprise étend ses activités au-delà des
frontières nationales, engageant des transactions commerciales, des investissements, ou d'autres
activités dans des pays étrangers. Plusieurs études ont montré que l’internationalisation des
entreprises se fait en augmentant progressivement leur participation internationale (JAN
JOHANSON et JAN-ERIK VAHLNE), par ailleurs d’autres études de cas ont montré que le
succès des nouvelles entreprises internationales semble dépendre d'une vision internationale de
l'entreprise dès le départ, d'un produit ou d'un service innovant commercialisé grâce à un réseau
solide, et d'une organisation étroitement gérée axée sur la croissance des ventes internationales
(BENJAMIN M. OVIATT et PATRICIA PHILLIPS MCDOUGALL).

JAN JOHANSON et JAN-ERIK VAHLNE abordent dans leur article intitulé "THE
INTERNATIONALIZATION PROCESS OF THE FIRM - A MODEL OF KNOWLEDGE
DEVELOPMENT AND INCREASING FOREIGN MARKET COMMITMENTS" le sujet de
l'internationalisation des entreprises. Ils estiment que ce processus devrait se dérouler de
manière progressive et graduelle, mettant l'accent sur l'importance de développer une
connaissance approfondie des marchés étrangers afin de réduire au minimum les niveaux de
risque tout en visant des bénéfices à long terme.
Les auteurs se sont appuyés sur une méthodologie d'étude spécifique et détaillée pour démontrer
que les entreprises devraient privilégier une expansion progressive plutôt que de créer une
grande entreprise de production dès le départ. Pour illustrer cette idée, ils ont cité l'exemple des
entreprises suédoises, qui, dans leur démarche d'internationalisation, commencent par des
activités d’exportations non régulières pour obtenir une première compréhension du marché
ciblé. Ensuite, elles évoluent vers la vente via des agents et établissent des filiales de production.
Cette approche progressive permet de mieux s'adapter aux conditions locales et de minimiser
les risques associés à l'expansion internationale.
Ils identifient deux contraintes principales à savoir le manque de connaissances sur les marchés
étrangers et les différences culturelles entre les pays qui sont considérés comme les
caractéristiques principales des opérations internationales, JOHANSON et VAHLNE
soutiennent que l’internationalisation n’est pas le résultat d’une stratégie optimale, mais d’un
ajustement progressif aux changements internes et externes de l’entreprise.
Cet article présente un modèle d’internationalisation des entreprises basé sur l’engagement et
la connaissance du marché, ce sont donc les deux facteurs qui influencent les décisions et la
performance des activités ; cependant le modèle suppose que les entreprises cherchent à

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maximiser leur profit à long terme, ce qui équivaut à la croissance, tout en minimisant les
risques.
Le concept d’engagement sur le marché se compose de la quantité de ressources engagées qui
doit être proche de la taille de l’investissement sur le marché en couvrant le marketing,
l’organisation, les ressources humaines et d’autres domaines, et du degré d’engagement qui
explique que les ressources situées dans le pays d’origine devraient être employées dans le
développement et la production pour un marché spécifique cela montre que le degré
d’engagement est élevé.
L’autre composant du modèle d’internationalisation est la connaissance du marché dans la prise
des décisions, il existe plusieurs types de connaissances tels que la connaissance des
opportunités ou des problèmes, de l’environnement du marché et les performances des
différentes activités. Le texte distinct deux types de connaissances : objective qui peut être
enseignée et la connaissance expérientielle qui ne peut être acquise que par l’expérience.
D’après nos deux chercheurs, l’internationalisation doit suivre un processus gradué, et que
l’engagement et la connaissance du marché sont les deux principaux facteurs pour réussir
l’intégration d’un nouveau marché.
“Toward a Theory of International New Ventures” est un article de recherche écrit par
BENJAMIN M. OVIATT et PATRICIA PHILLIPS MCDOUGALL qui se concentre sur la
formation d’organisations qui sont internationales dès leur création, un phénomène de plus en
plus important qui est incongru avec les caractéristiques traditionnellement attendues des
entreprises multinationales.L’article présente un cadre qui explique ce phénomène en intégrant
la théorie des affaires internationales, l’entrepreneuriat et la gestion stratégique. Ce cadre décrit
quatre éléments nécessaires et suffisants pour l’existence de nouvelles entreprises
internationales qui sont : la formation organisationnelle par l’internalisation de certaines
transactions, qui permet de réduire les coûts de transaction et de protéger les ressources uniques,
une forte dépendance à l’égard des structures de gouvernance alternatives pour accéder aux
ressources, telles que les alliances stratégiques, les réseaux sociaux ou les contrats à long terme,
l’établissement d’avantages de localisation à l’étranger, qui permet de tirer parti des
opportunités du marché mondial et de bénéficier de l’apprentissage international, et le contrôle
sur des ressources uniques, qui sont des actifs intangibles, tels que le savoir-faire, la réputation
ou les relations, qui confèrent un avantage concurrentiel durable.
Les auteurs expliquent également les facteurs qui favorisent l'émergence de ces entreprises, tels
que les opportunités de marché, les innovations technologiques, les compétences
entrepreneuriales et les motivations personnelles.

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Ces nouvelles entreprises internationales peuvent concurrencer avec succès sur la scène
internationale, même avec des ressources limitées. Depuis la fin des années 1980, la presse
économique populaire a signalé, comme un nouveau phénomène en croissance, l’établissement
de nouvelles entreprises qui sont internationales dès leur création. Ces start-ups lèvent souvent
des capitaux, fabriquent et vendent des produits sur plusieurs continents, en particulier dans les
industries de haute technologie où de nombreux concurrents établis sont déjà mondiaux.
Ils suggèrent enfin des pistes de recherche futures pour approfondir la compréhension de ce
phénomène.
L’avantage de localisation montre que les entreprises cherchent à s’internationaliser afin
d’avoir plus d’avantages à exporter, cependant, une entreprise qui mène des transactions dans
un pays étranger est plus désavantagé qu’une entreprise indigène notamment par rapport aux
barrières commerciales, a la compréhension non complète des lois, de la langue et des pratiques
commerciales des pays étranger. Pourtant les entreprises opérantes à l’étranger font face à ces
désavantages grâce à des ressources alternatives étant la connaissance privée et la grande
mobilité de la connaissance, avec les infrastructures de communication modernes, une
connaissance peut vite se transporter à un cout minimal. Cela peut expliquer pourquoi les
industries intensives en connaissances se mondialise à une vitesse aussi rapide.
Les auteurs soutiennent que pour maintenir un avantage concurrentiel durable, les nouvelles
entreprises internationales doivent contrôler des ressources uniques, en particulier les
connaissances, qui créent de la valeur dans plusieurs pays.
Ils identifient quatre conditions qui peuvent limiter l’expropriation de ces connaissances par les
concurrents : protection directe (par exemple, brevets), imitabilité imparfaite (par exemple,
connaissances tacites), frais de licence (élevés ou bas selon le cycle de vie de la connaissance),
et alliances en réseau (relations basées sur la confiance).
Ils suggèrent que les nouvelles entreprises internationales basées sur la connaissance sont
confrontées à un arbitrage entre les avantages et les risques de la diffusion de leurs
connaissances à travers les frontières, et qu’elles doivent équilibrer l’utilisation de
l’internalisation et des structures de gouvernance alternatives pour protéger leurs rentes.
On distingue entre deux types de start-ups : des start-ups géographiquement concentrées qui
exploitent des ressources étrangères pour répondre aux besoins spécifiques d’une région
donnée. Elles se distinguent par leur localisation géographique limitée et la coordination de
nombreuses activités au-delà de la logistique. Leur avantage concurrentiel réside dans la
coordination de diverses activités de la chaîne de valeur et peut être protégé par un réseau
d’alliances exclusif dans la région desservie. Et on trouve aussi des start-ups mondiales, celle

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si tirent un avantage concurrentiel significatif de la coordination extensive de plusieurs activités
organisationnelles sans limitation géographique. Elles répondent aux marchés en voie de
mondialisation et agissent de manière proactive pour acquérir des ressources et vendre des
produits partout dans le monde où ils ont la plus grande valeur.

Par conséquent, nous sommes tous d’accord qu’il faut internationaliser les entreprises, pour
assurer leur développement et leur croissance, c’est une stratégie qui vise à permettre de se
développer en dehors des frontières du territoire national sur lequel elles sont implantées. Il
existe deux types d’internationalisation ; une plus prudente et qui nécessite de la patience avant
de chercher de nouveaux marchés au-delà ses délimitations territoriales, et un autre modèle qui
favorise l’internationalisation dès la création de l’entreprise qui est donc considérer comme une
nouvelle entreprise internationale.
La question qui se pose est quel model faut-il suivre et lequel est le plus adapté pour que
l’entreprise soit compétitive dans le monde économique actuel ?
Pour répondre à cette problématique, nous devons savoir que la mondialisation a fait en sorte
que les entreprises sont quasi obligées de chercher à s’internationaliser. Avec les accords et les
conventions du libre-échange notamment l’OMC, le marché national n’est plus vraiment
national mais devenu un marché mondial ou la compétition peut venir de l’extérieur à n’importe
quel moment, même par une entreprise nouvelle qui suit le modèle d’internationalisation dès sa
création. Grâce aux nouvelles technologies nous avons facilement et rapidement la possibilité
d’avoir des connaissances sur les marchés extérieurs.
En outre, ce processus dépend de plusieurs facteurs, notamment la taille, le secteur d'activité,
la capacité financière et la tolérance au risque. Pour les petites et moyennes entreprises (PME)
ou les start-ups, le modèle progressif peut être un moyen prudent d’évaluer les opportunités
commerciales dans les pays étrangers. En revanche, les grandes entreprises avec des ressources
plus importantes peuvent choisir des approches plus entreprenantes, en s'appuyant sur des
analyses approfondies et des données pour comprendre les cultures et les besoins
internationaux. Nous pouvons donc dire que la mise en œuvre de l'internationalisation peut se
faire à différentes échelles selon la taille de l'entreprise.
Pour conclure, nous pensons que la mondialisation a changé énormément ce concept, car
s’internationaliser n’est plus un choix, mais une obligation, la stratégie de l’entreprise dès sa
création doit être basée sur l’internationalisation, mais ceci n’est pas une loi ou un model
universel qu’on pourra appliquer sur toutes les entreprises, d’autre facteurs rentre en jeu et
influence le métabolisme de l’internationalisation.

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